the great escape
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« Every life is a gift. But before we knew it, the gift is gone. »

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MessageSujet: « Every life is a gift. But before we knew it, the gift is gone. » « Every life is a gift. But before we knew it, the gift is gone. » EmptyDim 1 Juil - 11:29



Cela faisait maintenant un peu plus d'une semaine que Sydney était rentrée de l'hôpital… un peu plus légère, dirons-nous. Suite à un accident de la route en compagnie d'Andrea, les deux futurs parents avaient perdu l'une des jumelles à naître. Rupture de placenta, absence d'irrigation du cerveau pour l'un des bébés… malgré leurs essais, les médecins n'ont rien pu faire d'autre qu'évacuer le bébé pour permettre au dernier restant de pouvoir continuer à se développer sans le moindre problème. Un choc terrible pour Sydney qui, d'un coup d'un seul, avait pris conscience de l'importance que prenait cette grossesse. Il ne s'agissait désormais plus d'une explication à ses rondeurs, à ses sautes d'humeur, à sa libido en folie ou à son appétit incessant. Il n'était plus question d'elle, mais plutôt de la vie qu'elle portait. Cette perte lui avait fait prendre conscience de ce qu'avait éprouvé Cheyenne quelques mois plus tôt, lorsqu'elle avait perdu le bébé qu'elle avait accidentellement eu avec Logan… elle l'avait consolée sans trop comprendre la portée de la tristesse de la jeune femme. Aujourd'hui, elle comprenait beaucoup mieux. Douloureusement mieux. Il y a cette sensation de vide, cette sensation d'impuissance et de manque au devoir de parent. Certes, ce n'était la faute ni d'Andrea ni d'elle, simplement celle d'un chauffard ivre ou simplement imprudent voire suicidaire, qui s'était jeté à pleine vitesse devant eux avec sa propre voiture. Les dégâts auraient pu être pires, si on relativise un peu… néanmoins, la perte demeurait de taille.

Sydney vivait donc recluse chez elle depuis son retour de l'hôpital. Elle qui mettait toujours un point d'honneur à sauver les apparences, savoir sourire sur commande et faire bonne figure comme personne, elle n'avait pas la force de faire semblant. Elle était malheureuse, choquée et en colère, et elle n'avait aucune envie de prétendre que tout allait bien. Pour une fois dans sa vie, elle n'accepterait pas une quelconque hypocrisie physique pour dissimuler sa peine. Andrea s'était comporté une fois encore de façon tout à fait admirable. En effet, l'Epsilon l'avait entourée, s'était montré encore plus attentif qu'il ne l'avait été jusque là… Dans cette tragédie, la fashionista avait pu constater qu'il prenait décidément son rôle très au sérieux, veillant au bien-être de sa petite fille restante et, par conséquent, de la mère de cette dernière. L'attitude de l'Italien était irréprochable et d'un immense secours pour Sydney.

En revanche, il y avait une autre personne qu'elle avait eu un peu de mal à informer : Noah. Allez savoir pourquoi, mais elle avait peur de lui avouer ce qui s'était passé. De la honte, de la tristesse, de la résignation à accepter la vérité… peu importe, elle avait mis au moins une semaine à lui téléphoner. Cela avait dû l'inquiéter, mais cela avait permis à Sydney de rassembler suffisamment de courage pour lui parler. L'écrivain faisait également preuve d'un sens des responsabilités hors du commun vis-à-vis de cette grossesse. Il l'entourait d'attention, la baignait d'assurance et à ce titre, il commençait à prendre de plus en plus d'importance dans sa vie. Plus que jamais, surtout en ce moment, Sydney avait besoin de quelqu'un qui sache tout prendre en main. Elle ne se laissait pas dépérir, loin de là. Mais pour toutes les décisions possibles et imaginables, elle avait besoin de quelqu'un de solide, de responsable, de quelqu'un qui sache quoi faire, où, quand et comment. Déléguer, c'était de loin ce qu'elle savait faire de mieux, afin de n'avoir qu'à se préoccuper des choses superficielles.
Après lui avoir donc téléphoné dans la matinée, la blondinette reposa le téléphone sur la table basse de l'immense salon de la villa, puis piocha à nouveau dans le paquet de chips géant à côté d'elle. Non sans le tremper dans un savant mélange de guacamole et de ketchup. Le remède de Sydney en période de dépression ? S'empiffrer comme trois régiments d'infanterie affamés par quarante jours de combats incessants. "J'ai fini de ranger ta chambre et nettoyer la cuisine ! Merci, chaton. Tu es adorable, viens-là…" L'homme de la situation, en plus de Dominic, le voici : Maxwell, ou plus communément surnommé Max. Son neveu adoptif, malgré ses cinq ans – il fêtera ses six ans demain – l'aidait avec un incroyable sens des responsabilités. Son côté surdoué, sans doute : non content d'avoir des capacités intellectuelles et culturelles hors du commun, cette maturité l'aidait à prendre soin de sa tante et de la maison avec efficacité. Il vint sur le divan puis se cala dans les bras de la blondinette qui le serra contre elle avec douceur et affection. "Faut pas être triste, tu sais… il te reste toujours un bébé, non ? Oui, c'est vrai…" souffla-t-elle en regardant dans le vide. C'est un peu trop simple de résumer la situation à ce point positif selon lequel il restait toujours une fille à naître en parfaite santé. Quand on attend des jumeaux, c'est totalement différent d'en perdre un sur les deux.

Une sonnerie au portail de la villa se fit entendre. "Laisses, j'y vais !" Max sauta du canapé et sortit à l'extérieur pour aller jusqu'au portail. Il était accompagné par le chien, un bouvier bernois qui avait bien grandi depuis son arrivée ici en même temps que le jeune garçon. Son nom ? Logan. Parce que, dixit Sydney, « il est poilu, bave devant de la nourriture et remue de la queue quand il est content, comme le Logan Salaun ». Rassurez-vous, elle n'avait jamais dit ça devant Max, mais le professeur de théâtre, lui, en avait été témoin. Maxwell ouvrit le portail et haussa les sourcils en voyant qui attendait sagement à l'entrée. "Monsieur Clives ?" Logan contourna Max et se frotta joyeusement contre l'écrivain, aboyant pour lui faire la fête et non pour l'intimider. Encore heureux, car dès que quelqu'un se montrait menaçant à l'égard d'un des habitants de cette villa, Logan était le premier à grogner et à montrer les crocs pour dissuader les plus inconscients. "Bonjour. Vous… vous êtes venu voir Sydney ?" Curieux amalgame de sentiments chez notre petit garçon. D'un côté, il admirait cet homme pour ses romans qu'il avait dévoré dès que sa tante les avait rapportés. Mais d'un autre côté, il se méfiait de lui en raison d'une fréquentation plus assidue depuis quelques temps entre lui et l'Égyptienne. Sachant que Max ne voulait voir aucun homme tourner autour de sa tante hormis Logan Salaun – ou bien un homme qu'il aurait lui-même jugé gentil sans arrière-pensée – autant dire que Noah se trouvait au sommet de la liste des types louches à surveiller.
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MessageSujet: Re: « Every life is a gift. But before we knew it, the gift is gone. » « Every life is a gift. But before we knew it, the gift is gone. » EmptyDim 1 Juil - 12:22

