the great escape
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happy birthday timonce

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Augusto P. Da Volpedo
there's no place like berkeley
Augusto P. Da Volpedo
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MessageSujet: happy birthday timonce happy birthday timonce  EmptyJeu 7 Mai - 21:53

Chapter xxx ; One last time, one last kiss


Fin février. Quatorze jours sont passés depuis cette maudite fusillade qui a failli lui coûter la vie. Tout ça pour sauver un frère jumeau avec qui, il n'a jamais rien partagé. Et pour protéger les fesses d'une fille qu'il ne connaît que depuis quelques semaines. Fille qui a pris beaucoup trop de place dans son existence. C'est en contemplant la plafond de sa chambre d’hôpital qu'il s'en est rendu compte. Ce constat ne fut pas très plaisant et raviva sa blessure à la cuisse. Augusto Pelizza Da Volpedo se soucierait-t-il d'une autre autre personne autre que lui-même ? Pire, d'une fille alors que jusqu'à présent, aucune d'entre elle n'a compté ? Non … Sottises ! En se préparant ce matin,il secoue encore la tête en signe de négation. Non, il a juste agit de la sorte parce que Constance est la meilleure amie de Manon à la sorbonne. Et qu'elle fut bien « sympathique » avec lui en le désennuyant des américaines refaites. Rien de plus, rien de moins. Manquerait plus que l'université toute entière pense qu'il est doté d'un cœur dont des émotions découlent pour perdre son titre de roi tyrannique. Ce qui est totalement inenvisageable. Il a déjà presque perdu l'usage de sa jambe, se déplace comme un éclopé et suscite de vagues regards miséricordieux, ça suffit. Pas la peine d'en rajouter une couche supplémentaire. Il a bien assez honte de se trimbaler en boitillant. Si en plus, on lui rajoute des sentiments pour une fille (une française qui plus est!), autant qu'il s'auto-proclame roi des bouffons. Un léger coup donné à la porte de sa chambre le fait sursauter. Ce qui le fait grincer des dents. Le voilà peureux. Depuis la Saint-Valentin, une sorte de frayeur ne le quitte pas. Là encore, par fierté, il n'en a parlé à personne. Parce qu'il n'y a rien à dire. Clairement, il préférerait se faire couper la tête plutôt que d'avouer ses angoisses permanentes.
« Entrez. » qu'il grogne comme un avertissement. Que celui ou celle qui ose pénétrer dans son antre d'ours mal léché soit au courant que c'est à ses risques et périls.
Edward passe la tête dans l'entrebâillement de la porte et laisse son regard fureter jusqu'à Gusto. Il ne souhaite pas pousser son investigation pour le moment. Il trouve plus judicieux de prendre la température avant de tenter quoi que ce soit. Pas fou pour se lancer dans une joute verbale avec un Gusto des grands jours. Rien que pour cela, l'italien admire l'intelligence dont fait preuve son meilleur ami.
Puisqu'il ne prend pas la parole, Gusto enchaîne sans transition. « Qu'est-ce que tu me veux ? »
La qualité de son accueil est à revoir mais c'est bien là, la dernière de ses préoccupations actuelles. Il a juste envie qu'on lui fiche une paix royale, qu'on le laisse broyer du noir et ruminer sur tout et n'importe quoi. Surtout n'importe quoi.
Edward lui lance un regard un brin condescendant mais lui répond tout de même. Sur le ton de la conversation puisqu'il semble d'usage de se voiler la face. « Il repartent aujourd'hui. Tous sans exception. »
Il n'a pas besoin de rentrer dans des détails qui seraient inutiles. Augusto sait ce que ces mots signifient. Elle part. De manière probablement définitive. Qui voudrait revenir terminer un échange scolaire dans une université où l'on fête les amoureux pour des coups de fusils, du sang et des morts ? Sûrement personne. Pas elle en tout cas. Il en est persuadé. Il a beau savoir que tout se terminerait de la sorte, le coup qu'il reçoit au cœur n'en est pas moins douloureux. Néanmoins, il hausse les épaules. Tant pis semble-t-il dire.
