17h30, l'heure de baie à la piscine de Luniversité. Attention, cela ne signifiait pas 3 ou 4 étudiants en train de se détendre au bord de l'eau... Mais une quarantaine à papoter autours de leur serviette, boisson à la main. Arsène n'aimait pas le sport en règle général, pourtant, le seul qu'il pratiquait se trouvait sous vos yeux : de l'eau oui, vous avez reconnu (Bravo +ZBAF+). Le jeune homme se trouvait assis sur l'un des plongeoirs et reprenait son souffle, dégusté par les 10 longueurs qu'il venait de nager sans pause ni la moindre indulgence, le corps encore dégoulinant et les lunettes relevée sur le front. La natation c'était... Plus que de la course, mieux que la musculation et bien plus difficile que la corde à sauter! Mais cela restait surtout pour le Parisien un moyen d'évacuer ses passions, celles qui le dévoraient parfois soufflées par son fort carractère qui ne voulait décidément pas se résorber. En ce moment il s'énervait pour un rien, il criait sur des gens sans même savoir pourquoi et se sentait poussé par des maux de tête effroyables. Impossible de continuer en un pareil état surtout si l'on compte le fait que ses résultats étaient en chute libre, allez en connaître la raison... Non rien n'allait et Arsène n'avait aucune envie de retourner à sa confrérie ni même de parler à qui que ce soit. Ainsi il s'était empressé d'empoigner son sac et sa serviette, de se changer et enfin de rejoindre l'eau claire dans laquelle il se sentit déjà plus en accord avec son élément. Et là maintenant? Il s'apprêtait tout bonnement à plonger à nouveau, replaçant ses lunettes de plongées comme il faut et retenant sa respiration lorsqu'une main se plaqua violemment sur son dos le faisant lamentablement choir en un "PLASH" sans doute douloureux. Sonné le garçon ne releva pas ce geste et se contenta de sortir la tête de l'eau afin de démasquer le petit rigolo qui... Oh! Monsieur Kingflord, son professeur de philosophie préféré *sarcasme*

"Von Gergiovden, j'ose éspérer que vous n'avez pas oublié votre heure de retenue à 17h45 préçise... Ais-je raison?" Lui dit alors le vieil homme à la prestance encore gentillâtre mais trop bêcheur pour plaire à l'étudiant qui se contenta de soulever son regard de ses yeux rougies par le chlore en grimaçant légèrement.

"Cela va de soit monsieur..." Répondit-il en s'aidant de l'échelle pour rejoindre le bord.

Sans même ajouter quoi que ce soit, il dépassa son interlocuteur pour attraper son sac et rejoindre les vestiaires. Là il prit à peine le temps de se doucher, se rhabilla à la hâte et ne passa même pas sous le sèche cheveux histoire de ne pas sentir des goutelettes parcourir son dos. Qu'importe, au pas de course il rejoignit très vite le bâtiment principal de l'Université où il rumina le pourquoi, lui, Arsène Von Gergiovden, garçon mâture, devait se pastiller une fichue heure de colle! C'était lors de son cours de dessin... Concentré sur son travail une remplaçante devait - comme son nom l'indique - remplaçer le professeur absent ; jusque là rien d'anormal... le seul problème est que cette pouffe n'aimait pas du tout le style du jeune homme et ne se privait pas de le lui faire remarquer en ne cessant des petites réprimandes et commentaires désobligeants qui finirent par agacer prodigieusement notre artiste. C'est lorsqu'elle lui demanda de recommencer pour la 4ème fois un travail sur lequel il bossait depuis des semaines qu'il finit par l'envoyer balader. "Plus de rouge! Pourquoi ne mets-tu pas de couleurs chaudes?! Pas du orange j'ai dis du rouuuuuuuge!" Oh mais qu'elle se la ferme! "En voilà du rouge!" avait donc répliqué Arsène en renversant son pot de peinture sur la tête avant de prendre congé définitivement de ce cours jusqu'à ce que l'autre revienne! Bref... Cela avait beau avoir fait beaucoup rire ses camarades à côté, il ne s'en tirait pas indemne la preuve...

