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• Hors de contrôle, l'emprise de la nuit... •

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MessageSujet: • Hors de contrôle, l'emprise de la nuit... • • Hors de contrôle, l'emprise de la nuit... • EmptyVen 9 Nov - 15:48

Spoiler:

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La première chose que je vis en entrant était un long couloir, éclairé par une lumière bleue électrique. Je m'approchai d'un pas lent, mais déterminé. Deux ou trois couples étaient adossés aux murs, s'enlaçant comme des bêtes. Un groupe de filles était devant moi, elles riaient aux éclats et dansaient déjà, s'avançant, tout comme moi, dans le couloir étroit. Nos pieds étaient invisibles, plongés dans une fumée blanche artificielle. Une légère odeur de fraise tagada nous chatouillait les narines. On entendait d'ici la musique, dont le volume augmentait de plus en plus au fur et à mesure de notre progression. Je du me faufiler entre quelques couples. Lesbiennes, hétéro, libertins, ils étaient tous là. Un gars barbu et mal coiffé, semblant comateux m'interpella d'un grognement. Je lui avait marché sur le pieds, m'excusant d'un geste de la main, je continuai, tentant de m'éloigner le plus vite possible de lui. La chaleur était étouffante. La lumière bleue nous aveuglait. Mes jambes avançaient toutes seules, s'approchant petit à petit d'une porte métallique. Bien que les rires et les gémissements des personnes présentes couvraient en partie la musique, celle-ci ne tarda pas à s'incruster dans nos veines, nous plongeant dans l'ambiance folle de la nuit. J'étais habillée d'une robe de soirée courte, et de talons aiguilles. J'étais décidée à m'amuser. A m'évader. Peu importait ce qui était destiné à se passer, il fallait que j'oublie. Mon sang ne fit qu'un tour, lorsque je poussai la porte métallique, et que le spectacle s'offrit à mes yeux. Une foule de personnes dansaient de manière euphorique. Un bar lumineux étaient légèrement visible. Tous avaient un verre en main. Tous suaient, riaient, dansaient, comme en transe. La transe de la nuit. La transe de la fête. Je souris de manière espiègle, diabolisée par la folie qui régnait autour de moi. M'avançant, je me faufilai entre les danseurs, et m'arrêtai au milieu de la piste.

Mon coeur battait à cent à l'heure. Les lieux grouillaient d'une euphorie fantastique. Chacun des membres de mon corps étaient ensorcelés par le rythme de la musique. Les murs vibraient sous le haut volume du son, et la chaleur ne faisait que s'accentuer à chaque minute. Je sentis mes lèvres s'étirer. Je souriais, sans le vouloir. Les yeux fermés, je me laissais emporter par l'ambiance de la fête. Une odeur de sueur, d'alcool, d'herbe et de tabac flottait parmi nous. Certaines filles dansaient sur les tables, d'autres vomissaient dans un coin. Les âmes masculines avaient toutes la même idée en tête. Plusieurs dansaient et buvaient, tandis que d'autres planaient déjà, assis sur les deux canapés présents. Mon regard se promenait entre chacun des éléments de la pièce. Je me laissais aller. Je ne réfléchissais plus. Un gars aux cheveux longs et au costume bien repassé se faufila entre les danseurs et s'approcha de moi, un verre dans une main, des comprimés dans l'autre. Il me regarda. Je le regardai. Certainement un des plus friqués du campus. Il me sourit d'une manière espiègle, levant l'une de ses mains, comme pour me proposer ses services. Je ne réfléchi que quelques secondes. Puis, dans un léger sourire, je cessai de danser et me dirigeai vers un coin plus isolé. Il me suivit.

A notre gauche, un couple. A notre droite, un couple. Je lui lançai un regard impatient, alors qu'il me tendit sa paume de main, dans laquelle les cachés étaient posés. Je n'en pris qu'un seul, le déposai sur ma langue, puis attrapai le verre. Je n'avais aucune idée du liquide qu'il contenait, mais je bus trois gorgées. Je grimaçai. C'était très fort. Il me sourit, comme s'il était fier de moi, puis me reprit le verre, il sourit à nouveau, m'embrassa sur le front, comme aurait fait un père à sa fille, et se dirigea vers le bar. Ma tête commença immédiatement à tourner. Je m'adossai au mur derrière moi, et me laissai glisser au sol...

J'avais chaud. Les couleurs des néons avaient changé. La musique résonnait dans mes tempes, et je riais. Quelle drôle de sensation. Flotter, ne plus penser à rien, et se laisser vibrer. Tout tournait autour de moi. Les silhouettes des danseurs se firent plus floues, et comme si un aimant avait aspiré toutes mes forces, mes muscles se détendirent en un rien de temps. Ma tête tomba sur la droite, et se posa contre le mur. Je fermai les yeux. Mes bras tombèrent de part et d'autre de mon corps. J'étais hors de contrôle.

