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"Je me disais que j’allais écouter vos théories, les rejeter, puis ne garder que la mienne. Comme d’habitude."

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MessageSujet: "Je me disais que j’allais écouter vos théories, les rejeter, puis ne garder que la mienne. Comme d’habitude." "Je me disais que j’allais écouter vos théories, les rejeter, puis ne garder que la mienne. Comme d’habitude." EmptyMer 20 Fév - 23:50


« À mon signal, déchaine les enfers. »

La maison des Gammas trônait en plein milieu de l’Allée des Grecs, superbe, imposante. La bâtisse datait du siècle précédent mais ne manquait pas de classe, bien au contraire, ses trois niveaux et les immenses colonnes qui entouraient la porte faisait de la maison des Gammas l’une des plus belles du campus. Du moins, en extérieur, à l’intérieur tout était à l’image de la confrérie, à savoir un joyeux bazar. Le ménage n’était quasiment jamais fait et tout le monde avait prit l’habitude de laisser trainer ses affaires à droite et à gauche. Dans le salon des canettes de bières vides servaient de cendriers, et il n’était pas rare de retrouver sur le canapé des étudiants en pleine période de récupération suite à leurs excès de la vieille, qu’ils fassent ou non partie de la confrérie. Clairement la maison des Gammas s’était imposée comme étant le lieu de squat de tous les sales gosses paumés de Berkeley, des plus turbulents aux plus discrets. Depuis la rénovation notre confrérie avait subit pas mal de changements de taille, du jour au lendemain je m’étais retrouvée Présidente puis Doyenne. Cela incluait un tas de nouvelles responsabilités, clairement je devais gérer une bande d’étudiants incontrôlables venus tout droit de l’enfer. Je n’avais pas hésité un seul instant à accepter le poste, après tout j’étais l’une des seules Gammas à avoir un dossier scolaire exemplaire, des notes dignes des meilleurs Alpha, j’étais crédible et c’était pour cette raison qu’on m’avait nommé à la tête de la confrérie. Mon nouveau poste et les quelques privilèges qui allaient avec ne me déplaisaient pas, j’étai s davantage respectée par mes confrères, étant devenue leur porte parole et surtout je disposais d’une immense chambre et d’un bureau rien qu’à moi et à ma Présidente. Deux immenses pièces, décorées avec gout et sans doute les mieux rangées de la maison, mes tocs n’auraient pu supporter que tout ne soit pas parfaitement aligné ici. Je pouvais qui plus est y planquer mes pilules et bosser dans le calme c’était parfait. Ce matin je me levais sur les nerfs, la matinée allait être longue et pour cause, j’avais rendez vous avec la Présidente Alpha une certaine Théo. La demoiselle semblait avoir quelques problèmes avec mes sujets. Lorsqu’elle m’avait demandé ce fameux rendez vous, j’avais eu envie de lui rire au nez, mais mes nouvelles responsabilités me l’interdisaient, il n’était pas conseillé dans mon cas de me mettre les Alphas à dos. Je savais que les Gammas ne les appréciaient pas trop, ce que je comprenait parfaitement en dehors de ça leurs règlements de comptes d’ados pré-pubères me faisaient une belle jambe. Portant une clope à mes lèvres, je l’allumai vivement avant de descendre dans le salon. L’endroit était en désordre comme toujours, je manqua à plusieurs reprises de me prendre les pieds dans des vêtements qui jonchaient le sol. Je soupirais, pestais quelques insultes à l’intention de mon auditoire qui ne m’écoutait pas, et pour cause, les rares Gammas présents dans la pièce étaient avalés sur les canapés plongés dans un sommeil profond. J’hallucinais, ils étaient tous censés être en cours et au lieu de ça ils pionçaient. Je m’approchais avant d’hurler à gorge déployée pour les réveiller. « Vous trouvez que ça ressemble à un dortoir ici ? foutez moi le camp ! ». Ils se réveillèrent un à un avec plus ou moins de difficultés avant de se trainer d’un pas lourd jusqu’à leurs chambres respectives. Attrapant une tasse de café je remontais vers l’étage de la royauté, en effet, la petite princesse des Alpha n’allait pas tarder à débarquer. Elle ignorait encore dans quoi elle allait mettre les pieds, l’enfer, l’antre du diable, je m’en moquais éperdument. Me laissant tomber sur l’un des fauteuils qui entourait la large table du bureau je trempais mes lèvres dans mon café déjà froid et trop amer, manquant de tout recracher. Soudainement on toqua à la porte, c’était l’Alpha j’en étais convaincue, j’imaginais déjà le speech tout fait qu’elle avait répété devant son miroir afin de me le ressortir. Je sentais une migraine pointer le bout de son nez alors qu’elle n’était même pas encore entrée et que je n’avais pas entendue le son de sa voix. J’ajoutais d’une voix pas vraiment sympahique. «  Entre, c’est ouvert »..
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« À mon signal, déchaine les enfers. »

