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je l'effleure de toutes mes forces, elle m'est fleur de toutes les siennes (cassandre)

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MessageSujet: je l'effleure de toutes mes forces, elle m'est fleur de toutes les siennes (cassandre) je l'effleure de toutes mes forces, elle m'est fleur de toutes les siennes (cassandre) EmptyJeu 27 Fév - 15:29

"barre toi! casse toi j't'ai dit, qu'est-ce qu'il t'faut de plus? t'en as pas vu assez? et arrête de m'regarder comme ça, t'as rien écouté, t'as rien compris, comment j'dois te l'dire pour que ça imprime? écoute pauvre conne, j'suis pas quelqu'un de bien, j'suis pas une belle personne, j'suis une sale bête, une bouteille de gaz dans une cheminée et j'vais finir par te sauter au visage si tu t'approches trop"

jze ne rzaentrerazik spa ce sour.
destinataire: nora. tac. envoyé. pour une fois, même si c’était un peu tard, il avait pensé à prévenir sa petite sœur. pourquoi là, alors que d’habitude il ne s’en donnait pas la peine, il l’ignorait, comme un peu trop de choses ces derniers mois. emrys troqua son iphone pour son énième rasade de whisky, et il la fixa d’un œil vitreux, las, absent. il fit tournoyer le liquide brun un instant, hésitant. ses potes, qui venaient de le laisser là dans le bar l’avaient fait promettre de ne pas trop forcer sur la boisson, évidemment, il avait acquiescé, plus pour qu’on le laisse tranquille que par réelle conviction, mais.. quand même. il parait que plus on commence l’alcool solitaire tôt, plus on a plus de chances de devenir alcoolique. il parait que l’alcool baume les maux de l’esprit et du corps un temps. il parait que le temps guérit toutes les blessures. il parait que le malheur n’arrive toujours qu’aux autres. il parait plein de choses qui n’en sont pas réellement. des idées préconçues, des illusions qui sont plantées dans le crâne à la naissance pour vous écarter des tourments le plus longtemps possible, mais pour mieux vous éclater en morceaux ensuite. ouais, c’est dur, la vie. tsss. le jeune homme fit claquer sa langue contre son palais, resserra sa poigne sur le verre et le vida d’un trait, avant de le reposer sans une once de délicatesse sur le comptoir du bar, amenant à ses tympans un bruit sourd désagréable. le whisky glissant le long de sa trachée lui donna la sensation de l’incendier de l’intérieur une fraction de seconde, mais d’une façon qui soulage, et ses sens grisés par la substance ne tardèrent pas à se manifester. la tête qui tourne, le regard lointain, la salive pâteuse, les pensées qui fusent, fusent, fusent.. dans le fond, il en était conscient, boire -seul qui plus est-, ne l’aidait pas le moins du monde. mais au moins, il était ailleurs l’espace d’un instant, il se sentait vivant, et il réfléchissait presque à cœur ouvert, intérieurement, comme s’il conversait avec lui-même et qu’il se racontait des secrets bien gardés des autres. emrys était auparavant le genre de bourré à aimer tout le monde, à faire des déclarations flambantes à tous ceux qui lui étaient chers et à sympathiser avec n’importe quelle personne inconnue au bataillon. aujourd’hui, il se rapprochait plus de ceux qui broyaient discrètement du noir, qui esquissaient des sourires et qui faisaient des conneries sans réellement y mettre du leur. tout en pudeur, rien dans la démonstration. lenny n’aurait certainement pas voulu le voir en pleine crise d’hystérie. soit, emrys finit par pivoter légèrement sur lui-même, toujours perché sur son tabouret, et balaya le bar du regard. des demoiselles le reluquaient à quelques mètres de là, minaudaient tout en battant des cils.. lui se contenta de leur rendre un maigre sourire dénué de toute sincérité, puis reporta son attention sur son verre désormais vide qui lui faisait à nouveau de la gringue, l’allumeur. osborne devait avoir l’air minable, vu de l’extérieur. mais tant pis. tant pis. quitte à se perdre, autant bien le faire.

