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| Les visites font toujours plaisir ; Si ce n'est en arrivant, c'est en partant. | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Les visites font toujours plaisir ; Si ce n'est en arrivant, c'est en partant. Mer 17 Avr - 12:18 | |
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Plongé dans l’obscurité, je balayais l’endroit du regard. Je me trouvais dans une pièce dénuée de lumière, froide et humide. Les cheveux trempés, je frissonnais. Les points de mes bras se hérissaient, alors que je rabaissais les manches de ma chemise sur ma peau, afin de me réchauffer. Chemise empreinte de sang, au niveau de mon épaule meurtrie. Le liquide rouge avait pris une place considérable sur le tissu, et semblait ne jamais vouloir cesser de couler, goutte par goutte, lentement mais sûrement. Je fis quelques pas en avant, et mes pas résonnaient sur une sorte de carrelage lugubre. L’air était poisseux alors que l’odeur de la mer incommodait mes narines. Pourquoi ? Je me trouvais dans une pièce, non pas sur une plage. Il fallait que je trouve une sortie, que je fiche le camp d’ici. C’est dans un coin reculé, dans une pénombre plus importante qu’une porte se cachait. En l’ouvrant, de multiples rayons lumineux venant de l’extérieur, me brûlèrent les yeux. Dehors, il faisait chaud, tandis que le soleil était à son zénith. A présent, je me retrouvais dans un jardin. Je pouvais entendre un cours d’eau ruisseler à quelques mètres seulement de moi, alors que des nombreux arbres et autres végétations se plantaient en face de ma personne. Je continuais d’avancer, jusqu’à ce qu’une silhouette entre mon champ de vision. Une femme était assise sur l’herbe, en tailleurs, dans une tenue simple et légère, composé d’un jeans et d’un débardeur noir. Les cheveux, attachés en un chignon négligé, dévoilaient sa nuque où apparaissait une minuscule tâche de naissance, à peine perceptible. La jeune femme fumait une cigarette au bord de l’eau. AliceJ’eus l’impression que mon cœur allait cesser de battre à la seconde même où ce visage si fin et délicat se tourna vers moi. Ses yeux se plongèrent dans les miens, alors que je semblais perdu. Alice m’avait quitté, Alice avait rejoint l’au-delà depuis un moment déjà. Est-ce que cela signifiait que j’étais moi-même mort ? - Non, tu es bel et bien vivant.Mes yeux se plissèrent sous l’incompréhension. Avais-je parlé à voix haute ? - Je te connais seulement trop bien pour lire chacune de tes expressions.Je semblais agacé par cela, même si, bien vite, mon visage vint à s’adoucir. Elle s’était levée et s’approchaient de moi. Je fis également la moitié du chemin et passais mes bras autour de son cou, avant de la serrer contre moi. Une larme traitresse coula le long de ma joue. - Tu es vivant. Mais tu as perdu beaucoup de sang. Bats-toi encore un peu. - Et si je n’en ai pas envie ? - Qu’est-ce que tu y gagnerais ? - Je pourrais rester avec toi. - Ce n’est que ton imagination William. Tu me vois devant toi parce que tu as besoin d’être rassuré. Ce n’est pas la réalité. - Tu veux dire que… - Pense à la personne que tu veux, elle apparaitra devant toi. C’est aussi simple que ça. - Mais… - Je t’aime, ne l’oublie pas.Elle déposa un baiser sur mes lèvres. Bref mais délicieux. Finalement un bruit se fit entendre. J’eus seulement le temps de tourner la tête sur la gauche pour qu’Alice se volatilise. Je serrais les dents, dans une grande déception. Finalement je reposais mon attention derrière moi. Noah se promenait dans le jardin, sans me voir. Puis McKinney se plaça devant moi. - Vous êtes devenu sentimental ? - Pardon ? - Je vous ai demandé d’abattre l’obstacle. Elle est toujours en vie.J’observe ma supérieure en fronçant les sourcils, puis finalement suis son regard. Cette fois-ci, c’est Faith qui entre dans mon champ de vision. Elle se tient en face de moi, à quelques centimètres seulement. - Pourquoi est-elle toujours en vie ?Je ne réponds pas. Faith reste également silencieuse et glisse ses doigts sur ma joue. Je ferme les yeux face à ce contact. - Pourquoi ?!, répéta McKinney. - PARCE QUE ! - Vous l’aimez ?Une nouvelle fois je ne réponds pas. Je me contente d’observer Faith dans les yeux. McKinney répète sa question, et je viens à murmurer : - Oui.¤¤¤ - Faith… Faith… - Et merde, il délire. Il manquait plus que ça…En sueur, je gigotais dans tous les sens, empêchant une parfaite manipulation de mon corps. Je ne savais pas où je me trouvais, ni avec qui. Je sentais la fièvre augmenter au rythme de ma température corporelle. Et comme je devenais intenable, on me mit un cachet entre les lèvres, avant de m’obliger à boire quelques gorgées d’eau. - Tiens mon pote. Ca va te calmer.Mes yeux s’étaient à peine ouverts que je sentais ma tête particulièrement lourde. Au bout d’une dizaine de minutes à peine, je sentais mes paupières se fermer, avant que je ne sois replongé dans un sommeil artificiel. Je ne me réveillais que trois heures plus tard, seul dans la pièce. Et si l’on m’avait branché à quelques fils et que l’on avait posé quelques électrodes sur mon pectoral gauche, j’arrachais tout. Il me fallu quelques minutes avant de comprendre où je pouvais me trouver, et me souvenir de ce qu’il s’était passé. Faith me revint bien vite en mémoire. Si l’on m’avait laissé mon pantalon, je me retrouvais torse nu. Un coup d’œil rapide me permit de retrouver ma chemise imbibée de sang. Heureusement, avec ma veste noire, cela ne se verrait pas. Un bandage avait d’ailleurs pansé ma blessure. Et déjà je sortais avec une grande discrétion de l’hôpital. Je sentais ma tête qui tournait dangereusement, mais je n’avais pas de temps à perdre. Il fallait que je retrouve les dossiers et Faith. Plongeant ma main dans la poche de mon pantalon, à la recherche d’un paquet de cigarette, un petit objet fila entre mes doigts. Mes sourcils se froncèrent alors que j’en sortais une petite clef. Une clef de casier, dans les vestiaires du gymnase. Qu’est-ce que ? Et je reprenais la route vers l’université sans plus attendre. Il était quatre heures du matin. Pendant ce temps, à la morgue… Le médecin tenait son téléphone dans la main, quelque peu paniqué. - Faith ? Surtout… ne t’énerves pas. Mais ton copain là, mh… il s’est envolé. Point positif : il est toujours vivant, donc techniquement, tu ne peux pas t’en prendre à moi. Point négatif, quand il s’est réveillé tout à l’heure pendant que je l’opérais, il délirait complètement, et je doute que son état se soit amélioré…
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les visites font toujours plaisir ; Si ce n'est en arrivant, c'est en partant. Jeu 18 Avr - 11:23 | |
| L’appel en rouge sur son portable la fit aussitôt décrocher. Sa voix trahissait toute l’inquiétude qu’elle pouvait avoir envers William. Le médecin trônait parmi les meilleurs qu’elle avait pu dégoter mais serait il assez performant pour retenir William au lit. La question pour se poser. Une étrange boule nouait sa gorge depuis qu’elle avait quitté l’hopital. Un pressentiment n’avait cessé de la hanter depuis. Logique pensait elle. Elle s’angoissait pour ces dossiers et la suite des évènements.
