❝ Ne jamais volé un sushi à une louve... ❞

J’étais entrains de répondre à la dernière question du questionnaire que notre professeur de philosophie nous avait remis au milieu du cours lorsque la cloche sonna pour nous annoncer que la pause du midi prenait place. Mes livres en mains je me dirigeai vers mon casier afin de me libérer pour ensuite aller apaiser mon estomac. Libre, je me rendis à l'un des restaurants de l’université, me pris un plateau et fis la file comme tous ses étudiants affamés. Je pris un repas léger pour ensuite aller m’installer à une table auprès de mes amis. Étant la dernière a arrivée, je fus également la dernière à terminer et comme la plus part de mes amis avaient quelque chose de prévue je me ramassai au finale toute seule à la table. Je jetais mon regard autour de moi histoire de voir s’il n’y avait pas une autre personne avec qui il serait intéressant de passer le restant de la pause. Je ne voyais rien jusqu’au moment où j’aperçus Ayane s’asseoir à une table vide à l’autre bout du resto. Je souris et sorti de table en ayant en tête d’aller rejoindre mon amie qui aurait peut-être quelques ragots à me raconter. Le sourire aux lèvres je longeais la pièce jusqu’à être derrière ma charmante amie asiatique. Voyant qu’elle ne m’avait aucunement remarquée je saisie l’un de ses sushis qui semblait me dire attrape moi et mange-moi. Ayane se retourna immédiatement en apercevant ma main saisir une partie de son repas. «Serana….demande avant de m’en prendre un…..» Au lieu de m’excuser, je mis le sushi dans ma bouche et le dégusta tout en regardant la moue enfantine et boudeuse de mon amie. Ma bouchée terminée je lui souris comme si de rien n’était et m’assis à ses côtés. «Il était très bon ce sushi. Je m’excuserai bien, mais s’était la faute du sushi. Il m’a supplié de le manger.» Je regardais mon amie en prenant mon regard digne du chat potté. Ce regard était toujours infaillible en cas de mini-crise comme celle-ci. «Toujours fâchée d’avoir perdue une petite part de ton buffet?» Rajoutais-je avec humour et sourire. Il n’y avait rien de mieux que l’humour pour se détendre et fallait dire que j’en avais de besoin ces derniers temps depuis mon voyage à Chicago. En plus, Ayane devait avoir besoin de détente après son travail. Il m’avait donc été indispensable de mettre cette pointe de rigolade dans notre conversation.

❝ Ne jamais volé un sushi à une louve... ❞

Je regardais toujours mon amie avec le sourire aux lèvres. J’espérais que ma taquinerie allait faire son effet et détendre l’atmosphère. Parce qu’en effet je commençais à croire qu’elle était réellement fâchée contre mon agissement. J’aurais donc peut-être vraiment dû lui demander avant de prendre une partie de son repas. «Tu veux mourir hein! Tu veux que je te tape! C’était mon sushi!!!! MON SUSHI!» Enfaite, à voir ses réactions, je ne doutais plus. Sa crise de colère me semblait totalement fausse. À force d’avoir passé beaucoup de temps avec Ayane, je savais différencier le vrai du faux chez elle. Et là c’était totalement faux. La preuve, après m’avoir fusillée du regard pendant quelques secondes la voilà qu’elle riait aux éclats. Comme il est reconnu que le rire est contagieux, je me mis à rire avec elle. On avait l’aire de deux petites gamines en plein fou rire. Heureusement, avant que l’une de nous deux commence à avoir mal au ventre tellement qu’on riait, mon amie se calma peu à peu et je fis de même de mon côté. «Il était bon mon sushi? Tu peux en prendre d’autre si tu veux. Cela ne me dérange pas de les partager.» Je pris sans me faire prier le sushi qu’elle me tendait. Que pouvais-je faire d’autre? C’était si bon des sushis. Ce petit morceau de nourriture dans ma bouche, je me mise à regarder dans la direction qu’Ayane semblait fixé. Il y avait un homme et pour je ne sais qu’elle raison elle le fixait. Peut-être que celui-ci l’intéressait ou au contraire peut-être qu’elle le détestait. Bref, la connaissant je n’aurais pas besoin de me poser la question bien longtemps. Elle me conterait surement tout ça dans les minutes à venir. Et j’avais bel et bien raison. Elle me raconta en gros que ce type était un homme infidèle et violent et qu’elle avait pris plaisir à le tabasser comme une vieille chaussette. Ce que j’en pensais? Je trouvais qu’elle y avait été un peu fort et qu’elle aurait sans doute mieux dû aller tout conter à la police, mais je la connaissais et elle préférait faire à sa manière. Et de toute façon, ce n’était pas moi qui allais plaindre ce type. Il l’avait bien mérité. Je trouvais ça impardonnable les hommes qui profitent de leur force brute pour violenter des femmes. Surtout que dans ma famille, il y avait eu une histoire de la sorte que je n’étais pas prête d’oublier. Justement, comme ça me remémorait mon passé, je décidais d’éviter la discussion. J’allais seulement lui dire ma pensée brièvement et je lancerais une autre discussion pour éviter d’étaler ce sujet morbide. «T’as bien fait. Ce n’est qu’un crétin. Sinon, tu pourrais me dire pourquoi tu viens de rougir? Ne me dis pas que cet imbécile te plaît malgré ce qu’il a fait à cette pauvre fille.» J’avais lancé notre conversation sur ce sujet, car pour une raison que j’ignore elle avait bêtement rougit. J’espérais néanmoins qu’elle pensait à un autre et non à cet abruti. «Je me pose. S’il y a encore des vrais hommes comme des femmes. Je ne demande pas d’avoir des hommes super forts…Mais qu’il c’est se porté et porté une femme. Mais bon….Sinon comme tu vas toi. Tu m’as manqué ma petite Serana » Comme j’avais prononcés mes paroles au moment où elle allait dire autre chose. Elle ne me répondit point. Elle allait sans doute le faire un peu plus tard. De mon côté je pris attention à ses dires. Elle semblait se poser des questions sur les hommes ce qui m’indiquait encore davantage qu’il y avait peut-être un risque d’un certain mâle l’intriguait ou qu’encore l’attirait. J’arquais un sourcil et la fixa droit dans les yeux. Je voulais absolument la cerner. «Dis-moi. Tu craques pour quelqu’un toi. J’en suis certaine. Ne viens pas me dire le contraire. Et pour les hommes, t’inquiète. Il en a toujours de ce genre-là. Ils se font plus rare c’est tout.» Je continuais à plonger mon regard dans le siens. Le regard ne cachait jamais rien et je comptais bien tout savoir. «Sinon, ça va comme ça vient. Ma vie est un vrai bordel en ce moment. » Je disais tellement vrai. Ma vie était un vrai fouillis. D’abord, il y avait Jader qui était maintenant au courant et certains de mes ex refaisaient surface. Disons que ma vie sentimentale en prenait tout un coup ces derniers temps.Ce qui n'était pas pour me plaire et me rendre heureuse.

