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Un matin banal pour un papa génial [PV Thomas]

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MessageSujet: Un matin banal pour un papa génial [PV Thomas] Un matin banal pour un papa génial [PV Thomas] EmptyJeu 19 Aoû - 23:04

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« Seth, arrête de regarder la télé, tu vas être en retard. » Le bambin tourna la tête vers moi avec de grands yeux. « Mais... c'est la fin de Pokémon ! Encore cinq minutes s'teu plaît papa... » Un soupir s'échappa de mes lèvres. Il était toujours très difficile de faire en sorte que les enfants décroche leurs yeux de la télévision le matin. Ils préfèrent de loin regarder un dessin animé plutôt que de penser à aller à l'école. « Papa ? » Alors que je mettais les bols dans le lave-vaisselle, je tournais la tête vers Jade, qui elle, ne semblait pas avoir beaucoup le sourire. « Qu'est-ce qu'il y a mon cœur ? » Et j'eus à peine le temps de me redresser qu'elle fonça sur moi pour que je la prenne dans mes bras. Elle était triste ce qui m'inquiétait. « J'ai pas envie d'aller à l'école... je veux rester avec toi... » Un sourire se dessina sur mes lèvres. Je la serrais doucement contre moi avant de déposer un baiser sur sa joue. « Tu vas me revoir ce soir. J'ai prévu une grosse pizza pour ton frère et toi. » De là, un large sourire illumina son visage. Apparemment, les gosses ne résistent jamais à un dîner bien gras. Leur mère était un peu plus catégorique sur leur régime alimentaire. Donc, quand ils étaient avec moi, ils savaient qu'il y avait un peu plus de liberté à ce niveau là. « Allez, vas te préparer, ta maman ne va pas tarder à arriver pour vous emmener à l'école. » Je la redéposais et le regardais filer. « Seth... » Ce gamin m'exaspérait dans la mesure où il était exactement comme moi, que ce soit physiquement ou mentalement. Mon portrait craché à son âge. « Encore cinq minutes s'teu plaît. Sacha va taper la Team Rocket avec Pikachu ! » Je levais les yeux au plafond. Je leur enregistrais toujours les dessins animés sur cette chaîne pour qu'ils puissent les regarder le soir avant de s'endormir. « Tu regarderas ça ce soir. Allez ouste ! » Il soupira bruyamment et je l'observais dans les yeux avec sévérité. Cela lui suffit pour se calmer. « Ok chef... »

On sonna à ma porte. Ah ? Sarah venait d'arriver. Je posais un instant mes yeux sur ma montre. Ils étaient déjà en retard en fait. « Les enfants, dépêchez-vous ! » J'ouvrais à mon ex-femme et l'embrassais sur la joue avant de la faire entrer. Nous discutâmes quelques instants avant que nos deux bambins n'arrivent, enfin préparés, les cartables sur les épaules. Je me mettais à leur hauteur pour les embrasser et leur souhaiter une bonne journée. Finalement la porte se referma sur eux. J'adore mes gosses à un point inimaginable. J'avoue que deux jumeaux de huit ans ne sont pas toujours très faciles à gérer mais bon... non en fait, c'est très fatiguant. Heureusement qu'il y a l'amour, sinon, on serait tenté de les enfermer dans un placard pour les faire taire. M'étirant, je retournais dans la cuisine pour ranger le reste de la vaisselle sale. Il fallait que je parte. Quant à Maria, elle n'était toujours pas levée. La directrice adjointe de l'université de Berkeley faisait tranquillement la grasse matinée étant donné qu'elle pouvait commencer aujourd'hui un peu plus tard. Entrant discrètement dans la chambre, je prenais un instant place sur le lit, afin de gentiment la réveiller. Mon corps contre le sien, je la sentis bouger un peu. Mes lèvres passèrent dans son cou, sur son menton, sa mâchoire, la tirant ainsi des bras de Morphée. Les réveils en douceur, il n'y a que ça de vrai. Je profitais de mes dernières dix minutes de libre pour jouer le parfait petit ami, celui qui est câlin dés l'aube. Elle me demanda si je partais tout de suite. Malheureusement oui. Elle vint un instant se blottir dans mes bras et je me serais volontiers fait passé pour malade, uniquement pour flâner dans ce lit pendant des heures en sa compagnie.

