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God knows what is hiding in those weak and sunken eyes Ҩ PV.

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MessageSujet: God knows what is hiding in those weak and sunken eyes Ҩ PV. God knows what is hiding in those weak and sunken eyes Ҩ PV. EmptyMer 4 Avr - 17:49

Nastassia Ҩ Lizbeth
« You can’t control the things that happen to you but you can control the way you react to them. It’s all perception. »


« Euuuurk! Lizbeth Beckah-Nevaeh Atkins, vous êtes hideuse. » Et le mot était bien faible...Je jetai un dernier coup d’œil dégoûté vers le grand miroir de la salle de bain puis me déshabillai et entrai dan la douche. Tout mon corps se détendit sous l'eau bouillante et un profond soupir m'échappa. Chaque matin, je me réveille avec une mine affreuse : le teint livide, les lèvres sèches et craquelées, deux immenses cernes mauves, les yeux rétrécis et presque noirs, des cheveux emmêlés presque cassés...tout ce dont les filles ont horreur. Je devrais m'y être habituée depuis toutes ces années, je sais, mais au contraire, j'ai chaque jour l'impression de voir cette horreur pour la première fois. Je dois sûrement espérer secrètement que la prochaine nuit soie différente et qu'elle me préserve de tous ces défauts. Je suis une belle rêveuse.
Heureusement, aussitôt sortie de la douche, je redeviens la superbe jeune femme que j'ai l'habitude d'être. Mes joues retrouvent leurs couleurs, pâles certes mais toujours aussi belles, mes cheveux leur douceur et mes yeux leur couleur bleue-verte. La douche est mon deuxième réveil, absolument nécessaire si je veux pouvoir sortir de chez moi sans me faire attaquer par des tueurs de zombies.

Je m'étirai quelques secondes en étouffant un bâillement puis enfilai un petit top rose pâle qui s'accordait parfaitement avec mes cheveux blonds. Je pris ensuite le premier jean que je pouvais trouver et retournai dans ma chambre pour chercher après des chaussures appropriées : j'optai pour de simples talons, pas trop haut pour ne pas risquer de m'étaler en pleine rue. Pour la quinzième fois ce matin, je repassai devant le miroir puis, une fois satisfaite de moi-même, je pris mon sac de cours et claquai la porte de mon appartement derrière moi.

Si quelqu'un décidait de me juger à ma façon de me préparer le matin, il en déduirait que je suis une femme assez superficielle. Que je suis obsédée par mon image, que je suis une grande maniaque, que je suis incapable de montrer la personne que je suis vraiment. Ouais, il se dirait que je suis une de ces filles hautaines, obsédées par leur montagne de chaussures et les prochains soldes. Ce qui est faux, bien sûr. Excepté pour le côté maniaque. Et je dois avouer que j'aime les soldes, et mes chaussures. Et je ne peux pas sortir de chez moi si je n'ai pas l'impression de bien présenter. Et je dois avouer avoir parfois quelques difficultés à être totalement moi-même...D'accord, d'accord, il n'aurait pas tout à fait tord. Mais mis à part ces quelques détails (car il s'agit bien de détails) je suis dans l'ensemble assez simple. Je veux dire, ce n'est pas pour rien que j'ai rejoint les Sampi, réfléchissez un peu! Je suis tout ce qu'il y a de plus gentil et de plus adorable et respectueux et aimable et je suis même pour la paix dans le monde. Seulement, quelques fois, il m'arrive de perdre mes moyens et de dire n'importe quoi. Comme aujourd'hui, comme maintenant. J'ai un travail important à rendre pour mes cours, je l'ai fini depuis trois semaines et je n'en peux plus d'attendre, vous comprenez ? J'ai passé toute la nuit à tout revoir, à peaufiner chaque minuscule détail pour être sûre que ce soit parfait. Je me suis même levée une heure en avance pour être certaine de ne pas arriver en retard mais le stress continue pourtant de grandir et grandir et grandir et...

Je secouai vivement ma tête pour me sortir de mes pensées et revenir à la réalité. « Souffle un bon coup, Lizzie, tu as travaillé dur et bien, il n'y a pas de raison que ça se passe mal. » Il n'y a pas de raison que ça se passe mal, non, il ne me semble pas avoir énervé le destin dernièrement et aux dernières nouvelles, mon karma se portait très bien.
Je sortis mes clés de voiture et trottinai jusque ma petite bmw. Aussitôt à l'intérieur, j'allumai la radio et me détendis en écoutant un air pop. Puis je fouillai dans mon sac après mon paquet de cigarettes. Je fumais depuis mes 15 ans et n'avais jamais réussis à m'arrêter. Bon, d'autre côté, je n'avais jamais essayé, refusant de me séparer d'une des seules choses réellement capables de me calmer. En effet, après seulement deux toutes petites minutes, toute sensation de stress avait déjà disparu. Je me mis alors à sourire et, sortant tout juste d'un feu rouge, j'appuyai sur l'accélérateur et arrivai sur le parking de l'Université avec un magnifique dérapage digne des films d'action. Manquait plus que les lunettes de soleil, le soleil, et les gangsters à mes trousses. Je me garai beaucoup plus calmement : je ne tenais pas à me faire remarquer, j'avais plutôt la réputation d'être calme et disciplinée. Hum hum.

Je jetai un rapide coup d’œil à ma montre : 9h05. J'avais encore presque une heure devant moi et me mis à marcher plus lentement. Détendue pour de bon, j'offris même quelques uns de mes magnifiques sourires à l'un ou l'autre inconnu que je croisai. Même si j'avais tout mon temps, je décidai de ne pas prendre les escaliers. Je les prends toujours, vous voyez, et ce jour-là, j'étais d'humeur à vouloir changer mes habitudes. Pas d'escaliers, donc. Je privilégiai l'ascenseur. J'appuyai sur le bouton d'appel, toujours un grand sourire vissé sur mes lèvres (plus du tout sèches et craquelées, bien sûr) et après une minute d'attente, entrai dans l'ascenseur. Au moment où les portes se refermèrent derrière moi, je me fis la réflexion que les claustrophobes ne devaient pas mener une vie simple. Est-ce qu'ils évitaient vraiment tous ces lieux un peu plus étroits ? Ça semblait presque impossible. « Presque impossible, oui... » murmurai-je pour moi-même. Puis je me retournai et remarquai que je n'étais pas seule, contrairement à ce que j'avais d'abord pensé. J’écarquillai les yeux de surprise quelques secondes avant de me reprendre et de saluer l'étudiante. Étudiante que je n'avais d'ailleurs encore jamais croisée...j'espérai qu'elle ne m'ait pas entendue divaguer toute seule, histoire de ne pas déjà passer pour une folle. Juste au moment où je pensais cela, un gros bruit retentit autour de nous puis l'ascenseur s'arrêta net. « Euh...c'est une blague ? » Il ne pouvait pas réellement se bloquer ? Sérieusement! « Bon et bien, je crois qu'on n'a pas le choix...on va devoir rester ici un peu plus longtemps que prévu... » dis-je en direction de l'inconnue. Je me mis à rire doucement, bien que la situation ne m'amusait que moyennement. Et si nous restions bloquées trop longtemps et que je ratais ma présentation ?

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Nael Silvano Sala
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Nael Silvano Sala
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MessageSujet: Re: God knows what is hiding in those weak and sunken eyes Ҩ PV. God knows what is hiding in those weak and sunken eyes Ҩ PV. EmptyLun 9 Avr - 12:24

❧ Lizbeth ○ Nastassia
© EverleighGod knows what is hiding in those weak and sunken eyes Ҩ PV. Tumblr_m1qpv2nA9i1r7qh19
« Je connais mes limites. C'est pourquoi je vais au-delà. » Gainsbourg



« J'y vais ou pas ? Oh putain de meeeerde, ça me gonfle, mais ça me gonfle... » Ma mère aurait été contente d'entendre autant de jurons sortir de la bouche de sa fille ! Elle qui avait mis un point d'honneur à m'élever de façon à devenir une fille douce et polie... Mais je n'avais pas ni le temps ni l'envie de me reprocher mon langage un peu trop grossier. Un dilemme bien plus grave me torturait l'esprit. On pouvait le résumer en une question: je prend l'ascenseur, ou je ne le prends pas ? Ouille, dur. Peser le pour et le contre ne me servait pas à grand chose, puisque j'avais d'un côté l'état de ma cheville qui plaidait pour l'ascenseur, mais de l'autre côté ma claustrophobie qui au contraire, me suppliait d'opter pour les escaliers. Je me mordis les lèvres tout en passant la main dans mes cheveux, frustrée de ne pas arriver à me décider. « Oh et puis merde... » lachai-je en appuyant sur le bouton permettant l'ouverture de l'ascenseur. Mes crises de claustrophobie se faisaient plus rares depuis un bon moment. Il était temps pour moi d'essayer de renouer avec cette sorte de cabine monstrueuse, lieu comparable à un enfer pour un claustrophobe. Mais j'étais prête. J'étais forte. Et par dessus tout, j'avais mal à ma cheville. Élément non négligeable quand on sait qu'il me fallait gravir quarante marches pour arriver à ma salle de cours ! L'ascenseur finit par ouvrir ses portes et je m'y engouffrai avec un soupir. Allez Nasty, y en a que pour trente secondes...

❧ FLASHBACK - 1 jour plus tôt-

« Allez Nastassia, bouge-moi ses fesses ! Tu n'es passée que sur les petites barres pour le moment ! » Je grommelai. Notre professeur de sport était connu pour obtenir ce qu'il voulait en temps et en heure, et il n'en démordrait pas: il allait falloir que je m'applique et que je lui saute correctement ses saletés de haies pour qu'il me lâche les baskets. J'aimais beaucoup mon prof mais là, non, son insistance m'agaçait. Quand on peux pas, on peux pas, bon sang ! Bon d'accord, je râlais après le coach mais je savais que je pouvais être pire pour obtenir ce que je voulais; un souvenir de cette soirée dans la bibliothèque avec Sky me traversa l'esprit. Qu'est ce que j'avais pu le faire chier ! J’esquissai un sourire. J'en rigolais maintenant, mais n'empêche que cette soirée avait été épuisante. Au final, je n'avais même pas réussi à arracher ce fameux "pardon" de la bouche de l'étudiant. C'était pas faute d'avoir essayé, mais deux têtes de mule ensemble ne font jamais bon ménage, oh non... « Nastassia, passe moi immédiatement ces haies ! » Je fusillai mon professeur du regard. « Pas la peine de me faire tes yeux de tueuse, ça marche pas. Allez ! » Je levai les yeux au ciel. J'avais beau être une réelle sportive et ne jamais louper une occasion pour me dépenser physiquement, ma soirée de la veille et l'heure à laquelle je m'étais couchée avaient bien affaibli ma tête et mes jambes, ces dernières étant aussi molles que du chamallow. Règle 1 de l'étudiant: Ne jamais sortir un soir de semaine. C'est fou ce que cette règle était vraie ! Je ne me sentais vraiment pas en état de sauter ces foutues haies, j'avais mal à la tête, mal au ventre, mal aux jambes, bref, j'avais mal partout. Ok, ok, c'était de ma faute et pas celle du coach mais bon... Je sus cependant que j'allais être obligée de passer. Je savais que sinon l'heure de colle allait vite arriver, et je n'avais vraiment pas envie de traîner mes fesses une heure de plus que nécessaire à l'université alors que j'avais tant de choses à faire en dehors. Après un énième soupir, je me mis donc au petit trot, puis accélérai devant les barres. Mon Dieu ça tanguait... Je sautai la première sans encombre et... crac. Mon pied frôla la deuxième haie, je perdis mon équilibre et me retrouvai par terre. Un cri de douleur ne tarda pas à attirer l'attention de mes camarades et du coach. Si on m'écoutait un peu aussi, je savais que passer sur les haies ne me feraient pas de bien...

