Dis maman ? Pourquoi je ne suis pas un garçon ? J’aurais joué avec mes soldats de plomb. J’aurais été le guerrier, le prince charmant. Au lieu de ca, ma mère me cloitrait dans la cuisine pour savoir laver, cuisiner, m’habiller… Qui en avait quelque chose à faire ? A quoi bon ? J’étais née pour être un homme ! On s’était trompé de corps au moment du moulage ! D’ailleurs, j’avais hérité de peu de seins et d’une silhouette élancée. Probablement que le sport que je pratiquais avec trop de vigueur me rendait ainsi.

Mais trêve de bavardage, revenons au principal. J’étais assise sur le banc de ce bar en compagnie de faux meilleur ami d’enfance. Un ami qui n’était plus à un mensonge prêt. Je l’avais vu exceller aux yeux de son ex petite copine lorsqu’il me présenta, moi, comme étant sa copine du moment. Pour réussir un tel tour de maitre, il devait être doué. Je l’avais donc chargé d’un mensonge bien plus gros encore : mentir sur mon sexe, me faire passer pour un homme et son meilleur ami. Je me fichais bien que tout ca ne soit de la poudre aux yeux. Depuis combien de temps avais-je attendu de devenir autre chose qu’une poupée fragile. Je savais pertinemment qu’Erwan ne raterait pas une occasion de me pourrir la vie durant ce petit manège. Ca faisait partie du jeu. Je m’y pliais donc. Draguer la serveuse ? Lui écarter la cuisse ? C’était pas parce que j’étais devenu un homme que j’étais un crétin pas fini. Je secouais la tête en souriant. Je répondais alors au tac ou tac.

« Tu serais même pas capable d’obtenir son numéro. »

Mais la demoiselle était là, son plateau en main, le décolleté grand ouvert et son sourire aguicheur. Il n’y avait pas besoin de se demander pourquoi elle était embauchée. Elle devait se faire draguer par tout les lourds du coin…Malheureusement, j'en ferais partie. Erwan n’avait effectivement aucune crainte à avoir pour l’attrait que pouvait avoir les femmes sur son ami d’enfance. J' étais homosexuelle jusqu’à l’os et si les hommes arrivaient à me plaire de temps à autre, j' admettais cependant que mon regard serait plus attiré par les courbes féminines. D’ailleurs, mes orbes chutèrent aussitôt dans le décolleté offert avec générosité. Se serait un crime de ne pas regarder. De jolies lèvres douces et pulpeuses, un corps rond ou il fallait… Bref, une sacrée femme. Je les préférais plus petites et fines mais je ne cracherais pas sur celle-ci.

« Salut ! Mon ami prendra un lait fraise, il a déjà trop bu… » Ma main essaima mon ami d’enfance d’une tape sur l’épaule provocatrice, tout autant que le sourire narquois sur mon visage. « et je prendrais une bière s’il vous plait. »

J' étais fanatique de bière. C’était dans mon pays qu’on faisait les meilleures. Néanmoins, je se contenterais de celles disponibles dans le coin. Le regard tentait tant bien que mal de rester droit, loin de cette poitrine dont une bonne partie s’offrait généreusement à la vu de tous. Mais ne pas regarder semblait être une offense particulièrement outrageuse. Aussi, mes yeux tombèrent sur cette vallée ou j'aurais bien fait faire un tour de luge à ma langue, mes doigts, mes lèvres…

« Vous pourrez toujours vous prendre un verre à vous aussi…lorsque vous aurez le temps. » Proposais je pour obtenir un ravissant sourire poli de la part de la jeune femme.

Cette première approche, assez maladroite, me permit de tâter le terrain, de savoir dans quelle mentalité se trouvait la serveuse. La réaction annonça clairement que sa mauvaise humeur n’était pas si virulente et que l’idée de se faire offrir un verre ne lui déplaisait pas même si elle allait boire qu’un jus de fruit, l’alcool lui étant interdit durant le service du soir. Elle annonça donc un merci encore plus poli.

[Navrée pour l'attente, je suis partie un temps en vacances ^^'. J'ai fait la réponse un peu vite. J'espère qu'elle conviendra tout de même]