you again (SERANA)

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Je commence peu à peu à me faire au rythme de la vie effréné des Américains. Après tout ce sont de nouvelles coutumes, une autre façon de percevoir la vie, un accent différent et parfois des expressions inconnues à mon langage qu'il faut décoder. Mais c'est une aventure dont je rêve depuis plusieurs années. N'ayant jamais quitté l'Angleterre, c'est une Odyssée me concernant. Et puis, je n'ai jamais été séparé de mes parents d'accueil. Ceux-ci craignaient pour moi, mon moral. Ils me voient encore comme le pauvre garçonnet de onze ans intimidé, perturbé et fragile. Bien évidemment ils ne pouvaient s'opposer face au projet dans lequel je me suis lancé. Il fallait bien un jour ou jour me laisser voler de mes propres ailes. Ils m'ont tant offert. De l'amour, une adolescence normal, une vie de famille, tout simplement. Pour un orphelin tel que moi, je ne pensais pas pouvoir être aussi gâté. Car tous n'ont pas eu la chance que j'ai de tomber sur des personnes aussi formidables que ce sont mes parents. Car oui, je les considère ainsi depuis plusieurs années. Ils sont ma famille et rien, ni personne ne pourra changer cela. Nous avons construis notre cocon ensemble et pour la première fois, je me sens épanoui. Même si au fond de ma personne, je sais qu'il me manque quelque chose. Sans doute un peu d'assurance. Je n'ose pas profiter à fond de mes rêves et de bonnes choses qui me tombent dessus. J'ai toujours été dans la réserve et à ne jamais me lancer à corps perdu dans quelque chose. Excepté le moment où j'ai accepté de participer à cette échange. Ce fut le truc le plus dingue que j'ai fait jusqu'à présent. Pour le moment, je ne le regrette pas. Les gens sont sympathiques et très accueillants. Je n'attends qu'une chose, en découvrir davantage.

Si impatient de visiter le campus, je ne pus résister à la tentation de m'échapper de la résidence dédiée aux étudiants d'Oxford, dont je fais partie, pour voir comment la vie étudiante à l'Américaine se déroule. Car je suis aussi un garçon très curieux et avide de connaissance. Je veux toujours en savoir plus sur tout. Abandonnant mon ami de chambré pour les couloirs de l'université, rapidement je m'y perds. Ce n'est pas étonnant, c'est tellement grand. Empruntant divers chemins au hasard, je tombe sur des salles, la cafétéria, les ... toilettes, bref je fais ma propre visite guidée du campus. Prenant finalement la sortie, je découvre le fameux parc. Une grande étendue d'herbe dévasté de ses étudiants. Avec ce temps hivernal, ce n'est pas surprenant. Ils préfèrent se terrer au chaud dans le coin détente, que de venir se les cailler dehors. Je dois être le seul barge à me balader. Mais je suis anglais, le mauvais temps, je suis habitué. Puis ce n'est pas quelques brises d'air frais qui vont me rebuter. Admirant les différents bâtiments de l'extérieur, j'en oublis presque de regarder devant moi. Ce n'est que lorsque je sentis mon corps se heurter contre une masse, que mon esprit revint sur terre. Dans la bousculade, mes bras, surtout mes mains, ont brassé l'air avant de finir poser sur ... une poitrine. Affichant un air gêné, déboussolé mais également honteux, j'ôte bien rapidement mes mains. Je ne voudrais pas passer pour l'anglais complètement pervers et peloteur de nénés. Quelle horreur. Je tente alors de m'excuser, mais aucun mot ne sort de ma bouche. Pétrifié de honte ? Sans doute. Scrutant la réaction de la demoiselle en question, son visage me revient en tête. Elle ne m'est pas inconnue. Et bien rapidement, je mets un prénom sur son minois. Serana. La fille du camp. Elle aura pour moi à jamais cette étiquette, car elle fut une fille que j'ai rencontré en camp de vacances, qui m'en avait fait voir de toutes les couleurs et qui finalement m'avait offert lors du dernier jour, un baiser mémorable. C'est à partir de ce moment que j'ai arrêté d'essayer de comprendre les femmes. Toutes aussi compliquées les unes des autres. Ma gêne triplée par le fait de la connaître, je finis finalement par aligner des excuses. « Oh ... désolé ! Tu ... Serana ? ». Comment détourner le fait de l'avoir involontairement peloté en lui montrant que je la reconnais.

