the great escape
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these feelings won't go away ▬ tyler&cecil

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MessageSujet: these feelings won't go away ▬ tyler&cecil these feelings won't go away ▬ tyler&cecil EmptyMer 7 Mar - 1:51

i don't want you anywhere near me.
tyler&cecil .♥. « You know it ain't easy for these thoughts here to leave me. There's no words to describe it in French or in English. Well, diamonds they fade and flowers they bloom and I'm telling you these feelings won't go away, they've been knockin' me sideways. They've been knockin' me out lately whenever you come around me. These feelings won't go away, they've been knockin' me sideways, I keep thinking in a moment that time will take them away but these feelings won't go away. » ▬ citizen cope ;; sideways.


« Monsieur Allen-Eastwood, vous me le dites si je vous dérange ? » La voix de mon professeur me tira de mes rêveries. Cela devait bien faire dix minutes que je m’étais à moitié assoupi, écrasé par la fatigue et par l’ennui d’un cours que je connaissais déjà par cœur et que j’aurais pu rendre tellement plus intéressant si je l’avais donné à sa place. Je relevai la tête, observant les visages moqueurs de mes camarades tandis que j’affichais un dédain proche de l’insolence. Un sourire narquois s’étira sur mes lèvres. « Et bien à vrai dire, oui vous me dérangez. Non seulement votre cours est ennuyant à mourir mais il est en plus bourré d’erreurs. Avant de songer à m’interrompre dans ma sieste, peut-être feriez-vous mieux de réviser vous-même les cours que vous donnez, je crois que ça ne vous ferait pas de mal. » Je ponctuai ma remarque d’un clin d’œil tout aussi moqueur que le timbre de ma voix. J’eus droit à son plus bel air outré tandis que tout le monde se mettait à rire. Satisfait de lui avoir rabattu le caquet comme il se devait, je pris mes affaires avant de descendre l’allée de l’amphithéâtre menant au bureau du professeur, qui restait toujours muet d’hébétement. Sombre idiot. Je passai devant lui en lui accordant qu’un regard indifférent avant de corriger le semblant d’équation qu’il avait tenté d’écrire au tableau. « Là, c’est déjà mieux. » fis-je. Nouvelle esquisse de sourire avant que ma main ne vienne tapoter son bras, dans un air de compassion totale. Quelques secondes plus tard, sacoche sur l’épaule, je sortis de la salle, satisfait. Etre intelligent était un don de la nature, il aurait été bien dommage que je n’en fasse pas profiter tout le monde. Oui, et généreux par-dessus le marché. On se demandait bien pourquoi la moitié des étudiants de Berkeley me détestaient. Ah, oui, parce que derrière mon intelligence se cachait un redoutable prédateur, ça devait être ça. Je n’eus pas le temps de faire dix mètres que mon portable vibra et un rictus se dessina sur mes lèvres. Manon Petrov-Versier. Il paraît que t’as fait ton show en cours ? Quel vilain garçon. Je secouai la tête, amusé de constater qu’il ne fallait pas plus de dix minutes pour que les nouvelles se répandent comme une traînée de poudre. Au moins une chose qui n’avait pas changée pendant mes deux années d’absence. Encore qu’à l’époque, le moindre de mes faits et gestes était traqué, décortiqué, analysé, et su de tout le monde. Je laissai mes doigts pianoter sur mon smartphone, brève réponse destinée à ma chère amie Iota, avant de reprendre mon chemin sereinement. Les couloirs étaient déserts. Rien d’étonnant. Les stigmates de la fusillade de la Saint-Valentin se faisaient encore ressentir, même plusieurs semaines après. La paranoïa était présente partout et personne ne désirait s’attarder dans les couloirs qui avaient été le théâtre de cette folie meurtrière. A moins que ce ne fut à cause des mauvais souvenirs désormais imprimés dans chaque couloir. Tout le monde devait avoir l’impression de revoir des corps disséminés ici et là, se vidant de leur sang, ou bien se revoir courant pour sauver sa vie. Tous ces sentiments m’étaient inconnus et pour cause, je n’avais pas été présent à cette fusillade. Instinct, génie, devin, qui savait. De toute façon, même de force personne n’aurait réussi à me traîner à un bal de la Saint-Valentin. Quelle idée stupide, imaginer une seule seconde un événement de cette ampleur pour une fête aussi commerciale et révoltante. Pas étonnant que ça ait rendu fous certains. Pendant que mes petits camarades se faisaient massacrer, j’étais tranquillement en train de skyper mon frère resté à Londres. Ce qui ne m’empêcha pas néanmoins de me renseigner dès le lendemain pour les rares personnes auxquelles je daigner accorder un semblant d’intérêt, un nombre très limité. June, Nessa, Constance, Augusto, Manon, et c’était à peu près tout. Tous s’en étaient tirés à des degrés plus ou moins bons, mais en vie. On ne leur en demandait pas plus, et pouvoir me moquer d’Augusto et de ses blessures de guerre était un plaisir que je ne pouvais me refuser. Depuis lors, l’humeur était à la morosité partout, et tout le monde semblait n’avoir qu’une envie : rester cloîtré chez soi et attendre. Heureusement, dans cette masse lugubre, certains spécimens dans mon genre se distinguaient par leur aptitude à ne pas se laisser abattre par une telle tuerie – abattre, tuerie, jeu de mots involontaires, je le jure – et à continuer à agir normalement. Après tout, j’avais déjà survécu à un attentat, si j’avais du mourir, je l’aurais déjà été.

Je traversai couloir après couloir, adressant un bref regards aux quelques âmes perdues qui s’étaient aventurées dans ces endroits maudits, avant de me retrouver à la cafétéria. J’avais le souvenir d’un endroit bondé, à toute heure de la journée, mais là encore les stigmates de la tuerie étaient encore présents, aussi ne s’y trouvaient que quelques rares personnes. Déprimant à mourir. Sans mauvais jeu de mots. Je sentis de nouveau la vibration caractéristique de mon smartphone m’indiquant une réponse de ma Iota préférée. You rock my world. J’esquissai un sourire à ces mots. Je ne pouvais qu’approuver. Je ne m’attardai pas longtemps dans la cafétéria presque déserte. Honnêtement, le moins de temps je passais ici avec les traumatisés de service, le mieux je me portais. L’envie pressante d’une cigarette se fit ressentir dans tout mon corps. Ce serait pour plus tard. Je tentais de réduire depuis quelques temps déjà une consommation bien trop importante de ce catalyseur de mort, essayant de réprimer mes impulsions dès lors qu’elles apparaissaient. Sans grand succès, je devais bien l’admettre. Apparemment, me débarrasser de mes vices était la seule chose à laquelle je n’excellais pas. Soudainement, des dizaines, des centaines d’étudiants sortirent des salles de classe, d’un pas précipité, certains en pleine conversation où les mêmes mots revenaient sans cesse. Tuerie, Saint-Valentin, massacre, tueurs. Oh, changez de disque, c’est bon, les morts ont été enterrés, vous avez survécu, vous devriez même célébrer que l’on puisse laisser de tels idiots dans votre genre en vie. A votre place c’est exactement ce que je ferais. Je soupirai d’exaspération, adressant un regard navré à tous ces pauvres gens. Je me hâtai en direction de l’ascenseur, le cours suivant se trouvant au 3ème étage. Fainéant devant l’éternel, malgré ma sportivité je trouvais toujours un moyen habile de me dépenser le moins possible lorsque cela n’était pas nécessaire. J’appuyai sur le bouton, patientant sagement que l’appareil daigne s’arrêter au rez-de-chaussée. Une fois les portes ouvertes, je me dépêchai de m’y engouffrer, pressant le bouton de fermeture des portes avant qu’un handicapé n’ait la bonne idée de partager le même ascenseur que moi. Elles s’étaient presque refermées quand une main se mit entre les deux, forçant l’appareil à rouvrir ses portes, tandis qu’une frêle silhouette blonde s’y engouffrait. Il ne me fallut pas plus de deux secondes pour reconnaître Tyler. Décidément, on se retrouvait toujours à des endroits improbables, et sa présence n’était en rien une source de plaisir, loin s’en fallait. J’étais au courant qu’elle était à Berkeley – ces rumeurs, toujours là pour vous gâcher la vie – mais jusqu’alors je n’avais pas eu l’occasion de la croiser, pour mon plus grand plaisir. Apparemment la chance venait de me quitter et c’est de mauvaise humeur que je la laisser entrer dans l’ascenseur qui entreprit sa montée vers les étages supérieures. La politesse aurait voulu que je la salue, au moins, mais j’avais décidé que la politesse était aujourd’hui le cadet de mes soucis, en témoigne l’insolence dont j’avais preuve durant mon cours précédent, aussi me contentai-je d’observer le mur fascinant en face de moi. Une légère secousse me fit trembler brièvement, avant que les lumières de l’appareil ne s’éteignent. On aurait pensé qu’au bout de 3 ans, ils auraient fini par réparer ces antiquités, déjà à mon époque elles avaient tendance à tomber en panne un peu n’importe quand, mais non. Ca m’apprendra à opter pour la fainéantise. « L’ascenseur est en panne » fis-je remarquer, malgré l’évidence de la situation, à Tyler. Première fois que je lui adressai la parole depuis notre excursion russe qui avait failli nous coûter la vie, à elle comme à moi. « Quand je dis que l’ascenseur est en panne, cela veut dire peux-tu appuyer sur le bouton dépanneuse puisque tu es la plus proche du bouton en question ? Je pensais que c’était évident. » déclarai-je, affichant un calme olympien malgré l’irritation qui perçait dans mon ton. Le temps d’attente était généralement d’une petite demi-heure, autant dire qu’en plus d’être en retard à mon prochain cours, je devrais également partager le même air que mademoiselle Brightside pendant un temps conséquent. Comme diraient certains, vie de merde.

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MessageSujet: Re: these feelings won't go away ▬ tyler&cecil these feelings won't go away ▬ tyler&cecil EmptyMer 7 Mar - 23:44



