La bal de la Saint-Valentin, le jour de l'anniversaire d'Edward. Ce dernier ne semblait pas très enchanté de prendre un an de plus, mais à partir de trente ans, bien souvent, on hait son anniversaire. Soit. Il ne le fêtait plus de toute façon. Mais une chose lui redonnait le sourire aujourd'hui : ce soir, il passerait une soirée en amoureux avec Caitlyn. Notre Franco-Irlandais ne la savait pas très romantique contrairement à lui. Mais il voulait que cette soirée soit parfaite pour elle. Il voulait partager bon nombre de slows avec elle, lui offrir des roses, partager une coupe de champagne, l'embrasser, rire avec elle dans le grand parc de l'université, à l'abris des regards indiscrets. Il voulait tout simplement passer du bon temps à ses côtés comme il faisait depuis quelques jours déjà. Désormais, lorsqu'il la croisait dans un couloir, son coeur battait la chamade, une sensation étrange l'envahissait. Il n'y avait plus aucun doute, il était amoureux. Elle représentait tout ce qu'il pouvait aimer chez une femme.

Il tenait réellement à se faire beau pour ce soir. Voila pourquoi il passa malgré lui une bonne heure dans la salle de bain, réajustant ses cheveux dans un brushing parfait. Il hésita longtemps pour savoir quelle chemise il allait mettre avec son costard. Et comme l'heure tournait, il décida de choisir une simple chemise blanche. Rapidement, il noua sa cravate noire, enfila sa veste de costume et s'observa dans le miroir. C'était étonnant à quel point il pouvait se trouver vieux et laid à cet instant présent, bien que ce ne fut pas le cas. Il avait cette peur incessante qu'elle préfère un jeune homme à lui. Pourtant, il avait bel et bien vu de l'amour dans son regard bleu aux nuances vertes. Il ne doutait pas une seule seconde de ce qu'elle pouvait ressentir pour lui. C'était en lui qu'il n'avait pas confiance, il pensait ne pas être à la hauteur de ses espérances.

Lorsque Edward arrive dans la salle de balle, il parut un peu perdu. La majorité des invités restaient des élèves. Quelques professeurs par ci par là, toujours ensemble. Ses yeux bleus azurs balayèrent l'endroit du regard, à la recherche de la charmante blondinette qui lui servait de cavalière. Elle ne semblait pas être ici, au sinon, il l'aurait déjà remarqué. Après tout, une beauté comme elle ne passe pas innaperçut, n'est-ce pas? Peut-être était-il arrivé trop tôt? Il se fondit dans la masse en attendant, à la rechercher du buffet où il pourrait prendre une coupe de champagnie. Lorsqu'il y arriva, il croisa un de ses collègues, le professeur de sciences. Les deux hommes parlèrent entre eux, alors que notre Franco-Irlandais n'écoutait que d'une oreille, bien trop occupé à guetté l'arrivée de Caitlyn.

Contrairement à Caitlyn, Edward, lui, aimait crier sur les toits son amour, il ne voyait aucun intérêt à se cacher du regard des autres. Cependant, en entretenant une relation avec elle, il avait comprit assez rapidement qu'il devrait passer au-dessus de tout cela. Après tout, il était conscient que niveau romantisme, la demoiselle n'était pas à son avantage, tout autant que le fait de montrer ses sentiments. Sur ce point là, ils étaient certes, extrêmement différent, comme le jour et la nuit. Néanmoins, Edward l'avait pour ce qu'elle était, il l'avait pour elle, donc, pouvait bien faire quelques petites concessions, non?

Soudain, elle débarqua dans son champs de vision, vêtue d'une jolie robe violette, simple, mais qui lui allait parfaitement bien. Notre Franco-Irlandais la trouvait magnifique, et quand leurs regards se croisèrent, un sourire émerveillé apparut sur son visage. Doucement, il fit un pas en avant, et elle le rejoignit. Néanmoins, il n'eut le droit qu'à un léger baiser bref sur la joue. Cela pouvait être compréhensif, vu la foule d'élèves qui se trouvaient ici. Cependant, s'il l'avait invité à ce bal, c'était qu'il était bel et bien conscient qu'ils se montreraient en public. Le fait est que les relations entre professeurs et élèves n'étaient pas rares ici, donc, pourquoi se cacher? S'il avait voulu le faire, il l'aurait invité autre part. Soit. Puis elle prit la parole.