« Tu as… tu… » Inspirant profondément pour garder le contrôle de son corps, Faith serra fortement son portable. Elle avait un rôle à jouer. Sa voix sèche et intransigeante coupa court aux excuses. « Tu me le payera cher Dereck… »
Raccrochant sans plus attendre, elle sorti un deuxième téléphone en prépayé. Le numéro du gardien de l’université de composé, elle prit une petite voix paniquée lorsqu’il décrocha.
« Monsieur…monsieur Clives n’a pas l’air dans son état normal. Il… il arrêtait pas de parler des vestiaires. Il avait l’air ailleurs. Je crois qu’il est malade et qu'il délire. Oui venez me rejoindre s’il vous plait, je ne sais pas quoi faire. Je suis devant. »
Savoir manipuler au téléphone, tout un art… Après une petite discussion, le gardien sembla se prendre au jeu, trop inquiet qu’un professeur anglais puisse avoir un accident au sein de l’université. Faith savait que William n’aurait pas la moindre difficulté à conserver sa couverture. Il avait parfaitement le droit d’être à l’université.
« Non, s’il vous plait ne raccrochez pas. J’ai peur. » Petite voix chétive, petite voix de gamine… Comment ne pas craquer lorsque l’on rêve de jouer les héros.
« Ne vous en faite pas Mademoiselle, j’arrive. » Grogna le gardien en enfilant une veste par-dessus son pyjama. « Comment vous appelez vous ? Vous êtes ou ? »
« Je suis Jill Carter, je fais partie du programme d’échange. Je suis en première année d’histoire. »
Descendant les escaliers en échangeant sur la santé du professeur Clives le pensant fiévreux et somnambule, le gardien arriva dans les vestiaires un temps après que William n’ai refermé le casier pour prendre le petit coffre.
« Monsieur Clives ? Est-ce que vous allez bien ? » Questionna le gardien en braquant sa lampe de torche en direction du professeur. Il désigna le portable qu’il avait en main pour déclarer « Une jeune élève m’a appelé pour me dire que vous étiez malade. Vous êtes drôlement pâle. Voulez vous que je vous appelle un médecin.»
Tu parles qu’il était pâle pensa Faith en s’imaginant William proche du teint des vampires de Twillight. Mauvaise influence nous en conviendrons. D’ailleurs, le gardien braqua sa lampe un peu partout autour de lui cherchant Jill.
« Vous êtes ou d’ailleurs, Jill ? » Demanda le gardien visiblement perplexe de toute cette histoire.
Rah mais chuuuut ! William allait savoir que c’était elle maintenant ! Elle utilisait toujours ce pseudo lorsqu’elle travaillait avec lui. Un échange téléphonique ne les tuerait pas. Après tout, elle crevait d’envie de s’assurer que William allait bien. L’entendre serait déjà un bon signe. Pour sa part, il lui était impossible de venir à l’université. Elle se trouvait actuellement à l’arrière d’un camion de marchandise en partance pour le Canada. Celui-ci prenait un chemin bien particulier permettant de passer la douane sans contrôle. Elle aurait tellement voulu le voir et s’assurer d’un contact qu’il était bien vivant. Surveiller elle –même qu’il ne délire pas. Mais elle ne pouvait pas perdre l'avance qu'elle avait sur William.
« Jill ? »
« Je suis retournée dans ma chambre mettre une veste. Est-ce que… » je pourrais lui parler ? Mais les seuls mots qui franchirent ses lèvres furent. « il va bien ? Ne le laissez pas tout seul s’il vous plait. »
Oh, tant de culpabilité la retournait qu’elle commençait à se sentir mal, nauséeuse, à moins que se ne soit la blessure à son flanc. Impossible de lui dire qu’elle était désolée non ? Leur métier respectif les tenait à un certain standing. Les excuses ne faisaient pas parties du jeu. Mais à quel jeu jouaient ils exactement ? Alliés ou ennemis ? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les visites font toujours plaisir ; Si ce n'est en arrivant, c'est en partant. Ven 26 Avr - 11:15 | |
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Il ne m’avait fallu que quelques secondes pour détailler la clef et en déduire qu’elle ouvrait un casier dans les vestiaires du gymnase universitaire. Si j’en étais sûr, c’est tout simplement parce que je le côtoyais assez souvent à des heures où il se retrouvait déserté. J’avais besoin de me dépenser le plus souvent possible, aussi bien pour maintenir ma forme physique, plus que nécessaire dans mon travail, que pour me sentir bien. Etant un homme particulièrement impulsif aux tendances hyperactives, j’avais de l’énergie à revendre. Je me dirigeais donc vers l’université. Même à cette heure-ci, quelques rares étudiants arrivaient encore à se pavaner sur le campus, avec plus ou moins d’alcool dans le sang. Il ne servait à rien de le nier, si l’alcool était aussi bien interdite aux mineures, que dans l’enceinte de l’université, il était plus qu’aisé d’en trouver, au même titre que la drogue, aussi huppé l’établissement soit-il. Je me montrais particulièrement discret, afin de n’éveiller aucun soupçon et encore moins ma présence. Je refusais de perdre mon temps à me justifier sur quoi que ce soit. J’avais du pain sur la planche, et une forme physique particulièrement douteuse. Des gouttes de sueur perlaient mes tempes, mais qu’importe, je continuais d’avancer.