❝ But dreams do come true. And maybe something wonderful will happen. ❞
« Donc l'Union Française promet une certaine autonomie, dépendance au Viêt Nam, les accords sont sur le point d'être signés mais un tierce élément intervient. Quel est cet élément ? ». Son doigt brillait, un peu plus illuminé que le reste de son corps par sa proximité moins importante avec les néons. Son esprit s'emballait, elle connaissait la réponse, comme à son habitude et celle-ci brûlait ses lèvres, rendant la température insoutenable et pressant la solution en un murmure inaudible. Moi, moi, moi, son encéphale le criait, elle se surprenait même à se hisser sur la pointe des pieds et se décoller légèrement de sa chaise pour que son doigt soit mieux perçu par le tuteur, ignorante des regards de l'assemblée qui commençaient à couler sur elle, aussi sombre que la pénombre de l'univers. Ses prunelles pétillaient de génie, précipitées sur son professeur et capturant chacun de ses mouvements, le petit sourire amusé qu'il lançait à ses étudiants et le suspense malin avec lequel il jouait, observateur de toutes les têtes étudiantes sauf la plus blonde. Elle n'en pouvait plus, ses converses tapotaient le carrelage universitaire, essayant de bousculer les secondes et les faire passer plus vite, comme si elle pouvait en écraser quatre à la fois afin d'accueillir directement la cinquième. La craie tournoyait entre ses doigts, goguenarde et marchande de supplice. Elle ne l'avait pas remarqué mais elle était la seule à s'exciter ainsi, à participer à cette leçon historique et vivre les compromis d'antan comme si ces derniers s'étaient déroulés devant ses iris l'avant veille, la joie de la connaissance se déferlait en elle, agacée par cette impatience horrible, qui la titillait à chaque battement de coeur. Retenant son souffle, ses yeux étaient toujours concentrés sur la carrure du jeune instituteur qui s'amusait à marcher dans les rues crées par les pupitres et bordées par les cartables, sacoches, besaces scolaires. Sa tête brune se tourna enfin vers elle, la surprenant avec le genou embrassant la chaise. « Euuuh.. Tyler ! Nous vous écoutons. ». Heureux de son effet, l’égaiement avait percé sa voix et les prunelles chocolat lui sourire d'une fierté affectueuse, depuis qu'elle était arrivée dans son cours, un lien muet s'était doucement tissé entre eux deux, et parfois elle pouvait lire de son expression que l'élève dépasserait un jour le maître. Embarrassée, elle ordonna à sa chaussure de rejoindre rapidement le sol et encourageant sa main à ne plus caresser le plafond blanc cassé, le sentiment d'attente commençait à mourir tandis qu'elle luttait vivement contre un sourire satisfait. Elle espérait que ses joues ne l'avaient pas trahi, raison de plus pour ne pas redresser ses mèches et donner un meilleur angle de vue aux camarades qui la furetaient. « Georges Thierry d'Argenlieu, dès son arrivée à Biarritz avec le général Leclerc, en fomentant la création de la république de Cochinchine en juin 1946. ». La libération, ses muscles se détendirent de soulagement mais son assurance doutait encore, la réponse ne pouvait qu'être exacte, mais si elle était fausse ? La pire chose qu'il puisse lui arriver, vivre dans le faux, s'égarer dans ses connaissances et subir une correction. Elle craignait que sa pensée se réalise et observait tous les gestes de son interlocuteur qui lui permettrait de prouver son idée. Heureusement, ses commissures se relevèrent. « Une date précise ? ». Souriant au vide, l'inquiétude c'était maintenant dissipée, sa réponse avait sonné juste mais son assiduité était encore à prouver. Il lui manquait un chiffre, un numéro qui ne venait pas et s'était dérouté dans le grand labyrinthe logeant sous sa chevelure blonde, elle le connaissait pourtant, pourquoi restait-il dans l'ombre ? Elle sentit l'agitation de ses pairs sur les chaises bancales, presque heureux et chantant son ignorance, la chute de madame je sais tout, une douce vengeance sur sa capacité à comprendre les notions du monde. Elle se pinça les lèvres, comment pourrait-elle participer à nouveau après cet échec, même cent réponses enchaînées après cette disgrâce ne la rachèteraient pas aux yeux du public, puis elle avait peur de le décevoir, c'était ça, elle avait la phobie de la déception. « Le 1er juin 1946. ». Sa maxime fouetta l'air, figée dans le temps, au beau milieu d'un tribunal, attendant le verdict du maître de la cour. La sonnerie se répercuta contre les murs et quelques uns ramassèrent leurs affaires mais personne ne passa la porte, ne voulant pas rester dans le suspense jusqu'au lendemain et étranger à l'affaire. « Bonne réponse mademoiselle Brightside. N'oubliez pas de réviser le chapitre sur... ». Sa voix ne parvenait déjà plus à ses tympans, le peuple se précipitait dehors, troupe de prisonniers enfermée depuis belle lurette à qui l'on offre un peu d'air frais, et personne ne sortait plume pour noter ses recommandations, plus intéressé par un quelconque match ayant lieu le soir même, elle se rendit compte que c'était un sujet qu'elle ne maîtrisait pas.

Les bras chargés de livres, elle sortait de son endroit de prédilection d'une démarche légèrement maladroite qui lui était propre, loin des déesses en talons vertigineux qui ébranlaient les couloirs, elle traînait ses baskets d'un point à un autre, mère d'un bruit plus plaintif que mélodieux. Elle se laissait rapidement impressionnée par ces têtes d'affiche aussi belles que dangereuses disait-on, avec leur physique de naïades, une répartie vénéneuse leur avait été octroyées et rares étaient les reines de beauté qui prêtaient une attention minime aux gens ordinaires. Une blonde apparut au lointain dans le couloir, les boucles soigneusement dessinées, un teint d'albâtre et des talons qui rythmaient le corridor d'une symphonie envoutante, jouée par l'unique force de ses échasses aiguisées sur la mosaïque. Les têtes masculines se tournaient à s'en rompre le cou et les filles essayaient de paraître sur leur meilleur angle pour la rivaliser ou obtenir ses grâces, Cadence Levy-Carcenac, elles ne s'étaient jamais rencontrées mais Tyler connaissait son nom. Pendant un court instant, il lui sembla que l'héritière française la fixait pendant qu'elle distribuait son enchantement aux couloirs, paniquée un moment, elle lui sourit avec maladresse et n'eut pas le droit au retour. La célèbre cheerleader venait de détourner la tête et embarquer sa silhouette de rêve dans une autre aile, autorisant le monde à bouger à nouveau. Elle secoua la tête, déconcertée par son comportement et celui des autres, ils avaient tous agit comme un seul homme ressentant une vénération absolue pour l'idée qu'il se faisait de la femme idéale, la princesse de ses chimères. Allez, déplace-toi ma fille, tu bloques le passage et le cours suivant commencera sans ton joli savoir. Elle accéléra l'allure vers les escaliers qui la mèneraient en haut du bâtiment, prête à monter les marches deux-à-deux pour rattraper le temps et se présenter devant le tableau vert à l'heure idéale, maîtresse d'une ponctualité sans fautes. Mais une fourmilière humaine se pressait à l'entrée des marches et ses affaires lui demandaient plus d'efforts qu'elle ne le pensait, tellement elle était désireuse d'apporter tout son matériel, élève sérieuse qu'elle était, sa charge s'évaluait en kilos. Illumination, il y avait l'ascenseur, plus efficace que ses jambes et lui promettant du répit pour ses efforts. Elle se précipita à nouveau à travers les vagues étudiantes, ses yeux se posant sur les parois lisses de l'ascenseur qui la menaçaient de se refermer si elle n'entamait pas une course contre la montre, bousculée par l'urgence, ses pas devinrent foulées et sa main arriva à temps, repoussant le mécanisme. « Navrée, j'allais être en retard et... ». Ses prunelles s'arrêtèrent sur Cécil tandis que sa dernière mèche se réfugiait dans l'ascenseur, un Cécil meurtrier, rêvant d'écraser la mouche qui volait trop près de ses perles azures. Catastrophée, elle en voulait presque à sa main d'avoir accomplit l'exploit, la soumettant à nouveau au courroux légendaire du fameux Cécil Allen-Eastwood qui ne daignait la supporter. S'emmurant dans son silence, elle respecta son envie, et s'effaça dans le monde du mutisme, déçue par son tempérament furieux. En s'enfonçant dans ses pensées, des brides disney valsaient devant ses yeux, plus particulièrement Hercule, persécuté par le dieu des morts et agressé par une voix doucereuse qui devenait infernale. Justement, la même voix venait de pester, les cheveux bleus rencontrant l'écarlate en moins. Elle ne s'était même pas rendu compte que le sol ne volait plus, l'appareil s'était immobilisé et le silence qu'elle avait choisi était devenu plus dense. Elle n'avait pas entendu sa voix depuis qu'il l'avait épargnée de l'attentat survenu à Moscou, où la place avait failli devenir plus rouge par son sang. Elle avait voulu le remercier plus chaleureusement, mais il ne lui avait jamais laissé l'opportunité d'émettre une gratitude, comme si il regrettait son geste héroïque, dans un sens, voir Hadès sauver quelques âmes, où était la logique ? Nouvelle réplique qui bouscula ses songes, un ordre qui tapait ses tympans avec fureur et parvenait étrangement à l'agacer plus qu'il ne l'aurait fallu, mais sa raison l'emporta et elle s’exécuta. « Voilà qui est fait. ». Voix plus sèche que d'accoutumée, elle n'aimait pas être prise de haut, que quelques uns s'amusent à la comparer à une demeurée profonde, comme si elle en était à encore apprendre comment poser la division et à l'aube de la dizaine. « Ne m'observe pas comme ça... comme si c'était moi qui avait poussé l'électricité à mourir. ». Elle détourna le regard vers les cieux, action qui pouvait être prise pour une prière muette alors qu'elle essayait de comprendre le langage des rouages, hors le plafond l'en empêchait. Au moins la lumière ne les avait pas abandonnés, ce qui l'encouragea à positiver. Une question agitait ses lèvres mais avec un interlocuteur aussi difficile que Cécil, elle ne savait pas comment la poser, les mots tournaient en rond dans sa tête, changeant de place à chaque seconde et exciter son envie de la révéler, envie qu'elle ne put réfréner. « Comment vas-tu depuis Moscou? J'avais perdu l'idée qu'on se reverrait un jour. ». Elle tenta un sourire, sachant pertinemment que ce n'était ni l'endroit, ni le moment, ni la personne à qui il fallait poser cette question.

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MessageSujet: Re: these feelings won't go away ▬ tyler&cecil these feelings won't go away ▬ tyler&cecil EmptyJeu 8 Mar - 17:12

