J’avais décidé de reprendre mon rôle de gérante auprès de Stephen à notre galerie. C’était notre « bébé » au final, non ? Il était à peine 10h00 du matin quand je décidais de me rendre au Center Civic, d’humeur joviale et détendue depuis bien longtemps. Était-ce parce que j’allais revoir Stephen ? Si toutefois il se trouvait là et non en cours ? Je ne savais plus rien pratiquement de sa vie, s’il fréquentait une autre jeune femme, ou alors s’il se rendait à des soirées entre potes ou que sais-je ? Il était une personne fière et savait cacher son mal être pour donner une image de lui plutôt macho, alors qu’au fond c’était un être des plus sensibles. Mon cœur battait la chamade aussitôt que je m’approchais de la porte qui se trouvait être fermée à clef. Il devait être absent pensais-je…Mais lorsque je fis quelques pas dans cet espace vide ou seules les œuvres de Stephen ornaient les murs du bâtiment, n’entendant que le résonnement de mes talons, j’entendis sa voix. Relevant la tête me voici donc face à face avec sa personne, sentant mon cœur s’emballer et ne pouvant m’empêcher de sourire, comme heureuse de le trouver ici sur les lieux.
« Bonjour à toi aussi ! »La journée semblait plutôt bien commencée. Un soleil timide avait fait son apparition, je m’étais levée du bon pied et je me sentais plus sereine…
« Oui je te rassure elle l’était mais pourquoi cette question ? »Je le regardais avec attention voyant bien que la nuit avait du être longue et peut-être même arrosée…Et s’il avait été fêté la veille, s’il ne se souvenait pas de ce qu’il avait fait, S’il avait fait de nouvelles rencontres, même pour une seule nuit, étant son genre par le passé avant qu’on ne se mette ensemble. Cela me noua l’estomac pendant un temps…une crainte s’installa en moi…Et s’il était trop tard, s’il m’avait oublié, effacé de sa vie ?! Je blêmis à cette pensée, ne pouvant m’empêcher de jeter un œil vers sa garçonnière…avant de reposer les yeux sur sa personne…
Puis Stephen reprit, se souvenant de son sms et m’expliquant brièvement sa soirée…ou du moins la présence qui était à ses côtés durant cette nuit…Mais restant tout de même évasif.
« Ok…tu n’as pas besoin de te justifier tu sais… »Un certain mal être s’installa que j’en remis une mèche de cheveux en place, fuyant quelques peu son regard…avant de rétorquer à sa demande.
« Un simple verre d’eau fera l’affaire, merci. »Je pus me fondre un instant dans la prunelle de ses yeux, sentant mon cœur se soulever, ne sachant trop quoi penser et espérant que rien ne s’était produit la veille, même si pour ma part, mes retrouvailles avec Jim avaient quelques peu vrillés…Le suivant ensuite, je ne pus m’empêcher de regarder sa démarche, son corps des pieds à la tête…ainsi que ses tatouages apparents…Une certitude venait de me prendre à la gorge, il me manquait…une fois dans son atelier je pus remarquer qu’il y avait dormi, semble-t-il seul…me sentant quelques peu soulagé et heureuse à la fois...Sans oublier cette petite boule de poil qui vint se frotter à moi. Souriant de nouveau, je ne pus résister à le prendre dans mes bras et à le caresser tendrement, même Cyclope me manquait.
« Alors tu souhaitais faire quoi pour ses deux ans ? »C’était un peu notre date d’anniversaire également, notre rencontre, le début de notre histoire en bien des points.
« Écoute si je tombe mal je peux très bien repasser, j’aurais dû appeler avant de venir surtout si tu as eu une dure soirée… »Je ne bus même pas une gorgée de ma boisson que je déposais près de la cafetière. Ce fut à cet instant que je voulus quitter son petit espace privé pour rejoindre l’accueil de la galerie quand soudain je reçus un appel sur mon portable. C’était encore lui…que devais-je faire ? Je ne répondis pas de suite, bien que je venais de regarder qui en était l’investigateur …Puis ce fut à cet instant que je reçu un sms de cette même personne…mais je préférais répondre plus tard…étant avec Stephen…
 

 

Je le connaissais pour savoir que vu son état et sa tête, il avait soit dû peintre toute la nuit ou alors passer un bon moment ou pas, à s’enivrer. Il répondit sans même savoir que je me posais la question de où il avait pu être et avec qui la veille ? On reste toujours attaché aux gens même quand tout semble nous séparer…Mais le fait qu’il annonce ne plus savoir comment être revenu me fit froid dans le dos. Avait-il partagé cette nuit avec une autre personne ? Avait-il voulu noyer son chagrin ou bien fêter un nouveau départ autour d’un verre et avec de jolies filles ? Stephen était un jeune homme intriguant qu’on avait envie de savoir ce qui pouvait bien se cacher derrière ce masque. Son regard avait quelque chose d’accrocheur sans oublier sa personnalité lorsqu’on tentait de s’approcher un peu plus de lui et de faire sa connaissance…Je fis une drôle de tête, et ne voulait pas aller sur ce terrain à savoir si oui ou non il avait partagé un moment avec quelqu’un d’autre...que moi ? Cette image me noua l’estomac, alors autant dévier le sujet sur la véritable raison de ma venue.