Pénétrant la fameuse salle de colle, le Franco-russe tenta de ne pas faire attention aux regards que les quelques élèves déjà présents lui portaient mais ne manqua pas de remarquer qu'il s'agissait des éléments les plus péroxydés de cette école. mais que faisait-il ici franchement? Au milieu de ces têtes de crabe?! Il n'était pas comme eux... Lui avait simplement dérapé, rien de grave... n'est-ce pas? Toujours est-il qu'il s'assit à la place la plus reculée, vous savez, la petite table au fond, à côté de la fenêtre et à l'ombre... Le soleil se couchait déjà n'ajoutant rien au moral du petit prince qui était bien bas... Il faut le dire. Accoudé sur son bureau qui arborait par ailleurs de multiples gravures style "Je t'aime Marine." "J+B=LOVE" "Suce-moi Gabrielle" "PD" "Si tu t'emmerdes mets une croix" et j'en passe... Bon... une heure à passer sans rien faire. Trop bien! Et dire qu'une minute ne s'était même pas écoulée! Arsène laissa échapper un léger soupire qui se perdit dans ses cheveux bruns mouillés cachant son visage blanc comme neige.

« Comment on se retrouve... Arsène. »

Que? Oh my God... Cette voix ne lui était absolument pas inconnue, au contraire! Mais... Peut-on savoir ce que cette fouteuse de merde faisait là en même temps que lui? Roxanne Dickens, jolie fille, même... Très jolie fille. Une belle crinière de lionne s'accordant parfaitement à son carractère en fusion, un corp mince et élancé mais aussi musclé et non pas dur comme l'os, un sourire à se damner et des yeux de biche. Oui bon, et alors? ça c'était ce que pouvaient lui rapporter ses amis lorsqu'elle avait le malheur de passer devant eux pour rejoindre sa classe. Ils étaient tous en extase devant elle à baver comme des chiens. il n'y en avait qu'un qui savait rester digne, et c'était lui. Non pas qu'il ne la trouvait pas particulièrement affriolante, mais il n'avait jamais - qu'importe son âge - céder devant le physique d'une femme premièrement, deuxièmement il n'avait pas assez confiance en lui pour ne serai-ce que penser aborder un pareil caon, et pour finir, il sortait déjà avec une demoiselle qui n'était autre que Cameron taylor. Bon... Mais voilà, chaque fois c'était la même chose : "Non mais vous avez vu la bête?" "La vache, excitante!" "J'en ferais bien mon 4 heures si vous voulez tout savoir les mecs!". Il fut un temps où les deux jeunes gens furent amis, et même assez proches. Mais la donzelle l'avait un jour expédié aux oubliettes le jour où elle était tombée "amoureuse" d'un mec qui s'appelait... Euh... Aucune importance. Arsène ne lui en avait pas voulu pour la simple et bonne raison qu'il avait toujours été trop indulgent et gentil avec tout le monde. Cela dit, on à tendance à avancer que c'est une bonne façon de se faire des copains, c'est aussi le meilleur moyen de se faire persécuter, surtout entre 12 et 15 ans, croyez-moi! Le jeune Franco-Russe s'était souvent retrouvé moqué voire persécuté par ses camarades par ce simple fait, cependant, il était resté quelqu'un d'agréable, de doux et surtout de très candide. Jamais il n'aurait imaginé qu'elle fut un jour "éprise" de lui. Ah... Arsène, l'archétype même du séduisant garçon qui n'a absolument pas conscience de sa beauté. Passons...

Il la regarda quelques secondes avant de réagir par un clignement de paupière puis de reposer sa tête sur sa main elle-même soutenue par son coude posé sur la table. Là il afficha un léger sourire et répondit de son ténor agréable et chaud :

"Roxanne, comme quoi, les grands esprits se rencontrent (xD). C'est drôle mais ça ne m'étonne pas du tout de te voir ici... En salle de colle."

En vérité il l'aimait bien cette jeune femme, il la trouvait charmante, plutôt positive, souriante et pleine de vie. Tout ce qui - selon lui - rendait une personne attractive. Il appreciait tout particulièrement les gens simples qui ne se compliquent pas la vie et qui ne se font pas remarquer... Quoi que sa vie était un méli-mélo bordelique comme c'n'est pas permis mais pas grave, il s'en sortait quand même. Se servant de son autre main il lui intima d'un pliement de doigt de rapprocher silencieusement sa table vers la sienne afin qu'ils puisse parler sans se faire remarquer. Après tout, ils étaient là pour une heure n'est-ce pas? Autant en profiter. Se redressant lagèrement il murmura à nouveau en sa dirrection :

"Toujours aussi impulsive à ce que je vois, je ne veux même pas savoir ce que tu as fais pour en venir ici... Mais dis-moi alors, du nouveau? La liste de tes conquêtes masculines s'est agrandie je suppose... Tu ne changeras jamais."

