Jayson & Sandra Հ yes, it's nice to meet me.

Les examens… Ils étaient déjà arrivés. Incroyable mais vrai. Cette première année à l’université avait filé à toute allure. Après tout, j’avais profité de la vie étudiante à son maximum. Non pas les clubs et activités qu’on pouvait ajouter à son curriculum vitae, mais bien les diverses fêtes et sorties dont les étudiants de Berkeley pouvaient profiter. C’était ça la vraie vie. Pas ces idioties de cocktails, de bals, de soirées caritatives. J’étais tellement heureuse de m’être sortie de toutes ces choses. Évidemment, je n’avais pas pu échapper à tout (pas question pour la chaine télé de me faire disparaître complètement surtout que j’habitais encore San Francisco contrairement à d’autres de mes anciennes camarades de l’émission) mais c’était déjà mieux qu’une fois par semaine en plus de l’église tous les dimanches. Ah… L’église! J’en étais bien loin à ce moment précis! Habillée d’un jeans bien moulant et d’un haut-corset sans manches, maquillée à souhait avec les cheveux bien volumineux, ce n’était pas là que je m’en allais ce soir. Je n’y avait pas mis les pieds depuis Pâques (ce n’était pas plus mal au final), mais j’avais pas mal de choses à repentir qu’on se le dise. Depuis que j’étais entrée à Berkeley, pour être honnête, mes notes n’étaient pas à leur meilleur. Si à la base j’aurais pu me retrouver chez les Alphas, à l’allure où j’allais, c’était complètement à l’eau. Si tous les efforts que j’avais donnés durant ma dernière année au lycée m’avaient servi à me tailler une place comme futur prospect, les notes que j’avais présentement … Mouais, sans commentaires.  Mais qu’on se le dise, mon train de vie n’allait pas avec mes cours et les horaires de la bibliothèque… et des Alphas; tandis que je me couchais, les étudiants de cette confrérie se levaient pour commencer à étudier. Au final, ce n’était pas plus mal de prendre mon temps chez les Lambdas, j’essayais parfois de m’imaginer avec une colocataire Alpha, dès le début ce serait claire je lui dirais haut et fort : « on ne risque pas de s’entendre ». Mais tout ça, ce n’était qu’hypothétique. Je devrais bien me décider à bouger et intégrer une confrérie, sauf que j’étais bien là. J’avais une colocataire de rêve, Siloé, et l’ambiance était pas mal. Pas de restriction ni d’étiquettes chez les gens normaux. En parlant de coloc, je croisai justement la mienne qui rentrait, probablement pour se mettre au lit ou se préparer pour une soirée sur le campus. Moi, j’avais d’autres plans. Je ne savais même pas pourquoi j’avais accepté ce plan soirée boite de strip-tease! King m’avait assuré que nous allions ensuite terminer la soirée au club, mais bon, il devait penser que parce que j’étais attirée par les filles sexuellement, je devais surement apprécier ce genre de choses. En fait, en réalité, je ne détestais pas. Et puis j’aimais bien passer du temps en compagnie de Don et ses amis. C’était toujours très… rafraichissant.

J’arrivai 30 minutes plus tard en taxi au lieu de rendez-vous. C’était une des boites les plus réputées de San Francisco. L’entrée coutait cher, les filles coutaient encore plus cher, les salles coutaient extrêmement cher et l’alcool coutait diaboliquement cher (et pourtant, c’était le même qu’on pouvait acheter n’importe où…). Je coupai la file d’hommes – parsemée de quelques femmes – pour me rendre directement à l’entrée face aux videurs. « Sandra Harris, mon nom devrait être sur la liste VIP », je les fixai droit dans les yeux. Je savais que mes airs distingués, mon regard bleu et mon accent les avaient déjà fait tomber. Mon nom se trouvait vraiment sur la liste, alors ils ne demandèrent pas mes cartes d’identité, me laissant simplement accès à l’endroit en me donnant quelques indications pour me rentre au salon VIP que les garçons avaient loué. Je montai deux étages, puis arrivai dans un couloir légèrement tamisé. Ma destination était juste au fond, de là où un homme venait tout juste de sortir. J’avançai, il avançait. C’était étrange, je ne pouvais pas le quitter des yeux, même avant d’être happée par son regard. Et dès que je pu voir ses yeux je sentis un frisson me parcourir l’échine. Bon Dieu de merde, il était sexy. Un léger sourire mystérieux se mit à flotter sur mes lèvres. Ce sourire aussi un peu coquin. Ce sourire si Alessandra. On arriva à la même hauteur, on se croisa, on se dépassa et on se retourna tous les deux. C’est là que je décidai de m’arrêter de marcher.

