Sujet: JAY & DANIELA ▬ I wanna do bad things with you Jeu 7 Nov - 3:52
I wanna do bad things with you
« Au fait, mon chéri, la mère de Daniela a appelé, elle dit qu'ils lui ont demandé de t'inviter à la soirée organisée par son grand-oncle ce soir. Tu comptes y aller, n'est-ce pas? » Je soupirai silencieusement en levant les yeux au ciel. J'étais étendu sur mon lit, encore trop endormi pour faire l'effort de me lever, alors me taper les allusions subtiles de ma mère sur le fait que je devrais accompagner Daniela à un stupide dîner de charité où on allait tous les deux s'emmerder royalement... non merci. Il était encore trop tôt pour que j'argumente contre ma génitrice, que je sentais déjà s'impatienter au bout de fil. Je comprenais qu'elle veuille tant me trouver une petite-amie, mais bien honnêtement, avait-elle seulement la moindre idée de combien il était ridicule que son choix se porte sur l'Italienne et qu'elle n'en démorde pas encore après cinq ans de néant total? Elle ne trouvait apparemment pas cela étrange que même toutes ces années plus tard, nous n'ayons montré aucun signe d'une romance quelconque? Je voyais mal comment on pouvait autant se couvrir les yeux. Si elles savaient ce que nous faisions lorsqu'elles n'étaient pas dans les parages, elles s'en arracheraient les cheveux et sans doute admettraient-elles enfin la vérité en face: nous ne formions pas un couple et n'en formerions jamais un. En attendant, je prenais mon pied avec elle, et c'était réciproque. Si on devait se coltiner les parents, autant en profiter. « Je suppose que tu vas me rappeler aux dix minutes jusqu'à ce que j'accepte? », répliquai-je en soupirant une deuxième fois. Son silence voulait tout dire, je jurerais même avoir entendu un gloussement étouffé à l'autre bout du fil. « Tu portes cette chemise qui fait ressortir tes yeux, d'accord? Et passe le peigne dans cette tignasse, tu m'entends? Repasse ton pantalon et ne mets surtout pas de cravate, tu choisis toujours la mauvaise couleur! Opte plutôt pour le noeud papillon. Je t'aime, mon chéri. Passe une belle soirée, embrasse-les pour moi! » Pourquoi s'obstinait-elle à me débiter toutes ces corvées les unes après les autres comme si elle ne savait pas déjà pertinemment que je n'allais rien écouter? Elle m'agaçait autant que si c'était le jour de mon mariage, il ne s'agissait pourtant que d'un banal gala de charité quelconque qui se terminait dans une chambre inoccupée à boire de l'alcool à même la bouteille. « Ça va, ça va. On se reparle tout à l'heure quand t'appelleras pour vérifier que j'y suis allé. À plus tard, mamma. » Je raccrochai ensuite, reposant mon téléphone sur mon matelas et fixant longuement le plafond. Ce n'était pas la perspective de passer un moment avec Daniela qui m'ennuyait, mais plutôt la viande autour de l'os. On se voyait souvent dans un contexte non familial et c'était parfait, c'était tout ce que je voulais et je savais qu'au fond, c'était la même chose pour elle. Il ne fallait pas chercher très loin la raison qui nous permettait de poursuivre notre aventure après cinq ans. Si l'un de nous avait eu la moindre envie d'avoir plus ou de pousser la relation à un autre niveau, ça n'aurait jamais duré aussi longtemps. Premièrement, j'aurais pris mes jambes à mon cou, parce que je ne voulais rien qui ressemble de près ou de loin à une amourette. Que ce soit sérieux ou pas, je ne voulais pas de romance, je ne voulais que du plaisir charnel. Daniela était celle qui me donnait régulièrement ce dont j'avais besoin, point final.
Plusieurs heures plus tard, en fin d'après-midi, je me présentai chez le grand-oncle de Daniela, qui possédait un condo luxueux dans le Western San Francisco. En fait, je crois que le complexe en entier lui appartenait, ainsi que les quatre ou cinq autres qui offraient une vue superbe sur la mer. Les gens devaient payer un prix très peu raisonnable afin de posséder un logement ici, pour ma part plus rien ne m'impressionnait, dorénavant. On aurait pu s'attendre à ce que j'aie déjà Daniela à mon bras, mais nous avions convenue d'un commun accord qu'il était préférable de ne pas donner cette joie à nos parents - parce que j'étais certain que sa mère ferait un compte-rendu détaillé à la mienne un peu plus tard - ou donner de fausses idées aux autres invités. Quelqu'un attendait évidemment à la porte, me faisant tout de suite signe d'entrer. Étais-je déjà si connu du côté Pirelli? C'était quasiment inconfortable. Je fis mon entrée, me retrouvant avec une coupe de champagne entre les mains avant même d'avoir pu faire plus de trois pas vers le salon. Je la vis un peu en retrait, aux prises avec de vieux hommes d'affaires sans doute très barbants. L'espace d'un instant, je m'arrêtai pour me demander si je me réjouissais de sa souffrance mentale ou si je me pressais d'aller la sortir de là. Mon dilemme fût toutefois vite résolu lorsque j'entrevis du coin de l'oeil la mère de Daniela qui se dirigeait vers moi. Je bondis pratiquement vers la jeune femme, l'attrapant par le bras en souriant un peu trop aux trois hommes qui lui faisaient la conversation pour que j'aie l'air à cent pour cent sincère. « Je vous l'emprunte quelques instants. Ou définitivement. » En haussant les épaules, je l'entraînai loin de tous, grimpant les escaliers au plus vite avant que nous soyons envahis d'une présence maternelle indésirable. Nous avions de la chance, ça semblait désert pour l'instant puisque tout le monde était rassemblé dans le salon. Personne ne devrait remarquer notre totale absence avant au moins deux bonnes heures, jusqu'à l'annonce du dîner. Sa mère nous chercherait quelques instants, puis son attention serait détournée par quelqu'un ou quelque chose. Parfait.