❧ FIN DU FLASHBACK

Et me voici un jour plus tard, à pénétrer cette foutue cabine opaque qui m'avait terrorisé tant de fois, tout ça à cause d'une cheville un peu trop gonflée ! Mais j'estimai que j'étais assez forte pour prendre sur moi; monter les escaliers à cloche-pied me fatiguait d'avance et dans ses conditions, il ne me restait plus que l'ascenseur. Ce dernier commença a monter doucement, et je me mis à penser à toute vitesse à un tas de choses qui me faisaient sourire. Come on Nasty, pense à ton cheval, pense à la danse, pense à tes amis, pense aux paysages de Russie, pense au shopping à San Fransisco... Les images défilaient dans ma tête à une allure folle, m’empêchant de penser que j'étais complètement enfermée dans une boite imperméable. L'ascenseur s'arrêta soudain, et la porte s'ouvrit pour laisser entrer une jeune femme qui semblait perdue dans ses pensées. Cette petite ouverture sur le monde extérieur et sur les couloirs de Berkeley me fit du bien, me permettant de respirer et de voir que je n'étais pas à tout jamais emprisonnée ici. Les portes se refermèrent, l'ascenseur recommença son ascension, et mon attention se porta sur l'étudiante. « Presque impossible, oui... » disait-elle. J'haussai un sourcil, me demandant de quoi elle parlait et surtout, à qui elle parlait. J'avais un peu l'esprit embrumé par le fait d'être en cage, mais je me rendis cependant vite compte que la jeune femme blonde se parlait à elle-même, puisqu'en se retournant, elle parut surprise de voir qu'elle n'était pas seule dans l'ascenseur. Je réprimai un sourire amusé; l'étonnement de la jeune femme me faisait rire. Mais cette dernière se reprit très vite et me salua, ce qui m'amena à la saluer à mon tour. Je me mis à détailler l'étudiante, toujours dans l'optique de faire passer plus vite le temps dans l'ascenseur. Elle était vraiment jolie, de jolies yeux, et de très beaux cheveux. Les personnes qui ne prenaient pas soin de leur cheveux méritaient selon moi, la prison, et j'étais satisfaite de constater que la crinière d'or de la jeune femme était parfaitement entretenue. Soudain, un énorme bruit retentit dans la cabine. L'ascenseur se bloqua soudainement. « Euh...c'est une blague ? » J'entendis à peine les mots de la jeune femme, tant la panique me secouait. Non, non, ça ne pouvait pas être possible. « Bon et bien, je crois qu'on n'a pas le choix...on va devoir rester ici un peu plus longtemps que prévu... » La jolie blonde s'était adressée à moi, et je constatai avec effroi qu'elle riait doucement. Comment pouvait-elle rire ? La situation était catastrophique. « Oh mon Dieu, non, non, non, pourquoi ! Comment vais-je faire ? » m'écriai-je, affolée. Je me forçai à prendre de grandes inspirations, histoire de calmer mon cœur qui s'affolait. Puis je regardai la jeune femme, un air de supplice dans mes yeux. Je savais que c'était pas une bonne idée de sauter ces foutues haies...
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MessageSujet: Re: God knows what is hiding in those weak and sunken eyes Ҩ PV. God knows what is hiding in those weak and sunken eyes Ҩ PV. EmptyJeu 12 Avr - 22:02

thank you for not judging me ღ
« LIZTASSIA Ҩ you can’t control the things that happen to you but you can control the way you react to them. It’s all perception. »

A ce qu'il paraît, les ascenseurs sont comme les téléphériques: au bout d'un moment, ils bloquent. Seulement, je ne suis jamais montée dans un téléphérique (j'ai une tête à vouloir skier ?) et je n'ai jamais eu le malheur de rester bloquée dans un ascenseur. Je ne savais donc absolument pas comment réagir ni comme gérer la situation. Garder le sourire me semblait être la meilleure idée mais ce n'était pas ce qui allait nous sortir de là, moi et cette autre jeune femme. Je lui jetai discrètement un rapide coup d’œil. La plupart des gens seraient rassurés d'avoir quelqu'un, même inconnu, à leur côté dans un moment pareil. Mais quand la solitude fait partie de votre vie depuis toujours, vous n'en avez juste rien à faire. Surtout que je ne la connaissais pas du tout, cette fille. Elle était facile à vivre ? Gentille ? Narcissique ? Elle allait me parler de sa vie pendant des heures ? Se plaindre ? Elle allait me tenir comme responsable ? M'engueuler ? Elle était timide ? Arrogante ? C’était une Bêta ? Une Sigma ? Elle était simple ? Maniérée ? Hypocrite ? Patiente ? Peut être que je tapais juste, peut être que j'étais complètement à côté de la plaque. Sa voix me tira soudainement de mes réflexions. Je fronçai légèrement les sourcils en me tournant vers elle; je n'arrivais pas à déterminer si le ton de sa voix était plutôt désespéré ou plutôt angoissé, mais quoi qu'il en soit elle ne paraissait pas rassurée. Pas du tout. Les aprioris que j'avais alors quelques instants plus tôt disparurent aussitôt. Je ne pouvais pas, je ne voulais pas, laisser quelqu'un dans une détresse -même légère. « C'est moins grave que ça n'y paraît, tu sais...Essaie de garder ton calme, je suis sûre qu’on ne va pas rester bloquées très longtemps. » Je lui souris de nouveau en m'appuyant contre le mur de l'ascenseur. J'étais posée, très calme, la plus rassurante possible. J'essayais d'être gentille avec elle mais sans en faire trop, car il n'y a rien de pire que la gentillesse exagérée. J'espérais que ce petit élan de panique n'était pas trop grave et qu'elle n'allait pas se mettre à avoir une crise d'angoisse, à pleurer ou à hurler: une petite crainte, je pouvais gérer mais dès qu'on passait au stade au-dessus, je risquais de perdre mes moyens.

Pourtant, je suis connue pour avoir énormément de sang-froid. S'il y avait un tremblement de terre ou une invasion de sauterelles, je serai bien la seule à ne pas courir partout en hurlant comme une perdue. Non, je chercherai calmement un moyen de me mettre à l'abri, et je suis assez douée pour trouver des solutions. Déjà enfant, j'accordais beaucoup d'importance au moindre détail, j'observais tout et tout le monde. J'essayais de comprendre tout ce qui m'entourait et quand mes parents me criaient dessus, je ne me roulais pas par terre en tapant des poings. Et surtout, quand il m’arrivait encore, adolescente, de déclencher un incendie, je ne paniquais jamais. Pas une seule seconde. Je ne m’inquiétais ni pour ma vie ni pour celle des autres. J’ai bien consciente que c’est une attitude qui peut faire peur, certains considéreront que je n’éprouve rien, que je suis un vide total d’émotions pour ne pas réagir face à de telles situations. Je peux les comprendre mais je n’ai aucune explication à leur fournir. Pourquoi suis-je comme ça ? Et c’est d’autant plus étrange que face à de petites broutilles, je suis parfaitement capable de m’emporter dans des colères explosives. Un petit détail qui me tape petit à petit sur les nerfs, un mot de travers, une réaction à laquelle je ne m’attendais pas ou même un simple retard peuvent me faire sortir de mes gonds. C’est complètement paradoxal et encore une fois, je ne me l’explique pas. Parfois je me dis que ma maladie est due à ce caractère souvent dur à suivre, et non pas à un quelconque événement traumatisant (lequel, hein, lequel ? ma vie a toujours été un luxe total !)

« Je n’ai encore jamais été bloquée dans un ascenseur…Enfin, je n’ai même jamais été bloquée nulle part. (je ris un petit peu) mais je crois qu’il est censé y avoir un petit bouton d’urgence…» Tout en disant cela, je parcouru du regard tous les boutons face à moi avant de m’arrêter devant un petite cloche. « Voilà, je pense que c’est celui-là ! » dis-je en appuyant dessus. Vu de l’extérieur, j’avais l’air plutôt confiante et sûre de moi. Mais en réalité, j’avançais complètement à l’aveugle. « Ils devraient coller une affiche qui explique comment se débrouiller en cas de panne d’ascenseur…ça a l’air vraiment con mais au moins, on serait sûr de ce qu’on fait… » J’avais dit ça en fixant le mur, l’air à moitié absent, ne sachant pas vraiment si je parlais pour moi-même ou m’adressais toujours à l’inconnue. Inconnue…ce devait faire cinq bonnes minutes que nous étions bloquées et j’ignorais toujours le nom de la jeune femme. « Désolée, je ne me suis même pas présentée ! Je m’appelle Lizbeth, Lizbeth Atkins et au cas où tu te poserais la question, je suis chez les Sampi. » Je fis le geste peace en prononçant le nom de ma chère confrérie, ma deuxième famille.

J’ignorais totalement si toutes mes paroles l’aidaient ou non à se détendre et pour être tout à fait sincère, c’était bien la première fois que je parlais autant à quelqu’un dont j’ignorais tout. Peut être que j’étais moi aussi un peu angoissée. Non pas par ces quatre petits murs mais par le temps qui passait passait passait, et me retardait peu à peu de ma présentation. Cette foutue présentation pour laquelle je m’étais donnée corps et âme pendant des semaines et des semaines. J’aurai facilement pu intégrer les Alpha car mes travaux prennent une place énorme dans ma vie. Je serais réellement dégoûtée si je la manquais et étais pénalisée à cause d’une stupide boîte en métal.

