" Pourquoi quitter son pays si c'est pour retrouver tous ceux qui y vivent ailleurs ? "

sometimes before it gets better the darkness gets bigger • • Je sais que nous nous perdrons a jamais quand ce sera la fin. Mais au fond il faut s’en foutre. Se foutre de combien de temps cela nous sépara et de combien il nous reste a profiter. Je veux que nos moments restent à vie et que tout ce que l’on a fait reste gravé à jamais. Un amour de vacance, un amour de jeunesse. ~ andrea&lysea

« Oui maman, je t'ai dit que je serai prudente .... Raaah, j'aurai jamais dû de dire ça ! ... Non ... Mais, tu sais bien que je l'ai toujours avec moi ! Et Milo va bien ? Il m'a dit qu'il avait eu un petit accrochage avec ta voiture ... » la blondinette se redressa de son canapé pour se diriger vers la salle de bain, observant son reflet au travers du miroir. « Hum ... Oui enfin si ça avait été moi qui aurait fait ça durant ma période de conduite, on t'aurait entendu crier à l'autre bout du monde .. Okay, je te laisse ... Mais oui, je ferai attention aux dangereux pervers qui rôdent en boîte de nuit, promis. Bisous. » Lysea raccrocha et un sourire enfantin ne put s'ôter de ses lèvres. Avec l'âge, sa mère semblait être encore plus préoccupée et craintive vis-à-vis de sa fille. Lysea ne lui en voulait pas ; elle comprenait parfaitement que sa mère puisse craindre le fait que sa propre fille veuille sortir non-accompagnée le soir. Pourtant, ce n'était pas une première pour la jolie blonde, bien au contraire. En temps normal, elle avait seulement cette habitude de tout garder pour elle et donc de se taire, quant à ses sorties nocturnes, à l'égard de ses parents. Seulement, depuis quelques semaines, la jeune femme s'était montrée bien plus confidente envers sa mère qu'elle ne l'aurait cru. Un changement de sa part ? Non, une simple facette d'elle qu'elle n'aurait jamais pensé exister. Lyse n'était pas dans le genre confidente envers ses parents ; elle avait toujours été quelque peu effacée, discrète sur ses sorties, ses petits-amis. Longtemps avait-elle cru possible de garder sa vie privée/sentimentale intacte mais avec son frère qui rôdait constamment dans sa chambre, fouillant parfois son ordinateur et ses comptes sur les réseaux sociaux, elle n'avait pas pu cacher ses secrets. Elle avait alors déménagé, quittant le cocon familial pour créer son propre avenir autre part, à Berkeley qui plus est. Ce nom faisait rêver. Elle n'aurait jamais songé intégrer cette université. Du moins, elle avait longtemps pensé à intégrer les rangs d'Harvard ou de Stanford mais elle s'était faite une raison ; ses plaisirs utopiques n'arrivaient que dans ses rêves et nul part ailleurs. Son peu de confiance en elle s'était finalement matérialisé en un optimisme plus ou moins incertain. Ce n'était pas le genre de fille à être sûre d'elle, quoiqu'il arrive. Longtemps, son manque de confiance lui avait fait rater des examens importants jusqu'à ce que cela ne la fasse rebondir. Il lui avait fallu une bonne claque pour se confronter à la réalité, la sienne.

11:01pm, the endup nightclub ~ Une dernière retouche de maquillage et l'étudiante était prête à s'emparer de la piste de danse. Les toilettes, d'où elle venait tout juste de sortir, étaient bondés ; une masse informe de jeunes femmes avaient pris possession du gigantesque miroir qui y trônait afin de s'assurer - tout comme Lysea - si leur maquillage était toujours aussi impeccable qu'à leur arrivée. Le club était tout aussi remplit qu'elle l'espérait. Dans son sac était soigneusement disposé sa bombe lacrymogène en cas de danger imminent. Elle ne l'avait jamais utilisée et espérait ne pas à avoir le faire. En pénétrant dans la grande salle, son regard s'attardait sur les dizaines de personnes qui se déhanchaient au rythme d'une musique relativement entraînante. Hésitante, Lysea songeait à prendre un nouveau verre avant de se jeter sur la piste de danse ... mais, finalement, ses pas la menèrent là où elle le désirait véritablement. Au beau milieu de la piste, son corps débutait quelques mouvements frénétiques avant que ses jambes ne viennent à se déplacer autre part. Ses mains se relevèrent et vinrent à se positionner au-dessus de sa tête jusqu'à ce qu'elle ne se laisse emporter par toute cette effervescence. Au bout d'une quinzaine de minutes, l'italienne décida de se rendre au carré VIP - endroit qu'elle chérit tant - espérant puiser un peu d'énergie autour d'un cocktail ou d'un rencontre fortuite. Elle finit par obtenir son cocktail - une margarita un peu trop alcoolisée - et un homme, dont elle admira avec curiosité le profil. Il ne lui était pas inconnu, bien au contraire. S'avançant prudemment vers lui, elle se décida à apposer une main sur son épaule, le forçant à lui faire face. Son visage, son regard et cette désagréable odeur d'alcool qui empestait l'air, vinrent à lui faire surgir des flash-back qu'elle aurait crû déjà effacés. Lyse tira alors l'individu par le bras, le faisant s'asseoir sur un sofa encore disponible. « Andrea, c'est bien toi ? » Son regard se perdit dans celui du jeune homme alors qu'elle déposa sa boisson sur une petite table basse. Ses mains de positionnèrent sur ses cuisses, défroissant le tissu de sa robe. Ses pupilles cherchèrent celles du beau brun qui lui semblait totalement défoncé. « Tu es sûr que tout va bien ? » Ils ne s'étaient pas vus depuis combien de temps déjà ? Deux ans ? Peut-être plus, et c'est tout ce qu'elle lui trouve à lui dire. Lysea était ainsi, quelque peu froide et distante envers une amourette de vacances mais tout de même compatissante à son égard. S'il n'allait pas bien, elle pourrait peut-être l'aider, qui sait ? « Tu te rappelles de moi au moins ? Je suis Lysea, tu sais, cette italienne que tu as connu en vacances .. il y a un petit moment maintenant. » elle espérait être sûre qu'il se souvienne d'elle avant de poursuivre la conversation. Dans tous les cas, le fait de le revoir l'animait de plusieurs souvenirs qui n'avaient jamais été totalement enfouis.