« C’est une bonne idée ! »À New-York, le commencement de la fin ou je lui avais rendu sa fameuse bague, et où j’avais mis plus ou moins un terme à notre relation. Je détestais cette ville rien que pour ce qui s’y était passé avec Stephen. Le regard un peu nostalgique, les yeux rivés sur Cyclope …au moment même où je souhaitais quitter son petit havre de paix…
« Et bien parce que je semble tombée mal, je t’ai réveillé je suis désolée… »Instant coupé par un appel suivi d’un sms reçu auxquels je ne répondis point.
« Ça peut attendre… Mais ?!»Stephen avait déjà quitté la pièce alors que je me décidais à aller le rejoindre mettant mon portale sur silencieux. Inspirant profondément je pris mon courage à deux mains avant de me retrouver à ses côtés dehors…Le sentant bien mal au fond de lui et tout ceci était de ma faute depuis notre « break ». Qu’insinuait-il en évoquant le « lui » ?
« Stephen si on doit retravailler ensemble il va falloir faire cela dans les règles de l’art et non agir comme des gamins. Je sais qu’entre nous…c’est…un vrai méli-mélo mais je ne veux pas qu’on soit dans une mauvaise ambiance et …si on a des choses à se dire autant être franc l’un avec l’autre, nous ne sommes tout de même pas des étrangers ? À moins que je ne sois trompée et que tu vois notre relation comme une page du passé ? »Mon cœur se serra à u tel point que je soutenais malgré tout le regard du beau peintre, espérant ne pas déclencher la troisième guerre mondiale surtout après notre dernière sortie en commun ou nous avions passé la nuit ensemble, un excellent moment d’ailleurs, où étaient mêlés passion, désir et sentiments…

Je pensais qu’en étant franche et honnête et d’un ton calme les choses s’arrangeraient mais j’eus la désagréable sensation que tout cela allait tourner au vinaigre sous peu. Qu’avais-je dis pour le faire sortir quelques peu de ses gongs ? Je voulais simplement que l’on discute, sans en venir aux règlements de compte, mais cela semblait être une habitude chez nous. Comme quoi tout ne change pas …Nous étions tous deux des personnes aux caractères forts et voulant se faire entendre par l’autre même si parois cela impliquait le fait de devoir se ponter l’un contre l’autre, ou se heurter pour enfin pouvoir mettre les choses à plat. Nous n’étions pas du style à discuter calmement autour d’un café à une table…Bien trop BCBG à mon gout. Nous c’était notre côté impulsif qui faisait qu’on s’assemblait au final.
Son air sérieux et son froncement de sourcils n’annoncèrent rien de bien en vue. Je le connaissais si bien que je savais que la machine s’était engrenée, qu’à ses mots je ne suis quoi répondre sur l’instant, le regardant le cœur serré. Puis après un instant je repris me devant de lui dire mes ressentis et mes pensées, presque gênée de devoir m’ouvrir une fois de plus, chose dont j’avais horreur et dans laquelle je n’étais pas du tout douée !
« Tu aurais préféré que je te dise qu’on fasse une pause, tout en gardant cette bague ? Ne sachant pas ce qu’il serait arrivé entre nous ? …Te laissant l’espoir que je reviendrais alors qu’à ce moment-là je ne savais pas moi-même où je mettais les pieds ? Cela aurait été égoïste tu ne crois pas ? »La voix presque tremblante et le souffle court j’avais peur qu’il ne se mette dans un drôle d’état, ses crises d’énervements ayant un effet sur moi, comme lorsque j’étais petite et que mon père me grondait ou encore me faisait la morale. Je me retrouvais dans ce même état d’esprit, de petite fille grondée…Le voyant fumer encore par le stress et la nervosité désormais, il reprit de façon plutôt directe et sèche ! Ce qui m’étonnait de lui, car d’habitude, il évitait les conflits et autres prises de tête mais là, c’était tout le contraire il souhaitait aller au bout des choses et savoir ce qui en était exactement entre nous ? On se serait cru sur un ring de boxe, chaussant les gangs pour un premier round à son avantage. Je n’eus pas le temps d’accepter ou non qu’il enchaina directement avec Jim. La description ne pouvait être trompeuse, c’était bien de lui dont il parlait. Je fus estomaquée qu’il ait pu nous surprendre faisant grandement attention à ne pas laisser faire croire certaines choses suite à notre scène de retrouvaille sur le parking du campus… Stephen soutenait mon regard ce qui me fit frissonner, me sentant encore plus en faute ! Je restais u court instant bouchée bée avant de me reprendre et fronçant également les sourcils avant de prendre une profonde inspiration, remettant une mèche de cheveux en place et prenant place sur le petit muret de la courette non loin de la porte de secours de la galerie.
