J’avais revu ma cousine, Romane, française tout comme moi, qui avait élue domicile à San Francisco mais à défaut de ma personne et de mon choix, elle ne vivait pas dans sa propre demeure. J’avis cette chance et ce grâce à mon cher père, qui avait trouvé judicieux de m’offrir un tel cadeau pour plus de tranquillité et de recul face à ma vie d’étudiante. Il n’avait pas eu tort, bien au contraire. Mais cela me faisait bizarre de me retrouver seule désormais depuis le départ de Stephen dans cette grande ville, donnant sur l’océan. Elle m’avait contacté pour me demander si elle pouvait emménager avec moi. Quelle idée ! Bien sûr que j’étais partante et puis même si Stephen reviendrait, il y aurait toujours assez de place pour nous tous !
M’ayant donné rendez-vous en ville, je me dépêchais étant déjà en retard d’un bon quart d’heure, devant assimilé ma nouvelle existence en tant que femme d’affaire sans oublier que je poursuivrais également quelques cours en parallèle dès la rentrée prochaine à Berkeley. Plus nous avions de connaissances et plus nous avions de chance d’atteindre les sommets, n’est-ce pas ? Je voulais à tout prix réussir ma vie professionnelle et j’étais prête à m’en donner tous les moyens !
Faisant un détour par la case « administration » afin de me mettre à mon propre compte dans ce monde de requins qu’était le monde des affaires, je venais d’accourir au lieudit du rendez-vous avec Romane. Pressant le pas, et étant vêtue de façon plutôt BCBG, histoire de faire bonne impression et faisant ressortir ce côté sérieux de ma personnalité, me voici donc presqu’essoufflée à hauteur de ma chère cousine, arrière derrière elle et lui déposant u baiser sur la joue, avant de prendre place face à sa personne. Déposant mon sac et ouvrant quelques peu ma veste en feutre, je lui lançais un sourire m’installant confortablement.
«Désolée d’être en retard, je ne pensais pas que mon rendez-vous s’éterniserait autant, mais je suis là ! »Le serveur vint prendre ma commande
« Un Capuccino s’il vous plait ! Et quelques viennoiseries en accompagnement merci !»Sur ce, je reportais toute mon attention sur Romane, un large sourire aux lèvres.
« Alors dis-moi tes cartons sont-ils prêts ? J’ai vraiment hâte que tu viennes emménager à la Villa, tu verras le calme y est des plus agréables et la vue est splendide ! » Je la regardais elle paraissait détendue et de bonne humeur, même si au fond je savais que quelque chose la tracassait…Était-ce encore ce jeune homme dont elle ne parvenait pas à oublier ? je pouvais aisément la comprendre, au vue de mon histoire d’avec Stephen, ce break que j’avais décidé de faire, sans son avis qu’il me manquait atrocement mais c’était le mieux à faire pour pouvoir peut-être un jour repartir sur de bonnes bases.
«J’espère que tu es prête à entamer une toute nouvelle vie ? Car on va s’ouvrir à nous deux un nouveau chapitre de mon existence, c’est certain ! »Le serveur revint plateau en main, ma boisson chaude ainsi que les petites gourmandises qui sentaient délicieusement bon. Et étant françaises de souches, il fallait avouer que nos petits croissants, pains aux chocolat et autres délices étaient les bienvenus en cette occasion !
 

