Étendu sur le lit de sa minuscule chambre du pavillon des lambdas, Nikolaï tentait de prendre un moment de répit. Des semaines comme celle-ci, il s’en passerait bien. Revoir Valentina ainsi, de par un hasard pur et dur, l’avait remué plus que nécessaire. Pas de sentiments stupides que certains romantiques aimaient tant ressentir. Non, plutôt quelque chose de désagréable. Il avait prévu de revoir la Jaslang uniquement dans quelques temps, lorsqu’elle se serait amourachée d’un cœur innocent d’un autre jeune homme. Il serait alors réapparu et l’aurait séduite comme au premier jour, l’attirant tranquillement dans ses filets, ruinant par la même occasion sa relation. Puis, alors qu’il marchait tranquillement dans les couloirs de l’université pour s’adonner à des réflexions profondes… il était tombé sur elle. Ainsi. Comme si la vie avait décidé de lui envoyer un doigt d’honneur et de ne point respecter ce qu’il voulait. Il ne croyait ni au destin ni au karma. Enfin, peut-être un peu au karma. Il détestait lorsque tout ne se déroulait pas selon son bon plaisir. Capricieux ? C’était bien pire que cela. Le Russo-Suédois était un arrogant de première, un enfoiré pur, un égoïste égocentrique ambulant. Tout ce que méprisait Dieu et ses commandements sur l’Homme. Heureusement, il ne croyait point en la religion, méprisait cette dernière. Aux yeux de cette dite religion, il aurait déjà une place VIP pour l’Enfer. Il consommait de la drogue et de l’alcool en quantité impressionnante et cela depuis de nombreuses années. Il avait consommé le fruit de l’amour bien avant le mariage. Il s’esclaffa intérieurement à cette pensée. Le mariage. Comme si un jour il allait s’adonner à cet événement ridiculement cher pour se prouver des sentiments dont il n’avait aucune envie de ressentir. Si un jour il avait des enfants, nouvel esclaffement intérieur, ceux-ci seraient des bâtards, aux yeux de ce Dieu. Et puis, comment un tel être pourrait exister au-dessus de la tête des êtres humains ? Comment un tel être si « généreux » pourrait laisser tant de guerres se produire, tant de malheurs ? Les viols, les meurtres, le tourisme sexuel, la violence physique envers les femmes, les kidnappings d’enfants, etc… Bon sang, comment tant de gens pouvait aduler un Dieu qui laissait la race humaine se détériorer et se détruire elle-même ? Des gens naïfs, stupides et désespérés. Il n’était pas désespéré et il n’était pas question qu’il s’adonne à de telles croyances. Quelle vie merdique il mènerait alors…
Comprenant que ses pensées dérapaient vers des sujets encore moins dignes d’intérêts que la religion, il se releva de son lit en un mouvement fluide et quitta sa chambre. De nombreux lambdas s’occupaient à des activités ennuyeuses dans la salle commune. Soupirant, il décida de remonter dans sa chambre, d’enfiler une veste et de quitter le pavillon lambda vers les parcs de l’université. Un endroit calme, paisible. Pas un lieu où des jeunes adultes immatures criaient et riaient pour des idioties. On aurait dit des adolescents pré-pubères. Average people, édictait la confrérie lambda. Lame people, plutôt. Certains lambdas avaient bien retenu son attention un peu plus positivement que d’autres, mais il n’appréciait guère la vie au sein du pavillon de sa confrérie. Quittant les lieux, il s’éloigna d’un pas rapide et sec de ses confrères, puis son pas ralenti à son arrivée au parc. Les grands arbres qui y avaient été plantés amplifiaient le sentiment d’intimité de ce lieu. S’y glissant d’un pas silencieux, il fut heureux de constater qu’il était presque désert. Dans un coin se trouvait un couple trop occupé à se faire des mamours pour le remarquer. Parfait ainsi. Il n’avait aucun problème à attirer les regards, c’était même un grand plaisir de son existence, mais à ce moment, il préférait rester seul avec ses pensées mauvaises. Il n’était pas de bonne compagnie. Quand l’était-il d’ailleurs ? Bon, certes, il était agréable envers les jeunes femmes qui avaient le malheur de devenir ses proies. Mais tout simplement pour atteindre leur lit et par la suite, fuir sans jamais redonner le moindre signe de vie. Son humeur agréable était très éphémère et presque hypocrite. Quelques personnes avaient réussies à passer la barrière agressive et désagréable du Lindgren. Quelques rares personnes qu’il appréciait sincèrement. Xavier, son meilleur ami, son pote de beuverie, un des seuls jeunes hommes de son âge pour qui il avait du respect et de l’amitié. Lubja, sa meilleure amie, mais aussi celle qui partageait son lit, à l’occasion. Olivia, cette chère