Une ombre. C'est ce qu'il voyait chaque jour en se regardant dans le miroir. Il voyait son ombre. Comment arriver à se regarder en face quand on sait que tout ce qu'on a construit ne tient que sur un fil ? Il a trahit ses promesses, son envie d'être celui incorruptible, celui à qui on donne sa confiance sans soucis, sans se dire qu'il faut qu'on le surveille malgré tout. Il n'était plus cette personne. Depuis quelque temps, il n'était plus que l'ombre de lui même. Toujours aussi avenant, confiant, souriant, aimable, mais son envie de plus le taraudait, son envie de liberté, de mise en public, son envie de s'évader envers et contre tous. Il voulait revenir sur cette route 66 avec la doyenne des rebelles, il voulait redevenir le jeune homme inconscient qui s'était adonné à des plaisirs interdits avec une personne plus que douteuse. Ebony avait fait remonter le pire de lui même, le rendant inconscient de ses actes. Les mots qui sortaient sa bouche, les gestes qu'il effectuait, le peu de discernement qu'il avait, tout était un fruit de l'arbre qu'elle avait fait grandir en lui, un venin immonde qui le rendait étranger à sa propre vie. Pourtant, il devait pouvoir se mouvoir à nouveau sans ressentir cette douleur incessante, cette envie irrépressible d'être une autre personne. Son esprit lui dictai de continuer sur sa route, de rester cette personne connue, cette personne qui était droite et bien éduquée, prête à tout pour ses amis. Et c'est ce qu'il faisait. Depuis sa dispute avec Maxim, il faisait tout pour garder un semblant de dignité et se rapprochait beaucoup de Ellie. Elle lui donnait envie de rire, d'être cette personne saine d'esprit qu'il avait été depuis toujours. Et puis, ce secret qu'il partageait auparavant les avaient considérablement rapproché. Il aimait passer du temps avec la jeune femme, trouvant dans son visage une envie d'être meilleur. Leur relation n'était qu'amicale, la vie sentimentale d'Esteban n'étant pas des plus calmes et surtout, son envie étant tout autre vis à vis de la monégasque. Il avait envie de la protéger, de la rendre heureuse comme elle a pu l'être auparavant. Il se souvenait quand elle arrivait dans l'appartement qu'elle partageait avec Maxim toute sourire, heureuse de vivre malgré les gaffes qu'elle accumulait jour après jour. Elle était une joie de vivre digne d'un livre ou d'un conte. A présent, c'est à peine si elle lui offre un sourire, si elle n'émet un rire. Esteban ne supportait pas cette situation, il voulait retrouver la jeune fille pétillante et pleine de vie qu'elle était, celle qui lui donnait un fou rire à s'en briser les côtes. Le mexicain prit une décision, allongé sur le sable glacé de la plage. Son emplacement étrange n'était pas matière à discussion toute fois. Il envoya un message sans précédent à la jeune femme. Une glace en plein hiver, alors que le temps n'était propice qu'aux sports d'hivers et non pas à la dégustation d'une glace, aussi délicieuse qu'elle soit. Les attitudes du jeune homme ont changé, du moins, dans l'intimité. Il est plus renfermé, moins souriant quand il est seul. Avant, il lui arrivait de rire sans raison, simplement à la pensée d'un événement particulier. A présent, il aime être seul, une solitude misérable à son avis. Il change, sans s'en rendre compte particulièrement, il change. Prenant la route, il enfourche son vélo, sa simple veste sur ses épaules alors que le monde qui l'entoure se fourre dans des manteaux plus ou moins chauds. Lui, il est chaud comme un soleil. Il irradie. Dix petites minutes et le voilà arrivé. Il sécurise son engin et s'engouffre dans le petit marchand de