Quelques jours avant Coachella j’estimais que je pouvais encore m’amuser un peu. Je n’étais pas assez rassasié de mes émotions, revoir Alec et Mat m’avait chamboulé certes mais j’en voulais encore, plus toujours plus. Je n’étais pas pour autant une folle alliée mais j’aimais vivre d’aventures et d’adrénaline. Voilà donc pourquoi je me retrouvais là assise sur mon fauteuil en sous vêtement en train d’écrire une lettre érotique à un certain James O’Malley. Je ne le connaissais ni d’Adam ni d’Eve ne connaissait pas sa vie sentimentale et encore moins que son fils était un de mes amis. Pourquoi je faisais ça ? Pour avoir une distraction tout simplement. Pour titiller les autres, pour voir de quoi un homme est capable quand on le touche en plein cœur ? Quoi vous allez me dire que le cœur des hommes n’est pas entre leurs jambes ? N’importe quoi. Il était neuf heure du matin quand je commençais à rédiger ma lettre et voici le résultat après quelques heures de réflexions que j'avais posé dans sa boite aux lettres sans laisser d'adresses :


«  

Le meilleur moyen de réaliser l’impossible est de croire que c’est possible..

Cher James,

Cela doit être la première fois pour vous qu’on vous adresse une lettre de ce genre, une lettre qui vous ai destiné sans aucunes raisons. J’ai beaucoup réfléchis avant de vous avouer mes sentiments les moins orthodoxes, mais je ne pouvais me résoudre à vous contacter autrement. Je ne connais pas votre vie, ni votre caractère mais à ce que les gens disent vous êtes un homme bon et bienveillant. Vous avez le sens et le goût du pouvoir. Pensez-vous que dans ce monde on peut vivre simplement après avoir goûté au pouvoir ? Moi je ne le pense pas. Je sais d’avance qu’en lisant ces quelques lignes j’ai piqué votre curiosité vous voulez en savoir plus. Je ne vous ai jamais vu, à part sur quelques tabloïds d’ailleurs assez bas de gamme pour votre charme. J’ai pu observer que vous ne portez pas d’alliance. Après tout pourquoi décorer des doigts si vigoureux et qui en disent longs sur vos talents que j’imagine experts. Je ne suis pas une fan psychotique qui fantasme sur vous. Je fantasme tout simplement. Sachant pertinemment que vous n’allez pas prendre le temps de répondre, moi je vous ai imaginé de différentes manières.  Commençons par votre physique, grand, blond musclé sont déjà synonyme de désir adent pour moi. Imaginer vos mains caresser mes flancs délicatement avant de remonter doucement vers mon antre est l’image que je me fais souvent de vous, de notre rencontre. Vous ne résisterez pas à mes charmes, pas que j’ai des pouvoirs hypnotiques, mais je sais que je suis votre genre. Jambes nues, contre vous, vous pensez qu’un seul homme résisterai à ça ? Sentir le corps chaud et jeune du sexe opposé sur soi ? Se poser milles et une question. Se dire que c’est interdit et que ce que vous faîtes c’est mal ? Ne vous inquiétez pas je saurais vous consoler de bien des manières. Je commencerai d’abord  par vos lèvres qui semblent délicates en y administrant un baiser aux allures tendre mais je laisserai ma langue jauger ses lèvres interdites. Vous me repousserez, mais je m’approcherai de vous encore plus près en glissant ma main contre votre nuque et de vous attirer à moi. Je laisserai mon autre main descendre délicatement le long de votre torse et déboutonner un à un les boutons de votre chemise. Je pourrais continuer de conter mes envies et tout ce que j’ai envie de vous faire mais je ne veux pas me dévoiler trop vite de peur que vous preniez la fuite. Ce qui serait pour moi la fin d’une illusion qui était jusqu’à lors parfaite.

Avec toutes les mauvaises attentions
                                                                                                                                           Libertine. »

Le meilleur moyen de réaliser l’impossible est de croire que c’est possible.

C’était assez excitant de savoir qu’une lettre allait surement surgir dans le casier d’un de vos professeurs sans qu’il sache qui vous êtes. Même s’il enseignait de nombreuses matières et que j’assistais à ces cours je ne l’avais jamais regardé ni même charmer trop occupée à avoir mon année. Je n’avais jamais été le genre de fille qui couche pour avoir une bonne note ou une faveur, non si je voulais d’un homme c’était pour son corps et à la rigueur son caractère mais pour le reste je m’en fichais éperdument. Il pouvait être riche, pauvre, mal habillé ou mannequin je m’en fichais littéralement.  Il était tôt le matin quand je cherchais à voir si James m’avait laissé un mot par politesse. Et que fut ma surprise en découvrant sa lettre, je savais qu’il allait me répondre car je l’avais titillé. Qu’il ne croit pas une amourette c’était tout sauf ça, c’était de l’amusement d’autant plus que j’aimais écrire des lettres, disons sexy ?