J’arrivais sans trop de difficultés jusqu’au gymnase. Une longue étendue de casiers s’offraient à moi et déjà, je maudissais Faith d’avoir été si implicite. Très vite, je faisais le tri, ignorant à la fois les casiers vacants – sans cadenas donc – et les deux rangées du dessus. La jeune femme était trop petite pour les atteindre. Je décidais donc de me mettre au travail. Par chance, je tombais sur le bon casier, entre cinq et dix minutes de recherche. A l’intérieur se trouvait une petite boite, refermée par un nouveau cadenas dont il fallait connaître la combinaison à quatre chiffres.
- Faith…, murmurais-je en serrant les dents, pour la maudire une nouvelle fois.
Je retenais un juron lorsque des bruits de pas se firent entendre. Je plongeais la petite boite dans la poche de mon pantalon de costume puis refermais le casier. La silhouette eut juste le temps d’entendre le claquement de la petite ouverture en métal. Et sans avoir le temps de connaître l’identité de l’individu en face de moi, un faisceau lumineux m’agressa les yeux, laissant un grognement plaintif s’échapper de mes lèvres, tandis que je me protégeais de la lumière.
- Monsieur Clives ? Est-ce que vous allez bien ? Une jeune élève m’a appelé pour me dire que vous étiez malade. Vous êtes drôlement pâle. Voulez vous que je vous appelle un médecin ?
Je compris qu’il s’agissait là du gardien de l’université. Et, restant bon comédien, je prenais un air parfaitement détaché et faussement surpris, avant de répondre :
- Et bien dites à cette jeune élève qu’elle n’a pas à s’inquiéter. Je suis insomniaque, donc quand je n’arrive pas à dormir, je viens ici faire du sport. Ca me permet de trouver le sommeil plus facilement. J’espère que ce n’est pas interdit, vu l’heure.
Et effectivement, en vue des gouttes de sueur qui perlaient mon front et mes tempes, on pouvait penser que je venais de faire du sport. Je ne lui laissais cependant pas le temps de répliquer que déjà, j’affichais un petit air amusé.
- Et si je suis pâle, c’est parce que je suis anglais. On n’a pas la même température à Londres qu’ici vous savez… Donc j’ai bien peur que ça soit naturel.
Le gardien se sentit quelque peu stupide et chercha des yeux la jeune femme qui l’avait appelé au téléphone. Lorsqu’il la nomma « Jill », mon sang ne fit qu’un tour. Je doutais fort qu’elle soit ici. Elle ne prendrait pas ce risque. Et si justement, elle avait appelé le gardien, c’était bel et bien parce qu’elle ne pouvait pas avoir ses yeux sur moi. Le gardien finit par lui répondre que je semblais aller pour le mieux. Je ne cherchais cependant pas à avoir un échange téléphonique avec Faith. A présent, les signes affectifs seraient de trop, même si l’envie n’y manquerait pas. Je ne savais pas encore comment réagir. Mais pour le moment, je souhaitais retrouver les dossiers et sans nul doute elle tentait – par ses indices – de me mettre sur la bonne piste.
- Bon, sur ce, je vais aller me coucher. Et si je peux me permettre, vous devriez jeter un coup d’œil dans le campus, il y a pas mal d’étudiants ivres…
Le gardien écarquilla les yeux. Il s’excusa auprès de « Jill » en prétextant qu’il avait du travail. De son côté, elle pouvait comprendre que mon excuse traduisait le fait que je comptais retrouver les dossiers et ne pas perdre une seule minute. Dépêche-toi Faith, je ne me suis pas encore avoué vaincu.
De retour à l’extérieur, j’allais rejoindre ma moto. S’il restait particulièrement dangereux d’en faire dans mon état, elle restait mon véhicule le plus rapide. Je sortais la petite boite et tenta plusieurs combinaisons à quatre chiffres, sans succès.
- Faith, si je te retrouve, je tordrais ton charmant petit cou…
Suite à ce murmure, je tentais une nouvelle combinaison : l’année de notre rencontre. Et là, comme par miracle, le cadenas sauta. Dieu merci. Je l’ouvris sans plus attendre et tombais sur un mot, dont l’écriture était russe. Elle le savait : je restais polyglotte et le russe faisait partie des langues que je maîtrisais, aussi bien à l’écrit qu’à l’oral. Ainsi, je pus lire sans difficulté « A la santé de Picasso ». Une façon de me projeter quelques années auparavant, lors d’une ancienne mission. Je me remémorais bien vite l’entreprise dans laquelle nous avions caché des affaires. La même devait exister également à San Francisco. Je me saisissais donc de mon téléphone portable, et tapais le nom de la société sur mon GPS, afin de trouver le trajet le plus rapide. Une fois fait, je pris la route.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les visites font toujours plaisir ; Si ce n'est en arrivant, c'est en partant. Sam 27 Avr - 19:32 | |
| Ballotée dans le camion, Faith commençait à trembler entre le froid et le chaud. La fièvre la prenait à son tour. L’adrénaline s’effaçait lentement de son organisme emportant avec elle le reste de des forces disponibles. A peine Faith avait elle raccroché dans un pincement au cœur qu’elle souleva son haut dans une grimace. L’ensemble poisseux sous ses doigts lui retourna l’estomac. Elle n’était pas sensible à la vue du sang néanmoins, elle se sentait faible. Le téléphone d’éteint, elle pu sortir les bandages et autres affaires utiles pour se soigner qu’elle avait volé en sortant de l’hôpital après y avoir déposé William.