En temps que présidente des Alphas, je me sentais responsable pour chaque membre de la confrérie. Nous devions être soudés, nous entraider et surtout les membres de la trinité et moi-même devions représenter avec fierté l'élite intellectuelle de Berkeley. Si l'un de mes poulains avait un soucis, je devais me charger de régler l'histoire, surtout s'il s'agissait d'un mal entendu avec une autre confrérie. C'est bien connu, les conflits entre les différentes maisons ont toujours existé, souvent délicats à traiter les relations entre PDC ne manquent pas d'être pimentées. C'est dommage car il me semble que nous pourrions tous être amis pourtant, nous partageons un rôle commun et des objectifs sans doute semblables pour chacune de nos confréries. Nous autre Alpha, nous n'étions certainement pas du genre à aller nous attaquer aux autres, en revanche nous étions souvent la cible d'attaques que cela vienne des Epsilon qui considèrent que notre confrérie ne devrait pas exister car il n'y a de place que pour une seule élite, la leur, les Oméga qui nous croient trop coincés et qui voudraient bien nous enseigner l'art de nous amuser, et bien sûr les Gammas. Les rebelles n'ont pas froid aux yeux, ils sont réputés pour être les rois de l'embrouille et évidement ils voient les Alpha comme la proie facile mais cela c'était sans compter sur moi même! Hors de question de le les laisser faire. J'avais décidé d'intervenir rapidement avant que la situation entre nos deux maisons ne s'envenime, étudiante en politique je devais pouvoir régler les conflits et savoir faire preuve de diplomatie et de compromis avec l'ennemi. Nous avions le choix entre faire cela comme des adultes, on en discute, on trouve une solution qui convient à tout le monde et on en parle plus, ou bien nous pouvions aussi régler cela de matière totalement immature et nous amuser à nous tâcler les uns les autres jusqu'à ce que mort s'en suive… Je plaisante, bien évidemment. Quoi que je suis persuadée que les Gamma ne verraient aucun inconvénient à nous exterminer, s'ils le pouvaient ils extermineraient tout le monde. Je suis loin de les détester, au contraire même je n'ai rien contre eux, cela dit on était venu se plaindre à moi et je n'avais pas d'autre choix que de m'impliquer. Plusieurs épisodes s'étaient produits entre des élèves de ma confrérie et celle de Lux Thorp-Nox, une jeune femme que j'ai pas encore eu l'occasion d'officiellement rencontrer mais avec qui j'ai déjà eu quelques contacts. J'avais donc demandé à la voir, de trinité à trinité. J'espérais qu'elle se montrerait compréhensive et qu'elle accepterait de m'aider à régler les petits différents nous reliant jusqu'à présent. Il ne s'agissait de rien de grave, nous n'en aurions pas pour longtemps à nous mettre d'accord si tout se passait comme prévu. Le rendez-vous était pris, j'allais devoir me rendre chez les Gamma.

Après une rapide mise au point avec certains élèves et une courte discussion avec Meleya, je quittais finalement la maison Alpha pour me rendre juste à côté, chez les rebelles. En traversant l'allée des Grecs un tas de pensées me traversèrent l'esprit, je n'allais pas mentir, j'appréhendais un peu la réaction de la doyenne des Gamma. Finalement, arrivée devant leur porte, je frappais un coup et patientais quelques instants. Personne ne vint m'ouvrir, je décidais donc d'entrer. De toute façon on rentre toujours comme on veut ici… Personne ne remarqua ma présence, en fait personne ne semblait présent, ou bien alors ils n'étaient pas réveillés. La propreté des lieux laissait grandement à désirer, je bénissais le ciel de m'avoir permis de vivre entourée de gens propres, la propriété Gamma ne me faisait pas très envie… Il y avait des tas de cochonneries partout, des cadavres de bouteilles de bière, des boîtes de pizza, des fringues, des babioles, etc, etc… Chez nous il ne valait mieux pas laisser trainer ses affaires, de toute façon cela ne nous viendrait même pas à l'esprit, lorsqu'on est civilisé cela fait parti des règles de base. Eux ne devaient pas l'avoir appris. Je préférais ne pas m'attarder plus longtemps dans leur salle de séjour, j'ai une peur bleu du tétanos. Dieu sait ce que cache ne serait-ce que le sol… Peut-être qu'en cherchant bien on trouverait même des aiguilles capables de nous transmettre le sida ou quelque chose du genre. Je montais à l'étage pour rejoindre le bureau de Lux. Heureusement l'organisation des bâtiments était assez similaire pour toutes les confréries du campus, la maison n'étant pas immense je ne risquais pas de me perdre. Une fois devant la porte, je pris une profonde inspiration, me répétant de surtout rester calme et sympathique, j'affichais un large sourire sur mon visage, passa une main sur ma jupe pour enlever une petite peluche, puis je toquais à la porte et attendis d'entendre une grossière invitation à entrer avant de pénétrer dans la pièce. En voyant la jeune femme brune affalée sur un canapé, je m'avançais vers elle, mon sourire forcé un peu déformé par le dégoût. Ça puait la clope et le café ici, tout ce que je déteste. "Bonjour. Lux je présume? Je suis Theo, présidente des Alpha." Je lui tendis la main, très professionnelle. Elle allait sans doute me prendre pour la plus grosse des coincées, en réalité j'étais loin de l'être, mais je voulais faire bonne impression, respecter les attentes des autres envers les représentants des confréries. Peu importe ce qu'elle penserait, j'étais prête à défendre les miens et à faire preuve de tolérance zéro face à ceux qui continueraient d'importuner mes camarades.
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« À mon signal, déchaine les enfers. »

