the great escape
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

Partagez

when you were young - lenina

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar

when you were young - lenina Empty
MessageSujet: when you were young - lenina when you were young - lenina EmptyDim 3 Mar - 22:05


when you love someone from the past.
You sit there in your heartache, waiting on some beautiful boy to, to save you from your old ways, you play forgiveness, watch it now here he comes ! He doesn't look a thing like Jesus, but he talks like a gentleman, like you imagined when you were young ♪ the killers - when you were young. ➺ crédit fantaisiie ; gif : tumblr.




Attablée à mon bureau, je soupirais en regardant l’épais dossier qui m’attendait. Être doyenne des Bêta avait son avantage, je voulais bien en convenir : autorité, popularité, sans compter la place de choix que l’on occupait au sein de la hiérarchie. Seulement, parfois, le rôle à assumer pouvait être lourd, voire même très lourd. Ainsi, depuis l’arrivée des Omicron, aucun des doyens n’avait eu le temps de chômer. Nous devions organiser tel ou tel événement, penser à établir quelques projets d’une grande envergure afin de mêler les Californiens et les Anglais, et tout ça sans oublier d’entretenir la vieille haine qui régnait entre l’université de Berkeley et celle d’Oxford. Dire que nous avions du pain sur la planche relevait de l’euphémisme – nous croulions carrément sous le travail. Perdue dans mes pensées, mes yeux s’arrêtèrent un instant sur le titre du dossier, inscrit en lettres capitales. SPRING BREAK. Autrement dit, l’événement majeur, important, crucial même, à ne surtout pas rater, sous peine d’être la risée des Anglais. A défaut d’être moi-même Américaine, j’étudiais dans une université qui se trouvait basée sur le continent du nouveau monde. Sans difficulté – je dirais même plutôt avec entrain – j’avais adopté cette tradition du Spring Break, qui à mes oreilles, ne signifiait rien d’autre que « vacances » et « débauche ». C’était un moment tellement particulier, où toutes les barrières étaient outrepassées. Qu’importent les confréries, les alliances, les rivalités : le maître mot est amusement, point final. Les années précédentes, je n’avais pas failli à la tache, bien au contraire : j’avais pleinement profité, sans trop me poser de questions. J’espérais que cette année serait au moins aussi bonne que la précédente – rien qu’à l’idée d’y penser, j’en frémissais d’excitation et d’impatience. Mais à vrai dire, nous n’avions pas franchement le choix. Nous devions impressionner les Anglais, leur en mettre plein la vue, les rendre béats d’admiration. Ce n’était pas mission impossible, mais presque. Cependant, je ne doutais pas un seul instant de l’implication que nous aurions tous – chaque doyen était motivé, prêt à s’investir pleinement. Mais avant que ne sonne l’heure de grande débauche, sonnait celle, beaucoup moins réjouissante, du travail. Soupirant pour la énième fois à la vue de ce maudit dossier qui allait me pourrir une bonne partie de la soirée, j’ai tourné la première page. J’ai roulé des yeux en voyant un mot, signé de la main même de notre cher doyen, qui nous invitait tous à nous surpasser, à faire de notre mieux. Comme si l’inverse était pensable, franchement. Avec une certaine appréhension, j’ai posé le mot sur mon bureau, avant de commencer à lire le dossier.