Deux semaines après le bal 2012 qui avait eu lieu à l'Université de Berkeley. Voilà bientôt deux semaines que l'écrivain n'avait pas eu de nouvelles de sa cavalière de la soirée. Comme si elle avait tout oublié alors qu'ils avaient passé une si bonne soirée. Avait-il fait quelque chose de mal ? Bien au contraire puisqu'il lui avait promis d'être présent tout au long de sa grossesse et même après qu'elle eut accouché. Un soutien que Sydney avait été heureuse d'accepter. Aujourd'hui, c'était bien la cinquième fois que Noah lui téléphonait, retombant encore sur sa messagerie. S'il ne la connaissait pas, il pourrait penser qu'elle l'évitait. Et pour quelle raison ? Est-ce le père avait changé d'avis ? Avait-il quitté sa petite amie pour rejoindre la mère de ses deux enfants ? Il n'en savait rien. Et comme il s'agissait de Noah Clives, il s'inquiétait au plus haut point pour sa jeune femme. L'homme avait même songé à demander de ses nouvelles par la voie de son oncle, le dénommé Joe Shark, avant de se rendre à l'évidence. Ils ne pouvaient pas se supporter. Et bien qu'il douta de l'intérêt de ce dernier pour sa nièce, l'éditeur n'était sûrement pas au courant de la raison pour laquelle Sydney avait disparu de la surface de la planète. Plusieurs fois, le blondinet avait songé à lui rendre directement visite chez elle. Le problème étant que la jeune femme vivait dans une résidence, avec son frère. Et si elle ne voulait tout simplement plus entendre parler de lui ? Noah ne voulait pas de problème, même s'il doutait de cette version des faits, avec un membre de la famille de Sydney. De toutes façons, ce serait manquer de politesse que de cogner ainsi à la porte des gens après avoir essayé de toutes les façons possibles et imaginables de les avoir en ligne. Voilà pourquoi Noah n'avait rien tenté, juste espéré. Et voilà pourquoi, lorsqu'il rentra des courses, qu'il vit que son répondeur avait un message, que la voix de Sydney se fit entendre, qu'un immense sourire fit son apparition sur ses lèvres. Avant de s'éteindre petit à petit lorsqu'elle lui annonça la perte de l'une de ses deux filles suite à un accident de voiture. Des souvenirs de son propre vécu, du deuil suite au décès de sa femme remontèrent immédiatement à la surface. Il savait pertinemment ce qu'elle devait endurer. Et hors de question qu'elle l'endure seule, même si Andrea devait sans doute veiller sur elle. Lui aussi était sûrement dans un état de tristesse incommensurable. A défaut de pouvoir consoler le père, puisqu'il avait une petite amie pour l'épauler dans cette épreuve, et parce qu'il avait donné sa parole à la jeune femme, parce qu'ils étaient amis, Noah n'eut pas besoin de réfléchir trop longuement avant de prendre la décision de rejoindre Sydney. Elle avait sûrement envie d'être seule. Non, ce n'était pas ça. Elle réclamait la solitude, mais au fond d'elle-même, comme lui par le passé, elle avait besoin qu'on l'écoute, qu'on la rassure. Un rôle qu'il tiendrait jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'elle aille mieux. Auparavant, Noah se rendit dans un magasin spécialisé pour les enfants, et les bébés. Il ne voulait pas la distraire puisque de toutes façons, rien ne pouvait distraire une mère de la perte de son enfant, même si Sydney avoir toujours prétendu jusqu'ici que son instinct maternel laissait à désirer. Mais elle avait un autre enfant dont elle devait prendre soin désormais. Il ne fallait pas l'oublier. Malgré le deuil, la jeune mère devait surmonter cette épreuve tout en affectionnant son enfant restant. Cela pouvait paraître horrible de le dire ainsi, d'autant plus dans la bouche d'un homme que tout le monde supposait romantique et sensible à tous points de vue. Certes, mais Noah était aussi réaliste et particulièrement bien renseigné comparé à certains adultes, dans certains domaines. Et quoique la maternité n'en fasse pas partie intégrante, il connaissait en revanche à la perfection ce que procurait la sensation d'avoir tout perdu, d'être seul au monde, et de vouloir tout oublier et recommencer.

Vêtu d'une chemise vert bouteille, d'un jean bleu marine et d'une paire de godasses des plus basiques, c'est dans ce look à la baba cool, avec ses habituelles boucles blondes indisciplinées que l'écrivain sonna à la porte d'entrée de la résidence, deux présents sous son bras, attendant sagement que l'un des habitants de la maison vienne lui ouvrir. Quelques minutes plus tard, un magnifique bouviers remuait la queue et courait dans sa direction, en compagnie de son jeune maître, le neveu de Sydney, Max, que Noah avait brièvement rencontré à diverses occasions, et qui appréciait ses romans, d'après les dires de sa tante. « Monsieur Clives ? » « Bonjour, Max. Bonjour boule de poils. » Une caresse affectionneuse sur les oreilles de l'animal avant de s'avancer vers le jeune garçon, un sourire sur les lèvres malgré les circonstances. « Bonjour. Vous ...vous êtes venu voir Sydney ? » « Oui, c'est exact. Je sais qu'elle traverse une mauvaise passe en ce moment et je voulais ...enfin, nous sommes amis et je voulais la réconforter un peu. » Pourquoi avait-il besoin de lui raconter sa vie et sa relation avec Sydney tout à coup ? Sans doute parce que, depuis le début, l'écrivain avait la vague impression que l'enfant ne le voyait pas d'un aussi bon oeil que cela. Comme une sorte de rival. « Ah et hum...ta tante m'a dit que tu appréciais les jeux qui font travailler les méninges alors voilà ….j'espère qu'il te plaira. » ajouta Noah en lui tendant l'un des paquets qu'il avait apporté et que contenait une sorte de jeu à la Brain Rain pour enfants surdoués. Il espérait seulement que Max ne considère pas ce jeu comme un cadeau qu'il lui faisait pour acheter sa bénédiction afin de pouvoir rendre visite à sa tante. Car ce n'était pas du tout cela. Les enfants ressentent la souffrance de leurs 'parents'. Noah cherchait simplement à l'aider à passer à autre chose. Surtout lorsque l'on sait que les jeunes oublient plus facilement leurs malheurs que les adultes. « Est-ce que ...est-ce que je peux entrer ? Je te promets que ta tante ira beaucoup mieux une fois que je lui aurai parlé. » Un argument pour l'amadouer ? On peut dire ça comme ça, en effet. Même si Noah avait effectivement l'intention de prendre soin de la Bêta jusqu'à ce qu'elle soit à même de se débrouiller à nouveau par elle-même.
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MessageSujet: Re: « Every life is a gift. But before we knew it, the gift is gone. » « Every life is a gift. But before we knew it, the gift is gone. » EmptyDim 1 Juil - 20:44



Max détailla Noah des pieds à la tête avec un oeil très critique qui laissait entendre qu'il avait de qui tenir à ce niveau-là. Sydney et lui ne partageaient peut-être aucun lien de sang, mais l'influence seule suffisait très largement à asseoir certains des réflexes de l'enfant. C'est drôle, il avait toujours imaginé que les écrivains étaient des gens toujours habillés avec des vêtements impeccables et non pas un look d'ahuri comme celui-ci. Raison de plus pour lui de ne peut-être pas le laisser rentrer. Il leva la tête vers lui à nouveau. "Amis ? Vraiment ? Je croyais que les bals, ce n'était que pour les gens amoureux, pourtant." lâcha-t-il avec un aplomb peu commun. Non, il ne lui ferait aucun cadeau. Il y avait anguille sous roche dans cette relation, l'enfant y aurait mis sa main à couper... quitte à la perdre s'il se trompait. Ce bal, elle aurait dû y aller avec Logan, pas avec un autre homme. Et le Breton avait beau s'évertuer à vouloir le convaincre que Sydney voyait qui elle voulait, il ne l'entendait pas de cette oreille. Qu'on se le dise, Max est un garçon très facile à vivre que des centaines de parents s'arracheraient... mais s'il y a UN point sur lequel il est plus intransigeant qu'un chef d'armée borné après trente ans de carrière, c'est sur les relations masculines de sa tante. Combien de fois l'avait-il piégée en l'enfermant dans sa chambre pour ensuite éconduire ses prétendants en laissant entendre qu'elle avait attrapé la grippe ? Et ce n'était qu'un exemple parmi tous les plans farfelus qu'il pouvait élaborer pour torpiller ces relations.

