La tête bourrée de notions hors rapport avec mon cours que j’avais décidé de suivre en m’inscrivant ici, je sortis de la salle de classe. J’avais eu mon quota pour la journée. Des matières obligatoires une journée entière c’était trop ennuyeux et trop casse crâne. Exubérer, je ne me fis pas prier pour prendre la porte de sortie. J’allais enfin pouvoir reposer mes neurones. C’est à se demander s’ils ne nous prennent pas tous pour des Albert Einstein. Dans tous les cas, si c’est vraiment ce qu’ils pensent, ils doivent être bien déçus. La plus part des étudiants de cette université sont clairement très loin d’avoir un aussi énorme QI que celui de ce génie. Pourtant, ils doivent bien le voir pour qu’ils aillent penser mettre toutes ces salles de tutorats. En parlant de ces salles, il me revient à l’idée que la Gallagher était maintenant de retour parmi nous. En temps normal j’aurais dû être content de la revoir, mais enfaite ce n’était pas le cas. Elle m’avait en quelque sorte trahit. Elle avait décidée de partir je ne sais où et ça sans me le dire. Pourtant, j’étais son ami. Elle aurait dû prendre le temps de me l’annoncer même si j’aurais sans doute essayé de la dissuader de nous quitter. C’est à croire qu’elle ne me considérait pas comme un ami et qu’elle se foutait de tout son entourage. C’était insultant de penser qu’elle avait peu de considération pour nous. Je n’étais donc pas soulagé de la voir revenir. Je commençais à me faire à l’idée d’une vie sans cette brune qui m’avait énormément aider dans mes études. Je n’allais quand même pas m’apitoyer sur mon sort pour une fille qui se foutait bien de moi. Surtout que j’avais traversé des choses biens plus difficiles que cette situation. Je n’avais donc pas été lui reparler depuis que celle-ci était revenue et jamais que j’irais le faire même si au fond moi cette fille m’avait toujours plu. C’était à elle de revenir vers moi et non le contraire. De toute façon je ne m’abaisserais jamais à être une marionnette que l’on peut utiliser pour faire tout ce que le veux avec. J’avais un amour propre et une certaine fierté et je n’allais pas balancer tout ça comme une vulgaire chaussette. Pour revenir à mes moutons, c’est en pensant à tout ça que je me dirigeais en direction de mon casier et c’est dès que j’entrai dans le couloir de ma rangée de casier que j'aperçue Sheena en avant de celui qui m’appartenait. Qu’est-ce qu’elle voulait? J’en vais bien ma petite idée. Elle voulait surement reprendre contact avec moi en espérant que tout reviendrait comme avant. Comme si tout ça allait être aussi facile. Elle ne pouvait pas partir et revenir comme ça sans rien dire et faire comme si rien n’avait changé. C’était de la pure fantaisie penser de la sorte. J’espérais du moins au fond de moi qu’elle avait une bonne raison d’avoir agi de la sorte. Seulement, c’était peine perdue. C’était juste une fille qui désirait avoir l’attention des autres et ne pas être toute seule. Je m’approchai alors de la demoiselle et ne lui sourit point. «Qu’est-ce que tu fous là Gallagher?» Je ne dis rien de plus. Cette phrase voulait tout dire et si ma réaction ne lui plaisait pas c’était tant pis pour elle. Elle n’avait pas qu’à ne partir sans rien me dire.