Je n’ai relevé les yeux que deux heures plus tard. Il était presque vingt trois heures, et Dawson n’était toujours pas là. Les lèvres pincées, j’ai levé les yeux au ciel, avant de m’emparer de mon portable, qui traînait sur mon bureau. Intérieurement, je le maudissais pour son manque d’égard, et ses retards répétés. Est-ce trop lui demander de me prévenir, si jamais il était en retard ? Son manque de communication me nouait les entrailles, et me laissait présager le pire. Et s’il était encore parti à droite ou à gauche, pour aller boire quelques verres ? Pourquoi avait-il tellement changé, depuis que nous étions en couple ? C’était à ne rien y comprendre. Il n’y a encore pas si longtemps, le Gamma – devenu entre temps Sigma – aurait décroché la lune pour me faire plaisir, pour me satisfaire. Je ne l’avais pas inventé, c’est lui-même qui me l’avait avoué. Malheureusement, les choses avaient cruellement changé. Il s’était replié sur lui-même, avait mis de la distance entre nous, et paraissait parfois froid et distant. Avec le temps, j’avais fini par marcher sur des œufs avec lui – sans doute par peur de le décevoir, par peur de le perdre. Je ne savais pas vraiment si j’étais amoureuse de lui, mais une chose était sure : je tenais à lui. Vraiment, sincèrement. Pour la première fois depuis ma rupture avec Lenny, j’avais fait confiance à un homme, au point de me mettre en couple avec lui. Je l’avais laissé entrer dans ma vie, je lui avais accordé du temps, de la patience, de la tendresse. Agacée par mes propres pensées, j’ai nerveusement refermé le dossier qui se trouvait sur le bureau. Anxieuse jusqu’au bout des ongles, mes doigts glissèrent dans mes longs cheveux blonds. Une larme perla au coin de mon œil ; j’ai vite chassé la traitresse. Hors de question de me laisser aller, ou de commencer à chialer en pensant au Sigma. Clairement, il ne le méritait pas. J’ai secoué la tête en soupirant, déverrouillant mon téléphone portable. Rapidement, mes doigts pianotèrent sur le clavier. Puisque Dawson n’était toujours pas là, et que de toute façon, je n’aurais pas de temps à lui accorder avant quelques heures, autant qu’il ne se déplace pas. J’ai hésité quelques instants, me demandant si j’adoptais la bonne attitude. Et puis merde ! Après tout, il n’avait qu’à me tenir au courant de ses plans, plutôt que de me laisser dans le flou. « Laisse tomber pour ce soir, je finirai tard. Désolée, xx. » Quelques instants plus tard, mon portable vibra. Message reçu. Mais la réponse ne vint jamais, confirmant les doutes que je pouvais avoir à son égard. C’est le cœur gros, chargé d’amertume, de rancœur et de tristesse, que je me suis levée pour aller à la salle de bain. Délaissant mon jean et mon pull pour une nuisette, je suis ensuite retournée dans ma chambre pour continuer la lecture de mon dossier, confortablement installée dans mon lit. Une heure passa, puis j’entendis quelques coups frappés à la porte. J’ai relevé les yeux en fronçant les sourcils, surprise d’être dérangée aussi tard alors que je n’attendais personne. Qui cela pouvait bien être ? Kenzo, qui lui aussi avait besoin d’une pause dans le travail ? Cameron, qui venait me rendre une visite de courtoisie ? Ou Dawson, qui avait bravé mon ordre ? De nouveaux coups, cette fois-ci plus prononcés, retentirent. « Entrez. » Murmurais-je à voix basse. L’intrus ne se le fit pas dire deux fois ; il poussa la porte et entra, avant de refermer. « Lenny ? Mais qu’est-ce que tu fais là, à une heure pareille ? » Demandais-je, incrédule. S’il y avait bien quelqu’un que je ne pensais pas voir franchir cette porte, c’est bien mon ex fiancé. Certes, nos relations étaient légèrement meilleures depuis quelques temps – encore que… « Est-ce que ça va ? » Questionnais-je en fronçant les sourcils, alors que je constatais qu’il avait l’air dans un état second.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

when you were young - lenina Empty
MessageSujet: Re: when you were young - lenina when you were young - lenina EmptyVen 15 Mar - 23:05

