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« not such a wonderful night. »

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MessageSujet: « not such a wonderful night. » « not such a wonderful night. » EmptyMer 25 Mar - 20:36



La nuit tombe sur la Nouvelle Orléans, et je dois bien dire que c'est dans cette ambiance que la ville semble la plus accueillante... À ceci près que de façon générale, je n'ai encore jamais mis les pieds dans une ville aussi chaleureuse. Les mains dans les poches, je me laisse mener au gré de mes pensées. Ok, restons honnêtes : Hope et moi avons posé nos valises dans un quartier réputé pour ses restaurants, et ce choix n'est pas tout à fait innocent. À proximité de l'université pour elle et de mon lieu de travail, c'est l'endroit idéal pour démarrer une nouvelle vie pour se faire réellement plaisir. Peu coutumier de l'idée de passer le restant de mes jours ici, je préfère me concentrer sur le présent plutôt que de paniquer à la seule pensée du futur. Un grognement de ventre plus tard, mes narines m'emmènent tout droit vers un des nombreux restaurants français à la carte au moins aussi alléchante que les plats que j'aperçois à l'intérieur sur les tables des clients. En curieux et bon élève culinaire qui se doit, je pousse la porte et le fait accueillir par une sympathique serveuse. Johanne, à en croire l'étiquette près de son décolleté. Vraiment près. Lorsqu'elle m'amène à une table, je ne peux m'empêcher de couler un regard rapide sur sa silhouette, et force est de constater que je me sens en appétit pour un menu complet, entrée-plat-dessert-douceurs en pagaille. Je la remercie d'un bref signe de tête puis je m'installe avant de détailler les différents mets. La cuisine française est l'une des seules cuisines occidentales que je maîtrise le moins bien, j'ai donc tout à découvrir. J'opte pour une salade périgourdine, un coq au vin puis une part de Paris-Brest. Le temps que mon entrée arrive, je passe un coup de téléphone à Hope dans le vestibule pour ne gêner personne. "Chérie ? Ne m'attends pas pour manger ce soir, tu peux rester plus longtemps avec tes amis... Oui, je sais que tu n'as pas besoin de mon autorisation. Écoute, ne commence pas à être désagréable si tu veux avoir des croissants frais et bien chauds demain matin, ok ?" grommelai-je en levant les yeux au plafond. Sale gamine, aussi pointilleuse et revêche que son père, quand elle le veut. "Bonne soirée, et fais attention à toi. Pas de bêtise, je le saurais." Je raccroche avec un fin sourire en coin. J'ai toujours su entretenir l'idée que j'avais des yeux derrière la tête et que rien ne pouvait m'échapper... Et Hope le sait, je finis toujours par tout savoir la concernant. Je retourne à ma place au moment où la fameuse Johanne apporte ma salade du Périgord. Magret de canard, foie gras, noix, et j'en passe... Un délice. Tandis que je m'autorise un verre de vin rouge, je ne quitte pas la jeune femme des yeux, virevoltant d'une table à l'autre en petite jupe fendue le long de la cuisse. Elle le remarque, et elle ne tarde pas à en jouer. Mutine, ça me plait. Pour le plat et le dessert, je demande si le chef ne serait pas contre que je l'observe faire, très intéressé par ses techniques de cuisson. Près d'un petit homme ventripotent mais bon vivant, je ne perds pas une miette du spectacle... du moins, jusqu'à ce que Johanne ne passe volontairement entre lui et moi, prenant tout son temps pour faire glisser son fessier galbé contre ma cuisse. Là, elle allume clairement. Pour toute réponse, je lui sers un clin d'œil tandis que je me mordille discrètement la lèvre inférieure. Le repas est rapidement expédié, et je fais une halte au bar pour prendre un digestif... et en profiter pour connaître les grandes lignes de celle avec qui j'ai l'intention de rentrer ce soir. Son service se terminant dans une demi-heure, elle m'offre les consommations jusque là... Mauvaise idée. Je tiens bien l'alcool, mais je n'en perd pas moins toutes mes inhibitions. Le prédateur est lâché. Nous sortons de l'établissement sous les coups de vingt-trois heures, mon bras enroulé autour de sa taille tandis que sa main ne perd pas de temps à se glisser dans la poche arrière de mon jean, baladeuse et taquine. Sans tituber, je ralentis volontairement le pas pour ne pas que l'alcool me fasse vaciller, mais aussi pour faire languir une demoiselle que je sens prête à craquer à la première occasion qui se présentera pour nous d'être seuls. Et elle ne tarde pas à arriver : j'ai à peine ouvert la porte de la maison que Johanne me saute au cou pour m'embrasser avec passion. Je referme la porte du pied, jette les clefs dans la vasque de l'entrée, puis je pose mes mains de part et d'autres de ses cuisses en répondant à son baiser. Enhardi par sa fougue, je la plaque contre le mur et gronde en provocation contre ses lèvres pleines, d'où j'entends un gémissement de soupir s'échapper lorsque ma bouche vient couvrir la peau nacrée de son cou. Tant bien que mal, nous arrivons dans ma chambre que je referme à la va-vite et un tantinet de discrétion, avant de jeter ma partenaire sur le lit. Son rire cristallin m'amuse, j'ai à peine le temps de m'approcher qu'elle m'ôte mon t-shirt avec empressement, son chemisier disparaît avec la même fugacité. Livrés à nos instincts les plus basiques, nous ne répondons plus de rien, à ceci près que j'essaie tant que possible de limiter le bruit que nous faisons. Au terme d'un corps à corps endiablé ayant défait tous les draps, nous finissons enfin par rendre les armes, assoupis dans les bras l'un de l'autre. C'est avec un petit rictus satisfait que mes paupières tombent tandis que main caresse le corps dénudé de la jeune femme endormie et allongée tout contre moi, à peine couverte par un drap. Loin de m'imaginer que ce répit va probablement me coûter cher.
