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« Doubt thou the stars are fire, doubt that the sun doth move,
Doubt truth to be a liar, but never doubt I love. »

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ft. Lucy E. Wakefield

Depuis qu’ils étaient ensemble, ou plutôt de nouveau ensemble, Nick faisait tout son possible pour protéger Lucy. Et cela valait également pour ce qui était de son métier en dehors de l’université de Berkeley. Bien qu’il ne soit pas idiot et qu’il sache pertinemment que Lucy était également au courant des ‘choses’ qu’il voyait au cours de ses enquêtes, cela ne voulait pas pour autant dire qu’il souhaitait qu’elle y assiste aussi. Voilà l’une des raisons pour lesquelles Nick ne souhaitait généralement pas partager ses enquêtes avec elle. Ce n’était pas une question de confiance, ni d’intérêt pour l’autre mais juste de la protection. Parce qu’il savait parfaitement qu’au-delà d’être une femme forte et courageuse, elle n’en restait pas moins sensible à la misère humaine – et donc à la mort.

« Ça ira. » Lui dit-elle finalement, même si elle paraissait peu sûre d’elle-même. Resserrant ses doigts autour de ceux de la jeune femme, Nick la regarda avec tendresse avant d’embrasser son front doucement. « Si tu veux reculer, à n’importe quel moment, dis-le-moi. Tu veux bien ? » Il tenait jusqu’au bout à la tenir prête face à la réalité des choses sans pour autant lui forcer la main. Si Lucy sentait qu’elle allait craquer ou quoi.

Il ne lâcha pas sa main jusqu’à ce qu’ils arrivent près de la scène de crime. Une fois là-bas, Nick prit son air sérieux qu’il avait toujours lorsqu’il travailler sur un nouveau crime. Fort heureusement pour celui-là, les choses n’étaient pas aussi dures que Lucy aurait pu le penser. En effet, il s’agissait d’un homme, d’une quarantaine d’années, chauve. Ses yeux étaient clos tant que l’on aurait pu penser qu’il ne faisait que dormir sur le bitume. Malheureusement, la vérit était toute autre. Il s’agissait d’un meutre par strangulation, Nick le savait et était bien heureux d’éviter à Lucy la vue du sang qui aurait pu lui être insupportable comme pour beaucoup de gens. « Bonjour Capitaine. » Nick dit au capitaine de police qui avait fait appel à lui. « Salut Clark et… » Nick se tourna en considérant de nouveau Lucy. « Mon bras droit pour cette affaire. Miss Wakefield. » Se contenta-t-il de dire. Il était absolument hors de question qu’il dise qu’ils étaient en couple. Ici, Nick restait un criminologue avant tout le reste. Cela pouvait sembler très dur mais ici, il n’était que le fameux criminologue et non pas l’homme en couple.

