Mais comment en étions rendu là. Les inséparables jumeaux Pedersen qui ne s’adressaient plus la parole. Notre nanny avait toujours dis que l’Amérique avait quelque chose de pourris à l’intérieur et qu’il était facile de se perdre si on ne s’accrochait pas à soi-même. Si elle voyait que cette pourriture avait attaqué la relation même avec mon frère elle aurait fait plus que des prières. Je savais que c’était en majorité ma faute. C’était moi qui avait été faible et qui m’était laisser bouffer dans une relation qui avait blessé mon frère plus que je ne le pensais, c’était moi qui m’était perdue dans les méandres de l’amour et c’était moi qui était venue en total tornade dans la vie rangée de mon frère ici. Je savais que ma relation avec Pacey n’avait pas aidé. Ni que je continuais à vivre une peine d’amour beaucoup trop grosse pour ce que c’était réellement. J’avais perdu tout de même le premier amour de ma vie. Et j’avais eu l’impression de perdre mon frère au bras d’une fille cent fois plus belle et magnifique que moi. Bien qu’il m’ait assuré que non, je savais que jamais je n’aurais la même exclusivité qu’avant. Et oui, je l’avais mal vécu, m’étant plongé encore plus dans un amour impossible pour essayer de fuir la peur qui me prenait de le perdre à jamais. Et finalement, j’avais tout foirée. Toutes mes peurs s’étaient concrétisées et maintenant Eirik refusait de m’adresser la parole. Je n’avais eu des nouvelles de lui que d’amis communs qui m’assuraient de sa santé ou le seuls sms que Payson m’avait envoyés pour me dire qu’il était en vie. Oui, la dernière année m’avait changée. Je ne pouvais lui en vouloir de ce blâme. Ce qui me blessait dans cette histoire, c’est qu’il croyait être d’un blanc immaculé sans tache à son dossier. Si j’avais changé. Lui aussi. Mais je savais que ce n’était pas quelque chose que je pouvais lui dire. Et je savais que quoi qui se passe, c’était à moi à piler sur mon orgueil pour réparer les pots cassés. J’étais prête à accepter toutes ses critiques sans brocher, à affirmer que j’avais bien été stupide et écervelée. Que je m’étais perdue et même un peu trop. Que j’avais été méchante de choisir l’amour et non lui. J’avais même été horrible dans ce cas-là. Mais il n’y avait qu’une chose que je n’allais pas me laisser faire; enlever Pacey de ma vie. Il ne l’aimait pas, ce n’était pas mon problème. J’avais beaucoup de difficulté à supporter sa miss parfaite qui me l’avait volé et à sa demande j’avais fait des efforts pour être gentille et devenir amie avec elle. Mais quand venait le temps de tourner la faveur de sens, ce n’était plus le même discourt. Et franchement, ça me faisait mal. Il aimait Payson et il était heureux avec elle, c’était tout ce que je voulais pour lui, même si pour cela j’allais devoir vivre de nouveau dans l’ombre d’une personne meilleure que moi. Je m’étais habituée avec Sullivan, alors pourquoi pas Payson? Si lui n’était pas capable de mettre ses idées préconçues sur Pacey je ne pouvais plus rien faire. J’étais totalement prête à faire un grand chemin pour le retrouver, mais j’étais persuadée de ne pas être la seule à avoir à marcher pour se retrouver.

