Les vacances arrivaient, le soleil était de plus en plus insistant, même si c'était difficile d'avoir une journée non ensoleillé ici en Californie. Arielle regardait les rayons du soleil depuis les fenêtres de sa salle de classe. Elle n'était pas loin de poser sa candidature pour les admissions aux confréries mais hésitait encore à la faire officiellement. Elle n'était pas du genre à hésiter ou à ne pas savoir où était sa place. Elle savait que sa place était chez les roses, que son attitude et sa manière de vivre, son caractère et ses envies, faisaient que la confrérie qui la correspondait le plus était les Beta Delta. Mais pour le moment, la voici dans son cours de psychologie de l'enfant en train d'essayer de comprendre pourquoi son objectif était d'obtenir un diplôme aussi peu reconnu. Elle voulait travailler avec ses êtres innocents, avec ses personnes si fragiles mais fortes à la fois. Elle voulait partager son expérience, son vécu, son passé, éviter à des jeunes filles de seize ans de tomber enceinte et à des jeunes garçons de quatorze ans d'être enrôlé dans les gangs et les associations mafieuses. Elle avait beau avoir évolué dans un monde de richesse et d'artifices, elle savait que le monde extérieur n'était pas comme ça. La vie, la mort, entre les deux, il n'y avait qu'un seul et unique pas. Pas de retour en arrière, pas de changement d'avis, il n'y a qu'une seule et unique chose dont on est certain dans la vie, c'est que l'on finira par mourir à un moment. Et cela peut arriver à n'importe quel moment. La main sur le ventre, la tête dans les nuages, elle était anormalement calme et pensive. Ce n'était pas dans les habitudes de la petite brune de rester aussi calme, d'avoir l'air sereine et détendue. Mais il fallait croire que ce petit week end qu'elle s'était offerte à l'appartement qu'elle partageait avec Rayan l'avait calmé. Le programme avait été simple, deux hommes différents par jours et une journée presque complète au spa. C'était étrange de se dire qu'une personne qui avait déjà subit la perte d'un enfant ait un tel comportement, presque comme si elle cherchait l'homme qui pourrait lui en donner un autre. Mais ce n'était pas cela et Arielle prenait tellement de précaution à présent que ça en relevait de la paranoïa.
Le cours était fini et le calme étrange qu'Arielle avait adopté durant plus d'une heure s'était dissipé. Elle avait retrouvé sa bonne énergie habituelle, celle qui faisait que la plupart des étudiants de l'université la prenait pour une folle sortie d'un asile. Ils étaient loin du compte, très loin. Aussi loin qu'Arielle pouvait s'en souvenir, elle avait toujours été cette fille rigolote et pleine de vie, même lorsqu'on l'avait martyrisé dans sa petite enfance. Elle cachait ses émotions, elle cachait ce qu'elle ressentait avec tant d'ardeur et de passion que l'on pouvait aisément la prendre pour une folle sans qu'elle ne le voit. Elle n'était pas qu'une hyperactive complètement hystérique, elle avait un coeur et une conscience bien présente. Malgré tout, ce coeur si aimant et agréable n'était pas comme ça il y a quelques années. Certains en avait fait les frais et les blondes étaient souvent difficiles avec Arielle. Toujours le même combat débile de la blonde et la brune qui se crêpent le chignon sans raison valable. Arielle avait été une peste, une véritable petite garce qui prenait sa revanche sur le monde en se disputant avec qui a la bonne tête pour. Comme Lysa. Lysa, cette petite tête blonde qui était si innocente. Arielle aurait pu l'aider au lieu de l'enfoncer. Elle aurait pu lui faire découvrir les plus beaux endroits pour surfer, les plus belles plages de cette île qu'est l'Australie. Arielle avait eu tord et en voyant le visage poupin de la jeune fille dans l'ascenceur, elle perdit le magnifique sourire qu'elle arborait depuis sa sortie de cours. Obligé de le prendre, seule dans l'ascenseur avec Lysa pendant 5 étages, la futur supposée ex lambda n'en menait pas large. Sans prendre le temps d'amorcer le premier étage, Arielle sentit des secousses violentes secouer l'engin. Elle qui avait un peu peur des espaces confinés ne savaient plus trop quoi faire. Lysa, dis moi que tu n'as pas appuyé sur un bouton pour stopper l'ascenseur et me tuer dans d'atroces souffrances ? Le regard braqué vers la jolie petite blonde, Arielle commençait un peu à paniquer. Elle avait une bonne connaissance des situations étranges et particulièrement embarrassante, mais là, c'était le pompom. Lysa ne semblait pas plus emballé que la brune en ce qui concernait cette cohabitation forcée avec son ancienne bourreau. Ses petits yeux bleu n'étaient pas calmes, mais ils étaient loin d'être hystérique aussi. Bizarrement, malgré la différence d'âge entre les deux, Arielle se sentait petite face à elle et cette impression n'était pas des plus agréables. Alors jolie blonde ! Des péchés à confesser dans tes dernières heures de vie ? Arielle avait une étonnante faculté à détendre l'atmosphère. Mais à cet instant précis, elle aurait voulu être partout sauf dans cet espace confiné avec une personne qui ne la portait pas dans son coeur et avec bonne raison. Ne voyant pas que Lysa bougeait, et n'ayant pas envie de lui demander la moindre chose, l'australienne s'assit par terre et sortit une bouteille d'eau de son thermos dans son sac. Un peu d'eau peut-être. Tu vas pas rester prosterner comme ça dis !?

