Siloé-Joy T. Catwright & JORDEN-KOL ROSENBACH
I'm here for you, don't bury me, don't let me down

Le pied sur la pédale d'accélérateur, je regardai même plus mon tableau de bord. Je me laissais bercer par le doux son du moteur en sur-régime. Le regard ailleurs, je scrutais l'horizon en guise de réponse peut-être. Mes pensées vagabondaient dans tous les sens, je ressassais sans fin ce qui venait de m'arriver. Un mariage, non mais quel abruti je pouvais faire. Des tas de questions me venaient à l'esprit. Que ce soit par rapport à Marni, à mon père, à Siloë ou tout simplement sur moi-même, j'avais l'impression de devenir fou. J'avais fait une grosse connerie, à mon tour maintenant d'assumer et de réparer mes erreurs. Oui oui, moi, Jorden Rosenbach allait devoir me montrer responsable. Comme quoi, tout arrive hein. Sur l'autoroute, je roulais à une allure folle, me faufilant entre les voitures. J'aimais la vitesse et l'adrénaline que cela provoquait. J'étais maître de mon véhicule et je savais pertinemment que ma conduite était dangereuse. Peu importe, j'aimais ça. Revenant d'une balade en voiture, voilà quelques heures que j'étais sur la route. Cela me permettait de faire le point dans mon esprit. Pff, tu parles, j'étais sur le chemin du retour et mes pensées étaient encore plus embrouillés qu'avant. J'avais un point sur la conscience, j'avais fait une connerie et l'avenir me paraissait tellement flou. Cette peur du vide, cette peur de perdre des gens que j'aime. Que l'on dise de moi que je ne suis qu'un fils à papa capricieux et arrogant, je m'en fou complètement. Mais que mon entourage me juge, cela ne passait pas forcément. Étrangement, j'avais besoin d'être réconforté, de me sentir soutenu, d'avoir un repère. La seule personne qui pouvait me calmer était Siloë, je le savais bien. J'avais une appréhension quand à la voir, notre relation étant ce qu'elle est, elle n'acceptera pas ce mariage improvisé. Pas étonnant hein, je la comprends parfaitement mais nous ne sommes pas mariés non plus. Bref, je laissais mes pensées se confronter dans mon esprit. Pour maintenant, j'étais presque arrivé sur le campus. Silo' me manquait, j'avais besoin d'elle pour me sentir bien, me confier peut-être. J'ignorais si elle voudra me revoir mais bon. Il fallait que je la vois, elle était vitale à mon existence.  Je débarquais à toute allure sur le campus et décida finalement de me garer près de la demeure des Lambdas. Sortant du véhicule, je fis claquer la porte avant de me diriger vers le porte d'entrée. J'avais emprunté ce chemin tellement souvent mais aujourd'hui, c'était la première fois que j'y allais avec une appréhension. Je ne voulais pas perdre ma Silo, je crois bien que je ne pourrais pas le supporter. Arrivant devant sa porte, je pris une grande inspiration avant de taper. Il n'y avait pas un bruit dans le couloir, je sentais le stress monter en moi. Inconsciemment, je pris mon alliance et la rangea dans la poche arrière de mon jean. Je ne sais pas pourquoi je faisais ça, je ne savais plus très bien ce que je faisais. Silo' a toujours compté pour moi et les sentiments que j'ai pour elle sont confus mais bien présents. Marni avait débarquée dans ma vie sans prévenir, mettant le trouble. J'étais complètement paumé à cause d'une situation qui m'échappait. Finalement, Siloë arriva et ouvrit la porte. En temps normal, je serai entré sans même frapper. Eh ouais, quelque chose avait changé entre elle et moi. J'appréhendais sa réaction, je n'étais pas bien. Soudain, son doux visage apparu. Comme un poids en moins, je me sentais déjà un peu mieux. Un petit sourire s'afficha sur mon visage. Je n'attendais absolument rien de sa part et j'avais déjà une petite idée de sa réaction. Tant pis, tout ceci était de ma faute. « Je ne te dérange pas ? » demandais-je calmement. Inconsciemment, je mettais une distance entre elle et moi. Etant de nature maladroit, je me comportais certainement comme le dernier des crétins mais qu'importe, c'était tout ce dont j'étais capable de faire pour le moment. Je m'avançais délicatement d'elle et déposa un chaste baiser sur sa joue. Je voyais bien dans son regard qu'elle m'en voulait, je me sentais con, très con !