Olivia. Il avait d’ailleurs partagé une soirée endiablée avec cette dernière cette semaine, au Lexington. Une de ses seules soirées agréables de la semaine. Agréable, mais terriblement frustrante à un moment. Quel combat avaient-ils menés ensemble ce soir-là. Un jeu terrible qui avait rendue Livia plus désirable que jamais. Glissant une main distraite dans ses cheveux, il ne remarqua pas une seule seconde la jeune femme qui venait d’apparaître non loin de lui. Il ne remarqua pas l’air qu’elle arbora lorsque celle-ci remarqua le jeune Russo-Suédois. Il poursuivi son chemin, complètement hanté par ses pensées. Il s’arrêta même quelques instants lorsqu’il sentit son portable vibrer contre sa cuisse, dans la poche de son jeans. Xavier qui lui proposait une soirée déchaînée au Lexington. Certes, il n’avait pas revu le jeune homme depuis un moment maintenant, mais il ne se sentait pas d’humeur sociable ce soir. Rare chose chez le Nikolaï. Il n’était pas du genre à se soucier des autres, mais il ne voulait pas infliger son humeur massacrante, encore plus qu’à l’habitude, à Xavier. Il était son meilleur ami, tout de même. Le seul, côté masculin. Bien qu’il ne l’avouerait certainement jamais au jeune homme, c’était une amitié très importante à ses yeux et il ne le pouvait la perdre de par un comportement agressif et méchant. Il glissa donc son portable dans sa poche et lorsqu’il entreprit de poursuivre sa route, il bouscula la dite jeune femme qu’il n’avait point remarqué auparavant. « Pardon. » Il n’était pas du genre respectueux, mais il appréciait assez les femmes pour leur offrir quelques politesses parfois. Il s’apprêtait à reprendre sa marche, mais il se sentit retenir par une main qui s’accrocha à la manche de sa veste. Curieux, il haussa les sourcils tout en se retournant vers celle qu’il venait de bousculer. Bon sang, s’apprêtait-elle à lui donner une claque magistrale pour une petite bousculade ? Déjà bien de mauvaise humeur, il préparait déjà une réplique cinglante quand il remarqua le visage de celle qui le retenait. Les mots restèrent bloquer dans sa gorge, surprit par l’air indéfinissable, mais définitivement bouleversé, qu’arborait la jeune femme.
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Sujet: Re: il ne suffit pas de se mettre une plume dans le cul pour ressembler à un coq. ▬ w/ caroline Dim 1 Déc - 16:00
“ Il me manque. C’est atroce, il me manque tellement. C’est pas par vagues, c’est constant. Tout le temps, sans répits. ”
every person who we adduce to love, is someone that we take the risk of losing. C'est dur d'être celle qui reste. D'être la personne qui ne part pas et qui regarde le monde s'effriter et partir en lambeau. Son coeur était en lambeau. Elle restait là, assise sous un arbre depuis près d'un mois, tous les soirs parce qu'elle n'arrivait pas à trouver le sommeil. Teint pâle et maladif, sourire presque inexistant et un visage à faire pâlir un mort. Elle était méconnaissable la Caroline. Elle, qui était toujours à la pointe de la mode avec les sourires les plus éblouissants que l'on pouvait voir, se retrouvait terrasser pas un chagrin d'amour. C'était débile comme réaction, cela faisait presque un mois qu'il était parti. Et pourtant, elle n'arrivait pas à tourner la page, à se dire que sa vie continuait et qu'il n'y avait rien qu'elle puisse faire pour le ramener à elle. Il était parti, il avait des choses à régler et c'était tout. Il était parti, lui et sa drogue, lui et son corps, lui et son visage dont elle rêvait encore la nuit. Si pathétique. Elle qui pensait ne jamais avoir à se retrouver dans la position de la fille laissée pour compte et bien c'était raté et en beauté. Après Hunter, maudit soit-il, elle avait tout fait pour ne pas retomber amoureuse, surtout d'un homme changeant et à problème. Hunter et Sloan se ressemblaient en fin de compte. Les deux avaient des problèmes de familles à en mourir et les deux étaient des hommes complètement improbables. Elle était faite pour les hommes à problème et aujourd'hui, elle n'allait pas échapper à cette règle qui régissait sa vie depuis si longtemps. Le parc de l'université était devenu un de ses refuges, un endroit qu'elle n'avait jamais fréquenté avec Sloan, qui était vierge de souvenirs douloureux pour elle en ce moment. Flânant à travers les arbres, elle aperçut une chevelure familère, beaucoup trop familière à vrai dire. Elle se revoyait passer sa main à l'intérieur, les tirer durant un baiser ou un échange charnel, elle se revoyait les caresser après une séance de sport de chambre particulièrement plaisante