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if you wanna cry, i'll be your shoulder (coleen)

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MessageSujet: if you wanna cry, i'll be your shoulder (coleen) if you wanna cry, i'll be your shoulder (coleen) EmptyMar 25 Juin - 20:53


If you wanna cry, I'll be your shoulder
If you wanna laugh, I'll be your smile
If you wanna fly, I will be your sky
Anything you need that's what I'll be


Récipient rempli de chantilly fait maison dans une main, ustensile de cuisine ressemblant vaguement à un fourchette – en vue des dents tordues dans tous les sens, l'utilité première de ce pauvre objet était clairement remis en cause – et affublé d'un tablier de premier prix qu'il venait de tirer d'un placard de l'appartement, Julian s'était paré en position d'attaque à brandir à n'importe quel moment sur son adversaire alias le nouveau colocataire, qui avait, lui aussi sa propre panoplie d'armes. Au moindre geste de sa part, au moindre mouvement annoté, au millimètre près, l'australien, bol en main se tenait prêt à déverser tout le contenu de celui-ci sur le shirt flamboyant neuf dudit nouveau colocataire. Et la réciproque était vraie. Ainsi on peut aisément expliquer leur immobilité respective au milieu du salon dans cette position de ninja très inconfortable, depuis vingt longues minutes. Aucun des deux ne paraissaient enclin à céder, ou sans doute aucun des deux ne paraissaient apte à  C'était un jeu. Un simple jeu. Ces mêmes jeux auxquels s'adonnaient les gamins de six/sept ans tout au plus, et qui rythmaient dorénavant le quotidien du jeune australien dans ce nouveau logis somptueux au cœur de San Francisco qu'il partageait avec plaisir avec trois autres étudiants de Berkeley. Le déménagement n'était que récent, la décision d'emménager tous les quatre ensemble n'ayant été prise que quelques semaines auparavant ; tous furent encore à la phase découverte des quatre murs de l'appartement, mais aucun ne trouva aucun mal à rapidement trouver ses repères au sein de ce lieu inédit. Du moins, Julian, lui, n'avait pas perdu son temps quant à larmoyer sur son ancien taudis universitaire et s'était senti derechef chez lui, à l'instant même où il avait franchi le seuil de cet appartement, plus excité que jamais, pire qu'un enfant qui venait tout juste d'apercevoir son cadeau de Noël sous le sapin. Si ce n'est qu'un enfant pouvait être contrôlé – ou non, et on ne pouvait pas en dire de même du jeune lambda, qui, incontrôlable comme jamais, avait d'ores et déjà entraîné ses colocataires dans un jeu dont lui seul  était en possession de l'ingrédient secret pour transformer un simple jeu en jeu phénoménal. Julian tout craché, ce comportement immature digne d'un bambin de trois ans. Tandis qu'on reprochait à d'autres d'être un lâche, un gros con, un abruti, un sans-cœur ou que sais-je encore, lorsqu'il s'agissait du jeune brun, l'adjectif qui revenait souvent dans la colonne de ses défauts était sans conteste « immature ». 'Julian, tu n'es qu'un immature' par-ci, 'grandis un peu veux-tu' par-là, le jeune homme en prenait à toutes les sauces lorsqu'il ne prenait pas les choses au sérieux, c'est-à-dire, tout le temps. Reproche à laquelle l'intéressé ne rêvait de répondre que par une série d'étranglements jusqu'à ce que la mort s'ensuive, mais à laquelle, malheureusement, il ne se contentait que de lever les yeux au ciel, agacé au plus haut point avant de quitter sans ménagement la salle. Un tantinet susceptible : un autre de ses principaux défauts. Être immature faisait parti intégralement de sa vie, que ceci plaise ou non. Tandis que d'autres grandissent, mûrissent, se font une raison et adressent un adieu à leur enfance, Julian refusait catégoriquement de franchir cette étape essentielle de la vie. Refusait ou du moins repoussait au maximum l'inévitable. Cette philosophie de vie, à l'image de l'épicurisme dans le temps, lui a valu une étiquette sociale plutôt paradoxale à son caractère d'enfant : celui qui ne s'attache pas. Étiquette auquel il s'est vu petit à petit, au fil des années, de ses expériences, de ses ébats, de ses défaites et victoires face à la vie, attribué malgré lui. Non, il ne cherchait pas à éviter l'amitié, l'amour, ce sentiment de vulnérabilité et de faiblesse que tout être ressentait à la perte d'un individu auquel on s'est bêtement attaché ; non, il