Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie...

Je sortis du café les bras remplis de sacs qui contenaient un amoncellement de vêtements de luxe en tout genre. Ça puait les cartes de crédit qui avait flambées parce que je compensais une peur atroce qui me broyais l'estomac depuis le début de ma grossesse. Je ne dissimulais plus rien aujourd'hui. Le ventre arrondi dévoilé à tous, j'avais opté pour une robe légère qui me permettait d'arrêter de me voiler la face. Bien évidemment, elle était d'un grand couturier. Je ne pouvais décemment pas accueillir ma ou mon fils dans ce monde sans un peu de culture sur le monde de la mode et je n'allais pas non-plus laisser ce petit inconvénient dans ma vie me gâcher le plaisir de faire saliver d'envie toutes les personnes qui me voyaient dans la tue. C'est avec une démarche chaloupée, l'air hautain au possible et lunettes de soleil sur les yeux que je marchais vers la voiture que j'avais appelé pour venir me chercher. Il était hors de question que je conduise à présent n'ayant pas l'envie de ressembler à une femme coincée derrière son volant à cause de sa protubérance si un accident survenait. Non. Dans ce cas, je n'avais qu'à passer un coup de fil parce que c'était si facile quand on en avait les moyens de le faire qu'on y pensait même plus. Le chauffeur est devant la boutique Chanel que je viens juste de quitter, perchée sur des talons stratosphériques qui me donne l'air encore plus immense que je ne le semble déjà. Mes jambes longues et fines dévalent les quelques mètres qu'il me reste à parcourir sans l'ombre d'un effort malgré ces chaussures hors de prix qui ne sont pas connues pour être des plus confortables. Mais qu'importe, il faut souffrir pour être belle, ce proverbe n'est plus à refaire. J'indique la direction de la villa tout en envoyant un message à Harper que je dois rejoindre cet après-midi. Je dois aussi faire un tour chez Matthias. Mais ça ce sera après que j'aurais tout avoué à Harper qui n'est pas des plus joyeuse que je ne l'ai pas avertit plus tôt de ma grossesse alors que je sais tout de ces problèmes de coeur avec Erwan. Je n'ai pensé qu'à moi à ce moment-là. Une habitude égoïste que j'avais prise depuis que j'étais tombée enceinte. Je n'en faisais plus qu'à ma tête et évinçait toutes les personnes qui comptaient à mes yeux parce que j'avais une trouille bleue de comprendre ce que signifiait ma situation. J'allais être mère. Aujourd'hui ce n'était plus un doute mais une réalité mais je préférais m'abstenir de celle-ci en émettant le moindre commentaire sur mon état de santé aux gens qui m'entouraient. Alors je mettais cachée, dévalant les couloirs de l'université rapidement pour que personne ne se doute de quoi que ce soit derrière des vêtements trop amples pour moi. Mais toujours de bon goût et de grands créateurs. Alors ça passait presque inaperçu venant de moi. Jusqu'au moment où il était impossible de cacher ce ventre plus longtemps. Alors je mettais retirée de mes cours et avais suivit à distance ceux-ci grâce à la plateforme de l'université. Le doyen avait été compréhensif et m'avait laissé envisageable cette option. Après tout, l'image que j'apportais à son établissement lui apportait assez pour qu'il me permette quelques faveurs et je ne doutais pas qu'il ait pu sûrement reluquer plus d'une fois ma silhouette élancée dans les nombreux magazines sur lesquels j'apparaissais en couverture. J'avais enfin chez moi, le coeur au bord des lèvres. Je ne me sens pas bien, ankylosée et engourdies par tout ce surplus de poids qui me pèse sur la moindre parcelle de mon corps. Je me fais ouvrir la porte par mon même chauffeur et dépose les innombrables sacs que j'ai en main sur le sol pour me diriger vers la cuisine. Mais une douleur fulgurante m'assaille avant même que je ne puisse l'atteindre. Je grimace et pose une mains sur la protubérance en dessous de ma poitrine pour limiter la douleur. Et quand je pense qu'elle part enfin, c'est mon coeur qui chavire. Le sol est trempé et je sais ce que ça signifie. Je pousse un cri à la nouvelle douleur qui surgit de nulle part, me striant le bassin en deux et me coupant la respiration. Je me penche longuement pour arrêter la douleur. Comme lorsque j'étais gamine et que je me recroquevillais en deux pour atténuer le mal. Mais ça ne changerait rien et j'en étais consciente. J'attrape mon I-phone laissée dans mon sac à main avec peine et appel une ambulance avant de composer le numéro de Mavis qui n'est pas à la maison. Je crois que c'est le moment. Et je te jure que si je continue à souffrir ainsi ... Un gémissement m'échappe. Une nouvelle contradiction ? Qu'importe, je reprends, la main tremblante. Effet de la peur ou de la douleur qu'importe, je ne réponds plus de moi-même. Ma voix est pourtant nimpée d'une incroyable fougue malgré ce que je subis dorénavant. Le gosse va y passer ! Déjà pas arrivé au monde que je le menace déjà ! Etre élue mère de l'année ? J'en avais tant rêver pourtant ...