« C’est…il s’appelle Jim, on s’est connu en France. On fréquentait les mêmes écoles, le collège et puis le lycée enfin on s’est toujours connu il me semble et au fil du temps il a été mon petit ami. »Pas besoin de dire qu’il avait été mon grand Amour, laissé en France, celui avec qui je pensais faire un jour ma vie ? À y repenser j’avais eu de vraies histoires d’amour. Jim premièrement mon premier et grand amour abandonné, Mike avec qui j’avais eu également des projets d’avenir mais qui avait trouvé mieux ailleurs…Et Stephen avec qui je n’avais fait aucun projet d’avenir et pourtant c’était peut-être avec lui où j’avais été le plus loin en bien des choses, même si je n’oubliais pas non plus Noah avec qui je m’étais mariée à Las Vegas dans le Nevada lors d’une soirée bien trop arrosée…
« J’ai été étonnée de le revoir ici après c’est tout… Des souvenirs sont remontés à la surface et après ? J’avoue avoir été quelque peu troublée mais …jamais je ne lui ai fait les yeux doux, et comment le pourrais-je ? Tu crois peut-être que je serais prête à me jeter dans les bras d’un autre après ce qu’on a vécu ?! Si tu me penses ainsi alors peut-être qu’au final on n’a jamais été faits pour être ensemble et tu sembles me juger mais regarde toi tu avances des choses sans preuve alors que tu ne sais même plus ce que tu fais hier soir, ni même si tu as dormi avec quelqu’un ou non ?! Et je ne te dis rien ?! »Voilà que le feu aux poudres venait de s’allumer ! Et bien cela promettait alors que j’étais venue sereine et me sentais désormais sur les nerfs et oppressée. Il fallait que cela cesse ! Me relevant je me mis face à Stephen inspirant de nouveau et me passant les mains sur le visage comme pour tenter de me calmer.
« Écoute je ne suis pas venue pour me disputer encore une fois. Je pensais qu’on pourrait travailler ensemble sans mêlée notre vie personnelle mais à croire que ce n’est pas possible. Tu as toutes les raisons de m’en vouloir, tout ceci est de ma faute ; c’est moi qui ai voulu faire une pause, qui t’ais redonné la bague et qui a été insupportable, je suis consciente du fait que tu ais souffert par mon comportement ou toutes ces choses que j’ai pu te dire, et que je regrette, mais je ne peux pas revenir en arrière ni toi d’ailleurs, mais se chercher querelles à tout bout de champs, j’avoue…j’avoue que c’est trop pour moi. Tu veux savoir quoi ? Ce qui s’est passé avec ce fameux Jim ? On s’est peut-être embrassés et après c’était sur l’instant et il n’y a rien eu de plus, je ne pouvais pas… »J’étais bien trop fière pour dire à Stephen que je l’aimais toujours qu’il était toujours présent dans mon cœur et puis il m’avait énervé par la même occasion alors je décidais de ne pas lui faire cette fleur. Il devait le savoir s’il me connaissait vraiment, même si je n’avais pas toujours été fidèle à nos début avec alcide, certes, mais je m’étais tout de même fiancée à lui, cela ne comptait-il pas ? Peut-être n’aurais-je pas dû fuir comme je l’avais fait en le repoussant et en lui redonnant sa bague de fiançailles, peut être aurais-je me battre pour mon couple au lieu de le rompre ? une chose était certaine il me manquait, et je l’aimais toujours autant voir même plus mais se précipiter n’était pas une bonne chose, la preuve avec le recul, j’aurais fait les choses autrement que d’abandonner Stephen comme je l’avis fait également avec Jim par le passé…
« Quant à moi je n’ai rien à te demander. Je suis consciente du mal que j’ai pu te faire alors qu’ajouter de plus ? Et au fond, si tu rencontrais quelqu’un d’autre, je ne t’en voudrais pas…Même si te savoir avec une autre personne et la voir franchir les portes de la galerie me ferait bizarre, qu’aurais-je à dire ? Rien, strictement rien du tout. »Dis-je d’une voix las et presque attristée…Étions-nous capable de retravailler ensemble du coup ? Je n’en étais plus certaine….