Un énorme bruit retentit pour la deuxième fois à l’extérieur de l’ascenseur et me fis sursauter. Quoi encore ?! Puis une voix assez grave s’éleva. « Ici les pompiers de San Francisco. On a besoin de matos pour vous sortir de là mais pas d’inquiétudes, dans dix minutes vous êtes dehors. » Je jetai un coup d’œil hésitant vers l’autre fille puis me décidai à répondre. « Euh…d’a…d’accord ! merci ! » Mais il semblait être déjà reparti. Plus confiante, je me retournai vers l’étudiante. « Tu voiiiiis ! Faut pas se stresser, tout va s’arranger. » Puis, la dévisageant quelques secondes, je pris conscience de ce qui semblait pourtant évident. « Tu es…claustrophobe ? » Ce ne serait peut être pas aussi simple que ce que j’avais d’abord pensé.
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MessageSujet: Re: God knows what is hiding in those weak and sunken eyes Ҩ PV. God knows what is hiding in those weak and sunken eyes Ҩ PV. EmptyVen 27 Avr - 15:26

❧ Liztassia ♥
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« Je connais mes limites. C'est pourquoi je vais au-delà. » Gainsbourg



La stupidité a désormais son nom: Nastassia. La malchance l'a trouvé également; Nastassia. Pourquoi avait-il fallu que ma feignantise et mon manque de courage face aux escaliers me fassent prendre ce foutu ascenseur ? Pourquoi avait-il fallu, le seul jour où je me risquais à monter dans cette abominable machine, qu'il m'arrive un pépin ? Et quel pépin bon Dieu ! Bloquée. J'étais bloquée. Le mot résonnait douloureusement dans mon esprit. Depuis toute petite, j'avais toujours eu la phobie des endroits un peu trop confinés. Maintenant que j'étais une jeune adulte, j'avais cependant entrepris de faire quelques petits exercices dans l'espoir d'essayer de vaincre cette phobie; par exemple, j'avais à plusieurs reprises dans mon appartement, essayer de m'enfermer dans un placard, voir combien de temps je pouvais tenir sans me sentir mal. Au début, ma résistance ne dépassait guère plus de cinq secondes. Mais en répétant l'expérience de façon régulière, j'avais finalement réussi à rester plus de dix minutes dans le placard, sans ressentir une atroce angoisse ! Cela m'avait donné confiance en moi et m'avait montré qu'avec un peu d'efforts, je pouvais très bien contenir ma claustrophobie. Pendant quelques minutes, du moins. C'était aussi cette confiance qui m'avait fait opter pour l'ascenseur en ce jour même. Que j'étais sotte. Car il y avait une chose primordiale à laquelle je n'avais pas pensé en appuyant sur le bouton ouvrant la cabine: un placard n'est pas un ascenseur ! Si je pouvais démonter mon placard pour en sortir dès que je sentais l'angoisse monter en moi, ce n'était pas la même chose avec la cabine dans laquelle j'étais coincée. Si le placard était facilement ouvrable, l'ascenseur était, au contraire, complètement imperméable à des attaques de coups de poing et de coups de pieds. Mais si ces comparaisons me semblaient évidentes, elles ne m'apparaissaient que maintenant, alors que j'étais coincée, dans une boite de 5m². Bad story.

« C'est moins grave que ça n'y paraît, tu sais...Essaie de garder ton calme, je suis sûre qu’on ne va pas rester bloquées très longtemps. » La voix de la jeune femme me tira de mes pensées. Complètement noyée dans mon stress, j'avais oublié que je n'étais pas seule ! Les paroles de l'étudiante se voulaient d'être rassurantes, autant que son sourire d'ailleurs, mais j'étais conscience qu'elles ne pourraient pas faire de miracle face à une grosse crise. Et puis, la jeune femme ne pouvait pas comprendre. A priori, elle ne semblait pas être plus angoissée que ça à l'idée d'être enfermée pendant un temps inconnu dans un endroit confiné. Elle n'était pas... claustrophobe. Elle en avait de la chance. Elle était normale elle, pas de problèmes particuliers avec tel endroit ou tel objet. Enfin... Je réalisai que je n'en savais strictement rien en fait. Peut-être que j'étais en compagnie d'une dangereuse serial-killer ? Ou d'une iotaphobe ? Je disjonctai clairement, et ça avait toujours été le cas dès que j'étais enfermée dans un endroit qui m'étouffait. Sans doute une défense quelconque de mon esprit pour m’empêcher de penser à des situations trop catastrophiques. Pas sur que ce soit une défense qui marche à long terme, m'enfin. Tout dépendait du temps pendant lequel nous allions rester enfermées. Et si ça dépassait les deux heures ? Comment allais-je m'en sortir ? Hé merde, finalement mon moment de délire n’avait pas empêché les questions fâcheuses d'arriver. Il fallait dire aussi que ça tournait à 100 km/h dans ma tête, alors forcément, les pensées se redirigeaient vite sur le moment présent. Allez ressaisis-toi Nasty. Fermer les yeux. Inspirer. Souffler. Inspirer...

« Je n’ai encore jamais été bloquée dans un ascenseur…Enfin, je n’ai même jamais été bloquée nulle part. mais je crois qu’il est censé y avoir un petit bouton d’urgence…» J'avais toujours les yeux fermés et j'étais dans l'incapacité de répondre à la jeune femme, même si ses paroles m'avaient interpellées. Un bouton d'urgence ? Pourvu qu'elle ne se trompe pas ! Hélas, il allait falloir qu'elle se débrouille seule pour le moment. Si je n'étais pas en état de parler, j'étais encore moins en état de chercher un bouton. La pauvre, elle était vraiment mal tombée. Être coincée avec moi dans un ascenseur, ça devait juste être affreux... Une exclamation de joie retentit soudain dans la cabine. L'étudiante avait trouvé le bouton ! Elle semblait sure d'elle et encore heureux. Il fallait bien qu'il y en ai une sur deux... « Dépêche-toi d'appuyer alors... » soufflai-je tout bas. Je la laissais ensuite monologuer sur le fait d'avoir une affiche expliquant quoi faire en cas d'une panne d'ascenseur. Pas que je n'étais pas d'accord, bien au contraire, mais je préférai écouter que répondre. Une voix, même inconnue, à tendance à apaiser, et j'en avais grand besoin en ce moment. « Désolée, je ne me suis même pas présentée ! Je m’appelle Lizbeth, Lizbeth Atkins et au cas où tu te poserais la question, je suis chez les Sampi. » Ah, les présentations ! Il allait finalement falloir que j'ouvre ma bouche, je ne pouvais faire autrement si je ne voulais pas me faire passer pour une sauvage asociale. « Nastassia, Iota. Désolé je ne vais pas pouvoir être très bavarde là... » réussis-je à lâcher avec un sourire qui, à mon avis, devait plus ressembler à une grimace qu'autre chose. Bon finalement c'était un peu raté, ma présentation faisait bien penser à une sauvage asociale. Mais Lizbeth avait sans doute du comprendre que ma claustrophobie m'empêchait pour l'instant, de me lancer dans de grandes discussions. J'espérai donc qu'elle ne m'en voudrait pas et oublierai bien vite mon mutisme.

Les minutes s'écoulaient lentement, elles étaient tellement lentes qu'elles me semblaient devenir des heures ! Bordel, pourquoi personne ne nous venait en aide ? Lorsqu'on appuie sur un bouton d'urgence, ce n'est généralement pas parce qu'on a perdu son stylo ou qu'on a une question à poser sur l'université, mais plutôt parce qu'il y a urgence justement ! Comme réponse à mon agacement intérieur, une voix se fit subitement entendre, celle des pompiers, qui nous assurait que dans une dizaine de minutes, nous serions dehors. Cette annonce aurait du me faire sauter de joie, pourtant ma boule au ventre ne s'était pas desserrée. Certes, dix minutes valaient bien mieux qu'une heure dans ce foutu ascenseur mais néanmoins, à la vitesse où passaient le temps dans la cabine, j'étais certaine que les minutes à attendre les pompiers allaient être les plus longues de mon existence. Au contraire, Lizbeth semblait soulagée comme en témoignaient ses paroles, me disant que tout allait très vite s'arranger.« Je suis même pas sure de pouvoir tenir dix minutes moi... » lâchai-je dans un souffle. L'étudiante me dévisagea un instant. « Tu es…claustrophobe ? » J'ouvris des yeux ronds en entendant la question. Quel étonnement de voir que la jeune femme n'avait toujours pas compris ! Pourtant mon attitude témoignait bien d'un stress anormal, même si j'essayais au maximum de ne pas montrer ma nervosité. « Oui. » répondis-je simplement. Soudain, je ressentis une grande chaleur dans mon corps et ma vue se mit à tanguer. « Oh non, j'ai la tête qui tourne... » murmurai-je en m'affalant par terre. Panique, je faisais une crise. Je laissai couler quelques secondes, essayant de reprendre mes esprits. « Lizbeth. Aurais-tu une bouteille d'eau ? » J'avais oublié la politesse mais je n'avais pas la tête à rectifier ma phrase, tampis. Des minutes passèrent pendant lesquelles j'inspirai de grandes bouffées d'air. Les battements de mon cœur finirent pas ralentir et mon accès de panique, par se faire tout petit. « Ça va mieux. Désolé, je risque d'avoir souvent des pics de nervosité ... T'aurais pas pu plus mal tombée ma pauvre ! » tentai-je de dire en riant, même si le cœur n'y était pas. « Si tu pouvais me parler un peu de toi, ça me détendrait. Si c'est pas trop te demander. » Lizbeth me semblait compréhensive, et j'espérai donc que mes demandes ne l’embêteraient pas. Demander de l'aide à quelqu'un était bien mon dernier recours dans la vie de tous les jours. J'avais en effet ce petit côté fier en moi, qui faisait que j'aimais me débrouiller seule. Les gens en me voyant, avaient pourtant souvent l'envie de me protéger, comme si j'étais une fille fragile. Je l'avais été. Je ne l'étais plus. Du moins, je le pensais. Mais il y a des situations où on ne peut que s'en remettre à la bonté des autres. Des situations comme celles où on a une personne claustrophobe, bloquée dans un ascenseur...
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MessageSujet: Re: God knows what is hiding in those weak and sunken eyes Ҩ PV. God knows what is hiding in those weak and sunken eyes Ҩ PV. EmptyVen 11 Mai - 23:23


thank you for not judging me LIZTASSIA
God knows what is hiding in those weak and sunken eyes a Fiery throng of muted angels. God knows what is hiding, in that world of little consequence. Behind the tears, inside the lie a thousand slowly dying sunsets. God knows what is hiding in those weak and drunken hearts. I guess the loneliness came knocking. No on needs to be alone.BIRDY © CJ.POMME