Personne ne peux savoir à l’avance quel jour sera le plus important de sa vie...

Avoir un enfant en ce moment n'était pas le meilleur moyen de garder la tête hors de l'eau. Les cours étaient déjà assez nombreux comme ça pour que je me rajoute une couche de travail. Mais en plus de mes cours à l'université, je devais aussi refaire mon image. Alors je commençais à essayer de trouver ce pourquoi j'étais faites dans la vie. Il me fallait trouver un réel projet professionnel. J'avais choisit d'étudier les langues tout simplement parce que j'avais toujours été bonne dans ce domaine, que j'étais déjà multilingues et que j'avais une facilité déconcertante à les assimiler, même celles qui pouvaient s'avérer des plus difficiles pour n'importe qui d'autres. Mais toujours est-il que je n'avais jamais eu une idée précise de ce que je voulais faire de ma vie. Je mettais jetée corps et âme dans l'idée de faire des études de langues sans savoir où cela pourrait me mener. Alors je devais trouver un projet qui tiendrait la route et travailler sur ses études sans savoir où cela pouvait me mener était chose très compliquée. Alors j'avais réfléchit. Pendant ma grossesse j'avais eu le temps. Perdue dans une solitude que je mettais créée pour ne pas à supporter la pitié ou le plaisir malsain des gens qui m'entouraient en vue de ma grossesse. Parce que ces femmes qui m'avaient tant jalousé devaient aujourd'hui jouir d'un plaisir sans fin de voir enfin la reine des podiums ratatinée par un enfant non désiré. Et puis à part le tourisme, le journalisme ou la traduction, je ne voyais pas ce qui pouvait être à ma portée. J'en avais alors parlé à Mavis et il était clair que j'avais ouvert progressivement les yeux. Ce que j'aimais le plus dans la vie ? La mode et la danse. Et à défaut de pouvoir savoir où m’emmènerais mon talent inouïe pour faire le show, je savais déjà que j'avais de belles ficelles qui n'attendaient que d'être tenue dans le premier domaine et surtout, qu'avec mes talents d'oratrice, je pouvais clairement créer ma propre marque et me dissocier une bonne fois pour toute de celle de ma mère. Alors ça commençait à se construire dans ma tête. L'idée avait germé et progressivement s'y était faites une place. Mais le problème était que je n'avais aucune connaissance sur le management et tout ce qui aurait pu m'aider à concrétiser ce rêve et bien que je savais pertinemment que je n'avais pas besoin de ça pour le faire - en vue des nombreux contacts et noms qui auraient pu m'y aider - je savais que j'avais besoin de faire les choses par moi-même. Il y a encore un an, lorsqu'on m'aurait dit que j'avais pu tenir de tels propos je n'y aurais pas cru. J'avais l'habitude que tout me tombe toujours tout cru dans la bouche alors forcément, l'idée sonnait faux venant de moi. Mais non. Alors je remplissais des dossiers. Pour pouvoir être admise à la rentrée prochaine aux cours de management internationale dans la mode reliant ainsi mes études d'aujourd'hui à celles que je voulais atteindre. Mais en plus de ces idées et des dossiers à remplir pour expliquer ce qui ferait que je pourrais intégrer les cours en ne retournant pas en première année, du fait de mon expérience, je devais aussi gérer le Burlesque (qui me semblait une bonne démonstration de mon implication dans le travail). Et quelle agonie de le faire lorsqu'on