*Pourquoi as-tu fais cela Tacha ? La haine et le désespoir sont-elles réellement deux raisons de se foutre en l'air ? Regarde-toi, tu ne tiens même plus en place. Tu es hors de ton propre corps. Tu es hors de contrôle. C'est drôle hein, cette nouvelle sensation ? Et maintenant que tu la connais, que vas-tu faire ? Tu en as encore pour deux bonnes heures à être dans cet état. Comateux. Euphorique. Tu n'as plus qu'à prier pour que ça passe vite, et que tu rentre chez toi saine et sauve. Regarde autour de toi, tout ces yeux masculins et assoiffés de sexe qui te regardent. Tu es vraiment tombée dans le panneau...? Ce n'est pas en buvant et en te droguant que tu oubliera. C'est en l'acceptant.*


Une heures plus tôt :

Je faisais les cents pas sur le trottoir humidifié par la pluie nocturne. Pleine de haine, d'amertume et de rancoeur. Comment avait-il pu oser m'appeler ? Je n'avais pas entendu sa voix depuis des années, et voilà qu'elle resurgissait. "Tacha, c'est moi. Ne raccroche pas, je t'en prie..." Ces quelques et uniques mots résonnaient dans ma tête depuis qu'ils étaient sortis du combiné. Pourquoi, après tant d'années, cherchait-il à prendre de nouveau contact avec moi ? Après tout, je m'en contrefichait. Peu importe la raison de son appel, je ne lui avais pas encore pardonné, et je n'étais pas prête à le faire. Il avait laissé crever ma mère, sa propre femme. Il avait fui comme un lâche apeuré. Il était hors de question, que j'accorde mon pardon à celui que je devais nommer "papa", malgré moi. Soupirant longuement, je fermai les yeux un instant. Tentant de chasser ces pensées de ma tête, je sorti mon portable de ma sacoche. J'appuyai sur la touche principale, et l'écran s'éclaira, parsemé de gouttelettes d'eau.
Aucun nouveau message.
Je ne pu m'empêcher de me mordre la lèvre, déçue. Benedikt n'avait apparemment pas vu que j'avais tenté de l'appeler plusieurs fois.
J'avais éprouvé le besoin de le voir. Pour le mettre au courant de l'appel de mon père. Il était le seul à réellement connaître ce qu'il se passait dans ma famille, et il serait certainement plus objectif que moi concernant le comportement que je devais prendre face à cette situation.
Certes, je voulais le voir pour le tenir au courant. Il connaissait mon père et avant, le saluait à chaque fois qu'il rentrait à la maison grâce à une permission. Mais n'étais-ce pas surtout pour le persuader que j'existais vraiment ? J'avais trouvé son numéro grâce à une blonde plutôt charmante qui m'avait tenue au courant de sa présence ici. Je n'avais pas pensé le retrouver à ce moment là, mais nous nous étions croisés quelques heures plus tard dans les couloirs du bâtiment principal de l'université. J'avais presque été aussi surprise que lui. Il avait changé, son visage était devenu celui d'un homme, et en quelques secondes, je m'étais rendue compte à quel point j'étais heureuse qu'il soit réellement à Berckley. Cela m'avait permis de ne pas faire ce voyage pour rien. Mais sa réaction avait été des plus surprenantes. Il m'avait simplement regardé. Pas un sourire, pas un mot. Il m'avait regardé, s'était excusé, et était parti sans rien dire. M'avait-il vraiment reconnue au moins ? Etait-il content de me voir de nouveau, après trois ans d'indifférence ? J'avais eu du mal à réaliser qu'il ne m'avait pas réellement prêté attention. Alors s'il avait changé physiquement, avait-il aussi changé psychologiquement ? Peut-être s'en foutait-il désormais de moi, et il fallait que je l'accepte. Alors, même en me persuadant qu'il ne s'agissait pas de cela, j'étais bien obligée de m'avouer que deux choses étaient en jeu et influençaient mon esprit. La relation avec mon père, et celle, déjà terminée, avec Benedikt. Il me manquait, malgré moi. Etait-il obligé de s'éclipser au moment où j'avais le plus besoin de lui ?
Je m'arrêtai, poussai la porte arrière de la boîte de nuit , et entrai.
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MessageSujet: Re: • Hors de contrôle, l'emprise de la nuit... • • Hors de contrôle, l'emprise de la nuit... • EmptySam 10 Nov - 6:06