n'avait pas demandé à être mis à l'écart de la société, à finir seul et incompris ; non, il n'y avait jamais eu lieu de se questionner sur s'attacher ou non : on avait décidé à sa place. Sa mère, son père, sa grand-mère, Alaina, Tessa possédaient un point en commun. Mis à part avoir été à un moment de leur vie un compagnon essentiel pour Julian, ils lui avaient, entre autres, tous échappé, filé entre les doigts, sans prévenir, sans se soucier de ce que ressentait l'intéressé, sans lui laisser le temps de s'attacher. Mme Ridley, sa mère, dès sa naissance l'avait obligé à perdre confiance en l'humain en l'abandonnant lâchement. Dès sa naissance. De là, si, dès lors la plus tendre enfance, on ne vous enseigne pas l'art de s'enticher de quelqu'un, comment y parvenir plus grand ? Ressentir ce besoin incompréhensible et incontrôlable pour un individu de la même espèce de l'avoir auprès de soi à chaque instant, le grand brun ne connaissait pas. Ou du moins, il n'avait jamais connu ceci jusqu'à sa rencontre. Coleen. Ou comme on peut si bien l'appeler : l'exception à la règle. Ou encore la beauté venue d'ailleurs qui lui avait chamboulé toute sa philosophie, avait enlevé tout sens à l'étiquette stupide qu'on lui avait attribué dès lors où il s'était rendu compte qu'il ne pouvait passer une journée sans l'appeler pour parler de tout et n'importe quoi – bien que ces dites conversations partent souvent en dérive mais soit. Appelez-le naïf si tel vous enchante, mais après deux ans de fréquentation, de hauts et bas (notamment énormément de bas), deux ans de jeu ridicule mais terriblement amusant pour gagner le titre du plus chieur des deux, après deux ans d'amitié tout simplement, Julian commençait à remettre en cause son credo de vie carpe diem. Et un être aussi fragile qu'un nouveau-né était à l'origine de ce sentiment d'affection que le lambda développait petit à petit. Coleen. Coleen qui devrait s'apprêter à débarquer au nouveau logis de Ridley-Adams dans moins d'une minu... Toc, toc, toc. ...te. Comme il avait était convenu. La lueur de regard rieur, un sourire mesquin sur les lèvres, Matt, le colocataitre-adversaire dans ce jeu que tous deux menaient depuis belle lurette sans parvenir à déterminer un gagnant, jeta un coup d’œil plus qu'encourageant vers la porte qui attendait gentiment et patiemment qu'on vienne l'ouvrir. Lui, comme tous les autres, connaissait l'identité de celle qui venait de toquer étant donné qu'elle venait rendre visite à l'australien tous les jours à la même heure précise depuis leur emménagement, et tous, y comprit Matt connaissait son tempérament et son caractère de feu qui cachait tout sauf de la patience. Traduction 'tu vas perdre Ridley-Adams !'. Et ainsi fut-il. A peine Julian avait-il bougé un doigt pour se diriger vers la porte que son ami l'assaillit et lui bombarda de chantilly, si bien qu'il était assimilable à un bonhomme de neige  lorsqu'il atteignit la porte. Comme à son habitude, ce fut tout sourire et avec une moue innocente qu'il accueillit l'invité du jour. Ce fut tout sourire qu'il nota l'expression désappointée, brisée qui s'affichait sur le doux visage de son amie. Coleen était douée dans la manipulation, surtout avec lui. Elle comptait deux facettes opposées à son caractère peu facile à vivre : l'être méprisant et sûr de lui, l'être connu aux yeux de tous, qui insupportait Julian plus que tout puis cet être aussi fragile que du porcelaine et douce, légèrement têtue qu'elle usait qu'en présence de son meilleur ami. Deux facettes, deux personnalités, il lui était aisément facile de naviguer entre les deux, manipuler les gens de son entourage. Double jeu auquel Julian a appris à s'adapter depuis belle lurette malgré lui, double jeu qu'il connaît parfaitement, lui permettant de différencier le vrai du faux, le réel de l'irréel. Et en l'occurrence, l'expression dépitée qu'elle abordait ici-même devant lui, à sa porte, était on ne peut plus vrai. Apparemment aux bords des larmes, Coleen jeta un regard de cocker à l'adresse du maître des lieux, qui  sans hésiter, sans se soucier de la chantilly qui lui collait au corps, lui agrippa les épaules avant de l'amener dans ses bras et la serrer le plus fort possible. Dans un moment de silence parfait, tous deux se comprirent. Sans mots, sans gestes. Elle paraissait dans le désespoir, il était là pour elle. Ni plus ni mois.