glace. Il prend une table, bien décidé à ne laisser quoi que ce soit ou qui que ce soit se mettre en travers de lui et sa glace. Il voit enfin arrivé son amie, cette petite fripouille qui ne daigne sourire que lorsque la blague est particulièrement marrante. Esteban la voit avec des yeux différents chaque jour mais un seul point reste. Elle est belle. Comme une nuit étoilée. Etoile qui disparaissent peu à peu de ses yeux. Elle l'embrasse sur la joue, un simple baiser et pourtant, ils ont du mal. Ellie et Esteban, ils sont tous et rien à la fois. Ils sont adorables ensembles, mignons, craquants, digne d'un dessin animé où le prince charmant veille à ce que sa princesse soit aussi belle qu'au premier jour. Et en même temps, ils ne sont rien, juste deux personnes qui se sont croisé des mois de cela, qui ont traversé quelques épreuves ensembles et tentent de se remettre l'un avec l'autre, comptant sur l'autre afin d'être meilleur. Ma petite Ellie. Je suis content de te voir. Il ne lui a guère laissé le choix en même temps. Si avec Ebony, il laissait son mauvais côté ressortir, sa part d'ombre, son être des ténèbres. Avec Ellie, c'était l'exacte opposé. Il était calme, posé, souriant. Il redevenait cette personne qu'il était réellement, cette personne qu'il connaissait par cœur, ce cœur d'or et ses yeux océans qui chavirent les cœurs et qu'il connait. Il n'y a jamais de saison pour manger une glace. Sinon pourquoi est-ce qu'on pourrait en manger tout le temps. Prenant la carte et la mettant entre eux deux, il se dit que son idée du jour était sans doute la meilleure qu'il eut jamais eu. C'est ce que ma mère me disait toujours. Il esquissa un sourire timide, un peu gêné. Il parlait très rarement de sa mère. Elle est et restera la femme la plus importante pour lui. Sa mort restera pourtant, le jour le plus horrible de la vie du jeune homme. Il se revoyait encore en train de tenir sa main jusqu'à ce que sa respiration ne cesse et que sa poitrine ne fasse plus raisonner le son d'un cœur défaillant. Il ferma les yeux, rien qu'une seconde, ne voulant pas du tout retourner à ce moment là. Surtout pas à présent. La phrase de Ellie le réveilla d'un coup. Je sais. Il a débarqué quelques temps après t'avoir confronté. J'ai eut le savon de ma vie. Un Maxim énervé, en colère, est une toute autre personne que le Maxim que l'on croise normalement. La peur de voir les personnes à qui l'on tient blessé est quelque chose de puissant, de révélateur. Il avait vu la peur du jeune homme dans ses yeux et ne souhaitait pas le revoir de si tôt. Je ne lui ai rien dit Ellie, je l'avais promis... il prit sa main, d'un geste nonchalant, n'y réfléchissant même pas. Et tu sais que je tiens toujours mes promesses. Il ne prit pas conscience de son geste jusqu'à ce qu'un vendeur vienne prendre leur commande. Retirant sa main précipitamment de celle de la jeune femme, mais pas comme si il n'y prenait pas goût, avec délicatesse et retenu, du moins il l'espérait. Ellie le regardait avec ses grands yeux bruns, un regard qui manquait d'étoile mais dont Esteban voulait y voir un éclat, aussi minime soit-il. Hum, je prendrais une Cookie Dough. Ellie ? Il laissa le vendeur prendre sa commande, déposa la carte et s'accouda à la table. Il était confus, un peu perdu. Il ne savait plus quoi faire. Parler de l'incident de Ellie était douloureux. Il était celui qui l'avait soigné, qui l'avait écouté, la première personne à qui elle se confiait après Caleb. Il avait tenu sa promesse de ne rien dire à personne, il le savait. Les secrets et lui étaient particulièrement amis, il en gardait beaucoup depuis peu de temps.