Les Gammas étaient les étudiants les moins gérables de toute l’université, je ne m’en rendais pas encore vraiment compte mais ma tache était loin d’être facile, plus j’y repensais plus j’avais la sensation que l’on me refilait le sale boulot. J’étais sans l’ombre d’un doute la Gamma qui avait les meilleures notes et qui faisait le moins de vagues, du moins, j’agissais dans la discrétion contrairement à d’autres. Certains avaient un casier long comme mon bras et un rythme de vie digne d’une star du rock en pleine effervescence, chaque jour apportait son lot de surprises. Ca allait de la simple altercation avec d’autres confréries, à la consommation de stupéfiants dans l’enceinte de Berkeley. Je soupirais rien qu’en y repensant et trempait de nouveau mes lèvres dans cet immonde café. J’imaginais parfaite comment serait la présidente des Alphas, une fille parfaite sous tout rapports, presque mignonne, et trop sérieuse à mon gout. Je savais d’ores et déjà qu’elle allait me sortir de grandes et longues phrases sur le comportement inadmissible de mes gosses de l’enfer. Pas de chance pour elle, je n’étais quasiment au courant de rien de ces fameuses prises de tète Alpha vs Gamma, les miens n’étaient pas du genre à venir soigner leurs bobos auprès de leur doyenne adoré, et si cela avait été le cas je leur aurais sans doute ri au nez. J’étais leur doyenne en aucun cas leur mère ou leur protectrice, j’estimais qu’ils étaient assez grands pour réparer eux-mêmes leurs bêtises et se défendre. Néanmoins, l’Alpha avait insisté pour qu’ai lieu ce fameux rendez-vous, question d’image je n’avais pas pu refuser, et pourtant j’avais tellement mieux à faire que d’écouter ses lamentations. Affalée dans le canapé, je soupirais excédée, je ne m’étais pas encore remise de ma soirée de la vieille, et la migraine se faisait de plus en plus forte. Je regrettais d’avoir tant abusé de l’alcool, mais comme la plupart des gens j’étais incapable de me mettre des limites, une fois dans l’ambiance rien ne m’arrêtais. A ce moment là je me demandais pourquoi les Gammas avaient le don de se prendre la tête avec les Epsilons ou les Alphas. Au moins au Président Oméga j’aurais pu lui proposer une bière pour enterrer la hache de guerre. Avec un Alpha il fallait quoi ? Un bon livre bien chiant spécialement conçu pour eux ? Avec les Epsilons, soyons honnêtes ça dépassait mon budget ! Je déposais mon regard sur la porte lorsque la demoiselle toqua. Elle entra suite à mon accord, et s’avança vers moi. J’imaginais son parcours tumultueux pour venir jusqu’ici, elle avait du traverser notre charmant salon. Sur son visage je pouvais ressentir une pointe d’appréhension et de crainte, voir même du dégout. Même si cette pièce était rangée elle semblait incommodée par l’odeur de tabac froid qui régnait. Pas de chance pour elle, mais elle était chez les Gamma ici, pas dans un magazine de décoration tendance. S’approchant, elle me tendit une main professionnelle, que de formalités j’avais envie de rire, si bien que j’haussai un sourcil surpris avant de me redresser. Désignant du doigt la chaise face à moi, je l’observai. « J’ai pas toute la journée, installe toi ! ». Ma voix était sèche, presque hautaine alors que je ne l’étais pas tant que ça en temps normal. Mais rien que de voir ses petits yeux ronds et sa bouille enfantine, m’agaçait, ses cheveux étaient parfaitement coiffés, sa tenue un brin chic, elle avait l’air horriblement coincée, je sentais que ça allait durer des heures. Elle venait de rencontrer la Doyenne Gamma en chair et en os, et elle ne semblait franchement pas ravie, je devais l’avouer j’avais la tête de l’emploi. Des cheveux bruns constamment emmêlés, un regard grave presque mauvais, des vêtements plutôt rock, beaucoup de cuir, de tons sombres, je n’avais rien de la fille sympa ou de la bonne copine. Laissant tomber ma clope dans mon café, j’observais le mégot se gorger d’eau, attendant que la demoiselle daigne prendre place. « Oui, je suis Lux, Doyenne des Gammas …pas très dur à deviner ». Elle me regardait droit dans les yeux, se demandant sans doute ou elle était tombé, qu’elle le sache, j’étais de mauvais poil ce matin, et ma migraine n’était franchement pas la pour arranger les choses. Nous n’allions pas nous entendre et pour cause, elle allait accuser mes Gammas, et mettre les siens sur un piédestal, dans le fond les Alpha ne pouvaient pas être si parfaits que ça c’était impossible. Mes Gammas n’étaient pas des enfants de cœur, mais si ils s’en étaient prit à eux il devait y avoir une bonne raison. Voyant qu’elle ne prenait pas la parole, je décidais de la pousser un peu. « Bon explique moi le problème, tu voulais me voir pour une raison précise non ? Qu’on fait mes Gammas à tes chers Alpha ? ». Dis-je d’un ton odieux, elle avait beau venir ici pomponnée comme pour aller au bal afin de mieux m’embobiner je n’étais pas dupe, je savais qu’au fil de la conversation elle allait se montrer bien moins professionnelle. Massant délicatement ma tempe dans le but que ma migraine disparaisse je ne la quittais pas une seconde des yeux, en prenant tout de même le soin d’ajouter. « Tu comptes venir me voir à chaque voir que tu auras un problème avec un Gamma ? Car dans ce cas là, on va devoir prendre un rendez vous quotidiennement ! Tu pourras apporter du café la prochaine fois, celui-ci est immonde. ». M’enfonçant dans mon fauteuil, je voyais ses grands yeux bleus qui ne me lâchaient plus, la suite promettait d’être toute aussi joyeuse.
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« À mon signal, déchaine les enfers. »