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MessageSujet: Re: « not such a wonderful night. » « not such a wonderful night. » EmptyJeu 26 Mar - 17:53

« not such a wonderful night. » Tumblr_mh07ipBiPB1qaho1po3_250 « not such a wonderful night. » Tumblr_nltwffRWZ31te5jrzo1_250

Assise à l'extérieur d'un café, un rire des plus adorables franchit la barrière de mes lèvres. Heureuse, je l'étais, depuis que mon père et moi, nous étions installés dans cette ville. La Nouvelle-Orléans avait été un choix presque hasardeux, mais un choix que je ne regrettais en rien. J'attrape ma tasse de café et en bois une gorgée avant de laisser apparaître un fin sourire sur mon visage. Je me trouve à cette table, entourée de quatre autres étudiants en médecine avec qui je partage la majorité de mes cours à l'université. Nous profitions ainsi des derniers rayons du soleil de la journée pour décompresser après une journée des plus chargées. Ma tête avait été sur le point d'exploser et l'idée d'étudier à nouveau me révulser. Une chance que je n'étais pas la seule dans pareil cas. Le temps ne cesse de défiler à une allure vertigineuse, si bien que la nuit commence à tomber. Un regard à ma montre suffit à ce que je me décide à prendre congé afin de retourner chez moi. Étonnant d'ailleurs que mon père n'ait pas cherché à me joindre. Tiens, mon portable sonne. Quand on parle du loup... « Papa ? » Les mots que j'entends à mon oreille sont presque inespérés. Pour une fois que je ne suis pas contrainte à rentrer sous le champ. « Tu sais, papa, je ne suis plus une gamine. Pour ce genre de choses, je n'ai très certainement pas besoin de ton autorisation. Et pour bien d'autres choses aussi d'ailleurs. » Doit-on reparler de ce qui s'est passé quatre jours plus tôt, alors que je me faisais ouvertement draguer par un client ? Il s'est rapidement interposé, non sans créer un début de scandale comme il avait l'habitude de le faire dés lors qu'un homme s'approchait un peu trop près de moi. Un soupir m'échappe, comme s'il pouvait toujours tout savoir... « Plais-toi à... Et raccroche-moi au nez, je ne dirais rien ! » Le regard qui se lève au ciel et le téléphone termine au fond de ma poche en un rien de temps. C'est presque si je sais ce qu'il mijote dans mon dos, bien trop prévisible, et cette simple idée me répugne. Cependant, toutes ces idées se voient être balayées par une simple proposition. Passer la soirée avec les personnes m'entourant à l'heure actuelle, une invitation que je ne peux refuser. Nous avons ainsi donc jeté notre dévolu sur un restaurant chinois, des saveurs qui ne sont pas sans me rappeler les deux années que j'ai passé à Shanghai, un souvenir qui me provoque cependant un pincement au cœur. Si j'avais su apprécier la vie en Chine, le premier souvenir qui m'en revenait était constamment mon accident. J'en souffrais encore aujourd'hui, si bien qu'arriver au restaurant et pouvoir m'asseoir fut un véritable soulagement. Cela n'était trois fois rien en soit, mais bien handicapant. Après donc un dîner bien copieux empli d'anecdotes en tous genres et d'éclats de rire, nous nous décidons à faire une dernière halte dans un bar branché de la ville. Installée depuis peu et ayant un mauvais sens de l'orientation, il m'est arrivé plus d'une fois de me perdre dans les alentours et ma confiance, autant dire que tout le monde ne la mérite pas, mais ce soir, j'ai décidé de me laisser aller et de me fier à eux. Ces êtres que l'on appelle des amis. Des êtres que je redoute à présent de devoir quitter comme cela fut toujours le cas. Il est une heure du matin passé lorsque je passe enfin le seuil de la porte de la maison sur la pointe des pieds. Tout est paisible, pas une mouche ne semble voler. Le calme plat. Débarrassée de mes affaires, je fais une halte par la chambre de mon père. Je pousse la porte et plisse les yeux, ce qui me permet de distinguer une forme allongée dans le lit. « Je suis rentrée, tu dors déjà ? », soufflais-je, au cas où il serait profondément endormi. Mon pied nu va à la rencontre d'un objet inconnu. Je baisse les yeux et ramasse... un escarpin. « C'est quoi ce... » Et je réalise avec difficulté ce qui se cache dans la pénombre de la chambre, il faut dire que j'ai englouti quelques verres avant de venir ici et n'ai donc en aucun cas, les idées claires. La lumière s'allume suite à un violent coup de poing sur l'interrupteur, dévoilant deux silhouettes camouflées sous les draps. Mon sang ne fait qu'un tour dans ma tête alors que je me baisse pour ramasser les affaires féminines trainant au sol. « Alors c'est uniquement pour ça que tu m'autorises à rester plus longtemps dehors ?! », crachais-je tout en arrivant près du lit, sans la moindre gêne. La conquête de mon père cherche à cacher sa nudité, mais cela ne suffit pas à m'arrêter. J'ai déjà sorti plus d'une femme nue hors du lit de Bradford. « Tu ferais mieux de te tirer d'ici avant que je te refasse le portrait. Emmène le drap si tu veux, de toute manière, je l'aurai brûlé. » Prise de colère, j'agrippe d'ailleurs le bras de cette dernière avec poigne et la tire sans une once de respect jusqu'à la porte d'entrée. Les vêtements terminent leurs courses à l'extérieur et la demoiselle aussi. Bonne soirée quand même ! Je me retourne à la volée et tombe nez à nez avec mon paternel. Force est de constater qu'il a enfilé quelque chose. Les traits de son visage ne me disent rien qu'il vaille. Chère Hope, tu es définitivement mal barrée. « Euhm, j'ai... j'ai cours demain... et il se fait tard... bonne nuit papa ! » Je cherche à fuir, sans plus attendre, direction ma chambre, mais quelque chose me dit que je ne suis pas prête à me coucher.