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Coeur qui palpite. Souffle coupé. Regard pétillant. Il avait tous les signes, tous les symptômes. Il tombait malade, étant sur une pente glissante, pentue, perdu au milieu d'un désert de papillons battants des ailes l'étouffant dans une nuée bourdonnante de couleur éclatante et joyeuse. Esteban voyait la jeune fille comme un rayon de soleil, une étoile, un signal dans la nuit qui entourait peu à peu ses jours. Les jours étaient passé depuis cet accident qui avait marqué leur rapprochement, le début de leur relation plus ou moins établie, le début d'une attirance qui était inexistante. Esteban la voyait d'un oeil nouveau, d'une manière différente. Avant, elle était Ellie, la meilleure amie de Maxim, la fille jolie et souriante mais timide qu'il n'approchait pas trop. A présent, elle était la fille qui était dans ses pensées sans répits, forte et battante, qui gardait un sourire plus ou moins vrai quand ils étaient ensemble. Esteban ne la voyait plus comme avant, il voyait la vraie beauté de la jeune femme, sa force, son courage. Son handicap n'était plus qu'une simple et petite parenthèse et non plus un qualificatif. Son statut de princesse de Monaco n'était qu'un détail, malgré la place qu'il pouvait prendre dans sa vie par moment. Esteban prenait confiance, il s'affirmait plus avec elle. Montrait son côté charmeur et séducteur, son envie de curiosité, sa manie tactile qu'il avait du mal à montrer. Esteban était un jeune homme très ouvert quand on le connait bien. Tactile, taquin, un brin coquin. Avec Ellie, cette partie de lui remontait à la surface. Câlin gratuit alors. Il rit, légèrement. Mais en son fort intérieur, il n'a qu'une envie, c'est de serrer la jeune femme dans ses bras, de la protéger, de lui dire que tout ira bien. Il avait envie de la prendre dans ses bras comme son père le faisait avant, avec sa propre mère. Les deux parents d'Esteban ont partagé un vrai amour, il en était certains dans sa petite tête rêveuse. Son coeur savait qu'il était né d'un amour vrai entre deux personnes et non pas d'un amour factice. Parler de sa génitrice l'avait bouleversé mais les quelques mots tendres qu'Ellie lui procura le calma instantanément. J'ai une photo d'elle si tu veux ? Sortant son téléphone, il alla dans le fichier famille de son album photo. Sa famille avait beau être tout ce qu'elle était, elle était la sienne et malgré toutes les tensions présents au sein du cocon familiale, il savait qu'il pouvait compter sur eux en cas de besoin. Même son idiot de frère Elijah serait là si il en avait besoin. Une belle femme aux traits fins et délicats, des yeux bruns profonds, et une longue chevelure noire qu'elle a légué à ses enfants. Il la laissa admirer la femme qui l'avait mise au monde tout le temps qu'il faudrait juste pour voir son visage craquant quand elle se concentrait. Adorable et mignon. Esteban fondait comme neige au soleil devant la jeune femme. Une maladie incurable le gagnait, il en était sur. Ces palpitements incessants dans son coeur le rendait toute chose, tout fébrile et fragile. Lui à la carrure si forte et imposante malgré un caractère doux et calme voyait son petit coeur se gonfler d'émotions, de sentiments. Mais il ne pouvait pas être ami avec la monegasque sans prendre en compte son meilleur ami Maxim. La découverte de leur secret avait fait l'effet d'une bombe entre lui et l'anglais, une bombe aussi entre Ellie et Maxim. Sa culpabilité d'avoir dû mentir à son ami n'était pas assez forte pour surpasser le fait qu'il avait réussis à garder le secret du petit rayon de soleil en face de lui. Il ne faut pas que tu te sentes coupables. Tu as été agressé, toi et pas lui. Tu avais besoin de te soigner, d'accepter ce qui s'est passé ce soir là. Si il ne le comprend pas, alors il le fera. Il est intelligent Maxim, il te pardonnera. Attaquant sa glace avec plaisir, il s'extasia face aux parfums qui pétillaient dans sa bouche en ce temps frais. Aucunes envies de quitter cet endroit si particulier avec une personne si particulière. Esteban dégustait son dessert avec un plaisir non feint quand il vit la cuillère de la jeune femme s'attaquer à son dessert à lui. La mine faussement outrée, le regard taquin, Esteban n'hésite pas et pique dans sa glace à elle aussi avec un rire franc et clair. Ne rate jamais l'occasion d'un bal. Je suis sur qu'un bal américain n'a pas la même saveur qu'un bal monégasque. Pas vrai ? La jeune fille était si soumise à un protocole que ses instants de spontanéité n'était pas très présent. Et Esteban voulait qu'elle profite de tout, absolument tout. Et qui te dis qu'on ne sera pas ensemble au bal ? Esteban ne saurait pas être plus heureux que d'avoir Ellie à son bras comme cavalière au bal d'hiver. Il la ferait danser et tournoyer à travers les chansons et les personnes n'ayant d'yeux que pour elle. Heureusement que je suis là pour te divertir alors. Prenant son courage à deux mains, il changea de siège et se mit sur la même banquette que la jeune fille. Son envie de la serrer dans ses bras était devenu de plus en plus forte à mesure que le temps passait. Passant son bras autours de ses épaules, il la laissa venir vers lui, il la laissa faire le deuxième pas. Esteban ne forçait pas les choses, il la laissait venir à lui. Si il y avait bien une chose qu'il avait apprise avec Ellie, c'était qu'il ne fallait pas la forcer à prendre une décision. Une suggestion, un petit coup de pouce. Oui. Mais ne la forcer pas à venir vers vous, elle viendra d'elle même si vous lui en donnez l'opportunité. Esteban avait l'impression d'être dans un film, un jeune premier avec la plus belle fille du bahut. Un compte de fée qui devenait réalité. Une maladie incurable qui était bien présente. Son petit coeur battait pour deux à présent. Encore fallait-il savoir si la réciproque était là.