Soudain, Noah commit l'erreur ultime. De façon tout à fait involontaire, bien sûr, il avait cru bien faire. Et on ne pouvait pas lui reprocher... mais les faits sont là. Il venait d'offrir un cadeau à Maxwell. Celui-ci prit le paquet et fronça les sourcils. S'il existe une chose à ne pas faire, c'est lui offrir un présent ou se montrer particulièrement gentil avec lui. En règle générale, il avait beaucoup de mal avec les hommes. Dominic et Logan étaient les deux seules exceptions à la règle... autrefois, il y avait eu son père. Et depuis la mort de ce dernier, il était plus farouche que jamais dès qu'un homme voulait s'attirer sa sympathie. Ce cadeau, c'était un moyen d'endormir sa méfiance pour approcher Sydney. C'est du moins l'interprétation qu'il en fit. Ses yeux se plissèrent avec subtilité. Attention touchante de la part de l'écrivain... mais faux pas sans précédent. Loin d'être capricieux ou colérique au point de lui relancer le paquet en pleine figure, Max fit preuve de beaucoup plus d'adresse. "Merci, monsieur. Mais je suis désolé, Sydney est partie chez un ami. Je lui dirais que vous..." Pourtant très bien parti sur sa lancée, le jeune garçon fut arrêté en pleine course par le bruit d'une personne en train de se moucher. Personne qu'il aurait pu faire passer pour son oncle Dominic, jusqu'à... "Max ? Qui c'est ?"
... jusqu'à ce que la voix de sa tante vienne tout gâcher. L'enfant ferma brièvement les yeux, autant par frustration que par gêne, avant de répondre. "C'est Monsieur Clives. - Ah, mais fais-le entrer, chaton !" Bon, là, c'est définitivement cuit. Dans un soupir contrarié, Max s'écarta pour laisser passer l'écrivain. Tâchant de rester digne, il ne baissai ni la tête ni le regard. Dans un silence de plomb, il guida Noah jusqu'au salon où Sydney s'était levée du grand divan. Pas maquillée, les cheveux un peu en vrac... bref, la tête d'une Sydney qui ne va pas fort du tout, elle qui ne concevait pas de sortir le matin de sa chambre sans s'être au moins parfaitement coiffée. "Bonjour, Noah. Excuses-moi de ne pas t'avoir appelé tout de suite, j'étais un peu... enfin, tu vois..." Oui, elle espérait qu'il imaginait bien tout seul parce qu'elle n'avait pas envie de formuler son explication à voix haute.

De son côté, Max alla s'installer à l'extérieur avec le chien, sur la terrasse en teck... gardant tout de même un oeil attentif sur les deux jeunes gens. Il avait même laissé la baie vitrée ouverte pour ne pas rater une miette de la conversation. Ou au moins en écouter le plus possible. Tandis qu'il déballait son cadeau, Sydney épousseta les miettes de chips sur sa robe puis désigna la cuisine. "Tu veux boire quelque chose ? Ca va ?" Elle n'allait pas le mettre à la porte, bien au contraire. Rien que sa visite laissait clairement apparaitre une trainée de contentement dans le fond de ses yeux émeraude.
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MessageSujet: Re: « Every life is a gift. But before we knew it, the gift is gone. » « Every life is a gift. But before we knew it, the gift is gone. » EmptyMer 4 Juil - 5:40

Noah était habitué aux petites manies des enfants. Plus que cela, il les adorait malgré leur franc tempérament. Et Max faisait partie de la garde rapprochée de Sydney, il fallait être aveugle pour ne pas le voir. Aussi, Noah se tint bien droit, patienta, le temps de l’inspection, espérant au fond de lui-même de réussir le test. Test qui s’avéra plus compliqué qu’au départ lorsque le petit garçon commença à le questionner d’une manière que l’Anglais redoutait. Il ne s’inquiétait pas seulement pour sa tante, non. Il était aussi …jaloux, comme le serait un enfant pour sa mère qui verrait un autre homme que lui. Pourtant, il n’y avait réellement que de l’amitié que partageaient les deux adultes. Une amitié prolongée, différente de celle que Noah entretenait habituellement avec la gent féminine, mais une amitié quand même.

« Et bien, tu te trompes, ce n’est pas toujours le cas. Lorsque tu te rends à un bal, tu y vas pour t’amuser, on est d’accord ? Pour danser, discuter avec ton cavalier ou ta cavalière de la soirée ? C’est la même chose pour Sydney et moi. Puisque tu connais mes livres, je suppose que tu connais un peu mon histoire. Je suis britannique vois-tu, et je ne connais pas grand monde à Berkeley. J’ai donc invité ta tante pour faire plus amples connaissances, et essayer de m’en faire une nouvelle amie, tu comprends ? » énonça Noah avec un grand sourire des plus sincères, quoiqu’il douta que cette preuve de son affection pour sa tante soit un gage pour l’enfant, de sa franchise. Au contraire, il allait sans doute croire qu’il le prenait pour un imbécile. Puisque Max avait un niveau d’intelligence plus développé que la plupart des jeunes de son âge. L’intellect, mais pas l’expérience. Arrangez-vous avec cela. Et l’erreur de Noah par la suite contribua à le faire échouer dans ce ‘plan’ non calculé. Ce n’est que lorsqu’il entendit la voix de Sydney à l’intérieur de la résidence, et la mine défaite, mais pas pour autant désolée de Max, que l’écrivain eut un sourire presque amusé, et s’avança dans l’allée en s’arrêtant lorsqu’il fut aux côtés du jeune garçon pour lui glisser à l’oreille, non sans humour. Et cette fois ce n’était pas du tout une façon d’arranger les choses, ce n’était que la stricte vérité. « Je faisais la même chose lorsqu’un type venait chercher ma petite sœur. Tu as bien réagi. Même si tu n’as vraiment rien à craindre de moi, tu sais. Tu devrais l’essayer. » Lui montrant le jeu qu’il lui avait apporté. « …je suis sûr qu’il te plaira. Ah, et tu peux m’appeler Noah. » ajouta l’écrivain, toujours de bonne humeur en posant une main amicale sur son épaule avant d’entrer pour retrouver son amie.