Du moins, c’était à cette constations que je venais de terminer en sortant du bureau du psychologue. La fusillade avait eu cela de bon dans ma vie; j’avais compris combien ma vie était fragile et que j’étais en train de la gâcher. J’avais donc fait les démarche pour me retrouver; mon jumeau n’avait pas tort sur ce point depuis Mikael je n’étais plus moi-même. Parler à quelqu’un de mes problèmes avait cet effet magique de diminuer leurs importances. Ainsi j’avais pu finir par réussir à amasser assez de courage pour m’asseoir avec Pacey et à parler de nos sentiments. Nous revoilà ensemble et je ne pouvais être plus heureuse. Bien sûr, notre couple était loin d’être parfait. Très loin même. Mais je savais que cet homme était celui de ma vie et que plus tard j’allais accepter sa demande en mariage. J’avais réussi à poursuivre mes études et avait même eu le courage de me présenter à l’audition que mon copain m’avait trouvé afin de jouer dans un broadway. Ma vie commençait à retrouver un chemin plus saint. Du moins, la route devant moi devenait droite et j’avais l’impression de redevenir cette Viktoria pleine de vie qui aimait sortir, faire du théâtre et s’amuser avec ses amis. La différence était que maintenant, le côté volage était disparu pour essayer d’avoir une relation stable. Chose difficile, inhabituelle, mais selon moi beaucoup mieux. Entre coucher avec des inconnus chaque soir où le même homme, l’un était beaucoup plus saint. Quoi qu’il demandait beaucoup plus de travail. Enfin, là n’était pas le point. Il ne restait qu’une chose à régler pour pouvoir dire que je m’étais relevée des dernières épreuves et que je pouvais continuer à vivre normalement; Eirik. En sortant de chez le psychologue, j’avais l’impression que je devais faire quelque chose. Mais quoi? L’appeler et lui envoyer des emails n’avaient rien donné. Le premier pas devait être tout autre. Or je n’avais vraiment pas envie de débarquer chez Payson et faire une scène avec mon frère devant sa copine… une fois de plus. Je devais trouver un moyen élégant de lui dire qu’il me manquait tout en étant plus original que ce que j’avais fait. Et c’est en croisant une boutique sur le chemin de retour que j’eu l’idée du siècle.

J’ouvrais donc la porte de mon ancien appartement avec la clé que je n’avais toujours pas redonnée. Si je me souvenais bien, Callum travaillait ce jours-là et donc pas de possibilité de le croisé. Lui non plus ne répondait pas à mes textes. Mais il était team Eirik et je ne pouvais lui en vouloir. Il avait été l’ami de mon frère avant d’être le mien. J’étais certaine donc d’être seule ici, sachant que mon frère vivait chez Payson maintenant, revenant à l’appartement des sampis que quelques soirs par mois. Mais, alors que j’enlevais mes talons, des pas retentirent dans l’appartement. Relevant les yeux, mon cœur fit un bond et cessa de battre durant trop longtemps pour que je sois capable encore de respiré. De longues et pesantes secondes s’écoulèrent alors que j’établissais un contact visuel avec mon jumeau depuis trop longtemps. Je me mordis la lèvre lorsqu’il me dit salut. Dans tous mes plans jamais je n’avais prévu le voir ici. D’un geste totalement impulsif je coupai le peu de distance qui nous séparait pour aller me jeter dans son cou et lui faire le plus gros des câlins du monde. Tremblante, j’essayais de lui transmettre combien je l’aimais, combien il me manquait, combien j’étais désoler. Après quelques secondes que j’aurais voulu être éternel, je me détachai pour lancer un «Salut». Vraiment, c’était la chose la plus bête que je ne pouvais dire après pareil réaction. Je me mordis la lèvre, devant expliquer ma présence ici. «je venais chercher des trucs ici qu’il me manquait» Ce qui n’était pas tout a fait faux. Dans mon plans, j’avais prévu passer une dernière fois dans mon ancienne chambre pour y prendre les quelques trucs que je n’avais pas apporté dans mon déménagement. «Et euh.. je voulais te laisser ça sur ton lit» Je sortis de mon sac à main le plus gros paquet de bonbon mélanger que j’avais pu créer dans une bonbonnerie non loin d’ici. Ce qu’il ne savait pas, c’était la lettre que j’avais écrit dans lequel je m’excusais et je lui disais comment il me manquait. Je lui tendis donc alors le cadeau que j’avais prévu lui faire et lançai, en désespoir de cause un «Tu me manque Rik…» qui venait du cœur.

corbeille