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L’institutrice se félicita de ne pas avoir flanché lorsqu’elle vit le regard empli de tendresse que son compagnon posait sur elle. Elle lui dit ce qu’il voulait entendre, à savoir qu’elle ne se gênerait pas de lui faire part qu’elle ne se sent pas bien, si la scène est trop éprouvante. Joignant leurs mains, ils se mirent à marcher sans un nouveau mot jusqu’au dit lieu. Sur la scène de crime il quitta sa casquette de compagnon et commença à tourner autour de la victime, saluant le capitaine, d’ores et déjà sur les lieux. Il n’y avait plus de Nick, mais seulement M. Clark. La personne avait cédé sa place au criminologue, au professionnel. Nick, cette personne si connue, si familière, si intime, devenait tout à coup quelqu’un de mystérieux. Ils avaient été projetés dans un autre espace. Elle était entrée dans un nouveau lieu, un lieu où Nick se développe, où Nick se déploie. Là où il s’épanouit le mieux. La nouveauté dans le couple n’est pas assujettie à des voyages, à de nouvelles activités partagées. Elle peut aussi tenir dans le regard qu’on porte sur l’autre. Renouveler ce regard, revient à renouveler l’élan, sentimental, romantique, érotique, que l’on a vers l’autre. Le fait de voir son partenaire sur son terrain de jeu, faisant ce qu’il savait faire de mieux, faisait entrer une nouvelle perception de Nick, par Lucy, plus ouverte à tous ses mystères. Elle avait oublié cette partie de sa personne. Elle savait qu’il était criminologue, mais n’ayant aucun regard sur cette activité, elle se contentait des descriptions orales que Nick lui en donnait et cela restait quelque-chose d’imaginatif, quelque-chose d’irréel, de virtuel. Tandis qu’ici tout était si concret. Nick ne devenait pas subitement cet individu mystérieux, il l’avait toujours été. C’était le Nick des premières secondes, des premières minutes, des premières heures, des premiers jours. Quand ils ne conversaient encore que d’un point de vue purement personnel. Sans encore commencer à se courir après. Nick lui promettait permanence, continuité, familiarité, construction. Et par cette expérience, elle rééquilibrait leur relation avec un apport de nouveauté, d’aventure, d’excitation, d’extraordinaire. Quoique les choses soient tout à fait ordinaires pour Nick, c’était son travail quotidien. L’être humain est ainsi, il a besoin de sécurité et d’aventure, de connexion et de distance. N’ayant aucune idée de ce que Nick avait pu dire au dit capitaine sur ce sujet, n’étant même pas certaine qu’il sache Miss Wakefield était aussi la compagne de M. Clark, elle préféra jouer la carte de la prudence. « Enchanté. » Elle posa enfin un regard sur le corps, dont elle avait jusqu’à présent éviter la forme. La vue n’était pas horrifiante, le corps ne semblait pas être spécialement sale ou torturé. Probablement que son apparence jouait dans le fait qu’elle ne soit pas trop choquée, réalisant difficilement que ce corps avait habité une vie, un cœur, des émotions, des réflexions, et que tout ceci était désormais mort. « C’est, ma première scène. » Préféra-t-elle toutefois avouer, car de toute évidence il se rendrait très vite compte de son incompétence. Elle avait joint ses mains derrière son dos, afin d’être sûre de ne rien toucher, sans le faire exprès bien sûr, mais qui pourrait être fort compromettant pour l’enquête.

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Lucy Wakefield & Nick Clark
Doubt thou the stars are fire, doubt that the sun doth move, doubt truth to be a liar, but never doubt I love.

Nick était maintenant plongé dans ses pensées dans le but de savoir comment quelqu’un avait pu en arriver à tuer quelqu’un d’autre. Quand on y réfléchi bien, il faut beaucoup de courage – ou de folie selon le point de vue employé – pour en venir à un tel acte. On regarde sa victime comme on se regarderait mourir des mains d’un autre. Ainsi est faite la nature humaine, prête à s’entretuer pour survivre. Mais qu’en est-il lors qu’il n’est alors plus question de survie mais de malaise social ? Car bon nombre des enquêtes résolues par Nick depuis qu’il vivait en Californie s’étaient conclues en crime passionnel ou en crime vengeur. Où était donc la survie là-dedans ? Nulle part, en effet. La société faisait de ses Hommes des machines prêtes à se marcher les unes sur les autres pour arriver à un meilleur niveau social. Le métier de Nick lui donnait la possibilité d’observer cette cruauté non pas nouvelle mais qui déployait ses ailes depuis quelques années tel un oiseau migrateur. L’homme commença alors se demander ce qui pouvait éventuellement arrêter certains d’agir ainsi. Parce que tous ne s’entretuaient pas – fort heureusement, sans quoi la planète n’aurait plus lieu d’être sans doute. Qu’est-ce qui changeait la donne pour certains ? Pourquoi certaines personnes se contentaient de vivre sans se poser de question à savoir s’ils gagnaient plus ou moins que la personne vivant en face de chez eux ? L’intérêt ? Peu probable au vu des circonstances politiques, économiques et sociales de ces dernières années. Alors quoi ? Nick fronça les sourcils tout en cherchant à comprendre. Lui par exemple, qu’est-ce qui le retenait pas de ne franchir la ligne de l’insupportable, de l’impensable, de l’inacceptable ? Il releva brutalement la tête, son regard cherchant celui que Lucy. Voilà ce qui l’en empêchait. Lucy Edwige Wakefield. Cette femme au cœur tendre et passionné. Celle sans qui la vie n’avait aucun sens et aucune saveur. La beauté aux longs cheveux bruns avec qui il avait décidé de franchir le pas de la famille. Qui aurait pu croire que cela serait un jour possible ? Que lui, Nick Clark décide véritablement de s’engager sur la voie de la famille ? Il secoua violemment la tête, essayant de se reconcentrer sur le corps inerte, à ses pieds. Meurtre. Strangulation. Homme. Victime. Lucy. Lucy. Lucy. Il posa ses deux mains sur ses tempes, plissant les traits de son front ainsi que ses yeux. Il devait impérativement se focaliser sur son métier et non sur…elle. Ce n’était pas le moment de se laisser bercer par la beauté de ses traits et la douceur de sa voix. Pas. Le. Moment.
Codes par Wild Hunger.