« Bonjour Sydney. Oui, je comprends. » Elle semblait complètement …paumée. Les cheveux défaits, pas maquillée, quelques cernes, nul doute qu’elle avait passé des nuits blanches depuis l’hôpital. Et pour cause puisqu’elle avait perdu son enfant. Sans se préoccuper de Max qui devait être dans sa tour en train de les surveiller avec des jumelles, et son chien faisant office de dragon pour l’occasion, Noah s’approcha de la jeune femme, déposant pour le moment le paquet qu’il lui avait apporté sur la table du salon, et l’entraîna contre son cœur. Juste parce qu’elle en avait besoin, malgré les apparences. « Je suis désolé. » C’était cela qui lui avait manqué par le passé, une présence rassurante à ses côtés. Ses parents avaient été admirables, Joe tout autant, mais plus que tout, Noah avait eu besoin qu’on ne le laisse pas seul une seconde, qu’on l’écoute, et qu’on l’étreigne. Finalement, un adulte avait besoin que l’on se comporte avec lui lors d’un deuil, comme pour un enfant qui vient de découvrir que le père Noël n’existe pas ou d’enterrer son enfance à cause d’une tragédie. On ne comprend pas très bien au début, mais on fait avec. « Je n’ai pas soif, merci. Tu veux que je te fasse du thé ? Qu’est-ce que tu veux boire ? Quelque chose de chaud et de relaxant. Chocolat ? » murmura l’Anglais en caressant sa joue comme le ferait un père pour consoler sa fille.
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MessageSujet: Re: « Every life is a gift. But before we knew it, the gift is gone. » « Every life is a gift. But before we knew it, the gift is gone. » EmptyJeu 5 Juil - 21:41



Sydney n'émit aucune résistance et se colla contre Noah en laissant sa tête déposée contre son torse. Tactile par nature, elle avait souvent besoin de se retrouver dans les bras de quelqu'un. Certains la jugeront collante, d'autres la trouveront immature... et la Bêta les enverrait balader avec toute la répartie dont la nature l'avait dotée. Elle se sentait bien dès qu'elle était choyée. Ses problèmes s'enfuyaient dès qu'un homme se montrait aussi protecteur envers elle, le câlin étant de loin l'une des meilleures façons qui existaient pour la consoler. C'est donc pour cela qu'elle entoura la taille de l'écrivain avec ses bras et poussa un léger soupir de contentement pour évacuer la pression. "Merci..." souffla-t-elle. Si elle avait su, elle l'aurait sans doute appelé un peu plus tôt au lieu de se barricader toute seule dans la villa et, plus précisément, dans sa chambre. Elle avait même filtré certains appels, se coupant du monde pour ne pas avoir à se soucier des autres. L'opération pour sauver l'autre bébé l'avait épuisée et désormais, on lui avait dit qu'elle allait devoir se montrer encore plus prudente pour éviter de rompre à nouveau une poche encore fragile malgré l'intervention des médecins. Déjà qu'elle avait eu du mal à se faire à l'idée que porter des jumeaux l'obligerait tôt ou tard à limiter ses déplacements, autant dire que sa condition actuelle ne l'enchantait pas non plus. Même si elle adorait qu'on se coupe en quatre pour accomplir la moindre de ses volontés, elle n'aimait pas se sentir totalement impuissante. Soumise, pour ainsi dire.

Quant à Max, il ne perdit pas une miette de ce spectacle, ruminant d'une manière plus farouche que jamais. De la jalousie ? Oui, sans doute un peu. Il avait déjà une peur monstrueuse que ce bébé, même s'il était content pour Sydney, vienne lui voler sa place dans la mesure où il n'avait aucun lien "de sang" avec sa tante. Mais si en plus un homme autre que Logan venait s'ajouter au tableau et susciter l'attention de Sydney, l'éloignement serait automatique. Ses méninges fonctionnaient à plein régime, tâchant de trouver une parade pour éloigner ce type au plus rapidement du foyer. Apparemment, il avait de l'expérience en la matière puisqu'il avait protégé sa soeur d'une façon similaire... c'était donc un adversaire coriace. Seul et malgré une imagination fertile, Max doutait de pouvoir y parvenir. "En faire une nouvelle amie, ouais, tu parles... tu vas voir ce qu'on va en faire du nouvel ami, hein Logan ?" murmura l'enfant à l'oreille de son chien avec un air complice, le bouvier bernois le léchant joyeusement comme s'il approuvait les paroles de son maître. Non, il ne l'appellerait pas Noah. Il l'appellerait Monsieur Clives parce que jusqu'à preuve du contraire, il ne ferait pas long feu ici. Et c'était non négociable. Il déchira le papier cadeau et fronça les sourcils en regardant le jeu qu'il lui avait offert... et par principe, il le déposa à côté de lui sans y toucher. Même s'il avait bien envie de l'essayer, il ne craquerait pas. Si ce type le voyait jouer avec, il allait penser qu'il marquait des points, et l'enfant voulait bien lui faire comprendre qu'il n'était pas près d'être son ami.

Sydney s'assit sur le tabouret devant le comptoir de la cuisine et hocha la tête. "Je veux bien un petit chocolat chaud, t'es gentil." lui dit-elle en lui montrant un placard pour lui montrer où se trouvait la poudre chocolatée. Pendant ce temps-là, elle fit courir ses doigts sur la surface lisse du comptoir de cuisine en poussant un léger soupir. Elle qui était d'ordinaire toute joyeuse, pimpante et énergique, la blondinette se sentait envahie d'une profonde lassitude et d'une mélancolie dont elle n'arrivait pas à se débarrasser. Elle avait beau essayer de se convaincre qu'il lui restait au moins une petite fille à naître, ce n'était pas cela qui réussissait à lui ôter de la tête cet étrange sentiment d'échec. Elle n'y était pour rien, dans cet accident. Andrea non plus. Tout était de la faute de cet automobiliste inconscient, mort sur le coup. Et heureusement, en un sens, car elle savait qu'Andrea l'aurait tué de ses mains... Cependant, elle n'arrivait pas à dépasser cette culpabilité qui l'envahissait, ce sentiment d'avoir échoué dans son rôle de future mère. "J'ai l'impression de prendre conscience de l'importance de ces... enfin, de ce bébé, tu sais." Sa voix s'adressait à Noah, mais elle restait comme absente, lasse. Autant lui parler directement, il n'avait pas décidé de passer par pure coïncidence. Et elle avait besoin de se vider de ce qui lui pesait sur la conscience, Sydney n'avait pas un mental suffisamment fort pour tout garder pour elle. "Quand Andrea m'a annoncé qu'elle était partie, j'ai eu cette drôle d'image dans la tête. Je voyais ma petite fille jouer dans un parc, au milieu d'autres enfants. Je la regardais, j'étais assise sur un banc... et j'ai commencé à me demander pourquoi il n'y avait pas une autre petite fille à côté d'elle. A quoi elle aurait ressemblé, si elle aurait eu les mêmes yeux que sa soeur, si elles auraient partagé leurs vêtements..." Sydney se mordilla la lèvre inférieure puis détourna le regard avant d'afficher un sourire pour refouler les larmes qui faisaient briller ses yeux. Elle observa Noah tout en gardant cet indéfinissable sourire sur ses lèvres. En toutes circonstances, c'était tout ce dont elle était capable : sourire sur commande. "Je l'aurais appelée Naya... et elle aurait été merveilleuse..." lâcha-t-elle avec une voix pleine de regrets et d'un curieux mélange de rêverie.
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MessageSujet: Re: « Every life is a gift. But before we knew it, the gift is gone. » « Every life is a gift. But before we knew it, the gift is gone. » EmptyVen 6 Juil - 20:22

D’ordinaire, Noah ne se montrait pas aussi entreprenant, ni tactile à l’égard d’une femme. Justement parce qu’il aurait l’impression de trahir sa bien-aimée en agissant de la sorte. Les rapports humains entre hommes et femmes sont tellement compliqués. Une amitié dérive rapidement vers un sentiment beaucoup trop intense, pour que le britannique prenne ce risque inutile. Pourtant, Sydney n’allait pas fort en ce moment, et en tant qu’ami, uniquement en tant que tel, Noah avait décidé de laisser ses bons conseils et ses valeurs de côté pour la réconforter de son mieux. Il n’avait aucune arrière-pensée en l’enlaçant comme il le faisait, tout juste parvenait-il à entendre son cœur qui battait à l’unisson du sien et qui semblait se calmer à mesure que le temps passait. Il n’avait pas non plus besoin qu’elle le remercie, bien qu’un sourire fit son apparition à la commissure de ses lèvres. Non, parce que leur relation était basée sur une chaste amitié, et que n’importe quel ami en ferait de même. Parce qu’il lui avait aussi promis qu’il serait là en cas de besoin, avant et après la naissance des jumelles. Sauf que l’écrivain n’aurait jamais pensé que Sydney doive endurer un tel drame. Personne ne devrait connaître la tragédie de perdre un être aimé, et pourtant, ces choses-là arrivent tous les jours, par accident, parce que le destin s’en était mêlé, une fois de trop.