Solitude. Depuis si longtemps sa compagnie la guidait sur des chemins sinueux. Après sa venue à Berkeley, Faith avait commencé une vie normale ou presque. Si elle n’avait pas réussi à s’acclimater, elle avait en revanche prit goût à la compagnie. Les soins d’effectués déclenchèrent une fièvre bien plus virulente. Lentement, Faith sombra dans l’inconscience. La cargaison arriverait bien plus tard à bon port. Il était grand temps de se reposer.
« Je veux rentrer. » geignit Faith en tremblant de froid.
Son corps frissonnait sous la lumière pâle. Perdue, déboussolée, elle se redressait pour approcher de la sortie. L’odeur d’humidité piquait son nez et le sol tremblait sous elle, tournait, remuait… Un seul pas s’effectua mollement avant que deux bras ne l’entourent.
« Lai…laissez moi. » Soufflait-elle encore et encore.
« Ca va aller… Laisses toi faire et tout ira bien. Tu as juste à faire ce que l’on t’as dit et tu seras chez toi dans peu de temps. »
« Non…je veux pas. »
« Je tuerai ta mère si tu n’obéis pas. »
Le visage était si près d’elle. La poigne si forte sous son menton… L’odeur d’alcool lui emplissait les narines. Faith battit l’air pour se libérer avant de bondir comme au beau diable. Les yeux s’étaient ouvert en grands tandis qu’elle réalisait se battre dans le vide. Un cauchemar ? Un souvenir ? Passant ses mains dans ses cheveux, elle se laissa tomber sur l’une des caisses de la cargaison du camion. Combien de temps avait elle dormi ? Faith tourna le regard vers l’arrière du camion. Il s’était arrêté. Peut être était il temps de faire le plein de provisions pour la suite du trajet.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les visites font toujours plaisir ; Si ce n'est en arrivant, c'est en partant. Mer 1 Mai - 11:55 | |
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Je venais de mettre la main sur les dossiers. La tâche avait été assez simple. Mon expérience m’avait aidé à déjouer les caméras de sécurité. En seulement trente minutes, je ressortais avec un sac dans la main. Reprenant ma moto, je me remettais en route afin de trouver un endroit calme. Je m’arrêtais dans un pub qui, malgré l’heure tardive, gardait un certain nombre de clients. Je m’installais à une table et prenais un whisky, ce qui, je l’espérais, allait me remettre un peu d’aplomb. Ce genre d’endroit restait sécurisé. En effet, malgré le monde environnant, je pouvais tout aussi bien être à une table que mettre mon nez dans les dossiers, sans que personne n’y prête attention. Un brouhaha énorme qui me coupait un peu du monde et qui me permettait de passer inaperçu. J’entrais en communication avec le MI6, via une fine oreillette, tandis que mes doigts feuilletaient les dossiers.
- Des nouvelles, Clives ? - Vous n’êtes toujours pas couchée ? - Vous n’êtes pas le seul à être sur un coup important je vous signale. - Votre mari va finir par croire que vous avez un amant. - Mon mari connaît mes responsabilités et là n’est pas la question, Clives ! - Si vous le dites. J’ai récupéré les dossiers. - Sont-ils complets ? - C’est ce que je suis en train de vérifier.
Je feuilletais rapidement les dossiers, afin de voir s’il ne manquait pas des pages. Je me pencherais sur le contenu plus tard. En attendant, ma priorité était d’avoir chaque élément.
- Zoya Gniewomir et Alek Kovniekev. Des pages ont été arrachées.
McKinney comprit aussi rapidement que moi qui était à l’origine de cette perte. J’étais entré en communication un peu plus tôt avec elle, et j’avais été forcé de lui dire que la personne présente avec moi sur les lieux avaient embarqué les dossiers, et qu’elle avait imaginé un jeu de piste pour me les remettre indirectement. La directrice du MI6 avait contenu son énervement lorsqu’elle avait comprit que si la jeune femme souhaitait me les rendre, c’est que nous étions proches. Pour la première fois, McKinney avait réellement l’impression de ne plus avoir de main sur moi. Elle n’avait jamais eu connaissance de Faith. Et dans la mesure où elle avait participé à des missions, je risquais ma place pour le manque de confidentialité. Et aujourd’hui, elle allait me demander de me racheter, d’une manière pénible.
- Donnez-moi son nom Clives. - Pourquoi ? - Agent Clives ! Je veux son nom, et croyez-moi, vous serez gagnant à me le communiquer !
J’hésitais un long moment. Mais je me retrouvais face à une impasse. Si bien que…
- Faith Rosebury, madame. - Je pourrais vous relever de vos fonctions sur le champ, agent Clives ! Et croyez-moi, si vous ne voulez pas que ça arrive, il va falloir agir en conséquence !
Je savais parfaitement ce qu’elle allait me demander.
- Cette Faith Rosebury en sait bien trop, aussi bien sur cette mission que sur le MI6 en général puisque vous avez eu besoin de son aide à quelques reprises. Eliminez-là. - Je… - Si vous ne le faite pas, nous nous en chargerons.
Là, un véritable conflit intérieur naquit. Ca y est, Faith et moi devions passer d’amis à ennemis. Je serrais les dents, sans réellement savoir quoi faire. Je pouvais tout aussi bien partir à sa rencontre et l’aider à disparaître pour que le MI6 ne lui tombe pas dessus, mais c’est toute ma vie que je ruinerais. Ce travail représentait mon identité et je ne pouvais pas faire une croix dessus. Dans cette optique, je devrais obéir et me débarrasser de la jeune femme. Mais étais-je prêt à utiliser mon permis de tuer contre un proche ? Mon poing se serra alors que, dans tous les cas, je devais retrouver la trace de Faith. J’envoyais donc le numéro de téléphone de l’étudiante au MI6 qui, grâce à sa technologie, pourrait la localiser malgré tous les moyens mis en place par elle, pour brouiller les signaux.