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Elle n’avait aucun moyen de savoir s’il était normal de voir Nick Clark procéder ainsi. Toutefois instinctivement, bien qu’elle ne l’ait jamais vu encore travailler sur une scène de crime, elle trouva cela étrange. Peut-être un instinct. Tout ce qui est intuitif ne plaît guère à Nick, il s’intéresse aux faits et aux choses rationnelles. Il n’a pas tort, parfois l’argument de l’instinct n’est qu’un prétexte pour se déresponsabiliser. Quoique, finalement si elle avait un moyen de s’en rendre compte. Le capitaine était un indice. L’expression de son visage montrait qu’il semblait aussi quelque-peu dérouté par l’attitude de Nick. Peut-être que les choses n’allaient pas aussi vite que d’habitude. Lucy ne voulait pas se risquer à demander à Nick si tout allait bien, si c’était pour l’interrompre en pleine réflexion. Il procédait à 100% de manière mentale. Jamais de carnet, calepin et autre bloc-notes en tous genre… Alors forcément, une petite distraction et une idée pouvait s’envoler. Ne l’ayant pas retranscrit sur papier, il n’avait aucun moyen de la retrouver. Si ce n’était parier sur le fait que sa bonne mémoire la lui rappellerait. Elle ne devait certainement pas sembler très assurée, et s’en rendant compte, elle accorda un sourire au capitaine comme pour tenter de lui faire comprendre qu’il pouvait avoir confiance. Bon après tout elle lui avait bien que c’était sa première scène de crime donc en un sens il ne pouvait pas s’attendre à grand-chose. Et Nick n’était pas des plus loquaces. Il ne donnait pas de directive. Il fonctionnait ainsi. Il n’avait pas vraiment besoin d’être assisté, et quand bien même il l’était, son partenaire fonctionnait en indépendant. Les deux fonctionnaient en autonomie en fait, ils n’avaient pas besoin de se concerter ni de se donner des instructions, ils rassemblaient leurs connaissances et une fois qu’ils avaient trouvé quelque-chose ils se la faisaient partager. « Je peux t’être utile à quelque-chose. » Elle se rapprocha de son supérieur pour cette journée. Elle avait un peu l'impression d'être dans une ethnie lointaine, avec toutes ses us et coutumes, qu'elle ne connaissait pas, ayant peur de faire une bêtise, un faux pas, quelque-chose de politiquement et, ou culturellement incorrecte dans cette terre étrangère.