vous connaissez la sensation qui vous gagne lorsqu’on vous épie de loin ? vous savez, vous êtes là, installé dos à la porte, mais pourtant, il y a quelque chose qui fait que vous tiquez et que vous vous retournez, juste pour voir. eh bien c’est exactement cela qui bouscula soudain le fort intérieur d’emrys. le jeune homme déglutit rapidement, il tourna lentement la tête vers l’entrée du bar et.. merde. c’était cassandre, qui venait de faire son apparition, sans crier gare, semblable à un ange aux ailes un peu abîmées par le temps. la blondie de lenny, la petite princesse de leur enfance. les poings d’emrys se refermèrent machinalement, sa mâchoire brusquement crispée, comme montée sur un ressors. il lui aurait bien craché à la figure « qu’est-ce que tu fous là ? » pour la dissuader de passer la soirée ici, mais après tout, elle avait le droit, et il ne pouvait pas la blâmer d’habiter dans le même secteur que lui ou de fréquenter les mêmes enseignes que lui. mais quelle était la probabilité qu’ils se retrouvent à la même heure, dans le même bar, dans une ville aussi grande qu’est san francisco ? faible, d’après les statistiques –les osborne raisonnaient beaucoup via les statistiques depuis que lenny s’était endormi pour la première fois. peut-être que nora lui avait demandé d’aller le chercher avant qu’il ne lui envoie un message. peut-être qu’elle avait croisé ses copains qui, ces baltringues, lui avaient demandé de garder un œil sur lui. dans le fond, les détails lui importaient peu, les faits n’en étaient pas changés ; cassandre était derrière lui, emrys était bourré, et il n’avait pas envie de la voir. point barre. plus précisément -mais il ne l’admettrait pas, il n’avait pas envie qu’elle le voit dans cet état peu glorieux une fois de plus. alors il ne se retourna pas, il ne défia pas son regard. il resta là, les paupières closes, l’esprit enfumé par les vapeurs d’alcool. emrys ne savait plus quel comportement adopter en présence de cassandre, en dehors de l'agressivité perpétuelle. il avait su être gentil, à l’époque. il se revoyait encore avec les deux jumeaux scofield et sa propre fratrie, en vacances, à faire ceci ou cela, quand le monde lui renvoyait encore des couleurs vives, des sourires illuminant le paysage, des éclats de rires tintant dans les airs. oui, il s’en rappelait. mais c’était lointain, il avait oublié comment les reproduire. comme si un voile opaque s’était déposé sur ces moments là en les modifiant presque. comme si sur ces images que lui projetait sa mémoire, ce n’était pas lui, et que si elles lui parvenaient, elles ne le touchaient plus. il n’y avait que les réminiscences qui impliquaient lenny, et seulement lenny qui l’atteignaient toujours, encore et à jamais, et c’était bien évidemment celles-là qui lui faisaient le plus mal.

une effluve de son parfum floral lui fit tourner la tête, dans le bon comme dans le mauvais sens du terme. l’atmosphère commença à devenir lourde, étouffante, la musique trop agressive pour ses oreilles, une migraine se fraya un chemin dans son crâne déjà malmené. par réflexe, emrys se redressa et prit une profonde inspiration, en quête d’air libre, comme s'il était piégé sous l’océan. en se stabilisant tant bien que mal sur ses deux pieds, le garçon causa quelques fracas; son tabouret frappa le comptoir, son coude également tandis qu’il remettait sa veste, mais l'ivresse l’anesthésiait. puis il tituba jusqu’à la sortie, ses pas désordonnés, et inexorablement, il croisa cassandre, la redoutée. il lui jeta une œillade distraite de ses pupilles liquéfiées, mais il ne déchiffra pas l’expression qu’il lut sur son visage. de toute manière, il n’en avait présentement pas les capacités, tant sa concentration se focalisait sur ses mouvements pour qu’il ne se retrouve pas le nez collé sur le bitume. « m’approche pas, blondie. » c’est tout ce qu’il sut dire, fermement, d'une voix rauque et imperceptiblement brisée. ensuite, il poussa la porte du bar avec une force relativement maitrisée, et la fraicheur de la brise nocturne lui caressant le visage lui fit un bien fou, lui désembua la cage thoracique.. éphémèrement, hélas, puisqu’il alluma immédiatement une cigarette qu’il fit tomber par terre.  « putain.. » trop risqué de la ramasser debout sans se casser la gueule -et par conséquent ruiner tous ses efforts depuis qu'il s'était levé. emrys s’installa sur le trottoir et saisit la cancéreuse rougeoyante entre ses doigts avant de la porter à ses lèvres et de tirer une longue, longue, latte. qu’elle reste à l’intérieur, la cassandre. chacun était bien là où il se trouvait.