savait que je ne pouvais plus monter sur scène pour apprécier bouger dans des costumes affriolants, perlés par Swaroski en claquant des doigts au rythme de la musique ... Ce qui me manquait le plus était sûrement le regard de Mavis, derrière le bar qui épiait le moindre de mes mouvements d'un regard qui semblait apprécier la tentation. Alors j'avais eu besoin de sortir. me détendre. Parce que j'avais trop de responsabilités qui me pesaient dessus et que j'aurais dû ne pas en tenir compte. Mais quand j'étais stressée je paniquais, je devenais folle, j'accumulais les tâches pour ne pas me perdre. Certaines personnes se laisseraient tomber dans un canapé pour déprimer mais moi j'étais plutôt du genre à devenir une super folle. Et puis enfin les contractions arrivèrent. Foudroyantes mais limite jouissifs. Elles m'annonçaient la fin d'un calvaire. Le début d'une remontée. Je voulais me retrouver. Oui j'allais avoir un enfant mais j'avais besoin de redevenir moi-même, de pouvoir de nouveau participer à la vie étudiante. Le cherleeding, mon travail de danseuse au Burlesque plus que gérante à temps plein et surtout, je voulais profiter de la vie sans tenir compte de ce que mon ventre me disait de faire. Bien que la douleur était supportable je ne pouvais que grimacer devant l'effort. Je n'avais pas l'habitude de la souffrance, je n'avais pas l'habitude des petits bobos et de ces autres tracas qui vous plie en deux. Moi dès que j'avais un problème, tout le monde se ruait pour m'apporter mille et un remèdes. Alors forcément, on devient une enfant faites de sucre. J'entends enfin la porte s'ouvrir. C'est sûrement Mavis. Il accourt et panique. Oh merde on dirait deux attardés. Malgré moi j'explose de rire. Peut-être un rire qui montre que mon cerveau est sur le point d'exploser sous la pression, peut-être que c'est la panique, la peur angoissante d'être une mauvaise mère. Ou peut-être tout simplement que la situation en devient trop cocasse pour que je ne puisse me contenir. Regarde nous, il n'est même pas là qu'on panique déjà comme deux tarés. Aïe... Ça promet. Dis-je dans un dernier souffle mais en réalité je suis plutôt contente qu'il soit là à mes côtés parce que je ne sais absolument pas comment gérer la situation. La porte s'ouvre et les ambulanciers que j'ai appelé quelques minutes plus tôt sont présent. L'un m'attrape par le bras pendant que l'autre m'aide de la même manière à me relever et tout en soufflant, ils m'assoient sur un fauteuil roulant pour m'emmener avec eux dans le véhicule direction l'hôpital. Je ferme les yeux, je ne veux même pas penser à ce que toute cette journée signifie. Je cherche du regard Mavis monté chercher les affaires et le voir revenir enfin. J'attrape sa main et me crispe dessus tout en fermant les yeux pour réprimer la douleur... Ou la peur. A vrai dire je ne sais plus trop maintenant ce qui me tord l'estomac. Non Mav', je peux pas faire ça aujourd'hui on... On lui a même pas trouvé un nom. Voila que j'essaie de me redresser comme pour arrêter le massacre mais les brancardiers que plaque pour le dossier qui me maintient légèrement inclinée. La voiture s'élance. Qu'importe, on ne sait même pas si c'est une fille ou un garçon. Et là je regarde Mavis. On va avoir un enfant ensemble. C'est effrayant. Ça défi tout ce qu'on a pu vivre et clairement je ne me sens pas prête.