Spoiler:

Lysa n'est absolument pas le genre de fille à se prendre la tête, à se disputer et encore moins à en venir aux mains avec quelqu'un. Dans le fond, elle vit quelques peu dans le monde des bisounours et aime tout le monde. De nature naïve, elle a tendance à croire que les gens ne peuvent pas être mauvais gratuitement... Seulement, arrivé à Berkeley la jolie blonde a vite déchanté ! Le monde est cruel, les habitants urbains du moins, car ceux des campagnes ou petit village ont plutôt tendance à être altruiste et généreux avec les autres. Les habitants de San Francisco et de toute autre grandes villes, eux, sont loin d'être ainsi ! Même s'il est vrai que Lysa a eu la chance de tomber sur des personnes formidables, elle a également été surprise de tomber sur des personnes fourbe, mauvais et égoïste. Cela la choquera toujours, car elle est loin d'être ainsi. Certes, il lui arrive de ne pas "sentir" tel ou tel personne, mais elle se force toujours pour apprendre à les connaitre avant de les juger.
Assise sur le haut tabouret de bar de sa confrérie, la sportive joue avec sa box de pâtes nerveusement. Depuis son inscription à Berkeley, elle se sent quelque peu enfermés et le départ de Xavier, son meilleur ami, l'a profondément affecté. Elle se sent seule. Enfermé dans les recoins de l'université et de son appartement. Heureusement pour elle, elle peut compter sur Jamie et sur ses cours de danse donnée ici et là. Malgré tous les changements dans sa vie, Lysa sait que la danse ne sera jamais mise de côté, c'est son seul exécutoire, sa réel passion ; elle mange danse, elle boit danse, elle dort danse... Toutes sa vie tourne autour de la danse et elle ne changera cela pour rien au monde !
La fin des cours se fait de plus en plus proche et la blonde, malgré sa trouille bleu de loupé ses examens, ne peut en être que ravie. En effet, fin de cours ne rime pas seulement avec examens ou plage pour la demoiselle, cela rime également -et essentiellement- avec : travaille au burlesque ! En effet, Lysa a été embaucher par Jamie il y a un an de cela maintenant, puis le club fut repris par Léo et malgré leur différent (uniquement basé sur la relation passée entre Mavis et Jamie), la nouvelle directrice a acceptée de garder la danseuse dans ses rangs. Il n'y a pas meilleur chorégraphe que Lysa à moins de 30km de toute façon. Sans être modeste, Lysa estime que son parcours est très bon puisqu'elle a pu toucher à toutes sortes de danses et qu'aujourd'hui elle est capable d'enseigner n'importe quel style.