C’était le moment où jamais, bel inconnu.

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Les examens… le calvaire de ma vie. C’était la période de l’année scolaire où ma conscience était rudement mise à l’épreuve; devais-je étudier pour éviter d’être recalé ou devais-je céder à la tentation de sortir? C’était chaque année la même chose depuis que j’étais à Berkeley et même au lycée, tout me paraissait plus amusant que d’ouvrir mes bouquins et m’asseoir à une table pour réviser. Seulement, je ne pouvais pas rester à l’université indéfiniment, alors malgré ma moyenne un peu basse, je me débrouillais toujours pour réussir. J’étais loin d’être un modèle à suivre, mais je me faufilais tout de même d’une année à l’autre en faisant très peu d’efforts. Ce soir, par exemple, j’aurais dû me coucher tôt et étudier pour mon examen de demain matin, mais j’avais si désespérément envie de prendre un verre et sortir que j’aurais accepté n’importe quelle proposition. Malheureusement, beaucoup de mes amis s’étaient montrés responsables cette nuit-là, mais Don m’avait sauvé. Ah, ce cher King. Qu’est-ce que je ferais sans lui? Je me morfondrais au milieu de mes notes et de mes lectures avec le sentiment de louper toute ma jeunesse. Au lieu de cela, j’avais enfilé un jean foncé haut de gamme et une chemise qui faisait ressortir mes yeux. Je ne connaissais rien à la mode, mais ma mère m’avait montré comment m’habiller avec classe. C’était d’ailleurs elle qui me conseillait telle ou telle marque puisqu’elle connaissait beaucoup de designers. Elle avait toujours eu un goût exquis en la matière et elle n’aurait jamais accepté que son fils, même à l’autre bout du pays, se balade sans faire honneur à sa fortune. Mis à part la base, il ne fallait pas s’attendre à me voir suivre les tendances ou m’affubler de dizaines d’accessoires… je domptai mes cheveux, attendant le texto de King qui m’avertirait de son arrivée au stripclub. Cet endroit ne portait pas si bien son nom, du moins si on le comparait aux stripclubs typiques. La place était luxueuse et les filles n’étaient pas des mères monoparentales cherchant à joindre les deux bouts où des étudiantes endettées. Elles étaient des professionnelles et coûtaient cher… je le savais, parce que j’avais déjà payé pour moi et des amis à leur anniversaire.