Siloé-Joy T. Catwright & JORDEN-KOL ROSENBACH
I'm here for you, don't bury me, don't let me down

Pourquoi avoir enlevé la bague de mon doigt ? C'est une question que je me pose encore. C'était un geste stupide et complètement irréfléchi. Un peu comme le mariage en lui-même d'ailleurs. Je venais de me rendre compte que, malgré toutes les questions que je me pose dans ma tête, j'agis souvent sans réfléchir. En fait, je n'étais rien d'autre qu'un sale gamin immature, incapable de se gérer tout seul. Eileen avait raison sur ce point-là. La bague représentait ce mariage bancal entre Marni et moi, c'était symbole de cette nuit de débauche que nous avions eu à Vegas. Elle représentait tellement et si peu en même temps. A peine avais-je effleuré sa joue que déjà, elle eu un mouvement de recul. Ok, bon, cela commençait plutôt bien. Je n'étais clairement pas d'humeur à me prendre la tête avec quelqu'un et surtout pas avec Siloë. Cette dernière comptait tellement dans vie qu'il m'étais impossible de me fâcher avec. Elle a toujours fait partie de ma vie et c'est vrai que ces derniers-temps, nous nous étions bien rapprochés. Ce mariage était venu cassé ma petite routine et cet événement imprévu mettait le trouble dans ma vie. La blondinette venait d'avoir un mouvement de recul, je me sentais encore plus con. Elle ne semblait pas vouloir me voir, ni même me parler. Pourtant, on ne pouvait pas s'ignorer bien longtemps. Du moins, j'avais besoin d'elle et je ne pourrais pas rester fâché avec Silo. Elle était tout pour moi, ma meilleure amie, ma confidente, ma petite soeur, ma maîtresse, mon repère. Je ne pouvais pas lui cacher ça plus longtemps. D'autant plus qu'avec l'université, les rumeurs ne mettaient pas longtemps à se propager. Le mariage avait eu lieu il y a deux semaines déjà et je pense bien que Silo était au courant depuis le début. L'horreur Je m'étais comporté comme un crétin en ne lui donnant pas de nouvelles. De toute façon, j'étais complètement perdu dans ma vie et ce n'est pas en lui avouant ça plus tôt que ma situation se serait améliorée. Sur ce, la brunette me répondit que non, je ne la dérangeais pas. Bonne nouvelle hein, entre ce qu'elle disait et ce qu'elle pensait, il y avait certainement un gouffre très profond. Dans la foulée, elle me demanda pourquoi ma femme n'était pas là, en insistant sur "ta femme", bien entendu. Je la regardais blasé par sa réplique. « Non ma femme n'est pas là, pourquoi ? Tu es pressée de la rencontrer ? » dis-je exactement sur le même ton qu'elle. C'est bon quoi, je n'avais absolument pas envie de jouer, je sentais bien que cette situation était malsaine et qu'elle allait mal tournée. Siloë se décala sur le côté pour me laisser passer. Avec un peu d'hésitation, j'entrais finalement dans sa chambre. Cela me faisait tout drôle d'entrer en attendant son autorisation, d'entrer sans grande conviction. En temps normal, j'aimais la voir, squatter des heures dans son lit et pourtant là, j'aurais donné n'importe quoi pour l'éviter et quitter sa chambre. Je soupirai en entendant sa remarque, en même temps, je n'en attendais pas moins venant de sa part. C'était tout à fait légitime puisque dans un sens, j'ignore ma réaction si c'était Silo qui s'était mariée brutalement. J'aurais été imbuvable avec elle. La belle blonde s'installa sur son lit, quant à moi, je restais debout comme un pauvre gars. Je n'osais pas m'asseoir, je n'osais pas faire quelque chose de mal, du coup, je ne faisais plus rien. Une fois installée, elle se rongea les ongles. Je la connaissais tellement bien, je savais pertinemment ce que ça voulait dire. Siloë était angoissée et c'était de ma faute. Inconsciemment, je me sentais coupable vis à vis d'elle et de ce qu'on vivait juste avant le mariage. Elle me demanda si la prochaine nouvelle était le bébé en prévision. Je levais les yeux au ciel, sans commentaires ! « Évites tes sarcasmes avec moi, Siloë ! » concluais-je en guise de réponse. Je l'aurais bien appelé par son nom de famille mais elle m'en voulait déjà assez comme ça. Finalement, je pris place sur le lit, juste à côté d'elle. J'étais marié depuis deux semaines et je commençais petit à petit à me rapprocher de Marni. Je voulais tenter le coup, je voulais voir si ce mariage avait une chance d'aboutir ou pas, je commençais à craquer pour la Bêta. Je n'avais pas eu de nouvelles de la Stevensen pendant une semaine, cela m'avait vraiment permis de réfléchir et de prendre une décision. Mais d'un côté, il était hors de questions que je ne perde ma Siloë. C'était assez dur pour moi en ce moment. « Ce mariage ne rime à rien je te l'accorde. J'ai juste trop bu, trop consommé. » lui dis-je sur un ton plus calme. Je la regardais dans les yeux. Bordel ce qu'elle m'avait manqué durant ces deux semaines. « J'ai fais une erreur, c'est bon j'assume maintenant. » Tout ceci n'avait aucun sens.