|
| Flashforward •• Deux Salaun, c'était déjà l'horreur... mais toute une tribu, c'est l'Apocalypse. | |
| |
Auteur | Message |
---|
Invité Invité
| Sujet: Flashforward •• Deux Salaun, c'était déjà l'horreur... mais toute une tribu, c'est l'Apocalypse. Dim 15 Juil - 16:20 | |
|
Été 2022, Paris. "Chérie, tu as mis les petits pots que j'ai préparé dans le… - Pour la trente-quatrième fois, oui, j'ai préparé les affaires du petit." lâcha Vraona sur un ton qui commençait à être sérieusement courroucé. Kilian avait-il seulement conscience qu'il était en train de jouer avec les limites de la patience de son épouse ? Peut-être pas. Il était en train de faire le point sur les affaires à charger dans sa voiture, sachant qu'il partait pour la Bretagne pendant quelques semaines afin d'y rejoindre le reste de la tribu Salaun pour des vacances en famille. Seulement voilà, il s'agissait des premières 'vacances' qu'il s'offrait depuis la naissance d'Erwan-Giovanni. Prénom composé pour satisfaire les racines des deux parents. Le stress était au rendez-vous, malgré le caractère naturellement calme et posé qui était celui de Kilian en temps normal : dès que quelque chose touchait de près ou de loin à son fils, le moindre petit détail le faisait réagir au quart de seconde près. Par ailleurs, le terme 'vacances' n'était pas exact : d'ici quelques jours, Logan et lui devraient se rendre à Londres pour répondre à l'invitation du Graham Norton Show, puisqu'ils étaient deux invités vedettes de ce célèbre talk-show au Royaume-Uni. "Et ses vêtements ? Tu as pensé à son petit short si jamais je l'emmène à la p… - Il a tous ses vêtements, sans parler de toutes les affaires qu'il y a déjà à la maison en Bretagne. – Mais si… - Si tu l'ouvres encore, je me sers de ton fils pour t'assommer." L'Italienne s'était plantée devant lui avec un sourire mais un regard particulier qui lui fit arquer un sourcil en reculant sa tête. Ok, Salaun, arrêtes d'insister sinon tu vas t'en manger une. L'acteur prit son fils dans ses bras en lui accordant un de ses fameux sourires de père complètement gaga avant d'avancer enfin vers Vraona sur un pas plus détendu. "Tu dis au revoir à maman, mon bonhomme ? Allez, fais un bisou…" dit-il en montrant ses lèvres du doigt. Erwan avança sa tête et posa ses lèvres sur la joue que lui tendit sa mère. "Tu… tu crois qu'il ne va pas être trop déboussolé si je pars tout seul avec lui ? – Il est habitué à ce genre de situation, puis il va être constamment entouré une fois que vous serez arrivés. Alors arrêtes de paniquer et profitez de vos vacances !" Kilian pinça des lèvres et se laissa finalement convaincre par un baiser de son épouse avant de finalement quitter leur domicile d'un pas rapide. Il déposa Erwan dans le siège enfant précautionneusement attaché, vérifié, revérifié, détaché, rattaché, vérifié à nouveau et revérifié une dernière fois. Bah quoi ? On n'est jamais trop prudent. Salaun chargea les valises dans la voiture puis grimpa à bord pour mettre les voiles en direction du Finistère. Les autres vacanciers pouvaient bien partir pour le Sud… ça ferait moins de cons sur la route pour rallier sa Bretagne chérie.
Après quatre bonnes heures de voyage, interrompues par des pauses afin de vérifier que son fils n'avait pas faim, n'était pas trop serré, lui donner à boire et autres choses, Kilian arriva enfin sur la commune de Landerneau. Un soupir de contentement s'échappa des lèvres du trentenaire qui leva les yeux vers le rétroviseur intérieur pour regarder son fils qui restait bouche bée en voyant les grandes maisons de pierre typiquement bretonnes. Pourquoi tenait-il autant à ce qu'il n'arrive rien à son enfant ? Car il y a des années de cela, Kilian avait dû combattre un cancer d'une intensité comparable à celui qui avait emporté sa mère une bonne décennie plus tôt… Ces saloperies étaient souvent héréditaires. Il s'en était sorti, mais les médecins lui avaient indiqué que ses chances de pouvoir procréer s'étaient amincies pour devenir quasi nulles. Un coup dur pour un homme qui avait toujours adoré les enfants et qui avait rêvé de fonder une famille… A l'annonce de la grossesse de Vraona, cet évènement inespéré avait enfin fait disparaître cette lueur maussade qui avait longtemps hanté le fond de ses pupilles azur. Ce fils était un miracle, voilà la raison pour laquelle Kilian veillait sur lui avec une attention de tous les instants malgré une carrière extrêmement chargée. Il assumait de le surprotéger, et gare à celui ou celle qui lui en ferait le reproche. Le jeune père arriva enfin à la maison de ses grands-parents qui, restés à San Francisco, lui avaient légué la maison qu'ils possédaient sur la commune. Un cadeau formidable, lui qui avait passé une partie de son enfance dans cette maison, cela lui faisait assez drôle d'y emmener son propre enfant, désormais. Garé dans la cour, il descendit en s'étirant après cette dernière étape de voyage puis sortit son téléphone pour contacter son paternel qui, lui, devait être arrivé avant lui. "Papa ? Je viens d'arriver à la maison. Le temps que je sorte les affaires de la voiture et que je donne son goûter à Erwan, je suis chez vous d'ici trois quarts d'heure maximum. C'est ça, à tout à l'heure !" N'est-elle pas incroyable, cette conversation téléphonique ? Rien que l'emploi du terme « Papa » signifiait que les rapports entre père et fils Salaun étaient incomparables avec ce qu'ils avaient été il y a une dizaine d'années de cela, et ce depuis déjà bien longtemps. Ils avaient eu un gigantesque passage à vide que seul le temps et des efforts conjugués avaient su combler : aujourd'hui, ils ne pouvaient pas mieux s'entendre. Logan avait très largement regagné sa place de père véritable aux yeux de Kilian qui, du haut de ses trente ans, ne s'empêchait pas pour autant de faire preuve d'admiration envers celui qui était redevenu son modèle à bien des niveaux.
Le Breton sortit son fils de la voiture et le garda dans ses bras en le considérant avec un sourire toujours plus rêveur. A l'intérieur de la maison, il s'empressa d'aller ouvrir volets et fenêtres pour que la fraîcheur se dissipe afin que la chaleur estivale puisse s'engouffrer dans la demeure. Remise en route de l'eau, du gaz et de l'électricité, vérification des pièces par simple souci de sécurité puis il put enfin déposer Erwan dans son lit pour aller chercher les affaires dans la voiture et les ramener dans la maison. Quelques pleurs lui indiquèrent que l'estomac du dernier de la famille Salaun commençait à s'éveiller… et cet héritage stomacal avait tendance à rendre dingues ses parents. "Ca vient, mon grand, ça vient !" |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Flashforward •• Deux Salaun, c'était déjà l'horreur... mais toute une tribu, c'est l'Apocalypse. Dim 15 Juil - 21:24 | |
|
Dix ans. Dix ans s’étaient écoulés depuis que Kilian et moi commencions à avoir un minimum de contact entre père et fils. Dix ans durant lesquels notre relation n’a cessé de s’améliorer. Quelques périodes de troubles, certes, mais les résultats d’aujourd’hui restaient convaincants. Oui, en cet été 2022, j’avais retrouvé mon rôle de père sur mon fils de désormais trente ans. Ce dernier avait fini par accepter le fait d’avoir une tribu de quatre demi-frères et sœurs ainsi qu’un dernier en route, tout comme il restait heureux pour moi dans la mesure où j’avais réussi à refaire ma vie avec une femme, chose qui m’avait paru impossible depuis le décès de Sasha. Bien que Kilian ait longtemps ressenti une sorte de haine envers Cheyenne, aujourd’hui, il l’acceptait volontiers, au point de la considérer comme faisant partie de la famille. D’ailleurs, en parlant d’elle, elle se trouvait présentement en Irlande, chez Edward et Maria. Comme nous avions des vacances en même temps que nous avions fait un saut jusqu’à Dublin une semaine auparavant, Hutchinson était finalement restée avec ses meilleurs amis pour les retrouver après de nombreux mois, ce que je pouvais comprendre. Pour ma part, je partais avec les enfants en direction de la Bretagne afin de profiter de Kilian qui lui, habitait la France, mais également pour faire davantage connaissance avec mon petit fils. En effet, je n’avais pas beaucoup eu l’occasion de le voir dans la mesure où nous étions tous très pris chacun de notre côté. Et disons que j’avais hâte de voir sa petite bouille. Etre grand-père, ça change une vie !