Je libérai son bras aussitôt qu'on arriva au deuxième étage, cherchant le bureau de son grand-oncle, qui cachait forcément quelques bouteilles d'alcool pour tenir le coup lors des longues soirées de paperasse. Les vieux businessmen accumulaient tellement de bouteilles qu'il ne saurait jamais qu'on en avait piqué une. Je trouvai mon bonheur en un peu de whisky, que j'emportai avec moi jusque dans une pièce que je crus tout d'abord être une chambre. Non en fait, c'était bien une chambre. C'était juste que... « Woah, il fait une fixette sur Steve Irwin, ton grand-oncle? C'est quoi ce truc? » Je m'étais stoppé net en me retrouvant dans cet écosystème reptilien. Je ne rigolais pas. Il y avait des aquariums partout, remplis de lézards, de serpents, d'amphibiens... c'était étrange. Et surtout très humide. J'étouffais et je n'avais même pas encore mis le pied à l'intérieur. Sauf que le sort se joua de nous, et des bruits de pas se firent entendre au bout du couloir. On s'empressa donc d'entrer et je refermai discrètement la porte derrière nous en m'assurant d'y mettre la serrure. Je doutais que quelqu'un veuille copiner avec la dizaine de reptiles qui habitaient cette chambre, de toute façon. Oui, il y avait bien un lit, dissimulé tout au fond. Je déposai la bouteille sur une table et pris quelques instants pour observer les environs. « T'as vu les grenouilles? », annonçai-je soudainement d'un air enthousiaste. J'avais toujours aimé en attraper lorsque j'étais petit, j'ignore pourquoi d'ailleurs. Sans doute parce que je n'avais pas souvent la chance de m'éclipser dans Central Park pour me salir un peu les mains et jouer les Robin des Bois. J'en pris une dans ma main, juste question d'agacer un peu Daniela. Je l'approchai de son visage, mes lèvres formant une moue exagérée, comme si je la mettais au défi de l'embrasser. « C'est peut-être ton prince charmant là-dessous, aller! » J'ignorais à quel point elle était dédaigneuse, mais j'allais bientôt le savoir. Je plantai un baiser sur la grenouille verte avant d'éclater de rire et d'aller la reporter avec les autres, puis je revins vers l'Italienne, le sourire espiègle sur mon visage indiquant que je m'apprêtais encore à faire une connerie. Le présage était bien réel, puisque quelques secondes plus tard, mes mains agrippaient son visage et je l'embrassais à pleine bouche, la poussant tranquillement vers le lit et n'y allant pas du tout avec le dos de la cuillère. Nos baisers habituels, disons-le comme ça. Je m'arrêtai quelques secondes plus tard, le même sourire toujours accroché au visage. Je me laissai retomber sur le dos et étirai le bras pour attraper la bouteille de whisky, que j'ouvris sans plus attendre. « Me tue pas, tu sais que t'en n'as pas envie. Le couvre-lit est blanc en plus, ce serait dommage. Est-ce que c'est le moment où je dois t'avouer avoir fumé un joint avant de venir ici? » Ça n'excusait pas tout, elle savait qu'un seul joint ne m'affectait pas aussi brutalement et que j'étais en pleine possession de mes moyens, seulement... ça expliquait l'étrangeté de mon comportement... ou pas. Je pouffai de rire en prenant une gorgée du liquide, provoquant une chaleur réconfortante dans ma gorge tandis que je le sentais couler. Je lui tendis la bouteille, avant de me redresser sur les coudes. « T'en veux un, au fait? » Je ne parlais évidemment pas de whisky. Le plus génial dans tout ça, c'était que la pièce était déjà si lourde à cause de l'humidité et dégageait une odeur si forte que personne ne le saurait. À coup sûr, ça la détendrait un peu et l'aiderait à passer à travers la soirée...
FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
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Sujet: Re: JAY & DANIELA ▬ I wanna do bad things with you Dim 1 Déc - 18:54