COME WITH ME, LOVE ME
HARPER S. E. RICHARDS & SLOAN-WADE BLACKBURN

Le silence régnait en maître aux alentours. Une fumée d'une odeur très significative s'échappait délicatement de la bouche de Sloan. Il prenait le temps de faire une petite pause, le temps de fumer son joint, le temps de vivre. Sa tournée était terminée, il n'avait pas eu beaucoup de livraisons, étonnant pour un samedi soir. Étrange, en même temps, quelques grosses compagnies plus rapides faisaient concurrence au Martino. Le goût des jeunes, il n'y avait rien de pire, comment peut-on manger de l'industriel alors que Martino ne lésinait pas sur les moyens pour rendre chaque pizzas unique et délicieuse. Ah clairement Sloan idolâtrait son patron, respect de faire face à ces grosses entreprises, adeptes de la malbouffe. Assis sur une caisse en carton dans l'arrière boutique du magasin, le jeune homme savourait son pétard. Il l'avait bien mérité. Résigné à vouloir arrêter, il essayait au maximum d’espacer ses doses, histoire de réduire au fur et à mesure. Voilà deux jours qu'il n'avait pas fumé, un exploit pour lui qui s'en enfilait plusieurs dans la journée. Sloan avait beaucoup de courage et de mérite mais la drogue était son seul point faible. Lorsqu'il fumait, il devenait quelqu'un d'autre, quelqu'un d'unique. Pas de bipolarité, pas de problème de comportement, ni de craindre de faire du mal, il avait un avant-goût de la liberté et de la guérison. Combien de fois a-t-il rêvé d'un monde où il n'était pas constamment en train de lutter contre son impulsivité, contre son comportement si peu prévisible. Un monde ? Une belle utopie plutôt. Le jeune homme releva la tête lorsqu'il entendit la patronne ouvrir la porte. Elle et son mari étaient parfaitement au courant de la situation délicate de Sloan et l'autorisaient même à fumer à l'arrière du restaurant. N'importe quel parton l'aurait jeté à la porte mais pas eux, peut-être parce qu'ils n'avaient pas eu d'enfants et qu'il représentait le fils qu'ils n'ont jamais eu. Ce couple approchait la cinquantaine et était très clément avec leur unique employé. Mme Martino vint s'asseoir juste en face de lui, respectant ce silence de plomb. Le jeune homme baissa de nouveau de la tête après avoir inspiré profondément dans son joint pour en aspirer le plus possible. Ses poumons étaient alors remplis de cette substance additive et particulièrement dangereuse pour la santé. Il garda la fumé quelques secondes dans son corps avant de la recracher calmement. Sloan avait baissé la tête, il avait honte de fumer, surtout devant sa patronne. Il n'osait pas parler, elle non plus. Tous deux se rassuraient par leur présence. Ils restèrent ainsi le temps qu'il finisse son joint. Le beau brun se leva et jeta la fin dans le jardin du voisin pas aimable. «   Si vous saviez le nombre de fois où j’ai prié pour que le mégot prenne feu. » dit-il en rigolant légèrement. Sloan se sentait bien, il se sentait apaisé même si à la longue, les effets du joint mettaient de plus en plus de temps à se manifester. Le problème avec lui, c'est que fumer était devenu banal et son corps en voulait toujours plus. Par contre, il était clairement hors de question qu'il ne passe à des drogues plus sérieuses, genre les piqûres ou autre, non pour ça il avait un minimum de lucidité. Madame Martino rigola avant de lui adresser un sourire sincère et remplit de compassion. «   Je vais me joindre à tes prières alors. Allez, à lundi Sloan. »  Le jeune homme se leva, lui fit un signe de tête et traversa le restaurant pour sortir.

