Ebony s’enquérait de l’heure après une douche brûlante qui avait rougit sa chair. S’enveloppant d’une immense serviette moelleuse, elle sortait de l’habitacle vaporeux, sa longue chevelure brune plaquée contre son dos nu. Mais revenant dans l’immense chambre de doyenne de confrérie, elle ne trouvait pas ce qu’elle recherchait avec une avidité lancinante. Zayn n’était pas dans son lit et la réunion de la rentrée allait commencer dans une heure. Evidement avant, il aurait été hors de question que la gamma se mêle à cette ennuyant discours que le doyen débiterait avec un plaisir disgracieux sur le visage. Parce que cette année encore, elle se demandait bien ce qu’il allait inventer pour réduire encore leurs droits au sein des confréries étudiantes tandis qu’elle tenterait d’expliquer en quoi concerne la confrérie et ce qu’elle attendait de ses nouveaux membres. La liste était frêle comme chaque année mais Ebony était intransigeante concernant ses confrères. La banalité n’était clairement pas permit. Cela restait néanmoins une torture pour Fredericksen qui avait souvent dénigré ce système surtout concernant la confrérie gamma et oméga, son point de vue étalé de nombreuses fois à son visage concernant la segmentation de la population berkeléenne. Terriblement déçue par son après-midi qui allait s’avérer bien trop fastidieux à son goût, Ebony reine de gammas devait faire acte de présence contre son gré. Ce n’était pas avec un large sourire qu’elle allait accueillit la nouvelle mais elle s’y forcerait. Convaincue néanmoins par la nécessité d’intégrer de nouveaux membres au sein de la confrérie, la jeune femme enfila rapidement un haut pourpre ainsi qu’un legging cuir et finalisa la tenue, rapidement assemblée, par une paire d’escarpins à talons stratosphériques. La diva Bonybitch était fin prête pour profiter de son heure de répit avant de devoir prendre au sérieux les responsabilités dû à son rôle. Regard tapageur et allure de sylphide, la jeune femme apparaissait à la porte de la chambre de Zayn auprès de laquelle elle ne s’impatienta pas une seule seconde. Bony ne toque pas, elle entre sans prendre aucune précaution. Le jeune homme était allongé sur le lit. Sourire en coin elle s’approchait de lui et finissait par reluquer son corps moulé dans le jean qu’il avait enfilé. Son torse nu reposait face à ses yeux détestablement provoquant et s’avançait finalement vers son amant, un sourire en coin digne des plus viles diablesses. C’est l’horreur, tu ne veux pas prendre ma place ? Tu n’es clairement pas aussi sexy mais on peut toujours tenter de provoquer un miracle… Elle s’écrasait alors contre son corps fantasmagorique sans aucune gêne de pouvoir perturber la contemplation de son plafond et s’étalait de tout son long afin d’apprécier le contact de son corps chaud contre le sien. Il va falloir que je réveille les troupes. Lux doit être en train de se shooter dans sa cave et je pense que Charlotte, Faith et Athanël doivent sûrement récupérer de la partouze qu’ils ont entamée hier. Je me sens vraiment veille là. Qu’elle maugrée en imaginant les folles activités de ses confrères. Bony se redresse enfin pour s’emparer des lèvres de Zayn dont elle se prélasse avec ardeur et se redresse alors comme si elle était déjà lassée de ces effusions si tôt dans la journée. Faut que j’appelle Pavel… Une provocation supplémentaire ? Sûrement mais il était jouissif de voir à quel point ce prénom pouvait avoir un effet décadent dans le regard du gamma. Elle sortait de la pièce aussi vite qu’elle y avait pénétré pour passer son appel et réveiller son meilleur ami car évidement, elle ne l’imaginait clairement pas debout de bon matin à réviser ses cours. Une heure plus tard elle était en route pour la grande salle en compagnie du reste de la trinité, toute jeune et bien présente pour la réunion d’information barbante à souhait qu’ils s’apprêtaient à subir. Ces deux-là semblaient tenir à cœur de participer quand bien même j’affichais un regard extatique et une mine des plus renfrognée. Néanmoins tous les doyens de confrérie étaient conviés car aujourd’hui c’était l’heure du jugement pour tous les petits nouveaux rêvant d’intégrer un pallier supérieur de l’échelle sociale. La salle grouillait déjà de monde et Ebony observait d’un regard impérieux la foule grouillante et bruyante qui tentait de s’installer ci et là. Elle montait alors sur l’estrade sans grand engouement mais ses études lui permettaient au moins d’avoir un charisme indéniable qui aiderait une future carrière en communication politique. Un regard à droite et à gauche pour apercevoir que le doyen Fredericksen n’était pas présent. Elle haussait un sourcil, consciente que son absence n’était clairement pas voulu. Surveillant de près tout ce qui se rattachait aux lois des confréries, il n’aurait loupé pour rien au monde une célébration de ce genre et mettre sur des noms listés par leurs soins, des visages, qu’il pourrait avec plaisir surveiller. Et évidemment, la confrérie gamma était la première visée !