« Bon allez, je vous laisse choisir un seul jouet chacun. Mais un seul, on est d’accord ? » Les quatre mômes hochèrent la tête avec un grand sourire espiègle avant de tous se diriger vers le rayon des jouets. Liam, neuf ans, fut le premier à trouver son bonheur, dans une panoplie de Playmobil au FarWest. Il revint, la banane sur les lèvres, avant de déposer sa trouvaille dans le caddie et de monter à l’intérieur en l’escaladant. Gwen, cinq ans, arriva vers moi en courant. « Papa ! J’ai trouvé ! » Elle me confia un jeu de toupies qu’il fallait apparemment empiler tout en les faisant tourner. Un vieux jeu qui était redevenue à la mode dans les cours de récréation. Enfin, Aidan et Caitlin optèrent pour un Jungle Speed et un Loup Garou, estimant que du haut de leur onze ans, ils étaient assez grands maintenant pour abandonner tout ce qui était Pokémon. Ces paroles m’amusèrent beaucoup. « Allez, c’est parti. On a des courses à faire. » J’attrapais Gwen pour qu’elle s’installe dans le caddie également, puis nous fîmes le tour des différents rayons. Une quantité impressionnante de nourriture, des bières, du vin, des produits hygiéniques, des couches, des petits pots pour bébés, de l’eau et du lait, nous étions fin prêts pour passer à la caisse.
« Oui mon cœur ? Oui ! […] Oh oui, ne t’inquiète pas, je m’en sors très bien ! » J’arrachais un paquet de biscuits apéritifs des mains de Liam qui s’apprêtait déjà à l’ouvrir pour taper dedans. « […] Ah ! De vrais petits anges, je t’assure ! Et toi, comment ça se passe chez Ed ? […] Allez, dites bonjour à maman les enfants. » Suite à un grand ‘‘Bonjourrrrr !’’ collectif, Cheyenne me fit remarquer qu’elle n’avait pas entendu la petite dernière. Mais où était-elle passée ? Soudain mes yeux se posèrent sur Gwen. Je la rattrapais alors que, depuis qu’elle était par terre, elle commençait à gambader avec ses petites jambes vers la sortie du magasin, sans trop comprendre où était le problème. « Mais non, elle est avec moi là. Elle te faisait une blague ! », suivi d’un « Coucou maman ! » Oui, être parent d’une tribu, c’est parfois très épuisant…
Alors que je ressortais du magasin avec toute la troupe pour aller charger la voiture, je reçu un coup de fil de Kilian. Je répondais donc en appuyant sur le bouton vert de mon téléphone portable. « Oui allo ? Ok, parfait. Prends ton temps, ne t’inquiète pas. A tout à l’heure fiston. » Un sourire se dessina sur mes lèvres. Sans même le prévenir, je conduisais mes enfants et toutes les courses non pas chez moi, mais directement chez Kilian qui avait hérité de la maison de ses grands parents maternels. Je ne pris que quinze petites minutes à arriver jusqu’à l’entrée et garer ma voiture. Les quatre enfants ne tardèrent pas à sortir et à s’engouffrer dans la maison, sans pour autant hurler, sachant qu’il avait leur petit neveu dans le coin. « Kilian ? Kilian ? », murmurèrent les enfants avant de les retrouver dans la cuisine. Pour ma part, je déchargeais la voiture, entrant dans cette maison que je connaissais tant, avec des sacs plein les mains. Je rejoignais le petit monde, avant que mes yeux ne se posent sur mon fils aîné et son gamin. Mes lèvres se pincèrent. « Oh… mes petits anges… » Je déposais les sacs sur le sol, avant de m’approcher. J’enlaçais mon fils, heureux de le voir après tout ce temps, avant de prendre mon petit fils entre mes larges mains, tout en faisant attention à sa tête. « Salut toi. Tu te souviens de ton grand père ? Je t’ai acheté plein de petits pots parce qu’il paraît que t’es un ventre sur patte aussi ! » Je lui collais un baiser sur la joue en souriant.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Flashforward •• Deux Salaun, c'était déjà l'horreur... mais toute une tribu, c'est l'Apocalypse. Lun 16 Juil - 13:05 | |
|
Encore heureux, Kilian était un homme organisé, pas le genre de père qui se laisse déborder au moindre cri de son enfant. A chaque fois qu'Erwan commençait à avoir faim, c'était la même rengaine : il criait si fort que même les Russes pouvaient l'entendre depuis Moscou... c'est à croire que ce petit voulait avertir tout le quartier qu'il était mal nourri, au cas où un voisin aurait la bonté de venir lui donner à manger. C'est qu'au niveau de l'estomac, c'était un pur produit Salaun, celui-là, capable de tout et n'importe quoi pour avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Quel était son premier mot ? Non, pas maman. Ni papa. Son premier mot, c'était 'manger'. Ca promet. En entendant un regain d'énergie insoupçonné au niveau des vocalises, Kilian s'arrêta net, laissa tomber ce qu'il avait dans les mains et fonça au niveau du lit pour le sortir de là. "C'est bon, t'as gagné, je vais te donner à manger maintenant..." 1-0 pour junior. En même temps, de ses deux parents, Kilian était celui qui craquait le plus facilement au moindre sanglot de son petit. Il le mit dans sa chaise, attrapa un petit pot et lui donna tranquillement, une petite bouchée après l'autre. Un sourire se dessina sur ses lèvres à chaque fois qu'Erwan louchait de ses yeux bleu azur en voyant la cuillère approcher. Un vrai numéro, celui-là. "C'est bon, pas vrai ? Purée de ratatouille, c'est papa qui l'a faite... hein qu'elle est bonne, la ratatouille de papa ?" 3615 Gaga, j'écoute ! Car en plus de veiller sur lui comme un général d'armée sur ses hommes, il lui préparait le plus souvent possible ses petits plats. Moitié pots du commerce, moitié plats maison pour l'habituer à une cuisine un peu plus variée et à d'autres goûts. Lorsqu'il eut terminé, Kilian se leva de sa propre chaise pour déposer un baiser sur le front de son fils.