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MessageSujet: Re: « not such a wonderful night. » « not such a wonderful night. » EmptyVen 27 Mar - 17:30



Le lit me paraît soudainement plus douillet alors que mon corps rencontre celui de la jeune femme qui s'y trouve. La tête enfouie dans ses longs cheveux bruns légèrement emmêlés de nos ébats furieux, un sourire se niche sur le coin de ma bouche lorsque son parfum de rose effleure mes narines. J'étais en plein rêve à base de fontaine au chocolat et prairies fleuries lorsqu'un violent éclat de lumière accompagna un cri féminin. "Woooh…" grognai-je en sentant du mouvement dans le lit. Madame veut son deuxième round ? Je n'ai même pas le temps de pioncer encore un peu plus ? Ma foi, let's go. Cependant, c'est en voyant Johanne bondir hors du lit que je comprends qu'il ne s'agit pas d'un jeu érotique. Pire encore quand je distingue la voix de ma fille avant même de voir sa silhouette dans la pièce. Je me redresse sur un coude et assiste alors à une scène qui, quoique très vexante, n'est cependant pas la première que je vis : Hope qui tire ma conquête hors de la chambre en lui hurlant dessus et sans même lui laisser le temps de se rhabiller convenablement. Je ne bouge pas pour l'en empêcher pour la bonne et simple raison que je suis entièrement nu et qu'il serait bon que j'ai suffisamment les yeux en face des trous pour pouvoir mettre la main sur un vêtement. J'attrape un bas de pyjama et je sors rapidement de ma chambre avec une tête que Hope ne tarde pas à découvrir. Bras croisés sur le torse, je la fixe avec l'air classique du daddy pas content. Mais alors pas content du tout de chez du tout. Certains se sont même déjà évanouis face à ce regard de tueur sanguinaire que j'inflige en ce moment à la petite blonde qui croit pouvoir régir ma vie amoureuse. Quoique non, c'est ça le plus fou : il n'est même pas question de vie amoureuse puisque tout ceci est purement charnel ! Tandis qu'elle mise tout sur l'excuse typique de ses cours de médecine, je fixe un point devant moi sans bouger, jusqu'à ce qu'elle me frôle. "Pas bouger, jeune fille." Un grognement. C'est le terme qui se rapproche le plus de cet ordre grommelé d'une voix caverneuse, encore un tantinet endormie, mais non moins énervée. Hope s'est figée dans mon champ de vision, je me retourne lentement et la fixe cette fois droit dans les yeux en ne lui laissant que la possibilité de regarder le sol si elle n'ose pas soutenir mon regard. "Je ne sais même pas par où commencer… Ah, si, je sens qu'ça vient. Tu te prends pour qui à débarquer dans MA chambre et à sortir quelqu'un de MA maison sans MON autorisation ?!" Mesdames et messieurs, j'annonce : la Nouvelle-Orléans vient de connaître son premier pic sismique, étonnamment coordonné au ton qui monte dans la maison Shark. Les murs ne vont pas tarder à trembler, de même que les carreaux sur le point de voler en éclats. J'avance sur Hope, tâchant tout de même de contenir un tant soit peu cette rage qui commence à monter. "Je te rappelle qu'on a emménagé ensemble parce que financièrement, c'est encore un peu trop juste pour toi pour avoir ton propre appartement. Mais d'ici là, je te rappelle que c'est sous MON toit que tu vis, et tu n'as pas à imposer ta volonté comme tu l'entends au niveau de ma vie sexuelle, est-ce que c'est bien clair ? Ce n'est pourtant pas la première fois que je te le dis, non ?!" Je me tourne puis je pousse un rire sarcastique. "J'suis quand même le père, et c'est ma fille qui s'amuse à jouer le rôle de la matriarche, on aura tout vu !" Elle m'aura tout fait. Et encore, je ne parle pas de ses tentatives précédentes, parfois beaucoup plus subtiles mais non moins vicieuses. En grattant ma barbe, je pivote puis je dévisage à nouveau la petite blonde en la toisant de toute ma hauteur. Daddy is clearly unhappy, so shut up and listen. "Et toi, tu veux que j'te fasse la morale pour rentrer à une heure pareille ?! Je t'ai dit de ne pas m'attendre pour manger, mais je ne t'ai jamais dit de passer la nuit dehors ! Tu ne connais pas encore cette ville, tu ne sais pas ce qui peut arriver si tu n'es pas un peu plus prudente !" Derrière la colère, il est surtout question d'un père inquiet pour sa fille. L'histoire de toute ma vie : j'ai toujours mis la sécurité de Hope au tout premier rang, avant le moindre de mes besoins ou de ses propres besoins, et ce n'est pas près de changer. "Tu es peut-être majeure, mais tant que tu continueras à agir comme une enfant, je continuerai à te traiter en tant que telle aussi ! S'il faut que j'te consigne dans ta chambre, je le ferai, et tu sais très bien que j'en suis capable…" lâchai-je en pointant un index menaçant vers son visage. Il y a environ quatre ans, je l'ai punie dans sa chambre et j'ai veillé jour et nuit pour qu'elle ne fasse pas le mur afin d'aller voir l'idiot qui se prétendait digne de poser ses sales pattes sur elle. Oui, elle avait vingt ans, mais c'est encore frais dans sa mémoire. Un Shark ne fait rien à moitié. Le torse soulevé par une respiration rendue lourde par l'énervement, je pose mes mains sur mes hanches, n'attendant pas spécialement de réaction… tout en sachant pertinemment qu'il y en aura une.
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MessageSujet: Re: « not such a wonderful night. » « not such a wonderful night. » EmptyDim 29 Mar - 9:26

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Ce n'est qu'au moment même où je crois furtivement le regard de mon père que je sais que la sentence va me tomber au coin de la tête. Il faut que je file, au plus vite, et si j'avais d'abord pensé à ouvrir la porte et à me jeter à l'extérieur de la maison, je me rends compte que de tomber nez à nez avec la conquête de mon père ne ferait que me ralentir et m'attirerait sans aucun doute des problèmes en plus. Autant dire que j'ai clairement envie de refaire le portrait à cette greluche. Je tente de forcer le passage jusqu'à ma chambre, mais cette voix d'homme des cavernes qui n'annonce rien qui vaille, finit par résonner. Je me stoppe et pivote légèrement, mon regard venant à se porter sur le sien. Autrement dit : je suis prête à sortir les griffes si ça devait dégénérer. Ça y est, c'est parti. Il commence à hurler et je me surprends alors à sursauter, détournant la tête pour ne pas avoir à le confronter directement. Cependant, mon cœur loupe un battement alors qu'il fond sur moi, me poussant à reculer et à heurter le mur se trouvant dans mon dos. Une lueur d'effroi traverse mes pupilles vertes, certaines qu'il a su la cerner. Mais qui ne tremblerait pas face à cet homme ? Si je lui ai bien souvent tenu tête, cela ne m'empêche pas de le craindre tout autant que je l'aime. Pas un seul mot n'est prononcé de mon côté, tout du moins, pas pour le moment, mais cela ne m'empêche pas de lui hurler mentalement dessus. Comment on explique à son daddy chéri que l'on refuse de le voir avec une autre juste par crainte de le voir s'éloigner ? J'ai maudit son ex-femme pendant bien des semaines et je lui également fait toutes les misères du monde, des moments dont j'ai été assez fière dans le fond. Je fronce les sourcils lorsqu'il évoque finalement ce qu'il m'avait infligé quatre années plus tôt. Je m'étais abstenue de lui adresser la parole pendant une semaine, communiquant uniquement avec des gestes de la main et des signes de la tête. Il s'était payé ma tête pendant trois jours puis n'avait jamais cessé de s'énerver le reste de la semaine. C'est bon, t'as fini ? Je peux en placer une ? Parfait, parce que je ne compte pas quitter cette pièce sans t'avoir un tantinet rendu la monnaie de ta pièce. « Je n'ai pas passé la nuit dehors, est-ce que