the great escape
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whatever it was, i'm over it now. (finn)

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MessageSujet: whatever it was, i'm over it now. (finn) whatever it was, i'm over it now. (finn) EmptyLun 26 Oct - 22:55

If love was a word, I don't understand, simplest sound, four letters. Whatever it was, I'm over it now, with every day, it gets better. It gets better. Are you loving the pain, loving the pain ? And with everyday, everyday I try to move on, whatever it was, whatever it was, there's nothing now, you changed, new age. - (finn hazelgrave/selina bishop).

Elle a toujours aimé se promener sur le port, Selina. Quand elle était gamine, c’était son occupation favorite, et elle suppliait sa mère de bien vouloir l’y emmener pour qu’elle puisse regarder les bateaux aller et venir. Il y avait quelque chose de fascinant, avec les bateaux. Ils étaient la promesse d’un ailleurs qu’elle touchait du doigt, et elle se mettait à imaginer monter dans l’un d’eux et voguer sur les mers, jusqu’à l’autre bout du monde. Elle voulait devenir marin. Ou bien pirate. Surtout pirate, en fait. Elle endossait un déguisement masculin, avec le chapeau de pirate, et une bande peinte en noir sur l’œil. Puis Joshua et Marilou sont arrivés et, d’une certaine façon, le rêve s’est envolé. Elle n’avait plus envie de partir de Salem. Aujourd’hui encore, elle n’en a pas envie. Et pourtant, ce ne sont pas les occasions qui manquent. Elle a toutes les raisons du monde de quitter la ville, de fuir les souvenirs, les drames, et la vie qu’elle s’est créée. Elle pourrait repartir de zéro, Selina, dans une ville où son nom n’évoquerait rien, où on ne la regarderait pas avec méfiance, où elle ne serait personne et se fondrait dans l’anonymat le plus total. Aucun bagage avec elle, et l’opportunité de tout recommencer pour la première fois de sa vie. Mais l’idée a beau être tentante, elle sait bien qu’elle ne parviendra jamais à s’y résoudre. Toute sa vie est ici, le bon et le moins bon, les amis comme les ennemis, le passé comme le futur. Sans Salem, il n’y aurait pas de Selina, et peut-être bien que dans le fond, elle n’a pas envie de goûter à cet anonymat. Elle se plait, ici. Il y a les points négatifs, bien sûr, mais il y fait bon vivre. Elle continue de toucher son ailleurs du bout des doigts en revenant ici, sur la jetée, et en se laissant envahir par les souvenirs de môme. L’odeur salée de la mer, le vent qui fouette ses cheveux, la grisaille qui, plutôt que de la déprimer, l’apaise, et les bateaux qui vont et viennent, comme toujours. Elle a toujours eu l’impression que Salem était suspendue dans le temps, qu’elle ne vieillirait jamais, mais qu’elle ne se moderniserait pas vraiment non plus. Et ça lui plaît, cette idée d’une ville figée dans un moment sans pouvoir s’en extirper. Elle peut s’identifier à ça, aussi. Elle non plus n’avance pas, sans reculer pour autant, elle s’enlise dans l’entre deux, trop désabusée pour s’accrocher à un espoir d’avenir meilleur, trop nostalgique pour laisser de côté les souvenirs qu’elle entretient ici. Et puis, cet endroit, c’était le préféré de Lenny. Maintenant, elle s’y rend aussi pour cette raison, et plus seulement pour s’imaginer pirate voguant sur les flots. Il l’amenait ici à la tombée de la nuit et ils pouvaient passer des heures à se laisser bercer par les lumières de Salem. Parfois, il l’entraînait dans un de ces bateaux-restaurants, amarrés sur le port, au cadre romantique parfait pour les couples amoureux comme eux. C’est sur l’un d’eux qu’il l’a demandée en mariage, tremblant de nervosité à l’idée qu’elle refuse. Mais elle ne l’aurait jamais fait. Lenny lui apportait une rassurante sensation de stabilité, et elle s’y accrochait désespérément malgré son jeune âge. Sans doute qu’elle avait déjà connu trop de montagnes russes pour s’entêter sur cette voie. Le front de mer la rend toujours nostalgique, plus encore maintenant qu’elle ne peut plus partager ces souvenirs avec Lenny. Elle aurait voulu qu’il soit là, et qu’ils se remémorent les meilleurs moments de leur vie à deux. C’aurait été compliqué, parce qu’il y en a eu des tas, mais ils auraient essayé de faire le tri, ne seraient pas tombés d’accord, se seraient engueulés pour de faux avant de s’embrasser. D’ailleurs, elle a une photo d’eux deux à cet endroit qu’elle conserve soigneusement dans son portefeuille comme une mère le ferait avec la photo de ses gosses. Un sourire fend ses lèvres en apercevant un couple qui descend d’un petit bateau de plaisance. Elle croise leur regard, et ils lui rendent son sourire avec une étrange complicité. Elle ne les connaît pas, mais ici, on se connait finalement tous un peu. Ils doivent savoir qui elle est, parce qu’elle est une figure plutôt publique. Ses histoires (ses drames, surtout) ont fait le tour de Salem et alimenté les choux gras locaux, sa boutique ne désemplit jamais et maintenant, elle est la sorcière veuve et maudite, un titre décerné par les détracteurs les plus virulents qui le disent avec une pointe de moquerie, l’air de penser que c’est bien fait pour elle. Elle n’a pas fini de penser à ses détracteurs que le plus acharné de tous vient se poster juste à côté d’elle en s’appuyant sur la rambarde, comme elle le fait elle-même depuis vingt bonnes minutes. Par réflexe, elle lève les yeux au ciel. « Finn » salue-t-elle froidement. Froidement, parce qu’elle ne sait plus faire autrement que comme ça avec lui. Elle a eu beau essayer d’être cordiale, rien n’y fait, et à force de le voir s’acharner contre elle avec un plaisir non-dissimulé, elle en a eu marre de faire des efforts. Au diable la cordialité, donc, et elle finit par le toiser avec agressivité. « Des tas d’endroits où tu pourrais être et non, il faut que tu choisisses précisément celui où je suis. T’es désespérant comme type. » Selina secoue la tête, franchement agacée. Et pourtant, il n’a encore rien fait. Elle suppose que sa simple présente est agaçante, parce qu’il ne fait jamais rien pour hasard et qu’il ne rate aucune occasion de venir l’emmerder. Et qu’elle a perdu toute patience avec lui. « Je ne suis pas d’humeur pour tes conneries » le met-elle en garde. Mais elle sait bien que, comme d’habitude, ça ne changera rien. Déjà gamin il n’en faisait qu’à sa tête, et c’était pour ça qu’elle l’aimait. Maintenant ? Maintenant c’est pour ça qu’elle le déteste.