Bonjour l'hospitalité! Elle ne m'avait même pas salué qu'elle avait déjà pris ses grands airs pour me dire de m'asseoir. Elle n'avait pas une apparence très soignée à l'image de ce que j'avais pu observer à l'étage inférieur. Elle avait l'air aussi aimable d'une porte de prison et l'atmosphère qui régnait dans la pièce était tout sauf chaleureux. J'étais en terrain hostile et j'allais devoir faire de mon mieux pour à la fois garder mon sang froid et en même temps lui faire comprendre que les problèmes entre nos deux confréries ne pouvaient plus durer. Pour le moment je gardais un sourire intacte, et j'acceptais de prendre place sur l'un des fauteuils. Je déteste les fournitures en cuir, certes c'est chic mais ce n'est pas le plus confortable. En hiver, lorsqu'il fait froid, ça n'aide pas à se réchauffer, et en été, lorsqu'il fait chaud, ça colle sur la peau. Je ne croisais pas mes jambes mais je les penchais un peu vers la droite à la manière de Mia Thermopolis dans le film Princesse malgré elle. Ah ce film… Julie Andrews et Anne Hathaway ont toutes les deux tenu un rôle important dans mon éducation royale. Quoi qu'il en soit, je me tenais droite, je n'étais pas avachie comme elle. La doyenne des Gamma laissa tomber son mégot de cigarette dans son café ce qui me fit grimacer. Je l'imaginais en train de boire le restant de sa tasse et cela me donnait envie de vomir, même si clairement elle n'avait pas l'intention de faire ça, du moins j'espérais. Lux n'avait pas l'air commode et elle donnait surtout l'impression de ne pas trop s'intéresser à ce que j'avais à dire. Pas grave! Ce n'est pas cela qui allait m'arrêter. De toute façon, n'était-ce pas son rôle de gérer ce genre de soucis? De quoi se plaignait-elle? Elle avait été choisie par ses pairs, elle avait voulu s'investir dans sa confrérie, d'ailleurs il me semble qu'elle avait d'abord été Présidente comme moi avant de prendre ce poste de Doyenne, tant mieux pour elle. Après un court moment de blanc plutôt gênant, en tous cas pour moi, elle me demanda du tac au tac les raisons précises de ma venue. Je la fixais toujours droit dans les yeux, elle était loin de me faire peur ou même de m'impressionner. Des filles comme elles j'en avais déjà vu des tonnes, elle était loin d'être aussi rare qu'elle le croyait. A jouer les dures comme cela, alors qu'au fond je suis sûre qu'elle n'est pas méchante. Cela dit, si elle continuait à se foutre ouvertement des Alphas en prenant tout ceci trop à la légère comme si l'inconfort des miens ne lui faisait ni chaud ni froid, je n'allais sans doute pas rester aussi amicale. Il y a bien une chose que je ne supporte pas c'est qu'on me prenne pour une conne. Le ton de sa voix était insupportable, irrespectueux même. Étudier dans l'une des universités les plus prestigieuses du monde et malgré tout parler de la sorte aux gens… elle représentait mal Berkeley. "Tes Gammas, comme tu le dis si bien, semblent exceller dans l'art de malmener les autres étudiants et notamment les Alphas. Rien que cette semaine, trois casiers d'Alpha ont été tagués, deux autres élèves se sont fais insulter devant notre résidence et une autre fille nous a rapporté qu'elle avait aperçu quelqu'un roder autour de nos voitures avant de s'enfuir en courant pour rejoindre votre maison." Pour chacun de ses évènements tous les indices menaient à eux, les rebelles, j'étais sûre de ce que j'avançais et même si cela n'allait sans doute pas lui faire plaisir à entendre, c'était la réalité. Je l'entendais déjà me dire que tout ceci n'était pas grand chose, qu'on s'en remettrait, mais elle avait plutôt intérêt à prendre les faits au sérieux car mis bout à bout ces incidents commençaient à faire beaucoup et à énerver les Alphas. Je n'avais pas envie qu'un conflit éclate mais je n'allais pas pouvoir les contenir longtemps si les Gammas continuaient de nous provoquer.

Lux me demanda ensuite si je comptais venir la voir à chaque fois que j'aurais un problème avec sa confrérie. Je me mis à rire, comment pouvait-elle être sérieuse? "Excuse moi, mais ce n'est pas à cela que nous servons? Nous sommes sensés régler ce genre d'histoires, les trinités sont là pour faire la connexion entre l'administration et les confréries mais aussi entre les différentes confrérie elles-mêmes. Alors la réponse est oui, s'il faut je suis prête à revenir n'importe quand." Elle avait aussi fait un remarque sur le café qui était immonde, je continuais de sourire mais très hypocritement cette fois, je ne me forçais même pas à faire semblant. "Si seulement il n'y avait que votre café qui était immonde". Game on, bitch! Si elle avait envie de la jouer franco et de ne pas s'inquiéter des problèmes que je venais de lui énoncer, elle n'allait quand même pas se débarrasser de moi comme ça. Elle était exécrable depuis l'instant où j'avais posé un pied dans son bureau, mais il n'y avait pas qu'elle qui pouvait se montrer aussi peu sympathique. Je m'attendais aux représailles, elles n'allaient pas tarder, mais qu'importe. Les alphas méritaient bien que je me batte un peu pour eux, que cela soit au sens figuré ou bien au sens propre...
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« À mon signal, déchaine les enfers. »

