do i wanna know ? (w/evan)

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i think i managed to fuck just about everything up.

Lundi pluie. Aussi ennuyant que les précédents. Emmitouflée dans son manteau en fourrure, Georgia tapote impatiemment son crayon contre le bord de la table en bois. Son regard, tantôt sur les aiguilles de sa montre cartier, tantôt contemplant les gouttelettes de pluies qui ruissellent le long des vitres. Elle a décidé d'ignorer la voix du professeur qui lui est apparu lointaine, aujourd'hui. De toute façon, ce cours là, elle l'avait déjà préparé la veille, à son retour de cette petite pâtisserie française où elle se rend désormais, chaque dimanche matin. Elle aime bien cet endroit, ça la change de son univers habituel. Elle a l'impression quand elle y va, qu'elle revit un peu les souvenirs joyeux de son enfance révolue, quand elle allait avec son papa et sa maman à Paris lors des vacances de Noël. Elle en a encore des frissons de bonheur qui lui parcourent la chair. Puis elle se souvient et son sourire béat disparaît. Elle a oublié de la mentionner dans ses souvenirs, sa défunte soeur. Rien qu'à y penser, une boule se forme dans sa gorge. Une boule qui est présente à cet endroit là depuis une éternité et qui réapparaît tout le temps pour la faire culpabiliser. Mais Georgia se ressaisit. Elle ne se permettra pas de perdre son self-control devant autant de personnes, qui n'hésiterons pas une seule seconde avant de la descendre de rumeurs. Georgia, elle a besoin d'avoir une image parfaite pour faire croire aux autres qu'elle est parfaite, ce qu'elle n'est clairement pas. L'heure est presque finie, et elle commence déjà à ranger ses affaires qu'elle fourre dans son sac Louis Vuitton noir, puis sort de l'amphithéâtre avant les autres. Parce qu'elle en a marre, qu'elle s'ennuie dans sa propre vie et qu'elle voit les jours qui se ressemblent défiler sous ses yeux sans qu'elle puisse rien y faire, l'air de dire "et après ?". Mais après, il n'y a rien et elle le sait très bien. Ses journées vont continuer leur périple dans une course folle sans jamais oser se retourner en arrière. Balayant sur leur chemin ses rêves dorés d'une vie plus belle, mais traînant néanmoins avec eux les gros souvenirs, tellement fragiles, qui lui pèsent lourds sur le coeur et sur les épaules. Mais elle a du mal à s'en débarrasser parce que ses plus gros souvenirs, même s'ils sont les plus douloureux et les plus mauvais ressemblent à ce vase en porcelaine, offert par cette grand-mère morte. Ce vase qui a toujours été là dans un coin de la pièce. Par respect. Mais surtout par habitude et pour vous rappeler le nombre de fois où vous avez préféré sortir à vos soirées plutôt que d'aller voir la vielle mourante. Un vase en porcelaine qui pèse dix kilos mais qui peut s'éparpiller partout en une seule chute. Alors au lieu de s'en débarrasser, Georgia s'est demandé de quel façon pourrait-elle fuir ? Mais il n'y a pas de façons parce qu'il n'y a pas de solutions. Aucune issue de secours. Seulement des regrets. Et bien qu'elle tente si souvent de fuir son passé, les souvenirs reviennent, plus présent que la fois précédente, et la submergent de culpabilité, l'enlacent dans un nuage dense de tristesse et de remords. Oui, ses souvenirs la trahissent, l'affaiblissent, la rendent vulnérable et fragile. Et c'est pour ça qu'elle n'y a pas droit. Et qu'elle doit sans cesse être sur ses gardes, se défendre, jeter son venin et puis surtout faire semblant. « Georgiaaaaaaaaa. Georgia, Georgia ! » Elle se retourne brusquement. Puis ouvre grand les yeux, comme si elle réalisait enfin qu'elle marchait depuis tout à l'heure dans les couloirs de l'université et qu'elle était maintenant arrivée à l'entrée. Elle voit que c'est Trisha qui l'appelle. La fille du meilleur ami de son père. Une blonde aussi stupide qu'elle n'est riche - et elle croule sous les millions, qui a dû se refaire le nez et la poitrine plus de trois fois en deux ans. Georgia ne l'aime pas du tout. Mais avec elle aussi, elle doit faire semblant. Alors elle sourit. D'un sourire méprisant. « Oh Georgia chérie, tu vois je crie ton prénom depuis tout à l'heure mais tu ne t'es pas retournée. J'ai tellement crié que ma voix me fait mal maintenant, tu vois. Et je dois prendre le bonbon en menthe que m'a prescrit le docteur Maxwell, tu vois pour le mal de gorge. Tu connais le docteur Maxwell hein ? Tu vois c'est le docteur qui a trompé sa femme avec ma cousine Clara. C'était trop hot, d'après elle. Tu vois le genre ? » Georgia soupire intérieurement. Elle avait oublié que Trisha faisait partie de ces filles qui parlent trop pour ne rien dire, qui se plaignent trop à cause de rien et qui ont la fâcheuse manie de répéter "tu vois", à chaque fois qu'elles ouvrent leur clapet. Alors Georgia s'apprête à lancer une réplique piquante que Trisha ne comprendra certainement pas. Mais elle a la bouche sèche et aucun son ne sort. Et quand elle voit le garçon qui se tenait derrière son "amie", elle déglutit encore plus difficilement. C'est Evan. Le Evan de la pâtisserie française. Celui qui l'a fait sourire le plus souvent ces dernières semaines. Celui avec qui Georgia se conduisait naturellement. Sans artifices. Mais avec pleins de mensonges. Sur elle, son prénom, son milieu social, sa famille. Elle lui avait raconté tellement de bobards pour qu'il croit que c'est une fille normale et qu'il accepte son amitié. Elle lui a dit qu'elle s'appelait Emma, que sa mère était morte et qu'elle vient d'un milieu modeste, que son père voulait être romancier mais qu'il n'a rien pu faire d'autre que plombier, qu'elle étudiait à l'Ucla dans le domaine de l'astronomie et que plus tard elle voudrait devenir chercheuse pour passer ses journées derrière de grands télescopes à observer l'univers. Elle a moitié-menti parce que même si elle n'est pas tout ça, elle aurait aimé l'être. Mais elle ne l'est pas et maintenant elle ne sait pas quoi faire avec Trisha qui la regarde comme la conne qu'elle est, et Evan derrière elle qui observe silencieusement la scène et qui commence doucement à marcher vers eux. « Fais chier. » Elle jure doucement. Parce que Georgia c'est une fille à papa bien éduquée et qu'à moins d'être en soirée avec tout son entourage abruti par des substances illicites, elle n'insulte jamais et essaye de garder dans la vie de chaque jour un lagunage sain pour préserver son image bien polie en diamants 1000 carats. Et puis elle attend et redoute le moment où il arrivera à son hauteur, parce qu'elle est persuadée que rien n'est en sa faveur. Ni son manteau de fourrure, ni sa montre cartier, ni son sac en cuir louis vuitton, ni les clés de sa porsche qu'elle a au doigt, ni sa bague qui scintille de loin, ni même Trisha qui ne fermera son clapet pour rien au monde. Et elle espère seulement qu'elle trouvera une bonne excuse ou une bonne raison à toute cette mascarade en cinq seconde. Avant que tout ne s'écroule.

Spoiler:

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» hey baby, I think I wanna marry you ;; evan&willam
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» Do you wanna touch? Do you wanna touch me there, where? ~ Mattys&Jasmine

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