Il avait rêvé. C’était la seule explication. Tacha. Son amie d’enfance. Sa confidente. Sa maîtresse. Elle ne pouvait être ici, sur le sol Américain. C’était impossible. Il avait tellement désiré cet instant que maintenant qu’il se présentait, il avait l’impression que les dieux se jouaient de lui. Et ce regard. Elle l’avait regardé avec cet espoir fugace qu’il l’approche, lui parle, la serre contre son cœur. Pendant un bref instant, le Russe aurait tant aimé, mais il n’avait pas su réagir à temps. Seule sa raison lui avait crié de fuir, que ce n’était pas réel. Et lui, pauvre fou, l’avait crue, et était parti sans un mot, sans un geste dans sa direction. L’heure suivante avait été passée à y repenser, encore et encore, jusqu’à ce qu’il ne fut plus sûr de rien sinon qu’elle lui avait manqué. Sinon, pourquoi serait-elle ici, ou pourquoi l’aurait-il vu ? Et à Berkeley en plus. Tout était si confus. Il avait besoin de parler de ce qui le rongeait depuis si longtemps. Il n’y avait qu’une chose à faire. Puisqu’il n’était plus certain de la réalité elle-même, il allait devoir se comporter comme elle, pour savoir si elle n’avait existé que dans son imagination ou si au contraire, Tacha était bel et bien aux Etats-Unis. Pour se faire, il allait faire le tour de la ville. Des boîtes de nuit plus exactement. Pas la peine d’entrer dans chacune d’elle, il la connaissait comme personne. Il connaissait ses goûts, ses passions, ce qu’elle recherchait, ce qui la faisait vibrer. Ce n’était pas n’importe quelle boîte de nuit à la mode qui la convaincrait de se laisser aller. Non. Elle avait besoin de quelque chose de bien plus fort. Comme lui. C’était ça qui les avait toujours rapproché. Les sensations fortes. Ne pas se plier aux règles conventionnelles régies par la société contemporaine. « Toi, dégage ! » Un grognement venait de se faire entendre dans le dos d’un grand blond au teint pâle. Il était trop près, beaucoup trop près de Tacha. La colère de Benedikt venait de grimper d’un cran. « FOUS LE CAMP ! TOUS ! DEGAGEZ ! » répéta le Russe, d’une voix plus grave en se plaçant entre le corps inerte de son amie et le petit groupe qui s’était formé autour d’elle. Le premier qui s’approche aurait droit à un billet express pour le Tartare. Heureusement, ils étaient tous trop saouls, trop shootés pour ne pas en rire. De vraies bêtes. Et sans doute que la lueur mauvaise dans les yeux du Gamma avait été suffisamment convaincante pour qu’ils s’éloignent une bonne fois pour toutes. « Tacha … » Son regard s’était adouci. C’était bien elle. Il ne s’était pas trompé. « Tacha … regarde-moi … » Tu perds ton temps, Beni. Elle est out. Plus loin, des couples montaient vers le premier étage, bras dessus bras dessous. Les vêtements s’éparpillaient déjà dans les escaliers. On devinait les ébats brutaux auxquels ils allaient s’adonner une bonne partie de la nuit. Preuve qu’il y avait des chambres, des verrous. « J’te déteste. » souffla le Gamma à son oreille avant de tendre les bras, d’en placer un sous ses cuisses, l’autre dans son dos, et de la porter jusqu’à l’étage du dessus. Il ne pourrait pas lui parler tant qu’elle serait dans un état. Il ne VOULAIT pas lui parler tant qu’elle était droguée. Elle savait combien il avait été dur pour lui d’arrêter, et il était hors de question qu’il la retrouve dans le même état que lui pendant son sevrage. Un violent coup de pied ouvrit la porte de l’une des chambres encore inoccupées, dans laquelle il s’engouffra. Là, il déposa son précieux fardeau sur le lit, avant d’aller verrouiller la porte, pour qu’ils ne soient pas dérangés. Dans la chambre, la lumière était tamisée. La musique d’en bas résonnait contre les murs, tel un tambour sur lequel on aurait tapé des heures durant, sans jamais cesser. Le papier peint était rouge vif, les draps blancs. Une ambiance intimiste, violente, sensuelle.

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MessageSujet: Re: • Hors de contrôle, l'emprise de la nuit... • • Hors de contrôle, l'emprise de la nuit... • EmptySam 10 Nov - 16:55

Des visages impossible à discerner vraiment. Des grognements. Des rires. Et un air qui empestait l'alcool. Aucun trait distinct, sauf les siens. Son regard, si doux et haineux à la fois. Son odeur. Enfin, je la sentais à nouveau... Mais que diable faisait-il ici ? Pourquoi que maintenant ? Et il allait me voir dans cet état...Preuve de faiblesse. Il avait profité de cette situation pour se sentir plus fort et plus responsable que moi. Il était certainement très heureux. Je l'entendis prononcer des mots dans mon oreille, mais ils étaient indiscernables eux aussi. Juste assez pour comprendre le message qu'il voulait me faire passer. Je brûlais d'envie de lui répondre, et tentai de prononcer un mot, mais j'étais tout simplement dépourvue de toute force.
*Moi aussi, connard.*
Trop fatiguée, trop vaseuse, trop loin, pour être sûre que je lui avais vraiment répondu.
J'eus la soudaine impression de voler. Un vol agréable. J'étais soutenue par une force indescriptible. Mais il était sûr que je connaissais ces bras. Je me laissai emporter, rêvant secrètement de pouvoir me défendre et de m'extirper de cette étreinte non prévue. Juste pour lui montrer que je savais marcher.

....


• Hors de contrôle, l'emprise de la nuit... • Heath-in-Candy-heath-ledger-9054093-552-292


Une sorte de rythme infernal tambourinait dans ma tête. Après quelques secondes de réflexion, je pu deviner qu'il s'agissait d'une musique. La musique de la boîte. Les souvenirs me revinrent, alors même que mes yeux étaient encore fermés. Le gars aux cheveux longs, le comprimé, l'ambiance folle, l'adrénaline, et quelques temps plus tôt, ma vie, la réalité. L'appel de mon père, le café avec Léonie, et...Et merde. Benedikt. Tous mes muscles se tendirent, malgré la douleur qui les tiraillaient. Toujours les yeux fermés, je tentai de deviner si j'étais dans un état physique acceptable. Il était hors de question qu'il me voit nue. Il ne l'avait pas mérité du tout. Du tout. Après plusieurs tentatives de concentration, je parvins finalement à sentir ma robe, trop moulante. Mais j'étais habillée.
Son regard était certainement posé sur moi. Était-il au moins dans la pièce ? Aucun moyen de le savoir. Mais, par précaution, je gardai les yeux fermés.
*Réfléchis, Tacha, réfléchis...*
Il m'avait donc retrouvée. Mon coeur se serra une fraction de seconde. Bien sûr, il me connaissait. Il savait que j'allais me trouver dans une de ces boîtes. C'était un de nos points communs. Nos goûts. Et il connaissait certainement mieux la ville que moi. Je me figeai un instant, espérant que je n'étais pas en train de sourire.
Ma tête bourdonnait, et tous mes membres étaient engourdis. Satanée drogue. Dans un sens, je m'en voulais. Il n'était certainement pas plaisant pour un ancien drogué de voir l'un de ses proches dans le même pétrin que lui quelques années auparavant. Dans un autre sens, je lui en voulais. Pourquoi avait-il décidé de se pointer à ce moment là ? J'étais tout à fait capable de me débrouiller seule.
Toute en réfléchissant encore à la situation dans laquelle j'étais, je pris un risque. Ma paupière droite s'ouvrit de quelques millimètres, avant de se refermer furtivement. J'avais aperçu sa silhouette. Assis sur le lit. A quelques centimètres de moi. Il avait les pieds croisés, et pianotait comme un innocent sur son cellulaire, une cigarette derrière l'oreille.
* Quel con...*