L'air était frais et cela lui faisait énormément de bien. Sloan prit alors son portable et passa un petit coup de fil, il n'avait pas envie de rentrer, pas maintenant qu'il venait de fumer. Il n'était pas trop tard, vingt-trois heures, les boîtes étaient ouvertes depuis une heure et l'ambiance allait être au top. Pourtant, les boîtes de nuits n'étaient pas forcément adaptées pour quelqu'un d'aussi bipolaire que lui, il en était bien conscient. La musique était particulièrement forte, les gens se touchaient, se bousculaient, l'alcool coulait à flot. Le jeune homme savait qu'au moindre geste de travers, il pouvait perdre les pédales et devenir incontrôlable. Bon là, il était plus serein, il venait de fumer et la drogue avait le don de le calmer. Pas manqué, une partie de ses potes était en boîte. Bon ben il n'y avait même pas à réfléchir, de toute façon était momentanément dans l'incapacité de prendre une quelconque décision, Sloan se dirigea alors vers le Lexington Club. Ne voulant pas trop prendre de risques inconsidérés, il y alla à pieds. Après tout, il trouvera bien une âme charitable pour le ramener jusqu'à sa chambre. Ou au pire des cas, il dormira dans le caniveau qui n'était pas si inconfortable que ça. Ah ouais, le beau brun avait le don pour s'endormir n'importe où et se réveiller dans des endroits improbables. Mais bon, ça lui arrivait de moins en moins souvent, heureusement pour lui. Le petit Sloan marchait tranquillement en direction de la boîte de nuit, il ne pensait à rien, il laissait ses pas le guider. Il ne mit pas trop longtemps à y arriver. Comme prévu, du monde attendait à l'extérieur. Hors de question de faire la queue pour rien, le jeune homme s'avança vers le vigile qu'il connaissait plutôt bien.  «   J'te vois venir Blackburn.   »  Sloan leva les mains d'un air innocent et afficha un large sourire l'air de dire "j'ai rien fait". C'était une assez bonne ambiance et heureusement qu'il connaissait plutôt bien les lieux parce que sinon, il aurait été banni à vie plusieurs fois déjà. «   Pas comme la dernière fois, je te préviens.   » Sloan se passa la main dans ses cheveux et afficha un sourire très peu convainquant mais assez amusé par la situation. «  Je suis toujours sage moi. » dit-il en passant la porte et en entrant dans la boîte de nuit. Le vigile haussa les épaules et se résigna à le laisser passer. A peine avait-il passé le pas de la porte que déjà la musique arriva à ses oreilles et accessoirement à son esprit. Elle était vraiment très forte et cela le rendait deux fois plus instable qu'en temps normal. Sans chercher à comprendre quoi que ce soit, le beau brun se dirigea vers les banquettes, il savait pertinemment où étaient posés ses potes. Pas manqué, il étaient au même endroit que d'habitude, dans le genre original, on ne faisait pas mieux. Il arrivai directement à leur hauteur et les salua un par un. Ils étaient bien éméchés et pourtant, il n'était pas trop tard. Ah les jeunes d'aujourd'hui. Sloan s'affala sur l'une des banquettes et se servit un verre de champagne. Du champagne, normal ? Fêtaient-ils quelque chose qu'il ignorait ? Peu importe ce que c'était, le beau brun n'était pas au courant et son état pourrait lui excuser beaucoup de choses. Le beau brun s'installa confortablement et bu une gorgé du contenu de son verre.

Puis, prenant conscience petit à petit de l'environnement dans lequel il se trouvait, Sloan posa son regard sur la foule qui s'était amassé pour danser. Son regard se posa sur une petite tête brune dont la silhouette lui était étrangement familière. Il plissa les yeux pour essayer de mieux distinguer mais c'est qu'une fois qu'elle se mit de profil qu'il la reconnue aussitôt. Harper ! Un petit sourire s'afficha sur son visage, cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vu. La soirée s'annonçait particulièrement bien, Sloan était bien, tout était parfait.  Peu importe qu'elle soit venue avec ses amies ou avec un quelconque mec, il comptait bien s'imposer. Après tout, il était prioritaire, non ? Lorsque Harper regarda dans sa direction, Sloan lui fit un petit clin d'oeil. Il savait pertinemment qu'elle ne pouvait pas lui résister, autant qu'il ne pouvait pas lui résister. Un petit jeu dangereux s'était installé entre eux deux, peut-être en souvenir du bon vieux temps. Quoiqu'il en soit, il ne pouvait pas l'oublier et avait besoin d'elle dans sa vie. Le jeune homme se leva et avança vers elle. Délicatement, il vint se coller contre elle, venant se mêler à sa danser, venant s'initier dans sa petite soirée. Harper posa ses yeux sur lui, déjà il sentait son corps s'emballer. Elle avait le don de le faire chavirer en un regard. «  Depuis le temps que nous ne nous sommes pas vu Richards, tu m'as presque manqué. » dit-il en passant  sa main dans le dos de la brunette et s'approcha un peu plus d'elle. Boh allez, pour elle, il voulait bien faire l'effort de danser un peu, lui qui avait horreur de ça.

Tandis qu’Harper était dans sa chambre étudiante avec Maisy, sa chère colocataire et cousine, cette dernière lui rappela qu’une fête avait lui le soir même. Il ne s’agissait pas d’une soirée insignifiante parmi tant d’autres, non, il s’agissait bel et bien de la fête de fin d’année de la confrérie Béta Delta. Inutile de préciser que manquer cet incroyable événement allait rapidement vous faire retomber parmi les étudiants les moins populaires et les moins en vue de l’université. Or, ce n’était un secret pour personne que la charmante Harper Richards ne renoncerait à sa réputation et à sa popularité pour rien au monde. « Evidemment que je serai là ! » dit-elle alors à sa cousine afin de lui confirmer sa venue. « Par contre, j’avais totalement oublié et... je n’ai rien à me mettre » soupira la brunette, tout en jetant un coup d’œil rapide à son dressing digne d’un film américain. La jolie cubaine menait un train de vie tout à fait royal depuis qu’elle avait gagné un certain montant d’argent. Adepte du shopping, des manucures et de sport, rares se font les fois où elle se refuse un petit plaisir. Autant dire qu’elle n’allait certainement pas porter une de ses ‘vieilles’ tenues de soirées pour ce soir. En tant que Béta, elle a un certain rôle à tenir, un certain standing à avoir. Et puis, après tout, tout était prétexte à renflouer sa garde-robe. « Maisy, cet après-midi, c’est shopping ! ». Ainsi, elle passa la journée avec son acolyte, passant de centres commerciaux en centres commerciaux, en passant par les magasins de chaussures et les salons de beauté. Heureusement qu’elle connaissait très bien la coiffeuse du centre commercial, sans quoi elle n’aurait sans doute pas pu avoir un rendez-vous de dernière minute pour se faire faire une coiffure inoubliable.