Oui oui, notre petit prince avait eut vent depuis quelques années déjà de la façon dont sa camarade consumait les hommes. Elle les croquait pour ensuite les jeter aux ordures... C'est qu'il en avait vu s'émouvoir plus d'un à son passage... certains même avaient prit pour habitude de la surnommer "black hole" parce qu'on ne savait jamais ce qu'elle avait derrière la tête ni même qu'elle serait sa prochaine victime. Quoi que le jeune homme trouvait que la gente masculine jusque là n'avait pas fait trop d'efforts pour lui résister... Il planta son regard bleuté dans le sien et reprit :

"Tu n'aurais pas... Une idée pour passer le temps autre qu'un pendu? J'peux pas passer 50 minutes à me rouler les pouces dans cette salle. Et puis les gothiques au bout nous regardent depuis tout à l'heure... Tout ça pour avoir renversé un peu de peinture rouge!"

"Von Gergiovden SILENCE!" Avait crié la voix du gardien de basse-court à l'entrée de la classe.

Le visé inspira alors une grande bouffée d'air tout en s'adossant à son siège.

« Et moi ça
m'étonne de voir un petit bonhomme comme toi en salle de colle... Tu
m'avais l'air d'un ange pourtant, peut être me cacherais-tu une double
face moins avantageuse ? »

Que pouvait-il lui répondre? A part un hochement de tête qui voulait tout dire... Oh non Arsène n'était pas un ange, par contre il en avait tout l'air. C'était aussi ce côté si candide, si gentil qui aguichait bien malgré lui les femmes qui lui tournaient autours... Mais pas Roxanne. Elle était une bête de sexe, ces filles qui baisent comme elles dorment... Ces filles qui fascinent les hommes et les effraient en même temps. Qu'elle était jolie, et intelligente qui plus est, ça le jeune homme le savait pour l'avoir un moment cotoyée. Notre petit prince avait dût essuyer la bêtises de beaucoup de ses camarades lorsqu'il était au collège, à croire que cela lui avait laissé des marques. Il s'était imprégné de leurs rires bêtes et de leurs coups jusqu'à la moelle et avait grandit avec. Au fond, il cachait un petit diable qui - comme l'épisode avec son professeur de peinture le montrait - n'attendait qu'une petite pression de trop pour sortir et alors, gard à celui ou celle qui s'amuserait à lui faire du tord. Il était lunatique, un moment il pouvait chanter des chansons à la Disney puis se mettre à travailler de la philosophie ou encore rire aux éclats... Toujours est-il que les instants où sa colère contrastait étaient rares, voire quasi-inéxistents. De plus, il était trop gentil dans l'âme pour que cela ne dure très longtemps et faisait toujours en sorte de ne se brouiller avec personne. Il acceptait, tout simplement, les bêtises des autres tout en en prenant note afin de ne pas les reproduire. c'était peut être pour cette raison que, inconsciemment, il ne bavait pas devant sa belle tentatrice à l'inverse de bien des étudiants dans cette école. Ses aptitudes à rester froid devant une pareille beauté en fascinaient plus d'un, quoi qu'il restait imperturbable face à bon nombre de tentation. Seul son corps le trahissait par exemple, lorsque sa petite amie commençait à vouloir l'exciter de par ses baisers ou ses caresses, elle était certaine de parvenir à son but.

