On ne peut pas avoir deux vies à la fois. C'était une erreur qu'il avait fait, et il devait en assumer les conséquences. L'idée folle de rejoindre une confrérie pour se sentir plus libre avait été stupide et pourtant il ne le regrettait pas tant que cela. C'était la première décision à vie qu'il avait prise par lui-même, sans demander l'avis de personne. Il l'avait fait parce qu'il sentait qu'il devait le faire. Parce qu'il sentait qu'il n'y avait pas d'autre endroit ou il se sentirait mieux, cependant, les conséquences allaient avec. Il avait déclenché la colère de dieu son père et les conséquences étaient surtout au niveau de son porte-feuille. À son grand soulagement, il n'avait envoyé personne pour le surveiller. Du moins, si c'était le cas, il n'en avait pas conscience, et il s'en fichait un peu. Malgré son adhésion chez les Omegas, il avait quelque peu ralenti son rythme de fête pour étudier, ce qui n'était certes, pas facile dans la maison de la confrérie. Le jour de son adhésion, il avait fait un peu honneur à la confrérie, et depuis, il faisait plus attention et son foie le remerciait grandement.
Entrer dans la confrérie n'avait pas été si facile. Il avait du prouver qu'il était digne, en quelque sorte, et il avait laissé de côté ses études pour faire la fête. Pendant quelques jours, sa double vie avait été totalement débalancée, mais jamais il ne s'était senti aussi bien, et aussi défoncé...
La conciliation entre les fêtes et les études étaient totalement catastrophique. Il était évident que l'un des deux allaient prendre et malgré sa joie d'intégrer les Omegas, si il délaissaient ses études et ses notes, il passerait un mauvais quart-d'heure. Encore plus que d'être privé d'argent. Il s'attendait à être surveiller, ou peut-être même de voir son père débarquer à BCU. Au pire, il lui demanderait carrément de revenir et l'obligerait à faire ses études à New-York pour avoir un œil sur lui. Il aurait sans doute un œil sur les moindres dépenses. En fait, il se plaignait sans cesse du contrôle que son géniteur avait sur lui, mais en imaginant le pire, il se rendit compte qu'en fait il était plutôt bien. Il était libre, en quelque sorte. Il pouvait faire un peu ce qu'il voulait tant qu'il allait en cours et assistait aux nombreux dîner d'affaires, et idéalement, il ne fréquentait pas les gens qui pouvaient ternir le nom familial. De plus, il pouvait utiliser le nom de famille de sa mère pour être tranquille à l'université.
C'était pas si mal.
Le risque de tout perdre, de se faire couper les ailes, le motiva grandement à quitter la Maison Omega pour s'isoler dans la bibliothèque de l'Université. Il avait un tas de devoirs en retard, des lectures à faire, de l'histoire à étudier, et il n'avait qu'une semaine pour tout rendre. Il pouvait ne pas dormir de la nuit lorsqu'il faisait la fête, alors il pourrait sans doute se tenir éveillé toute la nuit pour tout terminé et rendre à temps.
Lorsqu'il y arriva, il n'y avait pas grand monde. En début de soirées, les étudiants quittaient généralement les locaux pour sortir entre eux, pour relaxer ou pour étudier chez eux. La bibliothèque était surtout un endroit de recherche ou de passage pour emprunter des livres. Les chaises en bois inconfortable n'était pas très invitantes pour l'étudiant qui souhaitait passait la nuit dans ses bouquins, alors ils préféraient allaient dans le confort de leur chambre, de leur foyer, mais dans la confrérie d'Ethan, pas moyen d'avoir la moindre concentration. Il y avait trop de monde, trop de bruit, trop de musique, et trop de sollicitation à la fête. Ethan était beaucoup trop faible pour résister à l'arôme alcoolisée ou à la fumée de nicotine.
Il s'installa totalement au fond pour qu'on ne le voit pas. Il ouvrit ses livres et commença ses devoirs, ses lectures et tout ce qu'il avait à faire avant que la semaine ne se termine. Cependant, il n'avait pas autant de résistance qu'il le cru. Après quelques heures perdues dans les grandes lignes de l'histoire politique des États-Unis, ses yeux se fermèrent et il s'endormit sur son livre. Il se réveilla quelques heures plus tard lorsque son sommeil fut troublé par des bruits de pas. Il se redressa mais ne vit personne. D'ailleurs, personne ne l'avait vu non plus puisqu'on avait fermé les lumières sans vérifier si il restait encore quelqu'un. Or, d'après ce qu'il entendait, ils étaient deux maintenant. Il se leva lentement, son pieds se prenant légèrement dans sa chaise, puis il s'immobilisa complètement en essayant de voir d’où provenait les bruits de pas. Silence, puis une voix féminine. Il ne risquait rien d'une fille. Il hésita entre la rejoindre et rester dans son coin. Même si il n'avait absolument aucune raison de la rejoindre, sauf peut-être pour la rassurer, car son ton n'avait pas l'air très confiant. Il s'avança entre les rayons de livres et se laissa guider par la faible lueur de ce qui semblait être une lampe torche. Il réussit à la rejoindre mais n'eut pas le temps de dire le moindre mot qu'elle se retourna et l'aveugla de sa lumière.
Par réflexe, il leva son avant-bras pour protéger ses yeux pâles, puis lorsque la douleur de la lumière trop forte s'atténua, il baissa le bras pour regarder la jeune femme. Il la reconnu immédiatement. Cette fille, il la voyait partout. Il croisait son regard à chaque fois et jamais il n'avait réussi à l'approcher ou a lui parler. D'ailleurs, il ne savait pas vraiment d’où venait cette envie d'absolument lui parler.
C'était peut-être son sourire, son regard, sa façon de bouger qui l’envoûtait étrangement. D'ailleurs, si il restait là à la fixer bêtement, elle risquait encore de lui échapper.
''Je ne voulais pas t'effrayer. Je suis désolé.''Niveau conversation, il avait fait mieux. Mais il ne la connaissait pas,ou peut-être que si, il la connaissait, puisqu'il la voyait partout à tout les jours, comme si elle le suivait comme son ombre.