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Adriel Eynsford-Baxter
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Adriel Eynsford-Baxter
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MessageSujet: Re: whatever it was, i'm over it now. (finn) whatever it was, i'm over it now. (finn) EmptyLun 2 Nov - 22:14


You have my heart and we'll never be worlds apart
Maybe in magazines but you'll still be my star
Baby, 'cause in the dark, you can't see shiny cars
And that's when you need me there, with you I'll always share


Finn s'en alla en claquant la porte, alors que Zack continuait à vociférer nombre de menaces vides. En extirpant son paquet de cigarettes de sa poche, il réalisa qu'en plus de l'avoir interrogé toute la soirée sur des sujets parfaitement triviaux, Zack lui avait fauché son briquet et au moins la moitié de ses cigarettes. Petite merde, grommela-t-il à voix basse, la clope à la bouche et pas nécessairement décidé à rebrousser chemin. Zack l'avait vidé, avec ses questions existentielles, ses problèmes et son manque de solutions. Son problème à lui ? Son manque d'intérêt pour les petites histoires à deux ronds de son frère. Finn s'était contenté de garder le nez dans son ordinateur, n'avait accordé pas même l'ombre d'un regard à son cadet, et s'était amusé à soupirer lorsque celui-ci commençait à gueuler trop fort. Seul avec sa cigarette et incapable de l'allumer, Finn erra une petite demi heure à la recherche d'un pigeon armé d'un briquet, avant d'arriver sur la marina. Son père possédait un bateau qu'il utilisait pour ses petites affaires extra-conjugales, qui état amarré dans les parages. Et naturellement, le paternel fumant indiscutablement plus que son fils, un briquet ou deux devaient être caché dans les parages. En descendant les escaliers de bois qui conduisaient directement au quai, il remarqua une silhouette au loin, adossée au ponton et affaissait comme si elle portait le poids du monde sur ses épaules. Son cœur fit une ovation triomphale à Selina, qui méditait plus loin et paradoxalement, son expression se raffermit au profit d'une moue irritée. Finn vivait comme ça. À moitié dans l'amour brûlant, à moitié dans la haine glacée. Son coeur frémissait en silence lorsqu'on mentionnait Selina en sa présence, mais tout le reste suivait une cadence inverse, hanté par une haine hurlante, faisant de tout son corps un enfer glacé au palpitant bouillonnant. Forcément, Selina n'avait pas de briquet sur elle. Cette petite idiote, cuisinait, buvait et bouffait toutes sortes de plantes aux noms imprononçables toute la journée, mais enrouler tout ça dans du papier à cigarette et en tirer une bonne latte ? Palsambleu ! Jamais !  Il hésita à un moment à la rejoindre,et la regarda se rapprocher de lui à chaque pas qu'il effectuait dans sa direction le temps de se décider. Son prénom devenait tout de suite plus beau échappé de sa jolie bouche, ce même si elle le crachait comme la pire des insultes.  Son aigreur le fit sourire et en dépit du bon sens, il décida finalement de rester. Quel bon sens, de toute façon ? Le sien ? Balivernes. Finn en était dépourvu, et n'avait nullement l'intention de prétendre le contraire.   « .Amour. » finit-il par l'apostropher d'un tout autre ton, un délicieux sourire narquois sur la bouche. « .Tu veux pas te rendre utile et claquer des doigts pour allumer ma clope ?. » demanda-t-il ensuite distraitement, ignorant un temps sa petite attaque mesquine. Au moins quelques secondes. Le temps de réfléchir à la meilleure réplique possible. « .Ah Selina ! Ne te méprends pas, je ne te traque pas. Heureusement, j'ai d'autres préoccupations que toi dans la vie. Mettons plutôt mon arrivée sur le compte du hasard. » proposa-t-il, d'une nonchalance peu commune. Et quel heureux hasard. « .À moins que ton besoin viscérale d'être le centre du monde ne te pousse à croire que je suis là pour toi, et rien que pour toi. Dans ce cas, tu peux mettre ça sur mon aptitude à être un gros pervers amoureux de sa sorcière, ça m'est égal. » Enfin le centre du monde. De son monde plutôt. Elle devait avoir l'habitude, à la réflexion. Se rendait-elle au moins compte tout ce qu'elle représentait à ses yeux ? Il était certain de pouvoir l'affirmer. Heureusement pour lui, elle n'en jouait pas, et lui n'était pas certain qu'elle veuille vraiment voir comment il la regardait, et qu'elle sache ce dont il était capable pour elle. « .T'es jamais d'humeur, pour ça et pour le reste. T'es devenue emmerdante. » pouffa-t-il dans un rire chaleureux, et parfaitement insolent. À une époque, elle essayait. Au moins un peu. Elle essayait de garder de sa contenance, et de ravaler son aigreur, tout ça pour pas le laisser gagner. Mais Finn était un emmerdeur de classe royale, et ne connaissait aucune limite. Il aimait la voir se battre contre elle-même pour ne pas ployer devant ses brimades, et ses petites mesquineries. À présent, c'en était presque trop simple, et sans aucune saveur. En s'approchant d'elle, il s'empara de la photo qu'elle tenait dans ses mains d'un geste trop vif pour être contré. Le cliché qu'il tenait à présent entre ses doigts planta ses griffes autour de son cœur, et le comprima de façon si impérieuse qu'il manqua d'en perdre l'équilibre. Il le détestait, profondément. L'espoir de pouvoir passer au-dessus de toute cette histoire, et de lui pardonner une fois que Selina lui serait rendue, s'était envolé lors de l'enterrement. Finn n'était pas capable de pardon. Sa haine le possédait tout entier et avec le temps, il avait appris à s'habituer, et même à l'aimer autant qu'il pouvait aimer cette emmerdeuse. Et Selina ne lui revenait pas naturellement, allait même à le repousser, ce malgré une nuit unique, le rendant incapable de même croire, une seule seconde, pouvoir pardonner à un vieil ami de lui avoir dérobé l'amour de toute son existence. « .Et c'est moi qui suis désespérant ? Tu te fous vraiment de la gueule du monde. » finit-il par gronder. Se rendre aveugle sur un vieux cliché et tomber dans un état végétatif grotesque à chaque fois qu'on le mentionnait ne ramènerait pas Lenny, et dieu l'en préserve, Finn lui souhaitait de rester là où il se trouvait à présent : les quatre fers en l'air, à pourrir au fond d'un trou. Ce pourquoi il déchira la photo en deux morceaux, séparant ainsi Selina de cet imposteur, et en fit cadeau à l'océan. « .Allez, adieu Lenny ! Bon vent ! » siffla-t-il, caustique et définitivement amusée par ce qu'il venait de faire. Il ne réfléchissait jamais, et préférait largement le pardon à la permission. Qu'il puisse lui faire du mal ne l'effleurait plus, ils s'étaient déjà trop entaillés mutuellement, de fait planter le couteau toujours plus profondément ne changerait plus rien.  De toute façon, Selina trouverait toujours de quoi lui en vouloir, alors quelle différence ça pouvait bien faire qu'il s'enfonce encore plus ? « .Cesse de pleurnicher sur son sort. C'est pas comme ça que tu vas avancer, et tu fais franchement pitié. » Le dos tourné, il chercha une nouvelle cigarette dans le fond de sa poche, décidé à lui fausser compagnie à la recherche d'un briquet. Et mentalement, le compte à rebours débuta. Il connaissait cette fille par coeur, son temps de réponse était du coup imminent.