« Tu as peur de
savoir ce que j'ai fais pour me retrouver ici hein ? Ben c'est simple,
j'ai juste répondu au vieux chnoc qui me sert de professeur de
mathématiques. Oh que c'est flatteur, tu t'intéresse à ma liste de
conquêtes... et bien oui elle c'est agrandie et je constate que...Tu n'en fais toujours pas partie. »
Entre temps la donzelle s'était arrêtée comme pour se perdre dans le regard du séduisant étudiant qui l'écoutait pourtant toujours d'une oreille attentive et amusée. Elle sembla hypnotisée l'espace d'un instant mais se reprit bien vite en affichant même un sourire des plus captieux et ravissant. Arsène l'a contempla à son tour en fermant de moitiée ses paupières au longs cils noirs puis la toisa avec malice. Ah oui? Alors elle avait répondu à un professeur? Voilà qui n'était pas si différent du pourquoi lui aussi se retrouvait assit au fond de cette salle grotesque et empestant la transpiration. Ce n'est qu'en une seconde partie qu'il s'interessa à sa fameuse "liste de conquêtes" et qu'il prit le temps d'analyser ses paroles. Mais pourquoi était-elle une telle gaspilleuse d'homme? Et surtout, pourquoi ne laissait-elle aucun sentiment traverser sa poitrine? N'en était-elle donc pas capable? C'était... Impossible. Aucun être humain n'est habilité à se protéger d'un sentiment tel que l'amour... ça devait lui tomber dessus à un moment ou à un autre. Qu'importe, cela ne le regardait pas tellement... Si?

"Et je ne risque pas de voir mon nom gravé sur cette liste avant longtemps milady..." Lui retorqua-t-il en esquissant un sourire en coin malicieux, ses prunelles dévoilant une étincelle de finauderie.

« Bien sûr... au
lieu de te rouler les doigts, tu pourrais pas plutôt me rouler des
pelles ? Et puis si tu m'embrasse, ça donnera plus envie aux gothiques
de nous fixer je pense... »
Ah... C'était une idée oui. Le Parisien se recula à cette diablerie tout en riant silencieusement. Elle l'avait bien trouvé, en effet, il ne prenait pas cela sérieusement. De toute façon, dans sa tête, c'était clair : comment un garçon tout droit sortit de Russie comme lui et ne suivant pas particulièrement "la mode" de l'université pouvait interesser Roxanne? Roxanne... un prénom à Tango, c'est qu'il lui prendrait bien la main, là, tout de suite pour l'emmener danser! Non... restons sérieux. Le jeune éphèbe fit glisser furtivement sa langue sur ses lèvres comme une fine provocation et répondit d'une voix rieuse :

"Oh non, je préfère que tu gardes l'idée que tu te fais du moi et que tu ne saches pas à quel point que je peux être maladroit quand j'embrasse. Je n'suis pas très doué pour ce qui est de bécoter une nana, surtout lorsque l'on sait que cette dernière à déjà fourré sa langue dans la bouche d'une cinquantaine de mecs."

Il minauda tout en approchant son doux visage albâtre de celui de la belle de la même manière que s'il allait finalement céder... Pour finalement se redresser au dernier moment en faignant la lassitude.

"Ma chère vous vous trompez, je suis pris que croyez-vous, et je me veux fidèle et fière comme l'oiseau. Veuillez rejoindre vos limbes et ne m'importunez donc plus." Avait-il ajouté d'une voix hautaine comme la carricature d'un marcquis du XVIIème siècle... Restait plus qu'à imaginer se mouche sur la joue.

Elle ne jurait que par ça hum? Mais si elle voulait avoir notre dandy, il lui faudrait faire plus d'efforts ne serai-ce que pour lui faire comprendre qu'elle le voulait dans son pieux et non pas pour rire! C'est qu'il était un peu lent à la détente le petit bonhomme... Arsène était jeune, ce n'était pas comme s'il était marié et avait 4 enfants... C'était peut être ce fait qui laissait croire à la demoiselle qu'il lui serait aisé d'obtenir ce qu'elle veut. Il allait lui apprendre la patience...