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Lucy Wakefield & Nick Clark
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Je peux t’être utile à quelque-chose. » Nick secoua la tête en entendant la voix de sa compagne. « Pas vraiment, non. » Répondit-il peut-être un peu abruptement qu’il aurait réellement souhaité le faire. Mais le fait de l’avoir ici, à ses côtés pendant une enquête le paralysait presque et le rendait ainsi incapable de penser convenablement. Il se passa une main dans ses cheveux bouclés et soupira. « Je n’y arrive pas. » Avoua-t-il, complètement désarmé et désabusé par la même occasion. Il lança par la suite un regard au capitaine de police qui n’y comprenait pas grand-chose à première vue. « Appelez Campbell. » Dit-il avant de mettre ses mains dans les poches de son manteau et commencer à quitter la scène de crime. « Clark ! » L’appela alors le capitaine de Police. « Revenez ! » L’homme s’arrêta alors, fermant les yeux un instant. « Je ne peux pas. Je ne peux pas. » Nick murmura pour lui-même. C’est alors qu’une main vient se poser sur son épaule droite, le faisant sursauter. « Je ne comprends pas très bien ce qu’il se passe mais je sais ce que vous valez Clark, alors reprenez-vous et faites ce pour quoi vous êtes là. » Le capitaine avait raison, et Nick le savait parfaitement. Le criminologue se passa une main lourde sur le visage et décida qu’il avait raison et qu’il devait impérativement se reprendre. Maintenant. La criminologie avait toujours été toute sa vie. Ce n’était certainement pas pour commencer à y renoncer maintenant, sous prétexte que Lucy était dans les parages. Au contraire, puisque c’était elle qui souhaitait le voir à l’œuvre, il avait tout intérêt à faire de son mieux. Chose qu’il n’aurait absolument aucun mal à faire étant donné qu’il restait le meilleur dans son domaine. « D’accord. » Se contenta de dire Nick avant de revenir vers le corps. Il était temps de faire jouer son intellect et non ses sentiments. Tout ce qu’il avait à faire, c’était se concentrer comme il l’avait toujours fait face à une scène de crime. Après tout, ce n’était pas bien sorcier…pour lui. Ou pour Campbell. Ah ce qu’il pouvait la détester celle-là décidément ! Et pourtant, ne voilà pas que deux minutes avant, il était prêt à user de ses services parce qu’il ne se sentait pas capable de gérer cette affaire de meurtre. Quelle honte ! Lui qui avait toujours assuré pouvoir faire tout, tout seul… Il était temps qu’il se reprenne.
Codes par Wild Hunger.

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Lucy s’approcha indiciblement de son compagnon, lui demandant si elle pouvait lui servir à quelque-chose. Elle était pourvue de bonnes attentions, c’était une femme qui ne supportait pas de rester là sans rien faire à attendre. L’inactivité ne faisait pas partie de sa personnalité et elle n’avait jamais entrepris de venir assister Nick dans son travail pour le regarder passive, comme si elle était au spectacle et qu’il était son amuseur Et pourtant c’était tout l’inverse qui se passait, non seulement elle ne lui servait à rien, mais elle l’empêchait d’avancer, elle l’empêchait de travailler. « Pas vraiment, non. » Instinctivement Lucy fit un pas en arrière. Forcément elle était un peu blessée. Pourquoi faire un pas en arrière, qu’est-ce que peut bien vouloir dire ce réflexe humain ? Peut-être que comme les paroles ne sont pas très agréables à entendre, le fait de se décaler donne l’illusion de pouvoir y échapper. C’est complètement absurde bien sûr, mais l’être humain n’est pas à cent pour cent rationnel. Ne dit-on pas que l’homme est un animal métaphysique ? Il a une raison certes, mais il garde un côté animal. Elle l’entendit avouer à demi-mot qu’il n’y arrivait pas. Puis ordonner au capitaine de faire appel à un confrère, et le voilà qui quittait la scène de crime, sans elle, sans même lui accorder un regard. Lucy jeta un regard médusé au capitaine et bientôt il chercha à rattraper Clark. Elle restait ici, impuissante, cette fois elle était bel et bien spectatrice, mais elle l’avait décidé, elle ne voulait pas entrer en action, après tout c’était son intervention qui avait déclenché le départ de Clark, elle préférait laisser faire le capitaine. Enfin seule, elle ne le restait pas tellement, ce pauvre homme décédé sur le béton lui tenait compagnon. Le capitaine s’en sortait vraiment bien, il avait été capable de ramener Clark sur la scène de crime. Finalement elle n’avait pas eu une bonne idée en se mettant en tête de l’accompagner jusqu’ici. Elle le laissa prendre en place, s'écartant pour ne gêner en aucun cas le développement de son intellect autour de la scène de crime. Elle avait bien envie de lui demander par où il avait l’habitude de commencer mais quelque-chose lui commanda plutôt de ne rien dire. Nick semblait, un peu trop sensible à la moindre de ses paroles aujourd’hui. Peut-être qu’en posant une question elle réussir à amorcer quelque-chose. « Il est mort depuis combien de temps Clark ? » Elle prenait la parole certes, alors qu’elle avait conclu quelques secondes plus tôt qu’elle devrait plutôt se taire, mais c’était une prise de parole utile. Elle espérait ainsi qu’en répondant, Clark reprendrait son mécanisme originel.