- Localisez-la et placer sa localisation sur mon téléphone.
En quelques minutes seulement, un point apparu sur l’écran de mon téléphone. Il clignotait sur Medford, une ville dans l’Oregon. Pourquoi allait-elle au nord ? Cette destination était entre cinq et six heures en voiture. En moto je pourrais la rattraper un peu plus loin, en espérant qu’elle s’arrête pour se reposer. Et sans plus attendre, je prenais la route, réunissant toute mon énergie et ma détermination dans le trajet. Je fus à la même localisation que Faith à proximité de Roseburg, dans le Comté de Douglas, dans l’Oregon. J’avais poussé ma moto et le trajet sembla plus rapide dans la mesure où, à cette heure-ci, les routes restaient peu fréquentées.
Le soleil venait de se lever. J’avais envie de dormir, de manger, de me doucher et surtout, de changer de vêtements. Les traits tirés, les yeux rougis contrastant avec le bleu acier de mes iris me donnaient un côté négligé qui, aussi étonnant que cela puisse paraître, sembla plaire aux deux jeunes femmes à côté de moi, alors que je mettais de l’essence de ma moto tandis qu’elles, elles remplissaient le réservoir de leur Mini-Cooper. Les rétroviseurs arboraient le drapeau du Royaume Uni, tout comme le toit. De quoi me fait sourire. C’est en me trainant jusqu’à la cafétéria de la station service que je compris que Faith devait se trouver à l’intérieur. Le point continuait de clignoter. Et tandis que je fixais l’écran, je percutais une personne. Ma tête se tourna sur la silhouette alors que je croisais le regard de l’étudiante qui semblait aussi fatiguée que moi.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les visites font toujours plaisir ; Si ce n'est en arrivant, c'est en partant. Mer 1 Mai - 14:53 | |
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« T’en as mit…du temps, Clives. » Souffla Faith avec un léger sourire en coin en lui tendant un gobelet bien chaud.
Sa boisson favorite, celle qu’il prenait souvent, le plus souvent. Faith avait l’œil pour ce genre de détail et une mémoire exceptionnelle.
« Je me demandais si se serait toi ou des hommes de notre ami commun qui allaient se pointer en premier. »
Prévoyante, Faith avait toujours tout planifié avec une rapidité exemplaire. La jeune femme avait toujours plus d’un tour dans son sac. Aussi, il ne devait pas être réellement surpris de l’attitude de la blonde. Croyait il réellement qu’elle aurait été si facile à tracer ? Qu’elle aurait gardé un téléphone dont on connaissait le numéro avec elle ? Depuis des années, elle échappait aux plus grandes agences d’espionnages. Elle avait elle-même créer des logiciels de détection qui faisaient sa petite fortune personnelle ou plutôt celle de Lady Eleanor. Pourquoi être partie si loin si c’était pour se faire attraper ensuite ? Gagner du temps probablement ! Elle s’était assurée que sa petite tête blonde serait à l’abri de Zmiadja.
« Aurais je le droit au dernier repas du condamnée à mort ? » Plaisanta t elle dans un frisson dû à la fièvre.
Loin de prendre William pour un idiot, les doutes de Faith ne cessaient d’augmenter. Avait il comprit ? Sa justesse et sa discrétion lui avait échappée durant cette mission. La preuve en était le petit message que venait de lui adresser Faith en douce. Un moyen de l’informer. Elle n’était pas la seule à qui on désirait loger une balle dans la tête. Lui aussi était la cible des hommes de main de Zmiadja. Faith avait semé des ennuis derrière elle, autant tenter d’en éradiquer le plus possible à présent. D’un signe de tête, elle lui désigna un camion dont un chauffeur refermait la porte arrière sans même remarquer les trois hommes bâillonnés et ligotés qui venaient de s’ajouter au chargement. Comme elle lui avait dit, il en avait mit du temps. S’il voulait informer son supérieur qu’ils pouvaient interroger des hommes de Zmiadja grand bien lui en fasse, elle, elle se sentait de plus en plus faible. Une proie facile. Si elle avait laissé son portable sur elle, ce n'était que pour s'assurer que William ne perdrait pas son travail mais pire encore, parce qu'elle avait besoin de lui. Zmiadja avait le bras long et en quelques heures, elle avait échappé à déjà plusieurs attaques des hommes du proxénète.
Dommage, personne ne profiterait du café ou des pancakes fait à l’ancienne comme le vantait la devanture du snack. Un homme à l’apparence normal et décontracté se plaça à distance assez proche pour être entendu, assez loin pour ne pas être touché par une attaque physique.
« Vous allez nous suivre sagement si vous ne voulez pas que l’on fasse sauter la station. »
Des échanges de coups de feu à coté de carburants particulièrement inflammable ne seraient pas l’idée du siècle. Si certains hommes de Zmiadja avaient suivi Faith, d’autre en avait fait de même avec l’agent, à moins que se ne soit la deuxième vague après celle que Faith avait enfermée dans un camion. Ils étaient une dizaine, répartie un peu partout dans la station. Ils pouvaient tuer les clients du snack ou faire sauter la station comme il l’avait déjà dit.
« Et bien, je vous suis. » Déclara simplement Faith en prenant une gorgée de son thé.
Pas vraiment le choix non ? William n’était pas en forme, elle non plus. Impossible de s’en sortir avec diplomatie ou avec violence. Autant gagner du temps. Dans une surveillance accrue, ils les firent monter dans une des chambres du motel au dessus du snack. Ils n’eurent aucun mal à les attacher, les bâillonner. Mais pire, ils obtinrent les pièces que Faith s’étaient évertuée à camoufler.
Dans un rire moqueur, ils débutèrent un interrogatoire en règle sur Faith pour savoir ou était Alek Kovniekev, Olga et Zoya Gniewomir. Faith supporta les gifle, les doigts tordus, les menaces, les injures sans jamais ne rien dire d’autre que « ils sont morts ». Aussi, l’un d’eux se lassa, se tournant vers William en espérant avoir plus de chance avec ce dernier. Faith avait évité de regarder William. Elle n’avait prêté attention à ses actes, trop honteuse de la merde qu’elle retournait. Mais cette fois, elle redressa le nez dans sa direction, inquiète.