Le fameux texto arriva quelques minutes plus tard, me prévenant qu’ils étaient sur place et qu’ils m’attendaient. Je me rendis donc sur place, garant ma voiture et redécouvrant un endroit que je connaissais déjà. J’étais loin d’être un client régulier, mais une ou deux filles semblèrent me reconnaître. Ou peut-être qu’elles sentaient que j’avais de l’argent à débourser… c’était plus plausible! Dommage pour les demoiselles, puisque nous irions assez vite au club pour terminer la nuit. Don m’avait dit où ils étaient assis et je ne tardai pas à les rejoindre, montant les deux étages et saluant tout le monde une fois à destination, mais plus particulièrement mon cadet. Une chaleureuse accolade - tout ce qu’il y avait de plus viril - s’en suivit, puis je discutai un peu avec eux, restant debout parce que j’avais remarqué deux Iotas que je connaissais à l’entrée et j’avais envie d’aller dire bonjour. Je m’apprêtais à rejoindre l’escalier lorsque je levai les yeux sur cette jeune femme magnifique qui attira immédiatement mon regard. Apparemment, elle m’avait remarqué la première puisque nos regards se rencontrèrent bien avant que nous nous croisions. Peut-être était-elle une Américaine typique, mais elle n’en donnait pas l’impression. Ses traits me semblèrent exotiques et réclamaient tout de suite notre attention. Belle à en tomber, sexy à souhait… rien pour me déplaire, finalement. Lorsqu’on se croisa et que je la dépassai, je ne pus m’empêcher de m’arrêter pour jeter un coup d’oeil derrière moi. Qu’elle ait ressenti la même envie ou pas, je pourrais quand même admirer ses fesses bien en chair. Les courbes de cette femme étaient spectaculaires en soi. Un délice pour les yeux et certainement un délice pour le reste du corps. Comme je m’y attendais - parce qu’on ne peut négliger l’effet que j’ai auprès de la gente féminine - elle se retourna et se tint immobile, un sourire espiègle au visage comme si elle attendait que je dise quelque chose. « Tu travailles ici? », demandai-je en m’approchant. Si ça avait été n’importe quel stripclub, la jeune inconnue aurait pu interpréter cela comme une insulte, mais il suffisait de regarder les filles travaillant ici pour comprendre que c’était plutôt un compliment. Peu importe son prix… j’ignorais comment ils avaient fait pour dénicher une telle beauté et je n’étais initialement pas venu ici pour ça, mais elle m’avait fait changer d’avis.

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Il s’était retourné lui aussi. Évidemment qu’il s’était retourné. Qui ne le faisait pas en me croisant sur leur chemin? Très peu d’hommes en tout cas, et même certaines femmes le faisaient… Il s’approcha et je pu voir son visage de plus près. Il était grand, brun, il n’avait pas les traits d’un américain typique, mais son attitude l’était totalement. Ses habits, son assurance, son odeur; c’était un gosse de riche à 100%. Si ça me dédaignait? Non. Bien sûr que non, parce que tout ce qui me traversait l’esprit juste avant qu’il ouvre la bouche c’était de faire sauter les boutons de sa chemise là sur le champ. Mais il parla et ses mots m’amusèrent. Non, je ne me sentais pas offusquée; je connaissais la qualité des filles ici, je vivais ici depuis bien assez longtemps pour le savoir (et ce n’était pas ma première visite en ce lieu, je devais l’admettre). Mais tout de même, c’était amusant. Surtout pour une fille qui avait passé pendant 3 ans régulièrement à télé, néanmoins, ça m’arrangeait qu’il ne sache pas qui j’étais. En fait, ce qui était le plus dérisoire dans tout ça, c’était que lui pense que je pouvais être ce genre de filles. Et c’était pour cette raison que j’avais légèrement ris en regardant de côté avant de reporter mon attention sur lui, le visage bien sérieux, pour le regarder de haut en bas.

Je n’avais pas peur de grand-chose, j’étais prête à prendre des risques, et rien que pour un instant avec cet inconnu, j’étais prête à prendre beaucoup. C’était étrange si on y pensait bien, mais je n’y pensais pas. C’était moi, c’était la vraie Sandra qui était ainsi, pas celle qu’on voyait à la télé. Mon air coquin me revint. « Si c’est pour toi, je crois que ça pourrait s’arranger… » On ne vivait qu’une fois, c’était bien ça le dicton, non? Aussitôt mes paroles dites, je tournai les talons et sans me presser, je m’avançai dans le couloir, mais pas trop loin, juste jusqu’à la première porte ouverte, le premier salon disponible. C’était le moment de voir si mon inconnu était un homme ou juste une mauviette. Un dernier regard vers lui, et je m’engouffrai à l’intérieur. J’étais une pro de l’intrigue, de ce jeu de suspense et de séduction. Après tout, j’avais été dans une télé-réalité bien assez longtemps pour savoir comment capter l’attention du téléspectateur, piquer sa curiosité et le garder en haleine. Dans la vie de tous les jours, je n’appliquais pas toujours ça… surtout lorsqu’il était question de mes propres désirs. Mais pour le moment, j’usais de cette carte avec brio. Ce n’était malheureusement pas à l’écran qu’on me voyait faire ce genre de chose… C’était contre l’image de Sandra Dee, néanmoins, quiconque me connaissant en dehors de l’émission savait que j’étais à Sandra Dee ce que l’antéchrist est à Jésus.