Elle m’irritait. Chaque infime parcelle de son corps m’irritait, depuis sa chevelure mordorée à ses Converses usées aux pieds, un détail que je n’avais pas manqué de remarquer dès son entrée dans l’ascenseur. Je n’aurais su dire pourquoi j’éprouvais cet intense sentiment d’agacement dès qu’elle se trouvait à proximité de moi, mais cela avait le don de me mettre dans tous mes états. Encore que ce fut un bien grand mot car le grand Cecil ne se laissait jamais déstabiliser par quiconque, encore moins par une créature dans son genre. Tout en elle était fade, déprimant à mourir. Elle aurait pu être mignonne si elle n’avait pas eu cet air accablé de rat de bibliothèque sur le visage. Mignonne si on aimait le genre intello, ce qui n’était pas mon cas. Ses vêtements également étaient déprimants à mourir, aucune originalité, aucune excentricité, sobre, terne, sans aucun accord ni aucune élégance, contrairement à toutes ces filles qui déambulaient d’un pas assuré dans les couloirs, vêtues comme pour se rendre à un bal de promotion. A dire vrai, si je ne l’avais pas rencontrée avant, elle serait passée complètement inaperçue pour mes yeux habitués à ne s’intéresser qu’aux divines créatures. Je me souvenais avec une acuité ahurissante de notre première rencontre à Los Angeles. De cette rencontre, je n’avais gardé que les meilleurs souvenirs, à savoir moi me montrant… et bien moi, sans pitié devant l’éternel, à me comporter de façon aussi cruelle que d’ordinaire. J’avais préféré occulter de ma mémoire le souvenir pénible de nos retrouvailles impromptues sur le sol glacé de Russie. A vrai dire, tant bien que mal, je tentais d’effacer cette image de ma tête. Je n’étais pas sensible à beaucoup de choses, mais indéniablement, cet événement avait marqué mon esprit de façon irrémédiable et il m’arrivait encore parfois de me réveiller en sursaut, persuadé d’avoir entendu une nouvelle détonation. Traumatisme du survivant, m’avait-on dit. Une autre raison pour laquelle sa présence dans cet espace confiné m’irritait. Elle m’obligeait à repenser à des choses auxquelles je n’avais aucune envie de penser, pas même deux secondes. Depuis plus d’un an, je vivais parfaitement bien en m’efforçant de ne pas me représenter l’image effroyable des corps mutilés et sans vie de mes deux parents, une image qui, si je lui accordais un peu trop d’importance, finirait par me hanter. Excepté que Tyler était l’un des rares souvenirs concrets que j’avais de cette escapade meurtrière en Russie et que sa proximité me rappelait un moment bien trop désagréable. Je décidai donc de me comporter de la même manière que d’ordinaire, en me montrant froid, peut-être même odieux si elle me tendait la perche. C’était tellement facile, avec elle. Je soupirai d’agacement, agacement provoqué par la brusque panne de l’appareil qui m’obligeait de fait à passer plus de temps que nécessaire en la présence de la jeune femme. Je tentais de feindre l’indifférence, mais mes doigts pianotant sur l’espèce de rambarde accrochée au mur de l’ascenseur me trahissaient. J’avais dans l’espoir qu’il se remette en marche au bout de quelques secondes, après tout cela arrivait fréquemment mais cet espoir fut déçu après qu’une minute se soit écoulée. Ma voix sèche ordonna d’appuyer sur le bouton, ce qu’elle fit sans se faire prier. Je retournai à mon silence profond, ne désirant aucun contact avec elle, du moins pas tant que ce n’était pas absolument nécessaire. J’aimais le silence, je me plaisais à rendre les gens mal à l’aise en les observant de mes prunelles azurs sans rien dire, comme si j’attendais quelque de chose de leur part, ou mieux, que je me moquais d’eux intérieurement, ce qui était souvent le cas. Mais en l’occurrence, ici je me contentais de me taire tandis que mon regard restait irrémédiablement fixé sur le sol, parfois l’un des murs, celui où elle ne se trouvait pas, tentant d’éviter un contact direct avec ses yeux. Cela aurait été lui manifester une importance qu’elle aurait à tous les coups perçu comme un vague regain d’intérêt pour sa compagnie. Tout ce qui m’importait était qu’elle continuât à se taire en attendant que l’on vienne nous dépanner. Je finis malgré tout, et malgré moi, par reposer mon regard sur elle, parcourant chaque parcelle de son visage comme si je l’étudiais. Aucun soupçon de sourire, pas même un rictus moqueur qui était pourtant ma signature ne s’affichait sur mes lèvres. Je restais stoïque, impassible, mon visage fermé. On m’avait toujours dit que l’on ne pouvait rien lire sur mon visage, que je savais si bien masquer la moindre émotion que l’on finissait par ne plus savoir ce que je ressentais et que cela rendait tout le monde mal à l’aise. Une remarque qui me comblait. Mettre les gens mal à l’aise était l’un de mes domaines de prédilection, un des nombreux dans lesquels j’excellais. Elle aussi finit par être mal à l’aise, à en juger par l’irritation évidente dans son ton lorsqu’elle tenta de répliquer à mon regard froid plongé dans le sien. Les commissures de mes lèvres se relevèrent, dans une moue sarcastique, me donnant un air moqueur que j’adoptais fréquemment. Mon mince sourire disparut tandis que mon visage se fermait à nouveau et que je reprenais ce ton froid qui m’était si familier. « Je ne t’observe pas. Je réalise simplement combien je suis malchanceux aujourd’hui. » répliquai-je avec un dédain non-dissimulé. Toujours attaquer là où ça fait mal. Règle numéro un de parfait insensible. Je revins au silence complet, mes yeux grandement intéressés par le mur uniforme en face de moi tandis que je m’efforçais de ne pas laisser mes prunelles se balader de nouveau sur ce visage tant familier qu’inconnu. L’espèce d’accord tacite entre nous consistant à ne pas se parler fut de nouveau brisé par sa voix, me posant une question à laquelle je n’étais pas sûr de savoir, ou de vouloir répondre. Comment allais-je depuis Moscou ? Et bien j’avais mes deux bras, mes deux jambes, et toujours le même trou béant à la place du cœur, rien n’avait vraiment changé, excepté un héritage conséquent et plus de parents, ni de repère. Pourquoi risquer de me voir m’énerver pour me poser une question aussi banale et pourtant compliquée ? Elle devait probablement avoir des tendances masochistes. Je n’avais pas envie de parler, encore moins à elle, et encore moins raconter ma vie à une presqu’inconnue à qui j’avais sauvé la vie pour des raisons qui restaient encore obscures même pour moi. Peut-être aurais-je mieux fait de la laisser comme elle était sur la Place Rouge, tout compte fait. Cette réponse mesquine hésita à franchir mes lèvres, avant que je ne décide que ça n’en valait pas la peine. Pourquoi me montrer méchant quand je pouvais tout aussi simplement l’ignorer. L’ignorance ne dura toutefois pas bien longtemps, j’avais envie de répondre, pas pour lui parler de moi, ce que je ne faisais jamais – l’expérience m’ayant appris que le moins j’en révélais, le mieux je me portais, et le plus j’écoutais les autres, le plus des choses utiles j’apprenais – mais pour le simple plaisir de voir son visage dépité en écoutant ma réponse. « Moi aussi j’avais perdu cette idée, pour mon plus grand plaisir. Définitivement mon jour de chance. » Assénai-je, dur et froid. Aucune trace de sourire sur mon visage, pas même d’un rictus moqueur. Tenter une ébauche de conversation était tout à son honneur, mais malheureusement elle était tombée sur la mauvaise personne pour cela. Le silence fut rompu de nouveau par une petite voix qui grésilla dans l’interphone de l’ascenseur. E m’en approchai pour écouter ce qu’il se disait, me forçant par la même à me rapprocher de Tyler qui était restée immobile depuis ma réponse. « Normalement un technicien est en chemin, il devrait être là d’ici 20 minutes. Tout va bien ? » Je levai les yeux au ciel, exaspéré. Si tout allait bien ? Autant qu’être coincé dans un ascenseur pouvait être considéré comme aller bien. « Oui, c’est génial, je passe un moment d’enfer bloqué dans un ascenseur en panne entre deux étages, merci de le demander » répondis-je ironiquement. « Parfait, dans ce cas. L’attente ne devrait plus être très longue. » Je soupirai, consterné de constater qu’il existait encore des personnes qui n’avaient aucune idée de ce que le sarcasme et la moquerie étaient. Ouais, parfait mon pote, merci de ton initiative. Je repartis me positionner à l’exact endroit où je me trouvais auparavant, laissant à nouveau mes doigts pianoter sur la rambarde. « Mettons quelque chose au clair, veux-tu ? Juste parce que tu as eu la chance que je sois dans un jour de bonté en te soignant ne fait pas de moi ton ami. Ni même une connaissance. Je ne suis rien de tout ça et je ne souhaite pas le devenir. » Situation clarifiée, me voila satisfait. Si après ça elle persistait à vouloir m’adresser la parole, c’était qu’elle faisait preuve d’une stupidité ahurissante. Not in the talking mood. Pas maintenant, ni après. Je me contentais de me tenir debout, d’éviter de la regarder, de près ou de loin, et de compter les secondes me séparant de la liberté et de l’air frais en espérant ainsi les faire passer plus vite. Peine perdue. Le temps semblait prendre un malin plaisir à justement ralentir, histoire de me faire savourer un plus long moment en compagnie d’une personne que je n’avais pas envie de voir.
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MessageSujet: Re: these feelings won't go away ▬ tyler&cecil these feelings won't go away ▬ tyler&cecil EmptyMer 14 Mar - 13:08