c'est clair ?! D'accord, il est peut-être... » Un coup d'œil à ma montre fait sortir mes yeux de leurs orbites. Ah, oui... « Wah, super, hyper tard, mais quand même... Je suis prudente, c'est juste toi qui as peur d'un rien. Cette ville, ce n'est rien comparé à toutes celles dans lesquelles nous avons vécu. » Ici, c'est le paradis des Little Pony en comparaison à l'Inde, la Russie ou encore la Chine. Pas de malfaiteurs à nos trousses, tout du moins je l'espère parce qu'il est hors de question de partir de cet endroit et encore moins de raison de commettre l'irréparable pour trouver un peu d'argent. « Et tant que tu continueras à me traiter comme une gamine, j'agirais comme telle. Cercle vicieux, pas vrai ? » Assez de te voir repousser ceux qui tentent de m'approcher. Il fiche la trouille à tellement de monde que le message est rapidement passé : si vous voulez un allé simple pour l'hôpital, veuillez poser vos mains sur la demoiselle ! Autant dire que les qualificatifs du genre la fille de l'ogre du bar fusent à bon train depuis quelque temps. C'est toujours un plaisir de se faire cataloguer à cause de son bon vieux père. « Mais ose seulement m'enfermer, crois-moi qu'une fois ta punition des plus puériles levée, les choses reviendront à la normale. Comme si rien n'avait jamais eu lieu. Tu risques fortement de t'en mordre les doigts après coup » Tu te souviens que j'étais retournée dans les bras de cet homme après avoir purgé ma peine ? Non, et mieux vaut que tu ne saches rien à ce sujet. Et oui, je t'adresse une petite menace qui ne sera pas à prendre à la légère si tu t'avises à mettre ton projet à exécution. Il me connaît, il sait que je ne resterais pas les bras croisés à accepter le sort qu'il m'a infligé. Tout finit toujours par lui retomber dessus, d'une manière ou d'une autre. Wait a minute, j'en ai pas fini, j'ai tellement de rancœur à déballer qu'on pourrait discuter la nuit entière. « En fait, je trouve ce que tu fais totalement déplacé dans la mesure où tu t'autorises à ramener la première pétasse que tu croises à la maison alors que je me trouve dans la chambre d'à côté, tandis que je n'ai même pas le droit de ramener un type bien ne serrait-ce que pour étudier une heure ou deux. » Ah, celle-là, tu me l'as faite. Et ne viens pas le nier. Ce jour-là, je n'avais eu le temps que d'énoncer le prénom de cette tête de classe, certes doté d'un physique à vous faire tomber toutes les minettes sur son passage, qu'il s'était retrouvé à courir pour sauver sa peau dans les rues de la Nouvelle-Orléans. Je n'ai pas une rancœur tenace en soit, mais au vu de toutes les crasses que mon père a su me faire, j'ai une véritable dent envers lui lorsqu'il agit de la sorte et difficile de lui pardonner après coup. Certains évènements lointains n'ont pas encore été digérés.
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MessageSujet: Re: « not such a wonderful night. » « not such a wonderful night. » EmptyDim 29 Mar - 20:51



Oh oui, tu peux regarder l'heure avec soin, je te garantis qu'il est bien de trop tard pour que je laisse passer ça. C'est acquis : demain matin, j'instaure un couvre-feu à dix-neuf heures. Trop traditionnel ? Trop strict ? Rien à faire. Je n'ai pas passé vingt-quatre ans à la protéger pour qu'elle fasse n'importe quoi alors qu'elle est encore sous ma surveillance. Quitte à ce que j'aille moi-même la récupérer à la fac, je le ferai. J'allais la contredire, mais je détourne la tête avec un sourire excédé, presque vexé. Touché. "Je n'ai jamais peur." J'ai beau grogner en contradiction, nous savons tous les deux qu'elle a raison. J'a toujours peur pour Hope. Le moindre rhume me fait tout plaquer pour ne me concentrer que sur elle, le moindre retard de deux minutes me fait m'imaginer les pires histoires possibles, et le moindre type qui l'approche me donne envie d'éclater ce qui fait de lui un homme. J'ai toujours estimé, peut-être à tort, que personne ne saurait mieux la protéger que moi, et il sera difficile, voire impossible, de faire partir cette idée de mon crâne dur comme de la pierre. En effet, la Nouvelle-Orléans n'a rien de comparable avec ce que nous avons connu, et je dois admettre que Hope a su parfaitement choisir notre destination, peut-être mieux que ce que j'ai pu faire les années précédentes. Sans doute, même. Je garde les bras croisés, le regard plongé sur elle, et je penche sensiblement la tête sur le côté en parant mes traits d'un air mauvais qui n'aime pas qu'on le défie. "Fais bien attention à ce que tu dis…" C'est le problème d'avoir une fille aussi tête brûlée et bornée que le père. Je sais qu'elle pourrait mettre ses menaces à exécution, autant que je ferai tout pour accomplir également les miennes. Rien de productif en soi, loin de là, mais disons que face à deux ânes bâtés qui refusent de mettre un pied devant l'autre sur le chemin de l'amélioration, c'est tout à fait le genre de situation qui peut se produire. Le dernier argument qu'elle m'invective n'est pas sans fondement, et j'en ai parfaitement conscience, c'est pour cette raison que je décroise les bras, comme pour montrer que je suis un peu plus enclin à accepter la critique. Mais malheureusement, elle ramène le sujet des garçons et là, les gestes se font bien plus éloquents. De même que les lèvres pincées qui s'ourlent à peine en une attitude menaçante. "Pas à moi. Je sais parfaitement c'que les types de ton âge ont envie d'étudier avec toi pendant une heure ou deux…" J'ai eu son âge, même si à cet âge-là, je fuyais déjà les mêmes terroristes qui nous ont poursuivis pendant tant d'années. Il est hors de question que je tolère ça. Je me souviens bien de l'étudiant auquel elle fait allusion, j'ai même perçu un regard appuyé de deux secondes de trop sur les courbes de ma fille. Il ne m'en a pas fallu plus pour me ruer sur lui et le pourchasser pour lui enfoncer la tête dans les poubelles d'un restaurant environnant. Je soupire en frottant mon visage, puis je finis par faire les cent pas dans la pièce, les mains posées sur mes hanches. Au terme d'un silence assez long, je finis par poser mes mains sur le dossier d'une chaise en bois. "Je veux bien reconnaître que c'est pas ce qu'il y a de mieux à accepter pour toi. J'peux faire un effort et m'arranger pour ne pas ramener qui que ce soit tant que tu es là." Du moins, présente physiquement dans la maison. Je relève la tête, histoire de lui faire comprendre que c'est une vraie concession que je fais là, mais que j'attends un peu plus de bon sens de sa part. "Il faut juste que tu comprennes que ce que je fais moi et ce que tu veux faire toi sont deux choses bien distinctes. Je ne tolèrerai pas qu'une femme vienne à me détourner de l'attention que j'ai pour toi, c'est bien clair ? C'que je fais là, c'est pour…" M'occuper, ne pas rester seul toutes les nuits, m'amuser, accomplir quelques fantasmes supplémentaires, faire une bonne action pour des femmes n'ayant jamais eu un bon amant ? "… me détendre un peu." On va dire que c'est le plus politiquement correct, à mon sens. "T'as peut-être pas eu la vie de toutes les gamines de ta fac, mais je ne veux pas que tu deviennes comme elles. Tu es à un âge où tu peux faire de grosses erreurs, et c'est mon rôle de t'empêcher de les faire. Que ça te plaise ou non. Et ça commence par tous ces libidineux qui reluqueront ton derrière au lieu de s'intéresser à ce qu'il y a là-dedans et là-dedans." lançai-je en posant mon index sur ma tempe puis mon torse au niveau du cœur. Je pousse la chaise et m'approche d'elle avec un peu plus de douceur, malgré la sévérité lisible sur mes traits encore tendus. "Hope, ce n'est pas en toi que je manque de confiance… c'est dans le reste du monde."