Théo ne comprenait pas ce que j’essayais en vain de lui expliquer, les Gammas étaient ingérables certes mais je n’étais pas leur mère, seulement leur doyenne et de ce fait je ne voyais pas comment j’aurais pu les empêcher d’agir stupidement. Peut-être que madame l’Alpha pouvait communiquer facilement avec les siens et qu’ils se pliaient à chacun de ses ordres, les Gammas n’étaient pas comme ça, et je savais pertinemment que des l’instant ou je leur demanderait de ne pas faire telle ou telle chose ils en profiteraient pour faire encore plus de dégâts. Théo me toisait avec ses grands yeux bleus et son large sourire, elle était déterminée à aller au bout de ces négociations et à passer un accord avec moi. Un traité de paix Alpha-Gamma on aura tout vu ! Chacune de ses phrases et de ses gestes m’agaçait fortement, la petite était manière et trop sure d’elle. Ici, dans la demeure Gamma elle n’était pas chez elle, ce terrain c’était le notre, un endroit donc ou elle ne devait surtout pas lancer le début des hostilités. Avec elle, je ne me montrais pas spécialement accueillante ou agréable, tout d’abord car ce n’était pas dans mes habitudes, et deuxièmement parce que j’avais clairement mieux à faire que de régler ce genre de soucis. Les choses étaient disproportionnées, j’aurais parfaitement compris qu’elle vienne me voir si les marrons avaient frappés l’un des siens, mais pour trois tags sur un casier et quelques remarques bien placées, elle en faisait beaucoup. J’ignorais comment j’aurais pu lui faire comprendre qu’il y avait pire dans la vie, que dans leurs vies parfaites et bien rangées ses chers Alphas allaient subir d’autres événements sans doute bien plus douloureux que ça. Tout ce que je voyais c’était des caprices de gosses capricieux qui se complaisaient depuis toujours dans un certain confort, et qui aujourd’hui qu’ils se faisaient titiller avaient décidé de remuer ciel et terre pour qu’on leur rendent justice. un seul mot : RISIBLE. Même les Epsilons ne s’abaisseraient pas à ce genre de pratiques pour régler leurs comptes, soyons honnêtes j’aurais préféré que les Alphas viennent se venger, plutôt que de voir débarquer leur représentative dans mon bureau. Theo ne cessait de parler tout en affrontant mon regard sombre, elle tentait de me démontrer par A+B que les miens étaient des êtres nuisibles pour tout le monde et qu’ils entravaient la paix des autres étudiants. Que voulait elle ? Que je séquestre tous les membres de ma confrérie dans la maison ? Que je leur impose un couvre-feu ou que je les fouille à chaque fois qu’ils quittaient la maison ? Je n’étais pas flic, il m’étais impossible de les surveiller à chaque instants, soupirant une énième fois, je quittais mon siège et m’approchais de la fenêtre. « Tu sais quoi, je pense que je devrais réunir tous les Gammas, ainsi tu pourrais leur dire à tous la nature de tes accusations. Y’a rien au ciné en ce moment, je suis certaine que ça me fera une distraction parfaite ». Haussant les sourcils, je comprenais rapidement que Théo et moi n’étions pas sur la même longueur d’onde, pire on venait de deux mondes complètement différents. Je devinais que dans le sien tout était rose et parfait, surtout il fallait que rien ne dépasse. Petite vie rangée, notes excellentes, parcours exemplaire. Moi, je vivais à cent à l’heure, constamment, avec mes échecs et mes doutes, au jour le jour, la peur de tomber pour trafic, de commettre une erreur de dosage, de sans le vouloir conduire quelqu’un à la tombe. Loin de moi l’idée de mettre de l’huile sur le feu mais princesse Caixeta tombait vraiment mal, nous venions à peine de réaménager dans notre maison après l’épisode de destruction des Omégas que déjà les soucis commençaient. Theo et moi n’avions pas le même avis sur le sujet, clairement, je pensais que trois pauvres tags ce n’était pas un problème, je devais lui expliquer. « Figure toi que je pensais que le rôle de doyenne consistait à s’occuper de problèmes légèrement plus graves que trois tags sur un casier et un rôdeur devant une voiture. Tu sais, si tu étais venue avec de vrais arguments je t’aurais peut être prise au sérieux, mais la franchement je me demande ce qui me retient de rigoler et de te demander de partir. ». Reprenant place sur mon fauteuil je la toisais du regard, j’étais désagréable mais franche et honnête, j’espérais qu’elle saisirait mes paroles et retournerait sur l’Allée des grecs, mais mademoiselle se permis de faire une ultime réflexion. La goutte d’eau qui fait déborder le vase. « Ho mais vous devriez vous regarder dans une glace de temps en temps, ça ne m’étonnes même pas que les Gammas viennent s’attaquer à vous. En apparence vous jouez aux élèves modèles, mais alors quand on retire le masque vous n’êtes qu’une bande d’hypocrites-pleurnichards. Estime toi heureuse que je te balances pas ce café immonde au visage. ». Cette fille avait un don pour me mettre hors de moi de bon matin, je doutais qu’après ça nous puisions encore avoir une conversation normale et calme.
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« À mon signal, déchaine les enfers. »