Le soleil perce alors derrière les store entre ouvert de la salle. Lysa pousse sa box, qu'elle a vidé en moins de cinq minutes et se retourne pour observer ses compères sportifs. Elle a toujours eu l'habitude d'observer les gens. On peut en apprendre beaucoup sans même échanger avec quelqu'un, son langage corporel dis parfois énormément. De plus, cela rempli aussi son côté commères et curieuse. Cependant, hormis deux trois copains en train de parler de tous et n'importe quoi, la danseuse ne se trouve rien à observer qui pourrait l'amuser. Elle se lève donc rapidement de son tabouret et s'étire longuement avant d'attraper son sac de sport et de sortir doucement de la pièce. Elle arrive alors dans l'habituelle couloir beige, qu'elle traverse tête baisser. C'est devenu une habitude pour elle de se déplacer ainsi, non pas par timiditer, mais pour éviter les regards un peu trop insistant de certaine personne l'ayant aperçu dans les magazines. Certes, elle n'a rien fais qui pourrait là mettre mal à l'aise, mais être reconnus pour être l'enfant illégitime d'une star ne lui fait absolument pas plaisir.
Mailys-Rose arrive alors rapidement à l'ascenseur, elle l'appela en appuyant sur le bouton gris d'un geste lasse. Elle pourrait prendre les escaliers, mais monter cinq étages à pied pour aller danser sur les toits la fatiguerait plus qu'autre chose. L'ascenseur arrive donc à son niveau et elle doit retenir un léger cris de surprise en apercevant une brune dans la cabine. Si Lysa n'est pas du genre à avoir des ennemies, il y a tout de même certaine chose qui arrivent à l'énerver et la faire sortir de ses gonds. Arielle, a dépassée les limites il y a plusieurs années. Et à vrai dire, Lysa ne l'a toujours pas digéré. La bêta lui en a fait voir de toutes les couleurs, allant même jusqu'à l'humilier publiquement sur les plages Australienne.
Passer l'effet de surprise, Lysa rentre dans la cabine et prend soin de ne pas croiser le regard de la demoiselle. Elle se pose dans le coin opposé au sien et croise les bras d'un air renfrogné, priant pour que la machine l'emmène sur les toits rapidement et avant que la brune ne lui adresse la parole. Malheureusement pour elle, l'engin s'ébranle quelque peu avant de stopper net sa course dans une secousse. Elle soupire alors nerveusement et r'appui sur le bouton pour relancer la machine. Rien ne se passe et elle commence à paniquer légèrement. Elle n'est pas claustrophobe, mais être enfermer dans un si petit espace en compagnie d'une fille qu'elle ne supporte pas, c'est bien trop pour elle. Lysa, dis moi que tu n'as pas appuyé sur un bouton pour stopper l'ascenseur et me tuer dans d'atroces souffrances ? Pour la première fois depuis qu'elle est rentrée dans l'ascenseur, Lysa grimace en entendant la voix de la jeune femme. Elle avait oublié à quel point la demoiselle parle avec un accent si différent du sien. Elle lève alors les yeux vers elle et l'observe longuement. Elle n'a pas beaucoup changé depuis leur dernière rencontre. Ses cheveux sont un peu plus long et ses traits plus fins, mais sinon elle reste la même adolescente ayant pourrit la vie de la blondinette pendant plusieurs mois.
Si tu crois que je m'abaisserai à ça, tu te trompes lourdement. Les bras toujours croiser sur sa poitrine, Lysa tourne alors la tête pour l'ignorer. Une panne d'ascenseur est courant au sein d'un bâtiment comme celui-ci et le service technique ne métra pas longtemps à corriger cette petite erreur. En attendant, c'est un peu chiant pour la blonde, qui aurait aimé être enfermer avec une toute autre personne... Elle ignore la petite sirène à côté d'elle, qui essaie temps bien que mal de détendre l'atmosphère, ce qui fut doucement sourire la danseuse qui n'a nul besoin de se détendre. N'essaie pas de faire de l'humour ma pauvre, entre nous ce n'est pas moi qui transpire à grosses gouttes à l'idée d'être enfermé dans une pièce à peine plus grande d'une cuisine d'appartement. Agacée, elle lève les yeux au ciel avant de laisser tomber son sac sur le sol. Elle ignore toujours la demoiselle qui lui dit de s'asseoir avec elle. Cette journée semble très mal commencer...

Citation :

I saw you fell asleep
While you were reading
Pages on your face
You had been weeping.