Trois... deux... un...

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MessageSujet: Re: whatever it was, i'm over it now. (finn) whatever it was, i'm over it now. (finn) EmptyVen 6 Nov - 0:01

Finn, c’est la blessure qui ne veut pas guérir. Celle qui s’incruste sournoisement dans chacun de ses pores et rejaillit ici et là, au fil de leurs rencontres. C’est les souvenirs, les plus heureux, mais aussi les pires, ceux qu’elle a voulu gommer de sa tête sans jamais réussir. C’est la perte, la peur, et maintenant un peu de haine aussi, tout se mélange en elle quand il est là parce qu’il la connait. Il la connait mieux que personne, mieux que ses parents, que son frère et sa sœur, mieux que sa meilleure amie, et mieux que Lenny. Il sait tout d’elle, le bon comme le moins bon, les forces, les failles, et il sait comment les exploiter pour faire encore plus mal. C’est son truc, à Finn : il aime la tourmenter comme s’il voulait se venger d’elle ne sait trop quoi. D’avoir choisi d’aimer un autre homme que lui, peut-être ? Elle y a souvent pensé à cette idée avant de la rejeter. Finn est égoïste, c’est un fait, mais il est surtout égocentrique et voudrait que le monde tourne autour de lui. Il lui donne l’impression d’être en représentation permanente, avec le reste des gens comme public involontaire, si bien qu’elle a fini par arrêter de chercher un sens à ses actions et ses paroles. Tout ce qu’elle sait, c’est que le type qu’elle aimait quand elle était adolescente n’est pas celui qui lui fait face, parce que celui-là, elle le méprise cordialement. En témoigne ses yeux qui se lèvent au ciel, comme chaque fois qu’il fait allusion à ce qu’elle est. Il aime se moquer d’elle et le problème, c’est qu’elle n’est pas assez indifférente pour le laisser s’en tirer à si bon compte. Elle se sent obligée de répondre, à chaque fois, et rentre si facilement dans son jeu que ça en devient beaucoup trop facile. Il connait les cordes sur lesquelles tirer, les points sur lesquels appuyer pour la faire sortir de ses gonds et elle, elle tombe dans le panneau. Systématiquement. « Je serais toi j’éviterais. Qui sait, dans ma grande maladresse, au lieu d’allumer ta clope je pourrais te foutre le feu et te laisser brûler là. Après tout, le bûcher, c’est un truc de famille » souligne-t-elle avec désinvolture, pas assez toutefois pour masquer la pointe d’agacement dans sa voix. Lui, par contre, il a l’air dans son élément, il baigne dans le sarcasme mesquin simplement pour la faire réagir. Et comme toujours, ça fonctionne un peu trop bien. Tellement bien, en fait, qu’elle délaisse toute idée de prétendre qu’il n’est pas là et de continuer sa routine mélancolique pour se concentrer sur la haine qui glisse dans ses veines et fait pulser son sang contre ses tempes. « Mettons donc ça sur le compte de la malchance, dans ce cas, mais nous savons tous les deux que tu n’as pas spécialement cherché à m’éviter. » Contrairement à elle, dont la nouvelle lubie est de lui échapper à chaque instant. De fait, chaque fois qu’elle le croise au détour d’une rue, elle se détourne pour prendre la direction opposée et s’épargner une guerre ridicule qui n’amène nulle part. Finn ne lâche jamais rien, alors elle suppose que c’est son rôle à elle, de laisser tomber. Après tout, il n’y pas de guerre s’il n’y a qu’un participant. Mais pas cette fois. Parce que cette fois, elle le sent, il a décidé de passer le palier supérieur en matière de méchanceté gratuite et que sainte Selina ne supporte pas les attaques sans fondement. Encore moins venues d’un type comme lui. « Je suis devenue emmerdante ? Essaie de faire le deuil de quelqu’un que tu aimes, après tu viendras me donner des leçons sur combien je suis emmerdante. » Elle n’aime pas jouer sur ce terrain-là, pas tant parce que c’est faux – elle aimait Lenny, et l’aime toujours, et continue de faire son deuil jour après jour – mais parce qu’elle réveille en Finn ses plus mauvais instincts. Lui dire de faire le deuil de quelqu’un qu’il aime alors même qu’elle connaît la teneur de ses sentiments pour elle est un coup bas, un truc qui lui ressemble à lui, mais pas à elle. Il faut croire que lui aussi réveille ses instincts les moins glorieux. D’un autre côté, et la pensée l’empêche de culpabiliser, son comportement justifie tout ce qu’elle peut répondre en retour. Quand on aime quelqu’un, on ne fait pas ce genre de choses, ce qui lui laisse à penser que dans le fond, Finn ne l’aime pas vraiment. Comme toutes les autres femmes de la ville, elle représente à ses yeux une distraction, à la différence près que cette distraction-là, il l’a abandonnée quand elle était enceinte. Un peu plus d’histoire entre eux, certes, mais pour le reste, elle est exactement semblable aux autres. Et parce qu’il ne s’arrête jamais en si bon chemin, la photo qu’elle tenait entre ses mains finit dans les flots, déchirée en dizaine de morceaux, accompagnée des commentaires sarcastiques du bourreau. Elle pourrait ne rien dire, Selina. Le laisser s’en tirer à si bon compte sans s’emporter, parce qu’au fond, elle sait que ça n’en vaut pas la peine, et que lui non plus n’en vaut pas la peine. Mais elle ne peut pas. Elle n’y arrive pas. Chaque fois, il alimente la blessure en reversant du sel dessus, histoire de l’empêcher de cicatriser. Alors quand il fait mine de partir, elle ne peut pas s’en empêcher. « Va te faire foutre Finnick ! » qu’elle gronde finalement, en veillant à insister sur son prénom complet, dont elle sait qu’il le déteste. « T’as perdu le droit de faire le moindre commentaire sur ma vie le jour où t’as décidé d’en sortir, alors je suis désolée si le fait que j’aie perdu mon mari, que j’aimais plus que tout, ne soit pas un motif suffisant pour être malheureuse. C’est sûr que quand tu t’es barré, j’étais pas autant au fond du gouffre. Visiblement je t’aimais pas assez. Pas autant que lui, du moins, ça c’est certain. » Elle affiche un rictus mauvais, honteuse à nouveau mais surtout trop en colère pour se priver de l’occasion de lui faire elle aussi un peu mal. « Ca doit être triste, une vie où on n’est pas aimé » conclut-elle froidement.