Lux commençait sérieusement à m'échauffer. Je n'étais là que depuis deux ou trois minutes et déjà nous étions sur le point de nous entre tuer. Heureusement, après des années à avoir observé des débats en politique, et avec les cours que je suivais, je savais à peu près me contenir. Même lorsqu'un adversaire nous met hors de nous, il faut pouvoir se contrôler, ne pas laisser ses mots dépasser sa pensée, faire preuve d'un peu d'auto-censure si nécessaire… J'allais surtout devoir faire appel à mon sang froid. J'inspirais un bon coup pour essayer de faire redescendre la colère qui montait en moi de quelques crans. Elle essayait de me provoquer mais je ne devais pas lui offrir satisfaction."Oh mais je t'en prie, je n'ai absolument pas peur de dire ce que je pense que ce soit devant toi ou devant tes amis. Qu'est-ce que vous allez me faire, hein? Certainement pas grand chose… Les Gammas ont une grande bouche mais quand il s'agit d'agir pour de vrai on se demande où ils sont." Peut-être que là c'était moi qui cherchait les ennuis. Elle pouvait tout à fait me prendre aux mots et décider de justement me prouver qu'ils en avaient dans le ventre. Peu importe. Ils pouvaient m'intimider, me frapper même, qu'ils essayent un peu pour voir… De tels actes ne resteraient pas impunis de toute manière, ils pouvaient tout à fait se déchainer sur moi s'ils le voulaient mais dans tous les cas ce serait leurs dernières actions avant d'être virés comme des malpropres de cette prestigieuse université. La vermine n'a pas sa place à Berkeley. D'ailleurs je me demandais si le Doyen Fredericksen avait déjà eu vent de l'état de la maison Gamma… Pas sûre qu'une telle porcherie lui fasse plaisir. Quelle belle image pour Berkeley! Avec des gens comme les Gammas la réputation de l'école est sans cesse mise en péril, heureusement qu'ils sont en minorité. Je préfèrerais encore être entourée uniquement de Bêta Delta, et d'Epsilon plutôt que de Gammas. Je les déteste avec passion et ce n'est pas prêt de s'arrêter vu comme leur doyenne se montre aimable. D'ailleurs, elle et moi n'avions visiblement pas la même façon d'appréhender notre rôle au sein de la trinité. Elle semblait tout prendre à la légère et c'était tout à fait le genre de comportement qui m'agaçaient. Trois tags sur un casier, un rôdeur, des insultes… Peut-être qu'elle trouvait cela minime mais moi je voyais les choses sous un autre angle. Bien sûr, les choses pourraient être pires mais alors, cela signifie-t-il que l'on doit attendre que les choses tournent vraiment mal pour réagir? Pourquoi attendre plutôt que de prendre le problème à la racine? Je préférais en effet régler nos soucis avant qu'ils ne dégénèrent, était-ce vraiment mal venu? Je ne crois pas. Au contraire en fait, j'estimais agir avec responsabilité et s'il y avait quelqu'un qui n'exerçait pas son rôle de la bonne manière ce n'était certainement pas moi. De plus, j'étais venue ici au nom des Alpha, c'était eux qui m'avaient demandé d'intervenir et pour les miens j'étais prête à tout! " Alors quoi? Je dois attendre qu'il arrive un truc grave pour intervenir? C'est stupide comme raisonnement! Peut-être qu'en effet ce n'est pas très très grave mais les tags, les insultes et même les rôdeurs, ce sont des choses qui importunent les étudiants de ma confrérie. Vous ne voulez pas qu'on vienne vous embêter avec ça? C'est simple, cessez votre petit cinéma et on vous ne me reverrez plus ici. Quand on fait quelque chose il faut s'attendre à des conséquences, désolée de te décevoir mais nous sommes loin d'être du genre à subir et à nous la fermer. Si t'es pas contente et bien tu n'as qu'à voir ça avec tes Gammas. C'est pas plus compliqué! " Lux s'était rassise dans son fauteuil. Elle me regardait avec un air important, comme si elle était mieux que moi. J'avais bien envie de lui rire au nez mais je préférais m'abstenir. Inutile d'aller la provoquer d'avantage. J'affichais quand même une petit sourire insolant. Alors qu'elle n'avait pas arrêté de se comporter de manière exécrable, mon petit pique sembla la vexer. Quelle blague! Madame veut bien se moquer ouvertement de moi et des Alphas en général, mais dès lors qu'on touche aux siens alors là rien ne va! Elle n'avait peut-être pas l'habitude qu'on lui tienne tête… Je penchais légèrement la tête, petit sourire en coin, je repris sur un ton posé: "Bah voyons! C'est vrai que les Alphas sont connus pour être des… comment dis-tu déjà? Ah oui! Des petits pleurnichards hypocrites… Et les pauvres Gammas sont des enfants de coeur aussi, non?" Une fois de plus elle essayait de m'impressionner, malheureusement pour elle cela ne fonctionnait pas vraiment. "Et sinon, hormis la violence, vous connaissez un autre moyen d'exprimer votre mécontentement?" Elle mourrait apparemment d'envie de me balancer son café au visage, au fond elle devait être même assez proche de vouloir m'étriper mais bon. J'étais plutôt contente de ne pas me démonter. Avant de venir j'avais appréhendé cette discussion, je m'étais sous-estimée en réalité. Une fois qu'elle avait commencé à mal me parler, puis à critiquer mes camarades Alpha, c'est comme si mon sang n'avait fait qu'un tour et qu'une autre facette de ma personnalité c'était révélée pour organiser une défense. Je n'allais pas me laisser et je pense que maintenant c'était aussi clair pour moi que pour elle.
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MessageSujet: Re: "Je me disais que j’allais écouter vos théories, les rejeter, puis ne garder que la mienne. Comme d’habitude." "Je me disais que j’allais écouter vos théories, les rejeter, puis ne garder que la mienne. Comme d’habitude." EmptySam 20 Avr - 20:19


« À mon signal, déchaine les enfers. »