J'ai toujours pensé que ce genre de situation ne pouvait arriver que dans les films. Vous savez bien, la jeune femme pressée qui entre de justesse dans l'ascenseur et râle sur sa lenteur. Elle s'énerve encore un peu plus lorsqu'il s'arrête pour laisser monter un inconnu (canon de préférence) et quelques secondes plus tard, l'ascenseur se bloque enfin et c'est le coup de foudre. Juste irréalisable dans la vie réelle, celle de tous les jours. J'étais donc à peu près sûre que je n'aurai jamais à faire face à une panne d'ascenseur. Mais comme souvent ces derniers temps, je me trompais sur toute la ligne. J'étais bel et bien coincée, à seulement moins d'une demi-heure de la plus importante présentation orale du trimestre, avec une inconnue complètement paniquée. Rien à voir avec un coup de foudre, rien à voir avec le cinéma américain. Juste deux filles qui ne savaient pas quoi faire et perdaient tout leur temps. Je ne suis pas du genre à me faire des films, à m'inventer une vie parfaite ou à passer mes journées à rêver mais parfois, je me dis que ce serait bien de vivre enfin quelque chose de différent. Ce serait bien qu'une fois dans ma vie, quelque chose de grandiose m'arrive. Pourquoi pas dans un ascenseur universitaire ? Après tout, c'est souvent dans les endroits les plus simples que les meilleures choses arrivent. Mais là, tout était prévisible : elle allait finir par se calmer, on se retrouvera dehors bien plus vite que ce que nous pensions et on ne se reverra plus jamais. Ce sera la fille avec laquelle je m'étais retrouvée coincée et je ne serai pas tellement plus pour elle. J'allais sûrement rater ma présentation et devoir repasser en septembre, perdant une bonne partie de mes vacances d'été. Et c'est tout, rien d'autre, rien de bien. Rien de mémorable.

Je poussai un profond soupir en fusillant les murs métalliques du regard. Je n'ai pas de problème de claustrophobie mais je ne supporte pas être enfermée à ne rien faire. Il faut que je bouge, tout le temps. J'ai toujours quelque chose à faire, quelque part où aller, quelqu'un à voir. Évidemment, de temps en temps, ça fait du bien de se poser un peu et de rester tranquille mais la plupart du temps, je préfère éviter de me retrouver seule avec mes pensées. Agir agir agir -on a toujours bien quelque chose à faire. Puis, en plus de cela, j'ai horreur de ne pas avoir le contrôle de la situation. Je sais que je passe pour une maniaque mais j'ai besoin de sentir que tout est sous contrôle, sous mon contrôle. Or ici, je n'étais maître de rien. Impossible de savoir quand ni comment nous allons sortir de là. Je n'avais rien à dire, rien à faire, je ne pouvais qu'attendre. Attendre avec l'autre demoiselle et tenter de passer un peu le temps en essayant de l'aider comme je pouvais. Jusqu'à présent, je n'étais pas sûre d'avoir été très utile. Elle était toujours aussi pâle et en la regardant plus attentivement, on devinait qu'elle essayait de contenir sa panique. Je parlais beaucoup pour essayer de la détendre mais elle répondait au minimum, comme si elle voulait rester concentrée sur autre chose. Elle répondit quand même à ma présentation. Nastassia, joli prénom, sûrement russe ? « Oh, ne t'inquiète pas. En temps normal, je ne suis pas du tout bavarde non plus. » Je faillis ajouter que ce devait sûrement être à cause du stress puis je me repris; ce n'était peut être pas la meilleure chose à dire à quelqu'un qui angoissait déjà. A la place, je lui souris de nouveau. Je commençais d'ailleurs à croire que je n'étais pas capable d'autre chose, elle allait finir par me prendre pour une bienheureuse.

En entendant la voix du pompier, une vague de soulagement m'envahit. Nous n'étions plus seules, quelqu'un était au courant et allait nous aider, nous sortir de là. Ce n'était plus qu'une question de temps, peut être de minutes. Je me tournai vers la jeune Iota, m'attendant à la voir aussi heureuse que moi mais son expression inquiète n'avait pas du tout changé. Elle était angoissée à ce point ? Même en sachant qu'elle serait bientôt dehors ? « Dix minutes, ce n'est pas énorme..Je sais que ça parait long, surtout quand on se sent mal mais je t'assure que ça va passer plus vite que ce que tu penses! » Continuer à lui montrer mon assurance, si elle pense que j'ai confiance, son anxiété devrait se calmer peu à peu. Puis, à force de la voir aussi concentrée sur sa respiration, s'efforçant de garder son calme, je compris enfin. Punaise, j'avais vraiment été idiote. Moi qui pensais cerner et comprendre assez bien les autres, je n'avais même pas remarqué cette évidence. Elle était claustrophobe, bordel. Et à voir l'expression de son visage, elle pensait que je l'avais compris depuis le début. Ou comment passer pour une idiote finie. « Évidemment, maintenant que tu me le dis, c'est évident. » Un petit rire mal à l'aise m'échappa. Je n'osai pas lui demander jusqu'à quel point elle l'était bien que la question me brûle les lèvres. Je voulais simplement savoir si je pouvais l'aider ou si c'était déjà peine perdue. Heureusement qu'il ne nous restait plus qu'une petite dizaine de minutes.

Je fus tirée de mes pensées par la voix de Nastassia. Je plissai les yeux mais compris trop tard ce qu'il était en train de se passer, elle s'était déjà affalée sur le sol avant que j'ai pu la retenir par les bras. « Hum...hum... » Ça y est, je ne savais déjà plus quoi faire. Je clignai fort des yeux pour remettre mes idées en place puis m'assis à côté de la iota. « Okay Nastassia, reste bien assise et essaie de respirer profondément, tu sais, iiiiinspirer - eeeeexpirer....» J'avais toujours l'impression de passer pour une idiote mais je faisais vraiment de mon mieux. Elle me demanda une bouteille d'eau et je me mis aussitôt à fouiller dans mon sac. A vrai dire, je ne savais plus ce qu'il contenait, je commençais moi-même à me laisser gagner par la panique. « Je dois forcément avoir quelque chose à boire...» murmurai-je pour moi-même. Quelques secondes plus tard, je sortais triomphalement de mon grand sac une bouteille de coca-cola que je tendis à Nastassia. « Pas d'eau mais du coca, j'espère que ça ira aussi. Normalement, ça devrait te faire du bien si tu as la tête qui tourne. » Je souriais toujours évidemment mais mon sourire n'était plus aussi assuré qu'au début. En fait, je m'inquiétais autant pour l'étudiante que pour moi-même. J'avais peur que sa crise ne soit plus gérable et qu'elle soit encore plus mal que maintenant, je ne supportais pas voir les autres souffrir. Mais j'avais aussi peur de perdre complétement mon sang-froid. Et je savais que ça avait beaucoup de "chance" d'arriver, moi qui ai toujours eu des émotions assez instables.
Je me tus pendant plusieurs minutes, concentrée sur la respiration de Nastassia qui se calmait peu à peu. Je jetai un rapide coup d’œil à me montre; les secours ne devaient plus tarder. « Arrête, je sais qu'il y a bien pire que toi! » Je ris quelques instants. « Si je peux faire quoi que ce soit, n'hésite pas à me le demander.. » Aussitôt après avoir prononcé cette phrase, Nastassia me demanda justement de lui parler de moi. J'écarquillai légèrement les yeux quelques secondes, essayant de ne pas montrer que la question me gênait un peu. Bien sûr, m'entendre papoter la calmerait sûrement. Mais je ne savais pas quoi lui dire et parler de moi-même était la dernière chose que j'aimais faire. Je rigolai nerveusement puis posai mon regard sur le sien. « Je ne sais pas vraiment par où commencer à vrai dire. Qu'est ce que tu aimerais savoir ? » Je penchai la tête sur le côté, comme un petit animal qui s'interrogerait. « Désolée mais comme je te l'ai déjà dit, je ne parle pas beaucoup en temps normal alors je n'ai vraiment pas l'habitude de faire ce genre de chose, tu sais, parler spontanément de moi... » Je n'étais même pas sûre de pouvoir citer une seule personne autre que ma famille qui connaissait le quart de la moitié de ma vie. « Je peux déjà te dire que je suis quelqu'un qui s'impatiente assez vite, surtout que les dix minutes sont déjà passées depuis un petit moment maintenant... » lâchai-je entre mes dents en fusillant pour la deuxième fois du regard les murs métalliques, cette fois pour une raison toute différente. « Il n'y a quand même pas d'autres problèmes en ville ou de gros incendies qui retiennent ces stupides pompiers...»J'avais lâché la phrase sans vraiment y réfléchir et le mot incendie me fit tiquer, j'espérais juste que Nas ne l'avait pas remarqué. « Enfin, ne soyons pas pessimisme, on ne va quand même pas passer le reste de notre vie ici! » Cette fois, mon sourire était redevenu normal, pétillant. Garde ton calme, liz, zen zeeeen.