De retour à la chambre, il ne lui restait plus qu’à se préparer. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait bien. Son dernier rendez-vous chez le médecin s’était bien passé et l’anorexie semblait être un chapitre du passé. Elle continuait certes à faire très attention à ses apports alimentaires, mais elle avait promis à Maisy de boire quelques coupes de champagne une fois au Lexington Club. Le résultat des quelques heures de préparation semblait avoir payé. Harper se mit devant le miroir et observa son reflet pendant quelques instants. La robe noire plutôt sexy qu’elle avait achetée l’après-midi même – signée Valentino – épousait parfaitement ses formes. Cette dernière était simple mais bourrée de minuscules détails qui la rendaient tout simplement parfaite. Légèrement transparente, la robe dévoilait certains détails de son anatomie sans pour autant être vulgaire. Juste sexy, classe, comme il faut. Elle s’arrêtait à mi-cuisses et mettait les jambes de la jeune femme en valeur plus que jamais. Une fois la paire d’escarpins aux pieds, Harper n’avait plus qu’à se passer un dernier coup de rouge à lèvre rouge tirant sur le bordeau, couleur qu’elle portait particulièrement bien et qui en avait fait tomber plus d’un. La ravissante béta n’avait personne en vue en ce moment, et ce soir semblait l’occasion parfaite de faire de nouvelles rencontres. Sociable, la belle ne manque jamais l’opportunité d’agrandir son cercle de connaissances.

Il était à peine 23 heures que les filles de la confrérie étaient déjà devant le Lexington Club, faisant la queue. Ayant une réservation, mieux valait y être tôt que trop tard, auquel cas vous pourriez sans aucun doute vous retrouver sans table. Comme la soirée serait ruinée si telle chose devait se produire, la présidente de la confrérie avait opté pour la sagesse – arriver tôt. Une fois à l’intérieur et la table prise d’assaut, Harper entraina ses amies sur la piste de danse. Elle s’en fichait qu’il n’y ait pas encore grand monde, tout ce qui l’importait était de s’amuser. Et puis, elle était consciente qu’il fallait bien que quelqu’un se lance en premier pour que le reste suive. Une âme de leader, voilà ce qu’elle était. Au fur et à mesure que le temps passait, la salle se remplissait et l’ambiance grandissait. Les nombreux regards que les hommes posaient sur elle confirmaient qu’elle avait fait un bon choix de tenue. Hélas, aucun homme jusqu’alors ne lui avait frappé dans l’œil. Harper n’avait bu qu’une petite coupe de champagne en arrivant, et était donc encore très sobre. Cela ne l’empêchait pas de s’amuser, même si le fait d’être entourée de personne sous l’influence de l’alcool rendait la soirée plus longue et moins intéressante. Tandis qu'elle dansait sur la piste de danse, elle sentit un regard se poser sur elle, un regard qu’elle connaissait. Elle leva la tête en direction du jeune homme et le reconnu aussitôt. Ce dernier lui fit un clin d’œil et se dirigea vers elle d’un pas assuré. Il s’agissait de Sloan, qui n’était autre que son ex. Et pourtant, rares n’étaient pas les fois où ils se retrouvaient encore ensemble à la fin de la soirée. Arrivé à la hauteur de la jeune femme, Sloan se colla contre elle, prêt à danser. Elle le connaissait suffisamment pour savoir que la danse n’était pas son premier centre d’intérêt, ce qui lui fit comprendre qu’il avait sans doute des idées derrière la tête. Elle n’allait pas se mentir, elle en avait elle aussi. Tout en la saluant enfin, il se rapprocha encore d’elle et passa sa main dans le bas de son dos. Lorsque ce dernier la toucha, elle eut comme un frisson. Elle savait qu’elle ne pouvait pas lui résister, et c’était réciproque. Et pourtant, elle se jurait à chaque fois que c’était la dernière, et qu’elle pouvait tout à fait se passer de lui. « Depuis le temps que nous ne nous sommes pas vu Richards, tu m'as presque manqué » lui dit Sloan avec un sourire charmeur. La remarque fit rire la jeune femme, étant donné que la dernière fois qu’ils s’étaient vu ne remontait qu’à une semaine, deux tout au plus. Harper se contenta de lui livrer son sourire le plus séduisant puis elle approcha son visage de son cou, sachant pertinemment que la tension montait déjà entre eux. La musique était très forte et le fait que la boîte soit surpeuplée rendait l’endroit très chaud. La chaleur était presque insoutenable, et Harper avait bel et bien besoin d’un verre. « Viens, on va au bar ! » susurra-t-elle sensuellement à l’oreille de Sloan, tout en le tirant par la main et en marchant devant lui, histoire qu’il puisse admirer le sublime dos-nu de sa robe. Harper ignorait ce qui allait se passer, mais elle en avait une idée plus ou moins claire. Le même scénario se répétait en boucle, et pourtant, aucun d’eux ne souhaitait y mettre un terme.