« Pour qui tu travailles ? » Doucement, l’homme retirait le bâillon de la bouche de William. Mais n’obtenant pas de réponse claire, il le replaça avec brutalité. « Tu étais venu pour nous arrêter. Ca t’énerve c’est ca ? Tu penses pouvoir protéger la veuve et l’orphelin… T’as échoué mec. Mets la vidéo Igor. Regarde ce que tu n’as pas réussi à stopper, Minable. »
A l’idée, Faith vira livide. Adieu le peu de couleur qu’il lui restait. Et voilà, la vidéo commençait sur une préadolescente, 12 ou 13 ans, petite, légèrement vêtue. Pas difficile pour William de la reconnaitre. Il l’avait rencontrée à cette époque, lorsque ses cheveux étaient encore châtain clair, que son corps restait celui d’une gamine. C'était d'ailleurs, une bonne année après leur première rencontre. Sur la vidéo, Faith semblait totalement défoncée mais consciente, apte à répondre à de simples questions. On la poussait à danser sur une musique érotique. La vidéo se suspendit alors que le fameux Igor riait. Une pause. Une pause dont Faith semblait avoir bien besoin. La nausée la secouait violemment, les tremblements de son corps le remuaient avec intensité tandis que ses larmes restaient bloqué à la frontière de ses cils.
« Alors ? Lequel répond ? Vous en voulez encore ? »
C’était au dessus de ses forces.
« Non… je vais vous y conduire. Je vais vous conduire à notre employeur. » Marmonna Faith pour gagner du temps, reprendre la main.
Il restait juste à espérer que William aurait une idée brillante entre temps.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les visites font toujours plaisir ; Si ce n'est en arrivant, c'est en partant. Jeu 2 Mai - 11:59 | |
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- T’en as mis… du temps, Clives.
Je ne répondis absolument rien, me contentant de poser mon regard sur le gobelet qu’elle me tendait. Un thé. Et s’il tombait sous le sens qu’un britannique comme moi préfère cette boisson chaude, Faith me prouvait qu’elle avait mémorisé chaque détail. Je n’oublierais jamais le Tea Time, en bon anglais, et dans ce gobelet avait donc été versé un peu de lait froid, puis le thé bouillant, où l’on avait ensuite rajouté le sucre. La boisson chaude que je prenais, par excellence. Cette attention, de la part de la jeune femme, me réchauffa le cœur. Et si je l’observais un instant, sans trop savoir comment réagir, ma main se referma machinalement autour du gobelet. Si le « merci » ne sortit pas de mes lèvres, il fut prononcé avec les yeux.
En entendant ses paroles concernant les hommes de Zmiadja, je ne fus absolument pas surpris. Je connaissais assez Faith pour savoir que si elle avait gardé le téléphone avec lequel je la contactais, c’était pour que je la retrouve. Cependant, je n’en connaissais pas la raison. Ce dont j’avais l’impression cependant, c’est qu’elle me faisait tourner en bourrique, et je détestais ne pas comprendre la totalité de l’histoire dans laquelle je me trouvais. Cependant je ne répondis pas, et elle enchaina avec une seconde question, plus ironique.
- Aurais-je le droit au dernier repas du condamné à mort ? - Je n’arrive pas à juger si tu le mérites ou non.
Cette parole, remplie de sous-entendus, traduisait à la fois le fait qu’effectivement, elle était condamnée dans la mesure où désormais, elle avait le MI6 aux trousses, y compris moi. De plus, je lui faisais comprendre que j’avais parfaitement conscience qu’elle me cachait des choses et me faisais donc tourner en bourrique. Mais je lui laissais le bénéfice du doute. Tant que je ne connaissais pas ses attentions, je refusais de lui jeter la première pierre. Pourtant, une partie de moi avait envie de me venger pour m’avoir entraîné dans ces sales draps, risquant ainsi ma vie et mon avenir professionnel qui n’avait absolument rien à voir avec un simple travail pour gagner ma vie. D’ailleurs, ce fut la raison pour laquelle mon visage resta assez neutre. Une multitude de sentiments bataillaient dans mon esprit, entre rage, rancune, amour et inquiétude. Je ne pus m’empêcher de la détailler. Elle semblait dans un aussi mauvais état que moi et très vite, je réunissais mes dernières forces afin de pouvoir l’aider à tenir le coup.
- On va sortir de là. Il faut que tu te reposes et que tu reprennes des forces.
En effet, il ne fallait pas rester dans le coin. Immobile, nous étions des proies faciles, davantage dans notre état. De plus, Faith venait de me faire comprendre que des hommes étaient déjà venus à sa rencontre, mais qu’elle avait réussi à maîtriser. Cependant, ses assaillants ne seraient pas aussi nombreux. Les miens non plus d’ailleurs et très vite, nous en eûmes la confirmation. En effet, une silhouette se tenait à quelques mètres de nous, et nous ordonna de les suivre. Nous acceptâmes afin d’éviter d’être descendu comme des lapins.
Ce qui arriva après me fut particulièrement pénible. Nous fûmes aussi bien attachés que bâillonnés. Sans grande surprise, les hommes récupérèrent les documents qu’avait emportés Faith avec elle. Ainsi, j’avais la confirmation que c’était elle qui les avait emmenés, bien que je m’en fusse douté depuis le début. De cette façon, les hommes commencèrent un interrogatoire sur Alek Kovniekev, ou encore Olga et Zoya Gniewomir. Pour ma part, je ne connaissais pas ces personnes même si je comptais découvrir bien assez tôt la raison pour laquelle Faith avait voulu faire disparaître les documents concernant deux d’entre eux. Ce fut avec une profonde difficulté que je me résignais à tenter de me détacher de mes liens alors que Faith se prenait des coups. Les sourcils froncés, ma rage me poussait à essayer encore et encore à me débarrasser de cette entrave. Cependant, les cordes rongeaient peu à peu ma peau, et si elles avaient déjà créé des marques rouges autour de mes poignets, j’imaginais que le sang ne tarderait pas à couler si je forçais davantage.