Entre temps, il fronça les sourcils en entendant du bruit. Du monde dans la cour ? Ah ça, c'est la tribu Salaun qui débarque. L'avantage d'avoir deux résidences proches l'une de l'autre, c'est qu'au fond, on n'a pas tellement de résidence attitrée. On vit aussi bien deux jours chez l'un que trois jours chez l'autre et ainsi de suite. Plutôt pratique lorsqu'on est en vacances ensemble. L'acteur tourna la tête vers la porte d'entrée en voyant les quatre têtes curieuses s'engouffrer dans la maison, murmurant tout bas pour éviter de déranger Erwan qui venait d'être remis dans son lit le temps que la maison soit enfin prête. "Eh, par ici, les affreux..." chuchota Kilian depuis la cuisine. Les affreux, les moches, les monstres, les gnomes, les trolls... autant de surnoms pour une tripotée d'enfants qu'il chérissait de tout son coeur. Les deux jumeaux de Cheyenne, Liam et Gwenaëlle - ou Gwen, plus souvent - étaient tous ses frères et soeurs au même titre, à ses yeux. Lui qui, enfant, avait voulu avoir une petite soeur ou un petit frère, il avait été gâté. Et disons qu'en un sens, cela lui avait permis de prendre son mal en patience en attendant la venue tant espérée d'Erwan. Quant à Cheyenne, son rapport avec elle avait fini par changer. Il ne la considérait pas comme sa mère pour autant, cette place demeurant occupée ad vitam aeternam, mais comme la compagne de son père. Et ça, ça veut déjà dire beaucoup. Ils s'entendaient très bien, désormais. Kilian s'accroupit et écarta les bras pour accueillir toute la petite troupe en un seul câlin. "Vous m'avez manqué, les gars... - Eeeeeh ! - Oui, les filles aussi. Bon, un peu moins, mais quand même..." ironisa-t-il, non sans se faire tapoter dessus par Caitlin et Gwen, sous le regard amusé de leurs frères.
Enfin, Salaun senior fit son entrée dans la maison, chargé comme une mule, sans doute un retour de courses. "Moi, un petit ange ? Sérieusement ?" lâcha-t-il sur un ton blasé avant de recouvrir son visage d'un sourire et serrer son père dans ses bras. Combien de temps avaient-ils chacun attendu pour en arriver à un tel stade d'affection ? Trop longtemps. Dieu merci, cette époque d'éloignement était révolue. Kilian tourna la tête en regardant Logan prendre Erwan dans ses bras et le câliner. Dès qu'il entendit sa voix, l'enfant se mit à sourire et à babiller joyeusement pour essayer de se faire comprendre. Un air conquis se dessina sur les traits du jeune père avant d'être vite ramené à la réalité par ses frères et soeurs qui s'empressèrent de sortir des jouets des sacs de courses. "Eh, Kiki, t'as vu ce que Papa nous a acheté ? - Qu'est-ce que j'ai déjà dit avec ce surnom ridicule, Liam...? Attends que je t'appelle Lili à la sortie de l'école, ça va faire marrer tes copines." L'enfant fronça les sourcils, il faut dire que le frangin de 30 balais n'avait pas son pareil pour se faire comprendre. "Eh ben, ça en fait, des cadeaux... du coup, je me demande si c'est bien utile de vous en faire aussi..." commença-t-il sur un ton innocent. Ce ne rata pas, la cohue fut générale chez la tribu Salaun pour cacher les jouets et faire genre 'on n'a pas encore été assez gâtés'. Ca ne perd pas le nord, à cet âge-là. Kilian se rendit au salon ouvert sur la cuisine puis attrapa un sac qu'il avait laissé sur le divan. "Caitlin... Oui, je commence par Caitlin, arrêtez de tirer cette tronche-là. Ma puce, il va falloir que tu négocies avec ton père ou ta mère. - Pourquoi ? - Parce qu'il va falloir trouver quelqu'un pour t'emmener au prochain concert d'Adèle à Londres, avec accès VIP à sa loge juste après son concert." La jeune fille attrapa les billets et le mot tendu par son grand frère, les yeux ronds comme des billes et les mains toutes tremblantes, comme si on lui avait remis le Saint Graal. "C'est Ad-d-Adèle qui a éc-crit ce m-mot...? - Oui, devant moi, elle l'a écrit rien que pour toi." Il n'eut pas le temps d'en rajouter une couche qu'elle lui sauta au cou pour le serrer fort et faire pleuvoir une avalanche de baisers sur sa joue. "Suivante, Gwen. Les filles d'abord, rentrez-vous ça dans le crâne, les moches." ajouta Kilian en déposant ses mains sur les têtes d'Aidan et Liam pour les ébouriffer joyeusement, faisant fi de leurs protestations. "Toi, mon p'tit coeur, il me sembles que tu aimes bien dessiner ? Tiens, regardes un peu cette panoplie... tu vas pouvoir en faire, des jolies choses !" Une panoplie complète et bien décorée pour pouvoir dessiner, la petite déposa également un gros baiser sur sa joue avant qu'il ne se tourne vers Aidan, sous le regard boudeur de Liam qui allait donc finir dernier. "Toi, j'pense que t'es assez grand pour aller casser du monstre... tiens." Kilian lui tendit une Nintendo 3DS neuve avec un jeu. "C'est The Legend of Zelda : Ocarina of Time. Mon jeu préféré quand j'étais gamin, je pouvais passer des heures dessus sans m'en lasser... - La vache, c'est antique, ce jeu. - Quand tu l'auras fini en entier, on s'en reparlera, microbe."
Kilian se leva et domina ensuite Liam de toute sa hauteur. Bras croisés sur son torse, regard sévère et traits fermés. "Je n'ai rien à te donner. - T'façons, j'attends rien..." rétorqua-t-il en le défiant du regard. Pas de doute, celui-là, il est bien de la famille. L'acteur accorda un regard amusé en direction de son père, désignant Liam d'un mouvement de tête. Il s'accroupit pour se mettre à sa hauteur et le fixa avec un sourcil arqué. "J'ai rien à te donner, mais il va juste falloir que tu me dises si je peux t'emmener le 23 août au Stade de France pour aller voir le match de rugby France-Angleterre. Rien qu'entre hommes, toi et moi." Cette fois, le visage de Liam sembla s'illuminer. Une journée complète entre frères, avec match de rugby à la clé, que demander de plus ? Malgré sa carrière, Kilian essayait toujours d'être présent autant que possible afin de passer du temps avec sa famille. Toutefois, Liam sembla réagir d'une façon que les deux Salaun pères reconnaitraient rapidement. "Mouais, faut voir... Je te redirais ça." De la dignité, jusqu'au bout. Kilian éclata de rire puis lui bloqua la tête avec son bras pour frotter son crâne avec son poing fermé et l'ébouriffer copieusement. Une fois les enfants en train de déballer tous leurs cadeaux de la journée, Kilian rejoignit son père qui ne semblait plus vouloir lâcher Erwan. Et vice-versa. "Ca a été sur la route, avec la tribu ? Cheyenne va bien ?" |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Flashforward •• Deux Salaun, c'était déjà l'horreur... mais toute une tribu, c'est l'Apocalypse. Jeu 19 Juil - 13:00 | |
|
Nous étions devenus une famille peu ordinaire. Pour tout avouer, quand Cheyenne et moi avions décidé de fonder une famille, je m’étais demandé comment allait réagir Kilian. L’idée d’avoir de nouveaux petits-frères et petites-sœurs n’avaient certes pas été très facile à accepter au début, chose que je pouvais tout à fait comprendre : mon fils à longtemps vécu avec l’idée de ne pas avoir de famille à part sa grand-mère et son grand-père. Et là, tout à coup, son père revenait, il se retrouvait avec une belle-mère et une petite tribu fraternelle derrière lui. Heureusement, avec le temps, les relations avaient fini par changer. Aujourd’hui, Kilian montrait beaucoup d’amour aux petits. Un amour qu’ils lui rendaient d’ailleurs très bien à leur manière. On voyait clairement dans les yeux des plus jeunes ce pétillement qui prouvait qu’ils considéraient leur grand frangin comme un modèle, voir même un héro. Certes, le fait que mon petit fils n’était encore qu’un bébé, et qu’il allait avoir comme troisième tonton un gamin qui actuellement, se trouvait toujours dans le ventre de sa mère, pouvait paraître étrange. Mais les Salaun n’ont jamais trouvé très intéressant de tout faire dans la conformité absolue.