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HARPER S. E. RICHARDS & SLOAN-WADE BLACKBURN

Sloan venait de fumer, il était bien et les premiers effets commençaient à se faire sentir. La drogue mettait de plus en plus de temps à se propager dans son organisme. Normal en même temps, depuis combien d’année fumait-il ? Trop longtemps, il a commencé ses conneries à l’age de quatorze/seize ans, soit environ une dizaine d’années. Depuis le temps, son corps s’est habitué à recevoir quotidiennement une dose de drogue et forcément, quand il ne l’a pas, il réclame. C’est aussi simple que ça. Il doit fumer sinon il devient complètement paranoïaque et dérangé, déjà qu’à la base il est particulièrement instable, je ne vous raconte pas les étincelles que cela peut procurer. Le jeune homme déteste ressentir le manque de drogue dans son organisme,  c’est une chose horrible et limite insupportable. Il a les mains qui tremblent, des douleurs dans les muscles, des hallucinations et j’en passe. Bref, lorsque ce le manque est vraiment violent, il croit mourir. C’est pour ça qu’il a tant de mal à arrêter de se droguer. Il est dépendant et lorsqu’il n’a pas sa dose, il devient encore plus bipolaire que d’habitude. C’est affreux à dire mais la drogue le calme et lui permets de se contrôler un minimum. Sans ça, il devient ce monstre ingérable qui peut se mettre hors de lui au moindre petit bruit. Sloan est dangereux et il en est particulièrement conscient. C’est d’ailleurs à cause de ça si sa relation avec la belle Harper n’a pas duré bien longtemps. Ils étaient bien ensemble, oh que oui, il regrette souvent cette époque où il n’y avait plus qu’elle qui comptait dans sa vie. Ils n’étaient pas vraiment assortis mais ils ont eu de vrais bons moments fusionnels. Ils sont restés quelque temps en compagnie de l’autre et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils n’arrivent pas à s’oublier. Sloan n’arrive pas à sortir sa Harper de la tête, il est assez possessif pour ça. Sa brune et lui n’ont jamais réussit à couper les ponts définitivement. Ils restent assez proches à leur façon, ils n’arrivent pas à dire non à l’autre. Le lambda est faible à face à elle et je pense que c’est assez réciproque. Peut-être que tout n’est pas fini entre eux ? Peut-être que leur semblant de relation bancale est la seule façon pour eux de se rassurer ? Cela dit, Sloan n’est clairement pas prêt à l’abandonner, oh non, avec le temps Harper est devenue un reperds pour lui. Quand elle est là, il est bien.

La boîte de nuit commençait à se remplir petit à petit, l’ambiance se faisait en même temps. Ce night club était assez réputé pour son ambiance autant que pour sa réputation. Il y avait de tout, du Sloan impulsif au Jorden capricieux en passant par les gros lourds. Le jeune homme aimait bien s'y rendre. Non seulement ce genre d'endroit était un bon défi pour lui, il pouvait essayer au maximum de son contrôler et avoir un certain pouvoir sur lui même; mais aussi parce qu'on y fait de bonnes rencontres. Heureusement qu'il connaissait un ou deux vigiles, grâce à ça il pouvait éviter de se faire bannir à vie. Plusieurs fois déjà il a déclenché des bagarres qui n'ont pas forcément toutes bien terminés et pourtant, il a encore le droit de rentrer. Seraient-ils sensibles au charme du Blackburn. Cela étant, il se tenait quand même relativement à carreau et ce n'est pas ce soir qu'il allait la ramener. Oh non, il avait d'autres projets en tête. L'objet de son désir n'était personne d'autre qu'Harper, la belle Harper. C'est machinalement qu'il s'était dirigé vers elle, comme un besoin, un manque. Dés qu'il la voyait, c'était plus fort que lui, il aimait être au centre de ses attentions, il aimait qu'elle pose son regard sur lui, cela le rassurait énormément. Il arriva prés d'elle et machinalement il se colla à elle. Sentir son corps prés du sien, sentir sa présence, faire monter l'envie. Peu importe qu'elle soit venue avec ses copines, ce soir Harper allait repartir avec lui, ça ne pouvait pas en être autrement. Alors qu'il venait tout juste d'arriver près d'elle, la jolie brune lui proposa d'aller au bar. Oh dommage, si cela ne tenait qu'à lui, il aurait bien dansé encore un peu plus. Histoire de pouvoir la toucher davantage, sentir sa chaleur et sa proximité. Sans Harper, Sloan aurait l'impression de vide, qu'il lui manque quelque chose pour aller bien. Elle était vitale à son bien être et ça il l'avait bien compris. Elle lui murmura sensuellement quelques mots qu'il comprit relativement vite. Délicatement, Harper vint saisir sa main et l'embarqua vers le bar. En temps normal, le jeune homme n'aimait pas les contacts improvisés ainsi mais là, il n'allait clairement pas faire la fine bouche. La jolie brune passa devant lui et marcha d'une démarche féline et sensuelle. Il la contemplait, l'admirait, fantasmait. Elle représentait tellement de choses et lui ne se gênait pas pour poser ses yeux le long de son corps si alléchant. L'appel de sa peau, de sa douceur, de sa sensualité, il en était complètement dingue. Une fois au bar, il se posa juste à côté d'elle, gardant une certaine distance de sécurité. Il se tourna vers le serveur et commanda deux verres. V'là, Sloan n'avait pas énormément d'argent, il n'en avait presque pas même, mais il  était loin d'être radin et aimait partager le peu qu'il avait avec les gens qu'il appréciait. Il se rapprocha un peu de la belle brune. Le serveur posa deux verres juste devant eux, Sloan prit assez rapidement le sien. Il plongea son regard dans celui d'Harper. « A cette soirée entre filles ma belle ! » dit-il subtilement avant de faire claquer les deux verres. Sloan savait pertinemment qu'il dérangeait une soirée qui était à la base uniquement qu'entre filles. Il aimait la voir souriante, c'était son petit rayon de soleil dans sa vie tellement sombre. La musique était bonne, l'ambiance décontracté. Le jeune homme apporta son verre à sa bouche et bu la moitié du contenu avant de le reposer sur le comptoir. Et si ce soir c'était différent ? Et s'ils ne se jetaient pas l'un sur l'autre comme des sauvages ? « Allez cette fois-ci je ne vais pas te retenir trop longtemps. » dit-il calmement. Sloan était calme, beaucoup trop calme !

