Une jour comme les autres pour certaines personnes. Mais pour moi ce n'était pas un jour commun. En effet, étant tout nouveau ici, à l'université de Berkeley, il était encore un peu difficile pour moi de me sentir à l'aise et surtout de vivre déjà la routine ayant à peine découvert les lieux et les nouvelles personnes qui m'entouraient. J'avais eu du mal à m'extirper du lit quand même ce matin, car les découvertes de chaque jour étaient épuisantes, surtout en dormant peu à cause de mon installation et de l'emménagement. En plus de ça j'était méticuleux, et lorsque je commençais à ranger, il fallait que ce soit parfait et accueillant même en plein déménagement !

Faisant mine de ne pas traîner les pieds, et essayant d'être un minimum souriant lorsqu'on lui disait bonjour (la plupart de ces personnes polies étant du sexe féminin...) bien qu'il ne soit pas du tout en forme de bon matin, il s'avançait jusqu'au bâtiment principal. Il portait un sac en bandoulière sur son épaule gauche, pendant jusque le haut de ses cuisses, et avait un trieur bleu dans les mains, qu'il souhait déposer à son casier avant que les cours ne commencent. Montant les marches de façon nonchalante, il arriva ensuite dans le grand couloir menant aux casiers. Il regardait sa montre qui lui indiquait qu'il lui restait largement le temps de faire ses affaires. Enfin, c'était sans penser à l'incident qui survenait au moment de sa pensée. Une jeune femme venait de le bousculer et de faire tomber à terre son trieur, répandant ses feuilles vierges sur le sol.

Je regardais la jeune femme qui venait de renverser malencontreusement ma personne et ce que je tenais à la main. Celle-ci s'était précipitée pour ramasser ces dernières, sans même me jeter un regard. Alors je m'accroupis tranquillement devant elle. J'insiste sur le tranquillement, car n'importe quel autre garçon aurait dû s'énerver. Pourtant je restais zen, malgré ma mauvaise humeur matinale, le fait que je n'étais pas en retard m'empêcher d'être nerveux et de péter un câble. Elle s'excusa auprès de moi tout en ne me regardant pas, et rougissant toujours sans oser tourner les yeux vers moi. Je souris d'un sourire qui était censé mettre à l'aise les personnes qui me regardaient, et de mon index que j'approchais de son visage, je lui relevais le menton afin d'observer enfin ses jolis yeux noisette. Là je lui répondis d'une voix calme et sincère :

« Ne t'en fais pas, une jolie demoiselle comme toi est tout excusée. »

Je n'avais pas pris un ton dragueur, mais plutôt celui d'un grand frère très amical. Certes la jeune femme avait un charme fou, mais ce n'était pas pour cela que je devais lui sauter dessus comme un chien enragé ! Je l'aidais donc à ramasser le tas de feuilles jonchant le sol, ne cessant de sourire, laissant apparaître mes jolies fossettes, et mes yeux pétillants de bonne foi.