Je laissais les enfants se retrouver alors que, pour ma part, je gardais mon petit-fils dans les bras, avec cet air complètement gaga et un tantinet flippant sur le visage. Pour une fois que je pouvais l’avoir uniquement pour moi, je comptais profiter de chacune de ces secondes. Le bébé arborait des grands yeux bleus qu’ils tenaient de son père et donc de son arrière grand-père. Et même s’il avait certains traits de sa maman, je ne pouvais nier le fait que je retrouvais en ce visage une véritable ressemblance avec Sasha, ce qui me troubla au début. Mais après tout, Kilian tenait d’elle, il n’était donc pas très étonnant que son fils reçoivent quelques similitudes de son côté. « Parce qu'il va falloir trouver quelqu'un pour t'emmener au prochain concert d'Adèle à Londres, avec accès VIP à sa loge juste après son concert. » Mon oreille sembla tout à coup comme agressée. Ma tête se tourna immédiatement vers Kilian, alors que Caitlin, elle, m’observait avec des yeux pétillants. Je lançais un regard sévère à mon fils aîné, un regard qui signifiait clairement : ‘‘Adèle ? Vraiment ? T’as décidé que tu voulais ma mort ? Tu vas me le payer !’’. Au moins, ça avait le mérite d’être clair. Finalement je me tournais vers Caitlin tout en calant Erwan contre mon torse. « Il me semble que ta mère adore Adèle. Vous irez ensemble. » Niark, niark, niark. Un sourire de fierté s’afficha sur mon visage en voyant la préadolescente sauter de joie.
Gwen, la plus jeune, reçu tout une panoplie pour dessiner, chose qu’elle adorait faire. En plus d’avoir un côté artistique, je la soupçonnais quelque peu de vouloir faire des œuvres aussi belles que celles de son grand-frère. De loin la plus calme et la plus réservée, la petite dernière trouvait déjà son bonheur dans l’école. Une petite tête qui savait déjà lire malgré ces cinq ans, alors qu’elle n’avait pas encore commencé la classe préparatoire. Elle nous avait donc tanné, Cheyenne et moi, pour que nous tentions de lui apprendre à lire. Et je ne sais pas comment Hutchinson s’est débrouillée, mais finalement, elle y arrivait plutôt bien. Gwen représentait ma petite peluche, comme j’aimais l’appeler. En effet, très câline, elle passe le plus clair de son temps dans les bras de ses proches pour avoir le maximum d’attention. Je retrouvais la même complicité que j’avais eue, à son âge, avec Kilian. Et ça, ça valait tout l’or du monde.
« La vache, c'est antique, ce jeu. » La remarque d’Aidan me fit doucement rire. Une réaction qui fut contagieuse dans la mesure où Erwan laissa aussi un gloussement s’échapper de ses lèvres comme s’il avait compris. « Hannn… » Je lui collais un énorme baiser sur la joue qui le fit babiller de plaisir. Puis mon oreille se reposa sur la discussion qu’entretenaient Kilian et Liam. Il est clair qu’au niveau du caractère, ce sont ces deux là qui se ressemblaient le plus. Et pour cause, mon dernier fils cherchait à se montrer digne face à son grand-frère, le toisant comme lui avait pu le faire. En effet, le petit garçon ne répondait absolument pas au stéréotype de : je me laisse martyriser par mon frangin parce qu’il est plus âgé que moi. Absolument pas, bien au contraire. Liam détestait se faire marcher sur les pieds, et pire encore, ressentir une certaine forme de soumission. « Arrêtez, vous deux. », leur lançais-je avec amusement, sans les quitter des yeux.
« Ca a été sur la route, avec la tribu ? Cheyenne va bien ? » Je ne quittais pas Erwan d’une seule semelle et d’ailleurs, ce dernier ne semblait pas s’en plaindre. « Oh et bien, tu les connais… j’ai l’impression que je suis devenu sourd d’une oreille, mais ça va, je les ai connu plus insupportables. » Petit sourire en coin. « Et Cheyenne va bien. Elle coule des jours heureux chez O’Malley et O’Berkeley en Irlande. Elle se repose, passe du temps avec ses meilleurs amis, profite du paysage et se goinfre pour deux. » Je tournais la tête vers Kilian. « Ton fils ressemble beaucoup à ta mère. » On pouvait ressentir dans ma voix beaucoup de fierté. Les enfants avaient déjà déserté la maison pour aller se dégourdir les jambes dehors après le voyage qui nous avait menés jusqu’ici. « Et toi alors, comment se porte ta petite famille à Paris ? »
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Flashforward •• Deux Salaun, c'était déjà l'horreur... mais toute une tribu, c'est l'Apocalypse. Jeu 19 Juil - 21:10 | |
|
Il y a dix ans de cela, Kilian aurait tremblé devant le regard mauvais que son père lui avait adressé à la mention de la chanteuse Adèle... quoique non, là non plus, il n'aurait pas tremblé. Au contraire, s'il y avait bien une chose qu'il avait toujours adoré, c'était de provoquer des frayeurs chez Logan comme il venait de le faire. A cela, il avait répondu d'un subtil sourire en coin qui veut dire « Eh bien ? Y a un souci, vieux ? ». Dieu merci, Caitlin pouvait compter sur sa mère pour rattraper certains interdits du père Salaun. Après avoir consenti à le lâcher, Kilian regarda son petit frère de haut avec un petit sourire en coin. Sourire qui trouva sa réponse dans une langue tirée en signe de provocation. Qu'est-ce qu'il pouvait l'adorer, ce gamin... il avait l'impression de se retrouver au même âge. Et plus Liam le cherchait, plus il rendait son aîné fier comme un paon. Un vrai bonhomme de la famille, celui-là. Il fera des ravages à l'adolescence et à l'âge adulte, c'est certain. Chaque enfant repartit dans la cour, certains avec leur butin et d'autres préférant le laisser dans la grande salle pour aller jouer dehors. Enfin un petit moment de calme car, mine de rien, lorsque toute la tribu se retrouve dans la même pièce, il y a de l'animation. Et déjà, Kilian portait un regard complètement gaga sur son fils, dans les bras de Logan qui n'en menait pas plus large. Malheureusement pour ce petit Erwan - ou heureusement, ça dépend des points de vue - il n'y avait pas une seule femme dans le secteur pour relever un peu le niveau. Entre un père raide dingue de son bébé et le grand-père tout aussi azimuté par son petit-fils, ils allaient passer les vacances à régresser dès qu'il y aurait le petit dernier dans le secteur. De toutes manières, on aurait dû s'en douter. A l'annonce de la grossesse de Cheyenne, portant Liam, Kilian s'était naturellement braqué et replié sur lui-même. Il avait imaginé avoir des frères et soeurs étant enfant... mais pas venant d'une autre femme. Cependant, dès l'arrivée de son demi-frère, Kilian avait radicalement changé. Il n'y avait que les bébés pour avoir une telle emprise sur son sale caractère. Il l'avait bercé, nourri, gardé pour permettre à Logan et Cheyenne de prendre du temps pour eux... bref, un grand frère parfait. Il avait démontré sans difficulté que le jour où il deviendrait père, la seule chose qu'on pourrait lui reprocher serait éventuellement le trop plein d'attention ou d'inquiétude.