Il avait mal, affreusement mal. Il savait éperdument que, quoi qu’il fasse, il n’y avait rien qui pourrait calmer sa peine et que rien ne pourrait apaiser sa douleur. C’était peut-être même cela qui faisait le plus mal, de savoir qu’il allait souffrir, sans relâche. Si seulement cela pouvait être plus facile, si seulement il pouvait juste éteindre ses sentiments, tout éteindre, et jurer de ne plus jamais rien ressentir, c’était ce qu’il désirait le plus au monde. Mais il savait que ce n’était pas possible, il savait qu’il était simplement voué à souffrir. Cet appel l’avait anéanti, à l’intérieur, il était totalement détruit. Comme mort. A l’intérieur, il était vide, comme sa vie semblait, ni plus ni moins, que vide de sens. Totalement vide de sens. Alaina était là, pour lui, elle lui offrait le meilleur et pourtant, il n’avait pas pu l’accepter, il avait l’impression de ne pas mériter tout cela, et comme toujours, ce sentiment le faisait s’enfuir de ce qui pourrait pleinement le rendre heureux, tant il avait l’impression de ne rien mériter de tout cela, rien du tout. Il se détruisait. Sans même s’en rendre compte, il cherchait les ennuis et évitait le bonheur, alors, à petit feu, lentement, il se détruisait. Il testait son état psychologique, jour après jour, année après année, il se sentait de plus en plus faible à l’intérieur, au bord de l’implosion, comme si il savait déjà qu’un jour ou l’autre, tout en lui exploserait, et que malheureusement, cela ne blesserait pas que lui. Non, cela serait trop facile. Il le savait, que tous les personnes qui l’entourait, allaient être affectés, dévastés par sa nouvelle rechute. Mais il n’y pouvait rien, cela lui semblait tout simplement être son destin, sa destinée. De faire souffrir les autres, un peu plus chaque jour. Il n’arrivait pas à y croire, il ne pouvait pas y croire, comment est-ce que cela pouvait bien être possible ? Elle allait si bien la dernière fois qu’il l’avait vu, comment… comment pouvait-elle ne plus être là ? Comment avait-elle pu ne pas lui dire ? Il s’en voulait, à mort, de n’avoir rien vu, mais il ne pouvait pas lui en vouloir de n’avoir rien dit, elle avait l’art de le protéger, elle l’avait fait depuis le jour de sa naissance, et elle l’aurai fait jusqu’à son dernier souffle. Les mots lui manquaient, pis, il était seul, alors, à qui diantre pourrait-il bien parler ? Il était schizophrène, mais il n’en était pas encore arrivé à se parler seul. Alors, il restait là, muet, pétrifié par l’effroi. Il entendait encore la voix de son beau-père, sortant de son téléphone, qui était par terre, depuis qu’il l’avait laissé tombé, tant l’annonce avait agi en lui comme un électrochoc. Elle était tout ce qu’il avait, et maintenant, elle n’était plus. Il pleuvait des torrents dehors, dans cette nuit de malheur pour le Camden. Une larme roula le long de sa joue droite, sans que rien ne le fasse bouger. Il l’aimait, de tout son cœur, et maintenant, elle n’était plus là. Moment insupportable, il n’avait aucune idée de quoi faire pour arrêter cela. Arrêter ce sentiment, ce putain de sentiment, qui faisait plus que mal que quoi que ce soit. Plus mal que la culpabilité d’avoir tué un homme. Plus mal que de se faire briser le cœur. A quoi bon vivre, si les gens qu’on aime, nous quitte les uns après les autres, se disait-il, intérieurement. Il s’était résigné à vivre son spleen seul, mais pas à voir les gens qui l’aiment mourir. Il n’arrivait pas à l’accepter, il espérait que ce ne soit qu’un mauvais rêve, qu’un affreux cauchemar, et que, quand il se réveillerait, tout serait comme avant. Non. C’était bien la vérité, elle était morte, et il ne pouvait rien y faire. Il ne pourrait jamais lui dire au revoir, il ne pourrait jamais lui dire une dernière fois qu’il l’aimait. Il ne pourrait jamais revoir son sourire. Elle était partie, morte. Le laissant seul, dans ce monde amer et sans saveur. Un monde où il n’avait jamais été le bienvenu, trop rêveur, trop généreux, dans ce monde où règne l’individualisme, un monde qui le répugne. Probablement peu de personnes l’appréciaient, mais en retour, Lennon aimait tout le monde. Il était comme ça. Il n’arrivait pas à détester les gens, pas réellement, il n’y arrivait, il était le plus grand partisan de la seconde chance. Si seulement elle avait pu en avoir une…
Il sortit, sous la pluie torrentielle, en t-shirt, sans avoir aucune idée de où il allait, mais il y allait. Il marchait, que dis-je, il errait dans les rues de San Fransisco, à la recherche de quelque chose qui pourrait l’empêcher de souffrir, ne serait-ce que pour un quart de seconde. Il voulait que tout cela s’arrête, que la souffrance s’en aille, quitte à ce que la vie la suive de très près. Il tremblait de froid, mais pas autant que d’effroi, à l’idée qu’il devrait faire face à la dure réalité, plus rapidement qu’il ne l’aurait jamais imaginé. Le pire, dans une vie, ce n’est pas de souffrir. C’est d’attendre de souffrir, car on sait tous que la souffrance de perdre un être nous touchera, un jour ou l’autre, mais on ne sait pas quand, alors on attend, on reste dans l’expectative de souffrir, et quand cela arrive, c’est plus dur qu’on ne l‘aurait imaginé. La logique aurait voulu qu’il coure chez la Selwyn, pour qu’elle lui offre le réconfort qu’elle pourrait, qu’elle le console avec tout l’amour dont elle avait toujours fait preuve à son égard, c’était ce qu’il aurait pu, ou du faire, mais il n’en fit rien. Elle ne pourrait pas comprendre, selon lui, elle ne connaissait pas sa mère, elle ne pourrait pas comprendre ce qu’il pouvait ressentir à l’idée de l’avoir perdu. Une seule personne le pouvait, et il le savait très bien. Et il savait aussi que, même si ils étaient quelques peu en froid, elle ne pourrait pas le laisser tomber, pas ce soir, non, elle ne pourrait pas le laisser dans un état pareil. Il s’arrêta, cinq, peut-être dix minutes, il n’en avait aucune idée, devant la résidence beta, sans réellement savoir si il avait là une très bonne idée, mais après tout, c’était la seule et unique qu’il possédait, il ne pouvait faire autrement. Trempé jusqu’aux os, il frappa à sa porte, avant qu’elle ne l’intime à entrer, sans qu’il se soit présenté, à vrai dire, les mots ne pourraient même pas sortir de sa bouche, tant tout ce qui c’était passé ce soir le pétrifiait de tristesse. Il entra, et, à bout de force, physique et mentale, il s’appuya sur la porte, avant de se glisser, jusqu’au fond des abîmes de son esprit, torturé et empli d’un tourbillon de spleen. Il ne s’était même pas rendu compte de l’heure, à vrai dire, rien n’existait autour de lui, il ne savait pas comment il allait, ni ce qu’il faisait là. Il était dans un état second, pétrifié par tout ce qui lui arrivait. Sa gorge se serra, tandis qu’il tentait de parler à son ex-fiancée. Si cela allait ? Non, pas du tout, comment cela pourrait-il aller. « Non…» réussit-il enfin à marmonner, sans être sur pour autant qu’elle avait parfaitement compris ce qu’il avait dit. Il tenta de se reprendre, en regardant la belle, tandis que les larmes coulaient le long de ses joues, malgré le manque total d’expression faciale de son visage. « C’est ma mère, Valentina…» Lâcha-t-il, la gorge serrée, et le cœur qui lui faisait affreusement mal. Il n’avait plus le choix, il allait devoir le dire et affronter la terrible vérité. « Ma mère est morte, Valentina.» Dit-il, avant de se laisser glisser sur le dos, les mains sur le visage, tandis que les larmes continuaient à dévaler ses joues, inéluctablement. Elle était morte, et lui, ne pouvait que la pleurer. Il n’y avait plus rien d’autre à faire désormais.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