Quinze minutes plus tard, je me retrouvais sur ma moto, une veste en cuir par dessus ma chemise blanche et ma cravate. Je n'avais qu'un pantalon de costume noir, pas très responsable dans la mesure où si je venais à me casser la figure avec l'engin, mes jambes ressembleraient à des pizzas tomates jambon. Il ne me fallut pas longtemps pour arriver jusqu'au parking de l'université de Berkeley. Comme d'habitude, je sentis quelques regards sur moi. J'avais d'ailleurs reçu pas mal de compliments pour ma moto rouge et noire. Retirant le casque, je passais ma main dans mes cheveux pour avoir une coiffure un minimum décente et descendais du véhicule à deux roues. Je m'accordais, comme à mon habitude, une petite cigarette matinale, avant de rentrer.
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MessageSujet: Re: Un matin banal pour un papa génial [PV Thomas] Un matin banal pour un papa génial [PV Thomas] EmptyVen 20 Aoû - 13:24


Ca y est ! Il s’était enfin jeté à l’eau ! Près de quatre années où le garçon resta enfermé chez ses parents, aujourd’hui il se décidait enfin à prendre sa vie en main. Objectifs : retrouver une vie sociale, le plus normale possible et poursuivre ses études. Avec ses 22 ans, Thomas savait qu’il serait l’un des étudiants les plus âgés de sa promotion. Peut être même l’aîné. Il allait côtoyer à longueur de journée des personnes qui le regarderaient différemment des autres. Il sera scruté de la tête aux pieds. Non ! De la tête aux roulettes de son fauteuil plus exactement. Erzak n’était pas comme les autres jeunes de son âge. Il ne l’était plus. Et il ne le sera plus jamais. Ce maudit accident lui avait détruit sa normalité pour toujours ! Avant il marchait, il courait, il sautait, il jouait… Il faisait des tas de choses qu’il ne sait plus faire à ce jour. Les gens ne se rendent pas compte la chance qu’ils ont. Ils savent se plaindre pour un oui ou pour un non. Oh ! Hier soir j’ai trop bu, maintenant j’ai mal à la tête ! Je me suis cassé un ongle ! Je me suis fait une petite entraille avec des ciseaux ! … Combien de fois le garçon avait pu entendre des plaintes comme celles là ? Aucune idée ! Cela était devenu tellement ridicule et banal à ses yeux que le garçon n’y faisait même plus attention. Bah quoi ? C’est vrai non ? Qu’est ce que Thomas pouvait dire lui ? Une fraction de seconde. Une erreur de manipulation. Un faux mouvement effectué par un sapeur pompier débutant. C’était cela qui était causé la rupture de sa moelle épinière. Ce n’était pas l’accident en lui-même. Si grave il avait être pu, la brève rencontre avec ce semi remorque, la route glissante et cette fin de course contre le mur, rien de tout cela ne lui avait volé l’usage de ses jambes. Certes ! Ces dernières furent dans un état pitoyable. Un bout de son fémur avait même traversé sa cuisse gauche. Mais normalement il aurait dû retrouver la marche. Seules les cicatrices présentes à vie aurait dû être les témoins de ce douloureux drame. Jamais il n’aurait dû avoir d’autres séquelles sur son physique. Il y avait de quoi avoir la rage au ventre non ? Thomas ne pouvait pas. Il n’arrivait pas à faire le deuil du bas de son corps. Lui qui ne savait même plus se mettre debout, même avec l’aide de béquilles, sans s’écraser comme une grosse merde au sol, il n’en voulait pourtant pas à ce sapeur pompier. Ce n’était pas la faute de ce garçon si l’accident avait eu lieu. C’était bel et bien de la faute à Erzak ! Oui ! A lui seul et à personne d’autre ! C’était lui qui conduisait la voiture ce soir là. C’était lui qui n’avait pas vu ce maudit stop. Alcool et satanée pluie torrentielle qui lui diminuèrent la visibilité. Sans parler de ses phrases, l’un mal réglé et l’autre cassé…

