• feat. ROSALIA FACCINATI •

La journée était bien commencée. Je m'étais levée du bon pied -le droit, car le gauche porte malchance- et je m'étais douchée à l'appartement que je partageais avec une excellente amie, nouvellement rencontrée mais très rapidement appréciée. Je m'étais ensuite simplement habillée d'un short en jean et d'un t-shirt blanc, et j'étais prête pour la journée qui nous tendait les bras. Partie plus tôt pour le centre commercial de San Francisco, mon amie m'avait donnée rendez-vous pour qu'on s'y rejoigne. Nous devions faire les boutiques pour trouver toutes les merveilles qui allaient décorer notre appartement, ainsi que les couleurs qui y figureraient. J'étais très contente d'avoir emménagé avec elle, puisque cela me permettait d'être beaucoup plus libre, et il y avait vachement moins de bruit le soir, puisque nous étions écartées du monde. Nous nous étions rencontrées à notre arrivée respective, et elle m'a aidée d'office. Nous nous sommes tout de suite bien entendues, et depuis ce temps, nous habitons ensemble. Ça se passe à merveille. Je regardais alors mon reflet dans le miroir et je retouchais mes cheveux ondulés une dernière fois. On m'avait souvent fait la remarque qu'ils étaient bien plus beaux ondulés que lisses, et il était vrai que ça ne me prenait pas de temps le matin, surtout lorsque j'étais pressée d'aller en cours. Je fis un sourire vague à mon reflet, enfilait mes chaussures et prenant mon sac à main contenant mes cartes bleues, et je verrouillais la porte derrière moi. Je n'avais pas de voiture, ici, mais le métro menait directement au centre commercial, alors ce n'était pas nécessaire.
Je me rendis donc à la station, mes écouteurs beats blanches aux oreilles, diffusant la musique en mode aléatoire. Pour le moment, Let Her Go battait de son plein, et je souriais, chantonnant légèrement mais pas trop. Timide comme j'étais, il valait mieux que je ne me fasse pas entendre. Je pris soin de regarder aux alentours pour être certaine de ne pas me faire frapper avant de traverser la rue et quand la lumière me signala que c'était à mon tour, je me rendis immédiatement au métro, là où j'attendis pour mon arrêt durant de longues minutes.

J'étais arrivée à l'université depuis à peine une semaine, et j'étais en plein rêve. Ma vision des choses n'avait pas changée, mais je me sentais beaucoup plus libre et moins freinée. Quoiqu'un bon nombre de mes amis me répétaient sans cesse de me laisser aller, je n'arrivais pas à comprendre pourquoi ils disaient sans cesse cela. Parfois, je me répétais qu'ils étaient simplement tous aveugles. Mon sourire s'effaçait lorsque je vis le métro arriver et le nombre de personnes à l'intérieur. J'eus un frisson léger et je montais le volume de ma musique. J'avais terriblement peur que quelqu'un m'aborde, mais je ne le montrais pas... Du moins, c'est ce que je pensais.
Il faisait intensément beau aujourd'hui, et je comptais bien en profiter. Mais réellement, être coincée entre deux hommes aux regards insistants était loin d'être attrayant et amusant. Je soupirais et je tentais de trouver un siège des yeux, mais je me rendis rapidement compte que j'allais rester debout jusqu'à mon arrivée au centre. Je devais rejoindre Rosalia devant celui-ci, j'espérais la trouver dans la foulée qui ne m'inspirait rien de bon. C'est à ce moment précis que d'avoir quelqu'un qui m'escortait tous les jours me manquait... Malgré que c'était assez contraignant, à l'époque.

Je débarquais finalement de l'immense métro, montant les escaliers qui menaient à l'extérieur en toute vitesse. Je baissais le son de mes écouteurs pour ne pas me faire frapper par une voiture, et je rangeais mon appareil et mes Beats lorsque je vis Rosie, qui me saluait de loin. J'eus un énorme sourire, et je lui fis le même geste. J'attendis de longues minutes avant que le feu ne tourne au rouge, empêchant les voitures de circuler, et me permettant de rejoindre ma colocataire devant le centre.

« - T'es arrivée tôt ? Je suis désolée, ça a été long avec le métro, et toutes ces personnes étranges... »

Mon sourire s'élargit encore plus, et je regardais Rosie doucement.


« - On commence par où? Les couleurs, les textures, les coussins, les couettes... Il nous faut tout! »

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