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A ce moment précis j'aurais aimé faire volte face et courir aussi vite que possible. Encore une chose qui me manquait. Les footings que je pouvais me faire le matin et même les lendemains de soirée plus qu'arrosées. Ils me permettaient de me vider la tête, de me sentir libre, de me montrer que je pouvais aller n'importe où et qu'en poussant encore un peu plus, on pouvait se sentir invincible. Aujourd'hui j'étais sans pouvoir sur ce que la vie m'infligeait et je devais faire face à l'envie soudaine de partir en courant. Bien sûr, je ne pouvais pas. c'était ces barrières, ces limites qui me prouvaient qu'un truc énorme venait de s'imiscer dans ma vie pour ne plus me laisser de répit. Et puis il y a Mavis. Toujours présent comme toujours. Malgré mes sautes d'humeur, ma vie à l'extérieur, ma célébrité et mes plus grandes excentricités, il était toujours là. Pour m'aider, me soutenir. Pour faire en sorte que tout se passe bien entre nous même avec un enfant à mettre au monde. J'en tremblais de peur car il n'était finalement qu'un inconnu. L'homme que j'aimais plus que tout et dont j'avais appris même les plus noirs secrets mais qui était avant tout un inconnu. Parce que pour moi, dans ma tête de petite fille, j'allais me marier au bout de plusieurs années de relations qui auraient été longues. Je me serais d'abord montré au bras de ce garçon sur les tapis rouges et évènements en tout genre et puis au fur et à mesure aurait fait comprendre que c'était du sérieux. Alors on serait apparu dans les magazines, on aurait été le couple le plus tendance du moment. Celui où les journalistes se demandaient sans cesse si on attendait un heureux évènement ou pas. Rien à voir avec mon anonymat d'aujourd'hui et celui de Mavis. Rien à voir avec ce semblant d'opacité qu'on essayait de créer dans notre couple pour ne pas le heurter de plein fouet par un monde qu'il rejetait. On était des opposés et tout ce que je vivais n'avait rien à voir avec les contes de fée que je m'étais longtemps imaginée. Il n'était pas riche, il ne venait pas d'une grande famille et il ne m'embarquerait pas sur son yatch en me portant telle une princesse. Il ferait sûrement jaser mes parents au début et surtout, il m'avait mis enceinte à vingt et un ans. Une idée que je condamnais. Une péripétie dans la vie de nombre de jeunes femmes que je n'avais jamais comprise. Non. Ma vie se voulait être un conte de fée. Pas un roman noir où chacun en ressortirait brisés à cause de rêves inassouvis. Mais toute cette peur entraîne encore plus de questions sans réponse et c'est qu'après un long moment que je me rend compte qu'on est bientôt à l'hôpital. Que Mavis tente désespérément de m'aider. Que je ressemble à une grosse vache et qu'il en a strictement rien à foutre. Moi j'ai honte. Et de penser ça c'est sûrement pire. Cela montre que je ne suis qu'encore qu'une gamine insouciante. Non mais c'est pas possible. J'ai déjà la gerbe quand je mate un épisode de grey's anatomy qu'est un peu plus démonstratif que les autres alors là, qu'on me dise pas de me calmer sinon je sens que je vais étriper quelqu'un... Très bien je pense que là on pouvait pas faire pire dans le style film d'horreur. On arrive enfin à l'hôpital et je me redresse avec difficulté pendant que l'on m'y transporte sur un fauteuil roulant. Et le travail commence alors ...

Je ne sais pas combien de temps cela dura mais ce fut plus rapide que ce que je ne le pensais. Certaines femmes m'avaient dit avoir mis des heures voir une journée entière à accoucher de leur enfant. Moi tout s'était bien passé. Bien évidement, j'avais soudoyé le médecin pour qu'il me fasse une césarienne histoire que je dorme à poing fermé lorsque l'enfant devrait venir au monde mais il s'avérait que ce n'était pas recommandé et que mon argent n'avait eu aucun effet sur lui. Trahison de la part du corps médicale auprès des femmes de ce monde. Mais peu importe. Lorsque j'ouvre les yeux, je grimace. Cette odeur je ne la supporte pas. C'est celle des problèmes. C'est aussi la même odeur que lorsque j'avais accouru pour retrouver Catherine à l'hôpital. Mais aujourd'hui ce n'était pas elle que je voyais mais Mavis, le dos tourné, les bras repliés sur lui-même. Je fronce les sourcils. Je suis encore endormie, je ne comprends pas très bien tout ce que ça implique et je me met à hésiter. Je m'éclaircis enfin la voix pour qu'il se retourne et fasse face. Mav ? Il, elle ... Ça va ? Question stupide, hésitation à deux balles, bonjour l'angoisse...