Comme à son habitude, Thom se réveilla de bonne heure. Il allait attendu sagement dans le fond de son lit qu’Elena, la sublime Elena, arrive et l’aide à se préparer. De toute façon le garçon ne pouvait pas aller bien loin sans une tiers personne à ses côtés. Il ne savait pas se déplacer de son lit et à sa chaise tout seul. Le garçon avait déjà tenté bon nombre de fois mais il se retrouvait toujours au sol. Jusqu’à présent, il n’avait encore jamais réussi cet exploit. Vive les joies du handicap !

Thomas sortait de chez les Thêtas. Il avait son sac de cours sur les genoux et roulait en direction du bâtiment principal. Swen n’était pas avec lui. Il n’avait pas encore vu son meilleur ami de la journée. L’autre s’était sans doute remis avec son petit ami. Quand David était dans les parages, Thomas ne comptait plus. Cela avait toujours été ainsi depuis que Turner connaissait son compagnon. Entre eux, leur histoire d’amour était bien compliquée. David aimait Swen plus que de dérision alors que l’autre pensait toujours à Chris Loyenz. Enfin vous voyiez le genre. Il n’y avait que des clashs et des je t’aime moi non plus. En voyant cela, Thomas était bien content d’être célibataire. N’ayant jamais eu de petites amies, il se sentait bien seul mais au moins il avait la paix.

Thomas roulait en faisant bien attention aux véhicules. Le garçon n’avait pas envie de se faire envolé dès ses premiers jours à Berkeley. Après plusieurs instants, l’étudiant arriva sur un parking. C’était fou le nombre de voitures dessus. A croire que les étudiants avaient l’essence gratuite et qu’ils se devaient de prendre leur titine pour se rendre en cours… A peine à quelques dizaines de mètres de leur confrérie respective… Soit ! Au loin, le Thêta vit un homme en moto. Il se gara quand P’tit Thom’ se rapprocha de lui. L’étudiant était tel un enfant devant un sapin de noël. Il scrutait l’engin avec admiration.

Thomas: “ – Elle est jolie… Elle est à vous cette moto ? ” il se tut quelques secondes et reprit. “ –Ofet, bonjour Monsieur ! Je m’appelle Thomas et je suis un nouvel étudiant ici à Berkeley. Et vous êtes ?”
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MessageSujet: Re: Un matin banal pour un papa génial [PV Thomas] Un matin banal pour un papa génial [PV Thomas] EmptyLun 23 Aoû - 11:46

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La cigarette se consumait entre mes doigts lentement, alors que je la portais jusqu'à mes lèvres pour tirer dessus. Geste machinal, je donnais un coup agile avec le bout de mon pouce, contre le filtre orange, éjectant ainsi la cendre sur le sol du parking. J'étais parti dans mes pensées, me demandant si finalement, Maria, ma compagne et directrice adjointe de l'université, allait pouvoir venir avec moi à l'échange entre Berkeley et la Sorbonne. En effet, nous avions prévu tout deux d'y aller, même bien avant de nous mettre ensemble. Malheureusement, depuis que Carl Hambrush, le doyen de l'établissement avait appris notre liaison, il avait formellement obligé la brunette a rester ici, comme pour éviter que cet échange scolaire se révèle être en fait un voyage en amoureux à Paris. N'importe quoi. Cette nouvelle m'avait énervé. J'allais déjà devoir faire face à quatre mois loin de mes enfants. On me retirait aussi une autre personne chère à mes yeux. Au final, j'hésitais vraiment à partir. Je n'avais aucun intérêt à aller à Paris, si c'était pour me morfondre dans mon coin parce que toutes les personnes que j'aime sont à San Fransisco, soit, à l'autre bout du monde et qu'ils me manqueront bien trop. Quel crétin ce directeur. Je n'ai jamais pu le voir, ne serait-ce qu'en peinture. Mais depuis qu'il avait planté un couteau dans le dos de sa collègue, il m'inspirait encore moins confiance. Si j'avais pu, je lui aurais volontiers mis un violent coup de poing en pleine figure à ce puceau de treize ans...