Ah oui? Elle pensait donc qu'il serait si facile, si aisé de lancer notre jeune éphèbe dans ses draps pour le jeter dès le lendemain matin à coup de balais? Et bien, en voilà une qui ne manquait pas de toupet. Que croyait-elle exactement? Qu'il cachait le feu derrière un mur de glace? D'accord, sur ce point elle pouvait avoir mit dans le mile, mais c'était bien la le seul puisque l'interpretation qu'en faisait la donzelle s'avérait totalement erronée. Arsène avait beau être fait de sang bouillonant et d'un égo fougueux, il n'en restait pas moins un garçon timide mais surtout intelligent et fière. Jamais il ne s'enverrait valser avec une fille pareille sans même chercher à jouer à son tour avec elle, à la faire languir jusqu'à obtenir à son tour ce qu'il mêritait. Autrement dit, il ne comptait pas la laisser le toucher avant qu'elle ne soit "prête" car celui ou celle qui, dans l'histoire, avait encore beaucoup à apprendre, c'n'était pas le petit prince aux cheveux bruns saupoudrés d'or roux mais bel et bien notre maneater assise à ses côtés. Oh ça elle n'avait pas besoin de douter de ses capacités de séduction ni même de son potentiel de ardent, seulement elle ne semblait pas comprendre qu'elle avait affaire à un ange capable d'étonner n'importe qui par sa façon excentrique de se comporter, en particulier lorsque l'on parle de sexe ou de sentiments. C'était peut être justement parce qu'il n'y connaissait rien qu'il était capable de passer au travers des mailles du filet de Roxanne et sans doute même, de retourner une situation à son avantage... Quoi qu'il serait une erreur de sous-estimer la dangerosité de la miss au coeur trop profondément enfouit pour s'en vouloir du mal qu'elle pouvait commettre. Ainsi donc elle en serait capable...? Elle briserait Arsène sans remord? Elle l'enterrerait d'un coup de pelle et l'oublierait aussi vite? Elle serait dans ce cas bien la seule à vouloir du mal à un garçon aussi "pur" et sans histoire que notre jeune Franco-russe, sachant que s'il devait un jour céder, ce serait par la force des choses. On ne peut pas obliger quelqu'un à tomber amoureux nous dit-on? Conneries... C'était si simple d'abandonner surtout oui! Mais certaines âmes restent insatiables...

A la limite, il ne doutait pas qu'il "passerait un très agréable moment" en embrassant sa charmante interlocutrice, quoi que si Cameron venait à le savoir, il se ferait tout bonnement incendier en revenant à la confrérie. Qu'importe, il ne pensait pas à elle pour le moment mais fixait toujours de ses prunelles bleues malicieuses la belle blonde sans pour autant se douter qu'il l'hypnotisait du même coup et lui insifflait cette irresistible envie de capturer ses lèvres capricieuses. Ah! Elle pouvait toujours se retenir, ce n'était pas demain la veuille qu'il lui offrirait le "luxe" de ses baisers chauds sauf s'il en décidait autrement évidemment... A cet âge là, on se moque bien des convenances n'est-ce pas? Mais qu'esseayait-elle de faire exactement? De l'allumer? Avec ses mimiques aguichantes et ses sourires de reine? Hum... Un autre peut être, mais Arsène demeurait de marbre, préférant écouter d'une oreille distraite les dires de sa prétentieuse amis. Il ignorait évidemment ce qui avait rendue cette demoiselle aussi... insensible. il ignorait même jusqu'à se peine de coeur quoi que cela n'aurrait pas changé grand chose s'il l'avait su, s'étant mit dans la tête qu'on ressortait toujours de la peine d'un amour perdu. S'il s'imaginait un seul instant qu'un simple pauvre type était le moteur de ce terrible mécanisme ayant considérablement transformé Roxanne... Peut être en rirait-il un premier temps, avant de ressentir de la pitié... mais sûrement pas de la compassion! Tout le monde souffrait, certains plus que d'autres c'est vrai, mais de là à se braquer à ce point tout en détruisant progressivement la vie des autres... Il y avait un monde! Arsène était trop gentil pour vouloir du mal à qui que ce soit, même dans les pires moments de son adolescence il avalait les coups mais le nes rendait jamais.

