Seduction is an art that is tested in the mirror
EPSILON ROOM + Berkeley, California

Assise sur le rebord de mon lit, mon seul souci à l'instant est de savoir quelle paire de chaussure pourrait aller avec mon nouveau jean. Un magnifique slim couleur bleu foncé avec des coutures dorées sur le côté. Les bottines noires ou alors les ballerines blanches. Uhm, bonne question. J'aime avoir ce genre de problème existentiel qui m'empêche de dormir la nuit. Optant finalement pour les bottines noires, je les enfile élégamment avant de me lever et d'aller m'admirer devant le miroir. Le reflet qu'il renvoyait me plaisait énormément. Je n'avais pas vraiment l'intention de sortir ce soir ou du moins, pas en boîte ou au bar. J'avais envie de tranquillité, de passer une soirée au calme avec des personnes intéressantes. Eh oui, je suis comme ça, une pile électrique au quotidien mais de temps à autre, j'ai besoin de repos. Ce n'est pas possible d'être au taquet tout le temps, j'ai aussi besoin de décompresser et de me vider l'esprit. Après tout, je suis à Berkeley depuis seulement quelques semaines, ce changement radical de vie est assez dur à gérer. Les cours, les nouvelles rencontres, la famille ou encore les sorties. J'avais pris un certain rythme de vie qui me convenait assez. Mais bon, ce soir je n'avais pas la tête à une quelconque sortie en discothèque. Il me fallait du calme. Je m'admire encore un peu devant le miroir avant de prendre ma veste et de sortir de ma chambre. Il faisait plutôt froid dehors mais bon, il ne faisait pas encore assez fois pour sortir de nouveau les doudounes. Je me dirigeais alors vers la demeure des bêtas avec une petite idée en tête : aller voir Caroline. Cette fille là me plaisait autant pour sa joie de vivre que sa déprime totale. Sa situation n'est pas évidente, elle vient de perdre l'homme qu'elle aime. On se connait depuis peu de temps et pourtant, j'ai cette irrépressible envie de l'aider. Après avoir traversé le campus, j'arrive rapidement chez les bêtas où après avoir fait le tour de la demeure, je compris qu'elle n'était pas là. Mais où pouvait-elle bien se trouver ? Je pris mon portable et appela Erwan pour en savoir un peu plus. Réponse négative de sa part, Caroline n'était pas avec lui. Apercevant au loin la demeure des Epsilons. Oh après tout, elle devait être chez King. Sans chercher à comprendre, je fis demi tour et me dirigea vers le bâtiment en question. Une âme charitable m'ouvrit la porte d'entrée. Aha, c'est la première fois que je foutais les pieds chez les Epsilons, c'est tout juste s'ils n'avaient pas de portiers à l'entrée du bâtiment. Cherchant un peu à l'aveuglette la chambre de King, je parcours les différents couloirs et escaliers avant de tomber sur la fameuse chambre. C'était celle là, l'espsilon en avait parlé la dernière fois. Je rajuste rapidement mes cheveux avant de taper à la porte. Le jeune homme ne mit pas longtemps avant de venir m'ouvrir la porte. Au moins, il était chez lui, c'est déjà une bonne nouvelle. J'étais contente de le voir, vraiment. Kiiiiing ! dis-je avant de déposer un chaste baiser sur sa joue. Je ne le connaissais pas depuis longtemps et pourtant, le feeling est tout de suite passé entre lui et moi. Nous n'avons absolument rien en commun mais comme dirait un certain proverbe : les opposés s'attirent. Il est simple, gentil et adorable alors que moi je suis chiante, arrogante et manipulatrice. Malgré tout, j'ai toujours apprécié la compagnie de gens comme lui dans mon entourage, ils ont le don de me calmer et de me canaliser. Je me reculais légèrement pour mieux l’apercevoir. Dis, est-ce que Caroline est avec toi ? Non parce que je suis passée à sa chambre pour voir si elle ... lançais-je avant de m'arrêter net de parler. Je fronce alors les sourcils en le regardant un peu mieux. Eh tu verrais la tête que tu fais, quelque chose ne va pas ? demandais-je subtilement. En temps normal, il avait toujours ce petit sourire sur son visage, le regarde illuminé et l'allure joviale. Alors que là, il avait vraiment le teint pâle et la mine morose.