Le bâillon me fut retiré alors que l’on venait de me demander pour qui je travaillais. Mon regard bleu acier croisa celui de l’homme, tandis qu’une expression arrogante venait de franchir la surface de mon visage.
- Qui sont vos informateurs ? Parce que clairement, ils font mal leur boulot.
En effet, lorsque je me confrontais à des ennemis, ils connaissaient quasiment chaque fois mon identité, ou au moins mon statut d’agent du MI6. Ce n’était pas un grand secret pour eux dans la mesure où ils arrivaient toujours tous à avoir des informations. Etonnant donc que les hommes de Zmiadja soit incapable de savoir pour qui je travaillais. Ce fut la seule réponse qu’il obtint. Et quelques temps après, il décidait de mettre en route une vidéo.
Je compris très vite que la gamine de la vidéo n’était autre que Faith. Surpris, ma tête se tourna vers elle, alors qu’elle se refusait de regarder l’écran, le visage particulièrement blême. Qu’est-ce que c’était que cette histoire ? Mes yeux bleus se reposèrent sur le film. Impossible de ne pas faire de rapprochement. La jeune femme était une ancienne fille de Zmiadja. On l’avait recruté tôt, car sur la vidéo, je ne lui donnais pas plus de douze ans. Là, mon regard vira au rouge, tandis qu’une veine battait ma tempe, signe que la rage que je contenais n’allait pas tarder à exploser. Et pourtant, j’étais connu pour savoir garder mon sang froid. Elle n’était qu’une enfant.
- Ca vous excite ? - De ? - Ca vous excite, les enfants ?
L’homme prit cela pour une insulte, même si visiblement, il était en plein dans le sujet.
- Un corps totalement imberbe. Des formes inexistantes. Une innocence perdue.
Sans plus attendre, il m’envoya un violent coup en plein visage, ce qui m’arracha un gémissement de douleur. Et pourtant, je ne comptais pas m’arrêter là.
- Il paraît qu’une grande part des violeurs d’enfants ont déjà été eux-mêmes abusé. C’était qui pour vous ? Un père, un oncle ? Un simple voisin ?
Nouveau coup. Et alors qu’il était trop occupé à me frapper, il ne remarqua pas que j’avais finalement réussi à me retirer de mon entrave. C’est lors d’un moment d’inattention que je me jetais sur celui qui possédait une arme, la lui prenant de force, avec habilité. Je passais derrière lui, l’immobilisant d’un bras autour du cou, le canon pointé vers le second. Je tournais la tête vers Faith, en serrant les dents.
- Tu veux que je descende ? Ou bien tu veux que je lui tire dans les parties génitales pour qu’il se vide de son sang ?
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les visites font toujours plaisir ; Si ce n'est en arrivant, c'est en partant. Ven 3 Mai - 0:52 | |
| Son regard ne mentait pas, pas à elle. A peine avait il posé ses yeux trop clairs sur qu’elle savait. Cette affaire soulevait trop d’ennuis pour William. Le MI6 tenait une part importante dans sa vie. Si un jour, elle devait devenir son ennemi, il serait probablement l’homme qu’elle craindrait le plus. Certes, il était intelligent mais surtout, il connaissait ses magouilles et autres habitudes.
Ce fut sans broncher que Faith se laissa bâillonner et ligoter. De toute façon, elle se sentait vidée, lentement vampirisée.
« Je ne pense pas réellement qu’un agent du MI6 fasse équipe avec une putain de bas étage. » Grogna l’homme en bâillonnant William.
Il n’avait pas tout à fait tord dans le fond. Que faisait un agent du MI6 avec une gamine ? Il possédait plus d’expérience de travail que Faith n’avait de vécu. Faith tenta de s’emprisonner, s’enfermer dans une bulle hermétique à l’extérieure. Impossible de faire face au passé. Impossible… Pourtant, tout remua brutalement. William bondit sur le premier homme. Aussitôt, Faith loger ses pieds dans le ventre du second pour éviter qu’il ne s’attaque à William. Finalement, l’agent pointa l’arme sur la cible de Faith. Aussitôt, l’homme s’immobilisa à quatre pattes sur le sol. Doucement, il releva ses mains, prêt à se redresser. Mais Faith n’était pas d’humeur. Lui envoyant un bon coup de pied dans la figure, elle l’assomma pour un moment. Au moins, elle pourrait tranquillement lui voler son arme blanche et se défaire de ses liens. Au passage, elle emprunta son zippo.
A la question de William, Faith ne répondit pas sur le moment. Tout se mélangeait si vite : la honte, la colère, la peur, la culpabilité… Une fois les entraves défaites, elle s’avança comme une machine vers la télévision pour récupérer la vidéo. En un instant, elle reprit son calme. Son regard s’était vidé d’émotion. Un visage sans la moindre expression s’offrait à William. Pour lui, il était aisé de reconnaitre la personnalité que s’était forgée Faith pour ne pas plonger : Smile. Malgré tout, l’agent savait pertinemment que Faith possédait une règle d’or. Aucun mort…
« Ils ont peut être des informations sur l’endroit ou se trouve Zmiadja. Ca peut être utile. Les autres ne vont pas tarder à arriver. »
Sans attendre, elle se dirigea vers l’homme assommé pour l’attacher rapidement. Les liens furent faits avec un calme olympien et une force peu commune à la jeune femme contrairement à son empressement avec le faux Zmiadja. Pas un tremblement, pas un rictus… juste des statistiques. Il lui fallait de l’alcool… D’une part, pour sa blessure et d’autre part pour éliminer des traces dérangeantes. Ouvrant la veste intérieure du type assommé, elle attrapa la petite flasque qu’elle avait cru entrevoir. Réunissant les pièces qui lui avaient volé, elle s’imaginait que la discussion autour des dossiers pourrait attendre un peu, au moins qu’ils soient en sécurité. Pourtant, elle prit une autre décision, pour son fils.