« Et ? Qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ? C'est pas moi qui leur ai demandé de partir. » Sa fierté a repris le dessus. Il s'interdit de ressentir la moindre émotion. Surtout pas de la tristesse. Être triste, c'est pour les faibles. Augusto clopine jusqu'à sa canne qu'il attrape avec brusquerie. Au passage, il fait mine de ne pas remarquer les traits désapprobateurs sur le visage d'Edward.
« Tu pourrais faire un effort. » soupire l'autre epsilon.
A ces mots, l'italien manque de s'étouffer. Il lance un coup d’œil mauvais à l'autre garçon. Silencieux, il se contente juste de le fixer pour lui faire comprendre que son seuil de patience est atteint depuis bien longtemps. A force de trop tirer sur la corde, Edward va finir avec un coup de canne dans l'arrière train.
« Un effort ? » répète-t-il en détachant chaque syllabe froidement. « Un effort ! J'en ai fait un récemment et regarde dans quel état j'ai fini grâce à ce merveilleux effort ! Je souffre le martyre mais apparemment ce n'est pas suffisant ! » Il vocifère plus qu'il ne parle et agite avec férocité sa canne dans tous les sens. Ce qui n'émeut pas outre mesure Edward. Ce dernier entre dans la chambre, prendre la veste de Gusto sur le dossier de sa chaise pour la jeter sur le lit. Ce geste ne fait pas bouger Gusto d'un pouce. Il crève d'envie de demander des informations sur le vol des français, de l'enlacer avant qu'elle ne parte. Peut-être lui balancer une bonne vacherie histoire qu'elle embarque en le détestant et qu'il se sente plus léger. Ce serait tellement facile. Un jeu d'enfant pour lui. Sauf qu'il ne veut pas qu'elle le voit comme un monstre. Pas elle. Il veut juste … Oui, il veut la revoir. C'est son cœur qui parle. Mais sa raison l'empêche du moindre mouvement. Edward semble entrevoir le dilemme intérieur qui se joue et décide de laisser Gusto prendre sa décision. Il sait qu'il prendra la bonne. Il fait un demi-tour et avant de disparaître pour de bon, il lui offre une dernière parole. « Elle s'envole dans quatre heures. Je pars les rejoindre d'ici trente minutes. Tu sais où me trouver au cas où. » Il se retourne pour sonder les yeux clairs de l'italien. « Elle mérite un au revoir. Et tu en mérites un également. Ne ruines pas tout. »

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤

Le hall de l'aéroport grouille de vacanciers et d'hommes d'affaires à la recherche de leurs avions respectifs.  Parmi cette affluence massive, se détache un gros groupe. Les étudiants d'Amérique ramenant les français vers leur patrie natale. En février au lieu du mois de juin initialement prévu. Les gros bonnets ont pris cette décision suite à la tragédie berkélienne. Plutôt le doyen de la Sorbonne a décidé que l'échange entre son université et celle de Berkeley prendrait fin plus tôt. Quatre mois plus tôt pour être exact. Au final, il ne ce sera passé que cinq mois (à peine) sur les neuf promis au départ. Aux côtés d'une certaine brune, ce laps de temps s'est déroulé aussi vite qu'une averse orageuse en plein été. Un battement de paupières durant lequel, sa vie s'est trouvée plus colorée. S'il daignait ouvrir les yeux et l'accepter, il le verrait. Il est plus aisé de se voiler la face et c'est ainsi que Gusto entreprend son chemin à travers le hall en suivant du mieux qu'il le peut toute la clique qui chahute et rit. Malgré la bonhomie des visages et les sourires qui étirent les lèvres, une certaine tension règne entre les étudiants des deux continents. Petit à petit, le grand groupe se divise pour s'éparpiller. Principalement à cause de lui. Il faut dire aussi qu'il a la fâcheuse tendance à aboyer dès qu'on lui parle avec trop de pitié et à donner un coup de canne si on s'approche trop près de Manon et/ou Constance. Pas partageur. Forcément, on finit par l'éviter comme la peste. Il ne resta que