❝ Praying won’t do it, hating won’t do it, fighting won’t knock you out of my head. ❞
Cécil, pourquoi s’entêtait-elle à vouloir faire naître une belle image à la surface de ses iris ? Tout comme la logique de son caractère bohème, la raison lui filait entre les doigts comme de l'eau, même son prénom était une anomalie dans son identité. Froid, distant, le parfait échantillon du garçon populaire, apeuré de se faire contaminer si sa chevelure ondulée se promenait trop prêt de la classe berkeléenne anodine. Et malheureusement pour elle, la cage de l'ascenseur les retenait captifs, leur délivrant l'ordre de respirer le même air une nouvelle fois, un véritable supplice pour Cécil qu'il n'essayait même pas de dissimuler, ce n'était surtout pas le type masculin à se cacher derrière le masque de monsieur sourire, préférant se servir de ses pupilles comme une arme meurtrière. Elle ne cessait de jouer avec ses mains sous sa coupelle, les déplaçant à chaque seconde et ne sachant pas trop quoi en faire, comme si elles n'étaient pas rattachées à ses fins poignets, un profond symptôme de malaise qu'elle se conjurait de cesser sans vraiment acquérir de résultats. A leur première rencontre, elle était pourtant apparue avec élégance, ses cheveux blonds volant doucement dans le remous du courant d'air, son sésame azur resplendissant sous la lumière du soleil, donnant à chaque passant l'impression d'une flamme dansante bleue, plus rare à quérir à travers le monde, enfin c'était le sentiment qu'elle percevait quand elle avait vu sa masse pour la première fois. Certainement trop enivrée par la chanson qu'elle avait écouté en s'aventurant sur le bitume californien pour rejoindre le secrétaire médicale de son beau-père Mark, ♪ Do you believe in magic in a young girl's heart, how the music can free her... ♪, la mélopée la hantait encore, la tentant presque de la fredonner à voix basse et s’attirer les foudres de son camarade. Il l'avait quand même haï dès la première oeillade, pas dupe de la maladresse qui se cachait derrière son attrait, puis elle devait être trop aimable à son goût, défendant jusqu'à l'invalide et le paria, malgré qu'elle ne soit pas très forte elle-même, mais son coeur se sentait concerné, et elle ne lui disait jamais non. Évidemment, à Berkely, elle se sentait loin de tout le monde, la plupart sortant bec et ongles pour une simple histoire de réservation de chaise ou une attente trop étirée à la cantine universitaire, l'autre moitié plongeait son nez sur la page de la leçon du lendemain et n'osait même pas relever les yeux pour voir les nouveaux pas traînant dans la bibliothèque après que la porte se soit refermée sur les arrivants, et ajoutés aux composants du paquet, quelques joyeux fêtards que personne ne comprenait tellement leur sang semblait troublé par l'eau-de-vie à chaque instant. Puis il y avait Tyler, excessivement mature pour son âge, la vie d'adulte pas encore entamée et tâchée par la maladie, la sociabilité sampi en poche, l'intelligence alpha en main, errant chez les epsilons pour sa fortune et son ambition. Le silence se brisa, à défaut de paraître comme l'image figée d'une carte postale, cette carte postale parlait, lui rappelant celles que l'on s'envoyait quand l'année touchait à son crépuscule en souhaitant un joyeux noël au récepteur et une santé qui lui resterait fidèle. Lorsque ses doigts s'aventuraient parmi les paillettes, la carte de voeux chantait à travers l'ouverture, une jolie mélodie se diffusait dans l'air, mais Cécil était un bien piètre musicien, incapable de séduire le tympan de son interlocuteur. Elle n'avait pas l'habitude que l'on trouve sa présence si désagréable, de là à la lier avec de l'infortune, elle baissa ses paupières de regrets, saisie par cette impression d'être indésirable, la même qui l'avait possédé pendant toutes ses années lycée, la fâchant même de ne pas pourvoir troquer son talent intellectuel contre des dons d'habilité et d'endurance, lui permettant de se fondre dans une masse qui n'était pas la sienne. « Pourquoi, tu as perdu la motricité de tes deux jambes ? », répliqua-t-elle plus vivement qu'elle l'aurait voulu. D'ailleurs, elle ne l'aurait pas souhaiter du tout, à peine consciente que les mots avaient dansé dans son encéphale jusqu'à rejoindre la place qui leur était attribué pour former une phrase exprimant une certaine violence pour elle. Ses lèvres se pincèrent immédiatement tandis que ses yeux s’écarquillèrent de surprise la seconde suivante, totalement noyée dans une position d'embarras, elle n'osait même plus le regarder, la main plaquer sur les commissures. Il fallait qu'elle dise quelque chose, tout de suite, qu'elle rattrape cette mauvaise pirouette, l'ironie lui étant un domaine inconnu et qu'elle ne comptait pas explorer un jour. « Je ne voulais pas.. Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça, ce n'était pas voulu. ». Grimace embarrassée, elle regardait droit devant elle comme si elle pouvait apercevoir des dizaines de passants marquer une rue marchande et lui offrant beau spectacle pour ses iris. Elle n'avait jamais été aussi fougueuse, enfin jamais, mis à part lors de ses crises de paniques, ses marasmes d'identité, mais jamais quand elle avait été parfaitement lucide, on l'avait toujours félicitée de faire preuve d'un calme étonnant. Et il continuait à taper de son marteau, enfonçant le clou un peu plus dans le mur, elle aurait pu suivre un cours pertinent sur le langage international mais au lieu d'être égayée par le projecteur présentant le cour sur une immense surface blanche, elle était coincée avec Cécil et ses lamentations, son dialogue, ou plutôt monologue, tellement imbu qu'il paraissait se parler à lui-même, sur son aubaine. Que pouvait-elle répondre à ses provocations, ça serait se jeter corps et âme dans son jeu. Elle préférait optimisée et se laissait entraîner par sa bonne humeur habituelle. « Je ne vais pas te manger, promis. ». Sourire aux lèvres, elle espérait qu'il serait partagé mais elle ne faisait que s'enfoncer dans de faux espoirs. Ne permettant pas à son malaise de filtrer, elle avait bien noté qu'il avait passé sa question sous silence, un vrai mur de glace, quelle idée d'aller y posait les mains, pensée qui l'empêcha de renouveler son interrogation. Pour tout dire, elle restait inconsciemment raide comme un piquet, comme si un déplacement de sa part pouvait être mal perçu. Lueur d'espoir, une voix saccadée venait aux nouvelles, peut-être que bientôt elle pourrait s'échapper de cette prison d'acier et au regard lourd qui maudissait ses boucles. Elle voulut obtenir plus d'informations sur le "normalement", mais elle ne désirait pas suivre le sillage de Cécil qui s'en donnait à coeur joie pour exprimer son désagrément et qu'elle observait d'un air interdit. Tout proche d'elle, il paraissait impressionnant, ses traits devenus plus facile à détailler, ses yeux qui faisaient concurrence à l'éther estival et son assurance construite comme les remparts troyens, quelques raisons qui expliquaient l'engouement féminin qui se pressait autour de lui. « Merci pour votre aide. Est-il possible d'envoyer une personne en B223 et prévenir l'instituteur de ma mauvaise aventure, je ne voudrais pas que l'on s'inquiète de mon absence. ». Elle était présente dans chaque amphithéâtre, chaque salle de cours, chaque pièce d'informatique et chaque laboratoire, vouant un culte à son emploi du temps et consternant la plupart de ses camarades par sa présence parfaite. En réalité, elle aurait bien pu le faire elle-même, dès que ses pas traîneraient à nouveau dans les couloirs mais on risquait de prévenir Mark avant qu'elle réapparaisse aux yeux de tous, et si on s'en tenait à son dossier médicale, il remuerait le ciel et la terre, sans parvenir à l'ascenseur où elle se trouvait. « Oui mademoiselle, je vais envoyer quelqu'un. ». Ses épaules s'affaissèrent de soulagement, taisant la véritable raison de sa nervosité, elle savait que Cécil la dévisageait d'un air moqueur, et que ses paroles ne faisaient que lui prouver d'avantage qu'ils ne buvaient pas le même thé, et encore, elle mettrait sa main à couper que le Allen-Eastwood ne buvait pas d'infusions. « Je vous remercie. ». Silence radio à nouveau, Cécil venait de s'éloigner comme s'il désirait d'échapper à une quelconque contamination, lui donnant envie de le prendre par surprise et l'emprisonner de ses mains comme une bête enfant, touchééééé, hurlait-elle dans sa tête avant de s'enfuir en courant, hélas, dans cet endroit-ci, il n'y avait pas d'issue. Geste d'impatience et ton froid à l'appui, il fit retomber toute envie de jouer en une fraction de secondes, ne cessant de recouvrir de terre sa chevelure blonde et tuer la sympathie qu'elle éprouvait pour lui, pourquoi s'amusait-il ainsi dans le rôle du bourreau? Elle avait le sentiment d'être un minuscule félin sous les crocs d'un chien massif, sous les dents de Cerbère même, le canidé des enfers. « Tu appelles cela un jour de bonté alors que je mettais ceci sur le compte de la nature humaine. Heureusement que quérir les survivants de la place rouge ne t'importunaient pas ce jour-là. », répliqua-t-elle, le chagrin dans la voix. Apparemment, il agissait au gré de ses humeurs, pouvant bouder les devoirs quand ils se présentaient à lui, lui affirmant presque que si la tâche était à refaire, il la laisserait à un autre. Il tirait sur son émotion comme sur un élastique qui ne se romprait jamais, voulant le faire claquer à tout prix. De nature fragile, elle percevait le sel chatouiller son nez, prête à s'effondrer par quelques paroles habitant l'air, jetées par la cruauté de Cécil, elle se remuait pour un rien, elle en avait conscience mais plus elle engageait la lutte, plus elle perdait la bataille, fichue sensibilité. « Je ne m'attendais pas à plus, c'est assez clair. ». Merci pour ta grandiose intervention Cécil, elle avait définitivement assimilé, abandonnant l'idée de se faire apprécier par le iota même si elle se sentait encore redevable. Il l'avait envoyé sur les roses tant de fois que son corps était couvert par les égratignures des épines, coupures douloureuses, elle refusait de s'en accorder une nouvelle. Pressant le bouton de l'interphone, elle se sentait maintenant étouffée en sa compagnie, voulant à nouveau remplir ses poumons de l'air extérieur et ne pas agoniser complètement, elle maintenu la pression pendant que sa voix effleurait le grillage du microphone. « Excusez-moi, vous savez si le technicien progresse s'il vous plaît ? Je ne me sens pas confortable dans les espaces clos. ». Vilain mensonge, elle était prête à aller à l'encontre de ses principes pour accélérer le processus et redonnait à l'ascenseur une nouvelle santé. Elle attendit une réponse qui ne vint pas. Agacée, elle ré-appuya sur le bouton sans provoquer le grésillement habituel et ce qui la laissa perplexe, puis ce fut la pénombre, signe que l'ouvrier avait certainement commis une bévue et rajouté une panoplie de minutes au compte à rebours de leur sortie. Noyée par le désespoir, ses fesses allèrent rejoindre le sol de l'appareil, même si elle avait du mal à discerner Cécil, son souffle rageur signait encore mieux sa présence environnante. Au moins maintenant, si les gouttes d'eau embrassaient ses joues, elles ne pourraient plus être perçues. « Pas la peine de le clamer Cécil, je le sais, ce n'est pas ton jour de chance. ». Le mien non plus voulut-elle ajouter, mais elle n'était qu'une fourmi affrontant un éléphant, elle espérait juste qu'il la laisse en paix et que l'électricité revienne plus rapidement que dans ses estimations.

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MessageSujet: Re: these feelings won't go away ▬ tyler&cecil these feelings won't go away ▬ tyler&cecil EmptySam 24 Mar - 20:07