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Il faut toujours regarder l'ensemble d'une photo. Toujours voir l'image dans son entier, plutôt que de s'attarder sur des détails très souvent futile. Esteban avait appris à toujours regarder l'ensemble d'un événement plutôt que de ne voir qu'un visage, un sourire, un regard. C'était ainsi et il n'arrivait pas à voir autrement. Ellie, il la voyait en entier. Il ne voyait pas qu'une princesse ou qu'une jeune femme ayant eut un accident qui lui a laissé des séquelles ou encore, la patiente qu'il avait soigné il y a peu. Elle était plus que ça. Elle était devenue rapidement une partie intégrante de sa vie, prenant une place importante, inimitable. Avec son sourire timide, son rire de petite fille et ses grands yeux qui vous regardait comme si vous étiez une des sept merveilles du monde, vous ne pouviez que succomber à son charme français. Il ne comprenait pas la raison de célibat car il avait craqué en un rien de temps. Elle n'était plus la meilleure amie de Maxim, elle n'était plus la jeune femme maladroite mais drôle. Elle est sa Ellie, celle qu'il a envie de voir tous les jours afin de sourire et de rire encore et encore. Ses petites gaffes qui font que tout est encore plus parfait dans leur imperfection. Elle n'est pas parfaite. Elle a des défauts, comme tout le monde. Son statut de princesse ne la rend pas imperméable aux erreurs. Mais ce sont ses défauts qui font qu'il l'aime encore plus. Au fil du temps, il est tombé sous son charme, emprisonné dans une cage nuageuse de sentiments et d'émotions à son contact. Et tout avait commencé à l'hôpital. Sans le savoir, il avait craqué indéniablement ce jour là, alors qu'elle était aussi fragile qu'un oisillon. Aussi fragile qu'il l'était en ce moment même. Parler de sa mère avec Ellie l'avait bouleversé, chamboulé. Il revoyait son visage doux et souriant devant lui, comme quand il était petit et que lui et son frère se faisaient gronder pour avoir fait une bêtise. C'était difficile parfois de voir à quel point ils s'étaient séparé. Rangeant la photo, il essaya de l'apaiser sur sa crainte que Maxim ne lui pardonne pas pour son secret. Il était persuadé que le jeune homme retrouverait la raison, qu'il lui pardonnerait ce geste. Au moins à Ellie. Il ne s'attendait pas à aller boire une bière avec lui de si tôt mais Ellie était pardonnable au delà de tout. « Mais de rien. T'as pas le droit d'être triste quand je suis là, Ellie. Compris ?!» Il voulait la voir sourire toujours et encore. C'était étrange comme sentiment. Protection, amitié, amour ? Il n'en savait rien. Tout ce qu'il pouvait dire, c'était qu'elle avait été rapidement un éclair dans sa vie, balayant tout sur son passage. Il essayait de résister pourtant. Se disant que ce n'était pas le bon moment. Sa vie sentimentale était en mode accéléré ces temps ci. Du moins, à certain niveau. Si son cœur était en train d'être capturé par de beaux yeux noisettes, son corps avait reçut des plaisirs divins par Ebony. Lola lui avait demandé d'être son faux petit ami pour un temps. Chose qu'il avait accepté sans se poser trop de question, n'étant pas sur du tout ce qui allait se passer avec Ellie. Il ne voulait pas forcer les choses, préférant plutôt garder une belle amitié qu'une relation troublée. Et le voilà, devant elle, l'ayant au téléphone presque tous les soirs, devant se battre contre lui même afin de ne pas tomber totalement de son piédestal. Il aurait voulu aller au bal