the great escape
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lights years away ( pv )

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MessageSujet: lights years away ( pv ) lights years away ( pv )  EmptyJeu 11 Juil - 23:53

❝  but even though she was attractive, there was something else about her that caught his eye. she was intelligent, he could sense that right away, and confident, too, as if she were able to move through life on her own terms. to him, these were the things that really mattered. without them, beauty was nothing ❞ nicholas sparks, message in a bottle —— flashforward :: 2016.
 ( it's broke before you know it, before you knew what it was for. all you know is you can't fix it.  )
:: LOOK THERE SHE GOES A GIRL WHO'S STRANGE BUT SPECIAL. A MOST PECULIAR MADEMOISELLE.
Somewhere in Los Angeles, 02:45 pm - Adossée contre un mur, son vieux sac à main en bandoulière entre les jambes, Thaïs attend. Longuement. Assise en tailleur depuis plus de deux heures dans une pièce étroite d'un immeuble surplombant le paysage californien, elle observa les autres comédiens en herbe – ses concurrents –  éparpillés tout autour d'elle. Partout, installés contre les murs ou sur de miteuses chaises en bois, chacun a sa façon tentait de faire passer le temps. Certains relisaient leurs scripts, murmuraient en silence les paroles de leurs répliques, si courtes et infimes soient-elles, ne serait-ce que pour peaufiner leur prestation à venir. D'autres, des écouteurs dans les oreilles, lisaient des revues de magazines pour se tenir au courant des prochains auditions, ou simplement pour redorer leur culture de cinéphile. Et puis, il y avait Thaïs. Tout juste vingt-six ans, éternelle petite gamine parisienne, avec ses incontournables converses rouges aux pieds, son petit short en jean déchiré et sa chemise blanche légèrement échancrée. De ses yeux en amande chocolatés, elle se contenta de patienter, avec le secret espoir que sa vie serait bientôt sur le point de changer. Les deux dernières années qui venaient de s'écouler n'avaient constitué qu'une longue série de mauvais choix et d'éternelles remises en question. Ces derniers temps, tout l'ennuyait, la déprimait, à la rendre malade. Pourtant, elle s'efforçait de faire bonne figure, histoire de ne pas trop inquiéter sa mère qui était prête à l'accueillir dans leur demeure principale, après avoir découvert de ses propres yeux que sa jolie petite fille vivait dans une ancienne usine reconvertie en loft clandestin. Sa vie désormais se résumait à quelques actions puériles du quotidien : dormir, fumer des tonnes de clopes sur le toit de son immeuble, hiberner, ne pas penser à cet avenir incertain, à ce futur qui lui fait tant peur, regarder des vieux films toute la nuit, relire des romans qu'elle connaît par cœur, écouter la même chanson en boucle vingt fois de suite, s'étaler comme un bébé dans son lit sans trouver personne à ses côtés et danser, toute seule, dans le noir, comme avant, pour se faire plaisir, de temps en temps. Pathétique. Voilà, elle se trouvait pathétique. « Dupont De Calendre ? » annonça une jeune femme au seuil de la porte, une liste interminable de noms plaquée contre sa poitrine. L'esprit serein, Thaïs se leva avec l'allure d'une princesse, impeccable et étincelante de naturel, puis pénétra dans la fameuse salle d'audition. En grande habituée, elle salua poliment l'ensemble du personnel avec son sourire malicieux, et s'installa en silence devant une caméra haute gamme. Juste derrière celle-ci, un homme, lunettes Wayfarer porté sur la tête, cheveux savamment décoiffés, apparut avec un air de désinvolture. Sur sa chemise négligée, elle plissa ses yeux pour y découvrir une petite pancarte où il était écrit en majuscule gras ' director '. D'un seul coup, elle sentit son estomac se nouer, écrasée par l'imposture du réalisateur. Action, qu'il lança d'une voix ferme en lui faisant un geste de la main. Le cœur palpitant, elle se retrouva pour la énième fois devant l'objectif, prête à faire éclore l'étendue de ses talents. Au point où elle en était de toute façon, elle était persuadée que rien ne pouvait lui arriver de pire. Naïve. Twenty six minutes later. Déboulant comme un électron libre au pied de l'immeuble, Thaïs fouilla à une vitesse dans le fond de son sac et y délecta enfin son téléphone portable. Six appels manqués. Sale con, songea t-elle, à bout de nerfs. Ses cheveux bruns mi-long emportés par le vent tiède de la Californie, elle se mit à marcher, sa jambe gauche boitillant légèrement. Téléphone collé contre l'oreille, elle était remontée contre Jeremy, un type ringard, la trentaine, totalement fou d'elle. Et membre de l'équipe de serveurs d'un petit restaurant traditionnel, dont elle faisait également partie. Cet idiot venait tout juste de faire planter son dernier casting avec ses appels mal-attentionnés. « Tu te fous de moi ? … Non, attends, la ferme, et écoutes-moi Jer'. Je m'en tape que tu sois tout seul à faire le service, c'est pas mon problème. Je ne travaille pas aujourd'hui, alors va donc demander à quelqu'un d'autre … Et puis, je t'ai déjà dis d'arrêter de m’appeler sans arrêt ! » s'époumona t-elle à haute voix, ses joues rougies par une colère qu'on ne lui connaissait pas. Elle finit par raccrocher sans prendre la peine d'écouter ses excuses, et attrapa son paquet de Marlboro Light enfouie dans la poche arrière de son jean. Cigarette entre ses lèvres cerises, Thaïs tâcha de garder son calme, reprenant vite ses esprits et refoulant sa rage au fond d'elle. A la fin de ses études universitaires, elle s'était vu conquérir cette ville des anges, courir de tournages en tournages, se hisser dans le monde glamour du cinéma en brillant de soirées en soirées branchées, et pourquoi pas, réaliser des courts-métrages, devenir l'actrice qu'elle a toujours désirée être. Au final, l'euphorie s'était transformée en amertume, après avoir effectuée une ribambelle de castings sans retour qui l'avait poussé à quitter son appartement et à multiplier des petits boulots de serveuse. Ici, personne ne la remarquait, ni ne s'intéressait à son talent. Elle était juste la petite française à l'accent trop prononcé, à qui l'on attribuait quelques petites figurations ici et là pour faire jolie dans la tapisserie. Élancée sur une avenue grouillant de monde, elle se décida d'un coup. Elle allait tout arrêter. Finis les castings interminables, les recherches de boulots, les nuits blanches à s'empiffrer de mal bouffe, et les '' amours ''  sans lendemain. Elle repartirait à San Francisco, chez maman, dans sa chambre d'adolescente aux murs recouverts de posters, ou bien à Paris, dans sa ville natale, pour repartir à zéro. Los Angeles n'était pas faîtes pour elle, ni le cinéma d'ailleurs. Voilà, elle s'était trompée de voie. Elle devrait peut-être se lancer dans l'art, vendre ses œuvres dans des petits magasins et se contenter du minimum. Pas d’extra, ni d'artifices. Une vie simpliste et bohème, ni trop ambitieuse, ni trop paresseuse. 02:15 am . Étendue sur le dos dans un lit baldaquin contemporain, une main posée sur le front, Thaïs recouvrit sa petite poitrine d'une fine couverture blanche, en reprenant son souffle. A ses côtés, l'amant de ses nuits, Nate, un musicien dans un groupe à succès. Le cœur triste, un peu à l'ouest, elle laissa échapper un léger soupir qu'elle acheva en un petit rictus forcé, histoire de paraître heureuse, au moins une fois. Cette liaison purement charnelle, comme toutes les autres, la satisfaisait certes, mais ne la comblait pas de bonheur, loin de là. Elle se sentait toujours mal à l'aise, pas à sa place, mais s'y était faite, par conviction sans doute. « Je crois que  je vais partir. » marmonna t-elle à voix basse, les yeux rivés au plafond. L'esprit apaisé, Princesse Courage se redressa sur son oreiller, plongeant son regard dans celui de l'ancien omega. « Il n'y a rien pour moi ici. Je devrai rentrer, et recommencer tout à zéro. »  poursuivit-elle sur le même ton badin, avant de se lever sans bruit. Envie d'une cigarette, de retourner là d'où elle vient, et de faire exploser cette solitude qui la flingue depuis des mois. Elle ramassa ses affaires étalées sur le sol, enfila rapidement ses sous-vêtements et sa chemise chiffonnée. « Tu te rends comptes, je pourrai faire des peintures, et les exposer dans des galeries. J'oublierai le cinéma, et Los Angeles. Je serai loin, très loin de tout ça. » acheva t-elle, la voix enjouée et les yeux remplis d'un nouvel espoir, s'imaginant déjà cette vie, modeste et tranquille. Allumant une énième cigarette, elle le rejoignit sur le lit, manifestement réanimée par une candide gaieté. Elle se mit à jouer avec le petit diamant enroulé dans un collier en argent, désireuse de réussir sa vie. A vingt-six ans, elle voyait toutes ses copines devenir mère, se marier, discuter entre elles de leurs aventures professionnelles, être des adultes. Et elle. Elle n'était rien de tout ça. Toujours coincée dans ses vieux jeans et ses converses, réduite à être serveuse pour pouvoir se nourrir, même pas fichue de vivre dans un lieu décent, et virevoltant de garçons en garçons comme si cela pouvait résoudre les choses. C'était comme si elle était restée au même stade de petite étudiante, rêveuse à un avenir de paillette et de gloire à Hollywood, à attendre, et attendre encore, un coup de téléphone qui n'arrivera jamais. Wake up little princess.
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MessageSujet: Re: lights years away ( pv ) lights years away ( pv )  EmptyVen 12 Juil - 14:23