J’aurais pu me montrer charitable avec elle, faire preuve d’un peu de bonne volonté, et peut-être même me montrer aimable comme je savais si bien le faire. Oui, j’aurais pu, mais pour ça il aurait fallu que j’en ai envie, et ce n’était pas le cas. Malgré le fait qu’elle m’agaçait de sa présence, de son visage doux rêveur et innocent, qui manquait cruellement de profondeur, je m’amusais de la voir s’enfoncer comme une grande avec seulement quelques paroles de ma part. Au fond, je ne faisais pas grand-chose pour la pousser à bout, je me montrais simplement froid, comme la majorité du temps, mais le fait qu’elle soit bloquée ici avec moi semblait lui faire perdre tous ses repères. J’aurais même été jusqu’à dire que je lui faisais peur. Intérieurement, je riais de ça, je riais de ne rien avoir à faire pour qu’elle se mette dans un état pareil, mais mon visage restait toujours aussi fermé. Je n’avais pas de raison de me montrer aussi désagréable avec elle, après tout, qu’avait-elle fait de mal, mais c’était plus fort que moi, cette petite habitude prise avec les années de n’avoir aucune compassion et aucun scrupule à blesser les gens de la façon la plus cruelle qui soit. J’étais néanmoins déçu qu’elle réagisse aussi vite, qu’elle ait même presque l’air désolé que l’on soit enfermés ensemble, pour un peu j’aurais presque envie de lui répliquer un soumise, froid mais moqueur. Elle n’essayait même pas de me tenir tête ne serait-ce que dix secondes, se contentant d’exécuter chacun de mes ordres, se contentant d’essayer de maintenir un semblant de conversation avant d’abdiquer en voyant à quel point je n’étais pas disposé à parler, et je l’avouais, c’était frustrant. J’avais toujours eu un penchant non dissimulé pour les femmes de caractère, et elle n’en faisait définitivement pas partie. A moins que… sa remarque m’arracha un rictus moqueur d’où aucune chaleur ne transperçait. Un sourire aussi froid que ma personne. Well, well, Tyler la Sainte Brightside pouvait-elle avoir un côté plus mordant ? Qui l’eût cru ? Pas moi en tout cas. Peut-être qu’elle n’était pas si indigne de mon intérêt finalement. J’haussai un sourcil, plantant mon regard droit dans le sien, un regard glacial qui ne trahissait en aucun cas l’amusement que j’éprouvais. A croire qu’elle comprit bien vite qu’elle ne faisait pas le poids, elle se reprit presque immédiatement et si j’avais manifesté le moindre intérêt pour elle, j’aurais soupiré d’exaspération. Quel était l’intérêt de se montrer méchante si l’instant d’après on s’excusait ? J’avais horreur de ces personnes, qui ne savaient pas assumer leurs paroles de peur de froisser quelqu’un. Pitié, le jour où quelqu’un dirait quelque chose susceptible de me faire un semblant d’effet n’était pas arrivé. Le silence retomba et je la sentis encore plus mal à l’aise qu’auparavant. « S’il y a bien une chose que je déteste, c’est que l’on s’excuse. Tu as envie de me balancer une remarque cinglante, fais-le, je t’en prie, mais ne viens pas t’en excuser après, assume-la de bout en bout. C’est ce qui fait la différence entre quelqu’un de faible et quelqu’un de fort. » Démonstration par a+b que l’on pouvait se montrer cruel sans en éprouver le moindre remord après coup. Je venais simplement d’insinuer que ce n’était qu’une fille faible et la seule chose que cela m’inspira était un petit rire sardonique. Mon regard ne quitta pas son visage et j’attendais avec délectation le moment où elle détournerait le sien par peur de ce qu’elle pourrait lire dans mes prunelles. A savoir, pas grand-chose, si ce n’était une immense indifférence voire un mépris évident. Il fallait croire que Tyler n’était pas du genre à se laisser abattre, plutôt à continuer à s’enfoncer encore plus bas que terre. J’avais beau ne pas lui répondre, excepté pour l’humilier davantage, elle persistait à tenter de vouloir faire je ne sais quoi de moi. Peut-être m’arracher un sourire qui ne serait ni froid ni faux, mais sincère, pour une fois. Pauvre d’elle. C’était peine perdue. Je ne gratifiais pas les gens pour qui je n’éprouvais aucun intérêt d’un de mes sourires francs. Elle tenta une nouvelle remarque que je supposais vouloir être amusante. Effet raté, la phrase retomba dans un silence tellement lourd qu’on aurait pu le couper au couteau. Je savourais de la laisser attendre comme ça, provoquant probablement un doute dans son esprit.Allais-je même ne serait-ce que prendre la peine de répondre à sa remarque ? Apparemment, Brightside, c’est ton jour de chance, à défaut d’être le mien. « Il te serait bien difficile de le faire en admettant même que tu le veuilles. C’est plutôt de moi que tu devrais avoir peur » répondis-je froidement. Elle tentait l’humour, je répliquais avec mon dédain légendaire. Le temps commençait à se faire long, atrocement long même et ma seule envie était de retrouver le plaisir procuré par une cigarette au coin de mes lèvres et la fraîcheur de ce mois. Il commençait à faire bien trop chaud dans cette cabine. En même temps, étant donné qu’elle tombait régulièrement en panne, on ne pouvait pas non plus demander à ces incapables d’installer une foutue climatisation pour aider les pauvres malheureux pris au piège de l’ascenseur, n’est-ce pas. Encore une chose à ajouter à la liste de mes doléances à l’égard de mon université. Pas de climatisation dans les ascenseurs et des professeurs parfois incompétents. Pourquoi avais-je décidé de revenir ici déjà ? Je ne devais pas être moi-même ce jour-là. Mon attention se reporta automatiquement sur Tyler, et cette fois-ci je ne puis m’empêcher de marquer mon exaspération par un soupir bien distinct dans le calme de l’habitacle. Demander à ce que son professeur soit prévenu ? Sérieusement ? Même le plus intello des alphas n’aurait pas fait quelque chose comme ça. J’étais partagé entre consternation et fou rire et un tas de remarques moqueuses me vinrent à l’esprit. N’arrivant pas à en trouver une assez satisfaisante, je m’abstins finalement de faire tout commentaire, me contentant d’un sourire narquois à son attention. Intello, intello, intello, ne cessais-je de me répéter silencieusement. Elle devait bien avoir compris que je me moquais d’elle puisqu’elle ne tenta pas de répliquer cette fois. Bien, au moins elle avait le mérite d’apprendre vite. Ou pas, à en juger par sa réponse qui trahissait une déception certaine à l’évocation de la Russie. Pourquoi vouloir reparler de ça, franchement ? C’était arrivé un an auparavant, j’avais été pris d’un geste de bonté, mon geste annuel de bonté, même, j’avais sauvé une vie, fin de l’histoire, aucun besoin de remettre ça sur le tapis. Plus, même, je n’avais aucune envie de remettre ça sur le tapis. C’était de l’histoire ancienne, et je n’avais aucune envie qu’elle me remémore les images que je tentais d’oublier. Et pourtant, bien malgré moi, toutes venaient se rappeler à mon esprit et l’espace de quelques instants, je me retrouvais hors de l’ascenseur et de retour sur la place rouge, errant sans aucun but, avant de tomber sur elle, blessée et à moitié inconsciente. Je ne pouvais expliquer quelle idée me traversa l’esprit, pourquoi ce fut elle dont je m’occupais et pas un autre de ces inconnus blessés qui peuplaient la Place. Parce que je la connaissais. Parce que je venais de voir les corps mutilés et démembrés de mes parents quelques secondes auparavant. Parce que je revoyais le corps sans vie d’Eleanore et que l’idée de perdre quelqu’un d’autre, n’importe qui d’autre, même une personne à qui je n’accordais pas le moindre intérêt et qui ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable m’était insupportable. C’était peut-être la seule chose à peu près gentille que j’avais faite depuis des années. Sauver la vie de quelqu’un. Mais même ce geste ne suffisait pas à me ramener sur le droit de chemin de la bonté et du désintérêt. Chassez le naturel, il revient au galop. Et puis je me retrouvais de nouveau dans l’ascenseur, avec une Tyler parfaitement en vie, sans aucune blessure et les souvenirs de Moscou s’effacèrent à nouveau de mon esprit, pour quelques instants. « Navré de casser tous tes espoirs, la bonté est un gêne qu’on a du oublier à ma naissance. Tu t’es juste trouvée au bon endroit au bon moment. Estime-toi chanceuse. » assénai-je, encore plus durement que d’ordinaire. Je détestais voir ces personnes essayer de me trouver de la gentillesse cachée quelque part sous une montagne de cruauté. J’étais profondément mauvais, pas besoin d’aller chercher plus loin, j’étais intéressé, menteur, manipulateur et mon seul plaisir était de causer le malheur des autres. Si quelqu’un voyait de la gentillesse là-dedans, il pouvait me faire signe directement. Elle-même semblait finir par comprendre que même en essayant de gratter la surface elle ne trouverait que de la noirceur, au vu de son commentaire. « Parfait. Je vous que nous nous sommes compris. » rétorquai-je, de ce ton dur qui me ressemblait assez peu, à vrai dire. Je soupirai tandis que le silence retombait, une fois de plus et j’en vins à imaginer toutes les possibilités de sorties n’incluant pas la présence d’un technicien. Avec un peu d’habilité, je pourrais ouvrir la trappe au-dessus de l’ascenseur, et m’en extirper, grimper les câbles et… non, en fait non. Je ne le pourrais pas, même si ce n’était pas l’envie qui me manquait. J’entendis la voix de Tyler s’adressant à l’interphone, demandant des nouvelles du technicien, prétendant ne pas se sentir bien. Je lui adressai inquisiteur, ne sachant pas si c’était vrai ou si elle espérait simplement accélérer le processus pour mettre le plus de distance entre elle et moi. Dans les deux cas, j’espérais que cela fonctionne. Mais apparemment, il ne fallait pas trop espérer car au point où j’en étais, niveau malchance, j’étais servi. La lumière s’éteignit et nous fûmes plongés dans l’obscurité la plus totale. Great. Maintenant nous étions bloqués et en primes nous étions dans le noir, et plus personne ne pouvait nous contacter – probablement. Tyler et ses remarques inutiles me firent à nouveau lever les yeux au ciel.[color=cadetblue] « Est-ce que j’ai dit quelque chose ? Non. Donc inutile de me sauter à la gorge. »[:color] répondis-je froidement. Même si effectivement je commençais à penser que je n’étais vraiment pas aimé pour avoir une telle poisse. Par réflexe, je sortis mon téléphone, espérant peut-être capter un signal réseau et pouvoir appeler n’importe qui pouvant nous apporter de l’aide. Bien évidemment, pas une seule barre de réseau. Le seul avantage était que je pouvais éclairer une petite partie de l’ascenseur même si ma batterie ne tarderait probablement pas à me lâcher. Je n’avais pas peur de grand-chose, mais je n’étais pas à l’aise dans le noir. Je ne l’avais jamais été. Ma mère me laissait toujours une veilleuse dans ma chambre quand j’étais petit et depuis j’avais toujours eu du mal à me retrouver plongé dans l’obscurité totale. J’inspirai profondément. Nous n’étions pas en danger, simplement coincés dans une stupide antiquité d’ascenseur. Je finis par m’adosser au mur et me laisser glisser sur le sol posant la tête dans ma main et attendant. « Si c’était à refaire, je le referais. » finis-je par déclarer. Je ne m’étalais pas davantage, supposant qu’elle comprendrait à quoi je faisais allusion. C’était plutôt évident. Si je devais revenir en arrière et revivre l’attentat de Moscou, si je devais retomber sur elle et la voir blessée, je n’hésiterais pas une seconde à refaire exactement la même chose et à la sauver. Mon cas n’était peut-être finalement pas si désespéré que ça. « Mais ça ne fait pas de moi le gentil de l’histoire. » ajoutai-je.
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MessageSujet: Re: these feelings won't go away ▬ tyler&cecil these feelings won't go away ▬ tyler&cecil EmptyLun 2 Avr - 21:12