"Le coffre est pas assez grand pour tous les bâillonner à l'intérieur ? Ou juste les plus turbulents ?" Idée à méditer... Pas sûr que ça passe à un contrôle de la gendarmerie, mais ça peut rendre le voyage plus supportable. Kilian hocha la tête en souriant à son tour. "La faute à qui si elle se goinfre pour deux ? Sérieux, papa, fais une vasectomie... t'es pire qu'un lapin." le railla-t-il en lui adressant un sourire plus cynique que jamais. Il faut dire que malgré ses quarante-sept balais, son père tenait toujours la santé sur le plan sexuel, de toute évidence ! D'une façon assez bizarre, ça le rendait fier de savoir que son paternel n'était pas un pantouflard qui se laissait vieillir mollement avec une bière à la main et la télécommande dans l'autre, mais à ce rythme, c'est bientôt un minibus qu'il allait devoir acheter pour véhiculer tous ses rejetons. Kilian se permit un léger rire avant de reposer son regard sur Erwan, étrangement calme et silencieux dans les bras de son grand-père. Oui, il ressemblait beaucoup à Sasha, c'est une pensée qui lui traversait l'esprit dès qu'il le regardait. Chez ce bébé, il voyait le visage de sa mère, ses propres yeux bleu azur, quelques unes de ses expressions, et le reste de Vraona. Le nez, ce petit rire si particulier qui n'était propre qu'à son épouse... L'acteur se déplaça un peu pour s'asseoir sur une chaise de la cuisine et déposer ses pieds sur la table. Quoi ? Il était chez lui, et il avait aussi besoin de s'étirer. "Ca va bien. Vraona est pas mal occupée avec son boulot, en ce moment. C'est la meilleure profiler du service de Paris, donc forcément, on la demande. C'est pour ça que quelques temps sans avoir à jongler entre Erwan et le travail va lui faire le plus grand bien. Je n'ai pas tellement pu l'aider le mois dernier, même si je revenais tous les week-ends, alors c'est comme si elle était aussi en vacances." Voilà le seul et unique problème qui se posait à eux : le manque de temps. Kilian faisait tout son possible pour que sa carrière ne le sépare pas de son fils, mais il avait des obligations de tournages, de promotions et de tournées. Même tarif pour Vraona, et le fils Salaun aurait trouvé injuste de lui demander de mettre fin à sa carrière pour s'occuper de leur enfant. Il suffisait simplement d'arriver à s'organiser.
Le trentenaire bailla un coup et se leva pour commencer à ranger les courses que son père avait ramené. "Je ne sais pas si je te l'ai dit, mais je sens qu'Erwan ne va pas tarder à faire ses premiers pas. Plus ça va et plus il commence à prendre confiance pour se déplacer à quatre pattes. L'autre jour, il nous a fait courir dans tout l'appartement pour lui mettre la main dessus." Jour après jour, Kilian le surveillait pour être sûr de ne rien manquer de cette phase de développement haletante. Au début, il avait même acheté un carnet où il notait soi-disant tous les « exploits » quotidiens du petit : suivre une mouche du regard, garder sa petite cuillère plus de dix secondes dans la bouche, tenir un fou rire pendant trois minutes... Il l'avait tenu jusqu'au jour où Vraona était tombé dessus et lui avait proposé d'aller consulter avant de devenir complètement maboul avec ce gosse. "Au fait, on va s'organiser comment pour aller à Londres, pour le talk show, après-demain ? On prend le train ou les voitures ?" Devant eux, les deux hommes pouvaient voir la marmaille Salaun jouer dans la cour avec un ballon de foot et deux buts matérialisés par des plots. Un garçon et une fille par équipe, la partie semblait serrée, cela fit sourire Kilian qui continuait de ranger les courses dans les placards et le frigo. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Flashforward •• Deux Salaun, c'était déjà l'horreur... mais toute une tribu, c'est l'Apocalypse. Jeu 26 Juil - 21:40 | |
|
Chaque gamin avait provoqué en moi une énorme dose d’émotions. Tout d’abord Kilian. Une certaine crainte à l’idée d’être père à seulement dix-sept ans et pourtant, à la seconde même où les yeux bleus de mon fils se sont posés sur moi, j’ai compris que ma vie prenait un tout nouveau sens. Je ne le connaissais pas encore vraiment et pourtant, il s’était imposé comme étant l’une des personnes les plus importantes de ma vie. Je m’étais senti grandir d’un coup, devenir plus responsable. Et la fierté me prenait entièrement. J’avais contribué à la création d’un être humain, et pas n’importe lequel : celui de Sasha. Pour Aidan et Caitlin, même s’ils ne sont pas mes enfants biologiques et que je n’ai pas assisté à leur naissance, je les considère depuis toujours comme mon fils et ma fille. Pour cause, Andrew n’a jamais fait acte de présence, contrairement à moi. Dés leur plus jeune âge, j’ai créé un lien avec les jumeaux en m’occupant d’eux, si bien qu’ils m’ont toujours vu, en grandissant, comme leur père. Néanmoins, Cheyenne et moi ne leur avons jamais caché que je n’étais pas leur géniteur. Ils avaient un papa qu’ils ne connaissaient malheureusement pas et j’estimais avoir beaucoup plus de droits que lui sur les petits. Il y avait également Max, le neveu de Sydney. Depuis que je le connais, je les toujours considéré comme une sorte de fils, ayant tout de même conscience que ce n’était pas du tout le cas. Très attaché à lui, encore aujourd’hui, il m’arrive de le voir et de passer du temps entre ‘‘mecs’’, quand Sydney est en Angleterre avec son mari et sa petite tribu à elle. Un avenir qu’elle n’avait pas du tout imaginé et pourtant, elle semblait épanouie sans avoir réalisé son rêve. Puis ce fut au tour de Liam de pointer le bout de son nez. Là, clairement, ce fut un nouveau grand pas en avant. Jamais je n’aurais imaginé avoir un autre enfant biologique. Pourtant ce fut le cas, et c’est lui qui nous poussa, Cheyenne et moi, à prendre conscience de l’ampleur de notre relation. Et ce, par sa simple présence. Et peut-être que sans lui, Hutchinson et moi jouerions encore au chat et à la souris encore aujourd’hui. Car contrairement à Liam, Gwen avait été désirée. En effet, avec notre fils, nous n’avions pas du tout prémédité quoi que ce soit, contrairement à la petite sœur. Ainsi, la fillette est mon petit trésor, mon petit chou à la crème, ma peluche, mon lapin bleu. A mes yeux, elle est aussi attendrissante que fragile, et attention à celui qui se montrera désagréable avec elle. On ne touche pas à ma Gwen. Enfin, Erwan, mon petit-fils, avait vu le jour. Là, clairement, je pris un coup de vieux et pourtant, rarement je n’ai été aussi heureux. Me voilà grand-père. Grand-père d’un petit bout de chou qui était capable de me faire fondre d’un simple battement de cils. Et quand le fils que Cheyenne porte naîtra, comment allais-je réagir ? J’allais encore craquer à coup sûr.
Quand Kilian me suggéra qu’il fallait enfermer dans le coffre de la voiture les plus turbulents, je tournais la tête vers lui en arquant un seul sourcil, ce qui signifiait clairement : ‘‘T’es à marrant toi, en gros, je les enferme tous sauf Gwen.’’. Et oui, j’étais loin d’avoir des enfants sachant rester à leur place. Pourtant, aucun ne répondait à la mode de l’enfant roi. Je refusais catégoriquement d’avoir un enfant capricieux, qui fait ce qu’il veut sans respecter les limites. Et si l’un osait faire une petite crise pour avoir telle ou telle chose, je ne m’y reprenais pas à deux fois pour le faire changer d’avis. Ils étaient turbulents, certes, mais déjà responsables et partageurs. Puis, quand mon fils parla de vasectomie, je ne pus m’empêcher de rire. « J’ai le droit d’être sexuellement actif tout de même. Après, je n’y peux rien si Cheyenne et moi sommes deux personnes très fertiles. » Je levais les yeux au plafond, avec un air innocent. « Mais là, c’est le dernier ! » Bon d’accord, ça fait un moment qu’on dit que ‘‘c’est le dernier’’. Depuis Liam en fait. Mais cette fois-ci, effectivement, le futur nouveau-né risquait d’être le dernier, sinon, nous serions potentiellement capables de rendre l’Angleterre aussi peuplé que la Chine.