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❝ You again... ❞

Seule dans ma chambre. Je réfléchissais à ce que serait ma vie dans l’avenir. Mon passé je le connaissais bien tout comme mon présent. Par contre, le futur m’était très flou. Je savais que j’allais finir mes études et que je trouverais un travail dans mon domaine, mais le reste je n’en savais rien. Allais-je retourner à Venise rejoindre ma mère, allais-je rester en Californie ou encore allais-je dans un autre endroit auquel je ne pense pas aujourd’hui? Allais-je avoir une famille, un enfant, un mari? Allais-je par finir à trouver l’homme qui me rendrait heureuse le restant de mes jours? Allais-je aimer ma vie? Ce genre de questions me parvenait souvent à l’esprit, mais à aucune d’entre elles je pouvais répondre. Tout cela m’était inconnu. Je ne savais pas dans quelle direction ma vie allait m’emmener. Pourtant, j’aimerais avoir quelques indices ou avoir un but autre que le travail pour mon futur. Malheureusement ce n’était pas le cas. J’avançais à l’aveugle en attendant de trouver un quelconque indice afin de pouvoir voir où je me dirigeais. Je soupirais en pensant à tout ceci et comme j’étais fatiguée de me poser dix milles questions sans réponse je pris mon petit manteau et sortie de ma chambre pour aller rejoindre le parc extérieur de l’université. J’avais besoin de prendre un peu d’aire.

Je marchai le long du parc les cheveux au vent. Je respirai l’air frais et ça me faisait un bien fou. Je regardais le paysage vide de gens. Le silence était également bon à entendre. Je me sentais bien et paisible. Mes pensées étaient plus calme et s’émerveillait plutôt de la vision que mes yeux leur offraient. Le regard hors de ma trajectoire, je sentis quelqu’un me bousculer. Je me retournais dans l’immédiat face à celui ou celle qui m’avait percuté. Avant que je puisse apercevoir son visage, je me rendis compte assez rapidement qu’il y avait deux mains figées sur ma poitrine. Je fronçais les sourcils, ça ne pouvait être qu’un mec débile faisant exprès de percuter les filles pour pouvoir les peloter. Au moment où mon regard se posa sur ce débile, je m’apprêtais à le gifler comme il le méritait. Cependant, je ne fis rien dès que je compris que le gars en question ne m’était pas inconnu. Il avait vieillit, même très bien, mais il restait que je reconnaissais son visage. C’était Declan, le type du camp sur lequel je m’étais abattu toute l’été. Au même moment, il sembla se rendre compte que ses mains étaient à un endroit non opportun et les baissa aussitôt. Le pauvre semblait terriblement gêné et honteux. Il était très mal à l’aise et s’en était bien rigolo. Mon air sévère se changea rapidement en air amusé. Il était évident par sa réaction qu’il n’avait fait aucunement exprès et que tout ça était un accident. «Oh ... désolé! Tu ... Serana ?» Il faisait pitié à voir le pauvre. Il ne savait même faire une phrase complète. Amusée je lâchais un petit rire. «Declan c’est ça? As-tu du moins aimé ton expérience? Un baiser ça ne t’avais suffi?» Ce n’était peut-être pas super sympa d’en rajouter à voir sa tête, mais ça avait été plus fort que moi. Le sourire aux lèvres j’essayais de comprendre ce qui pouvait bien se passer dans sa tête, mais comme je ne voulais pas exagérer je rajoutais. «Est-ce que tu fais partit de l’échange ou tu es un nouveau à Berkeley?» Cette question était dix fois moins gênante que les précédentes et j’espérais le rendre un peu plus à l’aise en la divulguant.