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Nael Silvano Sala
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MessageSujet: Re: God knows what is hiding in those weak and sunken eyes Ҩ PV. God knows what is hiding in those weak and sunken eyes Ҩ PV. EmptyMar 22 Mai - 19:30


liztassia ♥ ;;
friendship can be born anywhere and at any time je prendrai dans les yeux d'un ami ce qu'il y a de plus chaud, de plus beau et de plus tendre aussi, qu'on ne voit que deux ou trois fois durant toute une vie, et qui fait que cet ami est notre ami.
➺ crédit fantaisiie



❝ 2999ème message pour ma capoture ♥ (t'as vu, je suis trop originale, je t'offre THE message avant les 3000 :look: :out:)


La seule chose que l'on peut faire en étant bloqué dans un ascenseur, c'est réfléchir, penser, et surtout, attendre. Le problème, c'est qu'il n'y a pas grand chose de distrayant dans un ascenseur. Logique. En effet, être dans un ascenseur, c'est censé (et je dis bien censé !) signifier y rester pour peu de temps. Et c'est bien pour cette raison que les personnes qui construisent ces foutus machines n'y installent pas une machine à café avec un ping-pong, destinés à nous divertir. Sauf qu'au final, la machine à café aurait peut-être été utile. Ils y avaient pensé les constructeurs, aux gens bloqués dans les ascenseurs à cause d'un problème technique ? Ils y avaient pensé aux pauvres personnes qui attendraient sans rien faire dans une cabine de cinq mètres carré ? Absolument pas. A la place, ils pensaient surement que leur appareil ne tomberait jamais en panne, qu'il n'y aurait jamais de problèmes car ils étaient assurément des constructeurs parfaits. Sales crâneurs, voilà où nous menaient leur fierté à la con ! C'est vrai quoi, ils ne se seraient pas cru parfaits, ils nous auraient foutu une télé peut-être, histoire de nous faire patienter en cas de panne. Rien que pour une claustrophobe comme moi, l'attente aurait été plus gérable avec un cerveau occupé à faire quelque chose. Bon en même temps me direz-vous, les claustrophobes ne vont jamais dans les ascenseurs. Sauf Nastassia, qui se croit trop forte et qui au final, se retrouve coincée et finit par angoisser comme une malade ! Ouais, comme quoi décidément, l'assurance et la fierté, ça a quand même des points négatifs. Mais bref, mettre un passe-temps dans un ascenseur m'apparaissait quand même comme une bonne idée, car être coincé dans une boite sans rien faire ne plait pas aux claustrophobes certes, mais cela ne plait pas non plus aux autres personnes en règle général. La preuve en était avec Lizbeth; la jeune femme soupirait et montrait des légers signes d'impatience, ce qui ce comprenait tout à fait. Je poussai également un soupir. J'avais l'impression de devenir folle enfermée ici ! D'ailleurs, heureusement que l'étudiante ne pouvait pas lire dans mes pensées; elle m'aurait vraiment pris pour une cinglée à délirer avec tout et n'importe quoi ! Enfin, je ne pouvais pas contrôler mon cerveau. C'était bien dommage d'ailleurs, car dans le cas contraire, j'aurais fais en sorte de le désactiver pour les dix minutes à suivre. Dix minutes qui me semblaient bien longues...

Ma surprise avait été grande quand j'avais vu que Lizbeth ne venait seulement qu'à l'instant de comprendre la raison de mon angoisse. Mais au final, c'était pas plus mal, car cela voulait dire que j'avais réussi jusqu'à présent à ne pas trop montrer mon stress. « Évidemment, maintenant que tu me le dis, c'est évident. » J'hochai la tête et tentai de nouveau un sourire quand elle lâcha un petit rire mal à l'aise, semblant se prendre pour une idiote de n'y avoir pas pensé plus tôt. Puis je vis l'étudiante entrouvrir ses lèvres, comme pour vouloir dire quelque chose, puis finalement se raviser et les refermer. Je me demandais bien ce que la jeune femme n'avait pas osé dire. Sans doute était-ce une question, je ne voyais quoi d'autre sinon. Je n'eus pas l'occasion d'y réfléchir plus puisque tout d'un coup, mon corps, commandé par mon esprit qui ne supportait plus d'être enfermé, me lâcha. Affalée par terre, je vis la tête de Lizbeth se dédoubler quand elle s'assit à côté de moi. Raaah, ça va pas du tout ça ! Je fermai les yeux, entendant de vagues paroles que je ne saisis pas, à cause de mon esprit noyé par l'angoisse qui me saisissait. J'eus juste assez d'esprit pour saisir la bouteille de coca que la jeune femme me tendait. Murmurant un faible merci, je portai la bouteille à mes lèvres et laissai le liquide sucré pénétrer dans ma bouche sèche. La gorgée avalée me fit l'effet d'une douche glacée sur le corps: je sentis mon poul se calmer et mon esprit se ressaisir. Ça y est, je savais que c'était fini. Pour le moment du moins. Je tournai la tête vers l'étudiante, afin de la rassurer et de lui montrer que j'allais mieux. Cette dernière souriait toujours, mais je sentais que ce sourire était moins assuré qu'avant. Cela ne m'étonnait guère; je savais qu'une crise de stress pouvait être impressionnante, et je savais que dans ces cas là, la personne étant avec toi ne sait généralement quoi faire. Je trouvai cependant que Lizbeth s'en était bien sorti; j'aurais pu tomber sur quelqu'un de paniqué qui se serait roulé en boule dans son coin, ce qui ne m'aurait vraiment pas aidé. « Arrête, je sais qu'il y a bien pire que toi! » J'émis un faible rire. L'étudiante était bien gentille de dire ça, mais je savais qu'on pouvait difficilement battre un claustrophobe en crise pour le prix du "plus mauvais colocataire dans un ascenseur". « Oui, tu pourrais tomber sur un ours, là en effet, je serais une bonne compagnie à côté de ça. » répondis-je avec un sourire. C'était bon signe, si j'arrivais à sourire et à plaisanter, cela voulait dire que j'allais beaucoup mieux ! J'espérai que cela allait durer jusqu'à l'arrivée des pompiers, qui ne devaient plus tarder à arriver, d'ailleurs.

Quand la jeune femme me proposa son aide, au cas où j'aurais besoin de quoi que ce soit de sa part, j'hésitai quelques instants. Je ne voulais pas paraitre embêtante et voulais essayer de me débrouiller toute seule. Mais en temps de crise, on adopte solutions de crises, et je me décidai donc à lui demander de me parler un peu d'elle, histoire de me détendre. « Désolée mais comme je te l'ai déjà dit, je ne parle pas beaucoup en temps normal alors je n'ai vraiment pas l'habitude de faire ce genre de chose, tu sais, parler spontanément de moi... » J'hochai la tête, signe que je comprenais tout à fait. Je n'étais moi-même pas très loquace quand il s'agissait de parler de ma vie.« Pas de soucis, t'inquiète pas. Je sais, c'était un peu déplacé comme demande. Oublie. » me ravisai-je donc; comme je le disais plus tôt, je ne voulais pas embêter Lizbeth, alors la forcer à parler si elle n'était pas une grande bavarde en temps habituels était absolument hors de question pour moi. Certes, ces paroles auraient eu un effet apaisant sur mon esprit, mais tampis, j'allais me débrouiller; comment aurais-je fait si l'ascenseur se serait bloquée un jour où j'aurais été seule, hein ? « Je peux déjà te dire que je suis quelqu'un qui s'impatiente assez vite, surtout que les dix minutes sont déjà passées depuis un petit moment maintenant... » Je relevai les yeux en entendant la voix de la jeune femme, et surtout le ton de sa voix. Celui-ci avait changé, il avait en effet des accents d'impatience, mais aussi de colère. L'autre chose qui m'interpella fut la phrase qu'elle avait lâché. Les dix minutes étaient passées ? Vraiment ? Je sentis l'angoisse, alors en sourdine, remonter en moi. Pourquoi les pompiers n'étaient-il toujours pas arrivés ? « Il n'y a quand même pas d'autres problèmes en ville ou de gros incendies qui retiennent ces stupides pompiers...» J'observai le visage de la jeune femme et la vit tiquer. J'étais du genre assez observatrice, et je voyais bien qu'il y avait quelque chose qui dérangeait l'étudiante. « Ils devraient pas trop tarder je pense. Mais... ça va ? » lâchai-je d'une voix timide. Lizbeth m'avait jusqu'à présent donner l'impression d'une fille avec un calme imperturbable, mais je voyais désormais que ceci était faux. La jeune femme commençait en effet à s'agiter. Pourvu qu'elle se calme; nous allions être dans de beaux draps si nous étions toutes les deux en panique ! « Enfin, ne soyons pas pessimisme, on ne va quand même pas passer le reste de notre vie ici! » J'observai à nouveau la jeune femme à la dérobée et à mon grand soulagement, je vis qu'elle était redevenue ce que l'on pouvait qualifier de "normal", même si le mot ne voulait pas dire grand chose, vu dans le monde dans lequel nous vivions. Je soupirai. Bon Dieu, si j'avais été en état, j'aurais précisé aux pompiers qu'il y avait une claustrophobe dans l’ascenseur. Ils auraient peut-être été plus rapides à venir. Je levai les yeux au plafond tout en appuyant ma tête sur la paroi de l'ascenseur. Mon Dieu, que l'attente était longue...

Quelques minutes passèrent. Sans me sentir réellement bien, je ne me sentais pas non plus à la limite de l'évanouissement. Je gérais comme on dit. Mais je me demandais encore une fois; pour combien de temps ? Pourquoi les pompiers n'étaient-ils toujours pas arrivés ? Je ne pouvais m'empêcher de me poser ces questions qui me foutait la boule au ventre. Je décidai de faire part de mes inquiétudes à Lizbeth. Inconsciemment, j'espérai qu'elle me rassure. « Pourquoi n'arrivent-ils pas ? En plus, il n'y a pas trop de feux à éteindre généralement à cette période de l'année... » Ma voix trembla sur les deux derniers mots. Avoir formuler mes doutes à haute voix ne les rendaient que plus réel, et je ressentis une nouvelle fois l'angoisse me serrer le cœur. Je pris une gorgée de la bouteille de coca, qui était posé à côté de moi, puis entrepris d'inspirer et d'expirer profondément. J'avais peur de rendre Lizbeth anxieuse avec mes respirations de bœuf, mais je n'avais pas le choix. Je faisais ce que je pouvais pour me contrôler mais si les pompiers n'arrivaient pas très vite, je savais que j'allais rapidement ré avoir une crise de panique.
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MessageSujet: Re: God knows what is hiding in those weak and sunken eyes Ҩ PV. God knows what is hiding in those weak and sunken eyes Ҩ PV. EmptySam 16 Juin - 16:49


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God knows what is hiding in those weak and sunken eyes a Fiery throng of muted angels. God knows what is hiding, in that world of little consequence. Behind the tears, inside the lie a thousand slowly dying sunsets. God knows what is hiding in those weak and drunken hearts. I guess the loneliness came knocking. No on needs to be alone.BIRDY © CJ.POMME

    Aussitôt l'ascenseur arrêté, Nastassia s'était mise à trembler et à respirer difficilement. Elle n'était même plus capable de parler. Comment aurait-elle pu alors qu'elle était envahie par une telle angoisse ? La demoiselle était claustrophobe, merci de t'en être aperçue après dix minutes, bécasse. Et j'ose dire que je suis attentive ? Sérieusement. Je grinçai des dents en esquissant un demi sourire énervé, pour moi-même. Je me trouvais tellement stupide, de quoi j'avais l'air maintenant ? J'étais ridicule à parler autant, d'autant plus que c'était inutile. L'angoisse de Nastassia ne passerait que lorsqu'elle se retrouvera sortie de ces quatre murs en métal. Foutu métal, je l'aurai bien démoli à coups de pieds si j'en avais eu la force. Je n'avais jamais été aussi impuissante de toute ma vie : je ne pouvais rien faire pour mon examen, je ne pouvais rien faire pour nous sortir de là et je ne pouvais rien faire pour aider l'inconnue. Tant que son état n'empirait pas, je tiendrai le coup. Enfin, c'est ce que j'espérais. « Tu gardes au moins le sens de l'humour, c'est plutôt bon signe! » Je lui jetai un regard entendu en riant faiblement. Elle avait toujours ma bouteille de coca près d'elle, le sucre avait du lui faire un peu de bien. Je me rassis à côté d'elle, le métal froid du mur me glaça la nuque. « Je suis sûre qu'il y a encore pire qu'un ours...imagine, j'aurai pu tomber sur un sociopathe...ou sur une fan hystérique de bieber beuglant ses chansons pour passer le temps... » Je grimaçai rien qu'à l'idée. « Non vraiment Nastassia, je suis désolée mais à côté de ça, tu passes pour la meilleure personne avec qui j'aurai pu me retrouver coincée ici.» Je lui souris du mieux que je pu puis poussai la bouteille de coca-cola vers elle. « N'hésite pas à en boire.» De toute façon, je n'en voulais plus: je suis tout bonnement incapable de boire après quelqu'un d'autre.