Enfin, il semblerait que notre anvoûtante Mlle Dickens en eut assez de se voir remballer ses avances. Que voulait-elle qu'il lui dise? Oh mais vas-y chérie! Roule-moi donc ta pelle et payons-nous l'hôtel pour baiser comme des bêtes avant que tu ne m'envoies valser par la fenêtre! Ahahah! Mais oui bien sûr... Et puis quoi encore? Elle le voulait? Elle le voulait vraiment? Vraiment?? Dans ce cas sans doute parviendrait-elle à l'avoir... Ne dit-on pas "quand on veut, on peut."? Je te veux... Je peux? Sottises! Quoi que cette pression rendait le jeune homme curieux et admirateur. Il la suivit donc de son regard glacé en insistant sur une petite mimique d'hâblerie mais ne lui fit aucun signe lui intimmant de revenir. Oh non.. Qu'elle s'en aille... Il verrait bien tout à l'heure. Retournant son visage albâtre vers la fenêtre il admira un instant les nombreuses lumières du campus avant de plonger sa main dans son sac et d'en sortir un livre qu'il garda ouvert jusqu'à ce que la sonnerie, 45 minutes plus tard, ne retentisse dans la salle. Il n'avait pas daigné jeter un seul coup d'oeil à Roxanne, pas un seul... mais c'était maintenant que le jeu allait reprendre. Se levant et passant la bandoulière de sa sacoche par-dessus son épaule il sortit de la salle avec un soupire de soulagement en remarquant du même temps que ses cheveux étaient enfin sec. Elle était devant lui... Un sourire de satisfaction fendit son visage alors qu'il posa sa main sur la nuque de la blondinette sans arrêter pour autant sa marche :

" Je n'te croyais pas capable de bouder comme ça tu vois, aucune patience chez les enfants gâtés ayant l'habitude de tout avoir tout tout de suite... C'est bête hein... Quoi que, tu n'en as pas besoin, tu serais bien capable de passer sous le bureau pour une augmentation plus tard."

Il ne rit pas mais sa voix informait son interlocutrice qu'il ne s'agissait de rien de plus qu'une boutade légère... Il l'observait néanmoins avec toujours autant d'intencité et reprit de sa voix grave, lagèrement rauque par un rhume aujourd'hui passé :

"Quand tu aurras terminé de faire ta tête de cochon, tu m'apelles... Moi je retourne à la piscine nager un peu..."

Sur ce il libera son emprise du cou de la belle et jeta un coup d'oeil à sa montre : 18h45... Parfait, il lui restait encore du temps. Se penchant vers sa charmante compagnie il déposa un candide et honnête baiser sur sa joue.

"Tiens, le voilà ton bisou." Lança-t-il taquin avant de commencer à emprunter le chemin menant à son but...

Un petit joueur ? Peut être… Peut être même n’était-il pas joueur du tout. Trop habitué à sa vie banale et sans le moindre rebondissement, Arsène ne se prêtait pas tellement aux regards des alentours sans même se douter des intentions des autres… Il sciait les rues sans s’apercevoir qu’une groupe de filles l’observait et d’ailleurs, semblait ne rien faire pour les attirer. Lorsqu’il entendait ses amis, le midi par exemple, lui dire en riant comme des cochons, qu’il était un vrai tombeur, l’intéressé ne pouvait que rire à son tour ou bien contourner le sujet par un enseignement scientifique ou philosophique. Il n’était pas penser qu’il plaisait tout simplement parce qu’il était trop timide pour réagir correctement face à n’importe qu’elle femme. Chaque fois c’était la même chose : il rougissait d’abord avant de baisser les yeux et de bredouiller des paroles incompréhensibles dans l’espoir que son interlocutrice s’en aille, lassée. Il prenait ça pour des plaisanteries, et se contentait de les envoyer balader d’un revers de main. C’n’était… pas son truc. La drague, et tout ce qui en suit. Lorsqu’il était au collège et que ses amis avaient arrêtés de jouer à Batman pour commencer à faire les yeux doux aux minettes, lui s’était retrouvé bien seul étant donné qu’il ne plaisait pas. Trop petit… Bien plus petit que ses camarades, trop maigre aussi, comme s’il ne mangeait qu’une fois par semaine alors qu’il se nourrissait de tout et n’importe quoi. Et puis trop gentil aussi. Les filles à cet âge préféraient les « Bad Boys », ceux avec leurs regards de dépressif et leurs casquettes à l’envers, toujours à la pointe de la mode (oui parce qu’ils sont riches en plus ! Ces dépressifs… Et papa/ maman leur paye tout !) Enfin… Il n’avait pas suivit le courant et avait préféré s’effacer le temps que sa scolarité passe, et tant pis s’il devait jouer tout seul aux jeux vidéos. Oh il n’était pas particulièrement malheureux durant cette enfance, mais disons que la puberté avait eut raison de son amour propre et de sa confiance. Arsène visait les études… Son avenir. Il ne ressentait même pas le besoin de bécoter une demoiselle, aussi mignonne soit-elle. Roxanne pouvait faire tout ce qu’elle voulait, elle n’obtiendrait rien de lui tant qu’elle agirait de façon aussi grossière qu’impétueuse. Madame se jugeait belle et intelligente ? Et bien qu’elle le prouve ! Mais pour notre dandy, la beauté ne se situait ni sur les hanches, ni sur le visage… La jeune femme avait beau avoir été particulièrement gâtée par la nature, elle ne lui plaisait pas par sa façon de… De… Se coller ainsi à ses proies jusqu’à ce qu’elles cèdent.