Mon instinct me disait qu’il me suivrait, mais je n'en étais pas certaine à 100%. Je me dirigeai tout de même vers la chaine stéréo où une présélection de chanson était déjà enregistrée. Il y avait un peu de tout et il ne me fallut pas trop longtemps pour trouver mon bonheur. 4 minutes 30 pour lui donner la danse de sa vie… C’était un défi que j’étais prête à relever sans problème.

Effectivement; tout ça serait très amusant.

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Apparemment, ma question l’amusa au lieu de l’offusquer. Elle n’avait aucune raison de se braquer devant ma remarque, de toute façon. Vu le ton que j’employais et la façon dont je la dévorais des yeux, il était évident que c’était dit avec un certain respect pour son travail - si tel était le cas -. Elle était probablement plus jeune que moi, mais tout de même assez vieille pour être à l’université. Vu son corps magnifique et bien développé, j’étais prêt à mettre ma main au feu qu’elle était déjà dans la vingtaine. En réalité j’avais tout faux, mais je ne le savais pas encore. Il était rare que je me sente aussi attiré par quelqu’un dès le premier regard, mais cette femme était l’exception rare à la règle. Il m’arrivait de cibler une jolie fille lorsque j’entrais dans un club, mais tomber sous le charme instantanément… ça n’arrivait vraiment pas souvent, pour ne pas dire jamais. Là tout de suite, j’avais une seule idée en tête et c’était de la plaquer au mur et lui enlever ses vêtements. La pulsion était forte, trop forte, mais j’étais un Morello et je devais faire preuve de classe en tout temps… jusqu’à ce qu’elle me donne la permission de la déshabiller. En fait, en l’observant bien, j’avais déjà la nette impression qu’elle m’invitait à le faire. Cette soirée serait plus intéressante que prévue. J’avais flirté avec un tas de filles auparavant, mais jamais je n’avais senti que c’était hors de mon contrôle. Sa beauté m’enivrait et me laissait sur ma faim, j’en voulais plus. Énormément plus. Sa réplique fit apparaître un sourire séduisant sur mes lèvres. Elle suivait la cadence à la perfection et ça la rendait d’autant plus sexy. Si elle n’était pas une employée, c’était encore mieux. J’étais pratiquement certain qu’elle était meilleure que toutes les autres filles réunies. Ne lui restait qu’à me donner raison et me montrer ce dont elle était capable.

Lorsqu’elle tourna les talons, mes yeux la suivirent du regard un instant, admirant sa démarche assurée et aguichante. Il était clair que c’était un message subtil m’invitait à me joindre à elle. Si elle s’attendait à ce que je me sauve en courant, c’était raté. J’avançai à mon tour, sans me presser. Jayson Morello ne se pressait jamais pour quiconque, même pas pour la plus belle femme de la soirée. Je m’appuyai sur le cadre de la porte en l’observant mettre la musique, les bras croisés et les yeux très baladeurs. Je n’attendis pas qu’elle s’aperçoive de ma présence pour entrer, fermer la porte et combler les quelques mètres qui nous séparaient. Debout juste derrière elle, je me penchai légèrement vers son oreille, sur le point de chuchoter quelque chose. Pas question que je la touche tout de suite. Elle se préparait visiblement pour une petite prestation privée et je ne voulais pas la distraire… surtout, je ne voulais pas louper cette chance. « Tu seras bien récompensée, » murmurai-je avant de m’éloigner pour m’asseoir sur le sofa. Je ne pensais pas qu’elle était habituée de faire ce genre de chose, mais je savais que ÇA, ce serait mémorable. Pas comme toutes ces filles qui n’avaient rien d’autre à offrir que ce qui se trouvait entre leurs jambes. Ou peut-être que c’était moi qui ne voulait rien d’autre, sauf qu’aujourd’hui c’était… différent.