Noah n’avait apparemment pas conscience des sentiments controversés qu’il suscitait chez Max. D’un côté, il était l’auteur dont l’enfant appréciait les écrits. De l’autre, il paraissait trop proche de sa tante à son goût pour qu’il n’y ait pas anguille sous roche. Il n’avait pas non plus conscience du plan que le petit fomentait pour se débarrasser de lui, trop concentré dans sa nouvelle mission : il faut sauver le soldat Sydney.

« Un chocolat chaud. » répéta Noah par automatisme en recherchant chaque ‘ingrédient’ dans la cuisine, tout seul comme un grand. Un bol plus tard, du lait chaud avec chocolat en poudre, renversé par-dessus une nappe de chocolat fondu, un peu de poudre de piment et une cuillère de chantilly, et son remède anti-déprime dont la recette avait été transmise par sa chère mère reposait entre les mains de sa jeune amie. Lui avait fait le tour du comptoir pour s’asseoir à ses côtés. Elle avait besoin de parler, de se confier. Il était là. Noah n’avait pas forcément les réponses qu’elle attendait, aux questions qu’elle devait se poser, parfois confuses, souvent irraisonnées, mais il avait l’expérience qui faisait qu’elle pouvait sans crainte parler sans être jugée ou repoussée en raison de son chagrin. A sa première réflexion, le british ne fit donc qu’hocher la tête, l’observant tout en serrant sa main dans la sienne. A la fin de son discours, l’homme prit la parole, abaissant à son tour le regard sur la table du comptoir, et lui répondant d’une voix douce, et calme. Apaisante. « C’est très beau prénom. » commença t-il avec un sourire avant de poursuivre. « Dans certaines cultures, la perte d’un être aimé est conçue différemment. Ce n’est pas l’homme, la femme ou l’enfant qui s’en va, mais uniquement son enveloppe charnelle. L’âme demeure près de sa famille, jusqu’au moment où elle sera prête à la quitter pour de bon. Pas forcément parce qu’elle a quelque chose à retrouver sur Terre, juste pour leur dire adieu, une dernière fois. » Noah aimait ces vieilles légendes indiennes. Il en avait entendu tellement pendant ses voyages. Et c’était en partie grâce à cela qu’il était lui-même parvenu à tirer un trait sur le passé sans trop de culpabilité pour lui-même et quant à l’histoire qu’il avait vécue auprès d’Emilie. « Si tu crois en cette légende, tu peux croire que ta fille est là-haut, entourée des nombreux enfants qui sont partis par accident, ou parce qu’ils étaient malades, qu’importe puisqu’ils ne souffrent pas aujourd’hui. Je sais que c’est difficile. …Tu apprendras à vivre avec cette image de ce qu’elle aurait pû être, de votre famille au complet. Tu n’oublieras jamais complètement, et tu souffriras parfois de ne pas avoir su, de ne pas avoir pu agir à ce moment-là. Mais, et je sais que cela ne te consolera pas, c’était un accident, Sydney. Personne n’aurait pu le prévoir. Et tu n’aurais rien pu y changer toi-même, même si tu avais voulu. » Ses mots pouvaient paraître cruels, trop brusques, ou alors était-il trop tôt pour que la jeune mère conçoit la perte de son enfant sous cet angle. Mais l’écrivain n’agissait pas pour de mauvaises raisons, bien au contraire. Il savait que plus il attendrait, plus Sydney ressasserait cette tragédie dans son esprit, en cherchant à lui donner du sens, alors qu’elle n’en avait aucun, et finirait par se détester de ne pas avoir su protéger son enfant.

Lentement, avec toute la douceur qui le caractérisait, Noah avait alors posé sa main sur le ventre arrondi de la jeune femme, plongeant aussitôt son regard lagon dans le sien, encore perdu. « Ta fille a besoin de toi, maintenant. Aujourd’hui plus que jamais. Personne ne t’en voudra de repenser à cet accident. Mais toi-même, tu ne pourras plus vivre avec ce fardeau si tu oublies qu’une vie dépend toujours de toi. On ne revient pas sur le passé, Sydney. Il faut essayer d’avancer …même si c’est difficile. Même si on a dû mal à y croire encore … » soupira le blondinet en détournant les yeux quelques secondes alors que le visage d’Emilie apparaissait dans son esprit.



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MessageSujet: Re: « Every life is a gift. But before we knew it, the gift is gone. » « Every life is a gift. But before we knew it, the gift is gone. » EmptySam 7 Juil - 21:18



Sydney observa Noah s'activer en cuisine d'un oeil intéressé. Elle qui avait parfois besoin d'un GPS pour trouver ne serait-ce que le sucre, l'écrivain donnait l'impression de savoir instinctivement où chaque ingrédient était rangé. Serait-il un fin cuisinier en plus d'être un homme attentif, drôle, attachant et galant ? C'est franchement à se demander pourquoi il n'avait pas une alliance au doigt depuis déjà des lustres. Et c'est là que l'ignorance de la jeune femme sur le passé de Noah péchait. Peut-être l'avait-il été, comme elle avait deviné une fois au bal pourquoi il n'était pas accompagné. Elle le regarda préparer ce qui s'avérait être un chocolat quasi royal à ses yeux... en temps normal, l'Egyptienne ne se contentait que de lait chaud et de poudre chocolatée. Du piment ? Curieuse, elle préféra s'abstenir de commenter et attendit très sagement de le voir arriver avec ce bol. Elle y trempa ses lèvres pour aspirer un peu de chantilly avec le breuvage... et là, ses yeux s'écarquillèrent alors qu'elle reposait le bol sur le comptoir dans un air à moitié choqué et rêveur. "Je n'ai jamais bu un chocolat pareil de toute ma vie !" Sydney passa sa langue sur la commissure de ses lèvres pour dissiper la chantilly qui lui faisait une petite moustache et adressa un sourire déjà plus assuré à Noah. "C'est vraiment délicieux..." Sans plus attendre, elle piqua à nouveau du nez dans le bol. D'une part, ce ravissement des papilles distrayait son esprit, et de deux, on aurait presque pu croire qu'elle avait peur qu'on lui pique cet incroyable chocolat chaud. Noah aurait peut-être mieux fait de s'abstenir de lui en préparer un : pour la peine, il prenait le risque qu'elle l'appelle en pleine nuit à l'autre bout de la ville pour lui préparer un chocolat. Elle qui devait pourtant faire attention à la surconsommation de mets sucrés interdite par le médecin, une petite entorse de temps en temps n'a jamais fait de mal, non ?