    Je levai la tête et fixai le plafond de la petite boîte. J'étais à peu près certaine que les dix minutes promises par le pompier étaient écoulées. Alors pourquoi n'avions-nous aucun signe d'aide ? Je fronçai les sourcils, soucieuse, mais la voix de Nastassia me fit brusquement tourner la tête vers elle. Elle voulait que je lui parle de moi. Je grinçai inconsciemment des dents. Vas-y lizzie, dis-nous à quel point tu es bizarre. Mais à mon grand soulagement, elle comprit que ce n'était pas facile pour moi et s'excusa d'avoir posé la question. « T'inquiète pas.» J'avais envie d'en dire plus, parce qu'étrangement cette fille me donnait envie de parler, mais je savais que ça ne nous aiderait pas et préférai me retenir. A la place, je me remis à fixer le plafond. L'attente devenait de plus en plus insupportable. Pourquoi l'homme n'était-il pas resté ? Il aurait pu appeler ses collègues et déjà commencer le travail de son côté. Non ? C'était moi qui avait un problème ou ces gens n'avaient aucune logique ? Je commençai à me frapper doucement la tête contre le mur, gagnée de plus en plus par l'angoisse. On ne sortirait jamais de là. Je me retournai de nouveau vers la jeune Iota, soudainement décidée à ajouter quelque chose. « Je peux déjà te dire que je suis quelqu'un qui s'impatiente assez vite, surtout que les dix minutes sont déjà passées depuis un petit moment maintenant... » Je savais que le ton de ma voix n'était plus du tout léger mais presque cassant. A cet instant, je détestais ces pompiers de tout mon cœur. Qu'attendaient-ils ? Quand allaient-ils se décider à faire leur travail, oui, ce truc pour lequel ils sont payés ?! Je savais que je n'aurai pas du lâcher ma phrase parce qu'elle ne pouvait que raviver l'angoisse de Nastassia. Mais c'était plus fort que moi, la colère grandissait et j'étais tout simplement incapable de la contrôler : au contraire, c'était elle qui me guidait de plus en plus. Et sur ma lancée, j'ajoutai, sans réfléchir : « Il n'y a quand même pas d'autres problèmes en ville ou de gros incendies qui retiennent ces stupides pompiers...» Et évidemment, le mot incendie résonna dans ma tête un peu trop longtemps et je tiquai sans vraiment m'en rendre compte. Malheureusement pour moi, la jeune Iota du le remarquer puisqu'elle me demanda aussitôt si j'allais bien. Je faillis éclater de rire et me retins comme je pu mais un petit rire jaune m'échappa quand même. Maintenant c'était elle qui se préoccupait de moi, chacune son tour ? « Mais ouuuui, bien sûr que ça va...» Je joignis mes paroles d'un geste négligeant de la main. Il valait mieux qu'elle s'occupe de ses propres petites angoisses avant de jouer à la mère Thérésa et de se préoccuper des autres. Ça y était, je commençais à devenir mauvaise avec elle. Parce qu'elle s'était montrée sympa. Mon dieu lizzie, tu commences vraiment à débloquer. Je me relevai d'un bond, comme emplie d'une énergie nouvelle. Il ne fallait pas que j'inquiète Nastassia, vraiment, c'était la dernière chose à faire. Alors je décidai de rajouter quelque chose afin d'être sûre qu'elle n'ait plus aucun doute sur moi. « Enfin, ne soyons pas pessimiste, on ne va quand même pas passer le reste de notre vie ici! » Mon sourire était aussi forcé que celui des Barbies mais à part ça, je pensai avoir plutôt bien réussis mon coup. La preuve, Nastassia ne me posa plus de questions.

    Un long silence s'installa entre nous deux. Ce n'était pas un de ces silences mal à l'aise ou remplis de tension. Non, c'était plutôt un de ces silences qui plongent dans d'intense réflexions. J'étais à peu près certaine de deviner celles de l'étudiante et elle ne devait pas avoir de mal à saisir les miennes. L'ascenseur, les pompiers, l'attente. L'attente. Heureusement que les ascenseurs ne sont pas pourvus d'horloges : le tic-tac incessant n'aurait fait que nous rendre un peu plus dingues un peu plus vite. Je jouai nerveusement avec mes doigts puis avec mes cheveux. Je me mordu les lèvres presque jusqu'au sang, j'avais du mal à avaler ma salive et mon cœur battait de plus en plus fort. Je pouvais presque l'entendre sans le toucher, comme s'il allait exploser. Ce n'était pas du à l'angoisse, je n'avais pas peur de quatre stupides murs et d'une claustrophobe. C'était l'impatiente et la colère qui me faisaient doucement perdre mes moyens. Je me tournai à demi vers Nastassia et vit clairement, aux traits de son visage, que l'inquiétude l'avait reprise. On n'était pas dans la merde. Juste à ce moment-là, elle se tourna vers moi également et me fit par de ses inquiétudes. Elle cherchait sûrement à être rassurée, un peu de soutien, un peu de réconfort. Mais moi, j'étais en train de devenir folle. J'étais à deux doigts de me jeter sur les murs, comme les internés de l'asile. Alors qu'est ce que j'aurai bien pu lui dire ? Comment la rassurer ? Comment, alors que je n'en avais même plus envie. J'en avais plus la force. Mais c'était de sa faute aussi ! Les claustrophobes n'avaient pas de calmants ? Depuis quand prenaient-ils les ascenseurs ? Qu'est ce que je pouvais faire pour elle, hein ?! Rien. « Je ne sais pas, Nastassia, pourquoi ils prennent autant de temps. » Je détachais presque mes mots, sans le vouloir, énervée. « Comment pourrais-je le savoir ? Je te rappelle que je suis bloquée aussi, ici, avec toi, depuis vingts minutes. » Oui voilà, ça fait vingt minutes qu'on est bloquées et peut être qu'on ne viendra jamais nous aider. Démerde-toi avec ça.

    Je n'avais pas réellement l'intention d'être méchante ou désagréable avec elle mais je ne pouvais simplement pas faire autrement. La seconde partie de sa phrase résonnait encore dans ma tête -en plus, il n'y a pas trop de feux à éteindre généralement à cette période de l'année. A moins qu'un taré ne s'amuse à en allumer lui-même, elle avait raison. Mais qui sait, peut être que je n'étais pas la seule pyromane de San Francisco. Sa phrase continuait de passer en boucle, feu feu feu. J'avais l'impression de recevoir un coup de poignard en plein cœur. Il fallait que je sorte, maintenant. J'étais beaucoup trop sur les nerfs pour continuer à penser clairement. Chacun de mes sentiments s'amplifiaient démesurément. « Oui vraiment, je ne vois pas ce qui pourrait les retenir. » C'était eux qui avaient un problème, vraiment. Ils ne peuvent pas laisser deux personnes livrées à elles-même aussi longtemps. Et si j'étais vraiment tombée sur un sociopathe, hein ? Ils auraient ouvert les portes pour découvrir mon cadavre ? Des gens pareils ne peuvent pas être désignés pour prendre soin de la population. « C'est n'importe quoi. » Je parlais entre mes dents, pour moi-même, et ne savais absolument pas si Nastassia arrivait à m'entendre ou non. « Si j'avais su, c'est leur maison qui aurait brûlé. » Mais je regrettai aussitôt cette phrase et sous le coup des remords, je donnai un violent coup de pied contre le mur. C'est à ce moment-là que je m'aperçus que Nastassia était toujours assise par terre, inspirant et expirant pour vaincre sa panique. Prise dans mon élan rageur, je n'avais rien remarqué. Je poussai un profond soupir en me laissant tomber à côté d'elle. C'était foutu, elle devait me prendre pour une vraie tarée. Je lui jetai un nouveau coup d’œil. « Si ça ne va vraiment pas, mets ta tête contre tes genoux en continuant à respirer ainsi. Généralement, ça passe plus vite. » Ma voix n'avait toujours rien d'amical, elle était même cassante et froide. L'angoisse de la sportive m'énervait toujours autant mais je ne voulais pas qu'elle me prenne pour une personne que je ne suis pas. Je ne voulais pas qu'elle pense que je m'emportais toujours autant ou que je n'étais pas quelqu'un de gentil. Elle s'était sûrement déjà faite son opinion mais pourtant, j'espérai encore secrètement qu'elle ne me jugerait pas. C'est ça, j'ai toujours été une belle rêveuse.
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Nael Silvano Sala
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Nael Silvano Sala
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MessageSujet: Re: God knows what is hiding in those weak and sunken eyes Ҩ PV. God knows what is hiding in those weak and sunken eyes Ҩ PV. EmptyDim 8 Juil - 15:29


liztassia ♥ ;;
friendship can be born anywhere and at any time je prendrai dans les yeux d'un ami ce qu'il y a de plus chaud, de plus beau et de plus tendre aussi, qu'on ne voit que deux ou trois fois durant toute une vie, et qui fait que cet ami est notre ami.
➺ crédit fantaisiie