Je gardais Erwan dans les bras au moment où Kilian m’expliqua comment se déroulait sa petite vie de famille. Le manque de temps. Je connaissais cela, mais pas au même degré que mon fils aîné, Dieu merci. Même si Cheyenne avait fait le choix de travailler à la maison pour pouvoir également s’occuper des enfants, il lui arrivait quelque fois de se déplacer pour le boulot. De mon côté, j’étais obligé par moment de voyager pour quelques tournées. Heureusement, l’Angleterre est cinq fois plus petite que la France, si bien qu’il est plus aisé de faire le tour du pays avant de revenir à la maison. De plus, la plupart de mes spectacles avaient lieu à Londres. C’est de cette façon que mon travail arrivait à s’harmoniser à ma vie de famille. « J’imagine que ça va lui faire du bien oui. Et puis, ça va te permettre aussi de passer du temps juste avec ton fils. Ca rattrapera toutes les fois où tu ne l’aura vu que le week-end. »
Je me levais à mon tour, afin de filer un coup de main à Kilian pour ranger les courses, tout en gardant Erwan dans un de mes bras. Ce dernier nous observait faire, particulièrement éveillé. L’anecdote de mon fils me fit sourire. « S’il est comme toi, tu vas vivre l’Enfer. Quand tu as appris à marcher, il suffisait de tourner la tête une seconde pour que tu en profites pour te sauver. Tu courrais partout, sans faire attention. » Mes doigts soulevèrent une mèche sur le front de Kilian où apparaissait une légère cicatrice près du cuir chevelu, non loin de la tempe. « Et un jour, tu t’es mangé le coin de cette table. » Je lui montrais le coin de la table de la cuisine dans laquelle nous nous trouvions, le sourire aux lèvres. Je reposais mon attention sur Erwan avant d’effleurer le bout de son nez avec le mien en gonflant les joues et en louchant. « Et oui, espérons que tu aies hérité de l’adresse de ta mère, sinon, t’es dans le caca. » La proximité fit rire le petit alors que je souriais.
« Au fait, on va s'organiser comment pour aller à Londres, pour le talk show, après-demain ? On prend le train ou les voitures ? » Je rangeais les petits pots dans un placard. « Je pense que ça sera plus sympa en train. Et puis, si sur place on a besoin d’une voiture, on prendra celle de Cheyenne. » Le bon plan d’habiter dans la capitale anglaise. Quand je vis le petit Erwan piqué du nez, je murmurais. « Je vais le coucher. » Les yeux pétillants, j’allais mettre mon petit-fils dans son lit, et l’observais pendant un long moment. Puis j’attrapais le baby-phone pour le prendre avec moi avant de retourner voir Kilian. « Mais avant, bouge tes fesses. J’ai envie de fouiller le grenier. C’est pas tous les jours que je mets les pieds ici, et tes grands-parents m’ont dit qu’il y avait plein de choses à voir. Je paris qu’il y a plein de photos, des vieilles cassettes de caméra, et tes vieux jouets là-dedans. »
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Flashforward •• Deux Salaun, c'était déjà l'horreur... mais toute une tribu, c'est l'Apocalypse. Ven 27 Juil - 21:02 | |
|
"Ca fait au moins neuf ans que tu nous la ressors, celle-là ! Mais c'est pas grave, je t'offrirai une boîte de capotes pour ton prochain anniversaire... je t'apprendrais à les utiliser, t'inquiètes." ajouta Kilian en mettant une petite tape amicale sur la joue de Logan. On pourrait presque croire à un inversement des rôles père-fils de façon tout à fait temporaire, sur le moment. Bien évidemment, ces neuf dernières années, il n'avait absolument pas été contre de se retrouver avec une tripotée de frères et soeurs. C'était même tout l'inverse. A cause de ce foutu cancer qui avait jugé bon de frapper à nouveau la famille Salaun en s'attaquant au fils aîné, Kilian avait drastiquement perdu de son taux de fertilité. Un coup dur à la fois pour l'ego masculin mais avant tout pour un jeune homme qui avait toujours rêvé de fonder lui-même une famille nombreuse tant il adorait les enfants. Ainsi, le fait que Logan et Cheyenne aient donné naissance à Liam, Gwen et bientôt un nouveau fiston avait permis à l'aîné des enfants Salaun de reporter tout son amour sur eux, faisant de lui le grand frère de référence dans la famille. La tribu le savait bien, leur frangin était prêt à tout et n'importe quoi pour passer du temps avec eux... Décidément, il n'allait pas se plaindre d'avoir eu une famille aussi complète en partie grâce à son père. Cela rattrapait également l'absence totale de contact avec ses oncles et tantes du côté paternel de la famille. Au pire, la ménopause privera bien Logan d'une descendance encore plus nombreuse !
Ces vacances permettraient avant tout de rattraper le temps perdu avec son père, ses frères et soeurs, et surtout Erwan. Les week-ends, même ça Kilian ne les avait pas toujours lorsqu'il était en tournage aux Etats-Unis. Son père l'avait toujours mis en garde sur le manque de temps des artistes et acteurs reconnus : le succès a un contrecoup qui affecte la vie privée. De ce côté, Logan avait été un excellent formateur qui l'avait aidé à combiner famille et carrière, lui qui en avait déjà fait l'expérience quelques années auparavant lorsque Sasha était avec eux à Paris. Des tuyaux, comment s'organiser, quoi faire pour ne pas délaisser sa famille... Des coups de blues dans une chambre d'hôtel après une journée de travail, séparé par un océan de sa famille, Kilian en avait pas mal au compteur. Mais il était décidé à ne surtout rien rater du développement de son fils. La remarque de Logan sur son don pour s'enfuir dès qu'il quittait le champ de vision de ses parents lorsqu'il était gosse le fit sourire. Entre ça et son empressement en calculant mal les distances... Kilian avait toujours eu le chic pour se prendre les coins de table, les portes fermées, les encadrements de porte ou, plus sobrement, les murs. Un maladroit comme on en a rarement fait. Encore aujourd'hui, il lui arrivait de se cogner dans un encadrement de porte le matin, quand il était mal réveillé et grognon comme d'habitude. "Je voulais juste tester la solidité des meubles pour savoir si on ne prenait pas le risque de manger sur des tables de mauvaise qualité." Vous aviez dit mauvaise foi ? Non, je ne vois pas de quoi vous voulez parler. Mais Salaun senior avait raison : prions pour que Vraona ait transmis au petit son sens de la débrouillardise au niveau du déplacement et de la dextérité.