« Elle est jolie... Elle est à vous cette moto ? » Je tournais un court instant la tête vers la personne qui venait de m'adresser la parole. Ainsi, mes yeux bleus azur se posèrent sur un jeune homme en fauteuil roulant. Mh ? Je ne l'avais encore jamais vu dans les couloirs de l'université de Berkeley. Sinon, je pense que je m'en serais souvenu. Non pas que son état me fasse pitié, mais il faut avouer, un gamin en fauteuil roulant, ça a tendance à attirer davantage l'attention. Néanmoins je n'émettais aucun jugement. Ça ne fait pas de lui quelqu'un de différent au niveau du caractère ou bien de la personnalité. Il semblait être comme un gosse la veille de Noël, tout sourire devant ma moto, ce qui m'amusa. J'étais sur le point de lui répondre mais il reprit la parole avant même que j'en ai le temps. « Au fait, bonjour Monsieur ! Je m’appelle Thomas et je suis un nouvel étudiant ici à Berkeley. Et vous êtes ? » Il ne semblait pas timide, ce qui était un bon point. J'aimais sa façon de parler. Sa voix aussi en fait. Donc il était bel et bien un nouvel étudiant ici, à l'université. Je comprenais donc davantage pourquoi je ne l'avais pas encore vu dans les couloirs. D'ailleurs, je ne pouvais m'empêcher de me demander comment il pouvait bien se débrouiller au sein de l'établissement. En effet, il y avait pas mal d'escaliers et les ascenseurs sont peu nombreux et souvent hors service ici.

« Heureux de faire votre connaissance Thomas. Je suis le professeur O'Malley. J'enseigne l'Histoire ici. », me présentais-je, alors que je lui tendais gentiment la main, de façon chaleureuse, afin de la lui serrer et que nous nous présentions dans les normes. Je suis assez proche des étudiants, je dois l'avouer. Proche, mais pas trop non plus. Je vais jusqu'à prendre un verre parfois avec quelques élèves dans un bar, en soirée, mais je tiens à ce qu'ils savent que je suis tout de même leur professeur et pas un simple ami. Ainsi, lorsqu'ils commencent à faire les malins en cours en pensant qu'ils n'auront pas de problèmes parce que je les adore trop, ils se trompent. Je peux user de mon pouvoir d'enseignant. Mais effectivement, tous mes étudiants font partis de ma vie et j'en apprécie tellement que je pourrais les considérer comme mes petits protégés. Je n'hésite pas à me battre auprès de l'administration lorsque je trouve que certaines de leurs conditions ne sont pas assez bonnes. Nous sommes là pour les former, et j'imagine que ce n'est pas en agissant comme des robots ou des machines à corriger devant eux qu'ils seront à l'aise. Ils sont adultes, considérons les comme tels.

« Moto Suzuki Bandit 650. Vous êtes un connaisseur de motos ? », lui demandais-je avec un beau sourire en coin. Après tout, il avait beau être dans un fauteuil roulant, ce n'est pas pour ça qu'il ne peut pas apprécier les véhicules à deux roues comme celui-ci.
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MessageSujet: Re: Un matin banal pour un papa génial [PV Thomas] Un matin banal pour un papa génial [PV Thomas] EmptyDim 12 Sep - 7:54