avec elle, sentir leur pas en accord, leur corps proches. Depuis qu'il avait passé ces quelques jours avec Ebony, il avait du mal à ne pas résister à l'appel d'u corps à un autre. Esteban n'était pas du corps physique, préférant une relation basé sur des sentiments, des émotions que des sensations. Mais Ellie lui procurait tout ça. Que ce soit son corps ou son cœur, il voulait tout mais se contentait de ce qu'elle voulait bien lui donner. Alors être son compagnon au bal aurait pu être le début de tout. « Un jour, j'aimerais t'y accompagner. Être ton cavalier le temps d'un bal. » Il ne rigolait pas, très sérieux dans sa proposition. Il avait prit de nombreux cours de danse quand il était plus jeune et avait encore des restes d'une éducation stricte. Sa mère les avait d'abord inscrit pour s'amuser mais son père leur avait prié de continuer encore une année afin de pouvoir courtiser en quelque sorte les jeunes filles de grands chefs hôteliers. Esteban trouvait cela déplacé mais mine de rien, ça aurait été un bon entraînement avant une princesse. « Alors ce ne sera que partie remise. On ira à un bal ensemble. Promis. » C'était tellement cliché et pourtant si spontané. Esteban avait cette affreux défaut de toujours vouloir bien faire et parfois en faire trop. Romantique jusqu'au bout, loyal jusqu'à la fin, sincère sur toute la ligne. Si sincère qu'il aurait pu briser le moment si particulier avec la jeune femme pour lui parler de son arrangement avec Lola. Mais une petite voix dans sa tête lui disait de ne pas tout ruiner, d'être pour une fois un peu plus secret. Plus que d'habitude, même avec Ellie. Personne ne savait pour lui et Lola. Pas même Mackenzie et Erwan, et encore moins Brett. C'était un secret. S'asseyant près d'Ellie, il la prit dans ses bras. Instinctivement, sans – ou presque – d'appréhension. Et là, tout change. Le moment calme et paisible fait place à une attraction sans précédent. Esteban regarde Ellie comme pour la première fois mais avec des yeux différents, pétillants, brûlé par la candeur et la beauté de la monégasque. Écartant d'un geste de sa main une mèche de cheveux du visage de la jeune femme, effleurant sa peau avec délicatesse, sans précipitation. Il est attiré par elle, ce n'est pas la peine de le nier. Ce n'est même plus de l'attraction, c'est un besoin d'être avec elle, de la combler selon ses désirs à elle, de la faire passer en premier. Il tombe amoureux sans se l'avouer. « Ellie... Je ... » Il n'arrive pas à finir sa phrase que ses lèvres se posent délicatement sur les siennes. Un instant qui dure presque éternellement. Leur premier baiser. Celui qui, il l'espère, sera la pionnier de nombreux après lui. Elle ne le repousse pas. Il l'embrasse. Lui. Esteban. Embrasse Ellie Grimaldi-Caldeira. Les émotions se bousculent dans sa tête, comme dans un flipper. Il a l'impression d'être sur un nuage, totalement bouleversé mais dans le bon sens. Se séparant d'elle à contre cœur, la sensation de ses lèvres encore présente, il cligne des yeux comme on s'éveille d'un rêve. « Je ... » dit-il en bégayant. Il ne sait plus quoi dire, sa nervosité reprenant le dessus. Il est habituellement calme mais elle le chamboule, le rend aussi fébrile qu'un enfant. Prenant son courage à deux main, soufflant un bon coup, il prononce les mots qu'il pense, comme un adolescent avec sa première copine. « Ellie, tu veux bien être ma petite amie ? » Et l'être pour toujours.

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