Kilian hocha la tête, il est vrai qu'avec un domicile au coeur de Londres et un véhicule à disposition au cas où, autant prendre le train. Un instant, il fut inquiet de la traversée du tunnel sous la Manche par l'Eurostar : et si les oreilles d'Erwan supportaient mal le trajet ? La vitesse, la pression sous-marine, l'obscurité, les gens autour... Oui, d'accord, Kilian a tendance à s'en faire un peu trop dès qu'il s'agit de son bébé. Des deux parents, Vraona était la plus rationnelle et la moins inquiète. A côté, l'acteur passait pour le papa poule qui braque une pharmacie dès que le petit a un léger éternuement. Il passa devant le lit où Logan l'avait déposé. Le voir en grand-père gaga, cela faisait toujours sourire Kilian. Ravi que leurs rapports soient redevenus normaux - et même mieux qu'ils ne l'avaient jamais été - il avait toujours cette référence solide qu'était Salaun père. Un modèle, il ne le cachait pas. "Pourquoi s'encombrer du grenier ? Si on veut sortir des vieilleries, j'en ai déjà une sous les yeux." dit-il en tirant le t-shirt de Logan, un sourire profondément sarcastique sur les lèvres. Taquiner, c'est un sport national dans cette famille, pratiqué à très haut niveau même chez les plus jeunes. Ils montèrent à l'étage puis se rendirent jusqu'à l'escalier qui menait au grenier. Kilian s'écarta et fit un petite courbette pour laisser son père monter en premier. "Passes devant. Comme ça, si Papy Salaun tombe, il y aura le fils pour le rattraper." Deuxième service, quand on aime on ne compte pas. Les vacances risquaient d'être vraiment distrayantes ! Ils grimpèrent l'un après l'autre, Kilian songeait déjà à cette excellente idée qui offrirait l'opportunité aux enfants de partir en fou rire s'ils retrouvaient de vieilles photos et vidéos, entre autres. Avec Liam en chef de file, sans doute.
Une fois sous les combles, ils restèrent courbés, leur taille ne leur permettant pas d'être complètement debout. L'odeur de poussière régnait en maitresse, quelques toiles d'araignées clairsemaient le plafond bas... bref, le genre d'atmosphère que tout arachnophobe tel que lui craignait au-delà du pensable. Même à 30 balais, les araignées étaient de très loin sa peur la plus viscérale, ça avait toujours été. Allez savoir pourquoi il n'avait jamais aimé Spider-Man, entre autres... Pas très rassuré, le regard parcourant les murs et les poutres à une vitesse hallucinante pour essayer de repérer le moindre mouvement arachnéen, Kilian déglutit et tâcha de prendre un air si possible détaché. "Ce serait pas mon coffre à jouets, ça ?" Il tira une caisse soigneusement taillée dans du bois brut et bien décorée après avoir soufflé sur la poussière. Le Breton l'ouvrit délicatement, prêt à le refermer à la première araignée qui pourrait éventuellement faire une apparition surprise, puis il sourit légèrement en voyant un ActionMan et un Pikachu. "Tu t'en rappelles, de ces deux-là ? Comment j'vous avait embobinés, ce jour-là, Maman et toi..." dit-il avec un regain de fierté. Bon, techniquement, son plan machiavélique pour emmener plus de jouets que prévu n'aurait pas fonctionné si ses parents n'avaient pas joué le jeu, mais bon... c'est un détail, pas vrai ? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Flashforward •• Deux Salaun, c'était déjà l'horreur... mais toute une tribu, c'est l'Apocalypse. Dim 29 Juil - 18:29 | |
|
Quand j’ai appris, un jour, que Kilian était atteint du même cancer dont sa mère est décédée, le monde s’est de nouveau écroulé sous mes pieds. Je l’ai terriblement mal vécu, ayant l’impression de revivre ce calvaire d’il y a environ vingt-cinq ans maintenant. Je m’imaginais déjà perdre mon fils dans les mêmes circonstances que ma femme, après une longue lutte contre la maladie. Et déjà, je ne le supportais plus. Même si je remontais doucement la pente, cette révélation me fit redescendre au plus bas. Je soutenais mon fils, restant présent aussi souvent que je le pouvais : c’est-à-dire constamment. Devant lui, j’ai toujours fait preuve d’un mental d’acier, restant optimiste et presque détaché, afin de lui faire croire qu’il guérirait bien assez tôt. Au plus profond de moi, et Cheyenne en avait été spectatrice tout comme Sydney, je me renfermais sur moi-même, retrouvant la Dépression comme chère et tendre amie. Cette période m’avait fait tomber bien bas. Mais heureusement, contrairement à sa mère, Kilian réussi à vaincre le cancer. Cela avait changé sa vie, le rendant presque fertile et je ne doutais pas une seule seconde que c’était la raison pour laquelle il restait aussi proche de ses frères et sœurs malgré la différence d’âge : il comblait le vide qu’il pensait avoir toute sa vie, c’est-à-dire la présence d’un enfant.
Kilian et moi avions l’occasion de nous voir plusieurs fois dans l’année, malgré que ce soit sur des périodes parfois très courtes. Il nous arrivait de jouer ensemble dans des spectacles humoristiques, ce qui me permettait de pouvoir passer du temps avec mon fils et garder un œil sur lui. Pourtant, il restait souvent difficile de réunir toute la famille. C’est pourquoi nous nous accordions quelques vacances en Bretagne, dans nos résidences secondaires. Durant l’été, une ou deux semaines au grand minimum, le temps d’un week end où nous étions tous libres, et bien évidemment à Noël. S’il le fallait, nous invitions les familles des conjointes afin que tout le monde puisse être présent et avec les proches. J’y tenais énormément, car même si nous étions éparpillés un peu partout, nous avions appris que la distance à répétition nous était particulièrement nuisible.
Je ne pouvais m’empêcher de sourire, amusé par le comportement que pouvait avoir Kilian envers son fils. Exactement le même que j’ai pu avoir avec lui, le jour de sa naissance. Entre Sasha et moi, j’étais le premier inquiet au moindre signe de santé du petit. J’en avais été gaga au point de passer beaucoup de temps avec lui et de noter dans ma tête toutes les choses qu’il était capable de faire. Quand Kilian n’était encore qu’un bébé, je pouvais passer des heures et des heures à le regarder dormir. Et même si sa mère avait considéré son fils comme sa toute première raison de vivre, il restait moins mère-poule. Juste ce qu’il fallait. Rien d’excessif contrairement à moi. C’est ainsi que mon aîné avait suivi mon exemple. Comme quoi, les chiens ne font pas des chats. Heureusement, je m’étais calmé avec les autres enfants, même si je restais plus papa-poule que Cheyenne. C’en était un peu plus vivable qu’avec Kilian en tant que rejeton de quelques semaines. Mais mon côté protecteur marchait aussi bien sur Liam et Gwen que sur Cailtin et Aidan avant même qu’ils ne deviennent mes enfants adoptifs.
