L'allée des Grecs... Un monde auquel Nolan s'était juré de ne jamais appartenir, un univers de faux-semblants et de cases dans lesquelles il ne voulait pas se ranger, même si c'était au prix d'années moroses à Berkeley, où les confréries consistaient le modèle dominant.
Cependant, pour regagner la résidences des élèves ordinaires, dont il faisait partie, il devait traverser cette allée où s'alignaient les bâtiments des confréries. Les Alphas, ces travailleurs acharnés qui raflaient les premières places. Les Bêta Delta et leurs filles encore plus fausses que Shelley, à qui Nolan ne voulait jamais avoir affaire. Et puis toutes les autres confréries... Le jeune homme pressa le pas, impatient d'avoir fini la traversée et de rentrer dans sa chambre, sa tanière à lui où il pouvait être un ours à loisir.
Il ralentit cependant devant le bâtiment des Iotas, qui lui rappelait de mauvais souvenirs. Cette soirée d'accueil dans le Dancing Queen, la salle des fêtes des sportifs... Ah oui, elle serait inoubliable pour lui, mais pas dans le sens que ses organisateurs avaient imaginé...
Nolan leva les yeux vers les fenêtres situées dans les étages supérieurs. Il le savait, l'une d'entre elles donnait sur la chambre de Shelley. Laquelle ? Etait-elle là en ce moment, à étudier la biologie, la discipline dans laquelle elle s'était inscrite ? Ou dehors, à s'entraîner sur les terrains d'athlétisme ? Est-ce qu'elle allait bien, au moins ? Etait-elle heureuse des choix qu'elle avait fait ? Et d'abord, pourquoi s'inquiétait-il de son sort, pourquoi était-il peiné de ne pas avoir de nouvelles alors qu'elle lui avait clairement fait comprendre qu'elle avait moins de considération pour lui que pour une vieille chaussette usée ?
Il était conscient que cela faisait maintenant plus de deux minutes qu'il était immobile devant le bâtiment des Iotas, à le fixer comme si son regard pouvait traverser les murs et les secrets. Il savait que si un des sportifs le remarquait, il pourrait en prendre ombrage et lui faire savoir de manière musclée que les étudiants sans affiliation comme lui n'avaient rien à faire autour du bâtiment des Iotas. Et si c'était quelqu'un d'autre, il pourrait raconter plein de rumeurs sur Nolan Hargreve, ce garçon un peu bizarre qui traînait autour des bâtiments des conféries sans être capable d'être accepté par l'une d'entre elles.
Mais pour le jeune homme, mauvais traitements et rumeurs n'avaient plus grande importance : plus rien ne pouvait baisser son moral, à ce qui lui semblait. Il resta donc là, comme fasciné, pour quelques instants encore...

Nolan savait qu'il aurait dû quitter les lieux plus tôt, qu'un Iota finirait par le remarquer et s'offusquer de le voir rester planté là : en effet, un des sportifs quitta le bâtiment et se dirigea droit vers lui. Quel fou il avait été que de rester là à chercher la fenêtre de Shelley. Il aurait dû rentrer chez lui directement, cela n'aurait eu que des avantages : il aurait pu se mettre à travailler plus tôt, il aurait évité de se remuer la tête pour des futilités et il n'aurait pas eu de problèmes...
Mais la confrontation était inévitable maintenant, aussi ne chercha-t-il pas à fuir et attendit stoïquement que le Iota lui adresse la parole, ce qu'il fit sans tarder :

- Salut... cela fait un moment que je t'observe et je voulais voir si tout allait bien.... ?

Son ton n'était pas agressif, juste inquiet. C'est qu'il devait vraiment avoir une tête de dérangé... Sa première réaction fut de nier la présence de quoi que ce soit d'anormal dans son attitude :

- Ouais ouais, tout va bien, je vais m'en aller...

Puis il se rendit compte qu'il n'était pas très convainquant : il donnait juste l'impression d'avoir un grain, et d'être un lâche en plus de ça. Pas génial pour redorer son image au sein du campus...
Il regarda à nouveau le Iota. Il avait une carrure musclée, comme tous les membres de sa confrérie, mais il avait un visage plutôt ouvert. A vrai dire, il avait l'air sympathique. Et puis, Nolan ne se rappelait pas l'avoir vu à la soirée de début d'année : tous les Iotas que sa mémoire replaçait en ce lieu lui faisaient ressentir un certain dégoût...
Il choisit donc d'être franc : son interlocuteur lui inspirait confiance, et puis il avait refoulé sa douleur tellement longtemps... Il n'en avait parlé qu'à ses parents, qui ne l'avaient pas vraiment réconforté car, derrière leurs propos, il sentait leur condamnation de suivre Shelley à Berkeley au lieu de s'inscrire dans une grande école de photographie...
Il ne s'attendait pas à ce que le Iota prenne du temps pour le materner, mais rien que dire les choses lui ferait du bien, l'aiderait à les accepter. Et, du même coup, donnerait une raison à son comportement bizarre. Il contredit donc ses propos précédents et déclara :

- Non, en fait, ça va pas bien. Ma copine et moi, on s'est séparés, et elle est chez les Iotas maintenant. J'ai un peu de mal à l'accepter.

