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Peut-être qu’il n’avait pas l’habitude d’être félicité, mais plutôt celle d’être montré du doigt. Cela expliquerait sa manière de froncer des sourcils en l’entendant s’extasier devant son talent fou. La trentenaire releva ses sourcils à l'interrogation de son compagnon. Jetant un regard à l'inspecteur qui ne pouvait en effet s'empêcher de les regarder, elle tira un peu Nick à l'écart. « Excusez-nous un instant. » Avant de plonger ses prunelles dans les siennes, enfin plonger était un bien grand mot car il était considérablement plus grand qu'elle, mais soit. « Pour quelle raison devrais-je avoir peur de toi ? » C’était moins la réponse qui l’intéressait que ce que finalement cette question révélait. Elle révélait que Nick avait été très souvent, trop souvent moqué pour de tels prétextes. On avait du lui dire plusieurs fois qu’il était effrayant avec son talent. « C’est ton métier, c’est comme cela, tu n’es pas là pour avoir de l’empathie pour la victime, tu dois la considérer comme une équation à résoudre. » Elle réfléchis encore un instant, à la recherche d’une métaphore car c’est toujours de cette manière que l’on arrive le mieux à faire passer des messages il parait. « Bien sûr ça donne un côté automate, déshumanisé, mais pas plus qu’un ouvrier qui effectue les mêmes gestes tous les jours que Dieu fait dans une usine. Non ? » Elle pencha légèrement sa tête sur le côté, comme il lui arrivait de le faire lorsqu’elle posait une question et s’interrogeait aussi sur celle-ci. « Je ne comprends pas, on dirait que ça t’exaspère quand on manifeste un émerveillement devant ton talent… » Il avait froncé les sourcils à sa remarque précédente, mais elle l’avait aussi vu pousser un soupir après avoir étalé sa science et vu le regard ébahi de l’inspecteur. Elle pensait que reconnaître son talent lui ferait plaisir, mais il faut croire que non manifestement. A moins que seule la reconnaissance de ses pairs puisse le guérir, celle des auteurs docteurs en criminologie.

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Lucy Wakefield & Nick Clark
Doubt thou the stars are fire, doubt that the sun doth move, doubt truth to be a liar, but never doubt I love.

Pour quelle raison devrais-je avoir peur de toi ? » Nick poussa un soupir en écoutant sa compagne. Pourquoi, pourquoi… Il y avait des tas de raisons à ce qu’elle finisse par avoir peur de lui et de son côté sombre. Il s’était toujours considéré comme un être différent des autres au vu de sa profession. « C’est ton métier, c’est comme cela, tu n’es pas là pour avoir de l’empathie pour la victime, tu dois la considérer comme une équation à résoudre. » Nick releva les yeux vers la femme qu’il aimait. C’était bien la toute première personne à comprendre comment il ressentait vraiment les choses lorsqu’il travaillait sur une enquête criminelle. « Bien sûr ça donne un côté automate, déshumanisé, mais pas plus qu’un ouvrier qui effectue les mêmes gestes tous les jours que Dieu fait dans une usine. Non ? Je ne comprends pas, on dirait que ça t’exaspère quand on manifeste un émerveillement devant ton talent… » Nick attrapa le visage de la brunette entre ses mains, caressant ses joues à l’aide ses pouces tendrement. « Je t’aime Lucy. » Et il en pensait chaque mot. « Personne n’avait jamais compris. Jamais. » Et cela l’avait blessé pendant très longtemps si bien qu’il avait fini par ne plus tenir compte de ce que pouvaient dire les gens le voyant travailler. Sauf qu’aujourd’hui, ce n’était pas n’importe devant lui. C’était elle, la seule et unique Lucy.

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Lucy E. Wakefield a écrit:: i'm easily

