Caine and Loup

Lorsque la musique rapproche deux coeurs

Je marchais dans les couloirs de Berkeley, les mains dans les poches de mon jean tout en réfléchissant à tout et à rien. Je n’avais eu qu’une seule heure de cours aujourd’hui mais demain serait une journée chargée donc je devais me préparer psychologiquement. Heureusement pour moi, mes études me passionnaient au point que je ne voyais jamais le temps passer. Le seul inconvénient que je voyais était que demain, je ne pourrais ni répéter ni même penser à faire un footing pour la simple et unique raison que je devais directement enchainer avec mon service au petit café. C’était ainsi, il y avait des journées plus ou moins chargées mais j’appréciais tellement le fait de pouvoir être là entre ses murs que le reste était dérisoire. Et puis bientôt, ce serait les congés de Noël et je pourrais lever le pied, me concentrer beaucoup plus sur ma musique. Du moins je l’espérais car j’allais devoir me farcir la compagnie de mon frère et surtout celle de mon père. Je savais déjà ce qui allait se passer : il allait vouloir que je l’accompagne au moins un jour au garage et si j’avais le malheur de céder, je pouvais dire adieu à mes vacances. Non décidément, je n’étais pas pressé de revoir ma famille. Je soupirais en tournant à droite pour grimper les marches jusqu’au niveau où ma chambre se trouvait. J’avais bien une heure à glander alors autant gratter ma guitare et essayer de terminer cette chanson que j’avais commencé à écrire depuis plus d’un mois.

Une demi-heure plus tard, je reposais sèchement mon bloc note et mon stylo. Rien ne venait que cela en devenait désespérant. Avisant mon téléphone portable, je regardais si j’avais le moindre texto. Rien. Nada. Je grimaçais n’ayant mais vraiment pas envie de rester tout seul dans ma chambre quand un sourire éclaira mon visage. Peut-être que ma petite louve était disponible pour une petite impro ! J’envoyais donc un texto à ma meilleure amie et la réponse fut quasi-immédiate. Elle était sur le toit, notre lieu préféré pour nos rendez-vous. Au moins, nous avions la tranquillité tout en gardant bien à l’esprit que si on nous choppait, on était mal barré. Bah c’était le goût de l’interdit ! Je me dépêchais donc d’attraper ma veste après avoir rangé ma guitare dans son étui et je sortis de ma chambre. Il me fallut même pas dix minutes pour la rejoindre. Elle, ma petite louve. J’avais l’habitude de l’appeler comme cela en rapport à son prénom : Loup. Je trouvais que cela lui allait bien et puis je ne sais pas, j’aimais tout simplement ce petit surnom affectueux. Arrivé au toit, je poussais la porte et au bout de quelques secondes, je la vis. « Hey, comment ça va petite louve ? » lui demandais-je avec un sourire. « En train de composer ? » ajoutais-je ensuite pour lancer la conversation.