Mais pourquoi avait-elle accepté d’aider à couvrir l’évènement ? Faire partie de la presse n’avait plus rien d’intéressant. La preuve, elle devait couvrir l’évènement le plus ennuyeux du monde. Son calepin dans la main, un stylo dans l’autre, la rousse tapotait l’un contre l’autre. Sourire hypocrite de circonstances, habiles soignés et coiffures élégantes, Cailin se fondait dans la masse, pour ne pas dire qu’elle la dominait par sa prestance. Après tout, n’était pas Bêta qui le souhaite. Si son envie de faire partie du groupe avait fondu comme neige au soleil, elle continuait pourtant de leur faire honneur. Si elle devait quitter la confrérie, elle souhaitait que ce soit par sa propre volonté et non parce qu’elle n’était plus à la hauteur.

Ainsi, les billes azurs scrutaient les personnes représentant les confréries. Valentina devait être dans les parages accompagnée de son bras droit et son président. Pitoyable trio. Néanmoins, par amitié pour Valentina et par respect pour la hiérarchie, la rousse se contenta de garder son mépris pour elle-même. D’autres détails semblaient importants. Ou était passé le photographe ? Il avait toujours le besoin de filer à l’anglaise dès qu’une jolie fille lui passait sous le nez. Tant pis, elle se contenterait de faire les choses elle-même. Son portable pourrait servir d’appareil. Ils faisaient de très bonnes photographies de nos jours. Il était loin les immondes blocs de plastique ou un pixel fait la taille d’une mouche !
Dans un premier temps, la rousse commença à noter les personnalités importantes présentes à cette petite sauterie. Quelques remarques furent notées sur son calepin. Finalement, elle redressa son portable pour la fameuse photo. Ou était Frederiksen ? Elle avait besoin de lui pour sa photo ! Lui et son discours…

Hum… Sans s’éterniser sur le sujet, plus par flemme que pour autre chose, elle préféra commencer à chercher quelques têtes connues, comme son cousin, devenu membre de la trinité des gammas. Ou William, professeur de l’université, peut-être même Emy, une amie. Autant essayer de lier l’utile à l’agréable. C’était la première fois que Cailin bâclait son travail. E alors ? Que pourrait-il lui arriver ? Elle avait compris que sa vie serait courte et que le temps lui manquerait pour gravir les échelons de la renommée. Son rêve tombait à l’eau. Alors tant pis, autant passer son temps ailleurs.
Pourquoi n’était-elle pas arrivée en retard ? Pourquoi râlait-elle encore à ce sujet ? En réalité, tout agaçait Cailin qui préféra poser ses fesses sur un siège et patienter. Peut être qu’elle devrait s’en aller. Elle ne supportait plus les regroupements dans ce genre. Ces histoires finissaient toujours mal ! Entre les bals catastrophiques et les prises de têtes qui découlaient de ses grands regroupements, Cailin se doutait que tout le monde viendrait à reculons.