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Il y avait dans la lueur de ses yeux, des yeux de Nick, une lueur qui rappelait une sorte d'éternelle reconnaissance. On avait l'impression que quelque-chose se réchauffait en lui, mais qu'il tentait de contenir tout cela. Certainement qu'il était ému, mais il savait contenir ses émotions. Sa façon de la remercier fut de lui dire qu'il l'aimait. Avant de confirmer ce qu'elle avait supposé, comme quoi personne n'avait vraiment compris ce qu'il était. Toutefois, l'institutrice n'était pas forcément totalement d'accord sur ce point, même si elle-même l'avait déduit. « Je ne suis pas d’accord, regarde le capitaine par exemple, il est aussi émerveillé que moi. Et en plus, lui travaille avec toi depuis un petit moment déjà alors ça prouve que l’émerveillement ne s’est pas atténué. » Elle reporta ses mains sur celles de son compagnon. « Tu ne laisses pas suffisamment entrer les gens dans ta vie Nick. » Elle se demandait bien comment avait-elle pu réussir à se frayer un chemin. Il ne faisait que de lui répéter qu’elle était talentueuse, mais il existe tout de même d’autres hommes et d’autres femmes aussi talentueux et talentueuses dans d’autres domaines. Certainement que parfois il ne faut pas chercher à comprendre, parce que de toutes manières les choses ne s’expliquent pas toujours. Et c’est peut-être ce que l’on pourrait raisonner comme étant de la magie. « Je croyais que tu ne voulais pas que le capitaine sache que je suis ta compagne. » Répondit-elle en souriant, sans pour autant se défaire de ses mains. « Ca ne fait pas très professionnel, M. Clark… » Laissa-t-elle insinuer d’une voix un peu plus langoureuse qu’auparavant, jusqu’à ce que son regard retombe sur le corps inanimé étendu en pleine rue. « Qui s’était à ton avis ? » Même si elle n’avait jamais réellement assisté à une analyse de Clark, elle en avait déjà entendu parler, par lui ou par d’autres personnes. De sorte qu’elle savait qu’il arrivait à trouver le profil de la victime simplement à en juger par ses apparences, lorsque le corps était mort, mais aussi en jouant sur d’autres facteurs lorsque la personne était en vie.
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Lucy Wakefield & Nick Clark
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Lucy avait raison, le comportement qu'il arborait actuellement n'avait strictement rien de professionnel, et pourtant, il ne parvenait pas à s'en vouloir - comme quoi peut-être avait-il simplement besoin d'ouvrir les yeux sur ce que pouvait être la vie une fois en compagnie d'une créature comme Lucy Wakefield. En particulier maintenant que certaines décisions avaient été prises - comme celle d'avoir un enfant ensemble, par exemple.

Se focalisant de nouveau sur le corps inanimé au sol, Nick fronça les sourcils. « Au vu de son allure, je dirai un jeune homme d'affaire. » Il se détacha de Lucy et inspecta une fois de plus le corps allongé. Il avait toujours aimé son métier, depuis tout jeune. Bien-sûr, cela avait un côté très glauque et gore mais malgré tout, c'est ce qu'il l'attirait. Non pas que la mort l'attirait particulièrement, non. Mais le fait de comprendre comment un être humain pouvait en arriver à en tuer un autre...ça, ça l'avait toujours fasciné.

Il avait fallu encore une demie heure à Nick pour finalement comprendre que le jeune homme avait été tué par strangulation par quelqu'un de deux fois sa taille et deux fois sa masse corporelle. Rapidement, il avait donné des détails au capitaine de Police qui l'en avait sérieusement remercié tout en essayant de ne pas s'imaginer la scène, bien trop gore pour son esprit.

Sur le chemin de la maison, main dans la main, Nick et Lucy marchait tranquillement. « Pourquoi je ne t'effraie pas ? » Il devait avouer qu'il ne comprenait pas réellement. Bien-sûr, il savait qu'elle l'aimait (et c'était réciproque) mais l'amour pouvait-il effacer tout le reste ? Nick en doutait parfois (alors qu'il avait lui-même pardonné à la belle de s'être faite passée pour morte pendant des années).