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MessageSujet: Re: if you wanna cry, i'll be your shoulder (coleen) if you wanna cry, i'll be your shoulder (coleen) EmptyMer 26 Juin - 18:04



NOBODY SAID IT WAS EASY, IT'S SUCH A SHAME FOR US TO PART.
NOBODY SAID IT WAS EASY, NO ONE EVER SAID IT WOULD BE THIS HARD OH TAKE ME BACK TO THE START.
I WAS JUST GUESSING AT NUMBERS AND FIGURES, PULLING THE PUZZLE APART.
QUESTION OF SCIENCE, SCIENCE AND PROGRESS COULD NOT SPEAK AS LOUD AS MY HEART.

Elle était arrivée enveloppée de fraîcheur et gaieté dans le grand centre médical qui fourmillait en cette heure si agitée de l'après-midi, un large sourire étirait ses lèvres qu'elle avait pris le soin de recouvrir d'une fine couche de rouge à lèvres et sa démarche inspirait l'assurance. Une attitude si inhabituelle qu'elle avait surpris plus d'une infirmières, la taille recouverte par leur jupe de toile blanche, leurs talons martelant le carrelage impeccablement propre de l'hôpital de San Francisco. On l'avait dévisagé avec stupéfaction, les yeux brillants d'intérêt et du curiosité pour cette ancienne créature faible et vulnérable qui semblait avoir pris son envol, toujours parfaitement à l'heure pour son rendez-vous avec les dialyses. Coleen avait même relevé ses cheveux en un élégant chignon dont quelques mèches fougueuses d'échappaient, ondulant pour venir frôler sa nuque pâle et nue. Tous s'étaient permis des petites œillades intriguée vers celle qui s'avançait dignement au milieu de la foule compacte et bruyante du bâtiment blanc avant qu'elle ne disparaisse dans un long couloir, la cachant aux regards indiscrets de ces personnes. On la connaissait, la petite demoiselle Da Russo qui venait les yeux rougis par les larmes s'asseoir en attendant que l'on démarre la machine qui drainerait son sang des heures durant, effectuant le pénible travail de ses reins défectueux, mais on ne connaissait pas celle qui se levait avec sûreté, le dos droit, les yeux brillants d'excitation et ce drôle de sourire empreint de sympathie sur ses lèvres roses. « Alors, docteur ? Quand est-ce que je pourrais avoir ma greffe de rein ? » s'était-elle exclamée en s'asseyant en face de l'homme trapu au crâne dégarni qui la conseillait et lui donnait ses résultats médicaux depuis qu'elle était arrivée dans cet hôpital. Le regard consterné qu'il lui adressa masqua instantanément son sourire par un voile d'appréhension. « Mademoiselle Da Russo, vous savez que je fais tout ce que je peux pour vous aider, avoir une déficience rénale aussi importante que la vôtre est rare et très pénible pour vous j'en suis conscient. Mais vous n'êtes pas sans savoir que vous n'êtes pas la seule à avoir besoin d'un rein et que nous pouvons vous maintenir en vie tandis que d'autres personnes ne peuvent pas être sauvées ainsi. » déclara-t-il en appuyant bien chacun de ses mots, formant avec adresse les phrases qui empêcheraient la thaïlandaise d'exploser telle une bombe en plein milieu de son bureau et de se mettre à hurler les pires horreurs. « Nous avons décidé de donner le rein à quelqu'un d'autre que vous, mademoiselle Da Russo. Je suis navré, mais les services chirurgicaux vous ont jugé trop fragile pour subir cette intervention et il est hors de question de mettre votre vie en danger, vous êtes toujours maintenue en vie par les dialyses, le malade qui a obtenu le rein était atteint d'un cancer de cet organe et nous doutions qu'il puisse survivre aux dialyses. » reprit-il avec aplomb, son regard plongé dans les prunelles mordorées de la brunette. « Mais vous avez dit que j'étais trop fragile pour l'opération, si ce malade est trop faible pour les dialyses, alors l'opération pourrait lui être bien plus fatale qu'à moi qui résiste aux dialyses ! » s'écria-t-elle en s'enfonçant plus encore dans son siège, les bras croisé sur la poitrine. « Mademoiselle, vous souffrez de quelques choses que notre autre patient n'a pas ; l'anorexie. » et ces mots l'avait frappé comme une gifle. Et, une fois sa phrase achevée il referma la pochette en carton du dossier de Coleen et lui tendit une main compatissante. « Bonne journée, mademoiselle Da Russo. Les infirmières vous attendent en salle de dialyses. » ▶ Comment pouvait-on se faire souffrir au point de se faire mener une existence indécente à soi-même ? C'était cette question lancinante que s'était posé la belle étudiante des corps astraux, accroupie sur le sol