L'humour. J'avais toujours eu un certain sens de l’auto dérision et du rire -sauf exceptions- et cela m'avait sauvé plus d'une fois. Prendre une situation avec humour vaut mieux que de la prendre avec tristesse et colère, non ? C'était en tout cas ce que je me disais, même si j'avais néanmoins du mal à appliquer ce principe pourtant tout à fait honorable dans quelques cas. Je n'étais pas non plus une bécasse rigolant d'un rien, non, bien sur que non. Mais j'avais souvent assez de recul sur les événements pour arriver à en tirer le côté comique et ainsi en rire. Et quand j'y réfléchissais, être coincé dans cet ascenseur en étant claustrophobe, avec une fille que je ne connaissais pas du tout, ça, c'était quand même le summum du drôle. Ou du pathétique, suivant comment l'on voyait les choses. Cela m'énervait franchement de faire connaissance avec la jeune femme dans l'endroit exigu. Angoissée, je ne pouvais pas être totalement naturelle, et je ne pouvais que la pousser à être elle-même anxieuse. Mais voila, même en situation de crise, même complètement angoissé, mon humour me restait fidèle et j'étais néanmoins toujours capable de lancer une petite vanne, même si la situation ne s'y prêtait pas vraiment au premier abord. Et ce petit trait d'humour de ma part avait des répercussions plutôt positives, puisque Lizbeth continuait dans cette même direction. « Je suis sûre qu'il y a encore pire qu'un ours...imagine, j'aurai pu tomber sur un sociopathe...ou sur une fan hystérique de bieber beuglant ses chansons pour passer le temps... » Je lâchai un petit rire, et une image me revint soudain à l'esprit. « C'est plutôt drôle que tu dises ça car un jour, je me suis retrouvée à étudier à côté d'une fille qui chantonnait du bieber pour se concentrer. Horrible ! » Oh mon Dieu, qu'est-ce qu'elle avait pu m'énerver celle-là ! Je revoyais la scène comme-ci c'était hier... Au final, parler de ces hypothétiques pires voisins d'ascenseur était plutôt sympathique, et arrivait même à me rendre moins angoissée. En effet, je trouvais plutôt agréable le fait de plaisanter avec cette inconnue. Et voila, encore une mission réussie pour Super-Humour ! Malgré tout, même si cette petite conversation réussissait à faire passer quelques minutes plus rapidement, cela ne semblait pas booster les pompiers à se dépêcher. Come on booys, on parle de bieber, d'ours et de sociopathe ici, venez, c'est marrant bordel. Putain c'est pas vrai. Je bus une nouvelle fois une gorgée de coca. J'avais l'impression que boire le liquide pétillant participait à me redonner un esprit plus clair et plus apaisé. Ou peut-être étais-ce juste l'effet de la publicité "ouvrez du coca-cola, ouvrez du bonheur". Allez donc savoir.

Parler de soi n'est jamais une chose facile, et c'est bien pour cette raison que je n'avais pas insisté lorsque Lizbeth avait souhaité ne pas le faire. Néanmoins, celle-ci m'avait donné, par son comportement, plusieurs éléments sur elle. Le premier, qu'elle m'avait donné de manière explicite, était l'impatience dont elle pouvait faire preuve. Mais le second m'avait été donné d'une tout autre manière; par le ton de sa voix et la manière dont étaient formulées ces paroles, je pouvais désormais voir que la jeune femme n'était pas aussi calme et zen qu'elle n'en avait l'air. Le tic qui l'avait secoué lorsqu'elle avait parlé des problèmes et incendies pouvant soit-disant retenir les pompiers m'avait interpellé. Il y avait un truc bizarre chez Lizbeth. Il y avait une chose qui la dérangeait, et je n'arrivais pas à mettre la main dessus. Si la raison du pourquoi j'étais nerveuse était évidente, claustrophobie quand tu tiens, celle de l'étudiante ne l'était pas, et je n'arrivais pas à cerner de quoi il en retournait vraiment. Désireuse de l'aider comme elle l'avait fait quelques instants plus tôt avec son coca, -après tout nous étions deux dans cette galère, il fallait donc nous entraider -, ce fut tout bonnement naturel que je lui demandais si elle se sentait bien. « Mais ouuuui, bien sûr que ça va...» La réponse obtenue et le rire forcé le précédant ne firent que renforcer mes doutes. Pour une raison que je n'arrivais pas à définir, l'attente dans cette cabine rendait brusquement la jeune femme anxieuse, voir même coléreuse. Décidant de ne pas dévoiler mes pensées à haute voix, je me contentai d'hocher la tête puis de la tourner en direction de l'étudiante. Cette dernière était redevenue la fille que je découvrais depuis l'arrêt de l'ascenseur, et son ton enjoué lorsqu'elle ajouta que nous ne devions pas être pessimistes me rassura. Boh Nasty, tu te fais surement des idées pour rien ma grande. Il n'y avait rien de bizarre dans la réaction de Lizbeth. Elle avait seulement eu une montée de stress du à l'enfermement ou à l'inactivité. Cela était tout à fait normal, et j'étais bien placée pour le dire, étant donné notre situation actuelle.

Le silence qui régnait dans l'ascenseur n'était pas bon pour moi. Il me mettait face à mes pensées, face à mes doutes. Et Dieu sait qu'il y en avait des doutes ! Je n'avais aucune idée de l'heure qu'il pouvait bien être, mais sans doute les dix minutes étaient-elles passées depuis longtemps. Où étaient-donc les pompiers ? Tout le monde sait qu'un doute, s'il n'est pas maitrisé, se transforme vite en inquiétude. Dans mon cas, j'avais déjà bien assez de mon stress à gérer pour pouvoir me permettre de laisser mes craintes se transformer en de nouvelles angoisses. Alors j'avais décidé les dire à voix haute. J'avais espéré que Lizbeth me réponde C'est bon Nasty, ils seront là dans 2 minutes, et cela, avec une voix pleine de conviction. Histoire que mes doutes ne se transforment justement pas en inquiétudes. Seulement, c'était bien surestimer la capacité à me rassurer de l'étudiante. C'était bien trop demander pour la jeune femme qui semblait sur le point d'exploser. Oui, tout ceci était bien trop, et c'est d'une voix agacée qu'elle me le fit comprendre. « Je ne sais pas, Nastassia, pourquoi ils prennent autant de temps. (...) Comment pourrais-je le savoir ? Je te rappelle que je suis bloquée aussi, ici, avec toi, depuis vingts minutes. » J'émis un petit cri de surprise « 20 minutes... » répondis-je faiblement. Je posai mes yeux sur mon interlocutrice et y vit de la colère, mais aussi tout un tas de sentiments qui défilaient sur son visage; ce n'était pas une métaphore, Lizbeth semblait réellement sur le point d'exploser. En temps normal, je n'aurais pas toléré qu'on me réponde sur ce ton on ne pouvait plus froid. Mais là, la situation prêtait à agir différemment. A priori, j'avais fini par énerver l'étudiante et même si sa réponse avait noué un peu plus ma gorge, je ne pouvais pas lui en vouloir puisque tout ceci était de ma faute. L'ascenseur me rendait folle et malgré-moi, je rendais la jeune femme folle à son tour. « Je sais. Je sais. Pardon, je ne veux pas t'énerver mais c'est juste que... » Je ne finis pas ma phrase. Nastassia, tais-toi, tu as déjà bien assez parlé. Allons bon, comment allions-nous faire maintenant, si nous étions deux à perdre notre calme ? « Oui vraiment, je ne vois pas ce qui pourrait les retenir. (...) C'est n'importe quoi. » La jeune femme parlait entre ses dents, mais j'arrivais néanmoins à saisir ce qu'elle disait. Les paroles en elles-même étaient tout à fait "banales", mais le ton qu'elle employait pour les dire me faisait frissonner. Ça y est, je ne comprenais plus rien. De quoi parlait-elle quand elle disait que c'était "n'importe quoi" ? Qu'est-ce qui stressait autant la jeune femme qui n'était pourtant pas claustrophobe ? Y avait-il un problème ? La colère qui la pénétrait était-elle vraiment seulement tournée contre moi et mes angoisses incessantes ? Trop de questions, je n'y voyais plus clair, et ne plus rien comprendre me faisait paniquer. Stop. On se calme. Je fermai les yeux quelques secondes, histoire de faire le vide mais les rouvris subitement en entendant LA phrase. « Si j'avais su, c'est leur maison qui aurait brûlé. » Cette parole fut suivit par un coup de pied rageur dans le mur qui me fit tressaillir. Je regardai Lizbeth, paniquée. Il y avait bien un problème chez l'étudiante. Et peut-être même pire que le mien. « Qu'as-tu dis ? De quoi tu parles ? » chuchotais-je avec une grande douceur. Tout ceci prenait une tournure bien étrange et je me voyais dans l'obligation de demander à l'étudiante de quoi il en retournait. L'inactivité dans l'ascenseur, l'enfermement, non, non, non, je ne m'étais pas fait de fausses idées en pensant qu'il y avait bien plus que cela qui dérangeait Lizbeth. Le problème semblait venir d'ailleurs. Des pompiers ou du feu, vu ses paroles. Mais en fait, je n'étais même pas sure que la jeune femme daigne me répondre. Après tout, je n'étais qu'une inconnue, elle n'avait rien à me dire, rien à me devoir. Mais je ne pouvais ignorer la phrase qu'elle avait lâchée. S'il y avait un problème, il fallait que j'en sache plus pour pouvoir l'épauler. Pas sur que je puisse faire grand chose vu mon état. Mais en tout cas, j'avais de la volonté et j'étais prête à faire tout ce qui était en mon pouvoir pour aider Lizbeth à se calmer. « Tout ira bien, ne t'en fais pas, ils arriveront. » Ma phrase était dite entre deux fortes respirations, si bien que je devais vraiment avoir l'air idiote, à dire cela tout en angoissant. Mais j'essayais de ne pas penser à moi pour le moment. Lizbeth soupira et se laissa tomber à côté de moi. « Si ça ne va vraiment pas, mets ta tête contre tes genoux en continuant à respirer ainsi. Généralement, ça passe plus vite. » Cette phrase, dite d'un ton glacial, me parut néanmoins comme une parole pleine de bonnes volontés. La jeune femme semblait en proie à des émotions contradictoires, possédée par son agacement mais aussi piégée par le désir de vouloir m'aider. Je lui souris. Je ne savais pas si elle comprendrait la signification de ce sourire, qui n'était autre que je ne lui en voulais pas pour son ton sec et cassant. « T'occupe pas de moi va, tu en as déjà assez fait, je me débrouillerais pour survivre. » Après un petit raclement de gorge, je fermai les yeux puis continuai. « Si tu veux retaper sur la cabine pour évacuer ta colère, vas-y, ça me dérange pas. Ça fait du bien parfois d'exploser. » Et sur ses paroles, je pris le coca posé à côté de moi et une nouvelle fois, en avalai une gorgée. Je ne comprenais pas ce qui arrivait à Lizbeth, je ne comprenais plus mes pensées, et par dessus tout, je ne comprenais pas que les pompiers ne soient toujours pas arrivés. Heureusement, il y avait une chose que je comprenais encore: le mécanisme pour ouvrir la bouteille de coca-cola. Youhou.
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MessageSujet: Re: God knows what is hiding in those weak and sunken eyes Ҩ PV. God knows what is hiding in those weak and sunken eyes Ҩ PV. EmptyMar 31 Juil - 20:47