L’homme à la moto était donc un professeur de l’établissement. Le sourire de l’étudiant s’élargit à cette annonce. Monsieur O’Malley fut le premier enseignant que Thomas rencontrait officiellement depuis son arrivée à Berkeley. C’était drôle ici tout de même. L’ensemble du corps éducatif était donc composé de toute personne tellement jeune qu’on pourrait limite les confondre avec d’autres élèves ? Ou alors Thomas était il tombé sur les deux uniques exceptions à la règle ? Avant l’homme à la moto, le garçon avait eu rendez vous avec le directeur du campus, il y a de cela quelques jours à peine. Monsieur Carl Hamburg. En le voyant, Thomas resta un instant interdit. Le doyen semblait si… Les mots ne sortaient pas pour le décrire. En repensant à cet entretien, le Thêta s’était cru dans une émission de caméra cachée où l’on fait des blagues aux gens. D’ailleurs l’étudiant avait eu souvenir de scruter chaque recoin du bureau du doyen afin de trouver un petit point lumineux, signe que l’on les filmait. Mais rien ! Il n’y avait aucun signe douteux d’une arnaque. Au niveau de l’âge morphologique, Thomas n’aurait pas donné plus de vingt-cinq, voire trente ans maximum à Carl. Même réflexion pour le professeur à la moto.

Thomas : " – Enchanté de vous connaitre Professeur O’Malley. Est-ce que tu enseignais aussi l’histoire de l’art ? Je suis étudiant en arts appliqués et j’ai cette option obligatoire dans mon cursus. Si vous n’êtes pas le professeur qui enseigne cette matière, ce n’est pas grave. J’aurai au moins tenté le coup. “

Thomas souriait à l’homme. Puis le garçon se concentra à nouveau sur le véhicule. L’étudiant ferma brièvement les yeux en s’imaginant conduire l’engin, l’air qui caressait son visage comme un vent d’automne berçant la feuille morte de l’arbre vers le sol. La tombée de cette dernière fit revenir le Natural à la dure réalité. Rouvrant les paupières, la vérité cracha sur la figure de Thomas. Dure et douloureuse soit elle. Ce que le jeune homme tenait en mains n’était pas le bidon de la moto. Ni même celui d’un simple vélo. Non c’était seulement les roues de son fauteuil. Le jeune handicapé eut une expression grave soudainement sur le visage. Serrant le poing, la colère l’envahit puis disparut aussitôt. Ce rêve, celui de conduire une moto, était parmi des milliers que le jeune Erzak ne pourrait jamais accomplir. Tous souhaits les plus chers n’étaient qu’utopie devenue imaginaire. Et dire qu’il y a un peu plus de quatre ans, Thomas aurait pu encore vivre ce qu’il n’avait jamais vécu. Maudit accident ! Ce n’était la place ni à Stephen, ni à Jovani d’y avoir laissé leurs âmes dans ce drame. L’étudiant regrettait de ne pas y être resté. D’autant plus qu’il était le seul fautif de ce qu’il s’était passé ce soir là…

Thomas : " – Mis à part les Harley Davidson, je n’y connais rien en matière de moto vous savez Monsieur. Et encore c’est beaucoup dire… “

L’homme vouvoyait l’élève. Cela faisait réellement bizarre dans la tête de Thomas. Il n’était pas habitué à cela. Certes il avait déjà vingt-deux ans qui pouvait paraitre beaucoup pour un premier année mais bon…

Thomas : " –Vous pouvez me tutoyer Monsieur si vous le voulez. Cela ne me dérange pas, bien au contraire… “
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MessageSujet: Re: Un matin banal pour un papa génial [PV Thomas] Un matin banal pour un papa génial [PV Thomas] EmptyDim 12 Sep - 18:42