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Crier comme ça, d'une voix aiguë, a toujours fait parti de mes habitudes. J'aime bien qu'on me remarque, que l'on pose son regard sur moi, c'est ainsi, c'est plus fort que moi. D'autant plus que King est quelqu'un d'assez calme et moi les gens calme, j'aime bien les bousculer, changer leurs habitudes et m'imposer dans leurs vies. En fait, j'ai besoin de personnes comme lui dans ma vie, des gars posés et censés pour m'éviter de péter un câble à la moindre occasion, éviter de devenir complètement incontrôlable. C'est d'ailleurs pour ça que le feeling est tout de suite passé entre lui et moi, un coup de cœur amical et je pense que cela est réciproque. Du moins, King ne m'a pas encore envoyé bouler, c'est bon signe. Face à ma réaction démesurée, il fit une piètre imitation de mon hystérie. Sa réponse sentait l'ironie à plein nez. Oliviiiiia, dit-il sur un ton blasé. Pas la peine de chercher plus loin, il tirait une sale tête, quelque chose n'allait pas bien dans sa vie, c'était évident. Certes je pense qu'à ma petite personne et j'ai beaucoup de défauts mais si j'ai bien une qualité, c'est celle d'être à l'écoute pour certaines personnes. Eh non, je ne suis pas aux petits soins pour tout le monde, c'est un privilège. King tirait une sale tête et je trouvais ça dommage car de nature, c'est un très beau garçon. Il était plus craquant avec un joli sourire sur son visage. En voyant qu'il se moquait de moi, je lui fis une petite grimace. Pour finir, il me fit un semblant de sourire. Et comme ça, c'est mieux ? Ne t'inquiètes pas pour moi, ça va. Et sinon, Caro' n'est pas avec moi ! Je ne sais pas où elle est, désolé me dit-il, en essayant de faire un semblant de sourire. Je continuais à le regarder, perplexe par sa réaction. Je ne pu m'empêcher d'éclater de rire. Il n'était pas du tout convainquant mais bon, c'était déjà ça. Je lui fis un grand sourire, attendri par sa réaction. C'est pas très convainquant, humm, lançais-je ironiquement. Il était mignon comme tout, comme un gamin. Voilà, c'était exactement ça, un jeune garçon tout mignon, le regard enfantin, l'air naïf, j'aimais ça. Cette situation tombait à pic, Caroline n'était pas là, ma soirée n'allait pas pour autant tomber à l'eau. J'allais tenir compagnie à King, qu'il le veuille ou non. Affichant mon plus beau sourire, je le regarde l'air aguicheuse. Allez viens, on va boire un verre, ça t'empêchera de broyer du noir, tout seul dans ta chambre. dis-je avec de grands yeux. En fait, ce n'était pas une question, c'était plutôt une affirmation. King n'avait pas le choix, j'allais le sortir de la déprime et lui redonner le sourire. Après tout, passer une soirée en sa compagnie ne faisait pas parti de mon programme mais était loin de me déranger, bien au contraire. Nous ne nous étions jamais vu rien que tous les deux, à chaque fois, Caroline était présente. Mais comme ce soir elle n'est pas là, c'est l'occasion ou jamais pour faire connaissance. Dis-toi que ce n'est pas un rancard, juste une proposition indécente d'une fille qui te veux du bien, dis-je avant de rigoler. Ma phrase était peu orthodoxe mais c'était uniquement pour le taquiner. Je connaissais la situation de King, il aimait une fille mais il se passait une chose étrange entre eux. J'adorais me mêler de ce qui ne me regarde pas. Je voulais juste que King arrête de déprimer tout seul dans son coin, qu'il passe une bonne soirée. Je passais ma main dans mes cheveux avant de le regarder tel le chat poté dans Shrek. Alors ? le suppliais-je. Non, non, je ne suis pas le genre de fille à insister, pas du tout!