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Lucy Wakefield & Nick Clark
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Nick fut surpris lorsque Lucy lui posa la question suivante : « Il est mort depuis combien de temps Clark ? » Voilà des années qu’elle ne l’avait pas appelé par son nom de famille. Cela avait toujours été une sorte de jeu entre eux lorsqu’ils s’étaient rencontrés, lorsqu’ils se tournaient encore autour comme des enfants. Des enfants qui avaient finalement arrêté de jouer pour s’aimer réellement. « Lucy… » Murmura-t-il avant de jeter son regard sur elle. Il avala difficilement sa salive, craignant qu’elle ne découvre une facette de lui qu’elle détesterait très certainement. Nick ne voulait pas cela arrive. Face à une scène de crime, Nick agissait comme une sorte de robot. Un infâme et insupportable robot.
Le criminologue fit de son mieux pour trouver dans le regard de la brunette le moindre petit signal qui lui dirait « D’accord, arrête. Je ne veux pas te connaître sous cet angle. Je ne veux pas savoir que tu es un monstre au cœur froid. Je ne veux pas avoir peur de toi après ça. » Mais rien. Absolument rien. C’était à croire que Lucy voulait l’encourager quant à agir comme il le faisait normalement lorsqu’elle n’était pas là. Mais qu’arriverait-il si elle ne supportait pas ce qu’elle voyait ? L’aimerait-elle encore après ça ? Il y avait de vraies raisons si Nick ne souhaitait pas partager sa carrière avec la femme qu’il aimait. Et c’était celles-là.
« Deux heures. » Murmura-t-il, son côté criminologue reprenant petit à petit le dessus sur ses craintes. « Approximativement. » Il déglutit, ne quittant pas le regard de la brunette. « Strangulation. Il y a les yeux fermés et aucune trace de lutte. Il connaissait son agresseur. » Evidemment qu’il connaissait son agresseur. Oui, c’était évident. Mais uniquement pour Nick, comme toujours. Depuis tout petit, l’homme avait toujours compris des choses que seul lui semblait capable de comprendre. Cela avait toujours été un problème pour lui mais il avait fini par accepter cette différence, tout en acceptant aussi le rejet des autres. Parce qu’il est bien connu que ce qui est différent dérange, fait peur, et qu’il faut s’en éloigner le plus rapidement possible pour le bien de tous.