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MessageSujet: Re: « not such a wonderful night. » « not such a wonderful night. » EmptyMar 31 Mar - 15:07

« not such a wonderful night. » Tumblr_mh07ipBiPB1qaho1po3_250 « not such a wonderful night. » Tumblr_nltwffRWZ31te5jrzo1_250

Un soupir s'échappe d'entre mes lèvres tandis que mes yeux roulent dans leurs orbites. Inutile de me mentir, papa, je dois te connaître mieux que n'importe qui d'autre après vingt-quatre années passées à tes côtés. Il aura beau faire comme si de rien n'était, je sais qu'il s'inquiète constamment pour moi, peu importe l'heure qu'il est. Un coup de fil manqué entraîne un harcèlement automatique jusqu'à ce que je vienne à lui répondre, et je m'estime souvent heureuse qu'il n'appelle pas à l'aide pour fouiller la ville de fond en comble afin de me mettre la main dessus. Il savait se mettre dans tous ses états pour un rien et exagérait bien les choses, mais comment lui en vouloir, dans le fond ? Une grimace étire les traits de mon visage. Arrête de chercher des excuses, c'est bon, j'ai compris : tu n'es pas prêt à lâcher l'affaire concernant le sujet des garçons. « Comme si j'avais pris plaisir d'amener quelqu'un chez nous pour ce genre de choses alors que tu étais présent... Enfin, peu importe. Essayer de te changer ne serait qu'une perte de temps. » J'aurais beau le raisonner, je sais qu'il ne changera pas simplement pour me faire plaisir. Dans le meilleur des cas, il hochera la tête et donnera son accord, mais il n'en sera rien, au contraire, il sera encore plus exigeant qu'il ne l'a jamais été. Les bras croisés contre ma poitrine, je l'observe marcher en long, en large et en travers, les yeux rivés sur mes chaussures et me calant autant que possible contre le mur. D'accord, j'ai un léger coup dans le nez et je ne tiens pas correctement debout, autant dire que les efforts que je suis actuellement en train de faire sont similaires à ceux d'une patineuse artistique de haut niveau : de l'équilibre et de la grâce. Par chance, je n'ai pas le tournis. Je me dis simplement que la maison n'a pas vraiment de murs droits. « J'espère que tu réalises que je ne suis pas prête à partir d'ici. » Donc pour tes affaires d'homme, merci de revoir tes plans. Autrement dit, laisse plutôt le soin à tes futures conquêtes d'admirer le plafond de leurs propres chambres plutôt que celui de la tienne et tout ira bien dans le meilleur des mondes, tu verras. Même si je ne montre aucun intérêt flagrant à tous les propos franchissant la barrière de ses lèvres, je ne reste pas moins attentive aux mots qui coulent. Jamais je ne serais irrespectueuse au point d'ignorer mon père notamment lorsqu'il cherche à me conseiller, et avouons-le, à se rassurer lui-même. Tu n'es pas un mauvais père, loin de là, mais tu dois comprendre que je veux vivre ma vie par moi-même. Alors que Bradford s'approche quelque peu, mes yeux remontent sur son visage, encore marqué par le mécontentement. Ça lui passera déjà... « Des grosses erreurs... Comme celle que tu as commis plus de vingt-quatre ans en arrière, c'est ça ? J'crois pas que tu sois le mieux placer pour me faire la leçon. » Subitement, je me mords la lèvre inférieure, regrettant immédiatement les paroles que je viens de prononcer. Je ne l'ai jamais dit à haute voix, mais je me suis considérée comme une simple erreur depuis quelques années maintenant, ayant sans arrêt cette impression d'être un boulet solidement attaché au pied de l'Anglais. Un poids qu'il a eu à porter pendant trop d'années. « Et parlant d'attention, c'est ce que tu dis maintenant, mais qu'en sera-t-il vraiment dans quelque temps ? Les femmes peuvent vous faire faire les pires folies possibles et imaginables, j'en connais un rayon à ce sujet. » Je sais que je n'ai pas a douté de sa sincérité, et pourtant, je ne peux m'empêcher d'imaginer le pire. Être séparée de Bradford, peu importe pour quelle raison, est plus qu'inenvisageable. Par moment, je ne comprends pas la plupart des mes amis qui se sont plus ou moins éloignés de leurs parents, ne leur donnant que de brèves nouvelles le week-end. Pour ma part, je n'envisage rien sans lui. Une fois par jour au téléphone, un dîner partagé ensemble, nos soirées bien souvent passées sur le canapé avant d'aller nous coucher... Je ne suis pas prête à quitter cette maison et à me défaire de cette emprise paternelle de si tôt. Mes yeux rencontrent les siens sans que je ne dise un seul mot et après quelques secondes, je m'avance, prenant soin de bien poser un pied devant l'autre afin de ne pas m'emmêler les pinceaux. À quelques centimètres seulement de mon père, je n'hésite pas un instant de plus pour me blottir contre son torse. Oui, à vingt-quatre ans, j'ai encore besoin de câlins de la part de mon paternel, et alors ? J'aime bien aussi avoir un bisou avant de m'endormir... « Il est peut-être temps de tirer un trait sur le passé et de commencer à s'ouvrir au monde, tu ne crois pas ? Tu sais, à trop te préoccuper de moi... qui finit par veiller sur toi ? » A trop s'assurer de ma sécurité, à trop vouloir la meilleure vie pour moi, je me demande souvent s'il est heureux dans cette nouvelle ville. Malgré les problèmes nous pourchassant, nous n'avions jamais été plus heureux que dans ce vieux camion qui nous emmenait de ville en ville, alors qu'aujourd'hui... il n'y avait plus rien de tout cela.