Andrew vit enfin le jeune homme sortir de sa transe revenu soudainement à lui, il eut donc droit à une réponse mais qui paraissait plus cacher quelques choses que représenter la réalité des choses. Il ne paraissait pas aller si bien que ça mais andrew s'en voulut de l'avoir peut être déranger car il paraissait vouloir partir depuis que le iota était venu à sa rencontre. Andrew pensa alors à le laisser seul pour ne pas l'embêter plus qu'autres choses mais il resta sur place attendant comme une autre réponse, cherchant à l'aider comme si une envie d'être à l'écoute de ce jeune homme tout dérouté le travaillait au fond de lui. En faites il se voyait un peu au travers de lui, comme si il en dégageait une impression de timide, de renfermé, de douleur même peut être... Car le Iota n'était pas ce qu'il est aujourd'hui avant et même maintenant qu'il a évolué de manière positive, il n'a jamais vraiment adopté la mentalité vicieuse et vaniteuse de cette école qui parait plus former de grosse tête que de tête pensante, à croire de l'image est un luxe plus que de bonnes études. Puis il changea d'un coup ses termes en revenant sur ce qu'il venait de dire à andrew qui le fixa en buvant ses paroles afin peut être s'il en a la possibilité de mieux lui répondre. Une rupture... cela représente une des causes de souffrance les plus communes et andrew réfléchit aux bon mots à utiliser pour réconforter le jeune homme, même si en matière d'amour il ne s'y connaissait pas tellement car depuis berkeley il avait connu très peu de fille et même depuis toujours, il était assez timide et pas tellement doué avec les femmes, enfin bon il prit une inspiration et avec calme tenta d'apporter son aide au jeune homme qui lui paraissait largement le mériter."je comprend mieux pourquoi tu fixais la confrérie, en tout cas ne t'inquiète pas c'est normal de ressentir ça... Une rupture est toujours dur à accepter surtout lorsque l'on en est pas l'auteur, j'espère juste qu'elle ne regrettera pas de t'avoir perdu. En tout cas la douleur sera présente pendant un moment, où tu devras essayer de la compenser par autre chose comme des occupations diverses. Je vais même être honnête je ne m'y connais que dans les grandes lignes mais je sais que s'acharner ne sert à rien alors profite amuse toi et vit surtout."Andrew avait essayé de le rassurer au mieux avec ses mots et ce qu'ils pouvaient en savoir mais malgré toutes les belles phrases que l'on pouvait faire à se sujet, il savait très bien que la douleur ne partait pas comme cela et qu'il fallait que le temps fasse son oeuvre. Voulant faire mieux que user de simple paroles, le iota eut une idée pour justement changer les idées du jeune homme, une idée lui venait d'un autre ami qui l'avait un peu convertit à vrai dire."Je peux te proposer quelques choses ? c'est une trop belle journée pour penser aux mauvaises choses, que dit tu qu'on aille s'occuper un peu l'esprit ?"Il préférait voir si d'abord le jeune homme serait ouvert au fait de bouger avant de faire toute proposition car il voudrait peut être rester seul, mais maintenant que le iota était là il voulait tout faire pour être comme un rayon de soleil éclaircissant les pensées noir de cette personne qui se trouvait en face de lui et il espérait y parvenir.

Le Iota sembla peiné par la révélation de Nolan, et tenta de trouver des mots pour le réconforter :

- Je comprends mieux pourquoi tu fixais la confrérie, en tout cas ne t'inquiète pas c'est normal de ressentir ça... Une rupture est toujours dure à accepter surtout lorsque l'on en est pas l'auteur, j'espère juste qu'elle ne regrettera pas de t'avoir perdu. En tout cas la douleur sera présente pendant un moment, où tu devras essayer de la compenser par autre chose comme des occupations diverses. Je vais même être honnête je ne m'y connais que dans les grandes lignes mais je sais que s'acharner ne sert à rien alors profite amuse toi et vis surtout.