de sa salle de bain, le visage blême et les yeux embués par les larmes, ses bras tremblants fixés par ses grandes mirettes dorées, ses ongles raclant mécaniquement le tapis qui garnissait le sol glacé de la pièce. Elle se sentait pâteuse après cette visite à l'hôpital, les sanglots naissants nouaient sa gorge tandis que son estomac semblait être écrasé par un poids monstrueux. Tant de pensées se pressaient dans son crâne, tapant contre ses tempes, la rendant plus nauséeuse qu'elle ne l'était déjà, extrêmement irritable mais blessée par sa vulnérabilité. La brune ne voulait pas que Gretchen rentre, elle ne voulait pas que ses yeux inquiets se posent sur elle, recroquevillée parterre dans leur salle de bain, les larmes coulants sur ses joues blanchâtres, emprisonnée dans le sombre et virulent tourbillon du désespoir. Assez. Coleen en avait assez, c'était trop sur les épaules de sa frêle carcasse, elle ne supportait plus ce qu'elle devenait, la chose en laquelle elle évoluait chaque jour un peu plus, blessante et blessée, terriblement abîmée par cette vie qui ne laissait de chance à personne. La belle thaïlandaise n'avait pas envie de parler de ses problèmes avec sa meilleure amie, bien qu'elles soient comme des âmes sœurs amicales, que sa présence soit devenue rassurante et très appréciée avec le temps, ce n'était pas celle qu'elle avait envie de voir. Elle avait l'impression d'étouffer, ainsi prostrée sur le sol froid de la pièce, son dos raide adossé contre une parois de la baignoire. Coleen se sentait suffoquer à l'idée même de se rendre à une nouvelle dialyse dans deux jours, comme si on lui avait plongé dans la tête sous l'eau, qu'elle n'arrivait pas à en sortir malgré ses débattements. Elle sentait son bonheur brûler lentement, détruit par cet espoir naïf qu'elle avait eu, qui l'avait aveuglé, lui avait rendu son innocence enfantine alors qu'elle rêvait de longs mois sans rendez-vous médicaux quotidiens à l'hôpital. La brune s'était laissé enveloppé par le doux réconfort que l'impression qu'un monde meilleur arrivait lui donnait, elle s'était bercée de folles illusions et quand on avait brisé ses espérances, elle n'en était retombée que plus faible, plus blessée, elle s'était brûlée les ailes durant son envol vers ce monde meilleur auquel elle aspirait naïvement. La descente vers la terre ferme avait été brutale, dure, elle s'était sentit heurter le sol comme les mots clairs et concis de son médecin l'avaient heurté, l'avaient blessé sans vergogne. Son cœur l'avait trahi, il l'avait laissé espérer pour mieux la faire sombrer. Ses grandes prunelles ambrées fixèrent la fenêtre de laquelle s'échappait les rayons des dernières heures de lumière solaire. Aucun remède ne pouvait l'aider à aller mieux semblait-il, ces moments où elle descendait vers les abysses étaient irrémédiables, pourtant, un visage éveilla son attention. La rencontre, cette lumière dans la nuit qui la guidait sans cesse. L'exception. Cette personne si particulière à laquelle elle était reliée par une chaîne indestructible, une chose indéfinissable qu'elle pensait sincèrement être immortelle. Et elle pouvait mettre un nom dessus ; Julian. Il était le seul qu'elle ai envie de voir dans ces instants de douleur qu'elle se croyait être la seule à pouvoir ressentir. Et à peine cette pensée lui avait effleurée l'esprit qu'elle se relevait, se forçant à effacer les larmes qui encombraient ses grands yeux autrefois rêveurs. Fatiguée par ses propres tourments, elle drapa le bas de son pull à manche longue taillé dans un doux tissu de coton teinté de bleu avant de le réajuster autour de sa taille fine et jeter à son reflet dans le miroir un regard habité par une pointe de l'assurance qu'elle venait de retrouver en pensant à son meilleur ami qui serait bientôt devant elle. Il était hors de question que ces kilomètres les séparent encore bien longtemps, incapable de supporter cette solitude une heure de plus, c'est avec un aplomb empreint de maladresse qu'elle saisit les clefs de sa voiture avant de fixer la porte d'un air coupable. Son absence éveillerait l'inquiétude maternelle et systématique de sa colocataire, mais peu lui importait, il fallait que Julian soit en face d'elle et que cette boule qu'elle avait dans gorge disparaisse enfin à la seule perspective qu'il puisse la prendre dans ses bras puissants. Quand la belle astronome ne retrouvait face à lui, sa facette de peste sans