Il y a des gens avec qui le courant ne passe pas et ne passera sans doute jamais. Dès lors que j’avais vu Théo entrer dans la pièce j’avais compris qu’avec elle les choses seraient compliquées. Nous étions trop différentes pour trouver un terrain d’entente, nos valeurs étaient à l’opposé l’une de l’autre tout comme notre façon de voir les choses. Là ou elle faisait toute une montagnes de quelques tags et provocations de la part de mes Gammas je ne voyais pas ou était le problème. Tous les étudiants faisaient des crasses à d’autres, seulement nous étions les seuls à avoir une réputation plus que douteuse, ce qui pour elle suffisait amplement pour nous rejeter la faute dessus. Je ne la quittais pas des yeux, pire je l’affrontais du regard, je m’amusais à la provoquer. Jouer avec les nerfs et la patience des gens était une chose que je maitrisais à la perfection, mieux que ça c’était un don. Enfoncée dans mon siège j’affichais un mince sourire tout en prenant un air détaché, je me fichais des mots qui sortaient de sa bouche et je ne faisais même pas semblant de m’y intéresser. La jolie blonde prenait sur elle pour ne pas s’énerver et pour garder son calme, flancher maintenant et perdre son sang froid aurait été un signe de faiblesse pour l’Alpha, et elle refusait d’ores et déjà de me faire ce plaisir. Elle continuait d’insinuer des choses sur les Gammas, prétextant que derrière nos réputations de rebelles en puissance lorsqu’il s’agissait de lever le petit doigt il n’y avait plus personne. Elle se trompait sur toute la ligne, certain Gamma avait des casiers, et tous avaient un passé plus que douteux, elle pouvait donc tout à fait aller à leur rencontre mais elle ne devait pas espérer que les choses se passent bien. Je les connaissais comme s’il faisait parti de ma famille, et à coups sûrs ils allaient rire puis nier les paroles de l’Alpha. Assumer les conneries faites sur le campus, très peu pour eux, les places à Berkeley étaient trop chères et précieuses pour risquer quoi que ce soit. « Malgré les rumeurs qui court sur notre confrérie nous sommes des personnes plus ou moins civilisés, non on ne va pas te frapper ou t’enfermer dans notre cave sous prétexte que tu nous accuses de choses complètement idiotes et sans preuves qui plus est. ». Ponctuant ma phrase d’un large sourire je la toisais. Plus Théo ouvrait la bouche plus elle s’aventurait sur une pente glissante, chercher des ennuis à la Doyenne Gamma était très mal vu, si elle continuait ainsi il ne fallait pas qu’elle s’étonne de recevoir la monnaie de sa pièce. Elle nous voyait comme ce qu’il y avait de pire à Berkeley et pourtant nous n’étions pas tous à mettre dans le même sac. Je n’en avais pas l’air comme ça mais j’étais l’une des meilleures éleves de ma promo, mon Q.I dépassait celui de la plupart des Alpha, j’avais étudié à Oxford pendant près d’un an. Je n’en étais pas arrivée là à cause de mon coté faussement rebelle, c’était la vie, le destin qui m’avait joué des tours, qui n’avait pas été tendre. Si elle avait vécu ne serait ce qu’un quart de ce que moi j’ai vécu pour sur qu’elle ne me prendrait pas la tête pour trois maudits tags. Chez les Gammas c’était ça qui faisait notre force : notre passé. On voulait notre revanche sur la vie, se bruler les ailes une dernière fois, se sentir libre et enfin vivant. Quand tout s’écroule autour de nous, il est interdit de baisser les bras, il faut sortir la tête hors de l’eau, chercher la lumière au bout du tunnel, l’ultime lueur d’espoir. Dans sa vie parfaite madame, n’avait pas eu à faire ce choix, abandonner ou se battre. Je ne pouvais pas lui en vouloir de ne pas comprendre ça, je n’avais pas droit de la haïr sous prétexte qu’elle avait eu une vie plus facile que la mienne, et pourtant c’était exactement ce que j’étais entrain de faire sans le moindre remord. « Je crois que nous n’avons du tout les mêmes priorités » lâchais-je froidement. « Si tu penses que je vais rassembler tous les Gammas pour trois tags tu te fourres le doigt dans l’oeil, je vais être claire avec toi je me contrefiche de tes accusations ... » Je ne savais plus quoi lui dire pour qu’elle comprenne que je ne l’aiderais en rien dans sa quête de la justice au sein des confréries. Elle pouvait très bien aller voir le Doyen, ou qui que ce soit d’autres pour pleurnicher et se plaindre mais pas moi. Le ton de la discussion s’échauffait, calme en premier lieu, désormais c’est limite si elle ne me hurlait pas dessus, enchainant provocations sur provocations, cette histoire n’allait pas se finir bien. « Je n’ai jamais prétendu que nous étions des enfants de coeur, mais nous avons au moins le mérite d’être francs et de ne pas accuser d’autres élèves à tort dès que quelque chose ne va pas dans notre sens. Clairement nous avons du cran. » Je me redressais attrapant mon gobelet avant de la lancer droit vers la poubelle. Me levant, je m’avançais vers la porte il était temps qu’elle parte avant que je devienne vraiment méchante, mauvaise et irrespectueuse envers elle. « Si la violence faisait réellement partie de notre quotidien tu penses qu’on aurait encore notre place à Berkeley ? Sur ce aurevoir et toutes mes amitiés à tes rats de bibliothèque ». Dis-je en ouvrant la porte à l’aide de mon pied. Néanmoins, je me doutais que la blonde n’allait pas partir comme ça, abandonner avant d’avoir obtenu gain de cause ? Très peu pour elle.
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« À mon signal, déchaine les enfers. »