Le discours qu'il lui tint la fit passer par plusieurs vagues successives d'émotions. Premièrement, la rêverie. Sydney étant plutôt crédule par nature - appelons ça une 'trop' grande ouverture d'esprit - elle n'avait jamais repoussé les explications paranormales, surnaturelles, ou encore ces légendes de pays lointains et exotiques. Au contraire, s'il y avait bien un seul type de documentaire qui n'arrivait pas à l'endormir au bout de trois minutes, il s'agissait de ceux sur des peuplades comme celles dont Noah parlait en ce moment. En avait-il rencontré au cours de sa vie ? Elle l'imaginait si bien passer quelques temps au beau milieu de ces villages coupés du monde, au coeur des montagnes ou bien au beau milieu d'une jungle... il avait ce petit côté Robinson Crusoé qui se voyait déjà nettement dans sa garde-robe. Cependant, elle perdit ensuite son sourire face aux paroles abruptes qu'il lui servit. Sydney louait l'honnêteté en général, mais la vérité fait parfois bien mal. Elle se plaisait elle-même parfois à s'imaginer certaines choses pour enrober la réalité et se dérober à certaines évidences trop douloureuses à admettre. Et c'était le cas en ce moment, du moins jusqu'à ce que l'Anglais la pousse à accepter cette situation. Elle se mordilla la lèvre inférieure, sentant les larmes remonter à nouveau. "Je ne sais pas si j'y arriverai, Noah. Je... les gens ont tendance à croire que j'arrive à encaisser vu ma façon d'être ou ma façon de parler... mais là, c'est dur. Trop dur. J'ai passé ces cinq mois à me plaindre d'attendre des enfants, à me plaindre que ces jumelles existent... et maintenant que l'une d'elles est partie, j'ai l'impression d'être un monstre pour avoir raisonné comme ça." Même si ces bébés n'avaient eu conscience de rien, Sydney avait maintenant l'impression que sa fille était partie en pensant que sa mère ne l'aimait pas. C'est peut-être idiot, mais c'est comme ça. "A chaque nouvelle échographie, on ne verra qu'un coeur qui bat. A la naissance, il n'y en aura qu'une qui va voir le jour. On n'aura qu'un prénom à donner, un lit à acheter, une inscription à faire à l'école... Tu as raison, il faut aller de l'avant, mais je ne sais pas si j'arriverai à toujours accepter ça. Je... je me sens si frustrée de devoir me résoudre à dire que ce n'était qu'un accident..."

La boule qui prenait de plus en plus de place dans sa gorge commença à s'atténuer alors qu'elle se mouchait d'une manière qui brisait un peu le mythe, comme Stephen lui avait fait remarquer quelques semaines plus tôt. Elle regarda alors Noah puis fronça les sourcils. Elle déposa une main sur la sienne puis tourna son regard émeraude vers le sien. "Toi aussi tu as connu ça... ou presque. Comment elle s'appelait ?" Pour Sydney, c'était le moment d'en parler. Elle soupçonnait toujours que derrière cette mélancolie qu'on pouvait lire dans le fond des yeux de l'Anglais, se cache une personne chère qui lui avait été aussi injustement reprise. Une femme, très certainement. Sans faire preuve de curiosité malsaine, elle voulait en apprendre plus sur ce pan si mystérieux de la vie de l'écrivain et également tirer une leçon de la manière qu'il avait eu de gérer tout ceci. En attendant, elle reprit une gorgée de chocolat chaud et patienta en espérant qu'il veuille bien lever le voile sur cette expérience qui avait été la sienne.
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MessageSujet: Re: « Every life is a gift. But before we knew it, the gift is gone. » « Every life is a gift. But before we knew it, the gift is gone. » EmptyLun 9 Juil - 14:53

Coudes appuyés sur la table, attendant le verdict qui ne tardit plus à se faire entendre, l'écrivain eut un sourire des plus adorables lorsqu'il comprit que la boisson plaisait à la jeune femme. Sa mère lui en faisait souvent à l'époque. « Recette grand-maman » Notamment lorsque l'un de ses enfants avait du chagrin. On pouvait croire que le piment ne se mariait pas avec le chocolat puisque l'un prêchait le sucré, l'autre vous piquait. Sauf qu'au contraire, le piment devenait instantanément plus doux, sans perdre de son petit caractère, une fois qu'ils étaient mélangés. Des recettes de la sorte, Noah en avait sous le coude pour diverses occasions. Parfois même devenait-il inventeur et parvenait-il à surprendre ses invités par ses plats divinement préparés. Oui, il était plutôt bon cuisinier. Et à la différence de Joe, lui adorait être aux fourneaux, tablier à fleurs autour du bassin et poële à frire dans une main. « Merci. » Si cela pouvait la rassurer, il était prêt à lui cuisiner tous les plats du monde à toute heure du jour ou de la nuit. Noah en papa poule, elle n'avait même pas idée à quel point son rêve pouvait devenir réalité. Certes, si elle l'envoyait chercher des fraises en plein sous la neige alors qu'il pleuvait averse, sa motivation prendrait peut-être du plomb dans l'aile, mais pour l'instant, ce n'était pas cela qui le préoccupait le plus.

Quoiqu'il en soit, suite à son discours, et voyant les traits de son visage changer du tout au tout, l'Anglais ne pût s'empêcher de culpabiliser. D'accord, Sydney avait besoin d'autant de réalisme que de soutien, sauf qu'il n'avait pas pris l'ampleur de sa détresse. Ou peut-être parce qu'il ne savait que trop ce qu'elle ressentait en cet instant pour avoir lui-même vécu cette terrible épreuve, avait-il mieux jugé de la bousculer au départ, plutôt que de la dorlotter comme ses proches l'avaient fait pour lui, ce qui avait conduit à sa perte. Etrangement, même si chaque personne différait dans sa personnalité et la façon de percevoir un événement, toutes ont besoin d'être remises en selles plutôt que de rester sur le bord de la route. Car tôt ou tard, il faudra bien remonter, et le fait d'avoir pris trop de temps pour apaiser son chagrin, aurait pour conséquence une plus grande difficulté à tirer un trait sur le passé.

« Sydney...tu es comme tu es. Je ne t'ai pas dit cela pour que tu culpabilises ou que tu penses devoir agir autrement parce que tu as toujours joué les petits caïds. » Il s'approche par derrière, et la prend par l'épaule, avec douceur et gentillesse. « C'est normal d'avoir du chagrin, d'éprouver de la colère ou de se sentir vidée. C'est normal de ne pas savoir affronter ce genre de tragédie au départ. Personne ne t'en voudra de te montrer, simplement, humaine. Ce n'est plus Sydney S. Khelos, la fille la plus populaire de l'Université à qui l'on s'adresse pour l'instant. C'est à une jeune mère désemparée. » Il soulève son menton d'un doigt et plonge son regard azur dans le sien, duquel menaçent à tous instants de s'échapper quelques larmes. « Sydney, non tu n'es pas un monstre. Tu es jeune et impulsive, et tu as tendance à dire tout haut ce que les gens pensent tout bas. C'est une immense qualité, tu sais. Et rien ne pouvait prévoir ce qui allait arriver. Oui, tu as dit que tu ne voulais pas des jumelles, mais pourquoi l'as-tu fait ?! Parce que tu regrettais sincèrement cette grossesse ? Aurais-tu désiré que l'une d'elles s'en aille ? Ou les deux peut-être ? Biensûr que non. Alors tu n'as rien à te reprocher. » Il l'écoute encore, attentif et attentionné, sans la libérer de son regard une seule seconde. « Oui, tu as raison. Mais ce n'est pas 'il n'y en aura qu'une'. C'est 'il y en a une.' Je ne cherche pas à corriger tes fautes de français, loin de là. Ni que tu en as sauvé une et c'est le principal. Non, ce n'est pas cela. Sydney, il te reste une fille. Et tu pourras lui apporter tout l'amour que tu aurais donné à sa soeur si elle avait été près d'elle. Tu prouveras à tous, mais surtout à toi-même, que tu es une bonne mère. C'est cela qui est important pour ta fille désormais. » Il s'arrête un moment et reprend, regardant ailleurs, comme le témoin d'un ancien souvenir perdu. « On a souvent besoin d'avoir des réponses, encore plus quant il ne s'agit que d'un banal accident. On se dit que tout est de notre faute, qu'on aurait dû réagir autrement. Sauf que si on y réfléchit bien, on se rend compte qu'on n'y pouvait rien. »