when you were young - lenina Empty
MessageSujet: Re: when you were young - lenina when you were young - lenina EmptyLun 25 Mar - 22:30


Mon couple battait sérieusement de l’aile depuis quelques semaines. Dawson s’éloignait, passait beaucoup de temps à sortir, et nos entrevues n’avaient plus aussi passionnelles et fusionnelles qu’auparavant. N’allez pas croire que je lui en voulais de profiter de sa vie, et de ses potes : je n’avais jamais été ce genre de fille. J’aimais ma liberté, et je n’étais donc pas du genre à priver quelqu’un – surtout quelqu’un que j’aimais sincèrement – de la sienne. Je trouvais même plutôt normal qu’il passe du temps à s’éclater, à sortir, à faire la fête. J’en faisais tout autant de mon côté. Et puis comme le disait si bien mon père, c’était « de notre âge ». Si on ne profitait pas maintenant, on ne profiterait jamais. Ces virées nocturnes auraient donc pu être parfaitement innocentes, si seulement le Sigma n’avait pas sévèrement déconné, à de multiples reprises. Qu’il rentre ivre un soir de temps en temps ne me plaisait déjà guère, mais qu’il rentre ivre mort à chaque fois qu’il sortait – c’est-à-dire deux à trois fois par semaine – me gonflait prodigieusement. Alors, une nuit, je l’avais attendu de pied ferme, prête à lui passer le savon de sa vie. J’avais regardé les heures défiler, sagement allongée sur son canapé. J’avais eu toute la nuit pour réfléchir, pour me poser mille et unes questions, qui étaient quasiment toutes restées sans réponses. Avais-je raison de m’impliquer dans une relation amoureuse ? Je n’en étais pas tout à fait sure ; les blessures suite à ma rupture avec mon ex fiancé étaient toujours bien là, bien vivaces. Quoique j’en dise. Etais-je réellement prête à accorder ma confiance à un autre homme ? Oui, j’étais prête. Ça, j’en étais absolument convaincue. Je l’avais su à l’instant même où j’étais partie en vacances avec Dawson, qui était, à l’époque, un Gamma. Le bon temps, autrement dit. Est-ce que j’avais raison de lui faire confiance ? Après tout, il était rentré tellement de fois dans un état second… Il aurait pu aller voir ailleurs, ou même replonger le nez dans sa poudre blanche préférée. Ça me tuait de ne pas savoir, de rester enfermée dans mon ignorance, tandis que tout autour de moi s’effondrait petit à petit. Alors cette fameuse nuit, lorsqu’il était rentré, je l’avais attaqué d’emblée. Ou était-il, avec qui, qu’avait-il fait, qui avait-il vu. Cet interrogatoire ne lui avait guère plu, et nous avions fini par nous disputer. Les mots échangés avaient été durs, tranchants ; ils avaient été prononcés sans aucun détour. Je voulais qu’il ait mal, qu’il souffre, qu’il se morde les doigts d’avoir agi aussi stupidement. Et ça avait plus ou moins fonctionné. Dans un élan à la fois passionnel et désespéré, nous nous étions raccrochés à ce qu’il nous restait. Mais ça n’avait pas duré, évidemment. Alors, à la fois acharnée et désespérée, je m’étais raccrochée de toutes mes forces à ce que j’avais réussi jusqu’à maintenant : mes études, et mon poste de doyenne. Et j’attendais que le pire se produise : égoïstement, j’attendais le jour où Dawson commettrait un impair, le jour où il viendrait m’annoncer qu’il préférait retrouver sa vie d’antan. J’attendais, douloureusement, résignée. De toute façon, je n’avais jamais été très douée dans le domaine des relations amoureuses. Ma seule relation sérieuse avant celle que j’avais débuté avec le Sigma s’était terminée dans le fiasco le plus total. A croire que c’était ma spécialité.