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MessageSujet: Re: « not such a wonderful night. » « not such a wonderful night. » EmptyMar 31 Mar - 18:11



Parfaitement, tu ne peux pas me changer, personne ne le peut, et c'est tant mieux. Borné et pas qu'un peu, le Bradford, c'est moi qui vous le dit. D'ailleurs, si elle s'imagine que je ne l'ai pas remarquée vaciller légèrement, ou senti les effluves d'alcool, elle se met le doigt dans l'œil jusqu'au coude : non seulement je suis son père, mais en plus je tiens un restaurant-bar. Pas à moi. Pas prête à partir d'ici ? J'arque un sourcil, surpris par l'étrange joie que m'inspire cette seule idée. Un bon parent devrait s'inquiéter de ne pas voir son enfant décoller du nid, il l'aiderait à prendre son envol de la meilleure des manières possibles… alors pourquoi, égoïstement, je devais faire l'aveu d'une certaine forme de réconfort à l'idée de la savoir encore près de moi pendant un temps indéfini ? Peur de me retrouver tout seul, peut-être ? Non, ça, jamais je ne l'admettrai ! Je grommelle dans ma barbe, mais je ne réponds rien de bien construit. Quitter la maison pour aller m'envoyer en l'air, c'est donner le feu vert à tous ces jeunes mâles en rut pour venir occuper les lieux en mon absence. Maligne, ma chérie, mais pas encore assez. Je préfère de loin m'accommoder de sa présence et gérer mes pulsions plutôt que de baisser la garde. Elle trouvera des subterfuges, c'est garanti, mais je ne faciliterai pas les choses. Elle a le droit de s'amuser, mais je ne laisserai personne tirer avantage d'elle physiquement, sans rien d'autre en plus. Soudain, Hope m'assène une parole qui me touche comme si elle m'avait frappé avec une batte de baseball dans la tempe. Une erreur. Scotché, je reste bouche ouverte, les poings solidement fermés. Elle n'a qu'une chance : celle que je sois trop hésitant pour réagir avec emportement. "Je…" Elle n'a pas dit ça, j'ai dû rêver. Non, elle l'a bien dit. Mes traits se ferment avec encore davantage de sévérité, tandis que je lève mon index tremblant tout près de son visage. "Je ne t'ai jamais giflée, mais ça, ça en méritait une… Ne t'avises plus jamais de dire une chose pareille." Même ma voix n'est pas assurée, signe que pour le coup, elle a frappé un nerf qu'il valait mieux laisser au repos. Je n'ai jamais considéré ma fille comme un poids à tirer, une erreur, ou encore moins un prétexte à fuir mes tortionnaires. J'ai peut-être abandonné la majeure partie de mon existence pour prendre soin d'elle, quitte à ne me faire aucun cadeau ni plaisir, mais pas une seconde je ne l'ai regretté. Jamais. Le regard que je pose sur elle est brillant, mais pas moins offensé. "Je n'ai jamais fait c'que j'ai fait pour aucune autre femme que toi, et je doute qu'il y en ait une en ce bas monde qui pourra changer ça." Mon corps tout entier vibre des mots durs qu'elle a tenu à mon égard. J'imagine que dans sa tête, ils doivent être justifiés, mais ils font mal. Terriblement mal. D'une façon, je la comprends, mais de là à dire que je l'accepte, c'est autre chose. Je ne parviens pas à m'apaiser, du moins jusqu'au moment où elle vient se blottir contre moi. Mon rythme cardiaque diminue lentement, de même que ma respiration, puis je me décide enfin à l'entourer de mes bras, une main posée sur sa tête. De toutes les méditations, tisanes et autres médecines pour calmer mes ardeurs, Hope est la seule à avoir cette influence sur moi. Je me souviens encore d'un camionneur bloquant la route en Russie, camionneur que j'aurais volontiers démembré avec mon seul petit doigt, jusqu'à ce qu'elle s'interpose et calme le jeu. Je dépose mon menton sur le sommet de sa tête en caressant ses cheveux avec douceur. Je t'aime. Je ne le dis pas assez souvent, j'devrais, mais les mots et moi, on ne s'est jamais bien entendus. Alors, elle a le droit à ce petit côté "nounours" en contrepartie. Petite nantie, va. "C'est mon rôle, de m'préoccuper de toi. Tu verras, quand tu auras des enfants, tu comprendras." Je fronce les sourcils et la serre un peu plus fort, simulant un faux étouffement entre mes bras. "Pas trop tôt, hein !" Non pas que je ne veuille pas être grand-père, au contraire, ce serait un peu de normalité dans une vie qui en manque cruellement. Mais cela voudrait dire qu'elle s'est trouvé un homme pour lui faire et là, je bloque. Taquin, je préfère éluder la question sur le passé, l'ouverture sur le monde. C'est loin, tout ça. J'ai vécu dans l'instabilité et, fatalement, j'ai peur d'y avoir pris goût. J'étais déjà casse-cou étant gamin, le destin a fait en sorte que ça me poursuive. Je repense à certaines choses qui me tracassent beaucoup en ce moment, comme le fait d'être sur le même continent que mon frère cadet, Joe. Tirer un trait sur le passé, je l'ai fait pendant ces vingt-quatre dernières années, mais il m'a rattrapé. Je savais que venir à la Nouvelle Orléans allait me travailler plus que de raison, mais je n'imaginais pas que ce serait à ce point-là. Je relève la tête de Hope en posant une main sous son menton, l'observant avec un vrai sourire réconfortant. "T'en fais pas pour moi. Je suis heureux avec mon boulot, et je le suis encore davantage de savoir que tu vas enfin avoir la vie que tu rêves d'avoir depuis longtemps. Reste là-dessus, t'encombre pas l'esprit. J'veux voir ma fille réussir à tous les niveaux, c'est la seule chose qui compte vraiment pour moi." Ca me donnera aussi l'impression d'avoir accompli un véritable exploit. En prime, elle a de telles capacités intellectuelles – qu'elle tient définitivement de sa mère, qu'on se le dise – qu'il serait idiot de gâcher plus longtemps. "Allez, va te coucher. T'auras un bon p'tit déjeuner français fait maison, demain matin." Je l'embrasse sur le front, sans ajouter un mot de plus. Si on doit poursuivre cette conversation, ce sera après une bonne nuit de sommeil. File dormir. J't'aime, gamine.