Si les yeux de Lux avaient pu être des révolvers, elle m'aurait sans doute déjà tuée depuis longtemps. Je voyais bien que tout ceci ne l'enchantait pas, d'ailleurs elle ne se privait pas pour me le faire remarquer. Je lui faisais perdre son temps alors forcément Madame ne pouvait qu'être fâchée. C'est vrai qu'elle avait l'air d'avoir au moins un milliard d'autres choses à faire, à commencer par nettoyer cette porcherie peut-être? Hum… probablement pas. Quoi qu'il en soit elle voulait me faire croire que les accusations que nous portions à l'encontre de sa confrérie n'étaient pas fondées. Soit disant que nous n'avions pas de preuves et que c'était même complètement idiot de les croire coupable. Elle m'assurait même qu'ils étaient plus ou moins civilisés et ce malgré les rumeurs. Je ne pu m'empêcher de rire. Ce fut bref mais assez long et fort pour qu'elle le remarque. "Tant mieux, je suis ravie de savoir que je n'aurais pas à mettre un orteil dans votre cave, vu l'état des étages, je n'ose même pas imaginer à quoi le sous-sol ressemble…" Je haussais les sourcils, fixant les lieux sans vraiment choisir un point fixe. "Votre réputation, je crois que vous l'avez voulu non? Ce n'est pas comme si vous n'aviez pas cherché à être vu comme les rebelles de Berkeley. Je n'aime pas vraiment les généralisation, il y a peut-être bien des choses dont on vous à accusé à tord, je veux bien le reconnaitre mais pour le coup je suis sûre de ce que j'avance. Il faudrait dire à tes copains que si on ne veut pas être accusé il est préférable d'éviter de se vanter de ses exploits aux autres, ça finit toujours par ce savoir et ça ne tombe jamais dans l'oreille d'un sourd." Evidemment les responsables des tags n'avaient pas signé de leur nom leurs oeuvres, mais les informations circulent assez vite sur le campus et il est assez facile, quand on s'y connait un peu, de savoir qui à fait quoi. J'avais même une liste de nom si elle la voulait, liste que j'étais prête à aller déposer au bureau du doyen s'il le fallait et si Lux ne prenait pas les mesures nécessaires.

Elle continuait de me regarder avec son air hautain, important, intimidant peut-être même, mais je ne me laissais pas impressionner. Il ne fallait pas que je fléchisse. De toute façon je croyais trop en ce que j'avançais pour la laisser gagner et visiblement c'était aussi le cas pour elle. Nous étions toutes les deux convaincues d'avoir raison, cette conversation n'allait pas pouvoir aller bien loin, pourtant je n'arrivais pas à tout arrêter là. Je n'arrivais pas à lâcher l'affaire. C'était mon côté déterminée qui reprenait le dessus. J'aime avoir raison, je ne vais pas dire le contraire, et j'aime que les gens soient d'accord avec moi, si ce n'est pas le cas j'ai dû mal à les lâcher avant qu'ils n'aient changé d'avis. C'est un vilain défaut qui m'est propre, je le sais bien, et avec Lux je savais aussi que c'était peine perdue mais peu importe. Je devais dire ce que je pensais maintenant, je devais aller au bout de cette histoire pour ne pas avoir de regret et surtout pour défendre l'honneur des miens. Lux étions pour une fois d'accord. "Ça c'est clair, nous n'avons pas les mêmes priorités. On est au moins d'accord sur ce point." Elle se montrait froide tandis que moi je me faisais plus souriante, mais aussi plus taquine. Ce n'était pas vraiment la bonne tactique à adopter, je m'en doutais, mais sur le coup c'était tout ce qui m'était venu. A la base je ne voulais pas la pousser à bout, ni même la titiller, mais elle m'y avait forcé. "Bien. tu t'en contrefiches? C'est bien…" Je lui souriais toujours, un court instant le silence envahit la pièce, puis je haussais les épaules et ajoutais: "Je suppose que puisque ce n'est pas ton boulot de t'occuper de cette histoire, tu ne verras pas d'inconvénient à ce que quelqu'un d'autre s'en charge? Je peux envoyer un rapport au doyen par exemple?" Je lui demandais cela sur un ton très innocent. Je n'avais pas peur de mêler le Doyen à cette histoire, le connaissant même trois petits tags sur des casiers ne le feront pas rire.

"Vous avez du cran? Et bien visiblement pas assez pour assumer vos conneries. C'est bien beau de vouloir se la jouer mauvais garçon, ou mauvaise fille pour ce que ça vaut, mais si derrière vous ne pouvez pas vous montrer responsable et affronter les conséquences de vos actes, j'ai envie de te dire que votre cran est quand même très risible." Et puis de toute façon nous ne les accusions pas à tord. À l'écouter on avait vraiment l'impression que les Gammas n'étaient que des victimes, sans cesse accusés à tord et à travers pour des fautes qu'ils n'avaient pas commise. Bah voyons! Et la marmotte elle met le chocolat dans le papier d'allu. Quelle blague! Voilà qu'à présent elle s'était levée après avoir balancé son gobelet dans la poubelle. Elle se dirigeait vers la porte, je suppose qu'elle avait envie de clore notre petit débat. Dommage, moi qui commençais à m'amuser. J'y aurais presque pris goût! "Je préfère mes rats de bibliothèque aux véritables bestioles qui doivent se cacher ici. J'espère que vous organisez régulièrement des séances de vaccins communes. Les shot contre le tétanos reviennent moins chers quand ils sont acheté en lot de plusieurs non?"
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"Je me disais que j’allais écouter vos théories, les rejeter, puis ne garder que la mienne. Comme d’habitude."

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