Manon, Edward, Constance et Gusto. Un air de nostalgie flotte dans l'air tandis que qu'ils avancent tous les quatre vers le terminal qui ramènera les filles de l'autre côté de l'atlantique. Il n'a pas ouvert la bouche de tout le trajet. Edward ne l'a pas forcé. Il a savouré sa victoire de le voir apparaître sur le parking. Depuis Gusto est muet. Par peur de trop en dire, il juge préférable de se taire. Peut-être qu'au fond, il espère secrètement qu'elle aurait fait le premier pas. Qu'elle lui aurait susurré tout ce qu'il souhaitait entendre. Après tout, elle est restée. Un certain nombre d'entre eux ont immédiatement demandé leur rapatriement suite à la fusillade. Sa correspondante en première ligne. D'autres sont restés. Dont elle. Constance. Elle est restée au chevet de sa sœur blessée. Pour veiller sur Fleur malgré leurs différends plus que visibles. Parce qu'au fond,  elle tient à son aînée comme à la prunelle de ses yeux … Puis il a aussi voulu croire qu'elle était restée un peu plus longtemps que la moyenne pour lui aussi. Même s'il a refusé toute visite durant son hospitalisation.  Maintenant que Fleur a été rapatriée avec d'autres blessés, Constance n'a plus de raison pour rester plus longtemps à San Francisco. Elle fait partie du dernier convoi vers la France. Égoïstement, il veut croire qu'elle tient assez fort à lui pour ne pas avoir envie de monter dans cet avion aujourd'hui. Après tout, lui aussi est physiquement blessé et je se traîne comme un handicapé. Pas de pronostic vital engagé mais tout de même. Il mérite une infirmière à domicile et à plein temps si possible. Comme une idiot fou, il s'accroche à cet espoir que qu'il sait par avance vain. Elle partira. C'est clair comme de l'eau de roche. Sa vie est à Paris. Et la sienne oscille entre Rome et San Francisco. Sans mentir, il se sent à présent plus américain qu'européen. L'envie tenace de rentrer et poser ses bagages dans la villa familiale romaine s'en est allée au fil des mois. Il aurait aimé qu'elle ait le même déclic. Les filles font enregistrer leurs bagages pendant que les   garçons attendent un peu plus loin. Les yeux de l'italien sont posés sur les deux brunes pleines de vie qui discutent avec animation. Le retour au pays semble les rendre heureuses. Quant à lui, il est à des milliers de kilomètres de l'aéroport, inerte devant le spectacle qu'est sa vie. Ce dont Edward s'aperçoit bien vite.
« Tu cherches un moyen subtil pour te faufiler dans la soute à l'insu de tous ? » Hi-la-rant. Une vrai comique. Gusto n'a pas besoin de le regarder pour deviner le sourire moqueur qui orne les lèvres de son ami. Même dans les pires situations, il trouve toujours un moyen pour faire une blague pourrie, qui ne fait rire que lui. Son insinuation comme quoi il serait (hypothétiquement) trop accro à une certaine fille, a le don de faire chuter son humeur. De pas très joyeux (limite grincheux), il passe à franchement ennuyé par la tournure des événements. Agacée de constater qu'il peut lire en lui comme dans un livre ouvert.
« Amusant … Très amusant. » Gusto marmonne ces trois mots du bout des lèvres tout en croisant les bras contre son torse d'un air boudeur, sa canne contre le mur.
« Elle ne s'envole pas pour une planète inconnue, juste Paris. Tu la reverras. » Il ne sait pas qui Edward tente le plus de convaincre. Lui-même, Gusto, la terre entière. Quoi qu'il en soit, ça ne prend pas. L'italien se redresse et jette un œil sur l'une des pendules. Dans moins d'une heure, tout sera terminé. Il suffit juste de serrer les dents jusque là et ça passera. Ça passe toujours. A cet instant, les filles reviennent et Manon l'entraîne immédiatement à sa suite. Sans lui laisser le temps d'attraper sa canne. Alors à la place, il s’appuie fortement sur les épaules de sa frêle amie qui supporte sa masse sans ronchonner. Pour une fois.