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MessageSujet: Re: « not such a wonderful night. » « not such a wonderful night. » EmptyVen 3 Avr - 19:15

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Si je le pouvais, je reviendrais immédiatement en arrière et je garderais ma bouche fermée. Le regard et les traits de mon père trahissent ses ressentis, me faisant réaliser combien je venais d'être blessante. Je refuse de prononcer un seul mot de plus à ce sujet alors que je le laisse me passer le savon que je mérite sans broncher, bien que j'ai sursauté et placé ma main contre mes lèvres en me retenant de crier. Sa main, je l'ai vu s'élever si rapidement que j'ai pensé que cette dernière allait s'écraser en un rien de temps sur ma joue, mais il n'en fut rien. Ce n'est qu'un index menaçant qui se dressait sous mes yeux, mais couplé aux paroles de Bradford, le tout suffisait amplement à me réduire à un silence de mort. À cet instant, trouver un trou de souris afin de m'y dissimuler est la seule chose que j'ai envie de faire, mais au bout du compte, j'opte pour une toute autre solution. Pas sûre qu'elle puisse convenir dans le fond, mais à cet instant, les gestes parleront bien plus que les mots ne le pourront. Je me mordille légèrement la lèvre inférieure, les yeux clos, cherchant à éviter quelques larmes de couler. Pardon, papa, je ne voulais pas te blesser, mais par moment, je n'ai jamais pu m'empêcher de me dire que tu aurais pu mieux t'en sortir s'en m'avoir eu. Peut-être aurait-il eu une vie plus stable depuis le temps, certaines années de cavales auraient largement pu être évitées, à commencer par la fuite après notre bref séjour en Inde, écourtée après que j'ai manqué de me faire kidnapper en plein cœur d'un marché. Même si mon père n'a jamais été réputé pour son côté tendre, bien au contraire, je sais que dans le fond, il a un cœur qui bat. Et il me le prouve une fois de plus, alors qu'il m'adresse ces quelques gestes attendrissants malgré la blessure que j'ai pu lui causer. Fronçant les sourcils tout en gardant ma tête enfuie contre son torse, je me demande si je ne viens pas d'avoir une sorte d'hallucination. Il a bien parlé d'enfants, n'est-ce pas ?  « A ce rythme-là, ce n'est pas prêt d'arriver avant des décennies. », soufflais-je non sans laisser un soupir s'échapper. Jamais je ne pourrais l'empêcher d'être ce père si protecteur, mais parfois, j'aimerais qu'il me laisse un peu plus de liberté sur le plan personnel. Je peux toujours espérer, je sais. Ses doigts se glissent sous mon menton, relevant mon visage et plongeant ainsi son regard dans le mien. Un fin sourire étire mes lèvres en retour. N'importe qui rêverait d'avoir un père comme lui, aussi étouffant et ignoble puisse-t-il paraître. « Je t'ai fait toutes les misères du monde et tu es toujours aussi adorable avec moi... Tu dois vraiment m'aimer. » Même s'il ne le dit que très rarement, voir pas du tout, je sais qu'il le pense. Et il vient de me le prouver, après avoir aligné tous ces mots. Il croit en moi et je tâcherais de le rendre fier en retour, afin de ne pas le décevoir et ne pas embrasser un cuisant échec. « Bonne nuit, dans ce cas. Va te coucher toi aussi. » Autrement dit, plus de folies pour ce soir. Après lui avoir adressé un dernier sourire, mes lèvres glissent sur sa joue, y déposant un bref baiser avant que je ne m'éclipse de son étreinte. La porte de la chambre atteinte, ma main se dépose sur la poignée. « Papa... » Je tourne une dernière fois mon visage vers ce dernier, croisant une fois de plus son regard. « Je t'aime. » Si je tente de le faire craquer ? Très bien, je plaide coupable, mais il ne semble pas prêt à craquer sur ce terrain. Têtu comme un âne, mais tellement adorable. Un dernier sourire et je disparais de l'autre côté de la porte, prenant à peine le temps de retirer les vêtements que je porte avant de m'effondrer sur mon lit. Pas le temps de passer sous les couvertures, ou tout du moins, pas l'envie, que le sommeil vient à me gagner. Mauvais cocktail que donne le mélange d'alcool et de crise de jalousie.

Au petit matin, je mets un certain temps avant d'émerger. Si je n'ai en rien la gueule de bois, je peux cependant sentir un maigre mal de tête se profiler. Après avoir enfilé des vêtements et avoir fait un long détour par la case salle de bains, j'arrive enfin dans la cuisine pour humer d'un peu plus près ces agréables odeurs qui flottent dans l'air. « Bonjour. », lançais-je à mon père, afféré derrière les fourneaux, tout en m'approchant de lui afin de glisser un baiser sur sa joue. « Je ne cesserais jamais de te le répéter, mais ça sent divinement bon. Tu as besoin d'un peu d'aide pour terminer tout ça ? » Quand on sait que mademoiselle est une catastrophe ambulante aux fourneaux, mieux vaut répondre par la négation. En fait, je n'ai jamais vraiment cuisiné et les rares fois où je me suis prêtée à l'épreuve ont été un cuisant échec. Faut-il se remémorer de l'épisode catastrophique qui s'est une fois déroulé au bar ? Cette fameuse soirée où je suis passée outre la vigilance de Bradford pour me retrouver dans les draps d'un autre étudiant, prétextant que j'allais réviser avec quelques amies... Affamée, je m'étais proposée de me concocter moi-même un petit plat en cuisine, afin de ne pas déranger le personnel. Malheureusement, c'est ce qui s'était passé et il n'a pas fallu moins de trois extincteurs pour réparer les dégâts causés. En contrepartie, l'intervention des pompiers n'avait pas été nécessaire. Fort heureusement. Accoudée au plan de travail, je ne peux m'empêcher de repenser à ce que je lui ai dit la veille, perdue à cet instant dans ces pensées. Culpabilité, quand tu nous tiens.