Avec ses problèmes de santé, Harper n’a jamais eu pour habitude de boire. Du moins, elle a toujours évité dans le sens ou cela ne pouvait que lui apporter du mal, et donc la faire replonger encore plus violemment dans l’enfer qu’elle vivait. L’enfer de la boulimie, puis l’enfer de l’anorexie, celui qui a failli avoir raison d’elle il y a quelques années. Lorsqu’elle avait 17 ans, son poids était tellement insignifiant qu’elle a fait un malaise. Harper a dû être hospitalisée et nourrie au goutte-à-goutte ; on ne pouvait plus lui faire confiance et sa vie était sérieusement en danger. Ce malaise a fait l’effet d’une sonnette d’alarme. Son père était décédé avant même sa naissance, et elle savait que la pire façon de l’honorer était d’abandonner et de se laisser mourir à petit feu. Pas question pour la belle, qui a toujours mis son papa sur un piédestal incontestable. Avec ce lourd fardeau sur ses épaules, inutile de préciser que son estime d’elle-même était proche de zéro. Ses parents et amis avaient beau tout faire pour tenter de la rassurer, rien n’y faisait, Harper ne voulait rien entendre. Elle n’y croyait et elle voyait ces compliments comme un gros mensonge, une tentative vaine de lui faire arrêter ses soi-disant conneries. Après bien des obstacles et épreuves, Harper arriva à Berkeley, et elle trouva rapidement en Sloan-Wade Blackburn un véritable acolyte. L’attraction a été extrêmement rapide entre eux, et rares sont pourtant les hommes envers qui la jolie cubaine accepte de laisser découvrir. Mais avec Sloan, c’était différent, et cela l’est encore aujourd’hui. Ils s’étaient fréquentés pendant quelques mois, d’un amour passionnel. Certains diront que le mot amour est un peu fort, mais cela n’empêche qu’il y avait un quelque chose d’absolument indéniable entre eux. Une attraction, une entente, une attirance. Hélas, entre les problèmes de santé de la belle – bien qu’elle aille mieux aujourd’hui – et la bipolarité de Sloan, les choses n’étaient pas toujours faciles entre eux. Entre les crises de nourriture de l’une et les excès de colère de l’autre, difficile de se rappeler des bons moments. Lorsque quelque chose va mal, on a souvent l’impression que rien ne va. Or, ce n’est pas le cas. On devrait pouvoir avoir la sagesse de se dire que certaines choses vont bien, on devrait pouvoir reconnaître le positif et surtout, on devrait moins se concentrer sur le négatif. Ainsi, contre toute attente de leur entourage, les deux tourtereaux avaient mis fin à leur histoire. Et pourtant, bien que cela se soit passé il y a désormais plus d’un, Harper et Sloan n’ont pas coupés les ponts. Loin de là, même. A vrai dire, il passe presque encore plus de temps ensemble qu’avant, allez savoir pourquoi. En étant célibataire, seul le meilleur compte et les prises de tête sont quasiment inexistantes. Voilà tout. En présence du beau gamma, Harper avait tout simplement envie qu’il la prenne dans ses bras, qu’il la rassure, qu’il lui dise que oui, tout ira bien. Malgré son côté instable, la brunette a toujours vu en lieu une figure de sécurité, de calme. Paradoxal, c’est certain, mais tellement vrai pourtant. Cependant, une chose différait entre eux : tandis qu’Harper était plutôt du genre à s’adonner complètement lorsqu’elle appréciait quelqu’un, Sloan, lui, était plutôt du genre à garder une certaine distance. Méfiance ? Harper ne comprenait pas toujours pourquoi il s’obstinait à mettre des barrières entre eux, mais cela était une des raisons pour lesquelles avait voulu mettre un terme à leur relation. Qui sait, peut-être qu’avec un verre dans les nez, les choses se passeraient différemment que d’habitude, si Sloan ne se montrait pas totalement attentionné. Une fois arrivés au bar, Sloan commanda deux verres et sortit rapidement de l’argent de sa poche pour régler la facture. Il avait beau ne pas rouler sur l’or, cet homme était généreux, et Harper le savait ; elle l’admirait un peu pour cela, d’ailleurs. La rapidité avec laquelle il paya leur consommation révélait qu’il connaissait bien Harper : elle n’avait aucun problème d’argent, il connaissait sa situation, et allait refuser systématiquement de se faire inviter. Elle n’avait pas à se soucier de l’argent désormais, et elle comptait bien en faire profiter ses proches. « Merci » balbutia-t-elle à l’intention de l’objet de ses désirs. Les deux trinquèrent à la soirée à venir. Lorsqu’elle était avec Sloan, Harper ne voyait pas le temps passer, et surtout, elle avait tendance à oublier tout ce qu’il se passait autour. Ainsi, ce dernier lui rappela subtilement qu’elle se trouvait une Lexington Club pour une simple et bonne raison : une soirée entre fille, une soirée béta. Or, Sloan n’était ni l’un ni l’autre, et pourtant, elle savait qu’elle ne voulait pas le voir partir. Pas encore. Le jeune homme fit savoir à l’étudiante qu’il n’allait pas la retenir trop longtemps, d’une voix étonnamment calme. A cet instant, Harper se demanda ce qu’il avait encore consommé comme drogue – encore une des raisons de leur rupture… - puis décida que ce n’était pas ses affaires. Une chose était sûre : elle se devait de le retenir, mais était à court d’idée avec le temps. La belle jeta un coup d’œil vers la table où se trouvaient ses amies, puis se tourna vers le beau gamma. Harper crevait d’envie de lui dire tout ce qui lui passait pas la tête, elle voulait le retenir, l’embrasser. Mais elle ne pouvait pas, elle ne voulait pas passer pour une fille qui le harcèle, et étant donné la distance qu’il avait gardé jusqu’alors, elle pensait que c’était à lui de faire le premier pas. « Tu t’en vas déjà ? » lui demanda-t-elle alors. « Quel dommage… » continua-t-elle finalement, tout en lui lançant un regard lourd de sous-entendus. Elle n'avait plus qu'à espérer qu'il fasse un pas vers elle, pour une fois.