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« Pourquoi je ne t’effraie pas ? » La femme qui se tenait à ses côtés tourna des yeux surpris vers celui à qui elle tenait la main. Nick avait toujours le don pour poser des questions de but en blanc et souvent des questions qui décontenançaient son interlocuteur. Certainement qu’il avait du être un enfant à poser beaucoup beaucoup de questions, jusqu’à en agacer plus d’un, entre ses camarades, ses parents et ses professeurs. « Je vais prendre deux minutes pour te répondre. » Répliqua Lucy avec le sourire. Elle prit son temps, car la réponse n’était pas évidence, tout en sentant le regard de Nick sur elle. Elle parvenait tout de même à faire abstraction de la petite pression qu’elle aurait pu ressentir à cause de cela. « Parce que j’avais quand même une petite idée de ton travail, donc ce n’est pas comme si je découvrais cela pour la première fois, je savais un peu à quoi m’attendre. » Elle continua à réfléchir, sans quitter son regard de la route, persuadée que ce n’était pas tout. « Quand on y réfléchit bien, toi tu t’intéresses à la fin de la vie, et moi au début avec les enfants, ça ne m’effraie pas, je trouve ça plutôt logique au contraire, même très beau. » Comme complémentarité il était peut-être difficile de trouver mieux, ils représentaient un microcosme à eux-mêmes. Lara scruta son compagnon. Il arborait une mine fermé. S’il s’agissait de la mine que la plupart des personnes connaissaient de Nick Clark, le travail de Lucy sur son compagnon depuis qu’ils se connaissaient lui avait fait perdre cet image de livre fermé en sa présence. Toutefois s’il la reprenait aujourd’hui, Lucy arrivait au moins à y lire que quelque-chose n’allait pas. « Ce n’est pas la réponse à laquelle tu t’attendais n’est-ce pas ? » Probablement qu’elle aurait du lui dire directement que c’était parce qu’elle l’aimait. Oui, mais elle n’y avait pas pensé tout de suite comme réponse. Est-ce que cela pouvait remettre en question des choses ? Ou est-ce qu’il fallait juste y voir une réponse qu’elle avait inconsciemment jugé trop facile, pour ne pas y penser tout de suite.

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Lucy Wakefield & Nick Clark
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Nick dû admettre qu'il ne s'était effectivement pas attendu à une telle réponse de la part de Lucy. Il saurait cependant s'en contenter sans grand souci. Il l'avait toujours plutôt vu comme la femme au grand cœur prête à user de grands mots bien dégoulinants d'amour le concernant. Et la voilà qui, aujourd'hui, lui prouvait qu'elle savait - elle aussi - faire preuve d'un grand sans froid et d'une manière de raisonner bien plus stricte qu'avant. « Fais-moi plaisir et ne change jamais. » Lui demanda Nick avec un petit sourire en coin avant de porter ses lèvres contre celles de la belle brune. Sa requête ressemblait plus à quelque chose comme « même si je joue aux cons, ne me quitte jamais s'il-te-plait. » Mais bien évidemment, sur la réserve comme il l'avait toujours été, Nick se refusait pleinement à se genre de choses. « Que dirais-tu si on rentrait ? » La question restait quelque peu vague puisqu'ils étaient aujourd'hui dans une situation telle qu'ils vivaient de nouveau chacun de leur côté pensant ainsi mieux pouvoir préserver l'intimité nécessaire à l'autre. Nick n'étant pas habitué à vivre aux côtés de quelqu'un d'autre - et qui plus est d'une femme dans le cas précis, avait besoin d'un peu de temps avant de se mettre en tête l'idée d'un réel emménagement entre Lucy et lui. Oh, il n'était pas idiot et savait parfaitement que cela finirait par arriver. Nick ne cherchait pas à jouer les naïfs, bien au contraire. Il souhaitait simplement prendre le temps d'y réfléchir tout en sachant que si emménagement il y avait, rechercher d'appartement ou de maison cela signifierait. Le tout restait une question de temps, ni lus ni moins après tout, n'est-ce pas ?

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Elle ne réussit pas à savoir ce qu’il avait derrière la tête, ce qu’il aurait voulu entendre et qui le tracassait parce que justement elle n’en avait pas parlé. Sa réponse fut pour le moins énigmatique. « Fais-moi plaisir et ne change jamais. » Pour autant, Lucy n’insista pas, elle se contenta de lui sourire agréablement, alors que lui venait l’embrasser. Ce n’était pas bien grave alors. De toutes manières on ne peut jamais obtenir ce que l’on veut. Et dans leur couple, le maître mot était la vérité, même s’il y avait eu quelques écarts, ils restaient plus sincères que la moyenne des individus de ce monde, en couple, ou pas. « Que dirais-tu si on rentrait ? » Lucy serra un peu plus sa main. Elle lui jeta un regard de côté avec le même sourire en coin que le Nick arborait auparavant. Cela valait pour un oui. Elle ne demanda pas où ils allaient, préférant se laisser guider. Ils vivaient toujours séparément, parce qu’ils n’avaient pas pu en faire autrement, du fait de leur histoire. C’était mieux pour l’instant, mais Lucy craignait le moment où ils allaient devoir réfléchir à rester séparés, tout en restant en couple, ou à réessayer de vivre ensemble. Est-ce qu’ils y arriveraient, ou non ? C’était assez angoissant. Mais ils n’en étaient pas encore à ce stade là, et ils avaient encore un peu de répit avant de se torturer l’esprit.

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