CODE TOXIC GLAM

J’étais excitée à savoir Romane venir emménager sous le même toit que moi et puis je serais moins seule. Maintenant si chacune savait se tenir à sa place, sachant pertinemment que la colocation pouvait parfois être difficile pour diverses raisons, il nous faudrait imposer quelques règles de savoir-vivre afin de bien fonctionner et d’être le plus à l’aise possible même si je n’avais pas trop de crainte de ce côté-là. On s’était toujours bien entendu elle et moi, alors pourquoi cela changerait ? À cause d’un garçon ? Aucun danger, nous n’avions pas le même intérêt pour la même personne et puis chacun avait eu des évènements dans sa vie qui faisait que nous savions à quoi nous en tenir. Des points en commun, un soutien sans limites !
Deux jeunes femmes telles que nous, portant le patronyme de gens reconnus n’étaient nullement facile à vivre, surtout lorsqu’on souhaitait se faire un avenir par nos propres moyens. Certes, nous aurions pu sortir une carte Gold en citant nos origines et nous faire reconnaitre en tant que gosses de riches ou reconnus mais d’où l’intérêt ? Nous avions fiat des études en fonction de ce que nous aimions faire, elle le stylisme, moi les affaires, tout ce travail voué à l’échec ou ne servant à rien aurait été un pur gâchis. Et puis nous étions fières dans notre, famille. Surtout les femmes, elles avaient toujours été indépendantes de leurs maris, solides comme du roc et au caractère fort. A croire que c’était dans les gênes familiales. Un plus dirais-je !
Romane ne me tint pas rigueur de mon retard à notre rendez-vous, alors que je m’étais installée et avais commandé de quoi nous rassasier en petites gourmandises ! On ne perd pas nos vieilles habitudes de petites françaises que nous sommes !
«Et pourquoi ne serait-ce pas possible ? Avec de la volonté, des efforts et quelques moyens d’où une aide parfois extérieure on peut arriver à tout. Mais le principal tu sais ce que c’est ? »Voyant sa tête et reprenant après une légère pause dans mes paroles je poursuivis.« C’est de croire en toi-même ! Voilà la clé de la réussite ! » Lançais-je avec un clin d'œil tout en commençant à plonger mes fines lèvres dans mon cappuccino chocolat à la mousse onctueuse, avant de prendre un petit croissant. Passant ma langue sur la lèvre supérieur, comme on le faisait petites, je me mise à rire, pour ne pas rendre notre rencontre trop sérieuse. Et puis garder une once d’insouciance était tout aussi bon d’ailleurs !
La discussion se fit ensuite sur le futur emménagement.
« Ne t’en fais pas tu trouveras vite tes repères et puis la Villa a plusieurs niveaux, on devrait avoir chacun son espace, pour plus d’intimité… »Laissant supposé que si elle devait recevoir du monde elle serait alors tranquille, Encore un point qu’il faudra éclaircir…La villa était comme ma tour d’ivoire, ou peu y pénétrait pour plus de sérénité pour moi. Surtout lorsque je n’allais pas très bien même si mon cancer semblait s’envoler, étant en rémission depuis quelques mois déjà… Un nouveau chapitre que nous écrirons toutes les deux, l’idée me plaisait fortement !
« Bien sûr du moment que nous sommes toutes d’accord sur le fonctionnement de mode de vie, ça me convient ! Et si cela peut te faire plaisir, pas de souci !»Mais une autre chose semblait perturber Romane, le côté financier. Ce qui me fit légèrement sourire avant de lui faire une révélation.
« Pour tout ce qui est Villa je ne paye aucun loyer, c’est un cadeau de mon père, seuls les factures personnelles sont à ma charge. On trouvera de quoi s’entre aider. J’ai moi-même un travail à côté de ma vie d’étudiante tu sais, je n‘ai jamais gagné la Lune mais cela m’aide pour me faire plaisir. »J’avais été pendant un temps mannequin avant ma maladie, j’étais gérante d’une galerie d’Art que je tenais avec Stephen mon ex-fiancé, j’entrais dans le monde des affaires tout en parallèle de poursuivre quelques cours à Berkeley…Ne volant pas que mon père me donne son argent. Il avait réussi seul et je comptais bien en faire tout autant ! Il avait toujours été mon modèle.
« Arrête de faire cette tête-là, tu veux ? Un nouveau départ s’offre à toi alors ne baisse pas les bras d’accord ? »Je voulais absolument la rassurer et lui offrais mon plus beau sourire…poursuivant cette petite dégustation…

CODE TOXIC GLAM

Ce rendez-vous d’avec ma cousine romane, me fit le plus grand bien. On ne s’était pas revues depuis un sacré moment mais rien ne semblait changer entre nous. Nous étions toujours aussi complice l’un avec l’autre, que l’idée qu’elle vienne emménager sous le même toit que moi, me paraissait naturel.
Et puis je serais la pour la soutenir et l’aider à aller de l’avant que je lui en fis même pas part. Romane reprit la parole à cœur ouvert, disant qu’elle avait confiance en elle, en ses capacités même si elle se sentait limité côté financier.
« Ne t’inquiètes pas je serais présente pour toi si tu as besoin. »Je savais que vouloir s’en sortir seule sans emprunter le patronyme reconnu de nos paternels pouvait être une chose difficile, ayant moi-même passé par là. Arriver à ses fins par ses propres moyens n’était pas le chemin le plus simple, chemin que j’avais emprunté et encore aujourd’hui pour me faire une place nouvelle dans le domaine des affaires. C’était dur, c’était pesant, c’était tressant mais malgré cela, j’étais satisfaite d’avoir en premier lieu réussi à mettre un pied dans ce monde de requin. Mais désormais il me fallait m’y faire ma place. On pourra toujours se soutenir l’une, l’autre, discuter de nos petits tracas et demander également l’avis de chacune, d’où un avantage de vivre à plusieurs sous le même toit !
« Je ne m’en fais pas c’est simplement une question de planning surtout, mais nous verrons cela en temps voulu d’accord ? »Un travail différent, des horaires, des évènements tardifs tels que des vernissages, peut-être des défilés la concernant qu’un minimum de savoir-vivre allait devoir se mettre en place sans oublier les cours suivis en parallèle. Non pas que j’étais vieux jeu mais entrant dans le monde des adultes et dans la vie active, il nous fallait se donner à deux cent pourcent afin de débuter correctement dans le domaine professionnel, qu’on nous prenne au sérieux au vue de notre jeune âge et jeunes femmes à papa.
« Tu sais que la peur peut-être un bon atout pour se donner encore plus à fond dans ce que l’on entreprend. La peur de mal faire, donc on en fait toujours plus, et cela ne peut être que bénéfique crois-moi ! Tu devrais me voir lors des vernissages de tableaux. J’ai toujours cette impression de passer à côté de quelque chose, d’avoir oublié une chose importance, qui pourtant est minime et au final je m’en sors toujours ressortie avec de bonnes critiques ! »Mais la conversation prit rapidement fin quand je la vie jeter un œil à sa montre, il ne fallait pas oublier le rendez-vous avec les déménageurs. Je me dépêchais donc à terminer mes gourmandises tandis qu’elle était partie régler la note. M’essuyant la bouche d’une serviette en papier et terminant la dernière gorgée de mon cappuccino, me voici donc à la rejoindre, sac et veste en main en direction du Tram pour rejoindre la villa !