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Adriel Eynsford-Baxter
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MessageSujet: Re: whatever it was, i'm over it now. (finn) whatever it was, i'm over it now. (finn) EmptyDim 22 Nov - 0:26

« .Fous-moi de la farce dans le fion avant alors, comme ça tu pourras me servir à bouffer pour Thanksgiving. » lança-t-il, toujours armé de son indiscutable poésie. Il aimait les menaces de ce genre. Sachant surtout qu'elles étaient là les seules que pouvait proférer une sorcière de cette époque. Elle n'avait pas l'air de plaisanter, et pour cause : elle affrontait un effroyable connard. Un en manque de nicotine, par-dessus le marché. Toutefois, il trouva risible sa façon de croire qu'elle pourrait vraiment le faire cramer d'un battement de cils. Quelle adorable idiote, pensa-t-il, son habituel sourire sordide sur la bouche. « .Ah, mais pourquoi diable voudrais-je t'éviter, alors que tu m'amuses comme personne ?. » répondit-il en ricanant. Il ne se formalisait plus du ton qu'elle employait, ni de mots d'ailleurs. Il prétendait à merveille que rien ne pouvait l'atteindre et généralement ça fonctionnait plutôt pas mal. Cela dit, il perdit le sourire en se prenant une énième fois l'histoire du deuil dans la figure. « .Blablabla, et voilà, on y est. Oui t'es emmerdante. Que tu le veuilles ou non, t'es emmerdante, et tu viens juste de le prouver. Ça fait une plombe qu'il est mort, et t'es toujours en train de te chercher une excuse pour le mentionner, et nous ressortir ta petite gueule de veuve éplorée. Mais t'as pas compris. Tous le monde s'en branle. »  La page était tournée par tous le monde, à l'exception d'une qui s'obstinait à barboter dans son malheur et qui mourrait joyeusement si on la laissait s'y noyer. La victime. Le genre de personne que Finn prenait en grippe viscérale, au point où ça en devenait indécent. Inévitablement, le ton montait d'un cran. En entendant son prénom complet prononcé par une Selina indiscutablement remontée, Finn frémit. Il n'avait jamais enregistré qu'il s'agissait de lui lorsqu'on mentionnait un certain Finnick. Il avait découvert son véritable prénom lorsque sa mère avait voulu prendre l'avion avec lui, alors qu'il avait déjà une dizaine d'années au compteur. Pour lui, Finnick était une toute autre personne. Lui était Finn, et s'en contentait avec le plus grand des plaisirs. Avec une sagesse qui ne lui ressemblait pas, il décida de ne pas s'offusquer de cette attaque mesquine, et se contenta d'y répondre par un haussement d'épaules nonchalant. Il y avait tellement de choses qui l'irritait chez elle qu'il ne se préoccupait plus du fait qu'elle ose l'appeler Finnick. Elle avait l'air d'en être satisfaite, limite toute puissante,  sous prétexte qu'il n'aimait pas ça, mais cette fille manquait cruellement d'imagination. Elle n'était pas à la hauteur face à ce mec à l'humour qu'elle prétendait douteux (alors qu'elle avait été la première à rire de sa malice, mais ah ! Le désamour…), et à la répartie cinglante. Lui trouva son absence d'imagination si pathétique qu'il préféra relever de la façon la plus désintéressée. (Quant au fait d'aller se faire foutre, il le faisait. Généralement deux à trois fois par jour.) « .Ah oui. Finnick. Carrément. C'est du lourd là. C'est quoi la prochaine étape ? Tu vas resserrer ta culotte et me foutre ton cameltoe sous le nez histoire que je fasse une attaque ou … ? Non, parce que tu m'as l'air très inspirée, là. » Finn et ses peurs irrationnels, dont celle des chameaux. Il n'aimait pas ça, sans pouvoir se l'expliquer, et Selina mieux que personne le savait, pour l'avoir charrié au moins un million de fois à ce sujet. Il se souvenait encore de la fois où elle l'avait traîné sur la grande place, alors qu'un cirque ambulant s'y était établi, et de la crise d'angoisse qui l'avait saisi tout entier à sa rencontre avec l'animal, au point de le faire presque convulser pendant qu'elle se moquait ouvertement de lui. Si le tournant de la conversation et leur relation dans son entièreté n'avaient pas été si tragiques, elle aurait probablement rigolé de sa remarque. Brièvement. Subtilement aussi. Mais sa main à couper, elle aurait rigolé.  Tout à coup, il ressentit un mélange de nostalgie et d'amour qui s'insinua dans ses veines comme de la lave. De la nostalgie pour le temps d'avant, et de l'amour pour le rire de Selina qui lui revenait en écho. Et il détesta ça. Cette sensation, ce flot de sentiments qu'il déguisait savamment sous une haine cordiale, lui piquait. Selina lui lançait à présent un regard si dur qu'il eut l'impression de recevoir une flèche entre les deux yeux. Sa contrariété ne lui suffisait, et ne lui suffirait probablement jamais. Il voulait toujours plus de sa part. Plus d'amour, plus de haine. Plus. Peut-être parce qu'avec la haine venait la fébrilité, et qu'il désirait ardemment la voir aussi fébrile que lui le jour où on lui avait annoncé qu'elle sortait avec Lenny. Une haine exacerbée par son attaque. Finn ne pouvait pas tout entendre, et certainement pas les reproches. Il n'en était pas capable. L'un de ses innombrables défauts. Ses poings se serrèrent sous le poids des mots que Selina semblait prendre plaisir à lui cracher à la figure, et sans qu'il puisse la maîtriser, l'irritation le fit définitivement franchir la frontière de la décence, déjà relativement fine que chez lui. « .Putain, mais t'as pas fini de ressasser toujours les mêmes merdes ? Ton mort, ton ex, ton bébé et tous le monde m'abandonne, et piapiapia. Y en a assez de tes jérémiades ! » Finn avait prononcé sa phrase du ton amer qui lui était coutumier, avec toute la véhémence qu'on lui connaissait. Loin d'être décidé à se reprendre, si tant est qu'il le puisse, il relança férocement : « .J'avais 16 ans, Selina, 16 ans ! À quoi tu t'attendais au juste, de la part d'un merdeux de 16 ans, plus immature qu'un de six tout au plus ? Tu croyais quoi ? Tu pouvais pas t'attendre à ce que je reste gentiment, claque la