« Tu as ta tête des mauvais jours. » Pas de prise de gants,. On reconnaît bien le style très abrupt de Manon Petrov-Versier. Il hausse un sourcil (a-t-il déjà eu une tête des bons jours, telle est la vraie question) et se laisse tomber sur le siège le plus proche.
« Hmm … J'attends que vous embarquiez pour rentrer et me détendre. C'est tout. » sa propre voix sonne horriblement faux à ses oreilles alors il n'ose même pas imaginer le son qui doit parvenir jusqu'à Manon. Elle s'assoit à ses côtés, son sac Mickael Kors sur les genoux. Durant de longues secondes, elle ne dit rien. Elle se contente de le fixer comme si elle arrivait à lire à l'intérieur de mon âme. Ce qui est plus que probable. Mal à l'aise, il se force à lui rendre son regard avec un soupçon d'arrogance au creux de ses prunelles. Elle finit par se pencher de façon à ce que personne ne nous entende.
« Tu as bonne tête de menteur avec ce nez qui s'allonge. » dit-elle en croyant sûrement que Gusto allait s’abaisser à lui faire toutes sortes de confidences. Un autre jour, peut-être qu'il se serait laissé tenter. Mais pas aujourd'hui. Tout est trop dur pour lui aujourd'hui.
« Tu as une bonne tête de cochonne avec cette trace de mascara sur la joue et ce gloss qui bave sur ton menton. »
Elle pousse un couinement strident qui attire toute l'attention sur eux. Constance et Edward les dévisagent tandis que sa meilleure amie fouille avec frénésie dans son sac à la recherche d'un miroir. Gusto L'admet. C'est moche de jouer avec les nerfs de Manon mais ça a le don de le rendre un peu plus joyeux. Sa nature profonde est d'être un parfait connard, il   ne peut décemment pas déroger à la règle bien longtemps. Manon sort victorieusement sa petite glace de poche et l'ouvre sans tarder. Prête à se frotter frénétiquement la pommette. Elle se rend compte que son teint rayonne et qu'aucune trace noire n'est présente pour la contrarier. Son petit poing heurte l'épaule de l'italien et il lève les mains en signe d'innocence. Sans plus s'inquiéter des deux, Edward recommence à bavasser en entraînant Constance dans son joyeux discours. Tandis que Manon ne communique plus que par des grognements sourds où toutes sortes de noms d'oiseaux sortent de sa bouche. Gusto préfère en ricaner plutôt que de se vexer une énième fois.
« Ce n'est pas parce que tu es malheureux à cause de notre départ  que tu te dois d'être plus con qu'à l'accoutumée. »
Aïe, ça fait mal. Un point partout, balle au centre. En une unique phrase, elle réussit à lui remettre le pieds sur terre et le minuscule rictus qui ornait ses lèvres disparaît sans demander son reste. Gusto reprend immédiatement sa bouille pas contente, ce qui fait doucement rire Manon. Elle adore prendre le pouvoir sur lui. On peut dire qu'elle y arrive à merveille. D'un claquement sec, elle referme son miroir qu'elle range consciencieusement dans son sac à main.
« Enfin, je devrais peut-être dire son départ. » Ajoute-t-elle sur le ton de la conversation. Elle pouffe de rire et lui donne un coup de coude dans les côtes comme lorsqu'ils étaient gamins et qu'ils partageaient un secret ou une bêtise. Peu enclin à entrer dans son délire, Gusto lève les yeux au ciel tout en ne pipant pas un seul mot. Cette fille le fatigue. Ceci dit, elle ne lâchera pas tant qu'il ne lui aura pas répondu. Et même si elle est sa meilleure amie, la prunelle de ses yeux, il n'est pas prêt à affronter la réalité. N'en déplaise à la pile électrique à côté de lui.