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Le grand air, la tranquillité, après tant de chamboulements, je me devais d'avoir ce petit moment de solitude. Du jour au lendemain mon environnement a changé, les personnes qui m'entouraient également, il faut donc un certain temps pour assimiler ces nouvelles choses. Comme les nouvelles rencontres. Tant de gens dont j'ai fait la connaissance en si peu de temps, c'est perturbant et renversant. Je suis un gars qu'il ne faut pas trop secouer et bousculer, car je suis plutôt une personne détendue, relax, loin du genre hyperactif et qui est attaché à ses repères. Or là je dois en trouver des nouveaux, m'adapter au style de vie à l'Américaine. Marchant paisiblement dans les parcs du campus, il était évident que je bouscule quelqu'un. Je ne suis pas quelqu'un de maladroit ou une sorte de boulette ambulante, mais il est vrai que je n'ai pas beaucoup de chance et qu'il m'arrive assez fréquemment de me retrouver dans une situation gênante. Comme celle-ci où mes mains se retrouvent sur la poitrine de la demoiselle. Il ne peut pas y avoir pire, quoi que ... étant malchanceux, je remarque que je connais cette jeune fille. Elle a grandi, mais a gardé ce petit minois reconnaissable entre mille. Léger sourire sur les lèvres et l'air embarrassé, je tente de formuler des excuses, sauf que je m'enfonce un peu plus. M'attendant à une claque ou des insultes, je remarque qu'elle le prend à la rigolade et s'amuse de ma situation. Étrange pour une fille qui m'a fait vivre l'enfer en camp de vacances. Aurait-elle changé ? «Declan c'est ça? As-tu du moins aimé ton expérience? Un baiser ça ne t'avais suffi?». En plus de me charrier un petit peu, elle revient sur le fameux baiser qu'elle m'a offert lors du dernier jour de notre colo. Un petit rire coincé sort de ma bouche comme pour montrer que je suis détendu, alors que non. « C'est bien moi ... . Je ne dirais pas ça, je ne suis pas un pervers de nature, donc ... ». Par moment je devrais fermer ma bouche. Je raconte n'importe quoi. «Est-ce que tu fais partit de l'échange ou tu es un nouveau à Berkeley?» . Mais elle enchaîne sur un autre sujet, comme si elle avait remarqué mon embarras. Tant mieux. Du coup sur ton un plus assuré, je lui réponds. « J'appartiens à l'échange et toi, étudiante ici ? ». Puis les souvenirs la concernant commencent à remonter. Certains me font sourire, d'autre me laissent plus perplexe, puis m'étant détendu face à notre accrochage, j'enchaîne avec un certain naturel. « Tu .. tu as changé ! ». Dis-je en la reluquant de haut en bas. Dans le genre discret, il y a mieux. J'ai simplement dit ça de façon très simple et naturel, sans me rendre compte que ça pouvait paraître déplacer, surtout que mon regard s'est bloqué plusieurs secondes sur sa poitrine. Ne m'en voulez pas, la dernière fois que je l'ai vu, c'était des clémentines, aujourd'hui ce sont des melons. Bien que je m'en fous de ce genre de détail, c'est étrange de recroiser une personne des années plus tard et de la retrouver aussi transformée et changée. Rapidement je tente de rattraper le coup et de m'intéresser à elle, plutôt qu'à son physique et les changements qui s'y attachent. « Sinon .. depuis le camp, tu deviens quoi ? Enfin je veux dire, ça va la vie .. ? ». Remarque pertinente, je ne suis pas très doué pour la communication, voir nul.