Edward fronça un sourcil. Sa distance le rendait mal à l'aise, et voila qu'il vascillait face à ses doutes. Etait-il trop vieux, trop démodé pour se montrer fièrement à ses côtés? Avait-elle honte de lui? Regrettait-elle leur nuit? Pourquoi avait-elle accepté son invitation pour ensuite lui dire cela? Des tonnes de questions défilaient dans son esprit, alors qu'il ne bougeait pas d'un pouce, visiblement en plein duel spirituel. Il n'avait même pas eu le temps de la saluer que directement, elle avait prit la parole pour lui avouer cela. A peine il reprenait ses esprits qu'elle le regardait avec insistance pour sortir d'ici. La déception put se lire sur le visage de l'homme et soudainement, il se trouvait idiot d'avoir passer autant de temps dans la salle de bain pour tenter de se faire le plus beau possible. Néanmoins, il ne dit rien, se contentant de prendre les devants et de se frailler un chemin vers la sortie de la salle de bal, suivit de près par Caitlyn.

Le temps dehors était frais, mais loin d'être désagréable. Le soleil s'était déjà couché, laissant place à l'obscurité, tandis que l'extérieur était illuminé de mille feux par des lumières superficielles en plus de celles des étoiles. Quelques couples, par-ci par-là, discutaient, s'embrassaient, se câlinaient. Finalement, quand il jugea qu'ils étaient à l'abris des regards indiscrets, du moins de la plupart, il fit volte-face pour observer Caitlyn dans les yeux. Il tenta un sourire en coin, avant de tenter de lui faire comprendre son point de vue.

Ses doigts glissèrent dans ses cheveux bruns, alors qu'il reprenait la parole.

Visiblement, il préférait croire que c'était cela qui la rendait si distante, et pas autre chose. En effet, il ne se trouvait pas dans sa tête et ne pouvait donc pas savoir pourquoi il y avait un tel revirement de situation. Soudain, il secoua négativement la tête avant de reposer ses yeux intensément bleus sur elle. Doucement, il la gratifia d'un sourire en coin :

Puis il s'approcha d'elle pour lui voler un tendre baiser. Un douceur incomparable.

En venant ici, à cette soirée, Edward n'avait pas imaginé une seule seconde que cela s'annoncerait aussi explosif. Lui qui avait crû pouvoir passer quelques heures en amoureux avec Caitlyn, à discuter, à se câliner, à s'embrasser... comme un véritable couple. Cependant, ce qui faisait à ses yeux la soirée parfaite, semblait déjà parti loin, très loin même.

-Mais chéri, je t'aime. Tu es une réelle exception à mes yeux. Et tu sais bien que je n'aurais jamais honte de toi. Mais tu l'auras sûrement remarqué, je n'aime pas pas montrer au monde entier avec qui je sors. Je ne suis pas du genre à montrer mes sentiments et si tu n'acceptes déjà pas cela... c'est que nous ne sommes alors pas fais pour être ensemble. J'espère que tu es conscient que tu prends le risque de sortir avec une personne comme moi. Je suis désolée, Edward. Je suis quelqu'un de tellement différente, et j'ai peur parfois de ne pas être la personne qu'il te faut. Et si justement, tu n'arrivais pas à accepter le fait que je sois si différente de toi? Et si justement nous étions trop disparates pour avoir une relation amoureuse? Telle est la question que je me pose...

Edward ne croyait pas ce qu'il venait d'entendre. Comment pouvait-elle dire de telle chose? Comment pouvait-elle avoir si peu confiance en elle? Et comment pouvait-elle douter de lui, de ses sentiments? Il l'aimait à un très haut point. Qu'elle soit la femme parfaite ou pas, qu'est-ce que cela pouvait-il bien changer? Il était amoureux d'elle, rien d'autre n'importait. Malgré le fait qu'elle lui ait avoué qu'elle l'aimait, elle semblait comme préférer mettre fin à leur relation, plutôt que la poursuivre, tenter de surmonter les obstacles. Le fait est que Caitlyn ne semblait pas avoir envie de prendre des risques, elle semblait regretter qu'ils se soient mis ensemble. La déception se lisait sur le visage de notre Franco-Irlandais, en même temps qu'un certain énervement qui restait tout de même très bien contrôler. Il n'eut même pas le temps de prendre la parole qu'elle poursuivit, en enfonçant une nouvelle fois le couteau dans sa plaie béante :