Thaïs Dupont De Calendre
« I’m out here on my own
I’m giving it a go alone
I’m begging on my knees
Is there a God to save me
I’ve been a retched soul
From my heart down to my toes
I was lost in my disease
And you were right there screaming
»
Papa Roach – Before I Die


'Cause we all just wanna be big rockstars


And live in hilltop houses driving fifteen
cars



    Staples Center – Los Angeles, CA, around 2 pm
    - Yeah Mike, that’s ok. Don’t move it, it’s perfect here. Can you check if the lights are working on the right side of the stage please ?

    - Copy that. Checking. It’s working. Are we done here ?

    - It’s all good, the guys can come and do their soundcheck.

    Et ainsi, en l’espace de six heures, une équipe d’une trentaine de personnes avaient réussi à installer la scène et tout l’équipement au concert du groupe de Nate. Ce dernier arriva alors sur scène, accompagné de Tom, Nick et Jim, les autres membres du groupe. Ils jouèrent trois chansons et quittèrent la scène : leur balance était terminée. Ils eurent alors des interviews, ce qui les occupa pendant plus d’une heure. Vers 4 heures, ils étaient libres. Nate avait envie de surfer aujourd’hui. Qui pouvait bien lui dire « Non, tu ne peux aller à la plage, tu as vingt mille personnes qui viennent te voir ce soir ! » ? Personne, et c’est bien dommage. Ces trois dernières années virent la sortie de deux albums pour le groupe de Nate. Le premier, il y a trois ans, le deuxième, il y a quelques mois, ce qui explique la tournée du groupe et donc le concert de ce soir. Mais Nate avait envie de surfer. Par chance, le concert avait lieu à Los Angeles, donc, premièrement, l’océan n’était pas loin, et deuxièmement, il n’habitait pas loin, il était donc venu de chez lui directement, en voiture. Et pour l’océan, si le concert avait eu lieu à Saint Louis ou dans le Nebraska, il aurait très bien été capable de prendre l’avion juste pour aller à la mer. Il était devenu difficile d’aller à l’encontre de ses désirs. Il n’a pas pris le melon, il n’est pas plus égocentrique qu’avant, il est juste conscient du fait que la vie est courte, et que son succès lui permet de se faire plaisir, alors pourquoi se restreindre ? Il allait être à l’heure pour le concert, puisqu’il n’aime rien plus que la scène. Il prit donc le temps de prévenir les autres membres du groupe et le tour manager avant de quitter la salle. Il avait promis d’être de retour avant 20 heures. Le groupe devait monter sur scène à 21 heures, donc cela semblait raisonnable. Il grimpa dans sa vieille Mustang et partit en trombe du Staples Center. Il prit l’autoroute, qui allait directement à Santa Monica et donnait sur l’océan. Par chance, il n’y avait pas de trafic cette après-midi, et Nate arriva à destination en moins de trente minutes. Ah, le temps, quelle futilité.


    The Ocean – Santa Monica – 7 pm
    Après une après-midi de surf, il était temps de retourner au Staples Center, afin de manger un morceau avant de monter sur scène. Nate quitta donc la plage sur les coups de sept heures. Sur l’autoroute, il fit quelques kilomètres, avant d’être contraint de s’arrêter, au beau milieu de l’autoroute. Ca Mustang n’était pas en rade, il n’avait pas crevé un pneu et tout fonctionnait bien. Par contre, il était en plein milieu d’un bouchon, en pleine heure de pointe, sur un axe majeur de circulation. Quite a rookie mistake. Alors oui, Nate pouvait quitter l’autoroute et passer par la ville, mais pour cela, il fallait déjà pouvoir quitter l’autoroute, et la prochaine sortie se trouvait à plus d’un kilomètre… Nate appela donc le manager, pour le prévenir de ce léger contretemps. Rien de plus qu’un bouchon, pas de quoi en faire tout un plat. Pourtant, il y avait de quoi en faire tout en plat. Un bouchon à Los Angeles, ce n’est pas l’histoire de quelques minutes, mais plutôt de quelques heures. Mais Nate allait devoir faire tout son possible pour arriver à l’heure au concert. Quarante-cinq minutes plus tard, à 8 heures, Nate parvint enfin à quitter l’autoroute. Mais le chemin était bien plus long en passant par la ville. Mais étais-ce si grave d’arriver en retard ? Le père de Nate, Axl, avait pour habitude d’arriver avec des heures de retard. Nate aimait son père, mais il ne souhaitait pas faire comme lui sur cet aspect. Nate fit donc quelques excès de vitesse, et arriva au Staples Center, enfin, à 8 heures 50. Le temps de rejoindre sa loge, de manger rapidement une part de pizza et il fallait y aller. Plus de peur que de mal pour ce soir. La lumière s’éteint dans la salle, et on pouvait entre Personal Jesus, de Johnny Cash. Le public chantait. Ils savaient que le groupe allait arriver à la fin de cette chanson. Un, deux, un, deux, trois, quatre ! C’est parti ! Ils étaient sur scène, et le show pouvait commencer ! Ils se donnèrent à fond, comme d’habitude. Nate descendit de scène pour aller saluer le public en plein milieu du set tandis que Jim, l’autre guitariste, décida d’aller jouer une chanson sur les hauts parleurs, en équilibre. Un show énergique, long de deux heures et très éprouvant, pour le public et pour le groupe. A onze heures, après une dernière chanson pleine d’effets pyrotechniques, le groupe quitta la scène et le public la salle. Nate prit une douche et mangea les sushis qu’il avait commandés. Il mangea à moitié déshabillé et envoya un court SMS « J’arrive. Je passe te prendre dans 10 minutes. ». Une fois son repas terminé, il enfila une chemise Lacroix blanche, un pantalon, une paire de chaussures et il quitta la salle. A quelques rues de là, il s’arrêta et la récupéra. Elle. Thaïs. Elle était simplement habillé, de la même façon qu’à Berkeley d’une façon, mais elle restait craquante cette petite française, et ce, même quand elle ne parlait pas anglais, ce qui était simplement irrésistible. Ils arrivèrent à Beverly Hills, où Nate avait acheté une maison il y a un an. Une bouteille de vin et un préservatif plus tard, ils reprirent leur souffle. Elle était exceptionnelle, dans tous les sens du terme, c’était un joyau. Elle avait cette étincelle. Alors quand elle s’adressa à Nate, ce dernier l’écouta attentivement, la voyant également se rhabiller. Quand elle eut finit, il lui répondit, d’une voix douce :

    - Tu as raison, tu devrais partir, tout quitter et tout abandonner.

    Il la regardait attentivement, surprise, avant de continuer :

    - Oui, tu devrais partir et quitter Los Angeles.

    Nate était très sérieux dans son regard, il voulait l’aider, qu’elle soit heureuse, car Thaïs était vraiment quelqu’un de bien, d’adorable et de profondément attachante. Il éleva légèrement la voix et changea de ton.

    - Mon dieu, qu’est-ce que tu peux dire des conneries quand tu veux Thaïs… Ce que tu aimes par-dessus tout, c’est le cinéma, pas la peinture. Et tu es une très bonne actrice ! Combien de fois t’ai-je déjà dis que si tu as besoin d’aide, je m’en chargerai. Je sais que tu ne veux pas te sentir redevable et endetter, mais tu ne me dois rien Thaïs, et ce, même si je t’aide, même si je t’obtiens le rôle de ta vie, parce que tu le mérites. C’est un service que je rends à l’industrie du cinéma, pas juste à toi.

    Il rit et continua :

    - Je le pense, vraiment, sincèrement. Tu sais que tu es exceptionnelle ! Arrête d’en douter et arrête de douter de toi, tu vaux bien mieux que ça ! Bien mieux qu’une usine désaffectée et des converses. Tu sais que tu es la bienvenue ici, que tu peux rester ici autant que tu le souhaites.

    Nate se redressa alors et vint se coller à Thaïs. Tout proche d’elle, il souleva son collier et son diamant de son cou avant de lui dire :

    - Tu es comme ce diamant. Brute de base, un véritable trésor. Quelque chose de simple et de pure, de parfait et d’éternel.

    Il passa sa main sur la joue de Thaïs avant de conclure :

    - Et puis, c’est faux, il n’y a pas rien pour toi ici voyons, je suis là.

    Nate se mit à rire et passa doucement sa main dans le dos de celui de Thaïs. Quitter Los Angeles, quel idée ? Les paroles de Frank Sinatra au sujet de New York s’appliquent également à Los Angeles. Ici, Thaïs faisait office d’OVNI. Dans la ville vouant un culte à l’apparence et au superficiel, elle était là, naturelle, simple et radieuse. Surtout radieuse. Eblouissante.

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MessageSujet: Re: lights years away ( pv ) lights years away ( pv )  EmptyVen 26 Juil - 23:18

''  Growing up sucks. Not all kisses are magic, and most boys do not live up to your expectations, but there are those times when everything, I mean love, romance, relationships, it all falls together perfectly and it's incredible. It's those moments, no matter how depressingly few and far between, that make growing up worth it '' josephine potter, dawson's creek
Une limpide fumée s'éleva en spirale, obscurcissant la sérénité de la chambre. Des nuées de nicotine s'évaporant de ses lèvres rubis. Captivées, ses prunelles  noisettes suivirent attentivement leurs petites danses dans l'atmosphère avant de disparaître, et de se fondre avec l'air. Elle fumait beaucoup ces derniers temps Thaïs, ne ratant jamais une occasion pour assouvir ses craintes omniprésents. Aux quelques soirées où ses rares amies californiens prenaient la peine de la convier, aux pauses de boulot dans sa maudite tenue de serveuse, quand elle passait ses nuits assise devant son ordinateur à éplucher les annonces de castings, une tasse de café à la main. Elle s’assommait de toutes ces conneries pour se donner le courage d'avancer, l'illusion qu'un beau jour elle parviendrait à accomplir ce pour quoi elle était venue ici, mais il n'y avait rien d'autre qu'une immense fatigue et un incommensurable découragement. Fouettée par ces multiples échecs et projets sans lendemain, Thaïs n'avait plus la force de continuer, de se battre jour après jour pour réussir à se nourrir, à se loger, oui, pour une fois dans sa vie, elle s'apprêtait à tout abandonner. Buvant les belles paroles de son amant, elle tâcha de garder son calme, même si sa gorge se nouait contrariée. Intérieurement, elle se haïssait d'être rester, d'habitude, elle ne tardait pas,se rhabillait, et rentrait chez elle, se mâter un reportage sur les enfants malades ou un vieux dessin animé, affalée dans son lit trop grand, des morceaux de céréales entre le dents. Pourquoi n'était-elle donc pas rentrer plus tôt ? Sans doute parce qu'elle n'avait personne d'autre à qui parler de ses incertitudes, qui la rongent jours et nuits. « Je n'ai pas besoin d'aide, Nate. » qu'elle répondit sans attendre, en fronçant des sourcils. Qu'importe les situations, Thaïs avait toujours sut trouver des solutions, réussir à sa façon. Et pour ça, elle n'avait besoin de personne. « J'ai pas envie que tu m'offres le rôle de ma vie, ni que tu t'impliques dans quoi que ce soit. » poursuivit-elle sur le même ton courroucé, sans prendre la peine de le regarder. Elle expira quelques bouffées de nicotine, histoire de contenir ses nerfs. Ne surtout pas s'enflammer, se promit-elle, sans véritablement y parvenir. Ses quelques compliments réussissaient vaguement à l'apaiser, mais elle n'était pas comme ça Thaïs, à accepter la main du premier venu. Non. Elle aimait affronter la tempête, seule, tomber, seule, et se relever, toujours un peu plus forte. Elle s'en foutait de sa belle maison, de son fric et de sa gloire. Tant mieux pour lui si, contrairement à elle, il avait réussit sa vie, pouvait remplir une salle de groupie en délire et être reconnu pour son talent. Tant mieux pour lui. Elle était prête à l'applaudir pour son succès, à le féliciter pour tout ce mérite, mais jamais, elle ne choisirait la faciliter. Prendre le chemin le plus court, c'était comme esquiver les épreuves, sauter par dessus-elles, et ne pas y tenir tête. Comme si elle en avait peur. :  « Écoutes, je sais que tu as envie de faire les choses bien, d'être là pour moi, de croire en ce que je fais, et je t'en remercie pour ça. Mais, je ne peux pas vivre ici, et avoir tout ce que je veux du jour au lendemain. Ça serait tellement simple, et tellement injuste. » marmonna t-elle à voix basse, cette fois-ci, ses yeux bruns accrochés aux siens. Elle s'extirpa de leur étreinte passionnelle, s'assit sur les genoux en face de lui, puis poursuivit. « Tu ne peux pas tout me donner parce que toi, tu as réussis. Alors oui, c'est vrai, j'ai une vie pathétique, je vis dans une ancienne usine, je travaille comme serveuse dans une boîte ignoble, et je suis même pas foutue de décrocher un putain de rôle assez décent pour vivre de ma passion. Mais je me suis assez battue ici, j'ai tout fait pour réussir par mes propres moyens, sans résultat. » Elle esquissa un léger rictus sur ses lèvres, en gardant la tête haute. Elle avait cette douce manière de faire comprendre les choses aux gens, sa manière de penser, d'agir et d'être en toutes circonstances. Cette fille simple et modeste, ordinaire en soit, dans la tranquillité du quotidien, mais bien plus que cette façade classique et banale, Thaïs était la reine des rires et des batailles. L'amour de la vie la faisait gravir des montagnes, avec son grand cœur de fée et ses petites forces d'enfant. «   Peu importe ce que la vie me donnera, je l'accepterai. Même si  ce n'est pas forcément ce que j'ai choisi, ni ce que je désirais avoir. » conclut-elle dignement avant de se pencher vers la table basse pour éteindre sa cigarette dans le cendrier en verre. D'une main, elle redressa quelques mèches de cheveux derrière ses oreilles, et attrapa son sac à main. A l'intérieur, son téléphone, loin d'être le dernier modèle à courir derrière les vitrines des magasins, se mit à vibrer bruyamment dans un court silence. Un léger soupir s'évapora de sa bouche de princesse. Encore lui, déplora t-elle en découvrant la longue liste des appels de Jeremy, son collègue lourd dingue. Qu'est-ce qu'il lui voulait à la fin. Elle lui avait déjà dit et redit qu'elle ne voulait pas sortir  avec lui, parce qu'à son âge, « sortir avec quelqu'un » impliquait forcément un appartement pour deux, des restaurants à mourir d'ennuis, et puis le fameux moment fatidique de la demande en mariage, et l'évocation des enfants. Plutôt crever. Si elle ne parvenait déjà pas à réussir quoi que ce soit de bien dans sa carrière professionnelle, comment pouvait-elle envisager de mener une vie à deux avec un mec qu'elle n'aime pas. Impensable. Jeremy n'était ni son ami ni son amant. En fait, il n'était pas grand chose pour elle. Juste un type qu'elle était obligée de croiser au boulot. Rien de plus. Alors, elle ne prit pas la peine de répondre, éteignit son portable, et retourna à sa véritable vie. Celle qu'elle hait tant, et dont Nate fait implicitement partie. Pour combler son désert affectif, elle avait besoin de lui, comme des autres, sans s'attacher, sans leur parler. Et dire qu'à l'époque où elle n'était qu'une petite étudiante, elle ne pouvait supporter toutes ces filles qui s'envoyaient en l'air avec le premier venu. Elle était devenue l'une d'entre elles, ni plus ni moins. Et se dégoûtait elle-même. « Je suis vraiment atroce comme fille. » qu'elle fit en se cachant son visage avec les mains. Elle laissa son corps s'effondrer négligemment sur le matelas, un énième soupir entre ses lèvres. Qu'on l’assomme ou la bannisse pour l'éternité. Lessivée par sa longue journée et la dure épreuve de la compétitivité, elle semblait être à bout, pensait que son cœur ne tarderait pas à lâcher. Elle, l'éternelle gamine qui s'amuse avec les garçons et gâche son temps à servir des cafés. Et Nate, il était l'un des seuls dans cette ville à lui accorder toute sa confiance, mais elle ne pouvait s'empêcher de le repousser lui aussi, de le mettre de côté, car Thaïs, elle s'est toujours débrouillée seule.  Touchant le fond des océans pour refaire surface. Respirer à nouveau. Même si elle souffrait, sentait une douleur grimper sur son joli cœur, elle ne pouvait pas céder, c'était sa nature, son don. Elle était et resterait à jamais sans peur face à l'adversité de la vie, sa dureté et les maux qu'elle lui inflige. Qu'elle soit à Paris, Los Angeles, San Francisco, où n'importe quel endroit du monde, Thaïs avancerait toujours. Dans le noir ou la lumière. Elle avancerait. Coûte que coûte. « Je peux dormir ici ? » osa t-elle lui demander comme un enfant réclamerait les bras de ses parents après un vilain cauchemar. La vérité, c'est qu'elle n'avait pas envie de rentrer, car elle savait déjà que si tel était le cas, elle devrait faire face à une interminable nuit pensive remplie d'incertitudes et de questionnements sans réponses, de clopes et de tasses de cafés empilés dans le lavabo. Même dans la pire des tempêtes, elle savait garder le cap Thaïs, maintenir les voiles de son bateau, et vivre, sans boire la tasse. 
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MessageSujet: Re: lights years away ( pv ) lights years away ( pv )  EmptyMar 20 Aoû - 13:00

Thaïs était un bout de femme incroyablement attachant. Elle était douce et attentionnée et elle savait faire plaisir à Nate. Mais au dela de ça, Nate tenait à elle. Après tout, il pouvait coucher avec n’importe qui. Il n’était pas affreux et il était célèbre. Il pourrait abuser de cela et coucher avec toutes les personnes lui plaisant, mais il ne le faisait pas, il ne le faisait plus. Ce qu’il voulait maintenant, c’était quelque chose de plus calme, d’apaisé, restreindre la liste des partenaires à un minimum. Un minimum dont Thaïs faisait partie. Pourquoi elle et pas une autre ? Cela s’avérait être une excellente question. Mais c’était également une question stupide, vraiment stupide. Derrière la réponse à la première question se cache la réponse à la deuxième. Thaïs était une fille simple dans sa complexité et très attachante. Elle était adorable et Nate revoyait chez elle quelque chose de similaire à Remy-Lou. Elle était captivante et envoutante. Son doux minois faisait des ravages. Et si jusque-là, il faisait davantage de ravages sur Nate qu’auprès des directeurs de castings, Nate était convaincu que cela allait changer incessamment sous peu. Nate croyait en elle et se voyait bien avec elle. D’une façon, tout était simple avec elle. Il n’y avait pas à ce prendre la tête pour quoi que ce soit. Quand elle s’ouvrait à Nate, comme aujourd’hui, Nate lui répondait avec sincérité et simplicité, en tentant d’être objectif, son affection pour elle empêchant Nate d’être totalement objectif. Voilà donc pourquoi Thaïs et pas une autre. Elle était simple et attachante. D’une façon, elle était proche d’un bonbon ou d’un doudou. Simple, mignon et plein d’amour. Mais là, ce soir, elle était fragile, et Nate était là, avec elle. Il se rendait bien compte qu’elle n’allait pas bien, car si Nate n’avait pas réussi sa carrière musicale, il aurait probablement étudié la psychologie. Il aimait l’esprit humain et toute sa complexité. Thaïs aurait été un parfait cas d’école. Nate voulait la rassurer, lui redonner confiance en elle et l’aider à avancer. La vie est assez dure comme ça. Personne ne vous aidera à avoir ce que vous désirez sans avoir un intérêt derrière. Pourtant, Nate désirait l’aider, il en avait vraiment envie. Il avait autant envie de l’aider à avancer que de partager de doux moments avec elle dans son lit. Non. A vrai dire, il préférait l’aider. Comme une fleur. Elle était une fleur qui ne demandait qu’à grandir, à bourgeonner et à éclater de beauté et de splendeur. Mais comme toute plante, elle avait besoin d’un peu d’aide. Un peu d’eau et de quoi se nourrir, de quoi grandir. Nate pouvait l’aider mais semblait être trop fière pour accepter que quelqu’un l’aide.

- Je n'ai pas besoin d'aide, Nate

Nate ne désirait rien d’elle en échange de son aide, rien, car il croit en elle.

- J'ai pas envie que tu m'offres le rôle de ma vie, ni que tu t'impliques dans quoi que ce soit.

Elle ne regardait même pas Nate en s’exprimant, préférant fumer nerveusement. Nate préféra donc se taire pour l’instant, ne souhaitant pas l’agacer davantage. Nate quant à lui, continuait à la regarder, à dévorer son visage, un sourire innocent aux lèvres.

- Écoutes, je sais que tu as envie de faire les choses bien, d'être là pour moi, de croire en ce que je fais, et je t'en remercie pour ça. Mais, je ne peux pas vivre ici, et avoir tout ce que je veux du jour au lendemain. Ça serait tellement simple, et tellement injuste.

Cette dernière réponse était très intéressante pour Nate, car elle le concernait directement. La façon de voir les choses de Thaïs était intéressante, car hautement naïve et innocente. Il y a effectivement des domaines où il faut travailler d’arrache-pied avant de s’en sortir et d’apercevoir des résultats, mais l’art et tout ce qui tourne autour n’en font pas parti. Il y a des sans-abris méritant cent fois plus d’être sur scène que certaines chanteurs. Il y a certaines personnes qui méritent tellement plus de tourner dans des films que d’autres. Mais ce n’est pas le cas. Nate lui-même, n’a pas éclaté du jour au lendemain, mais c’est tout comme. A la naissance, il était déjà assuré de pouvoir tenter une carrière musicale. Les gênes ? Peut-être, mais surtout son nom de famille et la carrière de son père. Inné ou acquis ? Pour Nate, l’inné lui permit rapidement d’acquérir tout le reste. Elle enchaîna avant que Nate ne puisse répondre.

- Tu ne peux pas tout me donner parce que toi, tu as réussis. Alors oui, c'est vrai, j'ai une vie pathétique, je vis dans une ancienne usine, je travaille comme serveuse dans une boîte ignoble, et je suis même pas foutue de décrocher un putain de rôle assez décent pour vivre de ma passion. Mais je me suis assez battue ici, j'ai tout fait pour réussir par mes propres moyens, sans résultat.

Il devait donc maintenant répondre à Thaïs, lui ouvrir les yeux :

- Thaïs, franchement, arrête. Evidemment que cela serait injuste d’être au sommet du jour au lendemain, mais penses-tu que c’est uniquement par mon talent et mon travail que j’en suis là ? Non, absolument pas. Je connais des musiciens bien plus doués que moi qui galèrent depuis des années. Ils méritent de faire ce que je fais bien plus que moi. Est-ce injuste ? Oui, vraiment. Est-ce que pour autant je me dégoute d’être là où j’en suis aujourd’hui ? Non, pas du tout. Ce que je veux te dire, c’est que le cinéma et la musique, c’est avant tout des relations et des coups de pouce. Le talent c’est bien, et tu en as vraiment beaucoup, mais sans aide, tu pourrais très bien ne jamais parvenir à faire ce que tu veux faire, ce que tu mérites tellement de faire et de réussir. Alors oui, je ne veux pas te voir échouer, parce que je te connais et que je suis dans la possibilité de t’aider. Je ne te demande rien, je ne veux rien de toi en échange, pas même ta reconnaissance ou un merci, tu n’as pas à te sentir redevable de quoi que ce soit. Si je t’offre cette possibilité Thaïs, c’est parce que tu la mérites vraiment.

Nate marqua une pause de quelques secondes avant de poursuivre son soliloque :

- Regarde par exemple le boulot d’un producteur sur un album ou sur un film. C’est un mécène moderne. Il investit son argent et son temps dans un projet. Un projet qui lui plait et qu’il veut voir réussir. Tu peux me voir comme un producteur ou un mécène, parce que je crois en toi, je crois vraiment en toi Thaïs.

Elle était terriblement défaitiste, et Nate n’aimait pas la voir comme cela. Elle en perdait son sourire et sa joie de vivre, capable d’illuminer une pièce.

- Peu importe ce que la vie me donnera, je l'accepterai. Même si ce n'est pas forcément ce que j'ai choisi, ni ce que je désirais avoir.

Son défaitisme faisait mal à entendre et il ne plaisait pas à Nate. Il voulait lui redonner le sourire, lui rendre son espoir, son grain de folie et sa confiance en elle. Nate la découvrait autrement, bien plus fragile qu’il ne l’imaginait. Nate se risqua à quelque chose de plus léger :

- Tu me mérites déjà moi, c’est pas si mal non ? Enfin, je ne sais pas si tu m’as choisi ou si tu me désires.

Nate laissa un rire s’échapper avant de la regarder à nouveau. Elle était silencieuse quelques instants, avant de rompre ce silence :

- Je suis vraiment atroce comme fille.

Elle sombrait dans la folie, Saroumane vient de rejoindre Sauron. Nate, en bon Gandalf qu’il est à cet instant, plaisante avant de la faire revenir sur le chemin.

- Oui, tu es vraiment atroce comme fille. Je ne sais même pas pourquoi je te parle…

Après un bref silence, il enchaîna :

- Arrête d’être aussi dure avec toi-même ! Tu n’es pas atroce du tout Thaïs, tu es tout le contraire, ne me fait pas répéter ce que je t’ai dit il y a quelques instants, je vais finir par être à court de compliments. Tu manques juste de confiance à toi, ce que j’ai du mal à comprendre à vrai dire. Certes, tu galères un peu dans ta carrière, mais à part ça, tu as vraiment tout pour toi Thaïs.

La brave Thaïs se tut et Nate fit de même. Il la regardait encore et toujours, la contemplant comme un œuvre d’art (financé par un mécène, évidemment). Ce silence fut plus long que le précédent, et encore une fois, c’est Thaïs qui y mit fin :

- Je peux dormir ici ?

La requête prit Nate par surprise, même s’il savait quoi lui répondre. Il ne pouvait lui dire non maintenant, alors qu’elle était fragile. Mais dans tous les cas, Nate aurait dit oui.

- Oui, bien sûr Thaïs, autant que tu le veux.

Nate se rapprocha de Thaïs et déposa un doux baiser sur sa joue, puis un dans son cou. Nate tenait bon et n’allait pas céder devant elle, car il s’agissait de son bonheur et de sa réussite. Parfois, on ne se rend compte d’une erreur que quelques années plus tard. Nate, lui, voulait lui épargner ces quelques années.
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MessageSujet: Re: lights years away ( pv ) lights years away ( pv )  EmptySam 24 Aoû - 14:25

'' Il arrive un moment où le prix est devenu trop élevé. Dépasse les ressources. Où il faut sortir du jeu, accepter d'avoir perdu. Il arrive un moment où l'on ne peut pas se baisser plus bas. '' 
• • • • • •

Les épaules voûtées, ses beaux yeux bruns portés à ses mains jointes contre ses cuisses, on aurait dit la silhouette d'une petite fille recroquevillée sur elle-même, songeuse et malheureuse dans le coin d'une cour d'école. Incapable de rester attentive aux longues tirades qu'il lui délivrait à toute vitesse, Thaïs se contentait de rester là, le visage fermé, à attendre, attendre quelque chose qui, jamais, ne viendrait à elle. Inutile de le nier : elle n'était pas satisfaite du chemin actuel qu'empruntait sa triste vie. Elle se sentait horriblement seule, à l'entrée de ses rêves, sans la présence d'un frère pour se reposer, ni celle d'une amie pour se soulager un peu. Où était-il passé son château enchanté, avec ses souhaits d'enfant et ses miracles inespérés ? Qu'avait-elle dont fait de cette magie humaine qui germait autrefois en elle ? Pauvre fille, qu'elle se répéta une nouvelle fois. Pauvre fille. Mélancolique, douteuse et instable, elle était devenue tout ce qu'autrefois, elle haïssait. Et ces mots doux n'y changeraient rien, elle n'avait plus confiance en elle Thaïs, plus confiance en rien du tout même. Quelques années en arrière, alors qu'elle venait tout juste d'être fraîchement diplômée de Berkeley, la jeune française avait accourue dans cette nouvelle ville californienne, en s'imaginant devenir la prochaine Julia Roberts. On lui avait bien dit pourtant que rien ne serait joué d'avance, qu'elle en baverait sûrement pendant des mois, à endosser des petits rôles ici et là, à apporter le café serré – mais pas trop - d'un assistant exigeant. Mais tout ça ne l'avait pas effrayé, loin de là. Cette perspective de changement l'avait à l'époque irradié d'excitation. Elle, qui désirait depuis si longtemps rompre avec l'ennui du quotidien. Et puis, les jours, comme les mois et les années, avaient défilé sans que rien ne vienne palpiter sa vie de jeune comédienne en manque de reconnaissance. Au lieu de quoi, elle se voyait vieillir – mal, évidemment – et agir comme le ferait une étudiante de vingt ans. « Tu as sans doute raison. » qu'elle murmura d'une voix à peine audible,  le regard toujours perdu sur ses mains liées. Sans doute oui, mais pas assez pour la convaincre. De nature bornée, Thaïs avait souvent sa propre manière de voir les chose, et sa conception à elle valait mieux que n'importe quelle autre. « Et je sais pertinemment que je devrais te croire, mais je reste persuadée que je peux m'en sortir. Toute seule. » Beaucoup à sa place se serrait jeter sur l'occasion, saisissant cette main tendue, cette aide précieuse qui leur permettrait sans doute de grimper très rapidement au sommet de ce milieu flamboyant. Or, Princesse Courage n'était pas comme ça. D'ailleurs, elle ne s'était jamais vu comme les autres la voyait. Elle, la fille pleine d'espoir et d'amour, aux sourires guérisseurs et à la voix enfantine. Jamais, elle ne s'était considérée comme la superwoman que certains prenaient plaisir à décrire. Les épreuves de sa vie ne l'avaient pas rendue héroïque, et encore moins invincible. Un instant, une sueur froide la fit tressaillir, de peur ou de doutes, elle n'en savait trop rien. La remarque de l'ancien omega la força à reprendre le dessus. Le voilà qui la questionnait, implicitement, sur la vraie nature de ses intentions à son égard. L'avait-elle choix, ou même désiré. Milles interrogations traversèrent son esprit esseulé. Des liaisons, elle en avait eu, beaucoup, et en avait, toujours encore un peu. Malgré elle ou – plutôt -  à cause d'elle. « Peut-être un peu des deux. » qu'elle lui confia, un peu gênée, sans attarder le moindre regard sur son visage rieur. D'emblée, elle poursuivit sur un ton cette fois-ci légèrement plus vivant. « Je ne sais pas trop ce qu'on est tout les deux, mais saches que tu es quelqu'un de bien Nate, tu es vraiment quelqu'un de bien. » Un sourire inattendu vint étirer ses petites lèvres roses et creuser deux jolies fossettes sur ses joues. D'un geste machinal, elle lui prit la main, et la serra dans la sienne avant de poser sa tête lourde contre son épaule. Une flopée de compliments se déversait alors dans ses paroles rassurantes, et ça l'a revigorait à l'intérieur. Un bon petit coup d'amour au cœur. « Merci. Merci d'être là. » fut tout ce qu'elle trouva à répondre. Encaisses, encaisses, qu'elle s'efforça de se dire. Tu as vraiment tout pour toi Thaïs, voilà ce qu'il venait de lui lancer à l'instant avec une profonde sincérité. Inspirant une profonde bouffée d'air, elle s'évertua alors à accepter ses dires, non sans mal.  Une véritable épreuve pour une fillette têtue comme elle, habituée à l'attention tout particulier des autres à lui témoigner leur admiration. Sa simplicité, sa discrétion, sa capacité à aimer, et sa manière si délicate de toujours vouloir bien faire chaque choses du quotidien la rendait spéciale et peu ordinaire, aux yeux de beaucoup. Hormis elle, étonnement. Tandis qu'elle passa l'une de ses mains entre ses longs cheveux bruns, Nate en profita pour répondre favorablement à sa demande, chose qu'elle regretterait sans doute au levé du jour. Elle ne saurait qualifier exactement la nature de leur relation, et ce doute planant la rendait hésitante, presque distante. De toute évidence, elle ne sentait pas amoureuse, elle l’appréciait, juste un peu plus que ses autres amants. Lui avait su voir en elle la femme enfant fragile, sans carapace, sans secret. Lui seul l'avait aperçut dans cet état lamentable, une situation qu'elle dissimulait jusqu'alors entre les murs métalliques de son appartement clandestin. « Une nuit. Une seule. » précisa t-elle d'une voix assurée, en pointant son index devant son visage amusé. Mieux valait t-il prévenir que guérir. Que le musicien de ses nuits ne se laissent pas emporter par des espoirs infondés. La honte mêlée au dégoût d'elle-même ne l'aidait en rien à trouver la stabilité dont elle avait longtemps rêvé. Et même si elle l'aimait beaucoup, il lui fallait de l'amour avec passion, une jolie histoire à lui donner des frissons. Un léger rictus bordé au coin de sa bouche cerise, Thaïs le laissa l'embrasser sur sa joue froide, avant de déposer son visage sur son torse dévêtu. Elle battit plusieurs fois des paupières afin de chasser la fatigue qui lui picotait les yeux, avant de tomber, impuissante, dans un profond sommeil. ( 07:38 am ) La lumière matinale filtrait doucement à travers les rideaux de la pièce, se propageant par intermittence sur  son corps endormi. Étouffé par l'amas de fringues jonchant sur le sol, son téléphone vibrait depuis une bonne heure en sourdine. Troublé par le son assourdi de l'engin, Thaïs ouvrit ses petites prunelles noisettes avec la lenteur des mauvais jours. L'esprit encore indolent, elle laissa une main pendre dans le vide, avant de parvenir à se lever. Juchée au bord du lit, elle perçut vaguement le bruit oppressé de son portable. « Pitié, qu'il me foute la paix. » qu'elle pesta à voix basse, certaine qu'il s'agissait de l'autre débile de Jeremy. S'il continuait sur cette voie, pour sûr, elle lui collerait une plainte judiciaire pour harcèlement. L'air lasse et peu éveillé, la jeune femme porta un regard sur la pile de vêtements à ses pieds, et s’évertua à  y chercher son téléphone retentissant à tout rompre. L'objet enfin entre les mains, elle vit s'afficher sur son écran tactile un numéro inconnu. Raté, ça n'était même pas Jer'. Une moue intriguée marquée sur son visage, elle décrocha, dubitative. Une voix posée résonna au creux de son oreille, délivrant un discours qu'elle avait trop souvent entendue. Du moins, c'est ce qu'elle pensait. « Vous avez postulé hier pour intégrer l'équipe de notre long-métrage. » Mais j'ai le regret de vous annoncer que vous n'avez pas été retenue. Voilà à quoi elle s'attendait, et s'était habituée à attendre. Plus de suspens ni d'euphorie, non, à l'heure actuelle, elle ne croyait plus à grand chose. « Vous avez le rôle principal. » qu'on lui balança comme ça, alors que ses yeux parvenaient à peine à rester ouverts. « Satyre, le réalisateur, a été bluffé par votre prestation. Il vous veut. Vous. » Le cœur battant, elle se remémora l'homme aux lunettes Wayfarer, celui à la présence imposante qui l'avait filmé durant le casting. Lui, c'était lui qui l'avait choisi. A peine conscient, son esprit fut submergé par un torrent de stupéfactions. « Mademoiselle ? » Un long silence s'était installé avec son interlocutrice, sans qu'elle n'arrive à formuler le moindre mot. La bouche entrouverte, son courage de petite fille enveloppé autour de son cœur en fête, elle répondit avec un professionnalisme déroutant. «  Remerciez-le de ma part, je lui en serai entièrement reconnaissante. » Un rendez-vous fixé pour la semaine à venir, et la voilà désormais à sourire à un avenir prometteur. L'âme exalté, elle lança son portable éteint sur les draps, et se jeta pleine de joie sur la silhouette assoupie. « Réveilles-toi, allez, debout ! » qu'elle s'écria en le secouant dans tous les sens. On aurait dit une gamine de quatre ans, sautant sur le lit de ses parents, pour fêter dignement le jour de Noël.  « Je l'ai eu, je l'ai eu. » Sa voix résonna comme un souffle inespéré. Son cadeau venait d'arriver. Et elle allait l'ouvrir, avec Lui.
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MessageSujet: Re: lights years away ( pv ) lights years away ( pv )  EmptyMar 17 Sep - 22:26

La rue était calme. C’était un quartier résidentiel huppé, et Nate y avait établi ses quartiers il y a plus d’un lustre. Le domaine familial, qui est une villa d’architecte en réalité, est laissé à l’abandon par Axl, le père de Nate. Le fondateur des Guns vit principalement à Londres et à Los Angeles, laissant donc la villa à Nate. Cette demeure est immense, et les 200m² sont de trop pour Nate, seul. Certes, il y a souvent du monde, entre son groupe, ses amis et ses amies plus intimes, mais rien qui ne soit éternel ou dont la durée excède la semaine. Nate est heureux, il le croit, et de l’extérieur, il n’a pas le droit de se plaindre. Toutefois, Nate n’est pas l’homme le plus heureux du monde pour autant. Toute bonne chose à une fin, et il faut croire que l’approche de la trentaine effraie Nate. Le londonien a passé la vingtaine à courir, au sens propre, certes, mais également au sens figuré, entre plusieurs jupons. L’approche de la trentaine, qu’il qualifierait de date butoir, même s’il ne l’admettra pas, lui fait peur. Il a peur de finir seul. C’est bête, et cela ne lui arrivera pas, mais il craint de finir ces jours seul. Aujourd’hui, il a encore du mal à envisager une nuit seule, sans une compagne, mais pourtant, cet aspect de l’avenir lui fait peur. Il ne peut pas le contrôler, pas plus qu’il peut contrôler les ventes de ses albums ou sa mort, mais pourtant, c’est bien son futur sentimental qui lui fait peur plus que le reste. Alors, doucement, et inconsciemment, son esprit cherche à travers ses camarades une éventuelle madame Rose. Et si Thaïs n’a pas quelque chose de Tennessee comme le rappellerait une chanson, elle a, du moins sans que Nate puisse réellement le comprendre, quelque chose de Rose. Certaines relations sont faites pour être vécues à fond, sans jamais s’arrêter, et d’autres sont plus lentes, mais plus stables. En fonction de l’âge, l’humain recherche une de ses deux catégories. Nate commence doucement à avoir fait le tour de la première catégorie et c’est maintenant la deuxième qui a toute son attention. Quand Nate complimente Thaïs, il le pense vraiment, il est sincère. Ce qu’il ne sait pas en revanche, c’est que c’est également une partie de son subconscient qui s’exprime, cherchant à savoir si Thaïs est plus, plus que ce que Nate peut prévoir. Quoi qu’il en soit, Nate est heureux d’être avec elle ce soir-là, et il ne cherche pas plus. Il est d’autant plus heureux qu’elle, impassible d’habitude, s’ouvre et souffre devant Nate, émerveillé. Il ne s’émerveille pas de sa douleur, mais du fait qu’il ait le droit, le privilège d’une façon, d’être celui pouvant lui tendre la main pour l’aider à se relever. Elle encaisse, elle tombe, mais elle se relève, elle ferait une parfaite américaine de cinq cents mètres de haut. On peut l’abattre, mais elle se relèvera toujours, car elle est forte, bien plus forte que ce qu’elle laisse apparaître. Elle se montre douce et fragile mais c’est un roc, un pic, une colline, que dis-je, une montagne qui se cache derrière ses apparences. Si vous voulez une comparaison plus explicite, elle a l’apparence d’un brie mais le cœur d’un roquefort. Thaïs, à ne pas confondre avec Thalys, le train, a, en plus d’un prénom très original, digne d’être inclus dans la pièce de théâtre « Le Prénom » aux côtés d’Adolphe et Myrtille, envie de s’en sortir seule, sans l’aide de Nate, ce qui est tout à son honneur, ce que Nate apprécie. Il veut l’aider, mais peut-il forcer le destin ? Peut-il l’aider, sans son accord ? Serais-ce une bonne chose ou au contraire un acte de trahison ? S’agirait-il du destin, ce qu’elle penserait tout du moins, ou s’agirait-il d’un coup de pouce, anonyme. Il se doutait bien qu’elle refuserait, trop fière pour admettre qu’elle peut, elle aussi, éventuellement, avoir besoin d’un coup de main. Ce n’est pas un aveu de faiblesse, mais la reconnaissance de son être, le fait d’être conscient qu’au final, nous ne sommes rien d’autre qu’un être humain, fait de chair et d’os, et qu’à tout moment, nous pouvons avoir besoin d’aide. Si c’est un aveu, c’est un aveu d’humilité. Nate n’est pas surhumain, il ne peut pas altérer et décider du sort de chacun, mais ici, il peut agir sur le sort de Thaïs, chose qu’elle refuse donc.

- Tu sais, c’est tout à ton honneur de refuser, et, je m’y attendais. Tu vas t’en sortir et réussir, je le sais, c’est tout ce que je dis.

Il lâche un léger rire. Tout est calme ici, et la rue, déserte, reflète d’une façon les choses ici. Ce n’est pas qu’ils ne parlent pas, bien au contraire, mais ils sont calmes et détendus. Ils parlent calmement et il n’y a que des choses positifs qui en ressortent, oralement comme physiquement. Apaisés. Pour autant, elle admet à Nate ne pas savoir ce qu’ils sont, tout en lui disant qu’il est quelqu’un de bien. Ce n’est peut-être pas grand-chose, car fondamentalement, nous sommes tous bons mais pour autant, à combien de personnes est-ce qu’on le dit ? Le dit-on seulement à ses amis ? A sa moitié ? A ses parents ? Le fait est qu’on ne le dit pas, ou bien trop peu. Ainsi, le fait qu’elle le dise à Nate le touche, profondément. Un musicien qui a du succès, comme Nate, à l’habitude des critiques et des compliments (surtout des compliments) mais certains restent, et celui-là en fait partie.

- Merci Thaïs, vraiment. Tu es une personne exceptionnelle Thaïs, et tu es plus attachante que qui que ce soit. Ne nous préoccupons de ce que nous sommes, mais plutôt de ce que tu vas devenir !

Il lui sourit, mais ces mots semblent trop sérieux pour Nate, et derrière son honnêteté, il ressent de le besoin de dissimuler ses mots par une plaisanterie :

- Tu ne m’oublieras pas pour les Oscars, hein ?

Elle remercie en suite Nate d’être présent pour elle, ce qu’il apprécie, en silence, se contentant de lui offrir un beau sourire sincère et touché. Nate accepte de l’héberger, et ce, autant qu’elle le désire, mais elle ne répond qu’elle ne restera qu’une nuit. Elle ne sait pas ce qu’ils sont, mais de toute évidence, elle semble savoir ce qu’ils ne sont pas. Tant pis pour elle, elle aurait très bien pu rester ici sans même croiser Nate tant la villa est grande.

- Comme tu le sens.

Il sourit à son visage amusé avant de la voir s’effondrer sur le torse de Nate avant de tomber dans un profond sommeil quelques instants plus tard. Nate resta ainsi quelques minutes avant de la replacer dans le lit, déposant délicatement la couverture sur son corps afin de la garder au chaud. Il resta à la regarder quelques minutes avant de s’en aller dans le salon pendant une demi-heure… Il retourna alors dans la chambre, où Thaïs dormait profondément. Les gens sont beaux en dormant, mais elle, elle l’est encore plus. Elle a quelque chose d’angélique. Nate la rejoint dans le lit et s’endort, apaisé, heureux, en compagnie de Thaïs, à ses côtés.

A 7h43, il fût réveillé en sursaut, assez brutalement, par un enfant. On s’agitait autour de lui, sur le lit, on faisait du bruit et Nate ne pouvait donc plus dormir, impossible. Il n’y avait pas un seul enfant dans la pièce, ou presque. Il n’y avait que Thaïs, resplendissante de joie et de bonne humeur. Elle criait « Je l’ai eu » en boucle. Pas très efficace comme refrain, comme réveil par contre, c’était redoutable. Et puis, il venait d’être réveillé, au lit, par Thaïs, heureuse, que pouvait-il demander de plus ? Nate regarda le plafond, un grand sourire aux lèvres. Il était satisfait et heureux. Il se redressa et la regarda, toujours souriant.

- Mais c’est formidable ! Je t’avais dit que ça marcherait ! C’est génial ! Dis-moi tout !

Qu’allait-elle lui révéler et lui apprendre ? Ou plutôt, qu’allait-réellement lui apprendre qu’il ne sache déjà ? Qu’elle est douée ? Qu’elle est prise pour un grand rôle ? Autre chose ?

- Il faut que l’on fête ça Thaïs ! Je suis vraiment fière de toi !

Elle bouge dans tous les sens et énormément d’énergie circule dans la pièce. Il tend son bras et parvient à attraper sa main, qu’il cajole alors avant d’y déposer un baiser. Tout est déjà plus calme, l’anglais émerge, ses yeux s’ouvrant enfin pleinement, un ange se trouve devant lui. Rêve-t-il ? S’il ne rêve pas, c’est tout comme, car Thaïs est un rêve, et à cet instant, Nate vit son rêve en même temps que son rêve vit le sien.
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MessageSujet: Re: lights years away ( pv ) lights years away ( pv )  EmptyLun 2 Déc - 23:15

corbeille
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