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HARPER S. E. RICHARDS & SLOAN-WADE BLACKBURN

Les deux verres se cognèrent l'un contre l'autre, signe de complicité, de bonne foie de la part de Sloan qui était plutôt de bonne humeur ce soir. Un petit sourire sur le coin des lèvres, les premiers effets de la drogue commençaient à apparaître. Calme, serein, des états qu'il recherchait constamment, une paix intérieure qui n'était en réalité qu'une douce illusion. Ce soir plus que jamais le gamma se sentait bien, une inspiration grandissante qui lui donnait envie de gravir des montagnes. Déterminé, il voulait prouver au monde entier qu'il était capable de vaincre sa bipolarité, son addiction à la drogue. C'est bien beau tout ça mais quand on sait que c'est la drogue qui le fait penser cela, c'est déjà moins convainquant. Sa bipolarité appel la drogue et la drogue appel la bipolarité. Un cercle vicieux qui le condamne à se détruire un peu plus chaque jours. Sloan savait pertinemment qu'il dérangeait une petite soirée entre filles, il savait que ce genre de soirée était très important pour une fille comme Harper. Le beau brun apporta son verre à ses lèvres et bu la moitié de son contenu. La soirée ne faisait que de commencer et il comptait bien profiter, que ce soit avec elle ou pas. Quoiqu'il avait une petite préférence pour sa compagnie. C'était indéniable, il avait besoin d'elle. Le gamma ne pouvait pas s'en séparer, elle comptait tellement pour lui, elle représentait tellement. Même s'ils n'étaient plus ensemble depuis un moment déjà, les sentiments étaient présents, qu'il le veuille ou non. La réaction d'Harper le surpris. Elle semblait déçue de savoir qu'il comptait la laisser tranquille. Étrange. Leur relation était étrange. Ils se voyaient régulièrement et cela se finissait toujours de la même façon. L’ambiguïté au maximum, ils ne semblaient pas vouloir s'éloigner de l'autre. Sloan avait déjà pensé à mettre fin à cette relation si tordue mais il en était clairement incapable. Il voudrait bien la laisser tranquille mais l'idée qu'Harper puisse faire sa vie avec quelqu'un d'autre, lui était insupportable. Il aimait quand elle posait ses yeux sur lui, quand elle lui souriait. La bêta lui apportait tellement, peut-être trop. « Tu as l'air de passer une bonne soirée avec tes copines. » dit-il sur le même ton que précédemment. Des copines qu'il n'appréciait pas trop d'ailleurs, Sloan les trouvait si superficielles et si gamines. M'enfin bon, ce n'est pas le sujet. Apportant de nouveau son verre à ses lèvres, il bu le reste d'une traite avant de faire claquer le verre sur le comptoir. Une fois les mains vides, il s'approcha délicatement d'Harper. Le jeune homme se surprit même en train de prendre un air séducteur. Sloan qui drague, on aura tout vu. Il approcha son visage du sien. « Mais si tu me supplies à genoux, je veux bien faire un effort et te tenir compagnie encore un peu. » Le problème avec lui, c'est qu'il est difficile de savoir quand il est sérieux et quand il fait un peu d'humour. Ah mais clairement, l'humour et lui ça fait deux, il n'est pas fait pour ça. Le gamma la fixa un instant, peut-être espérait-il qu'elle se mette à genoux. Aha, il a le droit de rêver un peu. Finalement, il afficha un petit sourire sur le coin de ses lèvres. Avec elle, Sloan était bien. Ils étaient proches, bien trop proches mais cette proximité il en avait besoin. Une complicité qui l'aidait à aller mieux, une épaule sur laquelle se reposer, un repère dans sa vie si minable. « Dis-moi que tu m'aimes encore et je m'occupe de toi ce soir. » lui murmura-t-il d'une voix sensuelle. Sloan aimait la taquiner. Il se recula et rigola. Ce petit jeu l'amusait énormément, quoique, serait-ce un jeu ou un moyen d'en savoir un peu plus sur leur relation si tordue ? Dieu seul le sait pour l'instant.