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Bon, je dois peut-être avouer être un peu lourde avec lui. Dans un sens, si King n'avait pas envie de venir boire un verre avec moi, il n'avait qu'à me dire non et puis basta. Disons que je ne lui laisse pas vraiment le choix, je ne sais pas si je partirais même si j'avais un refus de sa part. Je voyais bien qu'il n'allait pas bien et en âme charitable, il fallait que je lui remonte le moral, qu'il comprenne qu'il n'est pas tout seul mais surtout, qu'il arrête de déprimer. Merde hein, la vie est beaucoup trop courte pour passer son temps à déprimer et à broyer du noir dans son coin. Je voulais qu'il en prenne conscience. On ne se connaissait presque pas du tout mais si j'ai bien une qualité c'est d'être là pour les autres. Certes, je ne le faisais pas de la bonne façon mais au moins j'avais le mérite d'essayer. King était mignon et ce serait du gâchis que de le laisser tout seul alors qu'on pourrait passer une bonne soirée ensemble. Et même s'il n'allait pas parler beaucoup, pas grave, moi j'allais parler. J'ai aussi ce don de parler de tout et de n'importe quoi, rhooo que de qualités. Tu es le diable Olivia, j'en suis sûr, me dit-il avant de me passer la langue. Ah, ça faisait plaisir de voir un vrai sourire sur son visage. Je ne pu m'empêcher de faire la même chose, il était décidément plus craquant avec un sourire sur ses lèvres. Mais oui, et toi tu es le vilain petit canard à qui tout arrive, répondis-je en haussant les épaules. Bon, ce n'était pas très malin de ma part de dire ça mais qu'importe, ce qui est fait, est fait. Il fallait le bousculer un peu, je ne suis pas du genre à m’apitoyer sur le sort des autres, bien au contraire. Lui tirant également la langue, je lui fit comprendre par un geste de la main, qu'il devait aller s'habiller. Le pauvre, il n'allait quand même pas sortir en chaussettes. Finalement, il alla s'habiller rapidement, je fus impressionné. Pour un déprimé, il allait quand même vite, c'était déjà un bon point. Une fois sorti de sa chambre, il ferma la porte à clé et se tourna vers moi, il ne semblait pas vraiment convaincu par ma proposition. Ensemble, nous quittions la demeure des Epsilons, une demeure magnifique au passage. Elle puait le luxe et même la décoration était superficielle. Bref, nous arrivions rapidement devant l'université. Il fallait que je motive King ou il allait me faire déprimer aussi. Tu veux qu'on aille où ? Je te suis, me demanda-t-il. Ah bah finalement, il semblait s'être résigné à passer la soirée avec moi, ça va, il y a pire comme compagnie hein. Je levais les yeux face à sa remarque désabusée, répondre une connerie genre  « dans ton cul » me démangeait énormément mais bon, un peu de tenue. Il fallait que je mâche mes mots si je ne voulais pas qu'il parte en courant. Déjà que l'Epsilon n'a pas le moral, ce n'est pas le moment de le faire déprimer encore plus.Humm, je ne sais pas, je ne connais pas encore bien la ville. Tu as un bar à me conseiller ? demandais-je calmement avant de passer mon bras autour du sien. L’atmosphère était plutôt calme dehors, il n'y avait presque personne. Seul un couple de vieux marchait sur le trottoir d'en face. C'était assez morbide comme ambiance, comme un vieux film d'horreur. Allez mon vieux, arrêtes de déprimer, tu es en charmante compagnie, tu devrais en profiter au lieu de faire ta mine de chien battu, dis-je spontanément avant d'éclater de rire. Doucement, nous avancions vers le centre-ville. En tout cas, moi j'étais bien décidée à en profiter pour apprendre à le connaître et pour passer une bonne soirée malgré sa déprime.