Plus les minutes chantaient leurs adieux et plus elle avait l'impression de basculer dans l'oubli, invisible dans cette cage d'ascenseur, il lui semblait que les secours ne l'atteindraient jamais. Elle aurait pu être rassurée par la présence qui balayait le vide à ses côtés, elle l'avait été avant que les lèvres de la deuxième ombre de l'ascenseur s’entrouvrent et lui glacent les veines, elle qui avait besoin de tant de chaleur pour se sentir en sécurité. Même sa joie avait eu le droit de s'échapper, Cécil étant partageur, il lui avait glissé toute sa bouderie, la rendant plus taciturne que d'ordinaire et prisonnière du silence comme elle l'était du métal. Elle se maudissait d'être aussi vulnérable et intimidée, après tout, il était un garçon comme un autre, la version plus glaciaire et orgueilleuse. En fait, elle n'était pas à l'aise avec le plus simple élément de la gente masculine, il lui fallait un minimum de temps pour déterrer son assurance et agir sans que ses inquiétudes la taraudent à chaque instant. Mais à chaque fois qu'elle avait donné un coup de pelle, libérant un peu plus ce trésor complice qui l'aiderait à déborder, qui ruinerait ses retenues, il s'était empressé de remettre la terre avec maintes remarques acerbes, comme s'il redoutait un quelconque fléau et sauvegardait son paysage d'une blonde différente des autres. Ses mots avaient le pouvoir de l'enchaîner avec une facilité qui la laissait confuse, elle aurait voulu avoir ce poignant, lui conseillant d'aller se faire voir mais juste cette idée lui paraissait déplacée, peu digne d'elle. C'était dans des situations comme celles-ci qu'elle se disait que sa gentillesse la tuerait pour de bon, elle n'avait jamais était une bonne lutteuse de toute façon. Les paroles de Cécil la laissèrent coi, il avait peut-être décelé sa faible personnalité mais son invitation à la joute verbale entrechoqua ses neurones, et la voix de l'interphone comptait les points, c'était bien ça ? Elle le savait majesté, l'excusant de son persiflage incessant, s'obnubilant qu'il avait une part de bonté pour l'avoir retenue sur terre et ne pas laisser le monde des morts l'arracher au bout de dix-huit printemps, mais de là à l'encourager à partir en croisade, se présenter sur le champs de bataille sans protection où il se ferait un plaisir de riposter sans réserve. Son azur fureta les parois, à la recherche d'une brèche où elle pourrait s’engouffrer pour échapper au combat mais son effort était vain. Elle avait l'impression de vivre ce monde à reculons, comme si tout était inversé, depuis quand Cécil Allen-Eastwood se faisait-il conseiller, surtout qu'il n'était pas le meilleur candidat pour le poste, elle croyait vivre son expérience ascenseur dans un monde parallèle. Elle avait tout vu et tout entendu. Elle ne voulait pas prendre son exemple et se faire donneuse de leçon, mais néanmoins l'éclairer de sa vision. « Tout le monde ne fonctionne pas comme toi Cécil, j'ai été désagréable parce que tu m'as poussée à bout et c'était une erreur. Savoir reconnaître ses tords et l'exprimer font aussi la différence entre les puissants et les frêles, mais visiblement se sont des notions qui t'échappent. C'est bien dommage. », finit-elle presque dans un murmure. Ils pouvaient continuer ce débat des heures durant mais elle n'en n'avait aucune envie, fine savante, elle connaissait l'issue de la discussion, ils n'arriveraient jamais sur un terrain d'entente et les arguments lancés dans le vide ne feraient qu'augmenter leur animosité, dont l'une beaucoup plus flagrante que l'autre et tellement plus ravageuse. Le silence régnait sur la pièce mais la lutte continuait dans les regards, le sien chuta dans la négation sur un thermomètre invisible, si hivernal qu'elle se demandait s'il n'allait pas finir par lui gercer les mains, aucunement favorable à cette guerre du silence, ses prunelles dérivèrent sur sa droite pour regarder.. la peinture écaillée, autrement dit le néant, feignant éprouvé un quelconque intérêt pour la ruine du bâtiment alors que l'exaspération la happait. Renfermé comme une huître ce garçon, prêt à tout pour protéger sa perle du monde extérieur. Même toute sa bonne volonté n'arrivait pas à chatouiller ses parois, phrase tombant dans l'eau, le bruit de son humour fut étouffé à peine né. Le scrutant comme si elle attendait à le voir finalement sourire, ses lèvres s'entrouvrirent de déception avant qu'elle n'accorde son regard au vide et ainsi éviter d'accentuer la gêne, il préférait clairement la solitude à sa compagnie, pourquoi insister à la brusquer vers la sortie et lui faucher sa place. A sa surprise, il la chassa sans son aide, répondant à sa boutade et ménageant sa stupeur. Stupeur qui cessa immédiatement. Tuant l'humour, il y insérait sa froideur habituelle en prenant sa phrase au premier degré et la régalant d'une menace. « Pourquoi serai-je effrayée, tu n'as pas six bras, ni quatre yeux. L'âme ou l'arme meurtrière non plus. ». Toujours plongée dans sa contemplation du mur d'en face, même s'il ne lui inspirait pas la sécurité la plus sûre, elle ne voulait pas lui confesser que certaines de ses oeillades appelaient ses frissons, déjà bien bêcheur, elle se refusait de lui donner un minimum de pouvoir supplémentaire, surtout quand elle était désignée comme la cible primaire. Ses pensées volèrent à nouveau vers ses leçons et elle profita généreusement de l'interphone qui lui était offert pour s'occuper des priorités qui l'agitaient. Le soupir de Cécil approfondit son malaise, elle savait qu'elle passait pour une bête intello et qu'il la cataloguait dans le même essaim que la vermine, indigne d'une attention particulière et chiante comme il en était pas permis, mais sa sagesse lui indiquait de situer son paraitre en second plan et éviter la fausse alerte que Mark pouvait déclencher. Détenue un peu comme si elle avait un bracelet électronique coincé autour de la cheville, lorsqu’elle était présente au mauvais endroit, absente des yeux parentaux, elle générait une panique incroyable, on pensait à la rechute, on songeait à nouveau à la clinique dans laquelle on l'avait enfermée quand son état était instable. Prison de cristal qu'elle peinait à oublier et dont le souvenir appuyait son chagrin. Sourire satirique en plein minois, il lui faisait revivre ses années lycée, où jugée trop appliquée, elle n'avait jamais pu se faufiler dans la file de l'élite ou sortir avec l'un des athlètes du terrain vert, rêve sot mais tout ce qui était inatteignable séduisait souvent. Recouvert par le silence, le sujet Place Rouge remonta à la surface, épopée douloureuse où les pertes avaient été nombreuses et auxquelles la sienne avait failli s’additionner s'il n'avait pas été à sa rescousse, elle sentait que cet évènement les avait finalement éloignés plutôt que rapprochés. Dire qu'elle avait envisagé tout le contraire, se fourvoyant une fois de plus, bien trop optimiste. Sa méchanceté lui coupa le souffle, entaillant toutes ses illusions, dégradant la belle image qu'elle voulait garder de lui. Finalement lui trouver une minuscule bonne intention était une perte de temps, elle le comprenait maintenant et se conseilla de le laisser tranquille à l'avenir. De toute manière son parfum l'horripilait et il mourrait d'envie de la faire disparaître n'importe où mais loin, cela en était évident. « On ne naît pas méchant, on le devient. », rétorqua-t-elle d'une voix neutre. La vérité crue, qu'elle lui plaise ou non, personne n'avait de cornes à la naissance et seulement les étapes du devenir pouvaient distribuer la queue du diable, seules influences possibles, elles pouvaient également illuminer d'une auréole, loin d'être un benêt tirage au sort, pour elle le hasard y jouait une place infime. Sa voix cassante avait déjà ouvert la coupure et ses propos ne faisaient que l’approfondir, la faire saigner encore plus, elle en avait fait son héros pendant une année et le justicier n'était rien d'autre que le joker, affreux et cruel, elle commençait à se demander si elle aurait le droit de voir ses mèches vertes vives. Dureté dans la voix, il venait de jeter la conclusion. Voilà, intermède achevé, ils n'auraient désormais plus jamais rien à se dire, elle s'en retrouvait à maudire le jour où Cécil avait fait son avènement dans sa vie, mais sa conscience la consolait, lui confiant que ce n'était pas plus mal, sans doute la meilleure des solutions, dans leur cas les opposés se repoussaient avec une telle virulence. Il ne restait plus qu'à se libérer du piège et elle donna vie à son idée, espérant qu'un mince symptôme de claustrophobe mettrait fin à leur rétention, mais en simple réponse, les ténèbres s’abattirent dans la petite pièce, les coupant définitivement du monde et les plongeant dans la patience, désormais ils compteraient sur le pauvre ouvrier dérangé par leur mésaventure. Nouvelle source de problème, elle se retrouvait à encore se crêpait le chignon avec lui, mise dans la posture de l'agresseur, elle n'avait pas voulu jeter de l'huile sur le feu mais juste lever son bouclier pour se protéger d'une remarque qu'elle savait arrivante. « Disons que j'ai anticipé. J'entendais déjà ta voix sortir de la pénombre. ». Elle commençait à s'habituer à son tempérament grincheux, la seule façade qu'il ne déguisait pas et qu'il se plaisait à lui interpréter, n'ayant jamais eu le droit à une pièce joyeuse, elle finissait par le prendre au mot, seules les railleries et les plaintes se frotteraient à son esprit, pas de belles paroles rassurantes ou une fine inquiétude pour ses boucles, après tout elle aurait pu être claustrophobe mais là était le cadet des soucis de son compagnon de cage. Dressée sur son séant, elle aperçut une petite lueur à sa droite, l'espoir s'installant à nouveau dans son estomac, elle priait pour qu'il puisse joindre n'importe quel voisin de la bâtisse pour les amener à l'air libre, mais sa mine renfrognée lui indiqua l'inverse et elle s'affaissa derechef sur le sol. Bien évidemment, elle n'avait pas emporté son cellulaire, ne voulant pas porter infraction au règlement scolaire, le simple fait de frôler le premier trottoir berkeléen lui déconseillait vivement d'emporter le petit objet technologique. Elle entendit le bruit de la glissade sur le sol, son visage étrangement éclairé et le menton posait entre les paumes, il semblait perdu dans une réflexion, comme agressé par un léger malaise vu l'élévation de sa cage thoracique mais elle mit son impression sur le compte de la lueur. La noirceur la tirait dans une lourde fatigue, bientôt chancelante, le sujet amené sur le tapis lui valu un sursaut, heureusement caché par le manque de clarté. Ses sourcils se froncèrent, à quoi jouait-il ? Il lui faisait mélanger toutes les couleurs, les pinceaux se trempant dans tous les pots et créant des nouvelles couleurs qu'elle n'arrivait même pas à nommer, voilà, elle n'arrivait pas à qualifier ce manège infernal qu'il faisait toujours tourner un peu plus vite. « Je suis complètement perdue. », annonça-t-elle tout simplement, s'empêchant de lui demander une carte de repères au passage. Il avait tout fait pour qu'elle considère son geste comme une veine et maintenant il paraissait plus accessible, à l'inverse du monde, il semblait voir plus clairement dans l'ébène. Pourquoi ne cessait-il de faire changer le côté de la balance ? La faire courir dans une direction avant de lui demander un effort similaire dans un axe opposé, elle en était épuisée. Pourtant, elle savait que ce caractère lisse était passager, il redeviendrait bientôt rocailleux et périlleux. Elle avait vu juste. Il était un véritable casse-tête, rendant l'énigme d’Einstein d'une facilité risible. « Cela fait de toi un méchant qui sort de la détresse la demoiselle et l'infirme. ». Ses prunelles savouraient son visage pour une fois calme mais elle se pressa de détourner les yeux quand la tête de Cécil commença à pivoter. Elle avait du mal à saisir sa logique et ne s'en cachait pas, pourquoi avait-il tant de mal à paraitre agréable aux autres, voulant à tout prix qu'on l'abhorre. « Pourquoi joues-tu à la girouette Cécil ? La seconde d'avant c'est noir, puis après c'est gris foncé, oui parce qu'avec toi ce n'est jamais blanc. Comme tu le disais, je pensais que l'on s'était compris. », se risqua-t-elle, maniant ses pincettes comme elle le pouvait pour ne pas le froisser et s'attirer des foudres qu'elle ne pourrait combattre. Elle voulait juste comprendre au final, il mélangeait avec une telle ardeur sa salade qu'elle ne parvenait plus à y distinguer les ingrédients. Torture infernale, elle en avait la tête qui tournait, pourtant il ne lui était pas aussi intime et elle se demandait pourquoi un tel vertige la saisissait. It starts in my toes and I crinkle my nose.. What am I gonna say ? When you make me feel this way, I just .. ♪


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MessageSujet: Re: these feelings won't go away ▬ tyler&cecil these feelings won't go away ▬ tyler&cecil EmptyLun 9 Avr - 1:17