thank you for not judging me LIZTASSIA
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    Si en me levant ce matin, j'avais su que cette journée serait aussi pourrie, je crois bien que je serais restée enveloppée dans mes couvertures. Je ne me serais levée que vers treize heures et j'aurais savouré mon café noir en restant près de la fenêtre pour voir les gens passer. J'aurais séché les cours, comme j'en avais auparavant l'habitude et je serais restée des heures sous la douche. Si j'avais su, je n'aurais jamais franchi la porte de mon appartement, jamais démarré ma voiture et je n'aurais jamais appuyé sur le bouton d'appel de l'ascenseur. Mais je n'ai pas encore ce don, je ne suis pas médium et je suis obligée de subir cette journée de merde dans un ascenseur de merde avec cette fille que je ne reverrai sûrement jamais. Enfin, Nastassia était bien gentille, elle avait de l'humour et elle me donnait étrangement envie de lui parler, moi qui suis assez réservée depuis toujours. Alors si ça ne tenait qu'à moi, je ne serai sûrement pas contre la revoir de temps à autres mais puisque je sentais que j'allais certainement péter les plombs dans peu de temps, elle allait finir par me prendre pour une grande malade et me fuir comme la peste. Ce ne serait pas la première, c'est bon j'ai l'habitude maintenant. Mais je ne devrais peut être pas penser de manière aussi négative; après tout, pour le moment, l'ambiance était assez détendue. D'ailleurs ça me fait penser, c'est fou comme un peu d'humour crée directement une atmosphère plus à l'aise et met les gens en confiance. « Tu rigoles ?! » A sa place, j'aurai carrément assassiné cette fille...« Rien que le fait de se concentrer avec du bieber est horrible, mais le faire en public c'est carrément criminel ! » Mon visage exprimait toute ma consternation, c'était de pire en pire. « T'as du passer un mauvais moment, Nasty, je compatis. » Je n'avais pas réfléchi avant de parler et m'entendre l'appeler par un surnom m'étonna moi-même. Je ne savais rien d'elle, juste qu'elle était claustrophobe, il n'y avait pas de raison pour que je devienne aussi familière. C'est ça le problème avec l'humour, on finit par se sentir tellement à l'aise qu'on ne sait plus jusqu'où on peut aller. Du coup, je décidai de nous ramener à la réalité. « Espérons simplement qu'on n'aura pas à attendre trop longtemps. » Ouais, ça lui évitera d'avoir une attaque et ça m'évitera de finir la journée dans un asile.

    Je pouvais comprendre que Nastassia ait envie de faire connaissance. D'abord parce que ça lui occuperait l'esprit et l'éviterait de ressasser ses angoisses et ensuite, parce que c'est tout simplement ce que les gens font. D'ordinaire je ne suis pas contre sympathiser avec quelqu'un et, petit à petit, en savoir plus sur cette personne. Mais si ça ne me dérange pas, c'est parce que ce n'est jamais aussi direct. On ne m'a jamais regardé dans le blanc des yeux en me disant "vas-y cocotte, parle-moi de toi". J'avais été prise de court face à sa demande et je n'ai pas eu d'autre choix que d'esquiver ses questions. J'allais lui dire quoi ? "Bah écoute, mes parents m'ont rejetée quand j'étais gosse parce que j'avais mis le feu à la maison" Sérieusement. Nastassia n'avait pas l'air vexée, au contraire, elle s'était excusée et semblait comprendre que parler de soi n'était pas facile pour tout le monde. Comme elle était occupée à gérer son angoisse, je ne faisais pas très attention à cacher mes émotions, mon impatience et lorsqu'elle me demanda si tout allait bien, je compris qu'elle prêtait bien plus attention à mon attitude que ce que je pensais. Je devais faire attention si je voulais qu'elle me laisse tranquille et ne pose pas de questions. Mais ça ne s'annonçait pas facile. Je ne suis pas vraiment la reine du contrôle. Je suis même une thérapie pour apprendre à gérer mes émotions, c'est vous dire...C'était la première fois que l'attente me mettait autant les nerfs à vif et c'était complètement irrationnel. Après seulement un quart d'heures, j'avais déjà l'impression d'être un lion en cage et de tourner en rond, encore et encore. Je n'ose pas imaginer le carnage si en plus d'avoir des émotions ingérables, j'avais été claustrophobe. Ça me fait de la peine de l'avouer mais à coup sûr, je finirai à l'asile, dans une chambre avec des murs en mousse et une camisole. A seulement vingt-deux ans, tellement tragique. Mais heureusement, les drames, les larmes, les ô je vais moûriiiiiir, c'est pas du tout mon truc. Par contre, passer mes nerfs sur la première personne venue, ça, c'est quelque chose qui me ressemble bien. Et devinez qui allait avoir cette chance formidable de me subir ? « Ouais. » Je claquai ma langue. « Vingt minutes. » Je me sentais vraiment garce de lui balancer ça alors que je savais pertinemment bien qu'elle était morte d'angoisse. Je n'étais plus moi-même, je ne me reconnaissais pas mais je ne pouvais pas faire autrement. J'espérais juste que la jeune Iota n'était pas du genre rancunière et puisqu'elle s'excusait à la place de s'énerver à son tour, je supposais qu'elle ne l'était pas. Youpie. « C'est juste que quoi ? Termine ta phrase. » D'accord, le ton que j'employais ne devait pas lui en donner très envie mais après tout, j'avais raison : quand on commence une phrase, on la termine. Point barre.

    Le temps avançait et chaque seconde était pire que la précédente. J'avais envie de me laisser tomber par terre et de ne plus bouger, j'avais envie de taper de toute mes forces contre ces murs en métal et tant pis si j'en perds mes mains. J'aurai aimé sortir triomphalement une bouteille de Vodka de mon sac à main et me souler jusqu'à m'assommer et dormir. Je détestais me l'avouer mais c'était trop dur pour moi. L'impatience, l'immobilisme, l'attente...c'était trop dur pour moi. Parce qu'en plus de cela, il y avait aussi tous les souvenirs liés au feu qui remontaient lentement les méandres de ma mémoire. C'était la dernière, la toute dernière, chose dont j'avais besoin. Alors j'ai craqué, j'ai lâché une phrase de trop et Nastassia l'avait entendue. Évidemment qu'elle allait se poser des questions, elle devait déjà se dire que quelque chose n'allait pas avec moi, que j'étais folle, peut être même que je lui faisais peur. Je lui jetai un regard hésitant, méfiant. Si j'esquivais ses questions, est-ce qu'elle passerait à autre chose ou ne lâcherait pas l'affaire avant d'avoir satisfait sa curiosité ? « Rien. » Je me raclai la gorge pour récupérer ma voix. « J'ai rien dis. » J'avais réussi à retrouver un ton plus ferme mais sans être capable de soutenir son regard. De toute façon, elle ne pourrait pas comprendre. Elle me traiterait de monstre ou se moquerait de moi, c'est ce que font les gens. Elle n'insista pas et je pensais qu'elle allait m'ignorer pour se concentrer uniquement sur sa propre angoisse mais je me trompais. Et pas qu'un peu puisque Nastassia tenta à son tour de me rassurer. Je fronçai les sourcils; même si son attention était touchante, je ne comprenais pas pourquoi elle se donnait autant de mal. Je lui avais parlé comme à un chien, elle avait compris que mes nerfs ne tenaient pas longtemps et elle avait elle-même un gros problème. N'importe qui d'autre aurait arrêté de me prêter attention...Du coup, je me sentis obligée de redevenir gentille avec elle ou au moins d'essayer. Je lui donnai un nouveau conseil, pas certaine qu'il marcherait mais après tout, on dit bien que c'est l'intention qui compte. Et malgré toute ma colère, quand Nastassia me sourit, je répondis immédiatement à son sourire. Je venais de donner un coup de pied dans le mur et de lâcher des phrases de psychopathe accompli mais pourtant, elle restait la même fille sympathique et m'autorisait même à frapper de nouveau le mur. Quelque chose m'échappait, je ne la comprenais vraiment pas. Ou bien sa claustrophobie l'empêchait de juger clairement ou bien elle n'était pas normale. Je rigolai un peu à sa remarque mais ne me relevai pas, ce n'était pas la faute de l'ascenseur, c'était celle des pompiers. Ça a toujours été celle des pompiers. Mon regard s'égara lentement et je me sentis pâlir. Je revoyais les images de cette nuit qui changea ma vie, j'avais à peine conscience d'être en réalité dans un bâtiment public de San Francisco. « En fait... » J''avalai bruyamment ma salive. Je savais que je me préparais à me confier et ça me faisait peur, parce que c'était la première fois. Mais j'avais cette impression que Nastassia ne jugerait pas et quand bien même elle le ferait, je ne suis pas obligée de la revoir. « En fait, j'ai un problème avec les pompiers. Tu peux trouver ça bizarre, parce que c'est vrai que ces gens sauvent des vies en mettant la leur en danger et la majorité de la population, pour ne pas dire toute la population, les adore et les traite en héros. Mais la vérité, c'est qu'en sauvant ma vie, ils me l'ont foutue en l'air. » A ce moment-là, je ne savais même plus si je parlais à Nastassia ou bien si je me parlais simplement à moi-même. « J'étais même pas consciente de ce qui se passait et il aurait mieux valu que je ne le sache jamais. » Puis, en tournant la tête, mon regard se posa sur la bouteille de coca-cola qu'elle avait toujours en main et ce fut comme une piqûre de rappel. Putain. Qu'est ce que je venais encore de déballer ?! Je me relevai précipitamment en me passant une main nerveuse dans les cheveux. « Ohlala, je suis vraiment désolée Nastassia, je crois que cet isolement me rend un peu dingue! » De nouveau ce rire forcé que je déteste tant. « Fais pas attention, je dis n'importe quoi quand je m'y mets, ahah! » Puis je frappai quelques coups sur les murs mais pas comme je l'avais fais quand j'étais hors contrôle, non, je cherchais simplement à contacter quelqu'un. « Il y a quelqu'un ? On nous entends ? On nous a oubliée ? » Oh merde, et si jamais on nous avais oubliée ? S"il fallait encore attendre des heures ? Comment j'allais me débrouiller face à ses questions ? Parce que je n'étais pas encore complètement stupide, j'avais bien compris que Nastassia attendrait des réponses. Se confier à moitié à quelqu'un, c'est la pire –la pire idée au monde.

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