J’avais vraiment été surprise d’être interrompue dans ma lecture du dossier concernant le Spring Break, dans la mesure où je n’attendais personne. Consciente que la personne qui venait tout juste de frapper à ma porte devait avoir un lien privilégié avec moi pour oser se pointer à une telle heure, je n’ai même pas pris la peine d’aller ouvrir. J’ai simplement donné l’autorisation à l’inconnu(e) d’entrer, curieuse de voir qui cela pouvait être. J’aurais pu parier sur quelques noms, sans réelle certitude, sans réelle conviction. J’avais bien fait de ne pas avoir épilogué sur ce fameux inconnu – je n’aurais jamais trouvé son identité. Quelle ne fut pas ma surprise de voir entrer mon ex fiancé, et actuel demi-frère. J’aurais pu le jeter sans ménagement, lui dire d’aller voir ailleurs si j’y étais, mais je ne l’ai pas fait. Premièrement parce que nos relations s’étaient légèrement améliorées depuis notre dernière dispute, et deuxièmement parce que sa mine défaite, son regard éteint, et ses prunelles gonflées m’avaient franchement interpellés. Lennon n’était pas du genre à se laisser aller de la sorte, à afficher clairement son mal être. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » Demandais-je en fronçant les sourcils. Sois plus explicite et plus loquace Lenny, tu sais pertinemment que je n’aime pas quand tu fais tant de mystère. Mais son silence ne fit qu’empirer les choses : je sentais l’inquiétude grandir en moi. J’avais beau avoir eu un nombre incalculable de différents avec lui, je ne pouvais pas rester de marbre face à tant de détresse et de tristesse. Je m’étais souvent montrée dure et intransigeante avec lui, par le passé. Mais cette fois-ci, je compris rapidement que l’enjeu était différent de ceux du passé. Il n’était plus question d’une bagarre quelconque, ou d’une soirée un peu trop alcoolisée. Non, cette fois-ci, c’était pire. Je ne le savais pas encore, mais je pouvais presque le sentir. « Qu’est-il arrivé ? Est-ce qu’elle va bien ? Et mon père ? » Interrogeais-je avec précipitation, alors que l’angoisse me pétrifiait d’effroi. J’ai brusquement refermé mon dossier, plongeant mon regard dans celui de Lennon. J’attendais qu’il annonce la sentence. Mais rien de ce que j’avais pu imaginer jusqu’à maintenant franchit la barrière de ses lèvres. Non, ce qu’il m’annonça était pire. Et je ne pouvais y croire. « Pardon ? » Murmurais-je, franchement interloquée. C’était impossible. Lennon avait dû mal comprendre, ou être bourré, ou les médecins lui avaient fait une salle blague, ou… Sans réfléchir une seule seconde, j’ai balancé ma couverture par-dessus mon lit, et le dossier du Spring Break s’étala par terre. Les feuilles s’éparpillèrent sur le sol, mais je ne m’en suis pas formalisée. En quelques enjambées, j’étais accroupie à côté de Lenny, mes mains encerclant son visage. Mes doigts passèrent sur ses joues, effaçant les traces évidentes de sa tristesse. Pendant de longs instants, je n’ai prononcé aucun mot. Qu’y avait-il à dire, de toute façon ? Lennon avait perdu sa mère, et il ne le vivait pas bien. Je ne le vivais pas bien non plus – même si j’avais mis du temps à l’accepter et à tolérer sa présence, j’avais fini par m’y faire. Elle n’avait jamais remplacé ma mère, mais elle avait su s’imposer, se révéler être une personne en qui j’avais confiance, une personne que j’appréciais sincèrement. « Je suis tellement désolée… » Soufflais-je en secouant légèrement la tête, tandis que quelques larmes glissèrent le long de mes joues. A mon tour, j’ai effacé les perles qui glissaient le long de mes pommettes, avant d’attraper la main du Gamma. « Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? » Demandais-je, espérant de tout cœur pouvoir lui rendre service. J’ai relevé les yeux à l’instant où mon portable se mit à vibrer – mon père, sans aucun doute. Il avait annoncé la terrible nouvelle à Lennon, et s’apprêtait à en faire autant avec moi. « Ça attendra. » Déclarais-je avec douceur, alors que le Gamma m’interrogeait du regard. « Viens, relève toi. » Ajoutais-je. Il agissait tel un automate, et je me demandais s’il comprenait la moitié des choses que je lui disais. « Est-ce que quelqu’un d’autre est au courant ? » Questionnais-je, alors qu’il s’asseyait sur mon lit. Je me suis dirigée vers mon bureau, avant d’ouvrir un tiroir. J’en ai ressorti un paquet de cigarettes, que j’ai ensuite été glissé entre ses doigts. « Je n’ai rien de plus fort à t’offrir. » Déclarais-je en haussant les épaules, sincèrement désolée. A ce moment précis, j’aurais voulu avoir en ma possession un remontant digne de ce nom – mais ce n’était pas le cas. Je suis allée m’asseoir à ses côtés, le regardant avec peine. Ma main droite s’empara à nouveau d’une des siennes, et joua avec ses longs doigts blanchâtres. « Je voudrais tellement t’aider… Qu’est-ce que je peux faire ? » Impuissante, voilà ce que j’étais. « Est-ce que tu vas retourner en Suède pour… L’enterrement ? Tu veux que je t’accompagne ? » Demandais-je, d’une voix hésitante. Pour soulager sa peine, j’étais prête à tout – y compris à faillir à mes obligations de doyenne.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