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« Lucy… » Elle haussa les sourcils, surprise de ce qu’il pouvait bien lui reprocher. Mais elle ne broncha pas et attendit, patiemment, préférer garder son regard braqué sur le sien afin de lui mettre un peu la pression. « Deux heures. » « Approximativement. » Ce qui était totalement impressionnant c’était la manière dont il la regardait, ou plutôt dont il la fixait. Il avait répondu sans bouger ses pupilles, comme s’il faisait un blocage ou comme s’il regardait dans le vide, mes les yeux rivés sur elle. Cela avait un petit côté automate qui dérouta pas mal la professeur des écoles. Elle n’était pas vraiment habituée à voir autant de mécanismes. Elle connaissait la partie à cent pour cent rationnelle de Clark, mais dans leur intimité, au fil des mois, voire des années, mais c’était plus difficile de compter de cette manière, elle avait réussi à le faire un peu décrocher de ce côté-là dans leur intimité. Il était devenu beaucoup plus ouvert sur ses sentiments, beaucoup plus expansifs, voire même beaucoup plus spontané. Il pouvait lui arriver de faire quelque-chose sans réfléchir, chose qui ne lui arrivait presque jamais, ou plutôt qu’il s’interdisait souvent. Lucy était aussi beaucoup trop habituée à la spontanéité des enfants, maîtres dans l’art de faire les choses sans réfléchir. C’est qu’ils n’ont encore aucune conscience, ou si faible, des conséquences de leurs actes et du monde dans sa globalité… Ils laissent large part à leurs envies et se laissent très très facilement submerger par leurs émotions, quand on voit le nombre de caprices qu’un chérubin peut faire en une journée seulement. « Strangulation. Il y a les yeux fermés et aucune trace de lutte. Il connaissait son agresseur. » Les pupilles de Lucy s’écarquillèrent de plus en plus, à mesure qu’il reprenait son analyse sans la quitter des yeux, elle avait même eu l’impression qu’il n’avait même pas cligné des paupières. Ses sourcils se froncèrent, soutenir le regard de Nick était de plus en plus perturbant et difficile pour elle alors elle préféra reporter ses yeux sur le corps de la victime. Elle avait envie de lui dire de se détendre, qu'il paraissait trop tendu, mais c'était impossible, son métier ne le permettait pas, tandis qu'elle au contraire dans son travail se devait d'être le plus détendue possible avec les enfants. Elle attendit encore quelques instants, avant de comprendre qu’il n’avait finalement plus rien à ajouter. « Grand dieu, tu te rends compte à quelle vitesse tu es capable de déduire tout cela ? » Il avait passé un temps infiniment bref auprès du corps inanimé. Elle ne pensait plus au capitaine qui la prenait probablement pour quelqu’un de compétent, probablement qu’il était illégal d’emmener un citoyen lambda sur une scène de crime, et qui devait remarquer son manque de professionnalisme. Elle ne pensait plus qu’à Nick, Nick et ses talents fous. Ceux qui l’avaient fait craquer on peut dire, ceux qui l’avaient poussé à lui courir après telle une véritable groupie à l’issu de sa conférence, lors de leur première rencontre. « Donc, euh, on a la cause de la mort, maintenant, il faut chercher son agresseur, ou identifier la victime… » Elle n’avait pas vraiment d’idée de l’ordre dans lesquelles les choses se procédaient, et pourtant on ne pouvait pas dire que les séries policières étaient ce qui manquait le plus à la télévision. Elle n’avait pas osé remonter son regard sur celui de Nick, craignant de recroiser son air sévère.

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Lucy Wakefield & Nick Clark
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Grand dieu, tu te rends compte à quelle vitesse tu es capable de déduire tout cela ? » Nick fronça les sourcils en l’entendant. C’est vrai que c’était la première fois qu’elle le voyait sous cet angle et il lui faudrait très certainement un peu de temps avant d’accepter cet ‘aspect’ de l’homme dont elle partageait de nouveau la vie. « Donc, euh, on a la cause de la mort, maintenant, il faut chercher son agresseur, ou identifier la victime… » Nick tourna autour du corps, observant de plus près le corps – ou plus exactement la veste de l’homme dont la vie avait prise bien trop tôt. Comme tant d’autres, malheureusement. « Il y a des poils sur la manche de sa veste. Envoyez-les au laboratoire pour voir s’ils appartiennent à la victime ou à son agresseur. » Nick se redressa et mit ses mains derrière son dos. « Il a beau ne pas s’être débattu, il peut avoir des résidus sous les ongles. Il faut faire des analyses aussi. » Le criminologue regarda le policier qui, prenant des notes, semblait toujours aussi bluffé de ses talents. Puis, il soupira et reporta son regard sur sa compagne. Son regard reflétait toutes les craintes qui lui traversaient présentement l’esprit. « Dis-moi que tu n’as pas peur de moi. » Il était prêt à se mettre à genoux et à la supplier tant il avait peur de la perdre maintenant qu’elle connaissait l’autre facette de sa personnalité. Tout ce qu’il craignait le plus en ce bas monde fut que Lucy finisse par lui dire qu’elle ne voulait plus le voir ni même entendre parler de lui par peur de lui et de ce qu’il devenait une fois sur une scène de crime. Allait-elle commencer à se demander qui était réellement la personne avait qui elle souhaitait fonder une famille ? Allait-elle simplement finir par partir pour son propre bien ? Selon lui, Nick avait absolument toutes les raisons du monde de penser qu’elle allait finir par le faire. La plupart des gens l’avaient toujours considéré comme étant un monstre, pourquoi serait-ce différent aujourd’hui après tout ? Même Noah lui avait reproché son côté trop…réfléchi et insensible parfois. Alors pourquoi pas Lucy ?

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