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Je sais très bien que je ne faisais pas vraiment mon âge. On me disait souvent que je faisais plus jeune. Et encore, je portais les cheveux mi-longs, ce qui me vieillissait. Je ne les avais pas courts, même si je pensais de plus en plus à les couper, pour changer un peu. Là, je ferais encore bien plus jeune. J'abandonnais l'idée de me raser la barbe, sinon, j'allais ressembler à un môme de douze ans. Même mon fils arrivera bientôt à faire plus vieux que moi. Je ne vous cache pas que c'est énervant qu'on vous prenne pour un jeune alors que ce n'est pas le cas. Quand on me voit avec mes deux gamins de huit ans, on faisait parfois les gros yeux, en se demandant à quel âge j'avais bien pu les avoir. Et bien à vingt-huit ans, tout simplement. Heureusement, le fait que je fasse plus jeune que mon âge ne m'a jamais porté préjudice dans la mesure où j'ai toujours su garder mon autorité face à mes élèves, au lycée, comme à l'université. Disons que ma grande gueule compense beaucoup. Mes étudiants savent très bien que si on commence à me chercher, je peux devenir très impressionnant si je viens à élever la voix. C'est ma façon de ne pas me faire écraser par les autres, une façon ne m'imposer, étant donné que physiquement, malgré une grande taille et une musculature non négligeable, j'ai un visage enfantin que l'on qualifie parfois d'angélique. Comme jouer le tyran comme ça ? Et bien on ouvre sa grande gueule d'O'Malley.

« Enchanté de vous connaitre Professeur O’Malley. Est-ce que vous enseignez aussi l’histoire de l’art ? Je suis étudiant en arts appliqués et j’ai cette option obligatoire dans mon cursus. Si vous n’êtes pas le professeur qui enseigne cette matière, ce n’est pas grave. J’aurai au moins tenté le coup. » Je lui adresse un sourire amusé face à ce petit monologue. Je sens que lui, il est difficile de l'arrêter lorsqu'il commence à exprimer son point de vue sur tel ou tel sujet. Tant mieux, j'aime ce genre de personnes. Je porte de nouveau ma cigarette jusqu'à mes lèvres et tire dessus. Bon Dieu ça fait du bien. Mais il faut vraiment que j'arrête. Mes yeux bleus restent posés sur le jeune homme. « Oui, j'enseigne aussi l'histoire de l'art. Je suis également archéologue, je suis spécialisé dans le patrimoine, donc la culture, l'art et tout ce qui s'en suit. » Nouveau sourire. Mes étudiants aimaient bien me taquiner en disant que j'étais un Indiana Jones irlandais, à enseigner dans un amphithéâtre bondé un jour, et à me munir d'un Stetson et d'un fouet un autre, afin de découvrir des trésors historiques, combattants mille et un truands. Ça m'a toujours amusé. Finalement, c'est devenu une habitude, je rentre dans leur jeu et me suis même amusé un jour à entrer dans l'amphithéâtre habillé comme Indiana Jones pour leur faire cours. Le chapeau de Cow Boy, la chemise claire avec les premiers boutons d'ouverts, le pantalon couleur terre, assorti aux chaussures et surtout, la barbe de trois jours et le sac en bandoulière foncé. Oh oui, je les ai fait rire ce jour là. Je pars dans le principe qu'il faut savoir s'amuser dans la vie, sans porter préjudice aux autres personnes. Ceci était une petite blague inoffensive et très agréable.

« Mis à part les Harley Davidson, je n’y connais rien en matière de moto vous savez Monsieur. Et encore c’est beaucoup dire… » Suivi d'un « Vous pouvez me tutoyer Monsieur si vous le voulez. Cela ne me dérange pas, bien au contraire… », ce qui m'amusa encore une fois. Oh, j'étais connu pour vouvoyer mes élèves, quels qu'ils soient. C'était une habitude et pourtant, cela ne signifiait pas pour moi que j'installais une limite, une distance à respecter, bien au contraire. C'était ma façon de leur montrer que je les considérais comme des adultes responsables. Certains pensent que vouvoyer est désobligeant, encore faut il en connaître la raison exacte. « Je pourrais en effet. Mais si je commence à vous tutoyer, j'oublierais de le faire par la suite. Une habitude vous comprenez ? » Nouveau sourire.