❝ Ne jamais volé un sushi à une louve... ❞

J’étais réellement curieuse de savoir ce qui se passait dans la tête de ma cuisinière favorite. Elle semblait, d’après ses dires et son comportement, commencer à craquer pour quelqu’un. Ce qui piquait ma curiosité de plein fouet. Je voulais vraiment tout savoir sur sa vie amoureuse. Ce genre d’histoire m’intéressait toujours. J’étais quelqu’un d’un peu romantique et fleur bleue qui rêvait de trouver un jour le prince charmant. Ce n’était donc pas étonnant de la part d’une fille comme moi. Et elle devait bien le savoir. Je l’avais donc questionné sur le sujet et sa réaction ne faisait que confirmer ce que je pensais. À la voir me fusilier du regard, après avoir été un petit instant surprise, pour ensuite rougir de plus belle ne faisait que tout approuver. Je n’en doutais même plus. Elle était sur le bord de tomber sous le charme d’un garçon. Ne restait plus qu’à la convaincre de tout me raconter. Ce qui ne fut pas très long parce qu’elle me déballa rapidement toute l’histoire qui la préoccupait tant. Elle avait enfaite rencontrer un homme avec qui elle partageait des discutions et un lit. Elle commençait à se rendre compte qu’elle commençait à ressentir des sentiments pour ce type malgré qu’elle ait essayé de mettre de la distance entre eux deux. Seulement, à ce que je comprenais, elle ne voulait pas être amoureuse. Elle voulait garder sa liberté de femme célibataire. Ce que je ne comprenais pas étant donné que de mon côté je voulais retomber amoureuse et enfin trouver l’homme de ma vie. Néanmoins, j’avais écouté attentivement mon amie et dès qu’elle avait terminé son récit je lui souris pour la réconforter. Elle semblait encore plus gêner à voir la rougeur de son visage ce qui était soit en disant quand même amusant. «Et cet homme il s’appelle comment? Est-ce qu’il récent la même chose pour toi? Avez-vous discuté de tout ça? Si ce n’est pas le cas, je te conseille de lui en parler avant de te bousiller le cerveau sur le sujet.» Je gardais mon sourire pour lui démontrer que tout ça n’était pas si grave et que j’étais là pour elle. Je voulais qu’elle se sente en confiance et qu’elle ne se sente plus gênée auprès de moi. Sinon, j’avais pris la peine de répondre à son autre question de manière plutôt vague. C’est que je n’aimais pas parler de mes problèmes, mais je n’avais pas su lui dire autre chose que la vérité. Ma vie sentimentale était un réel bordel et le reste de ma vie était plutôt routinier. J’avais donc dit de façon sincère ce que je ressentais. Par contre, je n’avais vraiment pas en tête de lui dévoiler ma vie. Je préférais largement discuter de ses sentiments que de passer mon temps à parler de mes problèmes. De toute façon, ça ne faisait que me rappeler de mauvais souvenirs. Mais je compris assez vite que j’aurais dû lui mentir parce que celle me questionna sur le sujet. «Ohhh..tu veux en parler? Je pourrais t’aider si tu veux.» Je levais mes yeux vers le ciel. Non. Je ne voulais pas en parler et je ne voulais par amorcer cette discussion. Je soupirais et fixait le regard d’Ayane. «Non. Je préfère continuer de parler de toi. De toute façon, c’est rien du tout ce qui m’arrive.» Je terminai ma phrase avec un beau sourire pour appuyer mes paroles. J’avais toutefois bien conscience que je venais de me contredire. Il y a peu de temps je venais de lui dire que ma vie était épouvantable et la minute suivante je venais de lui dire que c’était rien du tout. Je soupirais intérieurement en espérant qu’elle ne veuille pas en savoir plus.