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Il ne m’avait même pas touchée, et pourtant j’étais électrisée. Électrisée… pour ne pas dire totalement excitée. En fait, c’était surement pire parce qu’il ne m’avait pas touchée. Il avait simplement augmenté la tension qui régnait déjà entre nous. Comment étais-ce même possible? Je n’avais jamais ressenti rien de tel, même avec mes exs, même avec d’autres conquêtes, même avec ma seule expérience avec un inconnu. Tout ce que j’avais connu auparavant me semblait comme fade à ce moment précis avec mon beau brun. Oh, je n’avais pas TANT d’expérience que ça au final, je pouvais compter à l’aide de mes dix doigts tous les hommes que j’avais connu dans ma vie sans problèmes. Ce n’était pas que j’étais une fille frigide, vous l’aurez devinés, mais j’avais des standards – et par le passé surtout - une apparence à respecter. Je ne tombais pas sous le charme du premier venu, jamais. Même King, que je trouvais plus que beau, en plus d’être un bon parti, ne m’avait jamais attiré. Je ne baissais ni changeais jamais mes standards. Dans son cas, King était trop… gentil. Il lui manquait ce quelque chose malgré tout. J’étais ainsi faite, que voulez-vous. Ce brun par contre… Il avait tout. Tout pour m’intriguer, tout pour me réchauffer et encore plus que tout ça en fait, ça se sentait. Je me mourrai d’impatience de voir jusque où les choses pouvaient aller entre nous, mais je me doutais bien qu’il n’y avait qu’une seule conclusion possible à cette rencontre de ce soir… et tous les deux allions adorer.

Avant qu’il s’éloigne, je lui répondis sur le même ton en me tournant légèrement vers lui : « Je te rappelle que les prix ici sont plutôt haut… » Je me demandais réellement comment j’avais fait pour ne pas lui sauter dessus à ce moment précis, mais il s’éloigna et je me rappelai de ma mission.

Danser pour lui.

Oh, je savais danser et plus que bien. Combien d’année de ballet je comptais à mon actif encore? À peu près 15 si je ne me trompais pas. J’avais arrêté depuis la fin de mon lycée soit en juin dernier, mais ce n’était pas des choses qui se perdaient facilement, surtout que je continuais à faire mes étirements et dansait de temps en temps lorsque j’avais besoin de me défouler. Qu’on se le dise, je n’avais pas ce corps de rêve pour rien. Évidemment, je devais remercier mes parents pour mon mètre soixante-dix, et probablement ma mère pour les courbes de base, mais le reste, c’était moi. En réalité, en fait, j’aurais pu avoir bien plus de formes que cela, j’aurais dû pour être plus précise, mais je me faisais un malin plaisir à garder mon poids à près de 50 kg. Mon médecin me détestait pour ça, mais mes instructeurs de ballet m’avaient tous admirés pour cette raison. Au final, moi je me sentais bien ainsi et c’était l’important.

Je poussais finalement le bouton play et la chanson que j’avais choisie démarra. « Ride » de Ciara. Ce n’était pas un choix fait au hasard; c’était tout simplement pour stimuler l’imagination de mon seul spectateur.