« Je ne suis pas malheureux. J'ai un peu mal à la cuisse. J'ai pris une balle, j'ai le droit de ne pas avoir des étoiles dans les yeux et de ne pas vouloir me rouler par terre de bonheur. » Grogne-t-il en retour en serrant les dents et en gardant son regard fixé droit devant lui. Pas question que Manon sonde son regard et y découvre ce qu'il cherche désespérément à cacher de tous. La blessure lui sert d'excuse et c'est un argument difficile à parer. Même pour la plus têtue des françaises. Clairement, il est le plus grand menteur de l'année et ce fait indéniable ne lui apporte de sérénité. La cicatrisation de sa blessure se passe plus que correctement et même s'il fatigue plus facilement, il n'a pas mal. Pas à cet endroit. Sous ce prétexte bidon, il cache son véritable mal être. Ceci étant, Manon aura beau faire des pieds et des mains, il ne s'épancherai pas sur cette émotion naissante envers Constance qui lui donne envie de la kidnapper pour la garder auprès de lui. Sa meilleure amie enroule ses petits bras autour du sien et pose doucement sa tête sur son épaule. Elle semble comprendre que l'heure est grave.
« Toi aussi, tu vas lui manquer. » Qu'elle lui murmure avec grand sérieux. Si seulement c'était vrai. Immobile, Gusto ne réagit mais à l'intérieur c'est le chaos le plus total. Alors qu'elle reste, a-t-il envie de s'écrier. Mais non. Il fait tout l'inverse. Ses traits restent statiques, il refuse de tomber dans le mélodramatique. Les tragédies, c'est bon pour le commun des mortels, ceux qu'il surnomme sournoisement le petit peuple. Son nom est Pelizza Da Volpedo. Sa vie n'est pas et ne sera l'un de ces films à l'eau de rose où l'on verse une quantité infinie de larmes à cause d'un drame. Jamais. Si Manon espérait lui mettre un peu de baume au cœur, c'est tout l'inverse qui se produit. Elle agrandit le gouffre dans lequel Gusto s'engouffre depuis un moment. Sans le savoir ni le vouloir, elle l'entraîne un peu plus loin dans les abîmes de la mélancolie. Gusto se dégage de son étreinte et prend sa canne pour se lever. Il tend la main à Manon pour l'aider à faire de même.
« Il est temps d'aller dire au revoir à Edward sinon vous allez louper votre vol. » Le son de sa voix est morne, quasi éteint et c'est sans entrain qu'il raccompagne Manon auprès du duo. Le plus dur reste à venir. Faire ses adieux à Constance. Tout le monde a beau rabâcher que ce n'est qu'un au revoir, il n'est pas stupide. Il faudrait être complément fou pour vouloir remettre les pieds à l'université. De son côté, il ne fait que de brèves apparitions en Europe. Pas besoin d'être devin pour comprendre que les chances pour qu'il la revoit un jour sont proches de zéro.
Edward ne lui laisse pas le temps de trouver une échappatoire. Il entraîne vivement Manon à sa suite en lui promettant une dernière pâtisserie américaine. La gourmandise de sa meilleure amie ne se fait pas prier et Gusto se retrouve seul avec Constance. Ce qui lui donne l'envie profonde de maudire Edward et toutes les générations futures de la famille Hildebrand. Le forcer de la sorte à entamer une conversation et d'un raffinement déplorable. Perché sur sa canne, l'italien n'a pas l'air franchement ravi. Constance semble le remarquer parce qu'elle penche sa tête sur le côté en jouant avec sa chevelure bouclée et en le dévisageant, un rictus joueur étirant sa bouche. Il n'est pas en position de force et elle s'en amuse à ses dépends. Après tout, entre eux tout n'a été que jeu depuis le début. Il n'y a pas de raison valable pour que cette règle fondamentale change à quelques minutes de la fin. « Ne me regarde pas comme ça. » Bougonne-t-il plus par habitude que par envie. Son mouvement d'humeur accentue la bonne humeur de la jeune femme qui ricane ouvertement en ne cessant de le contempler. Gusto décide d'en prendre son parti et hausse les épaules. Inutile de se battre contre Constance. Il ne la connaît pas depuis longtemps, mais il sait reconnaître une défaite à l'avance. Ses prunelles s'accrochent à celles de la jeune femme et c'est alors qu'il perd la notion du temps, il oublie les gens qui peuplent l'aéroport et son fichu cœur