Je voyais bien qu'il était clairement en train de regarder avec envie la moto. J'eus un petit pincement en cœur dans la mesure où il ne pouvait pas en conduire une et savoir la sensation que cela produisait d'être sur un tel engin. Enfin, peut-être l'avait-il su avant ? Finalement, sans vraiment mesurer les conséquences et les risques de ces paroles, je lui lançais : « Je vous laisserais monter derrière moi un jour, pour un petit tour en moto. Ça vous intéresserait ? »
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MessageSujet: Re: Un matin banal pour un papa génial [PV Thomas] Un matin banal pour un papa génial [PV Thomas] EmptyMar 19 Oct - 23:22



Le jeune étudiant écoutait attentivement les paroles de l’enseignant. Il l’observait discrètement de la tête aux pieds et des pieds à la tête. Cet homme avait un certain style. Il était évident que ce dernier avait reçu une bonne éducation. Tout dans sa façon d’être, son gestuel, sa manière de s’exprimer laissait croire que le professeur O’Malley disposait un grand respect pour autrui. Thomas ne s’était pas trompé quand l’homme lui répondit sur le tutoiement. L’étudiant baissa brièvement la tête, gêné de lui avoir proposé cela.

Thomas : " – Excusez moi M’sieur, je comprends tout à fait. C’était une remarque stupide de ma part. Veillez ne pas en prendre compte… “

Les joues du Thêta se colorèrent légèrement. Le garçon ne savait plus trop quoi dire. Limite, le Natural s’apprêtait à s’éclipser sans plus dire un mot pour laisser son interlocuteur tranquille quand ce dernier lui fit une proposition quelque peu étonnante. Le jeune Erzak leva les yeux vers le motard. L’air interrogateur, il resta un instant interdit avant de secouer brièvement la tête. Thomas fixa à nouveau la moto. Monter sur ce genre d’engin était devenu un rêve inassouvi, un songe irréalisable. Le professeur ne semblait pas se rendre compte de ce qu’il venait de dire, de l’importance de ses propos. Seulement, si seulement Thomas aurait été un garçon « normal », il aurait immédiatement accepté. Hors ici, ce n’était pas le cas. Il n’avait plus l’usage de ses membres inférieurs. Horriblement frustré et meurtri de l’intérieur, le garçon venait se résigner à rayer un nombre de choses incalculables dans sa vie. Faire de la moto faisait bien évidemment partie de sa longue et interminable liste de fantasmes. Oui ! Toutes ces choses qui lui étaient devenues interdites, inaccessibles, le jeune Erzak n’avait plus que ses songes pour les réaliser. Le rêve, c’était tout ce qu’il lui restait. L’unique distraction qu’on ne pourrait jamais lui retirer. Si injustement soit il, Thomas doit payer à vie cette erreur qu’il avait commise. Celle qui tua deux de ses camarades et qui blessa son meilleur ami. Swen ne lui en avait pas voulu. Mais les gens l’avaient rejeté. Bref ! Physiquement P’tit Thom’ est privé à vie de ses jambes. Il ne peut plus courir ni marcher, sauter… Alors monter sur une moto lui semblait tout simplement impossible.

Thomas : " – Oh c’est gentil de votre part mais je ne peux accepter une telle offre alléchante. Je n’ai malheureusement plus les capacités physiques pour de toute manière. Et je ne voudrais pas non plus vous importuner plus longtemps… “

Le garçon était amèrement triste. Depuis son handicap, il s’interdisait énormément de nouvelles aventures. Thomas s’empêchait de vivre sa vie à pleine dent. Il se punissait lui-même pour ses deux défunts amis. Eux n’étaient plus de ce monde de sa faute, alors pourquoi lui il aurait le droit de profiter des bonnes choses de la vie ? L’étudiant s’éloigna tout doucement du professeur. Abasourdi qu’on lui offre une telle chance qu’il venait lui-même de rejeter, Thomas en avait limite les larmes à l’œil…
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