Il n'aurait jamais pensé qu'il aborderait sa propre vie privée. Elle l'avait perçé à jour, malgré lui. Malgré sa volonté de dissimuler au mieux son passé aux yeux de tous. Sydney était bel et bien devenue une amie. Mais Noah n'en avait jamais reparlé, à personne. Mais Joe et lui évitaient d'aborder ce sujet sensible. Pourtant, l'écrivain se rendait compte qu'en parler, avec quelqu'un ayant besoin de réconfort, ayant vécu le même drame dans des circonstances différentes, aiderait peut-être Sydney à faire la part des choses, et à entrevoir différemment son propre avenir. Alors, il lui conta son histoire. Debout dans la cuisine, ses mains occupées à préparer un gâteau – il avait besoin de s'occuper, à chaque fois, lorsqu'il retrouvait ses anciens démons – l'écrivain avait le regard vague, un peu paumé. Le regard d'un conteur d'histoires.

« Elle s'appelait Emilie. Mais tout le monde l'appelait Emy. On s'est rencontré sur les bancs du lycée, en Angleterre. J'étais déjà un jeune homme timide, un peu maladroit et rougissant devant toutes femmes qui me prêtaient de l'attention. C'est elle qui m'a abordé la première. J'ai cru que mon coeur allait s'arrêter de battre lorsque nos regards se sont croisés. Elle était magnifique. De longs cheveux corbeaux, des yeux en amande, ce petit air taquin lorsqu'elle fronçait le nez. Je me souviens encore de ce baiser. Timide et si tendre à la fois. J'avais rougi jusqu'aux oreilles, comme tu peux l'imaginer, mais j'ai fini par prendre la main qu'elle me tendait, et nous sommes rentrés ensembles. Je l'ai raccompagné chez elle. On a discuté pendant des heures. Une fois, puis deux, et ça ne s'est jamais arrêté. C'était une fille du village, tout le monde la connaissait. Mes parents l'appréciaient, ses parents m'appréciaient aussi, bref, pas un nuage dans l'air. Nous nous sommes mariés alors qu'on fêtait tous les deux nos dix-huit printemps. Oui je sais, nous étions très jeunes, mais éperdûment amoureux. Nos parents pensaient que nous devrions attendre, c'est la raison pour laquelle nous avons décidé de quitter le pays, pour continuer nos études en France, loin des jugements. Juste elle et moi. Quand j'y pense, c'était vraiment un conte de fées. Trop beau pour être vrai. » Il s'arrête, soupire d'un sourire triste, et reprend sur le même ton. « On a pris un appartement rien qu'à nous, et on a vécu ainsi pendant près de six ans. J'étais devenu écrivain, célèbre dans toute l'Europe, elle était ma muse, et accessoirement, institutrice dans une petite école de province. » A nouveau, il se tait, jette un regard aimant vers Sydney. « On avait décidé d'avoir un enfant. Plusieurs en fait. Emy savait que je voulais une famille nombreuse. Elle a fini par céder. » Voilà maintenant qu'il rigole tout seul, se rappelant encore de tout ce qu'il avait dû faire pour qu'elle accepte. C'était dans ces moments-là qu'on se rendait compte à quel point lui aussi pouvait s'avérer être très coquin. Et amoureux, naturellement.
« Un soir, alors que j'assistais avec Joe à une représentation qui avait pour but d'honorer les grands écrivains de ce siècle, moi en faisant partie, j'ai reçu un appel. Emilie était souffrante. J'avais eu l'impression depuis les derniers mois que nous avions passé ensembles, qu'elle était plus pâle qu'auparavant, alors qu'elle avait toujours respiré la joie de vivre. Mais vu que l'on se disait tout elle et moi, et qu'elle m'avait toujours assuré qu'elle se portait comme un charme, je n'ai pas poussé plus loin, je lui ai fait confiance. Quand je suis rentré en France le lendemain matin, on m'a annoncé son décès. » Noah se tait, une fois encore et sans relever les yeux de la pâte de son gâteau qu'il continue de malaxer, il poursuit d'une voix grave. « Son cancer l'avait emporté. Je ne savais pas, je n'en ai jamais rien su, et c'est la raison pour laquelle je l'ai détesté pendant des mois, en me demandant chaque soir, au fond de mon lit, ce pourquoi elle me l'avait caché, ce pourquoi elle avait préféré mourir ...seule. J'aurais tout fait pour ... » Ses doigts lâchent un moment la pâte, ses mâchoires sont contractées. On pouvait lire sur ses traits à quel point cette histoire l'avait bouleversé. « ...mais ses parents m'ont dit que c'était sa décision. Qu'elle n'avait rien dit par amour. Je sais aujourd'hui qu'ils avaient raison. Elle savait que je n'aurais pas supporté de la voir s'éteindre à petit feu sans pouvoir rien y changer. Alors, elle avait préféré me laisser vivre notre rêve, sans songer à sa santé qui se dégradait. Je lui en ai tellement voulu que je n'en pouvais plus. Je ne me supportais plus. Comme toi, je culpabilisais. J'avais envie, j'avais besoin de la sentir à nouveau contre moi le matin au réveil, de humer son parfum, de jouer dans ses cheveux, de l'entendre rire ...mes proches avaient beau me raisonner, ce n'était pas suffisant. Ils m'étouffaient, me surprotégeaient, et ce n'est pas ce que je voulais. » Il ajoute du chocolat, beaucoup de chocolat dans la pâte. Des éclats pour la plupart. Encore une recette de grand-mère. La fin de l'histoire pointe le bout de son nez. Il ne pouvait plus faire marche arrière désormais. Qu'allait-elle penser de lui ? Si cela pouvait lui faire prendre conscience des bêtises à ne pas commettre, Noah prendrait le risque de perdre son amitié. « J'ai fini par craquer au bout de six mois. » Un sourire naît sur ses lèvres lorsqu'il en parle. « J'ai fait une tentative de suicide, Sydney. » Là, il attend, honteux. Sans rougir pour autant, mais le teint plus pâle que d'ordinaire. Il attend le verdict, patient. Ça y est, le gâteau est prêt. Il le met au four. On aurait pu croire qu'il était distrait, que tout cela n'était qu'une fable inventée de toutes pièces tellement l'homme paraissait serein. Et pourtant … « Si je te raconte tout cela, c'est parce que je ne veux pas que tu culpabilises au point de ne plus manger, de ne plus dormir, de te demander à chaque fois si cet accident aurait pu être évité. Je ne veux pas que tu fasses la même erreur que moi. Tu as des amis qui t'aiment, et une enfant qui a besoin de sa mère. Ne sois pas aussi égoïste que je l'ai été. Ils ne méritent pas ça. »
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MessageSujet: Re: « Every life is a gift. But before we knew it, the gift is gone. » « Every life is a gift. But before we knew it, the gift is gone. » EmptyMar 10 Juil - 21:15