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MessageSujet: Re: je l'effleure de toutes mes forces, elle m'est fleur de toutes les siennes (cassandre) je l'effleure de toutes mes forces, elle m'est fleur de toutes les siennes (cassandre) EmptySam 8 Mar - 2:08

Elle a l'impression d'avoir passé toute sa soirée à attendre, Cassandre. Attendre après ses amies qui ont encore mis des heures à se préparer, attendre après Nicola qui a squatté la salle de bains durant des heures. Elle est estée là, affalée sur le canapé de leur appartement, en regardant des émissions sans intérêt à la télévision, tout en se permettant parfois d'hurler le prénom de sa meilleure amie pour qu'elle se dépêche. C'est le soucis des demoiselles qui ont de l'argent, elles ne savent plus où donner de la tête tant elles ont de choses à portée de mains. Cassandre le sait, puisqu'elle est encore vêtue de sa tenue de la journée, qu'elle n'a pas encore eu accès à la salle de bains et qu'elle se connaît assez pour savoir qu'elle va passer à son tour beaucoup trop de temps à se préparer. Tout ça pour une soirée cosy entre filles, à boire du vin ou du champagne, sans se soucier une seule seconde du prix de la bouteille. Elles débarquent à minuit passé dans le bar qu'apprécie particulièrement Cassandre pour sa musique. Elles ont tout d'un cliché, elles le savent, et parfois, Cassandre se dit que c'en est presque pathétique, mais c'est inscrit dans leurs gènes, c'est tatoué sur leur peau, elles ont vécu dans l'opulence, elles ne peuvent plus s'en défaire. Et même si elle se connaît comme la demoiselle à la tête sur les épaules, Cassandre ne peut nier qu'elle ne se refusera rien ce soir, pas plus que les autres soirs. Elle a ce faux sourire sur le bord des lèvres, une esquisse collée quasiment en permanence, alors que ses yeux ne sont rien d'autre que froideur et désintérêt. Encore une soirée sans but, pour combler un peu de vide, et boire de bonnes choses. Encore une soirée à faire semblant que tout est parfait dans leur vie, et que rien ne pourrait entacher leur joie de vivre. Elle pourrait se demander ce qu'elle fout là, Cassandre, pourquoi elle a accepté ce rendez-vous, mais elle connaît la réponse, par coeur. Elle est là, parce qu'elle préfère la fausse compagnie à la vraie solitude. Rien n'est plus simple pour elle que de jouer comme elle le fait, que de sourire comme elle le fait, elle a eu beaucoup de temps, beaucoup de galas pour apprendre tous ces gestes, toutes ces mimiques par coeur. C'est une routine, banale et sans imprévus. Pourtant, son sourire disparaît si vite, comme s'il n'avait jamais existé, son coeur rate un battement, et elle cesse de marcher, presque encore à l'embrasure de la porte du bar. Il y a ses yeux qui croisent les siens, il y a ce visage abîmé qu'elle connaît comme la mélodie de son coeur, il y a ce regard troublé. Cassandre déglutit, soudainement mal à l'aise. Elle sait que le but de sa soirée vient d'être modifié, elle sait que ses amies vont boire sans elle, elle sait qu'elle vient d'enfiler un nouveau déguisement, elle va jouer un nouveau rôle, un autre qu'elle connaît aussi, et qui lui correspond bien mieux. Celui d'amie. Elle chuchote quelques mots à Nicola qui ne fait qu'hocher la tête, compréhensive, avant d'entraîner le reste de la bande à une table réservée à son nom, tandis que Cassandre se demande comment elle doit agir. Elle reste là, à mi-chemin entre la sortie, ses amies, Emrys. Elle reste là à se questionner. Elle ne pèse pas le pour et le contre, Cassandre, elle sait, elle veut juste ne pas se tromper, ne pas prendre la situation par le mauvais côté. Alors, elle se pose, quelques secondes, ou minutes, avant d'inspirer profondément et de se diriger tout droit vers le jeune homme. Il