Avec tous mes récents problèmes, j'avoue ne pas avoir pris le temps de contacter mes amis pour leur dire que j'étais revenue et que j'allais bien. Ok j'avais merdé en partant et certains me l'avaient bien fait comprendre. Je savais que je n'avais pas eu le comportement le plus intelligent sur le moment mais bon que voulez-vous j'ai été impulsive et puis la vie de mon père me semblait plus importante sur le coup que mes amis, je ne voulais pas perdre de temps mais il est vrai que j'aurais pu les prévenir une fois l'enterrement fini. J'aurais pu mais je ne l'ai pas fait .. Pourquoi ? Parce que j'en voulais à la Terre entière et c'est encore le cas. Je m'en veux aussi mais on ne peut pas revenir en arrière, le passé c'est le passé mais je n'arrive pas à tirer un trait dessus pour le moment, c'est bien trop frais. Je suis quelque peu irritable et chiante depuis que je suis revenue et à part avec quelques personnes ,comme ma cousine, qui sont au courant, je suis invivable. Je le reconnais parce que j'ai bien vu que j'avais changé de comportement ou changé tout court. Je refuserais presque une soirée si on m'en proposait une en ce moment. Pour dire, sheena qui décline une proposition de fête il faut y aller, et pourtant c'est bien vrai .. J'avais commencé à chercher les noms de ceux à qui je devais parler rapidement histoire de ne pas me retrouver sans personne avec tout le monde m'ayant tournée le dos. J'avais notamment pensé à Lloyd, un ami depuis mes débuts à Berkeley, je l'avais d'abord aidé pour ses devoirs et au fil du temps, nous sommes devenus de bons amis et même des confidents. Il est l'un des rares au courant pour les "possibles sentiments" que je pourrais éprouver envers Jorden-Kol Rosenbach. Je n'ai pas parlé de ça à tout le monde, ce qui prouve bien la proximité que nous avons. Le soucis ? Je suis partie sans le prévenir et je le connais, il doit être vexé à l'heure qu'il est ! Je dois absolument me rattraper si je ne veux pas le perdre lui aussi, c'est pour ça que je l'attends à côté de son casier, il devrait pouvoir me reconnaître même avec ma mine fatiguée et mes cheveux un brin plus courts. Heureusement pour moi, il ne met pas beaucoup de temps à arriver. J'étais contente de le revoir. Je ne lui souriais pas, n'y arrivant pas vraiment en ce moment mais mon visage se voulait amical. Qu’est-ce que tu fous là Gallagher? me dit-il sur un ton vraiment méchant et sans aucun sourire. Putain, c'est pas parce que je pars quelques temps sans prévenir qu'il a le droit de me parler comme ça ! Non mais n'importe quoi, on dirait un epsilon à agir comme ça. Je crois mes bras sur ma poitrine, le regardant droit dans les yeux. Tu pourrais être un peu plus poli Lloyd ! Je ne te connaissais pas aussi vulgaire .. comme quoi .. Je soupirais rapidement, la situation m'agaçait et j'avais du mal à m'excuser ayant une sacrée fierté et un égo que je n'aimais pas piétiner. Je ne baissais pas les yeux, je savais qu'il craquerait, je le connaissais, il m'aimait trop pour continuer à me faire la tête et ce dont j'avais le plus besoin en ce moment, paradoxalement, c'était un ami.

La revoir avait quand même un bon côté des choses. Je pouvais enfin me dire qu’elle était en sécurité et qu’elle allait bien. J’avais beau être insulté par son comportement et croire que je pouvais vivre sans sa compagnie, il restait que je m’avais inquiété pour son bien-être. Je ne voulais quand même pas que la belle brune soit disparue ou encore pire, déjà dix pieds sous terre. Seulement, en dehors d’être soulagé, j’étais furax contre elle et elle n’allait pas s’en sortir sans explications, sans remords et sans excuses. Je ne sais même pas si j’arriverais à lui redonner ma confiance et mon amitié. Tout cela va dépendre d’elle et de son comportement maintenant. Je me connais et tout le monde sera d’accord avec moi pour dire que je suis quelqu’un de rancunier. Je ne risque donc pas d’oublier cette histoire de sitôt. Toutefois, je sais aussi qu’au fond de moi elle ma manquée et que j’essaie d’étouffer cette émotion. C’est que cette fille me plaisait de plus en plus et je ne saurais dire pourquoi. Qui aurait crût que j’allais tomber sous le charme d’une alpha moi qui est loin d’être du type intello. Anyway, là n’est pas la question, mais ce fait n’allait pas m’aider à garder mon point. J’allais surement fléchir et je détestais l’admettre. C’est fou qu’une fille peut nous faire faire n’importe quoi et accepter n’importe quoi juste pour ses beaux yeux. Surtout une fille avec un minois d’ange comme Sheena. C’est pitoyable quand on y pense. Par contre, il ne faut pas exagérer, la situation n’était pas si terrible non plus. Il est quand même normal de finir par pardonner