Ah, pauvre de Tyler, qui semblait prise au piège comme un insecte dans une toile d’araignée. Je la sentais se débattre mais ne pas s’en sortir, et moi je jubilais, comme le connard de base que j’étais. J’aurais pu lui tendre la main pour l’aider, mais non, je l’observais et j’étais satisfait. Asseoir ma position de mâle dominant, la base des relations version Allen-Eastwood. Et si mon mutisme trahissait l’évidence, à savoir que je voulais rester silencieux, n’estimant pas avoir quoi que ce soit à partager avec une fille comme elle, je me délectais toutefois de voir qu’elle ne semblait pas insensible à mon attitude si froide. De toute façon, froid ou non, il était acquis que je ne laissais personne indifférent, pourquoi mademoiselle Brightside aurait fait exception. L’espace de quelques secondes, j’imaginais le plaisir intense que je pourrais retirer si je décidais de jouer à mon jeu favori avec elle, l’état dans lequel elle serait si je parvenais à lui briser le cœur à tel point qu’elle soit incapable de s’en remettre et qu’elle passe le reste de sa vie à vouer une haine éternelle aux hommes. Oh, point d’exagération là-dedans, been there, done that, je l’avais fait et j’en avais vu les conséquences. Et plutôt que de me sentir coupable, j’avais juste été amusé par la réaction de la victime du jour, me vouant aux gémonies, me condamnant à rôtir en Enfer, si l’Enfer même voulait bien de moi, me qualifiant du monstre le plus horrible que la Terre ait jamais portée. Et pour cause, elle était croyante et se destinait à devenir nonne – quel gâchis, quel immense gâchis. Je l’avais ramenée sur le droit chemin. Tellement bien qu’elle avait effectivement fini par se retirer dans un couvent après que je l’ai humiliée d’une telle façon qu’elle ne puisse pas faire autrement que de se cacher et de cacher sa honte. Oh oui, que c’était amusant, l’une de mes plus belles réussites sans aucun conteste. Je dirais même inégalée jusque là, mais il fallait dire que j’avais mis mes talents de Don Juan entre parenthèses ces derniers mois, me focalisant sur l’après-Russie. Mais maintenant que ces problèmes étaient derrière moi, je pouvais de nouveau me consacrer à mon jeu favori. J’imaginais, je jubilais d’avance même, cette pauvre Tyler, au cœur brisée, et pourtant follement amoureuse, dans le genre ni avec toi, ni sans toi. Oui, ça serait indéniablement amusant. J’y réfléchirais probablement, une fois sorti de cet ascenseur, à moins que ses paroles de douce et gentille fille ne m’irritent au point de ne même pas vouloir faire ces quelques efforts. A vrai dire, elle était bien partie pour cette deuxième option. Et puis cela serait trop facile. Elle devait être tellement naïve qu’elle prendrait tout ce que je dirais pour argent comptant, et il n’y aurait là-dedans aucun plaisir, puisque le plaisir se trouvait dans la difficulté de la conquête. Et plus c’était difficile, plus elles s’attachaient, et plus elles souffraient lorsque je mettais un terme à ces histoires qui n’en étaient pas vraiment. Non, Tyler n’était même pas digne de cet intérêt, ce qui ne m’empêcherait probablement pas d’en faire mon plaything, mon petit jouet à torturer psychologiquement au gré de mes envies. We’re gonna have so much fun. Malgré ces pensées qui m’arrachaient intérieurement un sourire, je gardais mon air stoïque face à elle et à sa déclaration sur il faut déclarer ses torts. « Et bla, bla, bla. Toi qui es – apparemment – si intelligente, réponds à une question. Y aurait-il des gentils s’il n’y avait pas de méchant ? Bien sûr que non. Personnellement, je ne pense pas avoir besoin de reconnaître mes torts, puisque pour les reconnaître, il faudrait qu’il y en ait. Et entre nous soit dit, le rôle du méchant puissant me va si bien, pourquoi voudrais-je devenir comme toi ? » répliquais-je d’un ton doucereux. Caquet rabattu, me voilà plus que satisfait. Expert dans l’art de souffler le chaud et le froid, j’appréciais de voir sa mine décontenancée. Pauvre d’elle, qu’est-ce qu’elle s’imaginait ? Qu’il suffirait de belles paroles pour que je m’adoucisse ne serait-ce qu’un tant soit peu ? Sotte, idiote, bien sûr que non. La seule à avoir jamais su comment m’adoucir était aussi celle qui avait rendu mon âme noire comme l’ébène. On ne peut pas tout avoir. Le souvenir d’Eleanor flotta quelques secondes dans mon esprit avant qu’il ne soit balayé par une autre remarque qui se voulait probablement humoristique de la part de Blondie. Elle avait beau prétendre l’inverse, il me semblait au contraire que sa gêne ne faisait que s’accentuer au fil des minutes, et plus que de la gêne, il me semblait même qu’elle avait peur. Peur de ma réaction, peur de mes répliques froides et acides, peur de je ne sais trop quoi. La peur était un sentiment qui m’était méconnu, fort heureusement. Je n’avais peur de rien, ni de personne. Pas même d’une puissance supérieure, puisque je ne croyais pas en l’existence d’une telle chose. Et c’était cette absence de peur qui me rendait aussi intouchable, inébranlable. Personne ne pouvait me perturber, encore moins cette fille. Moi je le pouvais, en revanche, d’une simple parole, lancée comme une pichenette, je pouvais lui faire baisser les yeux, détourner le regard, se sentir mal et même s’excuser. N’était-ce pas merveilleux, franchement, cet ascendant que je pouvais avoir sur les gens ? Décidant de poursuivre dans cette lancée euphorique, pour pallier ma froideur précédente, je me rapprochais d’elle, au point d’en être collé à elle. Pour un peu, j’en aurais presque senti son cœur s’accélérer face à ma présence juste à côté d’elle. Je plongeai mon regard dans le sien, laissant planer le doute sur ma future action avant que mes lèvres ne se rapprochent de son oreille gauche. « Qu’est-ce que tu en sais » murmurai-je. « Je pourrais devenir ton pire cauchemar si tu n’y prenais pas garde. Même une fille intelligente a ses faiblesses » ajoutai-je, mon index frôlant sa joue. Satisfait de mon petit jeu, un sourire amusé s’afficha sur mes lèvres avant que je ne revienne à ma position initiale, à savoir à l’opposé d’elle dans l’ascenseur, et que je n’adopte à nouveau cet air glacé qui m’était propre, effaçant tout souvenir de mes paroles précédentes. Et là, tu n’es pas effrayée Tyler ? Bien sûr que si, mais pas pour les raisons que tu croies. Peut-être allait-elle s’imaginer que le grand Cecil allait s’intéresser à elle, ou qu’elle ait suffisamment attiré son attention pour qu’il daigne jouer avec elle, mais même pas. Ce n’était qu’une petite démonstration ô combien efficace de mes talents de persuasion. Pas besoin d’en faire plus, la pauvre risquait l’arrêt cardiaque autrement et me retrouver avec un cadavre sur les bras n’était pas dans la liste de mes priorités. Des cadavres, j’en avais eu suffisamment sous les yeux pour ne pas avoir envie de m’aventurer à nouveau dans ce chemin. Tyler ne semblait pas prête de laisser tomber le sujet Moscou, à mon grand regret. Ne comprenait-elle pas que je n’avais aucune envie de continuer ce débat stérile et que je n’avais aucune envie de revivre cette journée ? Je l’avais suffisamment revécue dans mon sommeil pour ne pas avoir envie de le faire en étant parfaitement éveillé, sans aucune possibilité de me laisser dominer par mon inconscient. Même mon psy, attribué d’office après le massacre, n’avait pas obtenu beaucoup de réponses de ma part lorsque j’étais assis sur son canapé rouge, le regard perdu au loin. Oui, d’accord, j’avais été généreux, pour une fois, parce qu’elle avait été là au bon endroit au bon moment. Elle ou quelqu’un d’autre, quelle différence cela faisait ? Si j’avais su qu’elle me le rabâcherait en me voyant, j’aurais probablement réfléchi à deux fois avant de l’aider. Ou de lui sauver la vie, plus exactement. Il ne fallait pas oublier que profondément mauvais comme j’étais, je n’éprouvais aucun plaisir dans le malheur des gens si je n’en étais pas la cause. Voir quelqu’un souffrir avec une immense plaie à la jambe, en sachant que je me vouais à une carrière dans la médecine, n’était pas particulièrement jubilatoire. Libre à ceux qui le voulaient d’interpréter ça comme de l’humanité. Moi je n’y croyais pas. Mon humanité avait disparue sous l’impact des nombreux tonneaux faits par ma voiture et sous le corps sans vie d’Eleanor, et je n’étais pas prêt de la retrouver. On ne nait pas méchant, on le devient. Encore une phrase vide de sens. Méchant, méchant, qu’est-ce qui faisait d’une personne un méchant ? Les avis variaient sur la question, aucune réponse véritable ne pouvait être formulée. Et puis la méchanceté ne se quantifiait pas. On l’était ou on ne l’était pas, peu importait si ça remontait à la naissance ou au cours de la vie. « Ai-je dit le contraire ? Ne pas avoir de bonté ne rend pas méchant. Cela rend juste insensible. Quant à moi… méchant qui s’assume, n’est-ce pas de ça dont toutes ces filles en mal de romance rêvent ? Je suis l’archétype même du salaud qu’on ne peut s’empêcher d’aimer, pourquoi changerais-je de comportement alors que cela me va si bien ? » CQFD. Toutes ces filles qui rêvassaient au prince charmant qui serait un grand méchant qu’elles pourraient transformer. Je rendais réels tous leurs rêves, avant d’y mettre un terme brutalement. Jouissif. Et puis, le noir complet, et je la sentis plus crispée encore qu’avant, si cela était possible. Claustrophobie, quel beau mensonge. Une fille qui ment vaut-elle mieux que moi ? Probablement pas. Je tentais de prendre mon mal en patience, même s’il aurait été malhonnête de dire que le noir ne me dérangeait pas. Sans en avoir peur, je ne m’y sentais toutefois pas à mon aise. Mais je semblais toutefois mieux contenir mes émotions que la Brightside qui, si elle l’avait pu, aurait hurlé pour que quelqu’un vienne à son secours. Peine perdue. « Tu me connais bien mal pour pouvoir prétendre anticiper mes paroles. Même moi je ne les anticipe pas. » rétorquai-je calmement, jouant avec la lumière de mon portable pour tenter d’apporter un peu de clarté à l’appareil toujours en arrêt. Elle n’arriverait jamais à avoir le dernier mot. J’avais 23 années de pratique de la répartie, pas sûr qu’elle pouvait se targuer d’en avoir autant. J’étais quasiment imbattable à ce petit jeu-là. Tout ce qu’elle disait, je pouvais le contredire en à peine quelques mots. Et pourtant, elle parvint malgré tout à me surprendre en annonçant la couleur de but en blanc. Perdue, qu’elle disait. Il lui en fallait peu. Elle tenta une vague argumentation sur le noir, et le gris, je ne savais pas, je n’écoutais que d’une oreille distraite. Pourquoi jouais-je à la girouette ? Vaste question s’il en était. « Pour le plaisir de te voir décontenancée. Tu n’imagines pas à quel point c’est jubilatoire de voir cette pauvre Tyler toute perturbée par le grand méchant loup. Pour répondre à ta question qui n’en était pas vraiment une, je souhaite devenir médecin. Si je ne voulais pas sauver les gens, je n’aurais pas choisi cette voie. Est-ce que cela fait de moi quelqu’un de bien ? Ca pourrait, si par ailleurs je n’étais pas aussi cruel et insensible. Mais le tout dans le tout, je ne suis pas quelqu’un de bien, et je ne souhaite pas le devenir, et la situation me convient très bien. Tu es simplement perturbée parce que tu ne croies pas une seule seconde qu’il soit possible d’être si profondément mauvais. Cesse de croire en la bonté des gens, Brightside, ta naïveté te jouera des tours » expliquai-je, me voulant moralisateur. C’était ça, le vrai fond du problème. Elle n’arrivait pas à croire que je sois exactement ce que je prétendais être, en se basant simplement sur le fait que je lui avais sauvé la vie. Un acte d’héroïsme ? En aucun cas. Un acte de médecin en devenir ? Plus vraisemblable, en effet. « Je suis le méchant de l’histoire, et si ce n’est pas ce que tu veux entendre, tu m’en vois navré. »
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MessageSujet: Re: these feelings won't go away ▬ tyler&cecil these feelings won't go away ▬ tyler&cecil EmptyJeu 12 Avr - 11:54