ne lui faut pas un centième de secondes pour que ce dernier réagisse à sa présence près de lui, il se lève, titube presque, et elle sent la vague d'alcool la frapper en plein visage. Il n'y a rien qui transparaît sur les traits de Cassandre, à part un profond sentiment de déchirement, qui s'accentue un peu plus quand elle l'entend s'exprimer de sa voix grave, rouillée par l'alcool et la tristesse. Il y a ce surnom qui résonne dans tout son intérieur, il y a le sourire de Lenny qui s'dessine dans son esprit, insidieusement, il y a la douleur et la compréhension qui s'font une place dans son coeur sans qu'elle n'y puisse rien faire. Emrys réveille tout ça en elle, Emrys est le déclencheur, le détonateur de tout ce qu'elle enfouit en elle à chaque fois qu'elle quitte une pièce où il se trouve. Il y a le masque qui s'reforme sur son visage, ce masque glacial et digne que tous connaisse, mais qu'elle tente de dissimuler au frère Osborne. Son coeur s'déchire un peu quand elle repense à ce groupe si soudé qu'ils formaient et que l'accident de Lenny a décimé, son coeur s'déchire un peu quand elle s'rend compte qu'elle n'est d'aucune aide, ni pour Nora dont elle s'est éloignée involontairement, ni pour Emrys qui la repousse toujours un peu plus fort chaque fois. Il n'y a pas de pitié, il y a ce véritable sentiment d'attache et d'entraide. Elle ne peut pas le laisser sur le bord du chemin, seul. Elle ne peut pas, et elle ne veut pas Cassandre. Elle s'dit que Lenny ne voudrait pas ça, il ne voudrait pas d'un frère qui s'oublie en buvant, il ne voudrait pas d'amis qui s'détachent quand ça devient trop difficile. Alors elle s'accroche, Cassandre, elle s'accroche même quand il lui hurle qu'il n'a pas besoin d'elle, même quand il la repousse violemment, même quand il la traire de pute friquée. Elle s'accroche parce qu'il le mérite. Elle s'accroche parce qu'elle cherche, parce qu'elle voit un peu de Lenny en lui, dans ces instants de quiétude où elle le regarde dormir, apaisé, dans ces moments où il l'appelle Blondie et qu'elle ne peut faire que sourire tendrement. Elle le suit, comme toujours, elle le suivrait partout s'il demandait, même s'il ne demandait pas, c'est comme ça. Il y a la gifle du froid, puis celle plus douloureuse de cet homme tellement ivre qu'il s'affale sur le sol. Elle s'asseoit pourtant à son côté, expire longuement, avant de saisir doucement la cigarette qu'il tient au bord des lèvres et de la placer au coin des siennes, inspirant une bouffée de cet air pollué. « Je vais te ramener, Emrys. La soirée est terminée pour nous, je pense que t'as suffisamment bu pour ce soir, et tous les autres à venir. » Elle sourit doucement, se voulant apaisante et douce, comme elle l'a toujours été avec eux, avec lui. Elle n'a pas changé Cassandre, et lui non plus. Il a simplement toute cette rancoeur en lui, cette haine qu'il contient jour après jour et qu'il ne parvient pas à exprimer. A part avec elle, à part sur elle. Telle un punching-ball humain, elle se donne corps et âme, ne laisse pas tomber, jamais. Emrys compte bien trop pour elle, et quoiqu'il dise, elle sait qu'il a besoin d'elle. « Je vais nous appeler un taxi. Tu préfères que je te ramène dans ta chambre ou dans la maison des Osborne ? » Elle aspire une nouvelle taffe, étonnée elle-même de se voir fumer alors qu'elle est loin d'être une amatrice de ce genre de substances. Mais Emrys la tourmente, la bouleverse, change ses habitudes. Mais elle lui rend bien vite, tendant ses doigts vers les siens, alors que le léger contact qui se crée alors entre eux l'électrise sur le champ. C'est poignant, c'est bouleversant, c'est tout dans le coeur, et dans les larmes qu'elle se refuse toujours quand il la fixe avec ses yeux, quand il la bat avec ses mots.