Quand Kilian m’expliqua que j’étais une vieillerie, je ne pus retenir un sourire avant de lui donner un coup de pied sur les fesses pour le faire sursauter. Petite vengeance. « Ne t’inquiète pas, toi aussi tu deviendras une vieillerie toute poussiéreuse. Et quand ça arrivera, j’espère que je serais encore là pour me moquer de toi. » Sourire sadique. Et suite à la petite courbette de mon fils pour le laisser passer en premier, je lui lançais sur un ton manquant totalement de sérieux : « On teste ? Si Papy Salaun se casse la figure, je suis sûr qu’il entraînera Fils Salaun dans sa chute. Peut-être même que Fils Salaun pourra faire office de matelas pour Papy Salaun. »
L’état du grenier laissait clairement sous-entendre qu’on n’y avait pas fait le ménage depuis des années et des années. Et même si la présence d’araignées et de poussière ne me dérangeait pas, je savais que ce n’était pas le cas pour Kilian. Pourtant, son envie de retrouver des vieux souvenirs semblaient vaincre sa peur à moitié. Il restait sur ses gardes mais se prêtait au jeu. C’est ainsi qu’il ouvrit son coffre à jouet datant de son enfance. Là, Pikachu et Action Man sortirent de la malle et un sourire se dessina sur mes lèvres. « Oh oui. Et tu te souviens du scandale que tu as fait quand on est reparti de Bretagne et que tu t’es rendu compte que tu les avais oublié une fois arrivés à Paris ? » Nouveau sourire en coin. Je plongeais mon regard dans le coffre où étaient entreposés de nombreux jouets de Kilian. « Hey ! Une vieille cassette des Minikeums. Ca claquait tout de même plus que Gulli. » Je sortais la cassette et soufflais dessus. En dessous se trouvaient de nombreuses cassettes de Disney. « Il y a tous tes pogs ici. » Le jeu à la mode dans la cour de récréation des années 90. « Ton yoyo qui faisait de la lumière. Ta gameboy. Hé mais… y a encore des Francs ici. » Puis mes yeux se posèrent sur un carton. Je le descendais de l’étagère avant de l’ouvrir. Là se trouvaient de nombreuses photos, des cassettes vidéo et même quelques lettres. Mes yeux s’écarquillèrent. Un mot que j’avais écrit à Sasha en cours, quand nous n’étions encore qu’adolescents. Un mot dans lequel je lui avais demandé si elle voulait qu’on sorte ensemble le lendemain soir parce qu’une fête foraine s’était installé à Landerneau. Et je voulais être le premier à l’inviter, avant que le ‘‘beau gosse’’ de la classe ne le fasse parce qu’il était très intéressé par elle aussi. Une autre lettre où je lui faisais une déclaration d’amour. Je ne pus m’empêcher de rire. « On était encore romantique à l’époque. Peut-être même un peu trop pour le coup. » J’attrapais une grande photo dans mes mains. « Tiens regarde, une vieille photo de classe. Je suis ici. Et ta mère est juste là. Toi, tu te trouves juste en dessous. » Sourire en coin. En effet, au moment où la photo avait été prise, Sasha était déjà enceinte de sept mois.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Flashforward •• Deux Salaun, c'était déjà l'horreur... mais toute une tribu, c'est l'Apocalypse. Dim 29 Juil - 21:11 | |
|
"Vu son poids, je doute que Papy Salaun puisse profiter d'un matelas qui puisse le supporter." Quand on aime, on ne compte pas. C'est donc avec le sourire aux lèvres que les deux hommes montèrent jusqu'au grenier, un endroit vraiment très peu rassurant pour l'arachnophobe aggravé qu'était Kilian. Il n'avait jamais été le genre d'enfant à se fourrer dans les coins sombres comparables à un endroit aussi miteux car il avait toujours la hantise de se trouver pris au piège par une araignée qui, tapie dans l'ombre, tisserait sa toile autour de lui pour le dévorer à petit feu. Fantaisiste ? Un peu... Et qu'on ne lui parle pas des jeux vidéos, avec le fameux « c'est pas une vraie, c'est juste dans le jeu » : les concepteurs faisaient tout pour justement rendre les araignées encore plus effrayantes, et Kilian était excellent public, à ses dépens. Ses mains se firent moites et son regard réellement fuyant. Oui, il avait trente balais, mais mine de rien, il restait assez proche de son père au cas où un monstre arachnéen les attendent sournoisement. Le fait de s'occuper en se replongeant dans tous ces souvenirs soigneusement stockés l'aidait au moins à se détacher un tant soit peu de cet environnement. Son attention resta focalisée sur ce fameux coffre devant lequel il s'était assis en tailleur. "J'me souviens aussi que tu m'avais dit que Papy et Mamie les avaient retenu en otage... juste pour me voir les supplier de les relâcher quand je les ai eus au téléphone une semaine après." répondit-il en arquant un sourcil tout en observant son père. Crédule comme pas deux, Logan avait souvent su trouver les mots justes pour jouer sur la facilité avec laquelle Kilian arrivait à gober certaines choses à l'époque. Cela leur avait joué un très mauvais tour pendant des années, mais de cette époque, l'acteur en gardait un souvenir assez amusant. L'avantage de pouvoir prendre du recul avec les années, on savoure davantage ce genre de souvenirs.
Les Minikeums, les pogs, sa première Gameboy (même pas en couleur, c'est dire l'antiquité qui ferait marrer Aidan), tous ces objets attirèrent un sourire assez étrange sur le visage de Kilian qui demeurait bien silencieux. L'émotion, sans doute. En touchant ses objets, il se disait que vingt-cinq ans plus tôt, il n'aurait pas imaginé cette scène à cet endroit. La nostalgie de l'enfance fit surface, une époque où on se berce d'illusions, une époque où il suffit de se caler entre les bras de ses parents et se laisser vivre sans se soucier de quoique ce soit. La vie d'un adulte est stressante même si on peut l'agrémenter de bons moments, tandis que la vie d'un enfant est autrement plus tranquille, malgré ce que les principaux concernés diront. Il caressa une vieille toupie rayée parce qu'il l'avait faite tomber sur le gravier de la cour de cette maison deux décennies plus tôt, le regard un peu rêveur et perdu. "Dire que ma principale préoccupation à l'époque, c'était de savoir s'il y aurait assez de Nutella pour le petit-déj' le lendemain..." Il eut un léger rire puis se reprit en levant un index en direction de son paternel, sentant poindre une réplique ironique dont il avait le secret. "Et je t'interdis de dire que c'est encore aujourd'hui ma préoccupation principale." C'était totalement faux. Cette préoccupation n'arrivait désormais qu'en seconde position... Il se redressa et arqua un sourcil en regardant la fameuse photo. Oui, ça fait bizarre de regarder sa mère enceinte et se dire que sur la photo, on existait déjà. La grossesse au milieu d'un lycée... avec le recul, il se disait qu'il avait eu de la chance d'avoir des parents qui s'aimaient autant, autrement il n'aurait jamais vu le jour. "J'étais déjà vachement photogénique, à l'époque. Bien plus que le grand dadais à gauche de Mam... ah, c'est toi." se reprit-il avec un faux sourire d'excuse au coin de sa bouche. Il en profita pour piquer une autre lettre du carton sorti par son père et s'écarta un peu pour la lire à la lumière d'une petite fenêtre. "Alors... lettre de Sasha à Logan. Mmm... « Aucun garçon n'a réussi à me rendre aussi belle rien qu'en me regardant. Près de toi, je me sens épanouie... » Mouais, bla bla bla... « Tu fais de chaque moment entre tes bras une indescriptible passion qui me consume toujours davantage... » Ah, ça devient chaud... Oh... ah ouais, presque érotique, en prime... On en fera une lecture avant d'aller coucher la tribu, ce soir, ça leur donnera matière à rêver." ironisa Kilian en arquant un sourcil. Lire ses parents se parler d'amour, c'est assez perturbant quand on est jeune, mais quand on est installé comme pouvait l'être le Breton, on finit par trouver ça plutôt adorable. Bon, un peu niais sur les bords, mais qui ne l'a pas été à cet âge ? "Je m'aperçois que je suis le témoin de la précocité de ta vie sexuelle... et que le futur fiston sera le témoin de sa longévité. C'est... spécial." Certes, Logan avait eu un passage à vide mais il avait su se rattraper, si on peut parler de rattrapage pour ce genre de choses. Il mit une tape amicale dans l'épaule de son paternel en riant puis fronça les sourcils en voyant un petit livre au fond du carton. En le sortant pour l'ouvrir et lire la première page, Kilian fut surpris. "Oh... on dirait le journal intime de Maman... Elle en tenait un ?" demanda-t-il avec curiosité. |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Flashforward •• Deux Salaun, c'était déjà l'horreur... mais toute une tribu, c'est l'Apocalypse. | |
| |
| | | | Flashforward •• Deux Salaun, c'était déjà l'horreur... mais toute une tribu, c'est l'Apocalypse. | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |