the great escape
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Partagez

30 paranoia filled days later.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : 1, 2, 3, 4, 5  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar

30 paranoia filled days later. Empty
MessageSujet: 30 paranoia filled days later. 30 paranoia filled days later. EmptyMar 27 Aoû - 14:29

« fuck you and your lovely hair and cute nose
and perfect hands and your flawless every thing you piece of shit. »




LUNDI.

So this is how it starts.

Je tire sur les lacets de ma Converse et me redresse prestement en soupirant pour regarder mon reflet dans le miroir de ma chambre. Je grimace en tirant sur mon vieux t-shirt Guns’n’Roses et détourne le regard après avoir brièvement examiné les trous dans mon jeans au niveau de mes genoux en attrapant le bout de ma quiff pour entortiller mes cheveux autour de mes doigts. De vieux vêtements, histoire de ne rien regretter si jamais je tâche quelque chose en nettoyant… Je ressemble à un clochard, j’ai envie de dormir dans mon lit douillet fraîchement payé de la poche du fils à papa de service j’ai nommé Young Will Jacobson, après cette longue journée de cours, mais non. J’peux pas. Pas encore.

Je quitte ma chambre après avoir attrapé mon iPod et me dirige vers les toilettes qui se trouvent au rez-de-chaussée, dans le bâtiment principal de l’Université. Nous avions rendez-vous à six heures du soir, juste après les cours et malgré la haine que j’ai de me retrouver à faire des TIG pendant un mois, je suis plutôt fier d’arriver à l’heure, pour une fois. Will est déjà là et je suis un peu rassuré quand je remarque que lui aussi est habillé comme si c’était dimanche matin. Enfin, peut-être qu’il ne s’est même pas changé et qu’il a porté ça toute la journée… Qui sait.

Je m’appuie contre le mur après l’avoir considéré longuement, sans un mot et attends patiemment que le technicien de surface se pointe pour nous refiler ses produits, histoire qu’on puisse commencer notre corvée. Après une poignée de minutes passée à lancer des regards furtifs en direction de Jacobson, il tourne au coin du couloir, ses clés s’agitant dans un bruit désagréable, pendues à l’un des passants de son pantalon.  

Je lève les yeux au ciel, heureux que le type soit enfin là. Au plus vite on commence, au plus vite c’est terminé. Et c’est toujours mieux de s’activer à faire quelque chose que de rester là, dans un silence inconfortable, pendant vingt siècles.

Après nous avoir présenté les différents produits et expliqué comment faire disparaître les écritures au blanco et au marker sur les murs, le technicien de surface nous a littéralement abandonné. J’enfile mes gants de nettoyage après avoir ajusté mon casque sur mes oreilles et plonge mes mains dans l’eau chaude gorgée de détergeant pour mouiller ma brosse et commencer à frotter contre le mur. Et c’est sur un air de Muse que je commence ma dure labeur et après ce qui semble être une éternité, mais qui se révèle être trois pauvres chansons (comprenez donc, près de dix minutes) mes bras commencent à me faire souffrir le martyr et je suis persuadé que j’aurais des courbatures demain à cause de cette merde.

En venant à bout d’un énième tag, je me promets de ne jamais plus recommencer. Même si je déteste Will du plus profond de mon âme, plus jamais je ne m’amuserais à écrire son numéro de téléphone sur les murs des toilettes… Même si le rouge à lèvres est actuellement plus simple à faire partir que du marker noir, incrusté dans le mur depuis des années lumières maintenant. Si à partir de maintenant, je chope quelqu’un en train de taguer quoi que ce soit ici, je lui fais lécher ce qu’il a écrit jusqu’à ce que le carreau soit immaculé.

Je change de chanson comme je peux, veillant à ne pas mettre du produit sur mon iPod et lève les yeux vers Jacobson qui frotte le coin de la porte d’à côté avec ardeur et comme le tag qu’il souhaite faire disparaître est un peu trop haut pour sa petite taille, à chaque mouvement qu’il fait, son t-shirt remonte un peu trop haut sur sa hanche, dévoilant cette parcelle de peau halée, juste au dessus de son boxer.

Je repose la brosse contre le mur et frotte mollement dans le vide, tout en continuant de fixer Will et détaille à présent du regard sa moue concentrée. Ses sourcils sont froncés, ses lèvres entrouvertes et son visage légèrement rougi sous l’effort. “I wanna fuck non stop, baby I think you’re beautiful…” Oh, excellent choix de musique, je pense ironiquement avant de détourner prestement le regard lorsque Will se désintéresse du mur, ayant probablement remarqué que j’étais en train de le fixer avec un peu trop d’insistance.

Il contourne le seau d’eau moussante que nous partageons pour retirer la crasse qui s’est accumulée sur les picots de sa brosse et s’accroupit devant ce dernier, me laissant profiter d’une incroyable vue et je sais pas si ce petit encatané fait exprès, ou si le Seigneur est en train de me tester, mais c’est franchement cruel.

Mon pire ennemi, la personne que je déteste le plus sur Terre, le garçon que je méprise encore plus que le steak de cheval possède les fesses les plus délectables qu’on puisse voir se tortiller sur cette planète. Ce qui veut dire que je n’aurais jamais le loisir de les toucher, de les sentir pressées sur mes cuisses, de pouvoir m’introd… wow ahahaha, reportage sur les homards, grand-mère en maillot de bain, caca d’escargot, les fesses de Miley Cyrus aux VMAs…

Will se redresse et je décide de me remettre à bosser parce que ça commence à bien faire de fantasmer sur cette tête de pas sucé (qui a dit ça? fantas- quoi?) et je frotte le mur avec tellement de force que le blanco s’en va du premier coup. Je secoue la tête pour reprendre mes esprits et je maudis intérieurement mon putain d’iPod quand les premières notes de In Too Deep de Sum 41 viennent chatouiller mes tympans. C’est quoi ton soucis à toi, connard de gadget? Est-ce qu’on essaye de m’envoyer des messages subliminaux? Jésus? Chuck Norris? Barbara Streisand? L’illuminati? Monsieur le roi du pain d’épice?

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

30 paranoia filled days later. Empty
MessageSujet: Re: 30 paranoia filled days later. 30 paranoia filled days later. EmptyDim 8 Sep - 19:59

« cause after all this time
i'm still into you »
Tuesday –

Je dormais mal. Terriblement mal même. La raison officielle, c'était que j'étais angoissé à l'idée qu'on puisse me voir accroupi devant des toilettes ou sur un escabot, dans une tenue vert poubelle, en train de récurer la moindre parcelle de cette université. Mais la raison officielle, elle, était plus complexe. J'étais mort d'inquiétude quant à la perspective de passer un mois à faire des TIG avec Ashton.

Pas pour ce que vous croyez. Ou en fait peut être bien, parce que moi même j'ai toujours pas réussi à mettre le doigt dessus.

Ce mec m'énerve dans tout son être, et à la fois, il est fascinant. Tellement nonchalant, et je m'en foutiste que j'ai vraiment envie de lui foutre une claque pour qu'il se réveille, et probablement pour savoir ce que ça fait de faire claquer ma main sur sa peau. Not the same cheek, though... Ohhhh-kay.

Et après hier, où il a passé son temps à me reluquer, je commence vraiment à me poser des questions. Sérieusement, ce mec se fout de ma gueule H24 et après il se gêne pas pour regarder mon cul.

Je sais qu'il est tout beau, tout rond, mais j'ai des limites. Ok, je l'ai un peu cherché, je me suis accroupi exprès devant lui. MAIS QUAND MEME.

J'ai l'impression qu'il me cherche, mais qu'en même temps, il fait les choses dans son coin en scret. C'est fatiguant, j'ai pas envie de me prendre la tête, et surtout pas avec lui.

Aujourd'hui, c'est le 2e jour, et j'ai déjà envie d'aller chercher une corde et de me pendre sur cet escabot qu'on m'a prêté, parce que je suis trop petit pour atteindre tous les tags dans ces toilettes. Et cet enculé - ok, c'est un peu hypocrite de ma part - n'a pas perdu l'occasion pour se foutre de moi encore une fois.

J'étais perché sur mon petit truc en métal, et j'essayais tant bien que mal de gratter, presque avec mes ongles, le mot 'suce', quand j'ai perdu l'équilibre; pas très grave vous me direz. Sauf qu'évidemment, mon pied a plongé directement dans le pot de peinture à coté, et je m'en suis foutu partout.

De la peinture jaune des pieds à la tête, et surtout sur toute ma chaussure gauche. J’ai la tête qui tourne, et j’ai envie de glisser sous terre.

C’est là que je l’entends. Un putain d’éclat de rire cristallin, une petite musique pour mes oreilles. Au début, je crois avoir rêvé. C’est le moment où j’en entends un autre. Je deviens rouge, d’abord parce que j’ai honte, mais aussi parce que je sens la colère monter en moi.

Ce mec se croit tellement supérieur qu’il pense pouvoir rire de moi comme ça. Je suis pas le genre de mec dont on rigole merde, et là, en l’espace d’une poignée de semaines, je me suis ridiculisé devant la personne que j’ai le plus envie de garder loin de moi.

Quand je relève les yeux, je me rends compte qu’il a sa main sur sa bouche pour se retenir, pour éviter qu’un autre son s’échappe de sa bouche. Et surtout, alors que j’allais lui crier dessus avec ma voix grave et masculine, je réalise qu’il ne me regarde même pas.

Ses écouteurs sont toujours vissés dans ses oreilles, et j’entends encore ce rock débile qu’il écoute en boucle depuis le début. Ca fait deux jours qu’il met sa musique tellement fort qu’il en fait profiter tout le bâtiment.

Alors lentement, j’extirpe mon pied de cette peinture gluante, qui a engloutit ma nouvelle paire de chaussures – sobs – ou en tout cas une partie, et je ferme les yeux, avant de me laisser retomber contre le mur. Je prie alors pour que ce ne soit pas celui que je viens de repeindre, quelques minutes auparavant.

En les rouvrant, je regarde Ashton. Il ricane toujours dans son coin, et ça a vraiment le don de m’insupporter. Alors je fais la chose la plus logique du monde, à savoir prendre un des pinceaux, le plonger dans la peinture canari, et m’approcher, avant de laisser cette dernière couler dans ses cheveux, sur sa mèche.

Il met une fraction de seconde à s’en rendre compte, et quand un filet jaune coule le long de sa joue, ses yeux sont exorbités, et sa bouche en cul de poule. Oh, blowjob princess. Sa tête est ridicule, et c’est moi qui me met à rire maintenant. Sauf que comme d’habitude, ce que j’avais pas anticipé, c’était sa réaction.

Après avoir arraché ses écouteurs, et les avoir fourré dans sa poche, il s’est à son tour emparé de son pot de peinture et m’a aspergé à nouveau avec son pinceau. Comme si j’étais pas déjà assez couvert de jaune.

S’en est suivi une bataille de peinture acharnée, et rapidement, toute la pièce avait été repeinte plus que nécessaire. On avait à peine vu le temps passé, et c’était assez perturbant, pour la simple et bonne raison que l’espace d’un instant, la rivalité n’était plus là. C’était un simple jeu qui nous avait arraché des fous rires, et des soupirs, mais qui nous avait surtout vidé la tête.

A cours de peinture et haletant, je m’arrêtais pour m’asseoir sur le petit escalier métallique, épuisé. Mes poumons de fumeurs ne me permettaient pas un aussi gros exercice physique, duh.

Et là, après un petit black out intellectuel, je me rends compte que je sais même plus pourquoi on a commencé à se battre. Ah, si. Il riait. Mais, si ce n’était pas de moi… Alors…

« De quoi est-ce que tu riais, avant que qu’on s’arrose de peinture ? »

Sans un mot, son regard se déplaça vers le mur derrière lui. Dessus, quelques mots écrits au feutre rouge, en majuscules.

‘YOU ARE SOMEBODY’S REASON TO MASTURBATE.’

Je sens le rouge me monter aux joues, mais la seule chose que je trouve à faire, c’est rigoler. Parce que je suis pas quelqu’un qui va se laisser humilier deux fois dans la même heure.

Et pour ajouter un peu de piment à tout ça, Ashton s’est mis à rire aussi.

Comme quoi, peut être que j’ai pas vraiment envie de me pendre. Pas pour le moment.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

30 paranoia filled days later. Empty
MessageSujet: Re: 30 paranoia filled days later. 30 paranoia filled days later. EmptyMer 11 Sep - 23:14

« fuck you and your lovely hair and cute nose
and perfect hands and your flawless every thing you piece of shit. »




MARDI.

Les jours se suivent et se ressemblent. Même heure, même endroit, même fringues, même musique dans mes oreilles, même atmosphère. Pendant que je termine d’effacer les derniers tags, Will commence à peindre et nous ne nous adressons toujours pas la parole.

Pas que ça me dérange, mais je suis un présentateur radio, moi. Parler, c’est ce que j’aime faire le plus au monde. J’aime parler de ma vie, des ragots qui circulent, de la pluie, du beau temps, de moi, de l’Angleterre, de ce que j’ai mangé le midi, de ce qui est arrivé en sport… J’aime parler. Je veux parler. J’ai envie de débiter vingt mots à la seconde et rire à mes propres blagues. L’idée d’être coincé avec une personne que je suis supposé détester et ignorer et ne pas pouvoir lâcher un mot, c’est frustrant.

Je trempe la brosse dans le produit en soupirant et soudainement je rêve de peindre, moi aussi. C’est plus simple, ça fait moins mal au bras de laisser glisser un pinceau sur un mur que de frotter comme un forcené.

Je cherche un tag à effacer du regard et comme pour à peu près tout les autres, je lis ce qu’il y a d’écrit avant. C’est toujours intéressant d’essayer de déchiffrer les orthographes les plus improbables, d’apprendre que Melissa F en psychologie est une salope et que 124 543 237 suce les bites comme elle bouffe une glace à l’eau...

Et j’explose littéralement de rire sans pouvoir me retenir.

C’est tellement violent et tellement abrupt que j’en ai des crampes au ventre. Je barre mon estomac à l’aide de mon bras en essayant de me calmer, mais la phrase reste encrée dans mon cerveau et en y repensant, je peux pas m’empêcher de rire. Surtout avec Will à côté. Oh, the irony.

Je me retiens au mur en riant à gorge déployée, très peu soucieux à l’idée d’attirer la curiosité de Jacobson. Je serais incapable de m’expliquer, tellement je suis incapable de m’arrêter de rire. La journée a été longue, je suis fatigué et ce sont les nerfs qui lâchent. Je suis mort de rire et j’arrive pas, j’arrive pas à m’arrêter, putain. Je pose ma main sur ma bouche et parviens à me calmer une poignée de seconde.

Quand je lève les yeux vers le tag pour lire de nouveau les mots que forment les lettres, je repars à rire. Bordel. C’est trop drôle. Merci Jésus pour ce fou rire. Je secoue la tête pour me reprendre et soupire de contentement en me disant que je me suis fait les abdos pour la semaine avec cette connerie.

Je vais pour reprendre mon travail, quand je sens quelque chose couler sur mon visage. Au départ, je pense que c’est de la sueur et je suis prêt à me remettre à rire, rien qu’à l’idée d’avoir transpiré tellement j’ai ris, mais quand j’essuie mon visage, la texture est épaisse sous mes doigts et quand je jette un coup d’oeil à ces derniers, du jaune colore ma peau.

Je ne mets pas longtemps à faire le rapprochement entre la peinture et Will. Je fais volte face pour le regarder, complètement choqué. C’est quoi son putain de problème? Je ne prends même pas la peine d’éteindre la musique sur mon iPod et fourre mes écouteurs dans ma poche me foutant bien sur le moment d’avoir à les démêler pendant trois quart d’heure plus tard et m’empare de mon pot de peinture tout neuf, dans un simple esprit de vengeance. C’est dans ces moments là que tu captes que les TIG ne servent à rien. Je continue de répondre à ses petites attaques... Eh merde, c’est lui qui a commencé après tout!

Avant de l’asperger, je me rends compte qu’il est déjà à moitié couvert de jaune et sur le moment je comprends pas bien pourquoi, mais ça ne m’empêche pas de jeter des filets de peinture sur son visage en agitant mon pinceau. J’explose de rire et me protège comme je peux quand il riposte et heureusement qu’on a installé une bâche protectrice par terre, parce que sinon on aurait probablement passé la soirée à quatre pattes - on me laisse finir avant de picturiser la chose, merci - à nettoyer le sol au white spirit.

Je m’allonge par terre de tout mon long pour reprendre mon souffle lorsque nous venons à cours de peinture. Putain, les mûrs ne sont même pas terminés, on va se faire allumer... Will est installé sur l'escabeau à mes pieds, pensif. Nous restons dans un silence confortable durant lequel j’examine les dégâts que nous avons fait avec la peinture sur les murs qui n’étaient pas sensés être repeints et réprime un gémissement en pensant à la douche que je vais prendre en rentrant de nos TIG. Tout ce que j’espère à cette seconde c’est pouvoir retirer la peinture coincée dans mes cheveux.

“De quoi est-ce que tu riais, avant que qu’on s’arrose de peinture ?” Je me redresse sur les coudes pour faire face à Jacobson. Dans un premier temps, je ne sais absolument pas de quoi il parle. Il y a des traits de peinture sur son visage, les traces de mes mains sur sa combinaison vert hôpital et j’en reviens pas de l’avoir touché à des endroits pareils sans m’en être rendu compte… Je reviens rapidement à sa question et bouge la tête pour lui montrer le mur que j’étais en train de nettoyer avant que les choses dégénèrent. Le tag est toujours bien visible. Je repose mon attention sur Will et hausse les sourcils en le voyant se mettre à rire.

Honnêtement, je ne m’attendais pas du tout à cette réaction. Je m’attendais à ce qu’il fasse une remarque désobligeante, qu’il m’envoie son pied dans la gueule, qu’il m’attrape par les cheveux et plonge ma tête dans les toilettes parce que j’ai le malheur de remettre cette humiliation sur le tapis (assez indirectement, quand même, parce que la phrase n’est pas de moi oh). Mais non. Et son rire me plaît. Ses dents, les plis au coins de ses yeux aussi. Alors je me mets à sourire comme un débile à mon tour et repars à rire, parce que malgré le fait qu’il ait l’air d’un petit connard de première, il sait rire de lui-même et son rire est communicatif.  

Je soupire de contentement lorsque nous nous calmons, m’assois en tailleur et me retient de passer ma main dans mes cheveux quand je me rappelle qu’ils sont couverts de peinture. “Je connais quelqu’un qui pourra reprendre tes chaussures… Enfin, si tu veux.” Je déclare presque timidement (?) en pointant ses chaussures coiuvertes de jaune avant de me racler la gorge.

Franchement, je suis trop sympa. Alors que je devrais être vraiment hyper hostile avec ce qu’il a foutu avec mes cheveux. Mais je lui dois bien ça. Putain… “YOU ARE SOMEBODY’S REASON TO MASTURBATE” Je pleure de rire à l’intérieur.


VENDREDI.

Après avoir gaspillé la peinture durant notre bataille, ce qui n’a pas plu au directeur, Will et moi avons dû repayer de nouveaux pots et pour qu’on ne recommence pas, nos heures dans les toilettes ont été décalées. Il a peint sa part des toilettes mercredi et j’ai fais le reste hier.

J’ai du mal à l’admettre, mais être seul, c’est nul. Être dans les chiottes sans Will a côté de moi, c’est nul. Même avec ma musique, je me suis ennuyé. Pas de cul à mater, personne avec qui partager d’autres tags drôles. Ouais, concrètement c’était bidon. Et je me demande si il a pensé la même chose pendant qu’il faisait sa part de TIG le mercredi. Peut-être que j’ai pensé à lui le mercredi en plus du jeudi. Peut-être.  

Bref. Lorsque je me dirige vers les vestiaires pour aller nettoyer la crasse dégueulasse et putride des sportifs qui sentent le fauve (notez que j’adore les sportifs, aha), je suis anormalement content, parce que Will et moi on a les même heures, donc je serais pas tout seul pour faire le ménage et… Ouais, c’est idiot d’être heureux pour ça, c’est vraiment stupide, ta gueule Ashton. Je marche avec nonchalance en faisant traîner mon sac au sol et pousse la porte des vestiaires en gémissant.

Ca sent la transpiration, le déodorant, le gel douche pour mâle et bordel, je trouve ça absolument répugnant. J’aime les garçons, mais les garçons qui ont une odeur qui n’agresse pas. J’aime les homosexuels, les garçons doux qui sentent la cannelle, par exemple. Je chouine en m’aventurant à travers l’immense pièce et je suppose qu’après avoir passé quelques minutes là dedans, je finirais par m’habituer et oublier l’odeur.

Je grimace et marche lentement jusqu’à la première rangée de casiers. J’enfile rapidement ma combinaison couverte de peinture jaune sèche d’un geste las et sursaute lorsque la porte s’ouvre et réprime un sourire en voyant Will débarquer et poser ses affaires proche des miennes.

Je plonge mes mains dans mon sac et touche la matière lisse de ses chaussures qui sont désormais comme neuve, comme je lui avais promis. Je mords l’intérieur de ma joue en me rappelant que je suis arrivé en retard à la radio du campus pour pouvoir aller les chercher en ville et me dis que j’aurais jamais fait ça pour personne, même pas pour un pote.

Et c’est assez flippant.

Tellement flippant que j’ai envie de lui faire bouffer ses pompes, sur le coup. J’ai envie de les enfoncer au fin fond de sa gorge parce que je suis heureux d’aller en TIG avec lui. C’est juste absurde. “Tiens.” Je dis simplement et je n’ai pas le temps d’examiner son visage lorsqu’il les récupère puisque nous nous faisons interrompre par le technicien de surface qui nous apporte ses produits.

Il nous explique rapidement ce que nous avons à faire, à savoir nettoyer les douches et nettoyer les casiers qui servent en général de poubelle à ces lépreux de sportifs. Puis les sols, évidemment et puis les vitres. Il nous indique où remplir les seaux d’eau et quelle dose de produit mettre dans ces derniers pour qu’il n’y ait pas trop de mousse et pour quelle surface. J’écoute distraitement en espérant que Will a été attentif et enfile immédiatement les gants de nettoyage blancs en me prenant pour la madame sur la pochette d’un album de Blink 182. Will se tape les gants roses, teehee.

Nous commençons par vider les casiers par pure logique, parce qu’avant de laver, il faut évidemment retirer les déchets des joueurs sinon c’est un peu débile et les déchets sont essentiellement des préservatifs utilisés ou des papiers de barres de céréales. Ce qui correspond bien à la personnalité de ces débiles mentaux. Ils baisent et ils bouffent pour entretenir leurs muscles.

“Est-ce qu’on est dans une banque du sperme ou dans les vestiaires de Berkeley? J’ai un doute,” je finis par dire en jetant une énième capote nouée au bout en réprimant une nausée. Je pense que je vais me laver trois fois les mains avant de rentrer au dortoir et après, je prendrais une douche et j’me laverais probablement avec de la bétadine. Ugh. Je tends le bras en me hissant sur la pointe des pieds pour attraper une canette de Redbull vide, perchée au fond de la petite étagère qui se trouve dans chaque casier et ricane pour moi-même en me disant que je rentre probablement entièrement à l’intérieur.

Je fais l’essai et referme la porte devant moi avec aisance. Finger in the nose. J’ai l’impression d’être un bizu.  

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

30 paranoia filled days later. Empty
MessageSujet: Re: 30 paranoia filled days later. 30 paranoia filled days later. EmptyDim 15 Sep - 12:36

« cause after all this time
i'm still into you »
Friday –

Ca fait deux jours qu’on s’est pas vus, et je n’ai absolument pas envie de le revoir. Non, vraiment pas. J’étais bien, sans lui, seul, sans un bruit autour de moi, dans le froid glacial de ces toilettes. Non, c’était parfait.

Aujourd’hui on fait donc les vestiaires. Je sais pas si c’est mieux, ou si c’est encore plus nul, mais dans tous les cas, j’ai l’espoir secret qu’on va croiser les mecs qui se douchent après l’entraînement. J’ai un putain de péché mignon pour les sportifs, parce que même si ma personnalité suggèrerait plutôt le contraire, j’aime être protégé. Par des hommes fort.

C’est pour ça que, les filles, c’est moins ma tasse de thé. Parce que se faire protéger par une fille, c’est pas terrible pour son image si vous voyez ce que je veux dire.

Bref, je rentre dans les vestiaires, et ô désespoir, pas de sportifs dégoulinant d’eau après la douche, avec uniquement une serviette autour de la taille. Non, seulement Ashton Nightingale qui fait le malin à se trémousser dans toute la pièce, choisissant avec précaution les casiers avant d’en vider tout le contenu. Je pose mes affaires dans le même coin où les siennes sont entassées, et je me relève.

Cette fois çi, j’ai pris de la musique. Pas que j’aime pas travailler en silence, mais je préfère ma musique à celle de quiffy.

Je mets mon casque sur mes oreilles, et je lance mon iPod en mode aléatoire. Girls Just Wanna Have Fun. How ironic. Je soupire et prends la paire de gants rose qui m’a été attribuée. Pourquoi moi putain.

Et c’est là que je le vois sortir un truc de son sac. Mes chaussures en fait. J’avais oublié qu’il les avait prises avec lui, pour les nettoyer et là, mon cœur devient tout gros dans ma poitrine. Merde, c’est qu’il l’a vraiment fait.

Dans ma tête, je m’étais dit qu’il allait les foutre à la poubelle et ne jamais me les rendre, mais j’étais vraiment trop pessimiste en fait. Il avait même pas à faire ça, vu que c’était pas directement sa faute.

« Tiens. » me dit Ashton. Je suis sidéré, elles sont comme neuves. Moi qui croyait que j’allais devoir me balader avec des chaussures jaunes pour le restant de mes jours. Je lève les yeux vers lui, et j’ai envie de me jeter dans ses bras et –

Le technicien de surface – oui, c’est comme ça qu’on dit, parce que vous comprenez, homme de ménage, ça le fait moins – nous interrompt et arrive avec son chariot de produits.

Je soupire, et vais les mettre précieusement dans mon sac, avant d’enfiler mes gants pour me mettre au travail. Je sens le sourire d’Ashton, qui lui a une paire de gants blancs. J’enlève un de mes écouteurs, le temps qu’il nous explique tout, et c’est parti.

Après quelques minutes à vider les casiers, et à observer le regard de dégout sur le visage de mon coéquipier à chaque préservatif usagé, je me mets vraiment au travail et commence à frotter. La musique change, mais c’est encore plus ironique. U + Ur hand, de P!nk. Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour qu’il s’acharne à ce point sur moi, vraiment. Je change de chanson, et ça va mieux, Plage des Crystal Fighters.

Bon, là, j’ai la pêche. Sauf que c’est là que je me rends compte qu’en fait, Ashton n’est plus là. Merde, il est passé où ce con. Je me retourne, et je regarde dans tous les coins de la pièce, comme un con avec mes gants de fille que je suis, mais impossible de le trouver.

Pendant un moment, j’ai peur qu’il m’ait foutu un plan, et qu’il m’ait laissé tout seul comme une merde. J’en pleurerai presque, parce que comme les filles, j’ai mes périodes où mes hormones masculines en font des leurs. Non, je ne prendrais aucune remarque.

Sauf qu’au bout de quelques minutes de recherche effrénée, je sens un des casiers trembler, comme si on lui donnait un coup. De l’intérieur. J’enlève mes écouteurs, et c’est là que je l’entends. Evidemment, comment pourrais-je entendre sa voix quand j’écoute de la musique ?

Il m’appelle, et m’insulte presque, et je me penche un peu pour regarder à travers les fentes du casier. Il me fixe avec une moue boudeuse qui me fait un effet fou, et heureusement qu’il ne peut pas me voir de plein pied.

J’ai même pas envie de lui demander comment il a atterri là, je me doute bien que son intelligence réduite lui a soufflé l’idée que ça pourrait être marrant de s’enfermer comme un bizut dans un casier, histoire de voir ce que ça fait.

« Alors Ashton, on fait moins le malin ? »

Je sais, j’en profite. Mais pour une fois que j’ai le dessus dans nos interactions, je vais en profiter un peu. Je vais aussi m’en prendre plein la gueule quand il sortira, mais ça… On verra au moment voulu. Je le vois souffler pour garder son calme derrière le métal froid.

« Tu sais, je crois qu’on devrait arrêter de se faire la guerre. Qu’est-ce que t’en penses ? Pas que j’ai envie que tu deviennes mon meilleur ami en deux minutes, mais au moins… Qu’on arrête d’être en permanence énervé l’un contre l’autre. »

Il me regarde comme si je lui avais dit que j’avais tué ses parents et que je les avais enterrés dans mon jardin. Je le vois mordre l’intérieur de sa joue, comme s’il hésitait, mais encore une fois, il ne répond rien, et je commence vraiment à être frustré.

« Bon, très bien. Si tu me réponds pas, j’imagine que t’as envie de rester dans ce casier. »

Oui, d’accord, j’y suis allé un peu fort. Mais on joue, allez. Ashton me regarde maintenant avec des yeux ronds comme des soucoupes, parce que je crois qu’il n’en revient pas. Je suis pas du genre à faire du chantage, mais ça m’arrive parfois pour parvenir à mes fins.

« Tu me fais de la peine, mon cher. Comme je suis pas non plus un connard, je vais t’ouvrir. »

Je déverrouille le casier de l’extérieur, et fait un pas sur le côté pour le laisser sortir. Il a l’air perturbé, il réfléchirait presque.

J’ai fait ma bonne action du mois, et je me remet au travail.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

30 paranoia filled days later. Empty
MessageSujet: Re: 30 paranoia filled days later. 30 paranoia filled days later. EmptyLun 16 Sep - 18:35

« fuck you and your lovely hair and cute nose
and perfect hands and your flawless every thing you piece of shit. »




VENDREDI.

C’est drôle de s’enfermer deux minutes, mais juste deux minutes. Lorsque je vais pour pousser la porte et sortir du casier, cette dernière est bouclée. Je ris nerveusement et pousse gentiment une deuxième fois. Toujours pas. Je donne un coup d’épaule dans le métal et… ouais, j’suis coincé. J’aurais dû me douter que si les types restent enfermés dedans dans les films, c’est parce qu’on peut pas ouvrir de l’intérieur.

Je donne un coup de pied dans la porte, essaye de tripoter le verrou, prie Jésus, mais rien n’y fait. Je suis bloqué dans ce putain de casier. Evidemment, c’est la vraie vie et personne n’est là pour me sauver la vie. Dans les univers alternatifs, dans lesquels t'as une chance de cocu, c’est toujours ton crush qui aide t'aide à t'en sortir, alors pourquoi pas moi?...

“Jacobson,” je murmure pour moi-même avant de subitement frapper ma tête contre mon casier. Non, ne mélangeons pas tout. Ne vous méprenez pas, Will n’est certainement pas mon crush, mais ce boulet est là, il est avec moi dans les vestiaires, il peut m’ouvrir. “Will!” Je m’écris en poussant sur la porte. “Will Jacobson, petit bâtard de merde,” je chouine en tapant mon crâne contre le fond du casier avant de me rappeler que aujourd’hui, cet empoté est venu avec des écouteurs et qu’il ne doit certainement pas m’entendre avec sa musique de merde à fond dans les oreilles.

C’est dingue parce que c’est dans ces moments de galère comme ça, que t’as sacrément envie de pisser et que tu penses à des trucs complètement fous, comme le cannibalisme, par exemple. Juste pour survivre. Je gémis de frustration et donne un grand coup dans la porte. Je me rappelle que j’ai son numéro de téléphone, du coup je fouille dans mes poches dans l’espoir d’y trouver mon téléphone, mais non, aha. Je l’ai laissé dans mon sac. Putain de bordel de merde. “S.O.S” je pleurniche en tapant du bout de ma converse contre le casier. Le bruit va bien finir par attirer Monsieur Frange Caramel.

Qu’est-ce qu’il va penser quand il va me retrouver dans le casier? Enfin, si il me retrouve… Imagine, les gros titres du journal du lycée : “Fin tragique pour Ashton Nightingale, the broadasting legend sur le campus de Berkeley, qui dépéri dans un casier après y avoir été enfermé pour une raison inconnue.”
Qui me remplacera à la radio? Qui pleurera ma mort? Je vais mourir sans avoir connu le nouvel album de You Me At Six… “Non,” je hurle en faisant parfaitement les pleurs américains. “Will, pour la soixante douzième fois, WILL! Sors moi delà avant que je te fasse un deuxième trou au cul, espèce de tête de pas sucé, l’album de You Me At Six, putain, pourquoi moi, pourquoi!”

Puis le voilà qui apparaît, juste avant que je devienne claustrophobe. Je fais ressortir ma lèvre inférieure et fais semblant de renifler tristement. Je suis affreusement honteux qu’il me retrouve dans cette posture. Quelle excuse inventer? J’ai été aspiré dans un vortex, comme dans Jumanji. J’ai perdu l’énigme contre le lutin magique des casiers et il m’a enfermé à sa place. Je voulais faire un second coming-out, mais en plus drôle cette fois, alors au lieu de sortir d’un placard, je voulais sortir d’un casier en criant que je suis gay.

Je suis rassuré qu’il soit là, bordel. Merci Jésus.

“Alors Ashton, on fait moins le malin ?” Je retire ce que j’ai dis, Jésus. Ce petit enfoiré de merde. Je soupire d’indignation, pas d’humeur à jouer. Je m’apprête à parler, quand il me coupe au moment où j’aspire l’air dans mes poumons. “Tu sais, je crois qu’on devrait arrêter de se faire la guerre. Qu’est-ce que t’en penses ? Pas que j’ai envie que tu deviennes mon meilleur ami en deux minutes, mais au moins… Qu’on arrête d’être en permanence énervé l’un contre l’autre.” EXCUSE YOU WILLOSER. Allô pédale, j’ai réparé tes chaussures et c’est toi qui demande qu’on fasse la paix. J’ai fais le premier pas en premier, d’abord! Je le regarde incrédule à travers les petites fentes du casier. S’impatientant probablement et en entendant pas de réponse de ma part, il enchaîne. “Bon, très bien. Si tu me réponds pas, j’imagine que t’as envie de rester dans ce casier.”

WOT. J’ouvre les yeux en grand avant que ma mâchoire ne tombe. Mais pour qui il se prend ce petit connard de merde? Je donne un coup de pied dans le casier en grognant de frustration. “T’as cru que t’étais le roi du pain d’épice ou quoi? Non mais je rêve. Je lave tes pompes, j’essaye de faire un pas vers toi et c’est toi qui me demande de faire la paix? C’est la meilleure. Bouge toi de m’ouvrir avant que je fasse une crise de claustrophobie. Et surtout avant que je trouve le moyen de sortir par mes propres moyens pour t’en foutre une,” je lâche sur les nerfs.

Il y a un blanc. Will et moi nous observons à travers les trous du casiers et pendant une poignée de secondes j’ai vraiment l’impression qu’il va m’abandonner là. Puis il reprend la parole : “Tu me fais de la peine, mon cher. Comme je suis pas non plus un connard, je vais t’ouvrir.” Ah, bien sûr, parlons pas.

Puis il déverrouille le casier et s’apprête à repartir pour vider une nouvelle rangée de casiers, sans un mot, se disant probablement que je refuse d’enterrer la hache de guerre parce que je lui ai parlé un peu sèchement. Non.
Je l’attrape par le col avant qu’il soit hors de ma portée et le plaque probablement un peu trop fort contre les casiers, en posant rapidement mes paumes contre ses épaules pour qu’il ne bouge pas. Il ne se débat même pas de ma prise, il me regarde juste bêtement, avec ses grands yeux de bébé biche. Ugh, no pls dont.

Ce que je viens de faire est digne d’un film, sérieusement, le genre de truc qui se passe juste avant un baiser. C’est malin, Ashton. Tu te fais du mal tout seul. Je déglutis péniblement avant de légèrement me racler la gorge. Je suis certain que je suis rouge, parce qu’on manque franchement d’air dans un casier et la température monte vite quand on frappe non stop contre la porte pour sortir… OK, et c’est probablement parce que well, your lips look like sin, Mister Jacobson. Je suis en feu. Heureusement qu’il y a une soirée ce weekend. I really need to get laid.

Je toise le brun du regard et l’examine longuement sans rien dire. Je fronce les sourcils, pour qu’il comprenne que je suis pas content qu’il m’ait fait mariner pendant que j’étais dans le casier, si il comprends le langage des yeux... Après une longue et interminable minute je m’écarte un peu en soupirant. “Fais plus jamais ça,” est tout ce que je trouve à dire. Je récupère mon sachet poubelle au sol pour me remettre au travail avant de faire quelque chose de regrettable à savoir : l’embrasser jusqu’à ce que ses lèvres soient rouge carmin à cause de la haine et la frustration que je ressens à son égard, ou l’enfermer dans un casier parce que c’est un petit pédé de merde.

Plus tard, lorsque c’est l’heure de partir, nous nous changeons au niveau de nos casiers respectifs. Je souris légèrement en le voyant enfiler ses chaussures toutes propres et lève yeux vers son visage pour me délecter de son expression. Quand il croise mon regard, je fais comme si je fixais l’horloge derrière lui et fronce les sourcils avant de me reconcentrer sur le contenu de mon sac. Bordel, c’est vraiment idiot d’agir comme ça, ouin je me fais surprendre à chaque fois que je le regarde! *pout*

Je referme le zip de mon sac et place la bandoulière sur mon épaule en m’approchant hésitant de Will qui range sa combinaison. “Bon,” je dis doucement en mordant nerveusement l’intérieur de ma joue. “Passe un bon weekend. Je suppose qu’on se verra à la soirée de demain,” je marmonne en restant planté là, comme un idiot, attendant une réponse qui ne vient pas. J’humecte mes lèvres, pince ses dernières entre elles avant de rentrer les épaules et faire un bref signe de la main. “A plus tard.” Et sur ces mots, je m’enfuis.

SAMEDI.

L’alcool coule à flot et c’est la cinquième fois que je perds ma meilleure amie dans la foule. La musique fait trembler les murs de la maison des Omega et dans la pièce sombre les corps ondulent les uns contre les autres dans l’espace restreint qui en temps normal est supposé être le salon. Je reste tranquillement dans un coin de la pièce, derrière une baffle pour que la musique n’explose pas mes précieux tympans et grimace en lançant un regard noir au DJ qui joue de la musique commerciale gerbante. Je pense me proposer pour la prochaine fête. Au moins les étudiants danseront sur de la musique potable.

Je porte le gobelet rouge que je tiens fermement dans ma main à mes lèvres pour boire une gorgée de Vodka Orange et lance un regard circulaire à la pièce pour repérer des visages familiers. Je vois ma meilleure amie une poignée de seconde avant qu’une tête se foute au milieu, en plein dans mon champs de vision.

Je lève les yeux au ciel en m’apercevant qu’il s’agit de Jacobson. Il est dos à moi et repousse quelqu'un pour s'échapper de la piste de danse. Je ne peux pas m’empêcher de laisser mon regard glisser jusqu’à ses fesses et bois une longue lampée pour me distraire vite, très vite.

Sérieusement, ce type m’attire. Il est très gay, très flamboyant, très mon type. Je n’ai pas de type particulier en fait, mais il est vraiment bien foutu et si il n’y avait pas cette rivalité entre nous, j’aurais vraiment essayé de le pécho depuis le temps. Il faut que j’arrête de me voiler la face, Will me plait physiquement.

Quel dommage qu’il soit le pire gamin pourri gâté et détestable qui existe sur cette Terre. Il fait volte face et je sens mon cœur faire une chute libre dans ma cage thoracique à la vue de ses cheveux en bataille, ses lèvres entrouvertes, ses yeux bleus brillants… Il doit chercher quelqu’un du regard et je fronce les sourcils en voyant qu’il s’approche de moi en notifiant ma présence. Il titube un peu et il est absolument évident qu’il est ivre mort. Pauvre gosse.

Il trébuche sur les fils de la baffle qui se trouvent juste là, sur ma droite. Je m’approche vivement pour le retenir quand il manque de s’étaler. Classique. Heureusement que mon verre de vodka était vide. Il explose de rire face à sa situation et je m’occupe de le redresser sur ses deux pieds. Je dégage le fil de ses pieds à l’aide des miens et lorsque je lève les yeux vers les siens, il me fixe tellement intensément que je le ressens jusque dans mon pantalon. “Ca va comme tu veux, Will?” Je demande en tentant de garder la tête froide. Lorsqu’il franchit l’espace qui se trouve entre nos deux corps pour coller ses lèvres à mon oreille, je retiens ma respiration. Il sent bon et j’ai affreusement envie de toucher ses fesses, puisqu’elles sont juste là, à portée de main… Um, better not.

Je frissonne lorsque sa bouche se mouve contre mon lobe pour former des mots. Je suis tellement obnubilé par notre proximité que je rate le début de la phrase qui prononce. the lord is testing me.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

30 paranoia filled days later. Empty
MessageSujet: Re: 30 paranoia filled days later. 30 paranoia filled days later. EmptyMar 17 Sep - 18:57

« cause after all this time
i'm still into you »
Saturday –

Après la façon dont Ashton avait quitté les vestiaires hier soir, j’ai eu l’impression que peut être il m’avait pris au sérieux, malgré le moment où il m’a gueulé dessus pendant je ne sais combien de temps. Pour une fois, il m’avait quand même dit au revoir. Putain, c’était de l’amélioration. J’avais envie de couvrir ses mains et ses joues de bisous quand j’ai glissé mes pieds dans mes chaussures toutes propres, mais ce voyou au cœur tendre s’est sauvé à la première occasion.

Peut être pas un cœur tendre, mais bref, on voit mon idée. Depuis ces TIG, ou même depuis que je connais ce mec, depuis qu’il s’est immiscé dans ma vie qui était très bien sans lui, j’ai l’impression qu’elle ne tourne plus qu’autour de sa petite personne. Ca m’énerve. J’ai plus d’amis, parce qu’ils sont trop occupés à autre chose, et j’ai à peine le temps de travailler. Après tout, j’ai quand même un diplôme à décrocher à la fin, et j’ai pas envie de redoubler une année.

En même temps. Je dis ça, mais je me mets une race tous les week-ends.

C’est pas ma faute, je suis invité dans les fêtes par les minettes dont le gay-dar est cassé, ou pas actif. Je crois que gros cul + pantalon moulant, c’est pas assez parlant pour elle. Peut être qu’elles aiment aussi avoir quelque chose à quoi s’agripper quand on la leur met. Cough, cough.

Là, je suis chez les Omega. Je crois que c’est avant-hier, quand je rentrai dans ma chambre, qu’une fille aux airs de collégienne m’a abordé pour me dire, tout en me déshabillant du regard, qu’elle aimerait me voir ce soir. Autant dire que c’est pas vraiment pour elle que je suis venu.

Depuis que je suis là, je me dois de préciser que je n’ai toujours pas réussi à subvenir à mes besoins d’homme. Alors ce soir, je suis décidé à me trouver quelqu’un.

A peine une demi heure après être arrivé, je suis au milieu de la foule, collé serré contre une paire de seins qui m’étouffe, mon 5e verre à la main. Je suis déjà vraiment ivre, même totalement déchiré, mais je tiens encore à peu près debout. Je sens une main sur ma hanche, après quelques minutes, et un souffle chaud sur ma joue. A ce stade, je pourrais embrasser à peu près n’importe quoi.

Je prends une grande gorgée de ma boisson – j’ai déjà oublié ce que j’ai mis dedans – et me retourne, pour voir un grand blond aux yeux noisette. Il a l’air tout aussi arraché que moi, mais on s’en fiche tous les deux. Je pose – ou devrais-je dire lance - mon gobelet sur la table la plus proche, avant de passer mes bras autour de son cou et de remuer mes hanches au rythme d’une musique que je n’ai jamais entendue. Après quelques secondes, je sens ses lèvres dans mon cou, et sa barbe naissante frotte contre mon menton. Je glisse ma main sur sa joue, pour relever son visage, et nous voilà lancés dans une session de french kiss sans fin. J’ai la tête qui tourne, et je sens son érection se presser contre ma hanche, parce qu’évidemment, cet apollon fait trois têtes de plus que moi.

Mes lèvres me font mal, et tout le contour de ma bouche est rougie par sa barbe rugueuse. J’ouvre les yeux, et par dessus son épaule, je vois Ashton. Mon cœur fait un bon dans ma poitrine. Blondinet est en train de me sucer le cou, et je crois que si ça continue, je vais mourir d’exsanguination, mais la seule chose sur laquelle j’essaye de me concentrer, c’est son expression hagarde, la façon dont il passe sa main dans ses cheveux foncés, à quel point son pantalon épouse parfaitement les formes de ses hanches et son t-shirt fait saillir ses pectoraux.

Ma tête tourne de plus en plus, et mon ‘ami’ finit par se désintéresser. Définitivement plus bourré que moi, puisqu’il a déjà ses mains sur les fesses de la demoiselles qui m’avait collé sa poitrine dans la figure quelques minutes auparavant.

J’ai envie d’aller voir Ashton. Et en même temps, j’ai envie de l’éviter de toute la soirée. A chaque fois qu’il est là, il me pourri la vie, il me choppe le mec que je veux. Mais là, alors que l’alcool coule à flot dans mes veines, je pense uniquement avec mon membre masculin, et il pointe vers Ashton.

Entre temps, je me sers un verre de Malibu, avec un peu de jus d’ananas, et en relevant la tête, je vois qu’il a disparu. Mon cou me fait mal après le gros suçon que l’autre m’a filé, et j’ajuste mon t-shirt sur la taille, pour cacher le petit ventre qui me complexe. Je suis à nouveau perdu dans la foule, et avec ma petite taille, je dois me mettre sur la pointe des pieds, ce qui est un processus périlleux quand on a beaucoup bu. Mon verre m’échappe presque des mains, j’ai chaud, et j’ai vraiment, vraiment envie de chopper quelqu’un d’autre ce soir.

Je fends la foule et me retrouve presque en face de lui. Je finis mon verre avant de m’avancer vers lui, en remuant bien les hanches, mais je suis trop fini pour voir le gros fil sur mon passage et je me prends les pieds dedans comme un abruti. J’ai envie de crier et de pleurer tellement je suis énervé contre moi même, sauf que la seconde d’après, je sens des bras s’enrouler autour de moi et me relever.

Je lève les yeux pour voir qu’Ashton, chevalier sans cheval blanc, m’a rattrapé au vol, et me regarde avec ses yeux de biche, à demi amusé, et à demi exaspéré. La situation est tellement ironique que je ne peux pas m’empêcher d’éclater de rire, ce qui me décrédibilise plus que tout le reste, même presque plus que la chute ridicule que j’ai manqué de faire. J’ai l’impression d’être un véritable gamin quand il me débarrasse des fils emmêlés dans mes pieds, mais quand il relève les yeux vers moi, je me sens comme la première fois où un mec à posé les yeux sur moi de cette façon.

On se regarde de façon si intense, je crois que c’est jamais arrivé avec quelqu’un d’autre, peut être la première fois que j’ai couché avec quelqu’un qui comptait pour moi. C’est bizarre, cette sensation. J’ai envie de me coller contre lui, que tout mon corps soit en contact avec le sien, et que ses mains glissent sur moi. Pendant un moment, j’oublie qui il est et j’ai envie de me liquéfier tellement c’est fort.

« Ca va comme tu veux Will ? »

Sa voix résonne dans mes oreilles, et à travers ma vision un peu floue, je suis sur qu’il essaye de se reprendre. J’ai même l’impression qu’il rougit, mais je pourrais pas dire si c’est à cause de moi ou de la chaleur qu’il fait dans cette pièce. Je suis en train de bouillir à l’intérieur, j’ai besoin de contact, et je suis décidément bien trop enivré pour me rendre compte de ce que je fais.

Alors je me rapproche de lui, avant de me pencher et de venir susurrer quelques mots à son oreille. Mes hanches sont collées contre les siennes, et ses mains sont sur mes biceps, alors que les miennes sont là où ses épaules rejoignent son cou. Ma langue frôle le creux de son oreille, son lobe, et je le sens défaillir entre mes mains.

« Je crois qu’on a tous les deux envie de la même chose, là, tout de suite, tu crois pas ? »

J’ai la sensation qu’il frémit, et mes mains se détachent pour glisser sur sa poitrine. Je descend lentement pour placer ses mains sur ma taille, tout en continuant à souffler chaudement dans le creux de son oreille, dans son cou, sur sa joue, et me retourne, avant de venir coller mes fesses contre ses cuisses.

Ma petite taille me permet de caler ma tête dans le creux de son cou, et j’ouvre les yeux pour voir que la pièce s’est considérablement remplie. Plusieurs personnes nous entourent, et les lumières sont plus tamisées, la musique plus forte. Ou alors, c’est parce que l’alcool que je viens d’engloutir s’est enfin propagé dans tout mon corps.

Je commence alors à remuer mes hanches, en glissant mes mains sur les siennes, là où elles sont placées. J’ai envie d’oublier tout le reste et pendant une seconde j’oublie que je danse avec une personne que je suis censée mépriser et détester jusqu'à la moelle.

Après quelques instants, je sens son nez glisser le long de la courbe de mon cou, alors je rejette un peu plus la tête en arrière, lâchant un gémissement que je suis sure qu’il a entendu, mais sur le moment, je m’en fiche. Il se presse un peu plus contre moi et je n’hésite pas à lui rendre la pression de mon coté. Je suis trop arraché pour savoir si je sens son téléphone ou autre chose contre mon postérieur, mais je glisse mes doigts entre les siens et les enfonce plus sur mes hanches, persuadé que j’aurai des bleus le lendemain.

Je sentirai presque ses dents effleurer ma peau, mais j’ai trop chaud, et même si je suis relativement conscient, j’ai toujours la tête qui tourne. Impossible de savoir si l’on a dansé pendant quelques minutes ou une heure. J’ouvre à nouveau les yeux et je suis presque ébloui par une lumière.

Je dirai qu’après ce moment, c’est le trou noir.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

30 paranoia filled days later. Empty
MessageSujet: Re: 30 paranoia filled days later. 30 paranoia filled days later. EmptyMer 18 Sep - 20:40

« fuck you and your lovely hair and cute nose
and perfect hands and your flawless every thing you piece of shit. »




SAMEDI.

Je déglutis péniblement, comme pour avaler un gémissement qui s’apprêtait à dépasser la barrière de mes lèvres quand sa langue frôle le bord de mon oreille. Je ferme les yeux et fronce les sourcils en me concentrant sur ce qu’il dit. “...on a tous les deux envie de la même chose, là, tout de suite, tu crois pas ?” Je frémis à l’entente de ses paroles et frissonne de tous mon long en sentant ses mains glisser le long de mon torse.

J’ai bu quelques verres, mais je suis parfaitement sobre. Je suis conscient de ce qui est en train de se passer, de ce que je suis en train de faire et je sais que je m’en souviendrais demain. C’est pas dit que ce soit le cas de Will.

Je m’apprête à le repousser quand il se saisit de mes poignets pour placer mes mains sur sa taille. OK, raté. Mon cœur bat frénétiquement dans ma cage thoracique, comme quand ton crush te parle pour la première fois. C’est trop con comme comparaison, putain, mais c’est exactement ça. Je me sens toute chose, mes mains sont probablement moites contre son t-shirt et ma nuque me picote. Je perds absolument tout mes moyens. D’habitude, je suis celui qui est en contrôle et celui qui dirige la situation. Quand je sais ce que je veux, je suis très entreprenant. Seulement dans cette situation, Will est supposé être mon ennemi juré et je sais absolument pas quoi faire.

J’ai l’impression de profiter de lui. En temps normal, il me fuit comme la peste et je suppose que c’est tout juste si il supporte ma présence dans la même pièce que lui. A cet instant, il est collé contre moi et on partage nos souffles. Soit il ne sait absolument pas ce qu’il fait, soit il est de ces gens qui montrent leur véritable visage sous l’emprise de l’alcool. Et cette pensée me noue littéralement l’estomac.

Mon cœur a un raté. Je suis persuadé qu’il va m’embrasser lorsqu’il décide de me tourner le dos pour presser ses omoplates contre mon torse. J’esquisse un sourire amusé et décide de me laisser aller. En fin de compte, il n'aura qu’à s’en prendre à lui même. C’est lui qui est venu me trouver, après tout! Et si il me reproche de ne pas l’avoir repoussé, je lui dirais que j’étais dans le même état que lui. C’est un énorme mensonge, mais il n’est pas obligé de le savoir.

Je glisse mes mains sur ses hanches et souris pour moi-même en entendant les première notes de Latch de Disclosure. Les cheveux de Will chatouillent ma peau et sur le moment, je trouve que nos corps se complètent parfaitement. Je laisse échapper un petit soupir en sentant sa chute de reins s’agiter contre mon bassin et je suis tellement en manque depuis quelques jours que c’est vraiment tout ce qu’il me faut pour que j’entre en ébullition.

Now I've got you in my space, I won't let go of you. Got you shackled in my embrace, I'm latching onto you.

Je crispe mes doigts dans son t-shirt et commence à me mouver contre lui, humant doucement le parfum de son shampoing et de sa peau, au niveau de la petite parcelle de chair qui se trouve juste derrière son oreille. Je lève brièvement le regard vers la foule de laquelle nous sommes plutôt éloignés et me dis que les gens qui connaissent l’existence de notre petite guerre doivent se poser des questions sur notre présente situation, en admettant que quelqu’un nous remarque.

Je laisse le bout de mon nez traîner le long de son cou, jusqu’à l’endroit ou ce dernier et son épaule se rencontrent. Je mords dans ma lèvre lorsqu’il penche la tête en arrière en poussant une plainte et presse mes mains contre son pelvis en frottant légèrement mon basin contre ses fesses. OK OK OK. THIS IS NOT OKAY.

J’emprisonne ses doigts autour des miens et glisse mes pouces sous son t-shirt de manière à caresser sa peau brûlante qui se trouve juste au dessus de son boxer en me serrant davantage contre lui. Dans un premier temps, je me dis que je serais capable de le pousser contre l’arrière de la baffle, qui se trouve là juste devant nous, baisser son pantalon et le prendre ici et maintenant, puis ensuite je me dis que ce serait probablement plus décent pour lui, moi et les autres si on allait s’enfermer dans une chambre, à l’étage.

Je mords légèrement dans son épaule et m’apprête à embrasser son cou, quand mes yeux attrapent une marque rouge qui me semble douloureusement récente. Mes yeux s’adaptent doucement à l'éclairage faible de la pièce et je n’ai pas rêvé, il s’avère que ce truc est un putain de suçon.

Et c’est malheureusement tout ce qu’il me faut pour redescendre.

Jalousiejalousiejalousie. Je fronce les sourcils en tentant de chasser ce mot de mon esprit. Bordel. Je dépose mon nez contre sa nuque et grogne de frustration avant de retirer mes mains des siennes et séparer nos corps à contre cœur. Je lui fais faire volte face et prends son menton entre mon pouce et mon index pour qu’il me regarde dans les yeux - en admettant qu’il voit en face des trous. “Désolé, Jacobson,” je souffle proche de son visage avant de le prendre par le pantalon pour l’attirer contre moi et coller mes lèvres à son oreille. “Je ramasse les miettes de personnes.”

Je frappe dans son épaule et fends rapidement la foule pour me diriger vers la sortie et quitter prestement la maison. Une fois dehors et sur le trajet pour rejoindre mon dortoir, l’air frais me fait du bien. Je m’assure que personne n’est là, autour de moi et presse ma main contre mon entre jambe. Je fais la moue en me rendant compte qu’un simple suçon marqué sur sa peau a suffit à me faire débander alors que j’étais vraiment au top niveau de l’excitation, chaud comme la braise, tout ce que tu veux.

Je frissonne et sens une vague désagréable traverser mon ventre. Je rentre les épaules en fronçant les sourcils et glisse mes mains dans mes poches en accélérant le pas. J’aurais probablement pas dû le planter là bas. Pas parce que j’aurais aimé poursuivre - enfin si, j’aurais aimé poursuivre - mais parce que j’ai pas envie qu’il tombe dans les bras de quelqu’un d’autre.

Je me mets à rire amèrement et regarde mes pieds en traversant le campus à pas de géant. J’aurais probablement dû boire davantage. Je sais que lorsque je vais rentrer, je serais incapable de m’endormir tout de suite parce que je suis pas assez bourré. Mes couilles.



LUNDI.


Je lève les yeux vers la pendule murale et soupire en me baissant une énième fois pour vider un énième carton rempli de bouteilles d’eau. Will est en retard d’environ une heure et pendant un moment, je me demande si il va venir ou si il a décidé de sécher, ou si il a une excuse pour ne pas être là, si il m’évite…

Je doute réellement qu'il se rappelle de quoi que ce soit, de toute manière. Quoi qu'un râteau de ma part puisse être marquant puisqu'on est supposé se détester et je sais que dans ses pompes je me serais senti humilié, mais merde. Si il y avait pas eu ce suçon, on aurait probablement conclu, alors j'ai pas à me sentir mal pour lui, parce que je suis pas une roue de secours, moi!

Je sursaute en entendant la porte de l’entrée des vestiaires claquer et laisse échapper la bouteille d’eau que je tiens entre les mains sur le coup. Lorsque je me redresse après l’avoir ramassé, Will apparaît soudainement, la démarche lasse et laisse tomber son sac par terre avant de s’allonger sur les bancs qui se trouvent au milieu d’une allée de casiers et ce sans un mot.

Je l’observe pendant un moment avant de me remettre au travail. Après avoir vidé mon carton, je m’attaque à un autre. Will n’a pas bougé d'un poil. “Tu dors?” Lorsqu’il remue à l’entente de ma phrase, j’en conclus que non. “Est-ce que tu vas m’aider ou tu comptes rester allongé là à rien faire?” Pas de réponse. Je soupire d’indignation.

Je suis certain qu’il a passé son putain de weekend à dormir, alors c’est quoi son putain de problème à rester allongé et à pas me calculer alors qu’on est lundi soir? Je presse le plastique de la bouteille que je tiens dans la main en la rangeant nerveusement dans le frigo et en attrape une nouvelle avant de me tourner pour le regarder. Il est toujours dans la même position. Ou alors il passé son weekend à baiser une personne qu’il a trouvé à la fête Omega juste après que je sois parti. Je serre les dents à cette pensée et me dis que le suçon dans son cou est certainement encore bien visible, ce qui fait monter la pression en moi davantage. OK, je suis calme.

…Non, je suis pas calme. Je débouche la bouteille et lance de l’eau sur lui. “Aller, Jacobson. Bouge ton cul. Même si c’est probablement ce que t’as fais tout le weekend.” Ça c'est dit.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

30 paranoia filled days later. Empty
MessageSujet: Re: 30 paranoia filled days later. 30 paranoia filled days later. EmptyVen 20 Sep - 23:44

« cause after all this time
i'm still into you »
Sunday –

Je crois que si je ressors un jour vivant de mon lit, je boirai plus jamais une goutte d’alcool. J’ai l’impression que quelqu’un est en train de découper mon cerveau avec une pince à épiler, que ma peau fond sous la couette, et que si jamais je me lève, je vais rendre mon estomac et tout ce qu’il y a dans mon ventre avec.

C’est triste à dire, mais j’ai connu pire. Seulement, sur le moment, la seule chose à laquelle on pense, c’est qu’on est la personne la plus débile de la terre et on rêve d’une petite corde pour remédier à notre état. Parce que le paracétamol et l’ibuprofène, c’est bien mignon, mais ça sert pas à grand chose dans mon cas.

Je vais plus jamais sortir de mon lit, je vais m’enfermer dans une cave avec des livres et un chauffage d’appoint, et rester là bas pour le restant de mes jours. Loin de toute bouteille contenant plus de 0,1% d’alcool.

Monday –

J’ai beau avoir passé près de 24h sous une montagne de couvertures, je me sens toujours aussi mal. Je suis pas allé en cours aujourd’hui, parce que ça tambourine encore pas mal dans mon crâne, et que si c’est pour m’étaler sur un morceau de bois dans un amphi, autant rester au chaud. Mais évidemment, j’ai pas le choix et je dois me pointer à ces TIGs, d’abord parce que si je le fais pas je vais perdre des crédits pour l’université, et ensuite parce que j’ai pas envie que mon meilleur ami me botte le cul. Par meilleur ami, j’entends Zee – oui, il a un petit surnom. Me demandez pas comment j’ai su ça, c’est en entendant sa meilleure amie l’appeler au détour d’un couloir l’autre jour.

Bref, je fais quand même un effort pour aller nettoyer ces putain de vestiaires. Ils me sortent par les yeux, par les trous de nez, et quand j’ouvre la porte, j’ai envie de tout casser. J’ai des lunettes de soleil sur le nez parce que j’arrive pas à supporter le moindre rayon de soleil. C’est à chaque fois la même chose, et honnêtement, je commence à plus supporter mes conneries des fois.

Ashton est déjà au travail, et en posant mes yeux sur lui, j’ai envie de vomir. C’est pas lui qui me donne envie de rendre ma bile, mais plutôt les souvenirs qu’il fait remonter. La vodka ananas, le Malibu, les martinis, beurk. Plus jamais.

Alors je suis pris de vertiges et je m’allonge lentement sur un banc dans un coin, en espérant qu’il va pas remarquer ma présence, et qu’il pensera que je me suis juste pas pointé.

Dommage, je vois du coin de l’œil qu’il m’a vu arriver.

Je sais qu’il s’est passé quelque chose samedi soir, entre lui et moi, mais les détails sont vraiment flous. Je crois qu’on a dansé ensemble, ce qui me semble vraiment bizarre ; je suis pas très fiable, ça pourrait tout aussi bien être un rêve. Après tout, j’ai toujours ce gros suçon dans le cou, mais ça, c’est le petit blond qui s’est transformé en Dracula qui me l’a offert.

« Tu dors ? »

Ah, voix mélodieuse. J’ai envie de faire comme si je l’avais pas entendu, alors je bouge à peine. Je sens dans sa voix l’irritation et la fatigue liée à tous ces cartons de bouteilles d’eau, qui, je me le demande moi même, vont surement pas être bues pas vrai ? J’ai aucune logique ce matin, faut pas me parler.

« Est-ce que tu vas m’aider ou tu comptes rester allongé là à rien faire? »

Je sens dans sa voix qu’il a envie de m’assassiner cette fois ; il lâche ensuite un soupir lourd de sens.

Je crois que j’aurai du voir venir l’attaque, mais je suis trop flagada pour réagir ou faire quoique ce soit. Je l’entends avant de le sentir, et quand je suis trempé, j’ai qu’une seule envie, c’est de faire un massacre. J’ai une putain de migraine, je suis glacé jusqu’aux os, mon t-shirt blanc est trempé et on voit mon bide. C’en est un peu trop pour moi, et cette fois çi, je vais réagir, avant d’être coupé.

« Aller, Jacobson. Bouge ton cul. Même si c’est probablement ce que t’as fais tout le weekend. »

Ca, c’est beaucoup beaucoup trop. Je me relève, et baisse mes lunettes, seulement pour laisser entrevoir mes yeux qui je l’espère jettent un regard aussi glacial que la température de mon corps.

« Tu insinues quoi là ? »

J’ai envie de le frapper, de le presser entre mes doigts et d’en faire une boule avant de la donner à manger à ma poubelle. Il vient de me traiter de pute, et ça c’est pas possible. Je sais exactement ce qu’il a voulu dire, mais c’est une petite technique qui se veut intimidante.

« Alors, t’as perdu ta langue ? Tu l’aurais pas perdue au fond du trou de balle de quelqu’un ? »

Je bous et je suis congelé à la fois. Je m’avance vers lui, et j’allais lui en coller une, avec sa tête d’ahuri, et son petit sourire en coin, parce que cet enfoiré, ça l’amuse de me voir ridicule comme ça, sauf que Dieu en a décidé autrement.

Alors que je me rapproche de lui, je shoot dans les bouteilles par terre, enragé, et comme j’ai aucune coordination, mon pied dérape sur cette putain de flaque d’eau de mes deux, et je fends l’air la tête la première manquant de m’éclater la gueule sur le carrelage sauf que…

Un bras me retient par la taille. J’y crois pas. J’ai envie de mourir tellement je suis self concious par rapport à mon ventre. Ok, c’est pas vraiment à ça que je pensais. Plutôt au fait que maintenant, Ashton Nightingale me tiens dans ses bras et qu’il a une magnifique vue sur mon postérieur et que j’aime bien trop ça.

Je me relève doucement, histoire de pas l’entrainer dans ma chute, et me retrouve nez à nez avec lui. Et c’est là que le moment me revient en mémoire. Moi qui chute, lui qui me rattrape, moi qui lui lèche presque à pleine langue l’oreille, mes fesses qui se frottaient dangereusement contre son bassin, et… Putain de bordel de merde.

Je pose mes deux mains sur ses épaules, et m’écarte aussi vite que je peux. Il a pas l’air de comprendre, mais je crois qu’il est vexé que je l’ai pas remercié de son geste. Alors, je me recule et en baissant les yeux, je murmure un ‘merci’ dans une toux.

Sauf que là je reprends mes esprits.

« Wow, wow, wow, attends, pourquoi je te remercie ? J’ai la plus grosse gueule de bois de ma vie, tu m’arroses sans raison, tu te fous de ma gueule sérieux. »

Je lui dis pas que moi, je suis furieux à l’idée que lui, il s’en sorte bien après la soirée.

« Et puis tu me dis que je suis une traînée, mais est-ce que tu t’es vu ? T’as embrassé tout ce qui bouge depuis que t’es là, je suis sure que t’as fourré ta queue dans plus d’endroits que j’en connais, et tu oses me dire des trucs pareils. Putain mais c’est quoi ton problème ? Tu te sens con que je t’aie arraché une trique samedi soir ? »

Devant sa mine étonnée, je continue de plus belle.

« Fais pas l’innocent, j’étais pas si bourré que ça, et je me souviens bien de ce qui pressait contre mon cul l’autre jour. T’es pitoyable putain. Après c’est moi qui ait des soucis. Pourquoi tu peux pas tout simplement admettre que t’as aimé ça et on en parle plus ? »

Je pique une crise comme une diva qu’on a pas rappelé après une soirée chaude, mais je suis trop énervé pour me rendre compte du boucan que je fais réellement. Ma tête va exploser après cette scène, et j’aimerai que la sienne aussi.

« Tu me donnes vraiment la nausée. »

Demi mensonge, mais ça fait rien. Je choppe mon sac par terre, et j’ouvre la porte pour me barrer, parce que je peux pas rester une minute de plus dans la même pièce que lui. Sauf qu’évidemment, à ce moment là, le technicien de surface décide de pointer le bout de son nez. Qu’est-ce qu’il a à voir dans le rangement de bouteilles d’eaux, hein ? On a vraiment pas besoin d’une baby-sitter de 65 ans.

Je rentre rapidement dans les vestiaires, et referme la porte derrière moi. J’attends, et personne ne rentre. Mais ça m’a fait redescendre.

J’essaye de respirer calmement, et le temps que je me retourne, Ashton était déjà retourné au travail, paire d’écouteurs dans les oreilles. Si le sang battait pas dans mes tempes, j’en aurai mis aussi, mais pas moyen.

Si jamais il ouvre sa bouche d’ici la fin du rangement, je lui fout une tarte.

Bref, les heures passent, et je me mets au travail, sans pour autant lui adresser la moindre parole. Quand la sonnerie retentit et qu’Albert passe la tête par la porte pour nous demander où on en est, je lui lance qu’on a fini.

Et cette fois çi, je me barre pour de bon.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

30 paranoia filled days later. Empty
MessageSujet: Re: 30 paranoia filled days later. 30 paranoia filled days later. EmptySam 21 Sep - 16:44

« fuck you and your lovely hair and cute nose
and perfect hands and your flawless every thing you piece of shit. »




LUNDI.

Ce qui faut pas faire pour qu’il se lève. Je hausse les sourcils en rencontrant son air menaçant et porte calmement le goulot de la bouteille à mes lèvres pour boire une gorgée d’eau, avec nonchalance, dans le pur but de le provoquer et l’énerver davantage. “Tu insinues quoi là ?” J’avale l’eau et rebouche la bouteille vide avant de la lancer dans la poubelle la plus proche et si j’étais pas en face de Will dans une situation aussi sérieuse, je ferais la danse de la victoire, parce que j’ai vachement bien visé et je me tape pas la honte en la mettant lamentablement à côté.

Je repose mon attention sur lui et le regarde droit dans les yeux, ne prenant même pas la peine de répondre. Il sait parfaitement d’où je veux en venir et j’ai pas envie d’user la salive à répéter quelque chose de parfaitement clair. “Alors, t’as perdu ta langue ? Tu l’aurais pas perdue au fond du trou de balle de quelqu’un ?” Je m’attendais tellement pas à ce qu’il dise ça, que je laisse échapper un rire choqué en posant ma main sur mes pectoraux. Bitch please. Lorsque je me remets de mes émotions, je souris en coin et rétorque : “Probablement pas au fond du tien, en tout cas. J’voudrais pas choper le cancer des chats.”

Il s’approche dangereusement de moi et la colère émane littéralement de toutes ses pores. Il est vraiment sexy dans cet état là et je suis juste incapable d’être sérieux ou offensé par ses petites piques. Je fais un pas en arrière lorsqu’il donne un coup de pied dans le carton de bouteilles, les faisant rouler au sol et faisant un vacarme monstre. Lorsque je lève les yeux vers lui, je m’attends à ce qu’il m’en colle une à tout moment.

Seulement, la maladresse légendaire de Jacobson fait qu’il glisse sur l’eau que je lui ai lancé un peu plus tôt dessus et pour la deuxième fois en quelques jours, je me débrouille pour le rattraper avant qu'il ne tombe. Ça va devenir une habitude. Je laisse mes yeux glisser le long de son corps, pressé au cœur de mes bras et ça me dérange pas si ça devient une habitude, en fait.

Nous nous redressons tout les deux silencieusement et il se débarrasse de mon étreinte, brusquement, comme si j’étais un lépreux. Je laisse mes bras suspendu dans le vide pendant quelques secondes et les laisse doucement tomber le long de mon corps après avoir entendu un petit “merci” s’échapper d’entre ses lèvres.

Je reste bête pendant une poignée de secondes à le fixer en silence avant qu’il ne se remette à parler : “Wow, wow, wow, attends, pourquoi je te remercie ? J’ai la plus grosse gueule de bois de ma vie, tu m’arroses sans raison, tu te fous de ma gueule sérieux.”

Je m’apprête à dire quelque chose pour me défendre, mais il enchaîne directement : “Et puis tu me dis que je suis une traînée, mais est-ce que tu t’es vu ? T’as embrassé tout ce qui bouge depuis que t’es là, je suis sure que t’as fourré ta queue dans plus d’endroits que j’en connais, et tu oses me dire des trucs pareils. Putain mais c’est quoi ton problème ?” Mais. Comment il sait que… Enfin, je veux dire... C’est sur que je suis volage et que je repars rarement seul à l’issue d’une soirée, mais à moins de vraiment m’observer, je me demande comment il peut savoir ces choses sur moi. Même ma meilleure amie ne le remarque pas. Parce qu’elle est occupée à s’amuser, à boire, à faire sa vie. J’ai l’impression que Will me surveille comme si j’étais son crush et cette pensée m’arrache un frisson. Je sais pas pourquoi je me sens honteux.

“Tu te sens con que je t’aie arraché une trique samedi soir ?” Ah. Il l’a senti. En même temps, qui ne banderait pas, hein. J’ai envie de me racler la gorge sous l’embarrassement. Au lieu de ça, je fais comme si je saisissais pas. Mais non, Will! C’était pas ma bite, c’était la télécommande...

“Fais pas l’innocent, j’étais pas si bourré que ça, et je me souviens bien de ce qui pressait contre mon cul l’autre jour. T’es pitoyable putain. Après c’est moi qui ait des soucis. Pourquoi tu peux pas tout simplement admettre que t’as aimé ça et on en parle plus ?” J’ai l’impression d’avoir reçu un coup dans le ventre. Il y a tellement de choses que j’aimerais dire à cette seconde. C’est l’occasion propice pour faire tomber les masques et lui avouer que j’ai aimé danser avec lui samedi soir et lui dire que si je l’ai repoussé, c’est parce que j’ai été jaloux à cause de son suçon et que c’est pour ça que j’insinue toutes ces choses depuis tout à l’heure… juste parce que je suis putain de jaloux. Pas parce que je me sens meilleur que lui, je sais pertinemment que je suis pire. Bien plus pire. “Tu me donnes vraiment la nausée.”

Il ramasse ses affaires et j’ai envie de le retenir pour lui dire tout ces choses, mais je suis affreusement vexé, maintenant. Je ne le cerne pas bien, mais je suppose qu’essayer de discuter après ça, c’est même pas la peine. Il ne m’écoutera probablement pas. Alors je le regarde me tourner le dos et traverser l’allée de casiers pour s’enfuir par la sortie. Je soupire d’indignation et colle mon dos contre la porte du frigo en fermant les yeux. Je me laisse glisser contre ce dernier et reste assis là pendant une poignée de seconde.

Lorsque j’ouvre les paupières, je sors mon iPod de ma poche pour écouter de la musique au lieu de réfléchir. Ma tête va exploser. Je mets les chansons en aléatoire et ris nerveusement en tombant sur I Wanna Be Yours de Arctic Monkeys. Je me lève pour rassembler les bouteilles que Will a fait voler à travers la pièce et me remets au travail.

Je remarque qu’il est encore là lorsque je replis les cartons après avoir terminé de ranger les bouteilles dans le frigo. Je m’occupe de laver le sol pendant qu’il fait les vitres et nous ne nous adressons pas un mot pendant tout ce temps. Cette situation me met mal et je vois toujours sur son visage qu’il est en colère quand nos regards se croisent malencontreusement.

Dès que la sonnerie retentit et qu’on est autorisé à s’en aller, il est le premier à quitter l’endroit.



MARDI.


Le technicien de surface est étonné quand Will ne se pointe pas. Je sais pas si il sèche ou si il a demandé à faire ses corvées dans autre chose, mais en tout cas il n’est pas là avec moi ce soir. J’ai deux heures à remplir et le vieux me conseille de faire le bureau de l’entraîneur, puisque je suis seul.

Et c’est la mort dans l’âme que je récupère ses produits pour commencer à nettoyer. Encore et encore. Je pénètre dans le bureau et c’est un véritable nid à poussière. Je range les piles de dossiers sur bord du bureau de manière à retirer la crasse accumulée sur ce dernier et fais la poussière sur les meubles, récure les coupes que l’équipe de l’Université a remporté, ainsi que les fenêtres, le sol…

Je regarde souvent l’heure et espère que Will va se ramener à tout instant, comme hier. Seulement il ne se montre à aucun moment. Je me sens coupable. Il risque d’être pénalisé en ne venant pas. Tout ça à cause d’une dispute débile. Peut-être que j’aurais dû dire quelque chose hier. Peut-être…

Je sors mon portable de ma poche après avoir retiré mes gants et ouvre le texto que ma meilleure amie vient tout juste de m’envoyer.


“HAIL ZEE BABY! Soirée étudiante demain soir. Si tu m’accompagne pas, je fais un caprice.”



Je lève les yeux au ciel. Je suis vraiment pas motivé à sortir, mais si ça peut me changer les idées... Je vais juste devoir bosser sur la dissertation d’anglais que j’ai à rendre jeudi, entre midi et deux demain. Ô joie.



MERCREDI.


Deux heures du matin. Je n’ai pas bu une goutte d’alcool. Je sors des toilettes après avoir rafraîchi mon visage et regagne la pièce principale en soupirant. J’ai perdu ma meilleure amie, une énième fois dans une énième soirée et c'est saoulant à la longue. Il fait chaud, il y a des tas de têtes inconnues autour de moi, beaucoup trop de filles pour pas assez de garçons et même si la musique est particulièrement bonne, je n’ai pas du tout la tête à danser. Si j’avais pu, je serais resté caché dans les toilettes jusqu’au moment de partir. Mais ça pue là-bas dedans. Je suppose qu’à partir du moment où Bee a trouvé des personnes avec qui parler, je peux m’éclipser sans qu’elle ne rechigne.

Je la cherche du regard à travers la foule et c’est dans ces moments là que je suis heureux d’être grand.
En intégrant cette soirée, ma plus grosse crainte a été de tomber sur Will. Et pendant un moment, j’ai réussi à me convaincre qu’il n’a pas été mis au courant qu’il y avait une fête ici ou alors qu’il n’est pas venu, encore fracassé à cause du weekend dernier. M'enfin, ça c'était avant de tomber sur lui proche du buffet, placé juste là, à côté de ma meilleure amie.

Je sens mon cœur dégringoler au fond de mon estomac en remarquant qu’il n’est pas seul. Je fais mon possible pour les ignorer, mais nous sommes tellement proches que c’est pratiquement infaisable. Je l’entends rire et quand je lève les yeux vers lui, son regard se plante dans le mien par dessus l’épaule de son compagnon qui se trouve dos à moi. Soudainement, ses lèvres s’attachent à son cou. Il fait ça, sans briser notre contact visuel et c’est tout simplement insoutenable. Je sens mon sang bouillonner dans mes veines et mes points se resserrent sans que je puisse contrôler quoi que ce soit. Je dépose ma main sur l’épaule de ma meilleure amie et me penche sur son oreille. “Je suis claqué, bébé. Je rentre. Fais attention à toi, d’accord?” Elle hoche la tête et embrasse ma tempe, peu soucieuse, avant de directement reprendre sa conversation avec ses amies.

Je passe proche de Will en voulant quitter la soirée et regarde mes chaussures en arrivant à sa hauteur pour ne pas l’affronter d’aussi près. Je pourrais être en colère, mais cette situation me rend juste triste. C’est la deuxième fois que je pars d’une soirée étudiante à cause de ce type. Et ce, sans personne. Une fois dehors, je sors mes clés de voitures de ma poche et regagne mon véhicule prestement avant de m’enfermer dans ce dernier, nerveusement. Je colle mon front contre le volant en gémissant de mécontentement.

Et dire que je me sentais mal pour lui hier. Voilà à quel point il se sent mal, lui.
Je suis stupide et je peux même pas lui en vouloir. C'est trop frustrant.

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

30 paranoia filled days later. Empty
MessageSujet: Re: 30 paranoia filled days later. 30 paranoia filled days later. Empty

Revenir en haut Aller en bas

30 paranoia filled days later.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 5Aller à la page : 1, 2, 3, 4, 5  Suivant

Sujets similaires

-
» Some days, I wonder if you miss me. Other days, I wonder why I’m still wondering.
» « The air is filled with pleasant noise of water .. and screamings of happiness. » JULIAN.
» » SHOWN&ELYOTT ϟ This life is filled with hurt when happiness doesn't work ♥
» good old days have gone •R.
» the days just seem so dark (joe)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
the great escape :: flood and trash :: corbeille rp-