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MessageSujet: Re: je l'effleure de toutes mes forces, elle m'est fleur de toutes les siennes (cassandre) je l'effleure de toutes mes forces, elle m'est fleur de toutes les siennes (cassandre) EmptyMar 25 Mar - 19:49

"barre toi! casse toi j't'ai dit, qu'est-ce qu'il t'faut de plus? t'en as pas vu assez? et arrête de m'regarder comme ça, t'as rien écouté, t'as rien compris, comment j'dois te l'dire pour que ça imprime? écoute pauvre conne, j'suis pas quelqu'un de bien, j'suis pas une belle personne, j'suis une sale bête, une bouteille de gaz dans une cheminée et j'vais finir par te sauter au visage si tu t'approches trop"

il ne savait pas, emrys. il ne comprenait pas d'où lui venait cette force, à cassandre. d'où elle exhumait toute cette détermination, d'où elle puisait tout ce courage pour essuyer les atrocités que lui balançait osborne à la figure sans jamais les lui reprocher. dès la seconde où il l'avait aperçue, le garçon avait su quelle tournure prendrait les événements, en dépit de toutes ses prières alcoolisées pour qu'elle le laisse se morfondre seul, qu'elle profite de sa soirée, qu'elle ne le force pas à sortir les griffes et à montrer les crocs. il avait su dès le départ, dès qu'il avait croisé son regard, qu'elle viendrait. qu'elle ne le lâcherait pas, comme elle ne l'avait d'ailleurs jamais fait, et dans le fond, il savait qu'il aurait à s'inquiéter le jour où il n'aurait plus droit qu'à son absence (amplement méritée, certes). mais d'un côté, ça lui faisait trop de mal, à emrys, de sentir sa présence à côté de lui, toujours, de sentir son aura pleine de peine, de compréhension et de tendresse. ça l'inquiétait peut-être un peu aussi de recevoir une affection qu'il n'était plus apte à réceptionner et à rendre comme il l'aurait fallu, comme il l'aurait voulu. cassandre, c'était, d'une certaine façon, le spectre de la belle époque. parce que malgré tout, malgré les années, malgré la discorde, elle n'avait pas tant changé que cela. elle irradiait toujours partout où elle allait, armée de son sourire en toc, de sa silhouette gracile vêtue des plus beaux habits et parée de ses plus prestigieux bijoux. sauf que la fratrie osborne, elle avait toujours vu au delà de cette apparence destinée aux mondanités. réciproquement, cassandre s'était ouverte à eux en laissant de côté tous ces artifices. et c'était de cette femme là que lenny était tombé amoureux à l'époque, sans jamais clairement l'admettre. parfois, emrys se demandait si cassandre et son jumeau auraient encore formé un couple à ce jour s'il n'était pas parti, et plus triste de temps en temps, il se demandait si scofield ne s'accrochait pas à lui pour cette simple et bonne raison. un souvenir doucereux auquel on aura malheureusement plus jamais droit, mais auquel on se ramène comme on peut parce qu'impossible de s'en défaire. même si c'est faux, même si c'est éphémère, même si c'est juste une façon de déguiser les choses.. on ment parce que ça va mieux. dans le fond, les faits restaient tels quels; cassandre était celle qui créait le paradoxe chez lui. elle lui pansait le cœur autant qu'elle le lui lacérait, il l'aimait autant qu'il la détestait, elle était à la fois le bourreau et l'exutoire. « je vais te ramener, emrys. la soirée est terminée pour nous, je pense que t'as suffisamment bu pour ce soir, et tous les autres à venir. » il ne l'avait pas entendue se poser près de lui, et les mots qu'elle articula d'un ton paisible glissèrent sur ses tympans comme de l'eau sur les plumes d'un canard. emrys ne regardait pas la belle, les pupilles rivées sur le sol, il ne la touchait pas non plus, pourtant il aurait pu sentir la froideur piquer sa peau diaphane, décrire le mouvement des quelques mèches blondes, rebelles, s'échappant de sa coiffure bien tenue, sous la brise du vent nocturne. depuis tout ce temps, le garçon avait eu l'occasion d'observer la demoiselle sous toutes les coutures, et il s'avouait avec réticence que la connaissance de ce genre de détails témoignait de leur proximité.. silencieuse. « je vais nous appeler un taxi. tu préfères que je te ramène dans ta chambre ou dans la maison des osborne ? » il réalisa qu'elle lui avait piqué sa cigarette des lèvres seulement lorsqu'elle la lui rendit, comme si son cerveau recevait