Il était 11h du matin en ce superbe dimanche ensoleillé lorsque Nate se réveilla en sursaut, un mauvais cauchemar tout simplement… Comme toutes les fins de semaines depuis bientôt deux ans, le jeune homme avait la gueule de bois. Encore une soirée qui était partie un peu trop en live, où joints, alcool et sexe avaient été les maîtres mots de la soirée. Il faudrait peut-être qu’il commence à se calmer s’il ne voulait pas finir ses prochains jours sur un lit d’hôpital.

Il lui fallut un bon quart d’heure pour réussir à se lever, ses jambes refusant de bouger. Lorsqu’il arriva à leurs faire entendre raison, il s’étira longuement tout en regardant par la fenêtre. Il faisait un temps magnifique, assez du moins pour ne pas rester comme un zombie dans sa chambre. Non, il irait à la plage, il devrait y avoir un paquet de jolies filles en maillot de bain à ce temps-ci. Cette pensée, aussi puérile pouvait-elle être, lui suffit à être super motivé.

C’est donc en accéléré qu’il alla prendre sa douche, faire ses cheveux avec une pointe de gel, poser sa pommade pour la peau… Qu’allait-il mettre ? Bah un long short militaire et un débardeur blanc feront l’affaire, il n’avait pas trop envie de faire le tour de sa garde-robe. Bon, il ne reste plus qu’à retrouver ses tongs et partir en direction du parking où son superbe pick-up l’attendait patiemment.

Une demi-heure plus tard, le voilà installé à l’avant de cette voiture qu’il affectionne tant, cherchant quelques feuilles pour rouler son petit joint traditionnel du matin.

*Mais merde, où elles sont ces saletés de feuilles, p***** de m****, jamais là quand on a besoin d’elles, se disait-il tout en cherchant si le paquet ne s’était pas glissé entre les fauteuils arrière de la voiture.*

Ne les trouvant pas, il se releva un peu trop brusquement et se cogna la tête au plafond, suivi d’une nouvelle série de jurons que l’on préfère éviter de répéter. Ne pouvant se calmer sans un pétard un bouche, il se mit à taper nerveusement sur son volant, qui se mit à klaxonner.

Lorsqu’il parvint à reprendre le contrôle de lui, il n’avait vraiment plus envie de partir à la plage… C’est alors qu’il aperçut Lauren qui traversait le parking, c’était peut-être son jour de chance. En effet, Lauren était sa meilleure amie à Berkeley. Même si au début cela lui paraissait étrange d’être pote avec une gonzesse, – il préférait les tirer que de parler avec – elle avait tellement les mêmes délires que lui qu’il ne se rendait même plus compte qu’elle avait quelque chose en moins au niveau de l’entrejambe.

De suite, il baissa son carreau et cria après elle :

"Hey Lau', si t’as des feuilles sur toi, je te partage mon dernier…Ensuite on ira à la plage si t’as rien de prévu ? »

Il appuya ses dires d'un petit clin d'oeil complice,attendant impatiemment la réponse, priant pour qu’elle en ait ou qu’il en apparaisse si ce n’était pas le cas. Qu’est-ce qu’il pouvait se sentir con dans ces moments-là. Il fallait vraiment qu’il réduise son taux de consommation…

Nate lui fit un grand sourire, il était sauvé ! Il ne pouvait pas gâcher une si belle journée simplement parce qu’il avait paumé ses feuilles. Heureusement et ce n’était pas une première, Lauren était venue à son secours. C’était une vraie toxicomane celle-là, encore plus que lui, mais qu’est-ce qu’il pouvait bien se marrer avec elle.

"Ok, marché conclu ! Mais ne me le fume pas en trois taffes comme la dernière fois, je ne te le pardonnerais pas cette fois-ci, avança-t-il sous le ton de la rigolade bien qu’on ne sait jamais avec elle, il suffit qu’il lui passe un truc par la tête et plus moyen de la récupérer."

Nate s’allongea pour déverrouiller la portière droite afin que la jeune femme puisse monter dans la voiture.

"Allez monte en voiture ma grande, lança-t-il avec un petit clin d’œil, imitant un ton macho "

Bah, la journée s’annonçait pas mal : un beau soleil, un petit joint et une journée sur la plage en compagnie de Lauren. Evidemment, ça finirait comme d’habitude, dans l’abus de conneries et de consommation de substances pas très orthodoxes. Mais ils allaient se marrer ça c’est sûr, ils allaient se raconter leurs derniers coups d’un soir et se foutraient royalement de la gueule l’un de l’autre. C’était leurs jeux, certains pourraient trouver ça immatures et irrespectueux mais au moins, ils profitaient de leur jeunesse. Et puis, Lauren faisait partie de ces rares filles qui assumaient leurs envies, ne se préoccupant pas du regard des autres ou de ce qui pourrait se passer le lendemain. Et ça, ça plaisait à Nate. Bon, il devait bien avouer qu’elle exagérait quelques fois, mais ça faisait partie du jeu…

"Et dépêche-toi, sinon j’efface le frenchkiss du contrat et je t’oblige à rouler ..."

Nate la regarda de bas en haut, comme s’il voulait la jauger et revint sur ses paroles, tout en essayant de ne pas rigoler.

"...Quoique, t’es plutôt bien foutue, ça me déplairait pas un petit bisou gente dame… Mais grouille quand même ! "

(hs: Pareil pour moi, désolé pour le retard miss )

Nate était toujours en train de regarder étrangement son volan, comme si celui-ci allait lui souffler ce qu'il était censé faire:

*Rouler, rouler, rouler... Pas la voiture... Ah rouler le joint*

Il arrivait fréquemment à Nate de s'extirper de ce monde par la pensée, se retrouvant quelque part où lui seul pouvait s'y rendre. A ce moment, tout ce qui l'entourait n'était plus que divaguations et il se retrouvait avec lui-même, l'esprit vide. C'était flippant parfois pour son entourage, mais il ne pouvait contrôler ces moments d'absence.

Lorsqu'il revint à la réalité, son amie était en train de parler. Avant qu'il ne comprenne ce qu'il était en train de lui dire, sa bouche se retrouva collée contre la sienne, dans ce qui était un tendre et langoureux baiser.

Lorsque ce fut fini, le jeune homme resta quelques secondes sans mot dire, sous le choc. Il ne pensait pas que Lauren donnerait forme à ses paroles, et cela le déboussola quelques secondes. Mais cela ne dura pas assez longtemps pour être remarqué. Il se mit à rire et la regarda en haussant rapidement ses sourcils à plusieures reprises.

- Tu en avais vraiment envie hein... Je savais que j'étais irrésistible mais là... En tout cas, on remarque vite que tu as l'habitude d'embrasser des mecs sur un coup de folie. Nous ne sommes pas amis pour rien hein?!!, lança-til d'un ton enjoué.

Nate sortit le peu qu'il restait de son "dix" et tendit la main à sa voisine.

- Bon fini la rigolade, tu me passes une feuille qu'on puisse partir ?