C’était dans ces moments que je me félicitai mentalement de toujours porter des sous-vêtements à en faire réveiller les morts. Et ça… c’était quandi j’en portais évidemment. Sans me presser je montais sur le simili podium juste en face de lui en plantant mon regard dans ses yeux. Je me mettais dans la peau du personnage, je laissais la mélodie et les paroles m’inspirer. Ma main glissa sur le poteau situé en plein milieu de mon lieu de performance. Je n’avais pas l’habitude des poteaux placés à la verticale, mais je savais que je pouvais les utiliser d’une certaine manière comme en l’utilisant comme appuie en levant une de mes jambes à 180 degrés tout en inclinant mon corps à 90. C’était quelque chose qui m’était maintenant facile à réaliser.

Plutôt que d’utiliser l’approche provocatrice, je décidai de me la jouer sensuelle et gracieuse. Aussi gracieuse qu’une ballerine pouvait l’être, aussi sensuelle et suggestive qu’une séductrice hors-pair pouvait l’être. J’étais les deux après tout. J’attendis au moins le deuxième couplet avant de commencer à me déshabiller. Dévoilant tout d’abord mon soutien-gorge, puis le laissai admirer le haut de mon corps avant de finalement glisser lentement mon pantalon le long de mes jambes, lui laissant la plus belle vue tandis que je penchais le haut de mon corps sans plier les jambes pour l’enlever. Je me délectai de ses réactions, de la sensation de se laisser à la musique et la laisser m’entraîner et aussi du jeu que je jouais avec ce poteau tantôt les yeux fermés tantôt les yeux ancrés dans ceux du brun. Ses yeux étaient verts… on les aurait dit bleu un moment, mais là, j’étais certaine qu’ils étaient vers et brûlants d’impatience. Il ne restait qu’un peu plus d’une minute à la chanson et je me demandais si je devais enlever ce soutien-gorge moi-même ou si je devais lui laisser le plaisir de le faire…

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Ce n’était pas pour rien que je couchais rarement avec la même fille deux fois. Elles arrivaient bien sûr à soulager la tension présente dans mon bas-ventre, mais ça n’allait pas plus loin. Je n’étais pas mis au défi, je ne ressentais pas cette folle envie de les prendre tout en n’ayant pas non plus la volonté de détruire cette ambiance électrique qui régnait entre nous. Aucune ne me clouait sur place, plein de désir et d’anticipation tandis que je les observais se dénuder pour moi. Cette femme était mystérieuse, fascinante, merveilleusement distinguée avec cette pointe d’exotisme qui me donnait envie de ramper à ses pieds. Je ne le ferais évidemment pas, mais j’avais la nette impression qu’elle devait avoir constamment des hommes à genoux prêts à tout pour un peu d’attention de sa part. Peut-être était-elle lassée de tous ces prétendus vrais hommes qui ne sauraient jamais comment s’y prendre avec une telle déesse. Moi, je saurais. C’était sans doute prétentieux de le croire, mais j’étais un amant assez extraordinaire. La preuve, j’avais assez de contrôle sur mon corps et mes pulsions pour rester sagement assis sur le sofa en ne la quittant pas des yeux. Croyez-moi, elle était fantastique. Si ça avait été n’importe quelle autre femme, je ne lui aurais même pas laissé l’opportunité de me faire languir jusqu’à la fin de la chanson. Cela dit… j’étais si hypnotisé par ses yeux bleus et ses mouvements sensuels que je ne songeais même plus à ce qui se passerait par la suite. Elle me donnait envie de regarder jusqu’au bout, de profiter de ce spectacle et d’admirer sa silhouette gracieuse. L’inconnue était à l’aise dans son corps, elle dégageait une assurance qui m’enflammait. Je brûlais littéralement d’impatience, je voulais la toucher, je voulais la sentir, je la voulais elle. Pourtant, mon expression faciale n’exprimait rien de tout cela. Seul un vague sourire était visible, le reste était tellement concentré sur sa danse que j’avais l’air fasciné. Et je l’étais.