when you were young - lenina Empty
MessageSujet: Re: when you were young - lenina when you were young - lenina EmptySam 27 Avr - 1:33

Il ne désirait qu’une chose, à la fois si simple et si compliquée, une chose qu’il était incapable de lui demander, même si la tentation était intense, mais tellement douloureuse. Il voulait mourir. A cet instant précis, tout ce qu’il désirait, c’était mourir. Il n’avait plus la force de se battre, plus la force de vivre, plus la force de résister à cette douleur immense qui compressait son cœur, et tous ses organes, qu’il sentait, le détruire, petit à petit, le laissant souffrir encore et encore, sans aucune répis, jusqu’à ce qu’il demande la pitié, jusqu’à ce qu’il conjure le destin de mettre fin à toutes ses souffrances. C’était tout ce qu’il désirait. Aussi individualiste qu’égoïste, pour le coup, il n’en avait rien à faire. A quoi cela pouvait bien servir de vivre dans un monde qui n’avait rien à lui offrir ? Valentina ne voulait plus de lui, malgré le fait qu’elle le prenait en pitié ce soir. Alaina finirait par le quitter, lassé d’être la cible de ses coups, lors de ses trop nombreuses crises. Talia ne faisait que le détruire, malgré tout ce qu’il pouvait bien éprouver pour elle, il savait qu’elle ne ferait que le tuer plus violemment, malgré qu’il avait envie qu’elle le tue, qu’elle le fasse souffrir. Au moins, lorsqu’elle le faisait souffrir, il ressentait enfin un semblant de sentiment. C’était mieux que rien, pensait-il, quelques instants, jusqu’à ce que le reste n’engloutisse cette parcelle de lumière. Il avait tout perdu. Autrefois, il était une bonne personne, un gentil garçon à qui l’on dirait sans aucun doute donné le bon dieu sans confession, à qui tout le monde pouvait faire confiance, qui faisait tourner les têtes, avec un physique avantageux et une gentillesse légendaire envers les dames. Aujourd’hui, il était une épave, sans arrêt drogué, le visage pâle, les bras couverts de piqûres. Il n’était que l’ombre de celui qu’il avait été. Il se détestait, plus que quiconque ne pourrait jamais le détester. Les mots avaient encore du mal à sortir de sa bouche, tant il était sous le choc, encore, de la dramatique nouvelle que lui avait annoncé le père de Valentina. Alors même qu’il avait l’impression qu’il y avait des progrès, que la maladie reculait quelques peu, depuis quelques semaines, tout cela s’effondrait, en un instant, en un coup de fil, en quelques mots. Il pensait renaître, et c’est cet instant que la vie avait choisi pour le tuer, à nouveau, une énième fois. Sauf que cette fois-ci, il semblait qu’il ne pourrait jamais s’en remettre. Peut-être était-il en train de dramatiser, qu’en savait-il… Beaucoup de gens perdent leurs parents, mais peu étaient dans un état mental aussi instable que lui, et tout ce qui se passait en lui, était décuplé par rapport à une personne ‘normale’. A l’instant présent, il n’était rien. Il agissait comme un automate, sans réfléchir, en faisant les choses car il avait à les faire, mais sans réel but, sans réelle conviction. Comme si son esprit était mort. Evidemment, et sans réfléchir un instant, c’était vers Valentina qu’il avait décidé de se tourner. Il aimait Alaina, sincèrement, mais elle ne pouvait pas le comprendre, pas ce soir. Personne ne le pouvait. Mis à part Valentina. Elle était la seule qui pourrait comprendre le désarroi qui habitait son esprit. Il lui avait annoncé la nouvelle, la voix tremblante, alors que les larmes s’écoulaient le long de ses joues, et qu’il ne trouvait rien d’autre à dire. Il n’y avait rien d’autre à dire, de toute façon. Elle ne trouvait pas quoi dire, et il la comprenait, tant cela devait être délicat de trouver les mots justes, pour parler à quelqu’un dans un tel état. Il ne manqua pas de la voir effacer les quelques larmes qui avaient coulés de ses iris, alors qu’elle serra sa main, le regardant, avec la plus grande tendresse du monde. Il aurait voulu lui offrir un sourire, en retour, mais il n’y arrivait pas. Il n’y arrivait plus. Elle ne pouvait rien faire pour lui, à moins que… Son téléphone se mit à vibrer, mais elle ne tarda pas à mettre de côté toute distraction pour se consacrer au Camden qui en avait sacrément besoin, c’était peu dire. Il se releva, alors qu’elle l’intima de le faire, et essuya les perles qui roulaient le long de sa peau, avant de s’asseoir sur le lit de la belle. Il lui fit non de la tête, lorsqu’elle demanda si quelqu’un d’autre savait pour sa mère. Il ne l’avait dit qu’à elle, preuve de la confiance et de l’importance qu’il lui donnait. Elle lui alluma une cigarette, alors que son regard restait sans vie, la laissant perplexe et totalement impuissante, quant au malheur qui le touchait. Il la regarda, alors qu’elle demandait ce qu’elle pouvait faire pour l’aider. « Comment je peux tout arrêter, Valentina ? Comment est-ce que je peux faire, pour ne plus rien ressentir ? Aides-moi, Valentina, je t’en supplie. Comment est-ce que je peux arrêt de souffrir ? Ca fait mal, Valentina, ca fait tellement mal.» Son visage s’était rapproché de celui de la suédoise, alors qu’il la suppliait du regard, de l’aider, de mettre fin à sa souffrance. Quoi qu’il en coûte. Tout ce qu’il voulait c’était ne plus souffrir. Il n’avait plus de raison de ressentir. Il n’avait plus rien.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