Souvent en compagnie de la gente masculine, Harper s’était juré que cette soirée spéciale béta serait l’occasion de renouer avec ses amies de la confrérie. Pas d’histoires de mecs, pas de drames ou de réflexions à l’eau-de-rose. Non, tout simplement une bonne soirée avec un coupe de champagne en permanence dans les mains. Elle qui d’habitude ne boit pas d’alcool par soucis de calories, la demoiselle avait accepté de faire une exception pour ce soir. En effet, Maisy, sa colocataire et cousine, détestait la voir se prendre autant la tête autour de la nourriture, de l’alcool, et de tout ce qui pourrait être susceptible de la faire prendre du poids. Ainsi, elles s’étaient mises d’accord : Harper ferait un effort et agirait comme si elle n’était pas malade « Pour une fois. Promets le moi. Amusons nous et ne pensons à rien d’autre qu’à ça ! ». Maisy ne voyait pas forcément d’un bon œil la relation que sa cousine entretenait avec Sloan, mais après avoir réalisé qu’elle ne pourrait pas mettre fin à cette bizarrerie, elle abandonna l’idée de convaincre Harper de passer à autre chose. Les bétas sont tout ce que Sloan déteste : superficielles à souhait. Et pourtant, ce dernier semblait mystérieusement attiré vers Harper, comme s’il ne pouvait pas s’en empêcher. Et il en allait de même pour elle ; sortir avec un gamma, cela en avait surpris plus d’un d’ailleurs, d’autant plus que la demoiselle a un sérieux problème avec les gens qui consomment de la drogue : elle essaie donc de s’en tenir le plus loin possible. Quoi qu’il en soit, la soirée avait bien commencée et la jolie cubaine semblait tenir ses promesses : s’amuser et ne penser qu’à cela. « Une très bonne soirée, même » répondit Harper, ne voulant pas non plus que son interlocuteur pense que sa simple présence était ce qui rendait la soirée agréable, bien que c’en était évidemment le cas. A la simple façon du jeune homme à prononcer le mot ‘copine’, elle savait qu’il ne les aimait pas. Ce ton lui déplaisait parce qu’il était dégradant et désintéresser. Si vraiment il avait encore un semblant de sentiment pour elle, peut-être qu’il passerait plus de temps à s’intéresser à elle qu’à la mettre dans son lit. Paradoxalement, à présent, leur relation n’était-elle pas justement que basée sur le sexe et l’amusement ? Peut-être qu’inconsciemment et en toute jeune femme qui se respecte, Harper en voulait plus, mieux. Mais elle savait depuis longtemps - voire depuis le début – que cela serait mission impossible. Et pourtant, rien ne semblait pouvoir séparer les deux étudiants. Puis, contre toute attente, Sloan ne partit pas, bien au contraire. Il s’approcha de sa conquête avec un air de séducteur, ce qui surpris Harper car cela n’était pas dans ses habitudes. Il devait vraiment avoir envie de passer la nuit avec elle. Ce qu’il lui susurra à l’oreille manqua de la faire éclater de rire. Histoire de ne pas le vexer, elle étouffa son rire et se repris rapidement. Se mettre à genoux devant lui ? Etait-ce une blague ? Difficile à dire parfois avec cet homme, mais Harper préféra mettre cela sur le compte de l’alcool. Et de la drogue, certainement, même si elle préférait croire qu’il n’en avait pas pris ce soir. « Tu peux toujours rêver, toi ! » lui répondit-elle avec le sourire au coin des lèvres. Les propos de Sloan se voulaient taquins mais n’avait fait que piquer la susceptibilité de la jeune femme. Passer la soirée en sa compagnie serait donc un effort ? Nice. « Tu aurais eu l’occasion de déguerpir au moins 10 fois, et pourtant, tu es toujours là » commença-t-elle en plonger ses yeux dans les siens. « J’imagine donc que passer une soirée avec moi ne doit pas être un tel calvaire… hein ? » continua-t-elle sur le ton de la rigolade. Elle n’en pouvait plus de jouer à ces jeux immatures, elle voulait simplement se jeter à son cou et lui dire ce qu’elle ressentait, mais elle ne pouvait pas. Comme s’il lisait dans ses pensées, Sloan lui murmura à l’oreille qu’un simple Je t’aime suffirait à mettre un terme à ses enfantillages. Hélas, Harper ne pouvait se résoudre à lui dire ce qu’il voulait entendre. Je t’aime. Elle le lui avait dit pas le passer, mais à présent, elle voulait changer. Elle voulait qu’il se rende compte qu’elle n’était pas qu’un coup d’un soir – ou de plusieurs soirs, en l’occurrence – mais bel et bien une fille avec cœur, avec des sentiments. Et puis, il disait cela, mais il ne le pensait pas vraiment, alors à quoi bon. Harper le regarda intensément, sans toutefois lui répondre. La tension étant à son comble, elle décida de briser le silence en l’embrassant fougueusement le temps d’un instant. Le temps de lui faire comprendre que ce soir, c’était elle qui menait la danse, et qu’il n’était pas près de partir. Du moins, elle ne comptait pas le laisser partir seul. Les mots de Maisy résonnèrent dans sa tête : ce soir, elle allait s'amuser et ne penser à rien d'autre.