porte du bahut et me trouve un boulot à chier pour payer des couches et des petits pots. Même maintenant je refuserais d'avoir un gamin. Alors à 16 ans ? Tu savais qui j'étais, et comment j'allais réagir. T'avais signé pour ça. » gronda-t-il, énervé de voir et dire les choses soudainement si clairement. « .Et moi je t'aimais pas assez pour rester, et devenir le père de ton bébé. Tu vois comme quoi, le pire dans tout ça c'est d'avoir cru à un moment qu'on étaient amoureux l'un de l'autre, alors que c'était visiblement pas le cas. » finit-il par boucler, un octave en moins dans la gorge. Une vie sans être aimé, difficile ? Un ricanement s'échappa de sa bouche. Il en avait rien à foutre de toutes ces conneries. Sa définition de l'amour se trouvait droit devant lui, et il la détestait de façon presque nocive. Finn ne cherchait pas l'amour à tout prix. Sa vie ne le comblait pas, mais il n'en restait pas moins satisfait. Toutes les cartes se trouvaient dans ses mains, à l'exception d'une seule, qui refusait de rejoindre son jeu. Ce qu'il ne comprenait pas, ou plus, c'est qu'il n'y avait aucun jeu entre Selina et lui. Qu'il ne pouvait pas l'avoir dans cette vie faite de mensonges, de chimères, et d'éphémères, tout simplement parce que Selina était ancrée dans sa réalité, et représentait sa vérité.   « .Bof. Ça passe. Quand je te vois, je me dis qu'il y a vraiment pire comme vie. » darda-t-il, retrouvant son sourire moqueur. « .T'as perdu ton identité, et tout ce qui faisait de toi Selina Bishop dans cette histoire, et maintenant t'es juste la '' femme de '', ou plutôt la '' veuve de '' et t'adores ça. T'es personne, et t'adores ça. » commença-t-il, avant de lever les yeux au ciel. « .T'essaye même pas de vivre correctement, d'aller de l'avant. T'en a rien à foutre. T'es bloquée dans ta petite vie de merde, et c'est un gigantesque kiff pour toi. Mais regarde-toi. T'es une ombre. Même moi, je voudrais pas de toi. Pas comme ça. Si t'étais au moins le quart du tiers de la nana que t'étais avant, mais j'me foutrais à genoux devant toi. Pour de vrai, pas dans tes petites fantaisies minables où tu crois encore que je suis assez dingue de toi pour te traquer. Je suis pas assez con pour courir après une ombre, Selina. Navré de te l'apprendre. » Les yeux fermés, les poings s'ouvrant peu à peu, Finn faisait un effort manifeste pour reprendre son propre contrôle.
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MessageSujet: Re: whatever it was, i'm over it now. (finn) whatever it was, i'm over it now. (finn) EmptyMer 25 Nov - 0:26

Ses yeux balayèrent une nouvelle fois le ciel, sans pouvoir y discerner la moindre trace de choc. Finn n'avait jamais été réputé pour son sens de la subtilité, encore moins pour son bon goût. Son humour était gras, pour ne pas dire graveleux, et elle peinait toujours à comprendre comment des filles pouvaient se laisser charmer par un tel étalage de commentaires douteux. « Si c'est pour t'écouter raconter des conneries du genre, passe ton chemin la prochaine fois » répondit-elle bien plus calmement qu'elle ne l'aurait pensé. Preuve, visiblement, qu'il restait encore un long chemin à faire pour que Finn Hazelgrave lui arrache enfin autre chose que son éternel air contrit chaque fois qu'il se trouvait à proximité d'elle. Il y avait bien dix milles raisons qui lui venaient en tête lorsqu'il s'agissait de l'éviter, mais aucune n'aurait trouvé grâce à ses yeux, il se serait contenté de les rejeter les unes après les autres en les ponctuant d'une remarque sarcastique et lourde. « T'as vraiment rien d'autre à faire de ton temps ? Tu peux parler de moi... » Elle, au moins, avait une excuse légitime pour expliquer son état d'esprit et la perte de temps qu'elle consacrait à se remémorer Lenny. Perte de temps, pour Finn du moins, car pour elle, c'était le seul moyen de s'assurer qu'elle n'oublie rien de lui. L'esprit avait la fâcheuse habitude de faire le tri de son propre gré, pour au final la laisser avec quelques souvenirs triés de façon hasardeuse. Bientôt, elle oublierait le son de sa voix. De ses rires. Puis elle oublierait les expressions de son visage. Et à la toute fin, ce seraient ces mêmes souvenirs qu'elle tentait de préserver qui disparaîtraient et lui donneraient l'illusion que rien de tout ça n'avait existé. Elle se rappellerait de leur mariage, mais de façon vague, floutée, et ça, dans le meilleur des cas. Mais elle ne pouvait pas s'étonner que ces états d'âme laissent Finn parfaitement indifférent... là encore dans le meilleur des cas. Selina n'avait jamais compris pourquoi il mettait tant d'ardeur à se montrer odieux avec elle lorsqu'il savait qu'elle connaissait déjà tout ce qu'il y avait à connaître de lui, quel était l'intérêt de lui donner des raisons de le détester quand elle pouvait se contenter de l'ignorer ? Ses velléités étaient néanmoins mises à rude épreuve chaque fois qu'il ouvrait la bouche, soit trop souvent pour leur bien. Elle soupesa un instant le pour et le contre d'une répartie cinglante. Pour : ça la soulagerait. Au moins une demi-seconde. Et elle lui ferait juste assez mal pour espérer qu'il laisse tomber. Contre : ça ne la mènerait à rien, si ce n'était un nouvel échange qui lui non plus ne mènerait à rien. Contre. Définitivement contre. Elle poussa un soupir lassé. « Est-ce que ce serait trop te demander de simplement lâcher l'affaire ? S'il te plaît ? Oui, je suis emmerdante, oui, si ça te fait plaisir, alors très bien. » Elle marqua une brève pause avant de poursuivre. « J'essaie, avec un succès relatif certes mais j'essaie, de ne pas jouer les veuves éplorées en public. D'être normale, et de faire comme si de rien n'était. Est-ce que tu pourrais au moins me laisser la possibilité de l'être en privé, quand il n'y a personne pour me regarder ? » De lui laisser le droit à un minimum de décence, de lui laisser le droit d'être malheureuse dans une sphère intime sans personne pour la juger, quand elle tentait tant bien que mal d'être brave devant les autres ? Ce concept était-il si difficile à comprendre, même pour lui ? Et surtout, est-ce qu'elle n'avait pas mérité, au moins un peu, qu'il la laisse en paix et cesse de venir la tourmenter pour son seul plaisir sadique ? A en juger par le retour de flammes violent, visiblement non. Elle le laissa parler, regretta seulement de ne pas être sourde pour s'épargner des commentaires aussi mesquins ainsi que la vague de souvenirs qui revint la hanter, fragment volé des années de jeunesse qu'elle était loin d'avoir oubliées. « J'avais pas signé pour être enceinte » se contenta-t-elle de répondre doucement. « J'avais pas non plus signé pour que tu me largues en l'apprenant. Oui, t'étais con à l'époque, t'as pas beaucoup évolué depuis, mais ça je connaissais, et je pouvais gérer. Mais pas d'être larguée comme ça, dans ma situation. J'étais immature, et terrifiée, et moi non plus j'avais pas prévu ça, et j'avais pas envie de tout sacrifier du jour au lendemain. Mais tu vois, le truc c'est que parce que c'était le tien, j'aurais voulu le garder. » acheva-t-elle dans un murmure, sans même oser le regarder. Elle aurait été prête à l'élever, même seule, simplement parce qu'elle savait qu'il n'avait pas été conçu uniquement par accident. Il aurait été aimé, adoré, idolâtré même, parce qu'il était le souvenir d'une époque bénie où Selina était encore heureuse. La vie s'était chargée de lui rappeler que dans sa famille, le bonheur possédait une date de péremption et que la sienne était survenue relativement tôt. Elle le laissa poursuivre, lui expliquer avec sa hargne masquée de son habituelle raillerie pourquoi elle n'était plus désirable, mais la vérité, c'est qu'elle se moquait bien de ce qu'elle pouvait évoquer, ou ne pas évoquer, chez les autres et surtout chez lui. De toute façon, Selina Bishop n'avait jamais existé par elle-même. Elle avait toujours été la descendante de, puis la copine de, puis la femme de et maintenant la veuve de. Il y avait toujours un tas d'adjectifs pour qualifier sa vie, mais jamais pour parler d'elle, et d'elle seule. De ce qu'elle faisait, de ce qu'elle était autrement que par ses liens avec d'autres. Alors cet énième qualificatif la laissait relativement indifférente, surtout venant de Finn. « Je te demande pas de me courir après, et je crois que tu le sais. Tout comme tu sais que j'ai beau faire la fière en public, j'ai toujours été une épave en privé, même avant tout ça. J'ai toujours été une ombre, mais t'étais trop amoureux de moi pour t'en rendre compte avant. C'est peut-être toi qui m'as idéalisée et qui m'as foutue sur un piédestal, t'y as déjà pensé ? Je suis pas parfaite, Finn, je suis seulement humaine. » Elle haussa les épaules, fatiguée plus qu'agacée. Elle n'avait pas tant changé que ça, Selina. Elle s'était seulement lassée de faire front devant les autres, ou de faire des efforts. « J'ai aucune raison d'avancer, et ça n'a rien à voir avec Lenny. Oui, il me donnait un but, un objectif de vie, que ça te plaise ou non, j'adorais ma vie de femme mariée et tous les projets d'avenir que je construisais. Mais soyons honnêtes, j'étais une ombre bien avant ça, il m'a juste donné un sursis. Je te demande pas d'être d'accord, ni même d'avoir un avis. Je te demande simplement... je sais pas, de me laisser tranquille. De m'ignorer, de mener ta vie et de me laisser mener la mienne. » Elle posa une main délicate sur la sienne, et le fixa sans ciller. « S'il te plaît. Je peux pas ne serait-ce qu'essayer d'avancer si tu me fais vivre en permanence dans le passé. »  

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Adriel Eynsford-Baxter
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MessageSujet: Re: whatever it was, i'm over it now. (finn) whatever it was, i'm over it now. (finn) EmptySam 5 Déc - 22:24

19.000 :plop: :plop:

Lâcher l'affaire ? La blague. Le connaissait-elle vraiment ? Finn ne savait pas lâcher l'affaire. Il s'y accrocherait de toutes ses griffes, s'enroulerait autour jusqu'à l'épuiser. Comme un serpent. Il se mordit la langue pour ne pas rétorquer une énième réplique cinglante, qui n'aurait de toute façon aucune utilité concrète – un miracle. Pourtant, il se laissa entraîner dans une conversation qu'il refusait d'avoir. Adepte des confrontations musclés, mais prêt à fuguer dès qu'il fallait dégobiller son cœur sur la table des vérités, Finn se laissa submerger par le ressentiment qui de toute façon le consumait déjà tout entier. Seulement il s'attendait à des hurlements. À ce qu'elle mette un point d'honneur à crier aussi fort que lui si ce n'est plus, et surtout à ce qu'elle livre un speech haineux aussi confus qu'abject, comme lui venait de le faire. Mais rien. Encore une fois, Selina se contenta de murmures, de glisser tendrement sa main dans sa poitrine, et d'emprisonner son palpitant dans l'étreinte fébrile de ses doigts fins. « .Oh pitié. » Il lâcha un soupir nerveux, décoré d'un rire qui l'était tout autant. Plus ébranlé qu'il ne le croyait, Finn l'observa un moment en silence. Il transpirait la contrariété, et souffrait d'une douleur sourde telle qu'il eut l'impression d'être au bord du malaise. Elle ne pouvait pas dire qu'elle aurait gardé son bébé pour ça. Pour une raison aussi triviale, aussi grotesque que le lien éternel que ce satané gosse aurait représenté. « .T'es douée. T'es très douée. » reprit-il, aussi nerveux qu'on puisse l'être, toujours un sourire fade en coin. Elle était forte à ce jeu-là. Le toucher. Ou bien le manipuler selon l'opinion. Il était si faible que même s'il l'avait voulu, réprimer son trouble aurait été vain. Au final, il saisit un galet, et le lança à la mer, qui l'engloutit aussitôt dans un '' plouf '' indifférent. Pensif, nerveux, et plus touché qu'il aurait voulu l'être, il se concentra sur les cercles concentriques qui se formaient et disparaissaient à l'infini sur l'eau qui reprit peu à peu son calme initial. « .Et bientôt tu vas me dire qu'au moins quelque chose de bon aurait résulté de notre relation, c'est ça ? . » finit-il par reprendre, impassible, mais pas moins irrité par la tournure que prenait la conversation. Selina et sa douceur, et ses murmures qui glissaient sur lui comme des caresses. Connasse, pensa-t-il, agacé d'être si pitoyable. « .Tu sais ce que tu aurais pu garder, aussi ? Moi. » ajouta-t-il, se frappant les hanches par dépit, soufflant un rire mauvais au passage. Il savait d'avance que Selina lui ressortirait la même excuse, et qu'ils sombreraient de nouveau dans cette conversation sans but, sans fond et sans fin qui les séparaient. Qu'elle dirait qu'elle l'aurait gardé lui aussi, si ça ne tenait qu'à elle, et qu'il était celui qui s'était barré. Il répondrait alors qu'elle n'avait qu'à avorter, odieux et immature comme toujours. En réalité, il aurait eu besoin de temps. Du temps pour se rendre compte qu'elle lui manquait entre autres, et d'autres choses que seul le manque pouvait enseigner. Mais l'engrenage malsain dans lequel ils s'étaient pris tous les deux en avait décidé autrement, et avait fait de lui un dépotoir sentimental, où régnait un chaos amoureux dont il ne parvenait pas à se sortir, même après tant d'années. Selina avait tourné la page depuis longtemps. Lui s'obstinait à croire que son cœur kleenex ne pouvait être recyclé. Toute la différence se tenait précisément là. Il hocha la tête deux à trois fois en l'écoutant déblatérer son laïus, et poussa autant de soupir. Cette fille ne comprenait rien. Peut-être avait-elle raison. Peut-être. Probablement qu'elle avait raison. Il était si amoureux d'elle qu'il ne voyait pas les défauts et les fissures. Peut-être. Mais elle devrait au moins comprendre. Lui aussi n'était qu'imperfections, et défaillances. Pourtant elle s'était entêtée à croire qu'il pourrait changer, et qu'elle et leur bébé pouvaient compter sur lui. « .Tu ne te vois pas comme je te vois. » finit-il par répondre simplement. Voyais ? Vois ? Peu importe. Elle était à ses yeux d'une perfection sans égale, qui ne souffrait d'aucune frontière. Le regard qu'il portait sur elle lorsqu'elle avait le dos tourné, ou bien simplement maintenant alors qu'il cherchait l'adolescente qui lui avait appris à aimer dans ces traits qui avaient vieilli, ne semblait jamais se lasser de Selina, qu'elle soit une ombre ou non. Elle en était une, d'ombre, assurément. Selina avait toujours eu cette aura obscure tout autour d'elle. Mais dans le regard de Finn, elle dégageait avant tout une vitalité lumineuse fascinante, qui grésillait lorsqu'elle souriait, et l'éblouissait quand elle riait. Lenny pouvait la voir comme lui la voyait aussi, il le savait. Et c'est bien là ce qui le dérangeait. Il se raidit lorsqu'elle osa prendre sa main, et sa mâchoire se contracta instantanément. Il affronta bravement le flux ininterrompu de sentiments qui se cognait en lui comme des vagues sur un récif, et ne flancha pas sous le regard à la fois las et tendre de Selina. Trop belle, songea-t-il. Il ne la regardait pas, pourtant il savait.   « .Ne fais pas ça avec moi. Le cinéma qui vise à m'apitoyer, la pause dramatique, main dans la main. Tout ça, ça ne fonctionnera pas avec moi, et tu le sais très bien. » siffla-t-il, en lui reprenant sa main. Elle, et Lenny, avaient planté le couteau trop vite, trop fort, trop loin dans la chair, trop prêt de l'os. Et ce couteau était toujours là, planté, et lui en faisait voir des cruelles dès que son cœur battait trop fort pour Selina. Sa mâchoire se serra de nouveau, dessinant parfaitement les contours de sa belle gueule, signe qu'il s'apprêtait à livrer une histoire qui le faisait souffrir. « .J'avais une petite amie à l'Université, et pendant une période, je ne pensais plus à toi, ni Lenny, à Salem et à toutes les merdes qui se passent en permanence ici. J'avais tourné la page. Du moins c'est ce que j'ai essayé de me dire à l'époque, même si j'étais très loin du compte. Un mensonge pitoyable, mais qui me suffisait. À cette époque-là, je m'étais même décidé à ne jamais revenir dans ce trou de l'enfer. Puis Lenny a jugé drôle de m'envoyer un faire part de mariage, histoire de me rappeler que j'avais un passé, et que la fille que j'aimais vraiment allait l'épouser. Comme tu peux te l'imaginer, ça m'a rendu dingue. » Il toisa longuement Selina, la jaugea d'un regard écœuré. La fille en question ? Il se moquait éperdument d'elle. Elle avait créé l'illusion un temps, et celle-ci s'était envolée trop rapidement. Son précieux Lenny n'était peut-être pas si parfait après tout. Il ne l'était pas, ne l'avait jamais été. Toutefois, son trépas semblait avoir effacé tous ses impairs et ses mauvais côtés, et chacun pensait à lui comme on imagine l'homme idéal. Celui qui ne connaît aucune faille, et ne craint aucune honte. Une vision que Finn, enfermé dans sa rancœur, ne supportait plus. Lenny lui avait refusé la seule idée de passer au-dessus, coupé l'herbe sous le pied. Probablement malgré lui, mais il l'avait fait. « .Alors non, Selina. Tu ne vas pas avancer. Tu vas rester bien sagement coincée dans le passé avec moi. »  finit-il par soupirer, une rictus mesquin ourlant de nouveau ses lèvres. « .Pour la jolie prestation, d'accord, drapeau blanc. Jusqu'à ce que je change d'avis. » Ce qui saurait arriver bien assez tôt. Finn changeait d'avis sur tous les sujets du matin au soir, et probablement se serait-il ravisé au sujet de Selina avant même de s'être couché. « .Je peux faire beaucoup de choses pour toi, mais te foutre la paix n'est pas dans mes cordes. »
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MessageSujet: Re: whatever it was, i'm over it now. (finn) whatever it was, i'm over it now. (finn) EmptyDim 20 Déc - 0:34