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Je fis alors, le plus gros effort de ma vie. Me redressant, je me levai, et titubai jusqu'au prochain meuble. Une table. Je me retournai, et mes yeux le fixèrent.
Il était beau. Il avait réellement changé. Plus adulte, plus attirant. Il avait également prit du muscle. Les études sur le territoire américain le réussissaient vraiment. Il était habillé simplement. Ses cheveux tombaient toujours sur son visage, lui donnant un air d'ange déchu. Mais j'étais bien placée pour savoir qu'il n'en était pas un. La pièce était dotée de murs rouges vifs, et dégageait un certain air libertin. Sensuel.
Toujours en plongeant mon regard dans le sien, je ne pu m'empêcher de me l'avouer. Il m'avait terriblement manqué. Épuisée, mais déterminée à lui montrer que je n'étais pas dans un état à plaindre, je levai légèrement le menton, hautaine, et soufflai :

« J'aurais pu me débrouiller seule. »


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MessageSujet: Re: • Hors de contrôle, l'emprise de la nuit... • • Hors de contrôle, l'emprise de la nuit... • EmptySam 10 Nov - 19:22

Il s’était alors assis sur le lit auprès de Tacha, l’observant encore endormie. Quelques gouttes de sueur s’écoulant de son front, sur ses joues, s’évaporant au contact de l’oreiller. La drogue faisait cet effet. Avoir chaud, puis froid, puis chaud à nouveau. L’impression d’être dans un four, une sensation de bien-être, jusqu’à ce que tout s’arrête, et qu’on se réveille de ce beau rêve. Pour affronter le cauchemar de la vie réelle. Dire qu’il avait touché à cette saleté quant il était plus jeune. Fallait vraiment qu’il soit complètement décérébré. Heureusement, Tacha n’était pas droguée. Elle avait juste ‘essayé’. Elle avait intérêt. Auquel cas, ce serait ses doigts autour de son poignet, direction le centre de désintox le plus proche, et tant pis si elle n’était pas d’accord, tant pis si elle criait, le frappait, le griffait. Il avait l’habitude des coups. Pas seulement des siens, mais depuis toujours. Il n’y a qu’aux Etats-Unis que ça avait changé. Depuis qu’il avait rencontré Joe R. Shark. Son père biologique. Il lui avait dit, il y a trois ans de cela, lorsque sa mère était décédée, qu’il devait le retrouver. Parce qu’il avait besoin d’argent, et parce qu’il voulait savoir si le monstre qu’elle avait tant haï pour l’avoir engrossé, était bien réel. Au départ, il y avait cru, à ce monstre assoiffé de pouvoir. Jusqu’à ce qu’il découvre qu’il avait un petit frère, Connor. Qu’il se découvre une famille. Noah, son oncle de cœur qui n’avait jamais cessé d’appuyer sa cause, Sydney, sa petite-amie, cousine complètement déjantée dont il ne pouvait plus se passer, Sophie, l’ex de Joe et mère de Connor dans laquelle il avait retrouvé une mère, tant de monde qu’il regrettait d’avoir fait souffrir après avoir fait arrêté son père, Joe R. Shark, pour homicide volontaire. Une sombre histoire qu’il avait réussi à cacher, mais que Benedikt, vengeur de la vertu de sa mère, avait déterrée. Il avait terni sa réputation et son image aux yeux du monde, et au lieu d’être heureux, il s’était senti vide. Honteux, coupable. Méprisable. Connor ne lui avait plus parlé pendant des jours. Tout le monde lui avait tourné le dos, mais c’était surtout le regard de son père qui l’avait marqué ce jour-là. Suffisant, mais avec cette lueur farouche pour protéger sa famille coûte que coûte. A partir de cet instant, Benedikt avait compris le vrai sens du mot ‘famille’, et avait quitté les Etats-Unis, par crainte de représailles. Joe l’avait fait recherché suite à un nouvel incident, l’avait retrouvé. Et aujourd’hui, ils étaient une vraie famille. Tout ça, Tacha ne le savait pas encore. Au fond, il y avait tellement de choses qu’elle ignorait. Trop d’années les avaient séparées. Elle n’avait pas changé. Les traits plus fins, ses cheveux avaient poussé, sa poitrine aussi d’ailleurs. Elle n’avait pas le même style vestimentaire. Plus féminine aujourd’hui. Mais elle était la même à ses yeux. La même petite fille avec laquelle il jouait à chat dans la cour de l’immeuble délabré qui leur servait d’habitation. La même adolescente qu’il avait embrassée pour la première fois sous le préau de l’école, celle-là encore qui l’avait mise une droite juste après avant de reprendre ses lèvres en riant. Le premier coup. Il y en avait eu bien d’autres après ça. Leur relation avait toujours été brutale et passionnelle. En attendant qu’elle se réveille, Benedikt était allé dans la petite salle de bain du fond, tremper un mouchoir en papier, avant de revenir, et de le tamponner sur le visage de la jeune femme. Le long de ses bras, la naissance de sa gorge. Un endroit devant lequel il tomba en arrêt, tandis qu’un sourire naissait à la commissure de ses lèvres. Combien de fois avait-il baisé sa peau juste ici … trop souvent. Finalement, au bout de trente minutes, et alors que le Gamma s’était détourné pour envoyer un message à son père, histoire qu’il ne s’inquiète pas de son absence, Tacha avait ouvert les yeux. Une paupière, puis l’autre, et s’était levée, en direction de la seule commode de la chambre. Benedikt n’avait pas bougé d’un pouce. Seul son regard avait suivi ses pas. Un regard noir, qui en disait long sur ce qu’il ressentait en cet instant. « Ouais, j’vois ça. T’es même plus capable de tenir sur tes jambes ! » grogna le Russe en se levant à son tour et posant son portable sur la table de chevet. « Et c’est quoi cette tenue ? Tu sais de quoi t’as l’air avec cette robe ? » Il la provoquait, volontairement. Ca commençait toujours comme ça entre eux. Provocation, violence et passion. Ses pas se rapprochaient dangereusement, jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’à quelques centimètres, la dépassant d’une bonne tête, le visage en l’apparence fermé. « La prochaine fois que tu prends de la drogue … » Oui, c’était bien une menace, tiens-le toi pour dit.
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MessageSujet: Re: • Hors de contrôle, l'emprise de la nuit... • • Hors de contrôle, l'emprise de la nuit... • EmptyDim 11 Nov - 11:05