émet un battement plus vif. « Je ... » Commence-t-il avant de s'arrêter tout aussi brutalement. Tu quoi Gusto ? lui murmure sa petite voix intérieure Qu'est-ce que tu vas bien pouvoir lui dire ? La vérité ou un joli mensonge comme à toutes les autres ? Constance lève un sourcil dans l'attente d'une suite. Interrogatrice, elle le laisse reprendre ses esprits. A lui de trouver la force de tomber le masque et de trouver les mots. Il ne peut décemment pas la laisser partir sans rien dire. Faire semblant que son départ ne l'affecte pas serait un affront au si peu qu'ils ont vécu. Elle ne le mérite. Il a beau cherché de toutes ses forces, il semble avoir usé tous les mots et rien ne veut sortir de sa bouche. Comme un certain adage le dit si bien, la parole est d'argent et le silence est d'or. Alors peut-être qu'un geste vaudra toutes les phrases du monde. Peut-être qu'il fera le bon message. Il s'approche un peu plus de Constance, au point de ne laisser qu'un espace réduit entre eux. Comme s'il voulait créer une bulle que personne ne pourrait éclater. De son bras valide (celui qui en somme n'est pas accaparé par la canne), Gusto entour la taille fragile de la brune et penche son visage pour l'enfouir dans l'amas de boucles. C'est la deuxième fois qu'il agit ainsi. La première fois qui a trouvé ce petit coin de paradis remonte au tout début. Le bal donné en l'honneur des français. Là où il avait dû se « déguiser » en Napoléon Bonaparte, ce qui lui avait valu quelques moqueries mais beaucoup d’œillades féminines. La première fois qu'il avait eu Constance à son bras toute une soirée. Fier comme un paon d'avoir la plus jolie des correspondantes françaises pour lui. Rien qu'à lui. Bien évidemment, il lui avait arraché la première danse, quitte à se mettre en travers du chemin de bien des soupirants américains. Durant le slow, l'envie soudaine de se rapprocher physiquement d'elle l'avait tenaillé. Tout d'abord, le menton posé sur sa tête, puis tout doucement, il s'était décalé jusqu'à déposer délicatement un baiser dans le creux du cou de la jeune femme. Il n'avait pas bougé du reste de la chanson. Confortablement installé au plus près d'elle. Cinq mois plus tard, il retrouve cette position dont il aurait dû profité bien avant. Sauf qu'il ne l'embrasse pas dans le cou. Le moment n'est pas à la séduction. En revanche, il brûle de poser ses lèvres sur celles de Constance. Un baiser d'adieu. Ce serait ridiculement affreux. Et cliché. Et parce qu'il n'est pas niais, Gusto relève la tête et dépose chastement ses lèvres sur le front de la brune. Il s'y attarde sûrement deux ou trois secondes de trop pour qu'on n'y décèle pas un trop plein d'émotions. Si elle s'en aperçoit, Constance ne dit rien qui puisse le mettre dans l'embarras. Ce dont il lui est fort reconnaissant. Gusto se recule et reprend sa place initiale en entendant la voix d'une hôtesse demandant aux passagers du vol à destination de Paris de se rapprocher. « Le moment est venu de se dire au revoir. » La bulle a éclaté. La brève accalmie est terminée. Pourtant il n'arrive pas à la laisser partir. Il attrape ses doigts et émet une légère pression. Plus pour se donner du courage à qu'elle. Gusto rassemble tout ce qui lui reste de motivation et affiche un semblant de sourire. « Tes remarques sarcastiques et tes regards en coin vont laisser un vide. Tu vas laisser un vide. » Dans ma vie. Il est incapable d'en dire plus sans tomber dans la mièvrerie donc elle devra s'en contenter. Dans un dernier élan de galanterie, il lui offre son bras pour les guider jusqu'à Manon et Edward. A partir de là, tout s'enchaîne comme dans un tourbillon et les deux amies disparaissent de sa vue en un clignement de paupières. Edward propose de partir immédiatement mais Gusto insiste pour assister au décollage. Il suit des yeux l'avion s'élever dans airs, devenir un point minuscule dans le ciel pour finalement disparaître et ne laisser qu'une traînée blanche derrière lui. Les doigts crispés sur le pommeau de sa canne, l'italien tourne le dos aux pistes, un trou béant dans la poitrine.
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