-Mais bon sang tu te rends compte de ce que tu dis? Tu enseignes ici depuis tellement longtemps et tu serais prêt à tout faire foirer pour moi? Nous sommes ensemble que depuis hier et voilà que tu décides de tout plaquer pour moi. Eh bien je crois que tu me bat, au niveau des risques que tu prends, mon cher ! Non justement nous ne sommes pas libres. Du moins pas dans ce cas-ci. Mais sérieux, tu crois vraiment que les gens vont nous accueillir à bras ouverts avec un sourire béat en nous voyant? Ouvre les yeux ! Tu serais prêt à tout plaquer pour une fille qui, si ça se trouve, n'est même pas la femme de ta vie ! Qui sait ce que nous serons devenues dans 10 ans hein? N'as-tu donc pas réfléchi à cela? Tu sais très bien que je t'aime, mais j'ai 20 ans Edward. Nous nous connaissons peu, je ne suis peut-être sûrement pas la femme de ta vie...

Edward se demandait si Cailtyn était consciente de la froideur de ses paroles. Elle venait de le blesser, et probablement elle ne s'en était pas rendue compte. Elle disait l'aimer, il n'en doutait pas, mais probablement, son amour n'était pas aussi important que celui que ressentait cet homme pour elle. Il ne lui passait tout de même pas la bague au doigt, il voulait simplement pouvoir lui montrer son amour en public. Il voulait l'accepter pour ce qu'elle était, mais encore fallait-il qu'elle accepte également ses traits de caractère à lui, non? Edward glissa sa main dans ses cheveux bruns, visiblement mal à l'aise et déçu. Aucun mot ne voulait sortir de ses lèvres, alors que des jeunes hommes approchaient, attirant l'attention de notre Franco-Irlandais ainsi que sa surprise lorsqu'ils s'adressèrent à Caitlyn.

Jamais Edward n'aurait pensé que ce qu'ils attendaient d'elle, ce serait de la drogue. D'ailleurs, ce n'était pas la première idée qui lui était venue à l'esprit. Il avait seulement pensé à des types un peu lourds qui avaient déjà "tripé" avec elle. Néanmoins, le comportement de Caitlyn face à eux lui mirent le doute. Il comprit assez rapidement qu'il y avait un problème, sans vraiment trouver précisément la cause. Il observa à tour de rôle la jeune femme, puis les types, comme attendant une réponse face à son incompréhension. Finalement, il l'eut lorsque l'un d'eux prit la parole.

Le "s'il te plaît" voulait tout dire. Ils ne lui proposaient pas de la drogue, non, ils en demandaient. Donc elle était dealeuse? Edward eu l'impression qu'on lui assénait un nouveau coup de poignard. Une façon assez violente de lui faire comprendre qu'il avait beau l'aimer, il ne connaissait presque rien d'elle. Néanmoins, la façon dont avaient ces types d'insister rendirent plus furieux Oxford qu'il ne l'était déjà. Ses sourcils se froncèrent, alors qu'il faisait quelques pas en avant, de façon à être face à eux, obligeant Caitlyn a rester derrière lui. Fusillant du regard le "chef", en somme, celui qui avait prit la parole, Edward lui lança sur un ton étrangement agressif, qui ne lui ressemblait pas du tout.