Des mots convenus, le genre de phrase qu'on sert toujours face à un chagrin d'amour. Nolan le savait bien : il avait vu les mêmes sur des forums, en réponse à des posts désespérés d'amoureux dans le même cas que lui. Il avait le sentiment que sa douleur à lui était différente, qu'il ne méritait pas ce genre de stéréotypes. Mais il se trompait probablement. Ce qu'il vivait était banal, affreusement banal...
Mais le Iota ne s'arrêta pas là, à ces paroles qui ne coûtaient rien à prononcer. Il lui demanda :

- Je peux te proposer quelque chose ? C'est une trop belle journée pour penser aux mauvaises choses, que dis-tu qu'on aille s'occuper un peu l'esprit ?

Nolan répondit machinalement :

- Euh, ouais, ouais, pourquoi pas...

En fait, il aurait été plus raisonnable qu'il rentre chez lui et qu'il travaille un peu pour les cours. Mais son esprit était un peu dans la brume, et il n'avait pas la force d'âme de refuser la proposition du Iota. Il persista dans son attitude et lui demanda :

- Tu voudrais faire quoi, du coup ?

Puis il songea qu'il ne connaissait même pas le prénom de ce jeune homme, et qu'il fallait peut-être remédier à cela avant d'entreprendre quelque chose avec lui. Il mit donc les présentations sur les rails :

- Je m'appelle Nolan, au fait. Et toi ?

Il avait peur que le jeune homme le repousse en lui disant qu'il se mêlait peut être un peu trop de sa vie mais c'était dans la façon d'être du jeune homme de porter secours à son prochain et là il voyait bien qu'il ne fallait pas le laisser seul dans sa tristesse. Puis après de longue minutes il sembla enfin revenir à ses esprits et répondre à andrew qui fut content d'apprendre qu'il était d'accord pour que le iota l'aide à se changer les esprits et c'était le principal car c'était la meilleure solution pour qu'au moins l'espace de cette journée il pense à autre chose qu'à son chagrin d'amour. Le jeune homme lui demande ce qu'il proposait donc et à vrai dire andrew avait plusieurs idée dans la tête donc autant les lui proposaient et voir ce qu'il préférera histoire qu'il ne se retrouve pas à effectuer quelques choses qu'il ne supporterait pas."Donc j'ai deux idées principalement, soit on va comme me la bien appris un de mes amis, dans un bar et on se met une belle gueule de bois pour embrumer l'esprit et les idées. Soit on fait ma spécialité et on va pratiquer un peu de sport en tout genre histoire de se défouler de penser à autre chose également mais d'une manière différente."Les deux idées lui paraissaient sympathique après c'est sur qu'il maitrisait plus le sport que les effets d'une cuite bien pratiqué mais peu importe, les deux pouvaient avoir un effet positif sur les mauvais pensées du jeune homme et c'était le principal pour notre iota. Une autre question arriva ensuite de la part du jeune homme qui se présenta enfin, il s'appelait Nolan, du coup notre iota en fit de même afin de faire connaissance davantage."Ravie de faire ta connaissance Nolan, moi c'est Andrew, en tout cas sache que je suis ravie de pouvoir t'aider et j'espère que cela ne t'embête pas que je sois venu te parler."Andrew savait combien c'était agréable d'avoir quelqu'un qui vient nous aider, nous apporter son soutien morale et surtout c'est si rare de pouvoir compter sur quelqu'un même un inconnu, bon certes le jeune homme n'avait connu que peu de chagrin d'amour et autres problèmes sentimentaux de par le fait qu'il allait dès fois difficilement vers les autres. Mais il aurait apprécié dans certains moment avoir une personne proche près à lui remonter le moral en cas de coup dur, à l'heure actuel il avait des amis énorme sur qui compter mais cela n'a pas toujours été le cas et en faisant le geste qu'il faisait à l'instant d'aider quelqu'un même d'inconnu lui faisait se sentir bien. Et oui notre iota est comme ça une âme charitable qui n'apprécie pas de voir les gens souffrir et il le démontre encore aujourd'hui.

Le Iota donna plus de précisions sur ce qu'il comptait faire pour occuper l'esprit de Nolan :

- Donc j'ai deux idées principalement, soit on va comme me la bien appris un de mes amis, dans un bar et on se met une belle gueule de bois pour embrumer l'esprit et les idées. Soit on fait ma spécialité et on va pratiquer un peu de sport en tout genre histoire de se défouler de penser à autre chose également mais d'une manière différente.