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Je fixe son dos mais j'aimerais à ce moment là que mon regard soit fuyant. J'ai peur de ce qu'il a dans les bras. j'ai peur qu'à la seconde où je pose les yeux sur cet enfant, tous mes sens soient en éveils et que je me perde moi-même. Que je devienne enfin une mère, que j'ai le sentiment d'avoir une personne à protéger et plus encore à aimer comme jamais je ne pourrais aimer quelqu'un. Je me rappelais ma mère. Lorsqu'elle me parlait de ma naissance et donc du plus beau jour de sa vie. J'étais son unique fille et elle m'avait choyée comme aucun enfant ne pourrait l'être. Pour elle, l'amour d'une mère pouvait tout dépasser et je lisais une tendresse incroyable dans le regard d'une femme qui tenait d'une main de fer un empire dans le monde de la mode. Mais je ne savais pas si je pouvais détenir ce pouvoir aujourd'hui. Celui de faire face à un tel évènement, celui d'aimer comme jamais, celui de faire passer les envies de quelqu'un d'autre avant les miens. De faire forcément passer cet enfant avant moi, mes envies, mes rêves et tout ce qui faisait que j'étais encore qu'une jeune femme de vingt et un ans qui avait envie de croquer la vie à pleine dents. Mais Mavis se retourne enfin ne me laissant guère de temps pour savoir si je devrais faire semblant d'avoir parler dans mon sommeil. Les souvenirs de la veille sont très flous. Je me sens épuisée mais l'épreuve a été moins dur que ce que je pensais. Mon esprit avait dû partir bien trop tôt puisque je n'avais pas pu voir encore mon enfant et d'un autre côté c'était aussi la manière pour moi d'avoir eu un peu de répit avant que tout me rattrape. Avant même que je ne conçoive être mère après un tel effort. Mais Mavis se retourne. Il tiens un enfant dans ses bras, entouré d'une couverture d'un beau bleu cyan et j'imagine dès lors que c'est un petit garçon. Mon coeur s'emballe, mes mains tremblent légèrement devant l'émotion et je le regarde avancer vers moi avec mon fils dans les bras. Il semble déjà amoureux de cet enfant et je ne peux m'empêcher de penser que ce sera la même chose dès que j'aurais posé mes yeux sur lui. Il n'est pas encore trop tard, je peux toujours m'en aller. Mais ce n'est pas possible car mon corps entier hurle devant l'envie de pouvoir le contempler, de le prendre dans mes bras et de l'aimer. Alors je le laisse avancer jusqu'à ce qu'il arrive vers moi et que je puisse le dévisager. Je n'ai jamais autant dévorer du regard quelqu'un comme ça. L'émotion me ravage. Elle est poignante et me brule la gorge à tel point que je dois retenir des larmes. De joie ? Possible. Je ne sais pas vraiment comment décrire le sentiment qui me submerge à présent mais ça ne peut sûrement qu'être de l'amour. Je souris à la remarque de Mavis pendant qu'il me dépose l'enfant dans les bras et n'ose pas bouger de peur de faire quelque chose de mal. Dès lors je me sens complètement gauche. Comment faire, quoi lui dire ? Je l'observe longuement. Un toisement qui montre que je tente en vain de comprendre qui il est et ce qu'il représente pour toute ma vie. Ca me paraît incroyable et pourtant c'est vrai. Je suis enfin une mère et je vais devoir l'élever toute ma vie. Micah. Je veux qu'on l'appelle Micah. C'est tout ce qui me vient à l'esprit à ce moment précis. Parce que le nom m'est venu de suite à l'esprit. Parce que c'était aussi le prénom de l'homme qui m'avait élevé quand ma mère n'était pas présente à mes côtés. Parce que c'était un peu mon symbole et mon repère lorsque mes parents étaient absents et parce que ce nom m'était venu instinctivement alors même que je n'avais jamais réussit à en trouver un. Tout en gardant mon bras replié sur ce petit être, je me décale pour montrer à Mavis que j'aimerais qu'il se tienne à mes côtés. Qu'il s'asseye près de moi et qu'il me prenne dans ses bras parce que tout ce que je vois c'est le fruit de notre amour. Je ne sais toujours pas où cela nous conduira mais tout ce que je sais c'est qu'aujourd'hui, nous sommes liés pour toujours. Je t'aime Mavis. Ces paroles sont hésitantes mais à l'instant c'est tout ce qui me vient à la bouche. L'émotion est bien trop forte pour que je n'arrive à formuler la moindre phrase qui pourrait montrer mes appréhensions et mes doutes. Mais tant que nous sommes ensemble, j'ai l'impression que mon futur pourrait se dérouler bien mieux que ce que je ne l'avais imaginé jusqu'à présent ...