Je me rappelai son avertissement de tout à l’heure. Je savais qu’elle ne faisait que répondre avec le même amusement à ma réplique, mais peu importe son prix, j’aurais été prêt à le payer et plus encore. Je ne savais même pas son nom et bien honnêtement, ça m’importait peu. Ça ne faisait que rendre l’instant encore plus excitant. Peut-être ne la reverrais-je jamais après cela, et c’était souhaitable. Je me souviendrais toujours de ce moment, de ce visage, de ce sourire coquin qui avait fait dresser tous les poils de mon corps ainsi qu’un bonus à ne pas négliger. Si quelqu’un me disait son nom, si je me rendais compte que cette fille existait réellement et menait une vie bien ordinaire, je serais déçu. Elle n’avait rien d’ordinaire, du moins pas en ce moment, pas là devant moi en train de me montrer ses prouesses de ballerine. Comment j’avais su qu’elle avait fait du ballet? Il n’avait qu’à constater comment elle allongeait tous ses mouvements au maximum, comment ses pieds pointaient, comment elle plaçait ses mains. J’avais beaucoup de cousines, figurez-vous. Nous avions tous dû nous taper des spectacles de ballet en pleine réunion familiale, ou des vrais spectacles pour faire plaisir aux tantes. Ma mère adorait les ballets et malheureusement, j’étais son seul enfant.

La chanson s’achevait et ma patience aussi. Je me trouvais déjà très endurant d’avoir pu me retenir de lui sauter dessus pendant plus de quatre minutes. Avec une femme comme elle devant moi, difficile de contenir mes réactions physiques… lorsque les dernières notes s’estompèrent, je me levai et m’approchai de la belle inconnue à pas très lents. De plus en plus près, je pouvais distinguer les détails de sa lingerie. Ma foi, elle avait du goût, cette jeune femme… « Tu pourrais faire carrière, mais j’aime bien penser que tu l’as fait juste pour moi. » Mes yeux étaient ancrés aux siens et je restai silencieux un moment, tiraillé entre l’envie pressante de plaquer mes lèvres et toutes les parties de mon corps sur le sien et l’envie de la faire languir elle aussi. Finalement, j’optai pour un mélange des deux. « C’est à payer maintenant ou plus tard? », demandai-je, l’air taquin. L’éclat dans ses yeux laissait peu de place pour le doute ; elle me voulait maintenant et pour ma part, il était hors de question que je remette ça. Je comblai l’espace vide entre nous et mes mains se posèrent sur ses hanches avant de monter tranquillement vers sa poitrine. Son soutien-gorge était magnifique, mais nous avions dépassé le stade des sous-vêtements depuis au moins… l’instant où nous nous étions vus pour la première fois. Je caressai doucement par-dessus le tissu avant de glisser mes mains jusque dans son dos, là où se trouvait l’agrafe de tous les cauchemars. Pas pour moi, toutefois… faisant preuve de beaucoup de patience, j’étais décidé à la faire trembler d’excitation avec de passer aux choses sérieuses. C’était à mon tour de la torturer, mais ce ne serait pas pour très longtemps parce que mon jean était devenu très, très serré. Je lui retirai son soutien-gorge et le projetai quelque part à ma droite. Mon index remonta alors jusqu’à son menton et je le soulevai, approchant ma bouche de la sienne, mais n’y déposant pas le baiser qui déclencherait tout. « Now let’s see how you ride me. » En prononçant ces quelques mots, je capturai ses lèvres avec une passion dévorante et l’aidai à soulever ses cuisses pour qu’elle les enroule autour de ma taille. Je la fis donc descendre de son podium et nos langues s’étaient trouvées depuis longtemps lorsque j’atteignis le sofa et y pris place. J’avais complètement oublié de lui retirer sa culotte, mais ça ne serait pas un problème. Ça lui donnerait seulement l’occasion de m’exciter encore plus en la retirant. Ou peut-être que je le ferais…