Aucune des deux idées ne serait venue à Nolan spontanément. Il n'aimait pas perdre le contrôle de lui-même avec l'alcool ; en fait, ça ne lui était jamais arrivé. Il buvait un peu dans les soirées, mais jamais plus d'un ou deux verres. Shelley, non. Shelley buvait plus. Elle était un peu soûle lorsqu'elle avait embrassé Damian. C'était une circonstance atténuante, mais ça n'excusait pas tout. En tout cas, le goût de l'alcool risquait de faire remonter de mauvais souvenirs. Pas une bonne idée.
Le sport... Ce n'était pas un loisir que Nolan choisissait volontairement d'habitude. Il était plutôt du genre brindille, et au lycée, ses piètres performances portaient à sourire.Mais bon, entre Charybde et Scylla... Et le Iota était déjà bien gentil de s'intéresser à lui, il n'allait pas non plus chipoter sur ses propositions !
Shelley, elle, était sportive. Pas étonnant qu'elle ait fini chez les Iotas... Tous les sports, sauf l'athlétisme, alors. En particulier le saut de haies. Il savait qu'il ne le pourrait pas.
Tandis qu'il réfléchissait ainsi, le Iota se présenta :

- Ravie de faire ta connaissance Nolan, moi c'est Andrew, en tout cas sache que je suis ravie de pouvoir t'aider et j'espère que cela ne t'embête pas que je sois venu te parler.

Nolan sourit. Dire que lui aussi avait envie de s'excuser... Ils n'étaient pas sortis de l'auberge. Il répondit :

- Non, au contraire ! C'est plutôt sympa de ta part. C'est toi qui aurait pu être embêté que je fixe comme ça votre confrérie.

Ne voulant pas s'apesantir sur ce sujet glissant, il enchaîna directement sur le résultat de ses réflexions concernant la proposition d'Andrew, puisque tel était le nom de l'autre étudiant :

- Plutôt le sport, si on évite les terrains d'athlétisme. Un simple footing m'irait. En plus tu m'as l'air d'être plus âgé que moi, alors tu pourrais me montrer des coins sympas du campus.

Andrew rassura rapidement Nolan sur ce qu'il pensait de son attitude face au bâtiment des Iotas :

- Ce n'est qu'une confrérie ne t'inquiète pas, je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas la fixer, ne t'en fais pas pour cela.

Puis le Iota, le footing étant chose décidée, prit les choses en main énergiquement :

- Très bonne idée, cela va nous faire le plus grand bien et pas de souci, je te montrerai des coins sympas et te donnerai des conseils utiles, tu vas passer une bonne journée.

Puis les deux jeunes hommes convinrent de se retrouver au même endroit une demi-heure plus tard, le temps de passer une tenue de sport. Nolan se dépêcha de regagner sa chambre à la résidence universitaire, et il pénétra dans l'atmosphère chauffée avec délices, après tout le temps qu'il avait passé à l'extérieur. Il ouvrit sa penderie et soupira : on voyait bien qu'il n'était pas un sportif... Les affaires de sport étaient rares. Il avait bien des shorts pour l'escalade, mais par le froid qu'il faisait... Il finit par dénicher un vieux pantalon de jogging un peu laid, et ne réussit à trouver aucun t-shirt qui s'accordait vraiment avec. Pressé par le temps, il en choisit finalement un au hasard, qu'il recouvrit d'un polaire, puis enfila ses fidèles baskets.
Il jeta un coup d'oeil par la fenêtre et regretta d'avoir accepté la proposition d'Andrew. Avait-il vraiment envie de ressortir par ce froid, et le temps de faire un jogging alors que le travail s'accumulait ? Cela dit, il avait donné sa parole au Iota, et n'avait plus le choix. Il quitta donc sa chambre et retourna au point de rendez-vous, où Andrew l'attendait déjà. Avec un chronomètre. Nolan eut peur : espérait-il vraiment que lui, le frêle photographe, atteigne des performances dignes d'être enregistrées ? Mais son camarade le rassura en disant :

- Bon, nous commencerons par faire un tour dans le campus et puis après on ira un peu en ville. Je te montrerai des endroits sympa, et ne t'inquiète pas, ça ne sera pas un trop long footing, juste de quoi se changer les idées. Es-tu prêt à partir, motivé ?

Nolan sourit et répondit diplomatiquement :

- Ca va à peu près, on peut y aller. Et ça me convient très bien.

La ville lui semblait peut-être un peu lointaine, mais s'il était fatigué, il pourrait toujours faire demi-tour. Il imita les mouvements qu'Andrew effectuait pour s'échauffer. Le silence se fit, un peu pesant. Nolan ne savait pas trop quoi dire. Alors, il posa deux questions bateau, histoire d'amorcer une potentielle conversation :

- Tu fais quoi comme études ? Et tu cours souvent ?