COME WITH ME, LOVE ME
HARPER S. E. RICHARDS & SLOAN-WADE BLACKBURN

Ce qu'il venait de dire était complètement stupide mais qu'importe, il venait de prononcer ces paroles et ne pouvait plus faire marche arrière à présent. Forcer Harper à lui dire je t'aime était ridicule, même Sloan s'en rendait compte, c'est peu dire. Il regrettait cette phrase mais c'était trop tard. D'ailleurs dans leur relation, il n'y a pas que ça qu'il regrettait. A l'époque déjà, lorsqu'ils étaient ensemble, il avait des remords. Même s'il ne se l'avouait pas, il avait honte de son comportement, de fumer et de se mettre minable pour essayer d'avoir une vie normale. Dans le fond, ce n'est pas le mauvais gars, certes il a des pulsions malsaines mais c'est la drogue qui l'a rendu comme ça. Puis sa bipolarité, c'est de la faute de son père, rien de plus. En fait, sa situation est le fruit du hasard et indépendant de sa volonté. De multiples fois il a essayé de changer, en vain. Harper fut adorable avec lui et franchement, il lui doit énormément. D'ailleurs, quand on y regarde bien, Sloan ne s'est jamais remis en couple depuis. Il enchaîne les coups d'un soir sans se poser avec une fille. Il ne veut pas tomber amoureux, il fait tout pour refouler ses sentiments. Ce qu'il fit à l'époque, avec Harper et cela lui avait coûté cher. Dire qu'il ne ressent rien du tout pour la belle brune est totalement faux et serait pur mensonge. Jamais il ne pourra avouer qu'il ressent des choses pour elle, sans doute pour se protéger. A force de voir le mal partout, le jeune homme est devenu parano et ne sait plus quoi faire pour se protéger. Il se sent menacer de partout et la drogue n'arrange absolument rien. Sans s'en rendre compte, ils venaient de rentrer dans un petit jeu de séduction, un jeu que Sloan affectionnait tant. Quand on y réfléchit bien, pourquoi l'appréciait-il autant ? Tout simplement parce que cela lui rappel le temps où étaient en couple. Il oubli le reste avec elle et est lui-même. C'est bête à dire mais en sa compagnie, il a l'impression de remonter le temps, que sa bipolarité n'est qu'un lointain souvenir et que la solution à tous ses soucis n'est pas loin. Elle le regardait, plongeait son regard dans le sien. Sloan était perturbé mais n'en montrait rien, fidèle à lui-même. Le regard de la belle brune était envoûtant, il était incapable de s'en détacher. Harper n'avait pas répondu à sa demande, en même temps, cela se passait amplement de commentaires. Une pause entre les deux, le temps semblait s'être arrêté. Elle le regardait, il l'admirait. Elle lui souriait, il devenait faible. Et puis sans prévenir, Harper s'avança vers lui et l'embrassa fougueusement. Pris au dépourvu, le beau brun n'eut pas d'autre choix que de répondre au baiser. En même temps, il n'allait pas se faire prier non plus. Il posa délicatement - enfin, façon de voir les choses - sa main sur la joue de sa bêta, histoire de savourer chaque instant. Ce baiser était passionné, fougueux et intense. De quoi réveiller le petit Sloan. Un frisson lui parcouru le corps, ses sens en ébullition avec la drogue, il avait l'impression d'être un gamin de douze ans qui embrassait une fille pour la première fois. Tant de sensations en lui, d'émotions qu'il ne pouvait contrôler. Leurs lèvres se frôlaient, leurs langues s'enlacèrent, les sentiments se mêlèrent à ce baiser des plus intenses. Il savait que leur histoire était loin d'être terminée et ce qu'il ressentait en ce moment ne faisait que confirmer ses craintes : Sloan tenait toujours à Harper et pour rien au monde il ne pourrait la perdre. Lorsque le baiser prit fin, ils gardèrent cette proximité et à cet instant précis, le beau brun sut qu'Harper pouvait faire ce qu'elle voulait de lui. Ses lèvres, son regard, son corps, tout était tellement parfait. Il avait envie d'elle, encore plus que d'habitude, elle venait d'attiser chez lui son envie, son excitation et elle le savait pertinemment. « En effet, il y a pire comme calvaire. » dit-il avant de venir capturer ses lèvres une nouvelle fois. S'en suivit un baiser beaucoup plus doux que le premier mais tellement plus intense. Une fois le baiser terminé, Sloan posa son front contre celui d'Harper et ouvrit les yeux. Il aimait la proximité qu'il avait avec elle. Sa main toujours sur sa joue, il la caressait doucement. Dans un élan de je ne sais pas quoi, submergé par ses sentiments, Sloan parla. « Reviens moi Harper, j'ai besoin de toi. » murmura-t-il. Un millième de seconde passa avant que le jeune homme ne prenne conscience de ce qu'il venait de dire. Brutalement, il se recula, manquant de bousculer le gars qui se trouvait derrière lui. Sloan regarda Harper horrifié. Avait-il vraiment dit ce qu'il pensait ? Ses mots avaient-ils dépassés sa pensée ?