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❝ You again... ❞

Revoir Declan faisait revenir certain souvenir de ce camp de vacances. Je me rappelais particulièrement de lui avoir fait subir toutes sortes de chose. Il avait été en quelque sorte mon défouloir personnel. Ce n’avais pas été vraiment sympa de ma part, mais de m’en prendre à lui toute l’été m’avait permis d’avoir un semblant de plaisir. C’est qu’il ne savait pas que je n’avais jamais voulu me rendre là-bas. Le pauvre ne savait pas que j’avais été forcé. Je m’étais alors jeté sur lui afin de le persécuter et lui devait se dire que je ne l’aimais pas du tout. Toutefois, je ne sais pas trop pourquoi, mais à force de passer du temps à lui faire voir toutes sortes de couleurs je finis par réussir à l’apprécier. Voir même plus. J’avais réussis à m’attacher à ma victime. C’était pour cela que j’avais finalement cédé et que je l’avais embrassé. J’avoue en y repensant que cette histoire est un peu loufoque, mais il ne faut pas trop se poser de question. J’étais jeune et comme toute adolescente il m’arrivait de faire des bêtises. Aujourd’hui, j’avais la chance de le retrouver et de pouvoir m’expliquer sur mon agissement puéril de l’époque. Seulement, je n’allais quand même pas commencer part ça et de toute façon, il semblait manquer autant d’assurance qu’autrefois. Je le voyais mal me piquer une crise ou encore de le voir me bouder parce qu’il était rancunier. Je ne sais pas, mais j’avais vraiment l’impression que ce n’était pas son genre. C’est donc en raison de tout ça et de la situation qui se présentait à moi que j’avais comment dire une nouvelle fois percuter ce pauvre Declan. Certes, il y avait aucune méchanceté dans mes paroles, mais à l’image qu’il devait avoir sur ma personne je ne saurais pas étonnée qu’il pense que c’était encore mesquin. «C'est bien moi ... Je ne dirais pas ça, je ne suis pas un pervers de nature, donc ... » Cette réponse me fit rire intérieurement. Seulement, je voyais que ma réplique n’était pas appropriée dans cette situation. Il avait beau sourire, j’étais certaine que j’avais empiré sa gêne qu’il possédait déjà suit à l’événement loufoque de notre bousculade. Voulant arranger les choses, je rajoutais une question plutôt banale afin de diverger la conversation et lui rendre sa confiance. «J'appartiens à l'échange et toi, étudiante ici?» Ma stratégie semblait fonctionner. Il semblait avoir repris le contrôle. Je lui souris à l’entente de sa réponse. Il était d’Oxford. D’un sens, ça ne m’étonnait pas vu que je l’avais rencontré en Angleterre. «Je fais ma troisième année à Berkeley.» En effet, je faisais ma troisième année dans cette université et depuis j’avais bien vécut des trucs. Venir à San Francisco avait totalement changé ma pauvre existence. À la recherche de quelque chose à rajouter, je me mordis la lèvre et j’en profitai pour le détaillé subtilement. Ce qui n’était pas son cas, je voyais bien ses yeux vagabonder sur mon corps et même se figer sur ma poitrine. D’ailleurs, à cette remarque je levais les yeux vers le ciel. Ces hommes étaient tous les mêmes. «Tu ... tu as changé!» Il était vrai que j’avais changé depuis notre dernière rencontre, mais c’était un peu normal. J’avais grandi. Il avait aussi changé. Le garçon était devenu un homme. Ce qui n’était pas pour me déplaire. Il avait bien grandit et je dirais même qu’il était plutôt mignon. «En bien j’espère?» Je continuais à garder mon sourire un peu taquin pour ne pas le rendre mal à l’aise encore une fois. Toutefois, j’étais quand même curieuse de savoir ce qu’il pensait réellement de mon physique. J’aimais toujours entendre les autres et particulièrement les garçons me dire que j’étais belle. Pas que je ne le savais pas, mais c’était toujours plaisant à entendre. «Sinon ... depuis le camp, tu deviens quoi? Enfin je veux dire, ça va la vie ..?» Ce que je devenais? Eh bien, je poursuivais des études en astronomie et en philosophie, j’étais encore une fois célibataire, j’étais mère d’un enfant que j’avais placé en adoption, j’avais surmonté ma vie passé, ma vie était un vrai bordel en ce moment et etc. Toutefois, il n’avait rien que j’avais vraiment envie de partager avec cet lui. Je cherchais néanmoins un truc intéressant et inoffensif à lui dire. «Rien de très spéciale. Pour l’instant je me concentre sur mes études. J’étudie l’astronomie et la philosophie. Et toi tu fais quoi de bon? D’ailleurs, ça va avec ton intégration?» Je me concentrais sur le nécessaire tout en rajoutant des questions le concernant. C’est que je n’avais vraiment pas envie d’étaler ma vie.

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» Together in the same bed [Serana]
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» SWEENEY&SERANA (+) One day you will forgive me this error of the past ...

you again (SERANA)

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