« Un petit mouvement de panique ? » Proposa Smile en signifiant parfaitement qu’elle allait semer des ennuis pour agiter tout ce beau monde et leur permettre de se dissimuler dans la foule. William avait intérêt à avoir obtenu ce qu’il désirait de l’homme de main, elle, elle foutait le feu, au dossier… enfin sauf si William s’interposait. Il ne resterait que les vidéos et les enregistrements que les flammes ne pourraient entièrement dévorer. Ensuite, elle brandirait l’ensemble sous l’alarme incendie. Evacuation obligatoire et navrée pour les voisins et autres couples occupés à leur partie de jambes en l’air.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les visites font toujours plaisir ; Si ce n'est en arrivant, c'est en partant. Mar 7 Mai - 22:22 | |
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- Je ne pense pas réellement qu’un agent du MI6 fasse équipe avec une putain de bas étage.
S’il savait que l’effet de surprise était certainement l’une des meilleures armes. Un agent du MI6 avec une voleuse experte. Un duo aussi atypique que très bon. Cela aurait pu en étonner plus d’un, mais notre alliance était parfaite sur bien des points. En dehors de cela, un autre facteur venait s’ajouter à l’opération : Faith et moi étions très proches. Très vite, une grande complicité est née entre nous. Et si je ne peux pas me vanter d’avoir beaucoup d’amis avec une personnalité comme la mienne, je considérais vraiment Rosebury comme telle. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles je refusais d’être son rival, et que la situation présente m’oppressait. On me demandait d’agir en ennemi, mais je n’étais pas sûr d’en être capable.
Et si l’idée de prostituer des enfants me poussait à croire que la peine de mort devait être de nouveau envisager dans les pays qui l’ont abolie, le fait que je possède de forts sentiments pour Faith rendait la vidéo si désagréable que la haine ne tarda pas à prendre possession de mon corps, dans sa totalité. Au revoir le calme anglais, je me transformais en un être impulsif et violent, préférant le langage des poings à celui des mots. Aussitôt j’avais réussi à me tirer de mes entraves, je récupérais une arme et immobilisais l’homme en le menaçant avec celle-ci. Si Faith me le demandait, je lui tirerais une balle en pleine tête sans l’ombre d’une hésitation. J’étais connu pour mon sang froid, mais je pouvais faire de terribles dégâts si je me laissais emporter par le peu d’émotions que je pouvais ressentir.
Je laissais Faith récupérer l’arme blanche pour se défaire de ses liens, puis se diriger vers la télévision afin de reprendre possession de la vidéo. Et si son visage était devenu d’une neutralité aussi pure que la mienne en temps normal, je savais qu’elle tentait de se calmer. Encore une fois, elle exprima indirectement l’une de ses règles : elle ne voulait être liée à aucune mort, et c’est certainement ce qui la gênait le plus dans notre collaboration. Pour ma part, j’avais le permis de tuer, et cela faisait parti de mon travail.
- Ils ont peut être des informations sur l’endroit ou se trouve Zmiadja. Ca peut être utile. Les autres ne vont pas tarder à arriver. - On n’a ni le temps de leur tirer des informations, ni la possibilité de les emmener avec nous. On se débrouillera autrement, en attendant, on doit partir, et vite.
En effet, j’étais venu en moto. Ainsi, il était difficile de prendre des otages. De plus, leur tirer les vers du nez ici serait bien trop long. Leurs renforts n’allaient pas tarder à arriver, si bien que nous devions partir le plus rapidement possible. De plus, la blessure de Faith devait être soignée. Raison de plus pour déguerpir sans plus attendre. Je la suivais des yeux, ne comprenant pas tout de suite ce qu’elle souhaitait faire. Et quand elle me parla d’un mouvement de panique, tout s’illumina. Je fronçais les sourcils face à cette idée. Je m’approchais d’elle et arrachais les documents de ses mains.
- Il est hors de question que tu brûles ça. Je suis dans une très mauvaise posture, alors ça, je le garde.
Je croisais le regard de Faith et lui fis comprendre silencieusement que je ne comptais pas revenir sur ma décision. Si elle souhaitait discuter du sort de ces documents, ça serait plus tard. En attendant, j’attrapais un bouquin qui traînait dans la chambre. Thérèse Raquin, de Zola. Je le lançais à Faith.
- Brûle ça. J’aime pas ce bouquin. Débarrasse-toi des vidéos si tu le veux, j’imagine que ça sera mieux pour toi, sinon je le ferais à ta place.
En fin de journée…
Lorsque l’alarme incendie avait dérangé toute la station, Faith et moi avions évacué les locaux avant de monter sur ma moto. Très vite, nous nous mîmes en route, afin de quitter les lieux le plus rapidement possible. Je pris la direction de la ville de Florence, à trois heures trente d’ici. Là-bas, je trouverais un médecin pour Faith qui pourrait la soigner sans poser de questions. Il s’agissait de Patrick, le grand-frère d’Alice, mon amour perdu. Je ne l’avais pas revu depuis l’enterrement de cette dernière. J’étais dévasté à l’époque, et je l’étais encore aujourd’hui. Il travaillait dans un hôpital, étant l’un des supérieurs de l’établissement. Notre lien, ainsi que le fait que je fasse parti du MI6 ne posa aucun problème concernant la prise en charge de Faith. Elle serait soignée en toute discrétion, sans être enregistrée dans la liste des clients, sans que les policiers ne soient au courant. Le point positif de faire partie des forces spéciales secrètes.
Ici, à Florence, nous serons en sécurité, au moins pour la nuit. Faith avait besoin de repos, et je la veillais durant de longues heures dans cette chambre d’hôpital, à observer ses constantes, les infirmières venir, et le tout, assis sur une chaise. Ce n’est qu’en fin de journée, alors que le soleil commençait à décliner dans le ciel que je décidais d’aller prendre l’air. J’allais m’asseoir sur le sable, afin d’apprécier le bruit des vagues de l’océan Pacifique. Faith ne tarderait pas à se réveiller et, la connaissant, à vouloir sortir à son tour.
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