when you were young - lenina Empty
MessageSujet: Re: when you were young - lenina when you were young - lenina EmptyDim 19 Mai - 0:28

« Je sais que c’est difficile. » Murmurais-je à voix basse, les yeux baissés. Et j’étais bien placée pour le savoir, mais aussi pour compatir à sa douleur : moi aussi, j’avais perdu ma mère, alors que j’avais à peine sept ans. Je me souvenais encore de ce jour terrible, qui avait marqué ma vie à jamais. Ou plus précisément, je me souvenais du directeur de l’école, qui avait brusquement fait irruption dans la salle de classe. Le professeur s’était interrompu, et avait attendu la suite des événements. Je me souvenais du directeur, balayant d’un regard hésitant la salle de classe, jusqu’à s’arrêter sur moi. Je le voyais encore légèrement lever sa main, pour me faire signe de le suivre. J’avais jeté un regard plein d’incompréhension à l’instituteur, sans pour autant remettre en cause l’autorité ou le jugement du directeur. Je l’avais suivi dans le couloir, où mon père m’attendait. Les mains dans les poches, le visage inexpressif, ses yeux bleus rivés sur le sol. Et son garde du corps, visiblement mal à l’aise, qui ne cessait de jeter des coups d’œil à droite et à gauche, comme s’il s’attendait à voir surgir une menace d’un instant à l’autre. Lorsque mon père m’avait aperçue, il avait comblé la distance qui nous séparait. Il m’avait soulevé de terre pour me serrer dans ses bras, avec une force que je ne lui connaissais pas. J’avais niché ma tête dans son cou, encore inconsciente du drame qui s’était joué dehors, quelques minutes auparavant. « Je sais aussi que tu as mal, que tu te sens vide, que tu souffres atrocement. » Soufflais-je, décrivant avec précision les sensations et sentiments que j’avais ressentis, lorsque j’avais pris conscience du drame qui avait marqué mon enfance. Mais dans mon malheur, j’avais eu de la chance – si jamais on pouvait dire cela ainsi. J’avais été entourée, choyée, chouchoutée. Je n’avais jamais manqué de rien. Mon père avait pris toutes les dispositions nécessaires pour que je souffre le moins possible de l’absence de ma mère. J’avais passé de longues heures dans le cabinet d’un psychologue, et mon père n’avait pas hésité une seule seconde à mettre entre parenthèses sa carrière pourtant prometteuse. Je lui en serai éternellement reconnaissante. J’estimais, à juste titre, qu’il avait été tout bonnement exemplaire. Là où il aurait pu se morfondre pendant des semaines, où il aurait pu se noyer dans son travail, il avait décidé de s’occuper de sa fille unique. « Tu ne peux pas arrêter. » Avouais-je, relevant les yeux vers Lenny. « J’aimerai te donner une solution miracle, mais il n’y en a pas. » Continuais-je, peinée par la tristesse de mon ex fiancé. « Mais cependant, il y a une chose que je peux te promettre. Petit à petit, la douleur sera moins vive. Tu vas continuer à vivre ta vie. A sortir, à voir du monde, à rencontrer de nouvelles personnes. L’absence se fera toujours ressentir – ta mère te manquera toujours. Et c’est normal, d’autant plus que c’était une femme exceptionnelle. Mais la douleur que tu ressens maintenant va s’estomper. Un jour, quand tu auras fait ton deuil, quand tu auras accepté, tu ne seras plus en colère. » Déclarais-je, avant de poser une main délicate sur son épaule. « Le temps peut faire des miracles, Lenny. » Assurais-je. Regarde-nous : il n’y a pas si longtemps, je ne t’aurais jamais adressé la parole de la sorte. Je ne t’aurais jamais dit tout cela, je ne t’aurais même pas laissé mettre un pied dans ma chambre. Et pourtant, voilà où nous en étions. La colère que j’avais pu ressentir à son égard s’était dissipée, grâce au temps. Comme pour confirmer ce ressenti, j’ai délicatement posé mes lèvres sur sa joue. « Je te le promets. » Déclarais-je, d’une voix ferme et déterminée, mon regard confronté au sien. Puis, j’ai soudainement réalisé que nous étions proches. Très proches. Peut être même un peu trop proches, d’ailleurs. Cette proximité m’entraîna dans un tourbillon de souvenirs, de réflexions quant à