ce genre de geste de temps en temps. Ce n’était pas comme si elle avait fait un meurtre ou quelque chose dans ce genre. Alors, en sachant ma faiblesse, j’allais quand même garder ma rancune le plus longtemps que possible pour lui démontrer qu’elle ne pouvait me traiter de la sorte. Ça n’allait quand même pas être aussi facile pour la demoiselle. Je ne le souriais pas et je posai un bref regarde sur elle. Avec le peu de détail que j’avais aperçût, j’avais cru remarquer qu’il y avait quelque chose de changé sur sa personne. Enfaite, elle avait une mine plutôt maussade. Elle n’avait pas la mine de fille joyeuse que je connaissais. Je n’en fis pas plus de cas pour le moment. Elle devait seulement être fatiguée ou quelque chose du genre. J’ouvris alors mon casier et y déposait mes livres pendant que Sheena se plaignait de mon comportement. Je fermai la porte et regarda de nouveau l’alpha qui s’était croisés les bras comme si elle essayait de me bouder et de me sermonner. «Tu pensais quoi? Que j’allais t’ouvrir grand les bras dès que t’allais te pointer?» Je m’avérais encore à parler amèrement. Seulement, le ridicule de la situation me fit lâcher quelques rires ironiques. «Tu peux me dire pour qui tu me prends? C’est à croire que tu te fous ma gueule Sheena.» Je venais maintenant de lui donner sa chance de s’expliquer même si je devais bien l’avouer je n’avais pas été très sympathique dans mes commentaires jusqu’à maintenant. Sauf que, c’était vraiment ce que je pensais en ce moment. J’avais l’impression qu’elle me prenait comme un vulgaire jouet avec lequel elle pouvait faire ce qu’elle voulait. Ce qui était vraiment insultant surtout qu’elle osait me reprocher mon comportement à son égard tandis que c’était elle qui me devait des excuses. Pour qui se prenait-elle? Pour la princesse d’Angleterre ou quoi?

Je ne baissais pas les yeux, jamais de la vie. Si je tenais bon, il craquerait, me prendrait dans ses bras et on repartirait pour de folles aventures. Et s'il rangeait des livres dans son casier alors peut-être avait-il besoin d'un peu de soutien scolaire ? Je me laissais imaginer des scénarios tous plus optimistes les uns que les autres. Et pourtant, on ne peut pas dire qu'en ce moment, je sois vraiment quelqu'un avec la joie de vivre, c'est même l'exact opposé mais que voulez-vous, je suis en deuil voire même pire mais ça je ne préfère pas y penser. C'est normal d'avoir une période de flottement après avoir appris le décès de son père, je veux dire tout le monde réagirait comme ça non ? Ok peut-être que prendre de la drogue ne fait pas vraiment parti de la méthode universelle du deuil d'un membre proche de la famille mais chacun réagit à sa manière non ? Tant pis si ma façon à moi de décompresser doit forcément passer par un petit rail. Je trouve que je gère plutôt bien pour le moment. June s'inquiète un peu pour moi tout comme Soren mais je fuis la conversation ou bien je tente de les rassurer comme je peux. Ca n'est pas toujours évident surtout quand la plupart de mes amis me tournent le dos. Lloyd m'a manquée pendant mon absence, durant ces quelques années, je me suis -mine de rien- attachée à lui, j'aime rigoler avec lui, le taquiner sur ses lacunes scolaires, bref j'aime sa présence mais là je sens bien qu'il est vraiment vraiment fâché ce que je peux comprendre mais il ne cherche pas à savoir ce que j'ai pu faire, non la première chose qu'il m'a dite c'est ce que je pouvais bien foutre ici. Ce sont ses mots exacts. Alors évidemment, ma réponse fut des plus amères, en même temps il ne fallait pas s'attendre à ce que je lui dise amen à tout non plus ! Il y a des limites. Je continue donc de le fixer les bras toujours croisés, prenant un air sérieux. Tu pensais quoi ? Que j’allais t’ouvrir grand les bras dès que t’allais te pointer ? Tu peux me dire pour qui tu me prends ? C’est à croire que tu te fous ma gueule Sheena. Je relâche mes bras. Il vient vraiment de me dire ça ? Genre vraiment ? Moi, se foutre de sa gueule ? Je sens mon coeur se serrer en entendant ça. Je déglutis avant de me pincer la lèvre. Tentant de me calmer par tous les moyens possibles. Je mettais finalement fin au silence pesant qui régnait. Je te prenais pour mon ami mais apparemment je me suis trompée .. Et non je ne m'attendais pas à ce que tu m'ouvres grand les bras ! mais .. J'arrêtais quelques secondes, reprenant mon souffle. Tu sais quoi ? Je ne vais pas rester là. Rester te regarder passer tes nerfs sur moi ? Non merci, va voir quelqu'un d'autre pour ça ! Je tournais les talons énervée, exaspérée. Mais aussi et surtout parce que je sentais les larmes me monter aux yeux et que jamais je ne pleurais, ça ne commencerait pas ici et maintenant.