et faisait les liens au ralenti, toutefois la joute que provoqua le très bref contact entre leurs doigts eut pour effet instantané d'injecter un souvenir dans l'esprit d'emrys sous forme d'un flash, vivace et non sans un pincement au cœur, furtif mais bien présent. au cimetière, après l'explosion de colère succédant l'apparition d'evan, elle l'avait suivi, elle l'avait retrouvé, elle lui avait pris la main, il l'avait rejetée sans vergogne. point. il l'avait assaillie de reproches, ce jour là. il n'avait peut-être jamais été aussi dur avec elle qu'à ces funérailles. mais au moins, cassandre elle avait été la seule à lui avoir couru après. elle était la seule à avoir été là pour lui à cet instant critique. brusquement, emrys releva la tête et chassa ces images malvenues en secouant imperceptiblement la tête. il jeta alors une œillade vitreuse à son amie qu'il soutint cinq petites secondes, puis il balança le mégot de sa clope au loin, rejetant hors de ses voies respiratoires un dernier nuage de fumée meurtrière. sa voix rauque, éreintée, s'éleva alors dans les airs et il fut presque surpris de s'entendre. « c'est bon, j'ai pas besoin de toi cassandre, j'suis grand je vais me démerder. » de la fermeté. pas d'agressivité, juste.. une espèce de mise en garde signifiant "reste pas là, éloigne toi d'moi, t'fais pas de mal toute seule". il fourra ses mains dans les poches de son jean, tâta rapidement celles de sa veste. « et puis de toute façon, j'ai pas de thunes pour payer le taxi. » sans réellement réfléchir, emrys se redressa prudemment. pour quoi faire, il ne savait pas très bien, sa matière grise travaillant de façon désordonnée, les ordres résultants n'arrivant pas toujours à bon port. là, il fit quelques pas maladroits sur la route déserte, inspira longuement, puis se retourna vivement afin de refaire face à cassandre, un rictus mesquin accroché sur ses lèvres en même temps qu'un rire s'apparentant à un ricanement s'échappa de sa poitrine. il feinta une illumination, levant son index vers le ciel. « mais c'est vrai, princesse blondie, des billets, elle en a toujours. » l'alcool le rendait un brin plus lunatique que d'ordinaire, si bien que son sarcasme pas-si-vilain-que-ça se muta en une réplique sifflante cette fois piquée de venin, l’œil presque méprisant. il désigna d'un bref coup de menton le bar, d'où s'échappaient quelques notes de musique audibles. « alors s'il te plait va dépenser ton fric autrement que pour moi. c'que tu veux, mais moi j'en veux pas. » l'argent. l'argent. l'argent. toujours. emrys aussi, il en avait, en vérité. il en avait bien plus que nécessaire. mais.. il ne saisissait pas l'élite. celle qui se croyait au dessus de tout, qui pensait que ces petits bouts de papiers ou encore ces simples enchainements de chiffres sur un ordinateur permettaient d'acheter et régler n'importe quoi, même les affaires sentimentales. noyer un chagrin par le fric. c'était tentant, quand même. mais l'antidote à la douleur, par exemple, la vraie, l'insidieuse et dévorante qui se répand en vous comme un mauvais virus, il n'a pas de prix concret, malheureusement. soit, après un bref flottement entre les deux étudiants, em' finit par lâcher un soupir discret avant de rompre le contact visuel, puis il jaugea cassandre de haut en bas, sans beaucoup de tact, pour le coup. évidemment il se garda bien de l'exprimer, mais elle était belle, blondie. elle était belle et pour des raisons qu'il ignorait, étrangement, ça l'irritait. sans dire un mot, il se contenta de retirer sa veste et la lui jeta presque à la figure. ouais, les nuits californiennes étaient de plus en plus froides. là, il regagna lentement le trottoir et prit d'un pas incertain (voire pas assuré du tout) le chemin de l'université, laissant la jeune femme là où elle l'avait trouvé quelques minutes plus tôt. là où elle devrait rester. il décuverait peut-être sur le chemin.. mais pas envie de rentrer chez lui. pas envie de croiser nora. pas envie de la décevoir.        
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MessageSujet: Re: je l'effleure de toutes mes forces, elle m'est fleur de toutes les siennes (cassandre) je l'effleure de toutes mes forces, elle m'est fleur de toutes les siennes (cassandre) EmptyLun 28 Avr - 15:46

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