« Quoi ? Tu vas faire quoi ? Partir et quitter le pays, encore une fois ? »

J'étais furax. Mais une fois ces mots sortis, je les regrettai immédiatement. Si Benedikt était partit, c'était pour une bonne raison. Il n'était pas du genre à tout plaquer du jour au lendemain. Sa mère était décédée trois années auparavant, et c'était en grande partie la raison qui l'avait poussé à quitter la Russie. Je n'avais jamais eu vraiment de détails quant à au motif de sa fuite. Mais j'avais tout de même laissé faire les choses, persuadée, au fond de moi, que c'était mieux pour lui. Malgré tout, je lui en avait toujours voulu de m'avoir laissé sur notre territoire natal, à la merci de tous les souvenirs qui s'y étaient incrustés. Depuis son départ, beaucoup de choses m'étaient arrivées, dont je n'étais pas spécialement fière. Tout d'abord, j'avais multiplié les actes illégales. Je m'étais enrichie et améliorée, certes, mais j'étais surtout classée, désormais, parmi les personnes jugées dangereuses, et recherchées du pays. Malgré cela, j'avais réussi à passer mon diplôme avec succès, et il n'avait pas été là pour me voir en robe. J'avais également eu ma première aventure avec une fille. Et ça, j'étais certaine qu'il aurait été content de l'apprendre.

Je restai figée, haineuse. Je n'osais plus dire un seul mot, trop préoccupée par la "gaffe" que je venais de faire, mais surtout par ses yeux profonds, et son corps, bien trop près du mien. Je me sentais pas vraiment en forme. J'avais encore cette impression d'être hors de mon propre corps. Cette impression que tout allait bien, alors que, au contraire, tout basculait. Tout recommençait. Cette passion déconcertante, cette addiction infernale, ce mépris dangereux...Après trois années de pur silence, nous avions changé chacun de notre côté. Nous avions vécu de nouvelles choses, et mûrit. Mais notre relation, elle n'avait pas bougé d'un poil. A l'exception, peut-être, d'une attirance désormais plus intense.

Il m'avait provoqué, et je brûlais d'envie de lui répondre de manière tout aussi provocante. Mais je ressentais bizarrement une certaine fatigue, et mon corps semblait tout à coup peser le double de son poids habituel. Discrètement, je me tins plus fermement aux rebords de la commode. Et dans un effort surhumain, articulai : «Tu sais ce qu'elle te dit la...» Mais je sentis mes jambes trembler. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Ma vision se fit plus floue, et je ressentis à nouveau la sensation de vertige, dont j'avais été témoin quelques minutes auparavant. Ce n'était pas désagréable, mais vraiment pas au bon moment. Je marquai une pause, m'obligeant à fermer les yeux quelques secondes.

L'effet se dissipa aussitôt. Et c'est alors que je pris conscience du danger que je venais de vivre. Les visages des hommes qui m'avaient encerclés revinrent s'afficher dans mon esprit. J'avais été dans un état totalement pitoyable. Et si Benedikt n'était pas intervenu, il se serait certainement passé le même cauchemar qu'il y a un mois. Sauf que celui-ci, aurait été mené à bout.