cœur ni consciente se démontait peu à peu, elle tombait en miettes, seul le petit manège de celui qui serait le plus énervant des deux subsistait. Ils avaient certes une drôle de façon d'exprimer la profonde affection qui les liait, mais c'était la seule manière qui leur ressemblait vraiment. En se calant sur le siège de cuir reluisant sous le soleil qui déclinait, Coleen sentit sa maîtrise de la situation disparaître peu à peu, fuir son esprit vif et calculateur. Cette douceur tactile qu'elle sentit en caressant le volant de son long index osseux la fit frémir, elle détestait se sentir faible et perdue, errant dans son propre empire, elle voulait régner, pas se laisser sombrer dans les méandres de cette cruelle existence qui ne laisserait personne vivre comme il l'entendait. Le moteur ronronna une fois qu'elle eut tourné la clef pour mettre le contact et les roues se mirent à tourner, écrasant la pédale d'accélérateur, la jeune fille s'élança sur les routes éclairées par les hauts lampadaires qui bordaient les trottoirs encombrés de la ville assombrie par le soir naissant. Tremblant légèrement, elle agrippa plus violemment le cercle qui contrôlait la direction de la voiture et accéléra plus encore, tentant de vider sa rage dans la vitesse étourdissante à laquelle elle allait, laissant le paysage défiler autour d'elle, se floutant progressivement à mesure que la semelle de sa chaussure appuyait plus encore sur la pédale. L'adrénaline coula dans les veines de l'inconsciente, son esprit brouillé par cette envie lancinante de vider ses émotions pénibles qui l'emplissaient entièrement, ce besoin obsessionnel de réussir à chasser ses sombres pensées et reprendre cette existence poupée mesquine qu'elle menait à Berkeley. Son regard acéré ne quittait pas la route qui défilait sous ses pneus, cet asphalte réchauffé par la température brûlante de la fournaise californienne semblait la narguer, l'inciter à pousser plus encore les capacités de sa décapotable rouge. Quand enfin la rue dans laquelle son meilleur ami habitait se dessina à l'horizon, elle s'obligea à ralentir brutalement son allure indécente, les roues crissant sur la route où elle roulait, ses cheveux qui se laissaient soulever par le vent retombèrent sur ses épaules avant qu'elle n'arrête le moteur, enfouisse la clef dans son sac à main et se précipite vers la porte. Coleen sentit les sanglots oppressants revenir picoter ses yeux, nouer sa gorge et son estomac, d'une main mal assurée elle frappa trois coup secs sur la porte de bois sur laquelle elle aurait voulu s'adosser à cause de ces jambes maigres qui la portaient à peine. C'était l'heure habituelle à laquelle elle passait chez Julian, elle se forçait à revenir à cette même horaire qui était la plus appropriée dans leur emploi respectif. Dès qu'il eut ouvert la porte, elle se sentit pencher doucement vers l'avant, ayant pour seul envie de venir se cacher dans ses bras. De la chantilly recouvrait une bonne partie du buste de son meilleur ami, mais peu lui importait, elle sentit ses bras venir l'enserrer et elle réprima ses tremblements incessants pour venir se coller fort contre lui, les larmes commençant à se multiplier dans ses grands yeux. Les perles salées commencèrent leur route sur ses joues blanches, son corps fut secoué par des hoquets presque spasmodiques. Combien de temps resta-t-elle immobile ainsi, nichée dans les bras de Julian à verser tout ce qu'elle rêvait d'évacuer ? Elle n'en sut rien. « Ma greffe de rein... ils ne veulent pas. Ils disent que je suis trop fragile à cause de... de mon anorexie. Je... j'espérais tellement Julian... » hoqueta-t-elle avec difficulté alors que ses derniers mots étaient étouffés par de nouveaux sanglots. Toujours serrée contre lui, la jeune fille pleura durant de nouveau durant de longues minutes, laissant le flot de toute cette déception et de cette douleur s'évacuer. « J'en ai marre Julian. Je voulais tellement... mais ils disent que je pourrais mourir pendant l'opération que je suis trop fragile. Je veux pas faire des dialyses toute ma vie. » reprit-elle d'une voix étranglée.


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Jake Fitzgerald
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MessageSujet: Re: if you wanna cry, i'll be your shoulder (coleen) if you wanna cry, i'll be your shoulder (coleen) EmptyVen 30 Aoû - 10:48

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