Je regardais Sheena avec un regard mauvais depuis que la demoiselle était venue se pointer à mon casier. J’étais en colère contre elle, parce que son geste me donnait la vilaine impression que je n’étais rien pour elle. Que je n’étais qu’un simple jouet à son égard et qu’elle pouvait me faire faire tout ce qu’elle désirait. En tout cas, si elle pensait comme ça, il était clair qu’elle avait tout faux et qu’elle pouvait m’oublier une bonne fois pour tout. Cependant, je compris assez rapidement que j’avais été trop dure avec elle lorsqu’elle se mit à s’énerver d’une toute autre manière. Je ne l'avais jamais réellement dans un état similaire et pourtant je l'avais déjà vu péter les plombs. Ses yeux étaient devenus vitreux et sa voix venait de subir quelques lacunes. Je compris rapidement que je venais d’être vraiment sèche avec la belle alpha et que je venais de la blesser. D’une certaine manière c’était bien fait pour elle. Justice avait été rendue, mais il restait que je ne me sentais pas bien de voir que je venais de blesser une personne qui compte beaucoup pour moi. Je changeai donc de regard à la fin de son discours où elle me disait qu’elle foutait le camp ne voulant pas me servir de punchingball. Et c’est ce qu’elle fit sans trop m’étonner. Cette fille pouvait avoir un sale caractère quand elle le voulait tout comme moi d’ailleurs. Bref, comme je ne voulais pas terminer nos retrouvaille d’une manière aussi nullissime que ça, je fis quelques pas vers elle et lui attrapa le bras pour la retourner vers moi. «Sheena, attends! C’est bon, je me calme. Ne pars pas.» Je ne lui en dis pas plus, je m’efforçais plutôt de rester calme et de lui faire un bref sourire en espérant qu’elle resterait et qu’elle aurait le bon vouloir de tout m’expliquer. Je désirais comprendre ce qui l’avait poussé à nous quitter de la sorte et surtout ce qui l’avait rendu aussi maussade.  Au plus profond de moi, tout ce que je désirais c’était de retrouver mon amie, ma Sheena souriante et joyeuse. C’était trop nul de la voir ainsi et je ne voulais aucunement la rendre davantage mélancolique comme je semblais réussir à faire depuis le début de notre conversation. Je devais essayer de changer de tactique et de me reprendre. Toutefois, il restait hors de question que j’aille m’excuser. «Par contre, tu peux m’expliquer ce qui t’es passé par la tête? Parce que je t’avoue que je n’y comprend rien et que j’aimerais comprendre ce qui t’arrives.»  Je continuais de faire de mon mieux afin de rester calme, mais c’était plus fort que moi. Je voulais des réponses et des excuses de sa part et si je devais la secouer un peu j’allais le faire. Néanmoins, j’essayais de rester gentil dans ma façon de parler et dans mon regard. Je ne voulais pas la faire fuir et je ne voulais aucunement me rendre au point où j’allais lui devoir des excuses pour que celle-ci reste en ma compagnie. Parce qu’au fond, c’était toujours elle qui me devait des excuses et non le contraire.