Levant mon regard sur le Gamma, je ne pu réprimander une grimace. Triste, heureuse, et haineuse à la fois. Dans un souffle qui me paraissait plus que lointain, j'articulai :
« Merci...»
Mais je ne m'arrêtai pas là, et appuyai chaleureusement mon talon aiguille sur son pied droit, l'enfonçant le plus profondément possible. En guise de "bonjour".
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MessageSujet: Re: • Hors de contrôle, l'emprise de la nuit... • • Hors de contrôle, l'emprise de la nuit... • EmptyDim 11 Nov - 15:51

A sa question, à son ton sec et critique, Benedikt s’était immobilisé, le visage grave, l’air interdit. Trois ans qu’ils ne s’étaient pas revus, forcément, ça laisse des traces. Mais il n’aurait jamais cru qu’il lui aurait manqué de quelques manières que ce soit. Après tout, ce n’était pas comme s’ils avaient un jour été un couple, ou qu’ils étaient amoureux. Entre eux, ça n’avait jamais été que du sexe. Et une profonde amitié. Oui, bon il comprenait mieux pourquoi il lui avait manqué finalement, même si elle ne l’exprimerait jamais de vive voix. Comme lui, elle avait sa fierté et sa réputation de briseuse de cœur et de c*** pour les plus téméraires qui l’approchaient de trop près. Elle aussi lui avait manqué. Tellement … si elle savait. Mais il avait quitté la Russie par obligation. Et s’il n’avait rien dit, c’est parce qu’il n’avait pas voulu l’inquiéter. Qui sait ce qu’il aurait trouvé en arrivant dans ce pays ? La Russie, c’était leur mère patrie, là où ils avaient grandi, ce qu’ils connaissaient. Benedikt savait que là-bas, Tacha aurait su se débrouiller. Se cacher, trouver de l’aide parmi les potes de leur bande, en cas de pépins. Aux Etats-Unis, si elle l’avait suivi – pourquoi l’aurait-elle fait d’ailleurs ? – ils auraient été seuls au monde. Comme Bonnie & Clyde. Et même s’il refusait de l’admettre devant elle, Tacha comptait bien trop à ses yeux pour qu’il prenne le risque de lui gâcher sa vie pour ses propres intérêts. La drogue continuait de produire son effet. Il le voyait bien dans ses yeux. Elle était … ailleurs. Complètement paumée. Possible d’avoir une conversation sérieuse quant elle était dans cet état ? Pas sûr. Pourtant, il avait tellement de questions que tout se bousculait dans sa tête. Et puis, sans prévenir, ses jambes la lâchèrent. Les bras de Benedikt la rattrapèrent juste à temps, pour l’aider à retourner s’asseoir sur le lit. Malgré sa confusion évidente, elle ne se laissait pas faire. Rebelle, c’était son deuxième prénom. « J’allais pas te laisser t’étaler comme une crêpe par terre, ç’aurait pas été galant. » répondit le Russe, sans comprendre que le remerciement en question visait les hommes qui l’avaient encerclé tout à l’heure, et non pas le fait qu’il venait de l’aider à se relever. « AIIIEEEE… NON MAIS CA VA PAS ? CA FAIT SUPER… Non, non, ça fait pas mal, j’ai rien senti en fait. » déclara Benedikt en claudiquant, une main tenant même encore son pied douloureux, alors qu’elle venait d’enfoncer son talon aiguille dans son gros orteil. Il faut être fort, pour ne pas paraître faible aux yeux d’une femme. Surtout d’une femme comme elle. Tu parles ! Biensûr que ça faisait mal, il sentait même plus son pied. Saleté de talons hauts ! Celui qui avait inventé ça devait détester les hommes ! Mais sur le moment, il se rendait compte d’autre chose de bien plus important : il venait de la retrouver. Son amie, sa confidente, sa peste de cœur. Toujours aussi chieuse, fort heureusement. Il aurait été déçu de découvrir qu’elle avait changé du tout au tout en prenant de l’âge. Qu’elle soit devenue une petite fille sage, comme celles qu’il avait l’habitude d’envoyer balader à la fac. « J’vois que t’as pas changé, c’est d’jà ça. » soupira le Gamma avec un sourire rassuré. « Ah et désolé pour tout à l’heure, t’sais, à Berkeley. J’ai cru que c’était mon imagination qui me … » C’est ça, pourquoi tu lui dis pas carrément qu’elle t’a manqué et que tu penses à elle jour et nuit, pendant que t’y es. La ferme, Ben. Elle a jamais aimé les sentimentaux, et de toutes façons, c’est pas ton genre non plus. Alors dis-lui surtout pas ce que t’as ressenti en la revoyant si tu veux pas ternir ta réputation. « Ouais enfin bref, je t’avais pas reconnu. Ca fait longtemps que t’es ici, aux Etats-Unis ? » Commençons par le commencement. « Et biensûr, la première chose que tu fais en débarquant ici, c’est une connerie. D’la drogue, Tacha, non mais ça va pas ? Tu sais c’que je pense de ces saloperies, t’as oublié ce que ça m’a fait ou quoi !! » Tiens tiens, le ton venait de grimper d’un cran. De sentimental, il était redevenu le loup sauvage d’ordinaire. Sauvage et furieux.
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MessageSujet: Re: • Hors de contrôle, l'emprise de la nuit... • • Hors de contrôle, l'emprise de la nuit... • EmptyDim 11 Nov - 17:12