I was wrong, sleeperstar

L'ascenseur devenait oppressant, trop oppressant. Arielle sentait bien à quel point la situation était compliquée et sur le point d'exploser. Elle avait un problème avec les blondes, ça ne pouvait pas être autre chose. Valentina, Lysa, elle arrivait toujours à un point de non retour avec ces filles aux cheveux d'ors. Elle était pleine de bons sentiments l'australienne mais ses sentiments ne transparaissaient pas au premier abord. Elle pouvait paraître froide, condescendante. Mais elle était loin de tout ça. Cette personne était son " elle " adolescente, celle qui se vengeait contre le monde qui l'avait brutalisé quand elle était petite, qui n'avait pas su accepté sa différence et l'avait rejeté. Elle avait fait sa revanche de manière magistrale et avec classe, elle était devenue la reine des abeilles sans aucuns soucis, et arborait avec fierté sa victoire encore aujourd'hui. De la petite fille chétive mais souriante qui demandait un amour simple, elle était devenue la mannequin adulé et respectable qui rependait une joie contagieuse. Alors, elle donnait bien des impressions au personnes qui l'entourait mais elle savait qui elle était et ce qu'elle devait au reste du monde, rien. Elle ne leur devait rien et elle voulait tout. Alors voir la petite blonde qui partageait son espace vital avec elle la rendait un peu nerveuse. Elle savait qu'elle devait des excuses particulièrement honteuses à Lysa. La danseuse avait eut un été digne de l'enfer il y a bien des années à cause la brune mais Arielle n'aimait pas s'excuser. Elle détestait ça. Elle avait l'impression d'être une faible petite fille quand elle le faisait et elle ne supportait pas ça. Alors, franchement, elle faisait tous les efforts qu'elle pouvait pour ne pas amener l'italienne à l'étrangler sur place et sans ménagement. Elle prit alors mal la réflexion de la jeune femme. Comment ça elle ne connaissait pas la vrai transpiration ? Elle la connaissait très bien. Quand on travaillait dans l'humanitaire et partait plusieurs semaines dans un pays complètement étranger et sans d'eau vraiment potable, on apprend à vivre avec une transpiration plus que résistante et à se laver dans les sources d'eaux au alentours sans aucuns soucis. Autant faut-il trouver ses sources. . Je te rappelle que je suis bénévole dans beaucoup d'associations humanitaires, donc ne pas se laver avec autre chose que des lingettes et attendre une magnifique moisson pour avoir de l'eau sur ton corps, je connais. De plus, je ne cours pas après tous les mecs du campus. . Arielle était excédée de l'attitude vraiment antipathique de la iota. Elle n'était pas qu'une coureuse de pantalons, elle cherchait un amour sans faille à travers plusieurs expériences. Voilà tout. Mais elle n'était pas une coureuse de pantalon. Et cette Lysa saurait ce qu'est une vraie relation et pourquoi il était si difficile de trouver l'homme avec qui on voulait être, elle n'aurait pas ce jugement. . . Ou peut-être que si ! Enfin, de toutes les manières, Arielle ne supportait pas qu'on lui parle mal ! Définitivement pas. Elle essayait d'avoir le maximum de respect pour les autres, même si il lui arrivait souvent de faire sa commère et de parler sur le dos des gens, mais elle essayait quand même de le faire avec discrétion. Enfin, à la Arielle quoi ! Lysa était vraiment hargneuse quand elle le voulait. Arielle n'avait jamais eu ce comportement avec les gens qui l'avait maltraité quand elle était plus jeune. Elle avait réussi à passer au dessus e son envie de les découper en morceau et les avait fait entrer dans sa cours dès qu'elle était devenue la reine des abeilles et avait établie sa dictature. Elle essaya de les sortir de là, et laissa la jeune fille s'acharner sur son téléphone pendant qu'elle traficotait le tableau de bord. . Be nice. Je vais nous sortir de là. Et puis, c'est pas en restant dans ton coin qu'on va sortir de là. . Pendant une dizaine de minutes, Arielle appuya sur presque tous les boutons de l'ascenseur, essayant de joindre le gardien de l'immeuble à travers le boitier de contrôle et l'interphone. Elle avait réussis à avoir quelqu'un mais la personne semblait aussi conne qu'un pinguoin. . Putain, mais y'a personne dans ce foutu immeuble pour nous aider ou quoi ? . Elle se laissa glisser contre la paroi de l'ascenseur, la tête en vrac et avec une furieuse envie de mettre à sac une relation. La seule qu'elle pouvait rendre encore plus misérable qu'à l'habitude, était celle avec Lysa. Mais bon, déjà que la blonde ne l'appréciait guère, elle ne voulait pas que ça soit pire. Enfin, elle croyait.

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