Selina s'obstinait à le fixer, droit dans les yeux sans ciller, à la recherche de quelque chose, n'importe quoi ressemblant à une lueur d'espoir. Même après toutes ces années, tout ce temps passé à l'accabler de reproches, de critiques, de commentaires souvent graveleux, même quand il se donnait du mal pour qu'elle finisse par le détester, elle s'en montrait incapable. Ce n'était pas faute d'essayer, pourtant, et dieu seul savait combien de fois elle avait cru qu'elle y parviendrait. Mais non, en dépit de tout et surtout de ses efforts, elle n'y arrivait jamais complètement. Finn n'était pas que ça, et elle le savait sans doute mieux qui quiconque. Elle avait partagé dès l'enfance sa vie, connaissait tout de lui, le meilleur comme le pire, et elle continuait à se montrer indulgente sous couvert d'une tendresse nostalgique. Bien sûr, qu'il l'irritait. Sa seule présence suffisait généralement à la mettre sur le qui-vive, mais elle savait que c'était surtout lié à la capacité impressionnante de Finn à toucher là où les plaies étaient encore à vif. Selina affichait en toutes circonstances une façade impassible au reste des habitants, mais jamais complètement auprès de lui. Au contraire, ses traits laissaient entrevoir la palette incroyablement large des émotions que lui seul savait susciter. Elle n'oubliait pas le passé, et surtout pas ce qu'ils avaient vécu. Et ce à quoi ils avaient échappé. Plusieurs fois elle s'était demandé ce qu'elle serait devenue si elle avait embrassé le rôle de mère qu'elle aurait du avoir. Aurait-elle épousé Lenny malgré tout ? Aurait-elle convaincu Finn de rester à ses côtés ? Aurait-elle décidé de quitter l'atmosphère parfois étouffante de familiarité de Salem ? « Non. Oui. J'en sais rien. Je sais pas Finn. Je ne sais même pas si je suis soulagée ou non de l'avoir perdu. Dans tous les cas, ça n'aurait pas été la seule chose bien dans notre relation, on sait tous les deux qu'on a vécu des choses qui n'arrivent qu'une fois dans une vie. » Les joies du premier amour, et la douleur du premier cœur brisé. Elle ne résumait pas leur histoire à sa fin, pas toujours du moins. Elle se rappelait aussi l'amitié qui les unissait, bien au-delà de l'amour, de la place qu'ils faisaient à l'autre dans leur vie, de la confiance qu'elle plaçait en lui et qui la faisait se sentir en sécurité, aussi bien avec les autres qu'avec elle-même. Il y avait eu de bons moments, probablement plus que de mauvais, elle regrettait simplement que leur histoire se soit achevée de cette façon, sans la considération qu'ils avaient si longtemps accordé à l'autre. Elle esquissa un sourire triste, s'épargnant la peine de lui faire une nouvelle fois remarquer que des deux, c'était lui qui était parti. « Comment ? Parce que j'ai surtout eu l'impression que si j'essayais, tu me filerais encore entre les doigts. Je suis désolée de ne pas avoir essayé, cela dit » admit-elle en lui jetant un regard à la dérobée. Elle aurait pu choisir de s'acharner, de se battre pour le récupérer mais la vérité, c'était que l'idée d'avoir à nouveau le cœur brisé lui avait fait choisir la sécurité que Lenny lui offrait. Il était la stabilité incarné, le genre à savoir ce qu'il voulait et à s'y cantonner. Finn était son exact inverse. Peut-être qu'elle en aurait été capable si elle n'avait pas perdu leur enfant. Adolescente, Selina était intrépide, aventureuse. La perte coup sur coup l'avait rendue sérieuse et posée, tout ce que Finn n'était pas, et ne recherchait pas. « Toi aussi, tu aurais pu me garder. Ou au moins me récupérer. Et pourtant... » Elle poussa un soupir, plus parlant que ses mots. Et pourtant, il ne l'avait pas fait et avait mis toutes ses forces pour la repousser le plus loin possible sans jamais la laisser complètement. Il s'était acharné à la détester plutôt qu'à essayer de l'aimer à nouveau, et Selina avait cessé d'espérer mieux de sa part. Elle avait compris sa colère, mais n'avait pas pardonné sa rancune. « C'est peut-être ça le problème » répondit-elle finalement, après avoir cherché la bonne réponse à lui donner. Il en faisait une chimère de verre, se brisant sur l'autel de la réalité sans même essayer de se mesurer à l'image qu'il dessinait d'elle. La main de Finn se retira rapidement de la sienne, comme s'il s'était brûlé, et ses lèvres se pincèrent sous le récit qu'il lui faisait, et qui lui rappelait que Lenny non plus n'était pas parfait. « Il ne m'a jamais dit qu'il te l'avait envoyé, je ne l'ai su qu'après, et je suis désolée qu'il ait jugé drôle de te blesser. Mais je ne suis pas Lenny, et tu n'es pas juste. Il n'est plus là pour que tu t'en prennes à lui, mais ça ne veut dire que tu doives t'en prendre à moi. » Les paroles glissaient dans la vide, elle le savait. Finn n'entendrait jamais raison et continuerait à se nourrir de la haine que leur couple lui avait inspiré. De toute évidence, dans son petit monde, le droit à l'erreur n'était pas toléré, et Selina restait piégée dans le souvenir qu'il se faisait d'elle. Le droit au bonheur non plus n'était pas toléré, et pourtant il lui semblait que lui non plus n'avait pas été des plus justes avec elle. Elle aurait pu poursuivre, enfoncer encore un peu le clou en lui racontant que Lenny avait simplement eu le malheur d'être là pour panser les plaies laissées béantes après son départ, et que oui, peut-être ne l'avait-il pas fait sans arrière pensée mais qu'au fond sa motivation n'avait pas vraiment d'importance. Ou bien lui dire qu'elle l'avait attendu, longtemps, très longtemps, mais qu'elle avait fini par s'abandonner à un autre parce qu'elle ne pouvait plus attendre quelqu'un qui ne reviendrait pas. Mais elle préféra rester silencieuse et laisser son regard fixer l'océan devant elle. Bien sûr, qu'il ne lui ficherait pas la paix. Finn était hargneux et rancunier, et peut-être qu'il s'agissait de sa façon à lui de lui faire savoir que quelque chose battait encore pour elle dans sa poitrine, mais ils étaient allés trop loin pour faire marche arrière. Pas encore assez pour ne pas s'octroyer une trêve cependant, et elle acquiesça sans le regarder. « Peut-être que pour toi aussi, il est temps d'avancer et de passer à autre chose. On ne peut pas vivre éternellement dans le passé. » Même lorsque celui-ci était doux, et l'emplissait de souvenirs tendres.
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