«  







Cher James,

C’est avec une joie sans nom que je découvre votre lettre, je tenais d’abord à vous remercier d’avoir pris le temps de me répondre c’est pour moi un signe de politesse de votre part mais pas que. Me tenir face à vous ne me fait pas peur, je n’ai pas peur des hommes en général, qu’il soit de pouvoir pas de pouvoir, aucun ne peut se dresser face à moi en me faisant peur. J’ai disons la facilité de pouvoir m’exprimer à ma façon. J’aurai pu très bien venir vous voir après les cours, près de votre bureau, jupe fendue et jambes croisée sur le rebord d’une table. Mais mes attentions ne sont pas d’avoir une bonne note, ou quelque chose du genre. Je n’ai pas besoin de ça pour exceller dans vos matières. Voici donc un indice sur mon identité j’assiste à tous vos cours, du coup ce n’est pas la première fois que vous et moi échangions. Si j’étais en face à vous je ne bougerai  pas comme une adolescente frustré ayant envie de vous, je ne suis pas de cette gamme-là. Je suis plutôt entreprenante, mais j’aime donner un avant-goût avant de me dévoiler, n’est pas ici tout l’art de la surprise mon cher ?


Le monde n’est peut-être pas aussi facile que je semble le croire, vrai. Mais il est vrai aussi qu’une lettre vous a suffi à attiser toute la curiosité sur la personne que j’étais. Mes raisons, mes envies, pourquoi vous et pas un autre. Je ne répondrais pas à ces questions pour la simple et bonne raison qu’on a tous notre petit jardin secret, le mien est particulièrement facile d’accès. Ne voyait pas de sous-entendu là-dessus.

Comme on dit communément ce n’est pas parce qu’on est au régime qu’on ne peut pas regarder le menu. N’est-ce pas ? N’avez-vous pas déjà trop fait en m’envoyant une lettre sans dire à votre conjointe qu’une femme ou un homme après tout je pourrais être les deux  qu’on vous envoie des lettres érotique sans raisons ? Je pense que vous avez déjà franchi le cap de la décence en vous adressant à moi. Je n’attache pas non plus d’importance à ce genre de lettre, ne vous inquiétez point je ne suis pas une malade mentale qui va se pendre si vous me rejeter, car vous  n’allez pas me rejeter. Mais je laisse vos inhibitions à vous, je ne veux pas m’encombrer de vos problèmes.

Vous savez l’impatience est une vertu dangereuse, pas que cela ne me plait pas. Mais à force de vouloir voir trop vite on en perd la saveur. Je ne savais pas qu’une simple lettre allait vous mettre à découvert. Est-ce que vous considérez qu’imaginer est trompé ? Je ne veux pas être une briseuse de ménage là n’est pas mon attention, quoique. Rêver est-il le pas vers l’infidélité ? J’abrège vos souffrance en vous laissant imaginer ce que peut-être une soirée avec moi, si malheureusement vous n’étiez pas « engagé » - d’ailleurs c’est vous ou votre carte bleue qui est engagé à votre conjointe ? Simple interrogation-.

Vous arriverez à l’opéra haletant le souffle coupé, vous demandant comment me reconnaitre parmi tant d’autres car vous ne savez pas qui je suis et que je vous ai donné aucun indice sur ma tenue. Vous attendez donc ce texto avec impatience celui qui vous dis que je suis derrière vous. Étant habillée d’une robe élégante fendue sur les côtés afin de vous faire découvrir mes jambes, les cheveux remontés pour laisser vos lèvres si elles souhaitent s’aventurer dans ma nuque. Je me dresserais derrière vous sans vous envoyer ce texto qui tuerai manifestement le romantique de la scène –bien que le romantisme et moi nous ne sommes pas toujours d’accord-. En vous retournant vous comprendrez tout de suite qui je suis, vous voudriez vous tenir ne sachant pas si vous devez me faire la bise ou me serrer la main. Vous serez un peu perdu, ne sachant pas comment enlever la tension que vous ressentez. Mais je vous apaiserai en déposant un baiser au coin de vos lèvres tout en laissant mes iris regardaient les votre. Je prendrais votre main pour vous mener à l’entrée de l’opéra. Gentleman comme vous êtes-vous déposerez délicatement votre main derrière mon dos, pour m’aider à grimper ses marches avec mes hauts talons. Vous jetteriez un coup d’œil sur mes cuisses dénudés avant de regarder derrière vous si personne ne vous regarde.

Ai-je été assez explicite sur comment pourrait déboucher notre première rencontre ? Ou vous voudriez en savoir plus ? Je vous laisse réfléchir, mais je ne m’offrirai pas à vous dans un plateau d’argent si nous nous voyions, un jour. Croyez moi je ne laisserai pas une tension s’envolait entre nous, car nous commettons là un pêché vous comme moi. Vous le mensonge et moi la luxure.


Avec toutes les mauvaises attentions
                                                                                                                                           
. »