Il n’était donc que ça ? Qu’une vulgaire proie ? Lorsque le Franco-russe percuta sur les intentions sinueuses que lui proposait Roxanne, il ne put que ravaler sa salive en la fixant d’un regard glacé… Mais peu assuré. Pourtant, il ne se souvenait pas lui avoir fait du mal, alors pourquoi voulait-elle lui en faire ? Pour se venger ? Mais de quoi ? Non il n’avait rien fait, d’ailleurs… Il comptait bien le lui rappeler ! Elle ne parviendrait pas à l’avoir… pas comme ça ! Mais pourquoi pas… ? Arsène n’était plus sûr de rien et son corps ne semblait plus vouloir lui répondre. La belle appuyée contre son torse il cessa de respirer. C’est vrai qu’il… Avait bien envie de répondre à ses attentes et de capturer ces lèvres roses qui se présentaient à lui sur un plateau d’argent, néanmoins, elle lui faisait peur… De la même façon qu’il n’avait jamais compris les relations sadomasochistes, cette allumeuse l’effrayait. Ses traits se tendirent tandis qu’il tentait vainement de la repousser. « Qu'attends-tu ? Embrasses moi... » Et puis quoi encore ? Elle ne voulait pas non plus qu’il lui décroche la lune ?! L’héritier Von Gergiovden se crispa plus encore à ces mots alors que la bouche tendue effleurait la sienne… Oh pitié que quelqu’un vienne, lise dans ses pensés et l’aide à se débarrasser de cette sangsue !!

« Roxanne je… Arrête s’il-te-plaît, je ne le répèterais pas… » Réussit-il tout de même à prononcer en un souffle court.

Elle ne semblait pas réagir au contraire, amusée par sa ridicule tentative de libération, madame préféra s’appuyer plus encore contre le ventre de ce séduisant garçon qu’elle convoitait avec ardeur. Très bien, en ce cas elle allait comprendre… Une gifle mémorable vint frapper de plein fouet la joue de Miss Dickens qui sous le choc ne put que s’écrouler par terre, un peu sonnée. Arsène avait fermé les yeux sous l’impulsion de ce mouvement qui ne lui ressemblait pas… Son cœur battait à 200km/h et il ne parvenait plus à départager le bien du mal. Avait-il bien fait de la frapper de la sorte ou au contraire, aurait-il dût se montrer plus courtois ? Un frisson parcouru sa colonne vertébrale alors qu’il posa son regard effaré sur elle, sans savoir comment réagir.

« Je suis désolé, je n’voulais pas te faire mal… » Balbutia-t-il en s’accroupissant devant elle comme pour l’aider à se relever. « Mais… Pourquoi tu fais ça ? Je n’t’ais rien fait moi, et je n’veux pas tromper ma copine… Ne m’en veux pas, mais je n’pense pas pouvoir répondre à tes attentes… Tant qu’elles seront si obscures du moins. »

Il n’avait pas dit non. Ah ! Si Cameron l’entendait ! Elle pleurerait sans doute… Comme d’habitude. Non, à cette pensé son estomac se noua et il se dressa sur ses jambes en soufflant une expiration glacée, le visage tourné vers le ciel noir…

« Si tu me veux vraiment… Il va falloir apprendre ce qu’est la patience… Mais comme je te connais, je sais que tout cela n’est dût qu’à un vulgaire caprice. Navré, mais je n’suis pas un jouet… Pas comme tous ces hommes que tu consumes l’espace d’une nuit. Retiens-le. »

Un sourire s’esquissa sur ses lèvres et son expression s’adoucie alors qu’il tendit sa main à Roxanne :

« Sans rancune ? »