Sydney ne put s'empêcher de verser quelques larmes en soutenant le regard de Noah qui, avec des mots d'une étonnante franchise, arrivait à lui remettre les idées en place d'une manière bien plus efficace que si on l'avait enrobée dans des mensonges destinés à la détourner de sa douleur. Elle n'aurait pas imaginé pouvoir ressentir une telle chose alors que depuis le début de cette grossesse, elle ne s'était pas sentie attachée à ces enfants. Ces jumelles n'avaient représenté qu'un éventuel poids dans sa vie ou dans son avenir, un poids dont elle aurait pu se délester grâce à Andrea, à Noah ou même à d'autres... aujourd'hui, il lui avait fallu la mort accidentelle d'une des jumelles pour réaliser qu'au plus profond d'elle-même, un attachement insoupçonné s'était forgé. Même venant d'une jeune femme qui affirmait ne pas être dotée de la fibre maternelle.
En voyant Noah s'attabler pour préparer un gâteau, la blondinette fronça les sourcils, avant d'émettre l'esquisse d'un sourire. Non pas que cela l'enchante d'une façon malsaine, mais c'est surtout sa manière de faire qui l'amusa brièvement : elle aussi avait besoin de s'occuper les mains ou l'esprit quand elle parlait de ses réels problèmes - et pas d'une pointure de chaussure trop petite. C'est donc avec une joue dans le creux de sa main qu'elle s'accouda au comptoir de la cuisine pour écouter très attentivement l'histoire qu'allait lui raconter Noah, bien qu'elle sache d'avance que la fin ne serait sans doute pas très heureuse, comme il le lui avait déjà confié lors du bal de fin d'année. Sydney ne voulait pas en rajouter une couche plus tard, c'est donc pour cela qu'elle se montra particulièrement à l'écoute du moindre détail.

Mariés à dix-huit ans ? En effet, c'était très tôt... mais au fond, cela ne surprenait absolument pas Sydney. Noah avait tout du romantique par excellence qui conçoit une réelle relation avec une femme qu'au travers de certaines traditions, comme le mariage ou, puisqu'ils l'avaient décidé, au travers d'un enfant. Un peu idéaliste, rêveur et sans doute passionné lorsqu'il s'agit d'amour, elle l'imaginait tout à fait dans ce rôle du jeune homme aimant qui prévoit déjà avec sa seule et unique petite amie de se marier lorsqu'ils auront atteint la majorité. Si en prime leurs familles respectives s'entendaient, ce n'était qu'un déclencheur supplémentaire. L'Egyptienne eut à son tour un grand sourire et un air bien plus détendu en imaginant ce à quoi sa vie avec Emilie avait dû ressembler, à le voir ramer et tenter par tous les moyens - même les moins honnêtes - de convaincre sa tendre épouse d'avoir un enfant. Décidément, Sydney commençait à se dire qu'elle avait le chic pour tomber sur des hommes encore désespérément attachés à leur défunte compagne... James, Logan, Noah... à qui le tour ? Dans un sens, elle trouvait ce genre d'histoire aussi romantique que terriblement poignante, comme si à la fin, on finit par éprouver une attirance assez morbide envers l'être aimé.
Comme elle le pressentait, la fin de l'histoire n'avait rien de très féérique, bien au contraire. A l'annonce de sa tentative de suicide, elle ne put réprimer un léger bruit de surprise, marqué par un 'o' que formait sa bouche. Elle ne trouva pas cela honteux ou idiot dans la mesure où Logan lui avait confié qu'il avait justement laissé Kilian à ses grands-parents à cause de certaines envies suicidaires qui auraient mis son fils en péril. Noah n'avait peut-être pas d'enfant derrière lui, mais cet acte montrait tout de même à quel point son chagrin fut conséquent. "Pauvre chéri..." ne put-elle s'empêcher de murmurer avec un air désolé. De la compassion, elle ne savait pas si cela était le meilleur sentiment à laisser paraître, mais comme chacun sait, Sydney a tendance à exprimer ses sentiments sans trop se soucier des bienséances et de ce qu'on attend vraiment.

Une fois que le gâteau fut mis au four, elle s'approcha de lui et le serra dans ses bras en les levant pour entourer sa nuque, déposant sa tête contre l'épaule de l'écrivain. Pas à un seul moment elle avait imaginé qu'il puisse s'agir d'un bobard. Pourquoi ? Parce qu'elle savait que Noah ne pouvait pas lui mentir. Elle en était persuadée, en tout cas. Quand bien même on lui reprocherait une fois encore de donner sa confiance un peu trop vite, elle l'avait donnée au Sampi. "Je suis désolée, Noah, je... je pense que je comprends mieux certaines choses." Autant pour lui que pour elle. D'une part, elle envisageait d'un oeil nouveau certaines réactions du brillant homme de lettres, mais d'autre part, elle comprenait également que se laisser vivre dans la culpabilité et le remord ne la mènerait qu'à des fins trop obscures pour être explorées. Elle ne connaissait pas encore les limites émotionnelles de Noah... mais la jeune femme se connaissait assez pour savoir que les siennes n'étaient pas très élevées. Il en fallait peu pour la faire craquer, malgré son assurance pourtant hors du commun.
Elle détacha un peu son visage pour prendre le sien entre ses mains et lui faire un sourire. Simple, gentil. Peut-être même rassurant. "C'était courageux de me raconter ça. Et puis je dois reconnaitre que tu sais tenir les gens en haleine, avec tes intrigues à dormir debout !" De l'humour typiquement Sydney. Essayer d'alléger davantage les situations trop chargées en émotion et qu'elle n'arriverait sans doute pas à gérer convenablement. Elle caressa puis entortilla quelques unes des boucles blondes de l'Anglais avant de poser ses yeux sur son ventre arrondi. "Tu as raison, il faut que j'arrive à positiver et me dire qu'au fond, ça... ça aurait pu être pire. J'espère juste qu'à l'avenir, ce ne sera pas trop difficile de voir cette petite fille grandir en se disant qu'elles auraient dû être deux. Je l'espère vraiment." acheva-t-elle dans un souffle en se détachant de Noah. Elle ne serait certainement pas à l'abri de plusieurs coups de mou, comme on dit, mais au moins elle aurait du monde sur qui s'appuyer. Des gens d'expérience, comme lui.

Depuis la terrasse, Max n'avait pas perdu une miette de tout ce qui avait été dit, malgré un air tout à fait innocent et détaché, en faisant mine de s'occuper de son chien. Et même si toute cette histoire était vrai, il voyait d'un oeil plus que mauvais le rapprochement opéré par sa tante qui ne pouvait s'empêcher de se montrer compatissante à l'égard de l'écrivain. Ce dernier marquait beaucoup trop de points à la fois, il devenait une cible plus que menaçante.

Sydney tourna un instant la tête vers son neveu qui brossait consciencieusement Logan comme le vétérinaire le lui avait conseillé, puis elle eut un petit sourire. "C'était gentil de lui apporter un cadeau. Je sais qu'il n'est pas facile avec les hommes qui me fréquentent. J'ai un ami, Stephen, qui même s'il n'a jamais été un amant, un prétendant ou quoique ce soit d'autre qu'un ami, ne peut empêcher Max de lui mettre tout un tas de bâtons dans les roues dès qu'ils se croisent... Mais comme il... comme il n'a plus son père, je préfère ne pas trop l'empêcher d'être ainsi. Il a le sentiment d'être important, un peu comme s'il était l'homme de la maison." A s'écouter parler, l'Egyptienne avait l'impression de s'être déjà improvisée mère de substitution en faisant le point sur de la psychologie enfantine. La blondinette baissa un peu les yeux puis revint à Noah en le regardant avec un air déjà un petit peu plus jovial, même s'il n'y avait rien de miraculeux pour l'instant. "Tu as bien fait de passer, en tout cas, je me sens plus... sereine." dit-elle finalement après avoir cherché son mot.
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