Ses bras me rattrapèrent et m'aidèrent à m'asseoir sur le lit. Et je fus surprise qu'il réussisse à accomplir cette tâche sans aucune difficulté. Je me débattais pourtant comme une lionne. Coups de poings, morsures, il aurait dû être mort à cet instant même. A moins..A moins que ces gestes ne proviennent de ma simple imagination.
Galant ? Depuis quand était-il galant avec moi ? La galanterie, c'était pour plaire, pour séduire. Mais c'était surtout pour les gens qui prenaient les sentiments bien trop à cœur. Et je détestait cela. Je décidai d'ignorer sa remarque.
Un sourire naquit à la commissure de mes lèvres, tandis qu'il hurlait de douleur. Pauvre chouchou, il n'avait pas réussi à se retenir, et malgré son rattrapage, j'étais certaine que j'avais marqué un point. Toujours légèrement lointaine, je sentais cependant mon cœur battre à nouveau. Les effets se dissipaient. J'en profitai pour lui répondre d'une manière digne de ce nom. «Oh, mon pauvre. Désolée, j'ai pas fait exprès.» J'étais plutôt satisfaite. Rien de mieux que de le provoquer en retour. Il me répondit en m'annonçant que je n'avais pas changé. Je lui souris, tout a fait méprisante. Mais je ne répondis pas non plus, décidant de garder mes forces pour la suite.
Le cours des événements m'aidaient à avoir de nouveau les pieds sur terre. Petit à petit, je sentais un peu plus de rationalité dans chaque action qu'on accomplissait. Et mes idées étaient devenues assez claires pour entendre ses excuses. Il semblait légèrement déconcerté, exactement comme je l'avais vu la première fois dans les couloirs, et son mobile ne tenait évidemment pas la route. Mais pour une raison que j'ignorais, je décidai de le croire.
Je du prendre quelques secondes pour répondre à sa question. Puis, d'une voix que je tentai de rendre ferme, je prononçai. « Oui. Enfin..Non. Je suis arrivée il y a trois mois. Un peu moins peut-être.» Le temps qu'il m'avait fallu pour m'installer, faire tous les papiers administratifs, et réussir mes premiers examens d'entrées, avait paralysé une grande partie de mes occupations durant cette période. Et entre temps, il s'en était passé des choses. Surtout cette chose. Je portai mon regard vers autre chose que ses yeux, histoire de changer d'idées le plus vite possible. Il était hors de question que quelqu'un sache. Et pour cela, il fallait, malgré moi, que j'apprenne à mentir. Chose qui ne m'était pas simple. Heureusement, il enchaîna sur la moral habituelle. Je m'y attendais à celle-là. Et à vrai dire, je n'avais rien à répondre. Je savais que ça n'avait pas été la meilleure des solutions, et que, face à lui, ça ne facilitait rien. Il avait était drogué une année durant, peut-être plus, et j'avais été là pour l'épauler. Maintenant, les rôles s'inversaient, mais je me promis à cet instant même, que ce serait la dernière fois qu'il me verrait droguée. J'avais noté par ailleurs son haussement de ton. Il n'avait pas changé lui aussi. Toujours aussi coriace, sauvage et impulsif. Mon regard se baissa, admirant la moquette rouge de la pièce. J'étais prête à m'excuser, mais je me retint au dernier moment. Il était hors de question que ce soit moi, qui lui dise que j'étais désolée. Comme une gamine de quinze ans, je lui répondis alors, avec une pointe d'insolence dans la voix. " Oh ça va hein... J'ai fais une connerie, voilà. Et alors ?! C'est ce gars là..Il m'a proposé, et voilà..Je voulais essayer, c'est tout ! C'est pas toi avec ta cigarette derrière l'oreille qui va m'faire la morale ! " Je pris alors ma chaussure droite, la déchaussa de mon pieds, et la lança dans sa direction, du plus fort que je pouvais.
Pourtant si, c'était bien à lui de me faire la morale. En tant qu'ancien drogué, il avait toutes les raisons d'être énervé... Mais il était hors de question que je me plie à son autorité. Et puis zut, c'était irréfutable. Il m'avait terriblement manqué, et j'étais terriblement heureuse qu'il soit là.
Je marquai un temps, avant de lui poser à mon tour une question, et tout autant que ma voix, mon regard c'était étrangement adoucit. " Et toi ? Tu t'éclates ici ? C'est certainement moins craignos que la Russie."
Et j'étais loin de me douter, que j'ignorais totalement ce que je disais...
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MessageSujet: Re: • Hors de contrôle, l'emprise de la nuit... • • Hors de contrôle, l'emprise de la nuit... • EmptyDim 11 Nov - 19:10