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MessageSujet: Re: « not such a wonderful night. » « not such a wonderful night. » EmptyVen 10 Avr - 21:03



Non, c'est vrai qu'à ce rythme, elle ne risque pas d'avoir d'enfant dans l'immédiat, mais qu'elle se rassure : malgré mes défauts, je lui souhaite de pouvoir se construire une vie qui lui ressemble. Il faut juste que j'apprenne à lâcher du leste, mais je sais que je ne l'ai pas élevée que pour moi. Loin de là. Nous nous détachons, je frotte mon front avant de passer une main dans mes cheveux bruns, opinant à l'idée d'aller me coucher également. Je la suis du regard alors qu'elle se dirige vers sa chambre, puis je reste muet en l'entendant prononcer ces quelques mots capables de soulager toutes les douleurs possibles. J'attends qu'elle ait fermé la porte pour sourire avec un peu plus d'insistance et murmurer un "moi aussi" entre mes lèvres. Une fois dans ma chambre, j'arque un sourcil en réalisant que je n'ai plus de drap. Tant pis, je me glisse sous la couette et je m'allonge sur le dos, les mains derrière la tête, en regardant le plafond. Malgré tout, les mots qu'elle a eu à mon égard me restent à l'esprit. Ce n'est pas sorti uniquement pour me blesser, je sais qu'elle le pensait un peu, au fond. Et c'est ce qui me blesse le plus. Je déglutis, les yeux fermés et tente de trouver un sommeil qui risque de tarder à venir.
Le soleil est à peine levé, mais je suis déjà debout depuis longtemps. J'ai mal dormi, j'ai vu passer toutes les heures, sans grande surprise. J'attends un peu pour sortir de ma chambre et marcher en direction de la cuisine, ouverte sur le salon. J'ouvre les volets pour laisser entrer l'air frais du matin. Les mains dans les poches de mon bas de pyjama, je laisse mon regard vagabonder d'un bout à l'autre du quartier historique dans lequel nous nous trouvons. Signe que nous envisagions de rester longtemps ici, je n'avais pas loué cette maison : je l'ai achetée en prenant un crédit. Deux raisons de montrer ma volonté de vouloir m'implanter et rassurer Hope. Nous ne fuirons plus. Une voisine passe et manque de trébucher en me dévisageant avec un sourire béat. Je la salue d'un vague rictus, amusé de faire toujours le même effet à ces dames avec les années qui défilent, puis je retourne à la cuisine pour commencer à préparer le petit-déjeuner. Avant, je mets un de mes vinyles sur la platine et je place ensuite le bras sur le grand disque qui se met à tourner, entraîné par la courroie sur le côté. Une musique assez douce s'élève dans la pièce par les deux enceintes placée d'un bout à l'autre. Un système sonore bien plus doux et agréable que les chaînes hi-fi qu'on retrouve partout aujourd'hui. J'enfile un de mes t-shirt que je trouve sur le dossier du canapé et je commence à préparer le repas. Croissants faits maison, avec une pâte que j'ai préparée hier et laissé reposer. Je façonne les viennoiseries et les dore avant de les enfourner et préparer ensuite du pain perdu avec une brioche faite il y a quelques jours. Je mélange un œuf avec du lait et trempe les tranches épaisses dans ce mélange auquel j'ajoute du sucre et la moitié d'une gousse de vanille. Achetée hier sur le vieux marché du quartier français, chez un producteur spécialisé dans les produits des îles. J'entends la voix de Julie London, j'y joins alors la mienne pour entonner avec douceur les paroles de Cry Me A River. Détendu, je tourne la tête vers Hope que je vois s'approcher de moi, l'air encore un peu endormi. Je souris puis l'embrasse sur le front. "Bonjour, chérie." Une fois les tranches de brioches imbibées, je fais fondre du beurre en chantonnant au rythme de cette musique délicate, mais je me crispe lorsque ma fille se propose pour aider. C'est gentil, mais je tiens à l'intégrité de la cuisine. Et de la maison. Et du quartier. Elle a hérité de certains de mes talents, mais la cuisine n'en fait absolument pas partie. "J'veux bien que tu mettes le couvert et le jus de fruit." Bref, des choses moins risquées. À peine cinq minutes plus tard, j'arrive avec un plateau bien chargé : croissants chauds, plusieurs tranches de pain perdu saupoudrées de pralines roses, des tartines grillées, des œufs brouillés, un chocolat viennois et un thé chaï. Avec les confitures, pâte à tartiner et le beurre amenés par les soins de Hope, c'était un petit déjeuner on ne peut plus complet. J'attaque sans me faire prier en prenant un croissant. Même quand je suis un tantinet tourmenté, je ne perds jamais l'appétit. Il faut que je sois vraiment malade pour ne pas avoir faim... Et je me souviens d'une crise d'angoisse de ma fille quand j'ai repoussé mon assiette un midi, à Shanghaï. Mon regard court sur elle, je vois bien qu'elle repense à hier soir. Je me sers un peu des œufs brouillés et je fronce les sourcils. Il est temps d'attaquer dans le vif du sujet. "Hope... Je voudrais te parler de quelque chose." J'avale une première bouchée puis, une gorgée de jus d'orange plus tard, je me lance. "Je songe à reprendre contact avec mon frère, Joe. Je t'ai très peu parlé de lui, mais... J'y pense depuis quelques semaines. Je ne te l'ai pas dit, mais son fils m'est tombé dessus il y a quelques jours, au restaurant. Il a débarqué de nulle part. J'savais même pas que Joe avait un fils à peu près dans tes âges." Les traits un peu tendus, j'attends de connaître sa réaction. Elle voulait que je pense aussi un peu à moi, mais cette décision l'affecte également. Il s'agit de son oncle, de cousins qu'elle ne connaît pas. Et encore, je garde le plus costaud pour la fin. "J'sais que tu t'es sentie toujours un peu seule, mais j'ai jamais voulu trop te parler de ta famille de mon côté, au cas où tu n'aurai jamais eu l'occasion de la rencontrer. Mais ça va peut-être changer, tu en penses quoi ?"
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