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Mavis prend place à mes côtés et je ne peux pourtant m'empêcher de garder mon regard rivé sur l'enfant que je porte dans mes bras. Il m'embrasse, me dit qu'il m'aime. Je suis tétanisée de peur, je sais que ça ne changera pas avant un bout de temps mais je sais aussi que là, je suis plus que bien. Avec lui, dans ses bras, près de l'homme que j'aime le plus au monde, avec notre enfant dans les bras. Ce n'est pas ce que je prévoyais et pourtant je ne pouvais pas vraiment le regretter à présent. Ce serait alors Micah et pour une fois nous semblons totalement d'accord sur ce choix. Je laisse alors ma tête s'appuyer sur l'épaule du jeune homme pendant que je contemple notre avenir. Tout le monde autour de moi allait attendre forcément que je gère la situation parfaitement. Que je sois la femme parfaite à présent qui affronterait ses plus grands démons avec bien plus de facilité que n'importe qui sous prétexte que j'étais mère de famille et que je faisais face à un grand nombre de responsabilités. C'était loin d'être le cas. je savais que je ne pouvais pas changer mes plus grandes peurs mais je pouvais tenter d'y faire par tous les moyens possibles et inimaginables et bien sûr, il était hors de question à présent que le jugement des autres viennent me perturber outre mesure.

Et puis les jours avaient passés et défilés sans que je ne les vois arriver. A présent, je ne savais plus vraiment ce qui comptait. Gérer mes cours supplémentaires qui allaient arriver en septembre, peut-être le Burlesque qui perdait la moitié de ses employés depuis que les vacances étaient arrivés ou encore ma famille. Mes parents étaient venus de Washington où ils étaient pour un brunch avec des amis pour venir voir leur petit enfant. Ils avaient l'air comblé. Aussi bien qu'ils le pouvaient en vue des circonstances. Mais ce qui était fait était fait et ils ne pourraient rien changer au fait qu'à présent, je n'étais plus leur petite fille. j'avais grandit inexorablement et qu'aujourd'hui, il avait fallut ça pour me faire prendre conscience que la vie nous changeait tous et qu'elle trouvait toujours un moyen de le faire, même envers les gens où tout semblait leur réussir. Alors ils avaient été heureux. Avaient passé deux jours à nos côtés pour repartir ensuite. Je n'aurais jamais imaginé que les choses se passeraient aussi bien alors que nous avions eu tellement d'autres problèmes à gérer au sein de notre famille. Mais j'avouais que depuis que nous étions sortis de l'hôpital, je faisais tout pour rétablir la personne que j'étais avant, reprendre le devant de la scène. Faire oubliez la transparence que j'étais montrée depuis que j'étais tombée enceinte. Au détriment de Micah et de Mavis. Alors quand je l'entends m'appeler dans la maison, j'enlève un des écouteurs que j'avais dans les oreilles et fronce les sourcils. Il se passe quoi encore ?! Je décide d'arrêter d'ignorer ses appels frénétiques. Je travers de longs corridors pour me retrouver dans la chambre du bébé et j'aperçois alors Mavis. Moi qui venait d'apparaître en très légère tenue, voulant user de mes charmes pour profiter de nouveau du corps de l'homme que j'aimais, voila que je grimaçais alors. Eurk, c'est quoi cette odeur ?! Que je lance en pinçant mes narines. Je m'approche alors de Micah comme si c'était une bombe à retardement. Il a fait foirer mon effet, maintenant me voila en culotte devant mon fils. Trèèès bien. Pourquoi il est pas changé ? Tu vois engager quelqu'un pour lui changer sa couche ça nous changerait quand même la vie tu sais ?