ce que nous avions pu vivre, tous les deux. Lorsque j’étais encore jeune, naïve et innocente, j’avais longtemps cru que Lennon était le bon. Pourquoi ? Parce qu’il était le premier à avoir su me faire vibrer, le premier pour qui j’avais eu des sentiments profonds et sincères, le premier qui avait posé la main sur moi. Sous son regard protecteur et ses mots flatteurs, je m’étais sentie à la fois désirable et désirée. C’était une sensation unique ; une douceur, une flatterie, une attention qui, à mon sens, pouvait faire succomber n’importe quelle adolescente jeune et inexpérimentée. J’étais tombée dans le piège, sans me douter un seul instant que cette merveilleuse histoire pourrait prendre fin. Comment est-ce que ça aurait pu, en même temps ? Lenny me couvait des yeux, était attentif à mes moindres besoins et désirs, savait me comprendre, me rassurer, me consoler. A mes yeux, il avait toutes les qualités – qu’importaient les défauts, je ne les voyais même pas. J’avais vécu un véritable comte de fée – usant et abusant même de cette relation dite « idyllique ». Le summum ayant été, je crois, l’annonce de nos fiançailles à mon père. Dire que ce dernier avait vu rouge relevait de l’euphémisme ; j’aurais voulu le tuer d’une crise cardiaque que je ne m’y serai pas prise autrement. Je me souvenais parfaitement de ses sourcils froncés, signe évident de sa désapprobation. Je me souvenais aussi de son regard noir, de ses lèvres pincées, et du voile de déception qui avait couvert son regard. Pendant une fraction de seconde, j’avais été tentée de tout envoyer valser – la simple idée de décevoir mon père m’était insupportable. Mais, pour la première fois de ma vie, je lui avais tenu tête. J’avais soutenu et affronté son regard, un brin d’arrogance dans les yeux. J’avais cru dur comme fer à mon comte de fée, à ma relation parfaite, aux mots doux prononcés par mon demi-frère. Parce que forcément, la naïveté qui va de paire avec la jeunesse ne nous prépare pas aux mauvais moments, aux doutes, aux multiples interrogations. Non : on fonce, vite, à toute allure, pour se planter dans un mur avec une force indéniable. La chute avait été ridiculement difficile à encaisser ; mais le pire avait encore été de l’assumer. Déballage public de ma vie sentimentale, sérieux et réputation de mon père mis en cause, accusations et jugements en tout genre… Je n’avais pas été épargnée. J’avais joué avec le feu, et je m’étais brûlée, toute débutante que j’étais. J’avais voulu faire ma maligne, mais j’avais perdu. C’était bien fait pour moi, quand on y pensait. J’avais fui, jusqu’au verdict du procès de Lenny, le tumulte de Stockholm pour le calme et l’indifférence de Dubrovnik. Mon exil m’avait permis de faire le point sur ma situation sentimentale, mais aussi de tirer les conséquences de mes erreurs. En tout cas, c’était ce que je pensais. « Lennon, regarde-moi. » Dis-je à voix basse, alors que mes mains se superposaient aux siennes. « Je n’aime pas te voir comme ça, dans un tel état. Je n’aime pas te voir triste. » Soufflais-je, étrangement chamboulée. « Et je suis certaine que ta mère n’aurait pas aimé, elle non plus, te voir dans cet état. » Je grillais ma dernière cartouche, sincèrement inquiète pour lui. « Je t’en prie, dis quelque chose. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

when you were young - lenina Empty
MessageSujet: Re: when you were young - lenina when you were young - lenina EmptyDim 11 Aoû - 23:33

corbeille
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

when you were young - lenina Empty
MessageSujet: Re: when you were young - lenina when you were young - lenina Empty

Revenir en haut Aller en bas

when you were young - lenina

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» (zéphyr) . we're too young to be serious . enjoy and nothing else .
» forever young + adrian
» the night is still young. (dustin)
» Young wild free
» you and i will be young forever. ; lucas&valentina

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
the great escape :: flood and trash :: corbeille rp-