Stephen ne savait absolument pas si cela aurait été de l’égoïsme ou non ce qui me fit soupirer le regardant quelque peu désolée…Expression qui changera rapidement de mon visage quand il évoqua Jim et cette manière de percevoir le peintre et ses intentions. Ahurie je le regardais avec étonnement tant je ne savais plus ou me mettre face à ses propos.
« Je ne te juge pas…non tu n’as rien dit de tel mais…Oui c’est vrai lui et moi avons vécu des choses par la passé et après ?! Pourtant tout semble à le croire. Je n’ai pas dit cela non plus, tu déformes tous mes propos ! J’ai simplement évoqué le fait que si tu devais faire une rencontre et t’y tenir je ne m’en prendrais qu’à moi et moi seule ! C’était une …une possibilité à laquelle j’ai pensé. Je t’ai fait énormément de mal et je m’en veux, je suis humaine tout comme tu l’es Stephen. Je n’en sais rien, toi seul peut répondre à cette question. Parfois on fait des choses inconsidérées par ce qu’on s’est senti blessé ou même pire trahi, alors oui je pense que parfois il peut arriver de vouloir passer à autre chose, d’ouvrir un nouveau chapitre pour avancer et ne plus regarder en arrière. Je le sais parce que c’est ce que j’ai tenté de faire en rompant avec toi ! Pour que tu n’es plus à souffrir ! »Les yeux rougis par tant de colère et de haine envers ma propre personne que je sentais comme des bouffées de chaleur mêlées à des frissons tant cette discussion prenait un mauvais tournant. Voilà pourquoi je ne tenais pas à savoir ce qu’il a avait pu faire cette nuit passée. Il était en droit de continuer de vivre avec ou sans moi…Mais la suite de ses mots me firent trembler, la gorge nouée et le cœur lourd, que je resserrais mes mains sur mon ventre, tant l’estomac me faisait souffrir à se contracter ainsi. Ses paroles étaient dures, blessantes d’une certaine manière surtout ceux de la fin. Venais-je de le perdre ou bientôt ? Je restais un instant inerte comme me prenant une véritable gifle de plein fouet ! S’éclipsant je n’osais le regarder partir vers l’intérieur. Seulement quelques minutes après je décidais de le rejoindre avant d’aller laisser perler quelques larmes que j’essuyais ensuite, prenant une profonde inspiration.
Je le regardais prenant enfin son cachet pour soulagé sa gueule de bois, bras croisés sur ma poitrine tenant de ne plus verser de larme et me montrant sous mon meilleur jour ? Oui ne pas lui montrer ma détresse, mon chagrin que je repris une intonation neutre.
« Tenons-nous en qu’au côté professionnel. Je vais voir ce que je peux faire pour ton idée de vernissage. Tu n’auras qu’à me donner la liste de ceux qui étaient présents à New-York et de la liste de tes invités. Je mettrais tout cela en fonction. Et quant à l’association tu as une idée précise. Je sais qu’une Alpha du nom de Lullaby récolte souvent de bonnes œuvres, et elle détient un titre. Tout le monde serait gagnant, nous avec son image de marque et elle pour son association. On ferait d’une pierre deux coups ? Enfin c’est à toi de voir, après tout tu as su gérer la galerie tout seul pendant un temps, tu en détiens donc les rênes. C’est ton chez toi, pas le mien… »Il est vrai que Stephen s’était approprié les lieux et qu’il s’y sentait plutôt bien non ? Et c’était également son antre, ou il pouvait peindre tranquillement, rester au calme et faire comme bon lui semblait. Pourquoi me battre pour une personne qui de toute évidence se lasserait de me voir revenir ? Il souffrait encore depuis des mois de notre histoire alors pourquoi essayer de revivre une passion qui de toute façon nous était plus néfaste qu’autre chose ?
« Et pour répondre à tes questions, bien sûr je ne me suis pas interrogée puisque je pensais que tu m’attendais toujours, mais aux vues de tes propos, tu sembles décidé à écourter cette attente, alors n’attends plus et vis ce que tu as à vivre, je ne t’en voudrais pas d’être heureux, loin de là, tu le mérites plus que quiconque et je suis sérieuse. J’ai été suffisamment égoïste jusqu’à présent, à toi de vivre pleinement ais tu resteras malgré tout ma plus belle histoire…Mais il faut savoir tourner la page pour mieux avancer, n’est-ce pas ? Et peu importe dans quel domaine, c’est une généralité. »Soupirant et espérant ne pas avoir attisé le feu davantage entre nous, je bus une gorgée du verre d’eau avant de retourner au comptoir à l’accueil de la galerie, pour en retirer mon classeur ou y était regroupé tout ce qu’il me fallait pour organiser les vernissages…Pourquoi était-ce si compliqué entre nous ? Mais désormais n’était-ce pas moi qui se résignais ? Peut-être…