et épuisante. Elle ne voulait pas revoir ces foutus cheveux trop mal soigné mais si doux à la fois. Non, elle n'était pas prête. Pourquoi diable lui avait-il dit qu'il partait si elle le revoyait quelque temps après sur le campus ?! Sloan, mais que fais-tu ici nom de dieu ! Elle le voyait venir vers elle, lentement mais surement. Il ne l'avait certainement pas vu mais son visage de poupée blonde était bouleversée, complètement ravagée par une peur et une tristesse qu'elle ne voulait surtout pas ressentir. Il lui avait fait mal, tant de mal. Elle s'était laissée glisser sur la pente glissante et si dangereuse d'un amour sans doute pas réciproque. Elle n'avait jamais su si le jeune tenait autant à elle qu'elle à lui. Mais elle se disait qu'il avait été la seule personne qu'il avait prévenu de son départ alors cela voulait dire quelque chose. N'y pensant plus, elle baissa la tête et continua d'avancer, elle voulait oublier le détenteur original des cheveux noirs qu'elle avait aperçu, mais le destin en avait décidé autrement. Sans prêter garde, elle percuta un torse dur et bien dessiné. Elle leva les yeux et trop choqué pour dire quelque chose, sa bouche reste grande ouverte. Pardon. La même intonation à quelques exception près, le même visage à part la cicatrice qu'il avait sur le côté du visage, même taille, même carure. On mettrait le jeune homme qu'elle avait bousculé à côté de celui qui avait bouleversé sa vie qu'on aurait dit deux copies conforme. Il s'apprétait à partir, mais Caroline n'en avait pas décidé ainsi. Elle voulait tellement que Sloan soit revenu pour elle qu'elle aggripa la veste du jeune homme pour le retenir. Pas question qu'elle le perde une seconde fois. Non, reste. Le jeune homme se retourna et elle vit bien qu'il se retenait de dire quelque chose d'affreux. Mais à la place d'un visage arrogant et sur de lui, elle voyait le visage doux et charmant qu'arborait Sloan quand il la regardait. Sa princesse. Elle était sa princesse à lui et elle ne cesserait jamais de l'être sans doute. Prise d'un élan de folie, elle sauta dans les bras du brun qui la réceptionna et l'embrassa avec fougue. Idiot et stupide que c'était mais elle voulait sentir encore une fois ses lèvres sur les siennes, même si au fond d'elle, elle savait qu'elle faisait une bétise. Son subconscient savait mais la partie la moins rationnelle de Caroline prenait cet inconnu pour le Blackburn. Oh, comme tu m'as manqué Sloan. Pourquoi es-tu parti, j'ai tant besoin de toi. Stupide et inconsciente. Un fil avait du se rompre dans le cerveau de la jeune femme. Elle qui était d'ordinaire si responsable et terre à terre en vrai scientifique qu'elle était, elle se retrouvait à faire la vierge effarouché qui retrouvait son prince après un long voyage. Mais qu'est-ce qui lui prenait ? Elle se dégagea des bras du jeune homme et prit son visage entre ses mains. Quiconque passait à proximité d'eux pourrait penser qu'ils étaient un couple en plein rendez vous extrèmement émouvant et pourtant non. La blonde était déboussolée, elle ne savait plus ou donner de la tête. Ses pensées confuses et brouillones sur cette personne en face d'elle l'empêchaient de réfléchir correctement. Elle savait que Sloan était parti. Il était venu la voir, il lui avait dit qu'il ne reviendrait plus avant un bon moment à cause des histoires de son père. Elle savait. Au plus profond de son être, elle savait qu'elle ne le reverrait pas. Mais devant ses yeux, son portrait craché lui faisait face, la parfaite réplique de cet être tant aimé. Il l'avait fait souffrir, pleurer, crier mais il était là alors pourquoi se torturer l'esprit alors qu'elle pouvait juste profiter de l'instant présent. Qu'est-ce que tu fais ici ? Pourquoi tu es parti ? Ton père a toujours des problèmes ? Bombardement de question en tout genre. L'air ahuri du jeune homme qu'elle tenait entre ses bras ne la choquait pas plus que ça. Non, elle voyait simplement le sourire radieux de son ami et plus. Il fallait qu'elle sache pourquoi il était là.
Spoiler:
désolé pour le temps d'attente, j'étais écroulé sous les devoirs depuis deux semaines :out:j'espère que ça va te plaire
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Sujet: Re: il ne suffit pas de se mettre une plume dans le cul pour ressembler à un coq. ▬ w/ caroline Jeu 9 Jan - 0:43
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Sujet: Re: il ne suffit pas de se mettre une plume dans le cul pour ressembler à un coq. ▬ w/ caroline
il ne suffit pas de se mettre une plume dans le cul pour ressembler à un coq. ▬ w/ caroline