C’est ça, elle n’avait pas fait exprès. Prends moi pour une poire surtout. Bien loin de se soucier de ses fausses excuses, Benedikt lui avait jeté un regard narquois, en commençant à retirer ses chaussures pour masser son orteil endolori. Au fond, il était heureux de la retrouver. La même petite fille qui lui donnait des coups sans avoir conscience de lui faire mal, ou alors, qui s’en fichait parce qu’elle savait qu’il savait se défendre et qu’il supportait bien la douleur. Mais tellement de choses avaient changé depuis. Il n’était peut-être plus aussi résistant qu’elle voulait le croire, même si jamais Benedikt ne le lui aurait avoué. Encore et toujours une question d’orgueil mal placé. Trois mois qu’elle était sur le sol américain et pas une nouvelle. Remarquez entre trois mois et trois ans, il n’avait rien à lui reprocher de ce côté-là. Ce qui l’étonnait surtout, c’était qu’il ne l’avait pas croisé, dans aucune des rues de la ville, ni à l’Université de Berkeley, pendant tout ce temps. Attendez… oui, pas étonnant. Voilà maintenant trois mois très précisément qu’il était revenu de Russie, de Bogotol, leur ville natale. Trois mois que Joe, son père, exerçait une surveillance digne du fameux espion anglais, James Bond, sur sa progéniture. Trois mois dont l’un qu’il avait passé à l’hôpital, suite à ses blessures, et à sa maladie. Trois mois qu’il n’était pratiquement pas sorti de chez lui. Normal qu’il ne l’avait pas vu jusqu’ici. « Un crétin d’Américain que tu connais même pas te propose du shit et toi t’en prends sans te poser de questions ! Doura ! » grogna le Russe de sa voix grave. Traduction russe : Idiote. « Essayer ? Alors tout ce que j’t’ai dit à propos de cette merde, t’as rien écouté ou quoi ? Ou alors c’est rentré par une oreille et ressorti par l’autre ? » continua de crier Benedikt en se relevant du bord du lit sur lequel il s’était assis. Il était en colère, et c’était tout à fait compréhensible. Il serait même allé plus loin si cela avait pu permettre à Tacha de comprendre les conséquences de ses actes. Imaginer une seule seconde ce qui aurait pu lui arriver s’il n’avait pas été là, et il ne parlait pas seulement de ces abrutis pervers en bas, mais des effets à long terme de la prise de drogue … Non, jamais. Il était prêt à l’attacher aux barreaux du lit et à lui faire boire de la soupe jusqu’à la fin des temps et à l’obliger à vivre recluse dans la forêt Amazonienne si cela lui permettait de lui sauver la vie, et la santé. Il ne l’avait pas vu venir celle-là. Premier projectile volant à travers la chambre : sa chaussure. Manqué. De peu. Si elle avait lancé un peu plus sur la droite, il la prenait en plein dans le visage. Ah bon, c’est comme ça … « Va te faire foutre, moi j’fais c’que je veux !! » lui cria le Russe en cherchant quelque chose à lui balancer à son tour. En gros, lui faisait ce qu’il voulait, mais pas elle. Un brin macho notre russian boy. Et pas question de lui renvoyer la chaussure, il risquait de lui faire mal. Oui parce que même si Benedikt était furieux après la jeune femme, lui n’oserait jamais lui porter le moindre coup, volontaire. Malgré les coups qu’elle-même lui portait avec une extrême violence, et souvent aussi brutaux que l’aurait été un homme. Ah voilà … l’oreiller. Ca fera très bien l’affaire. Et un oreiller volant, un. « Ca peut aller, les Américains sont plutôt cool, pour la plupart. Et je l’ai retrouvé. » avait-il ajouté sans sourire, le regard braqué sur Tacha au cas où elle lui enverrait un nouvel objet dans la figure. Elle comprenait naturellement qu’il voulait parler de son père, puisqu’il le lui en avait déjà parlé par le passé. « Et toi, qu’est-ce que t’es venue fiche ici ? Je t’ai tellement manqué que t’as décidé d’me rejoindre, c’est ça, avoue ?! » Et un peu egocentrique en prime, comme le démontre son sourire blasé.
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MessageSujet: Re: • Hors de contrôle, l'emprise de la nuit... • • Hors de contrôle, l'emprise de la nuit... • EmptyLun 12 Nov - 6:45

Le coup de la drogue n'était vraiment pas passé. Il me grondait. Oui, comme un vieux père. Son côté protecteur avait soudainement fait surface à nouveau, et je ne pu réprimander un léger sourire. Mais celui-ci s'effaça rapidement, lorsqu'il m'insulta. Doura ? C'était moi l'idiote ? Je me mordis la lèvre de mépris et le poussai pour qu'il se lève plus rapidement du rebord du lit. Dans une sorte de grognement lointain, je ripostai : "Arrête, on sait tous les deux que je suis certainement une des seules à t'avoir écouté à ce sujet...! Et puis ne me parle pas comme ça, débile !" Sous le coup de l'émotion, je ne m'étais pas réellement rendue compte que je venais de parler dans ma langue natale.
Mon dieu qu'il m'énervait. Et ma rage ne fit que s'accentuer en voyant que ma chaussure ne l'avait même pas effleuré. Je voulu riposter encore une fois, mais je fus interrompue par un oreiller qu'il me lança en retour. Mes réflexes étant hors service à cause de la drogue, il atterrit sur ma tête avant de venir se poser en finesse sur le lit derrière moi. Je lui lançai un regard noir, et crachai : " Espèce de cocul puant ! " Cette expression là aussi, sorti en russe. Alors que je me baissai pour déchausser ma seconde arme, il m'annonça a nouvelle. Abandonnant mon pied, et me redressant, je le fixai alors. Il ne souriait pas, et je tentai de décrypter son expression, en vain. Mon regard avait changé, pour devenir plus doux. Il m'avait souvent parlé de son père, et lui même, trois années auparavant, n'avait pas vraiment de preuve quand à sa réelle nature. Sa mère le lui montrait comme un monstre affreux, mais Benedikt avait tenu à aller le voir de lui même. S'il l'avait retrouvé, il avait forcément pu voir de ses propres yeux, comment il était. Et j'étais bien placée, pour savoir que c'était une des choses qui lui tenaient le plus à coeur. Retrouver son père.
Je m'apprêtai à l'interroger, lorsque sa remarque me figea. Sans aucune explication, à la place de rire, je fus au contraire emplie d'un besoin de me défendre.

Je me repris cependant rapidement, et me précipitai à nouveau sur ma dernière chaussure pour la lui lancer à la figure dans un hurlement de rage. " Ne te crois pas si désiré, c**** ! Et efface moi ce sourire débile !" Cette attaque me soulagea. Reprenant mon calme, je lui répondis d'une manière tout à fait hautaine : "J'ai quelques problèmes en Russie, c'est tout." J'accompagnai mes paroles d'un geste qui se voyait plutôt lent, dans le but de réussir à attacher mes cheveux, afin de libérer ma nuque. Je mourais de chaud.
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