L'espace de longues secondes, ils s'observèrent méchamment, comme si ils attendaient qu'un d'eux porte le premier coup. Néanmoins, Edward n'avait pas envie de se battre, mais n'hésiterait pas si on l'y poussait. Finalement le type fut raisonnable et recula d'un pas, avant de faire signe à ses amis et partir, non sans lancer un dernier regard assassin à Caitlyn sitôt contrer pas notre Franco-Irlandais qui fit un pas en avant pour leur faire comprendre de retirer cette idée de leur esprit. Quand ils sortirent de son champs de vision, Oxford se retourna pour faire face à Caitlyn, le visage entre sévérité et haute déception. Finalement, il lui lança, tout en contentant son énervement du mieux qu'il le pouvait :

Sourcils toujours froncés, il glissa sa main sur son visage, énervé, avant de la glisser dans ses cheveux bruns. Ses joues avaient prit une petite couleur rouge, avant qu'il ne reprenne la parole :

Un des défauts d'Edward était qu'il s'attachait peut-être trop. Oui, il était sentimental, mais pouvait-on vraiment le lui reprocher? Il avait été entouré de femmes toute son enfance, était père célibataire d'une petite fillette. N'importe quel évènement peut changer la vie d'un homme, et cela avait joué sur le côté émotionnel de notre Franco-Irlandais. Parfois, il s'en voulait de ne pas être un enfoiré comme tout les autres, de ne pas penser qu'à son petit plaisir personnel et de ne pas devenir irrespectueux envers les femmes. Le fait est qu'il ne s'en sentait pas capable. Beaucoup en profitait, d'autres au contraire, comme Caitlyn, s'en trouvaient mal à l'aise.

Bien qu'il fut un homme trop sentimental, Edward était également quelqu'un de très dur et convainquant lorsqu'il le fallait. Ainsi, lorsqu'il haussait la voix, ou lançait des regards terriblement sévères, la personne en face de lui pouvait difficilement rester indifférente. Oxford n'admettait pas ce qu'il venait d'apprendre, il n'admettait pas non plus ce qu'elle lui avait dit quelques minutes auparavant à propos de leur relation. Il n'admettait tout simplement pas de passer un tel anniversaire...

-Mais... Bon sang Edward, je ne vends pas de la drogue ! On en partage avec des copains parfois. Et puis j'ai arrêté ! Enfin c'est juste quelques fois... Mais voilà. Non de toute façon, je suis sûr que tu ne comprends pas. C'est pas grave...

Avait-elle en plus de cela le culot de le prendre pour un idiot finit? Le regard d'Edward s'enflamma, alors qu'il serrait les lèvres pour ne pas lui crier dessus, de façon trop violente. Il préféra donc rester silencieux, alors que Cailtyn s'approchait de lui, visiblement hésitante et honteuse. Notre Franco-Irlandais devia son regard, tenta de contrôler un maximum sa colère, afin de ne pas littéralement exploser.

Edward fixait le sol, comme si ce dernier avait prit une soudain importance. Il sentit néanmoins Caitlyn poser son regard sur lui, attendant probablement de croiser le sien, mais il n'en fut rien. Le trentenaire se contenait, mais il savait que c'était peine perdu, que toute sa rage devait bien sortir.

Elle avait beau lui demander pardon, lui, ne pouvait pas se contenter de les accepter. Serrant le poings, non pas dans le but de la frapper, seulement pour se contenir davantage, Edward finit par relever les yeux vers elle, le regard noir, assassin. Glissant ses mains dans ses cheveux bruns, il recula de deux pas, en soupirant d'énervement et en fixant le ciel. Finalement, quand il reposa son attention sur elle, il put s'exprimer sur un ton colérique, sans hausser cependant la voix.

Edward ne détournait pas une seule seconde son regard du sien. Il voulait tout lui expliquer, de façon sincère, face à face. Puis il poursuivit, mais cette fois-ci, sur un ton plus élevé :

D'ailleurs, pouvait-on vraiment lui en vouloir de protéger sa fille? Edward ne pouvait admettre que son enfant dorme sous le même toit qu'une droguée. Mais elle avait dit avoir arrêté. Pourquoi ne la croyait-il pas? Il aurait aimé discuter davantage avec elle si sa colère n'était pas aussi grande. Non, il ne la quittait pas. A vrai dire, il ne savait même pas où ils en étaient. Notre Franco-Irlandais se contenta de serrer les dents et de lui lancer :

Lui lançant un dernier regard, bien que l'on pouvait tout de même y lire de l'amour, Edward finit par tourner les talons et prendre le chemin pour partir, non sans pouvoir retenir un coup de pied violent dans une poubelle qui n'avait rien demander, dont le seul problème était qu'elle se trouvait sur son passage. Puis il disparut, laissant leur relation dans le flou total.