Ses prunelles azures se perdirent sur les commissures de Cécil, commissures qui ne faisaient qu'accroître sa déception au fur et à mesure qu'elles se mouvaient et diffusaient sa riposte. Ce "bla bla bla" qu'il venait de lâcher avec une telle exaspération, la condamnant au silence et laissant entendre que tout ce qu'elle pensait n'était rien d'autre qu'un amas de bagatelles et qu'elle ne faisait que de continuer sa plongée dans la bêtise, de toute évidence il avait toujours raison. On ne l'avait jamais prise de si haut, habituellement, personne ne voulait entrer dans un quelconque débat avec elle, fichée première tête de la chambrée écolière, personne ne trouvait l'envie ni le courage de la contredire, tout le monde se disait qu'elle avait forcément raison vu le temps qu'elle passait à vivre à l'intérieur des livres. Pourtant elle avait toujours souhaité trouver un interlocuteur pour échanger ses idées, aujourd'hui, elle venait d'abandonner ce rêve. Il réussissait à réduire tout ce qu'il touchait à néant, comme si il avait des flammes au bout des doigts et brûlait tout sur son passage, ne laissant qu'un tas de cendres. Il avait raison finalement, elle avait peur de lui, elle ne voulait pas adopter l'allure d'une colline de poussières qui finirait par se dissiper sous l'air du vent. Elle tenait à rester bien en chair, qu'il aille trouver le plaisir d'incendier quelqu'un d'autre, une personne de son envergure, elle était sûre que le combat n'en serait que plus palpitant. Elle regardait se sourire qui s'étalait sans raison visible, il l'éjectait apparemment d'une pensée satisfaisante qui ne la rassurait en rien. Elle était toujours figée dans le silence, confrontée à cette mise à l'épreuve, cette question ultime qu'il lui soumettait, comme si elle faisait face à Julien Lepers et qu'elle était à une interrogation de la victoire, il ne lui manquait plus que d'appuyer sur le buzz et libérer sa science. « Bien sûr que oui. Les termes n'auraient pas eu lieu d'être puisqu'on n'aurait pas éprouver le besoin de faire la distinction entre les deux. », répondit-elle le plus simplement possible. Elle n'essayait pas d'imposer son point de vue à l'ascenseur coûte que coûte, dans le fond, elle se fichait du débat le bien versus le mal mais c'était Cécil, il exerçait un étrange pouvoir sur elle dont elle n'arrivait à s'enfuir. Tout était dans son regard, la férocité qui y sommeillait perpétuellement, une dureté qui l'obligeait à répondre. Elle détestait cette dette qui existait malgré sa volonté, ce cliché du méchant qui rambarde la gentille, elle avait désespérément envie de s'échapper, il était le pêcheur cruel qui laissait le poisson se dessécher sur le sable jouxtant sa rivière. Elle le dévisagea, décontenancée, à la suite de ses dires, avec lui, le proverbe "l'erreur est humaine" était terrassé, il se disait tellement parfait alors qu'en elle résidait de multiples failles, personne ne voudrait être elle, elle le savait très bien. Puis elle était incapable de prêcher pour sa propre paroisse, il venait de la plonger dans l'impasse. « Tu ne le voudrais pas. Et je ne vais pas gaspiller ma salive à essayer de te faire la morale, on dirait une muette qui tente de s'adresser à un sourd. ». De toute manière, elle n'était pas de celles qui faisaient la morale à qui que ce soit, son niveau d'assurance frôlait le sol, l'éraflant et la rendant plus vulnérable encore. Elle comparait sa situation au responsable ménager de la maison blanche qui s'introduisait dans le bureau du chef d'état pour lui proposer ses idées, autant dire qu'elle ferait mieux de s'aplatir tout de suite et rester crêpe. Il allait finir par la rendre malade avec ses aléas du froid et du chaud, lui accordant parfois des frissons pour ensuite la surprendre chaudement et entretenir la flamme de l'espoir presque éteinte, bientôt elle ne pourrait plus bouger face à toute cette agitation météorologique. Mais peu à peu, elle commençait à le deviner, à balayer le voile qu'elle avait jeté sur l'énigme depuis le début, se disant qu'il n'avait aucune raison de la remuer comme cela, mais il fallait se rendre à l'évidence, ses petites attentions n'étaient qu'un jeu qui le faisait intérieurement rigoler. Elle, en revanche, était plutôt chagrinée, pourquoi lui avait-elle laissé un espace aussi grand dans sa vie alors qu'il ne lui avait même pas jeté quelques miettes, Clark Kent n'existait pas et elle n'était pas Lois Lane. Surprise, elle le vit se rapprocher d'elle, un semblant de sourire flottant sur les lèvres, un talent qu'elle n'avait jamais compris, elle avait souvent l'impression de voir apparaître une risette sur ses lèvres sans pourtant que celles-ci n'aient bougé. Épaule contre épaule, elle était mal à l'aise et ses doigts se resserrèrent sur ses genoux, comme si elle s'accrochait à une corde pour ne pas tomber dans le vide. Elle sentait ce souffle tout proche qui la déboussolait complètement, elle était soumise à cette nouvelle proximité qui la rendait folle et accélérait la vitesse de son sang, lui prodiguant une irrigation trop importante et un tournis éphémère. Il lui fallut plusieurs secondes pour tourner la tête et rencontrer ce regard pénétrant, cette fixation qui lui donnait l'impression d'être étudiée de la majuscule au point, sans oublier une virgule. Il venait de la figer et elle ne pensait plus, enfin si, elle pensait pendant que ses prunelles bleues faisaient le tour du visage adverse, elle ne l'avait jamais vu d'aussi prêt. Qu'allait-il faire ? L'embrasser ? Non c'était absurde et elle ne saurait même pas comment réagir, définitivement dépassée par des évènements qu'elles n'avaient jamais envisagé. Le suspense devenait insoutenable, à force de courir si vite intérieurement, son coeur finirait par exploser, c'était une évidence. Elle le vit se pencher vers elle et ne put empêcher un mouvement de recul, si il n'en tenait qu'à elle, elle serait déjà sortie de l'ascenseur, ou même collée au mur d'en face, hors de portée, mais il lui bloquait toute issue. Son souffle envahit son oreille et ses paroles effacèrent tous ses doutes précédents, il voulait juste accroître sa peur, continuait à la plonger dans l'insécurité, sa méchanceté n'avait jamais disparu. Son index frôla sa joue mais elle ne ressenti par ce sentiment agréable qui l'envahissait quand on lui accordait cette tendresse, seulement un sentiment d'angoisse. Elle le regarda avec soulagement s'éloigner et regagner sa partie de l'ascenseur. Ses poumons oppressés purent reprendre leur rythme quotidien et elle put enfin récupérer l'air qui lui avait manqué. Maintenant que sa frayeur était passée, quelque chose la turlupinait, qu'avait-il voulu dire et qu'avait-elle fait pour s'attirer un si grand cauchemar, elle se plongea dans ses souvenirs mais en vain. « Qu'est-ce que tu entends par là ? Tu veux t'en prendre à moi maintenant. ». Ce n'était pas une question mais plutôt une affirmation idiote qu'elle laissa glisser avec un faible sourire, lui donnant un visage plus décontracté et moins grave, pourtant c'était bien ce qu'il prétendait faire, il l'a menaçait. Voilà qu'elle cauchemardait éveillée. Elle ne savait pas pourquoi elle embêtait tout le monde, elle faisait tant d'efforts pur se battre contre sa maladie et ne pas la laissait prendre le contrôle, ainsi elle ne portait préjudices à personne et pourtant on la piétinait constamment, on en profitait pour l'écraser, à croire que dans ce monde elle avait raté sa vocation et seule la cruauté payait, elle s'était installée dans le mauvais camp. Elle l'écoutait d'une oreille attentive tandis que ses mots poursuivaient à l'enfoncer dans le désespoir. Le pire était qu'il n'avait pas tout à fait tord, il ne cachait son côté noir de personne et pourtant il avait beaucoup plus de partisans qu'elle, mais elle était sûre que ce charme arrogant était provisoire, l'univers université le permettait mais il était rare de voir les héroïnes de comédie romantique opter pour un sans-coeur. « Pas toutes Cécil, pas les plus raisonnables. Pourquoi avoir envie de foncer dans le mur au lieu de passer par la porte. ». Ce n'était pas une question, juste son ressenti, elle n'était pas là à la quête de l'apparence mais plutôt d'une beauté intérieure, quelqu'un qui saurait la toucher et prendre soin d'elle, juste cette entreprise lui suffisait. Succomber aux charmes de Cécil serait comme s'empoisonner soi-même et elle refusait de toucher à ce poison, préférant définitivement passer par la porte et éviter les blessures. Son ton devenait las, affaiblit, signe de fatigue et de sa longue captivité, elle appuya sa masse blonde sur la paroi de l'ascenseur, se demandant bien ce que pouvait faire cet ouvrier et si il lui viendrait l'envie de les libérer un jour, hélas, la lumière les lâcha à son tour. Il parla à nouveau et elle jugea qu'il avait raison, elle ne le connaissait pas du tout, elle ne savait même pas qui étaient ses amis, s'il avait des frères et soeurs, la ville où il était né, tout relevait du mystère. « C'est vrai.. ». Elle avait hésité à ajouter une excuse mais savait qu'elle serait très mal accueillie par le iota, elle s'abstint donc, adoptant une position plus confortable sur le sol et essayant de gommer cette impression de flotter dans le vide. Mais ce fut lui qui la fit retomber brutalement sur le sol avec son aveu. Angoissée par le noir et éreintée par les remarques poignantes de Cécil, elle sentait sa gentillesse voler en éclat, sa bonté lui filer entre les doigts et commençait à ressentir quelque chose qui lui était inconnu depuis plusieurs années, quelque chose qu'elle tuait à coups de cachets et que des professionnels n'avaient cessé d'étudier, la regardant avec désolation. L'espace restreint, la pénombre, ses nerfs mis à l'épreuve depuis le début, toutes ces raisons lui donnaient envie de bouger, de s'agiter dans tous les sens et libérer la corbeille dans laquelle elle avait tout rangé. Elle sentait la crise poindre et tenter désespérément de la ravaler. Pas devant Cécil, non. « J'en ai assez entendu, tais-toi. ». Elle avait gommé son essoufflement de justesse, donnant une voix plus appuyée que tout ce qu'il avait pu entendre jusqu'à présent. Faisant le vide, elle songea qu'elle l'avait surpris mais ne put le confirmer puisqu'elle n'avait plus accès à son visage, elle reprit alors d'une voix plus calme, « S'il te plaît. ». Disons que maintenant c'était à lui d'être déconcerté. Elle enfouie sa tête dans ses bras, appelant son calme avec insistance et totalement déstabilisée par cette soudaine attaque de colère, elle avait pourtant respecter son traitement à la lettre. Mais pour l'heure, une inquiétude encore plus grande l’assaillait, la découverte de son maux qui ne tarderait pas à se propager à la vitesse d'une traînée de poudre sur le campus, il fallait qu'elle invente quelque chose et vite, n'importe quoi de crédible, tout ce qu'il lui passait par la tête. « Tu te souviens quand j'ai parlé de ma claustrophobie à l'interphone, ce n'était pas du vent, c'est on ne peut plus réel et je ne me sens pas au meilleur de ma forme. ». Elle avait tant de mal à la repousser, il fallait qu'elle s'allonge, elle priait même pour perdre connaissance. Sa tête se posa sur le sol et elle se recroquevilla sur elle-même, tournée vers le mur et espérant n'avoir pas fait trop de bruit pour indiquer à Cécil à quel point elle n'était pas dans son assiette, elle en était complètement sortie, cette foutue assiette s'était brisée sur le sol. Elle imagina que Zachariah était là, qu'il tentait de la calmer en lui caressant les cheveux mais elle savait que ça ne serait pas éternelle, il fallait qu'elle sorte de cette prison d'acier pour ne pas voir apparaître le mister Hyde qui commençait à s'éveiller. « J'ai besoin de m'échapper à tout prix Cécil. ». Elle savait qu'il ne pouvait rien y faire, qu'il était coincé tout comme elle et pourquoi l'aiderait-il, il était foncièrement méchant, mais elle paraîtrait davantage plus convaincante, le temps de se canaliser. She's a creature of strange moods, always at the top of excitement or at the bottom of an intense depression.


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MessageSujet: Re: these feelings won't go away ▬ tyler&cecil these feelings won't go away ▬ tyler&cecil EmptyJeu 26 Avr - 23:31

Je me moquais de sa science, de ses remarques, et de la façon qu’elle avait de toujours vouloir contredire rationnellement ce que je disais. C’était même la première chose que j’avais remarqué, depuis notre rencontre à Los Angeles, ce besoin omniprésent de se rassurer par un raisonnement qu’elle devait penser infaillible. J’étais un homme de science - après tout ne voulais-je pas devenir médecin ? – mais je n’avais pas besoin de tout justifier. Je trouvais même ça horripilant. Si c’était une preuve d’intelligence, sans nul doute, et je ne la remettais pas en question d’ailleurs, c’était surtout la preuve d’un flagrant manque de confiance en soi. Peut-être était-ce pour ça d’ailleurs que je n’étais pas sujet à tous ces questionnements, parce que j’étais né pour avoir confiance en moi, pour maîtriser la moindre émotion, pour ne jamais me laisser décontenancer par quoi que ce soit, ou qui que ce soit. De toute évidence ce n’était pas son cas. Une seule remarque franchissant mes lèvres et elle se retrouvait fragile, comme si des mots pouvaient la blesser physiquement. C’était typique. Manque de confiance. Ma question n’appelait aucune réponse, c’était une question purement rhétorique. Bien sûr que non, il n’y aurait nul besoin de gentils s’il n’y avait pas de méchants, c’était la loi du bien et du mal, il fallait toujours suffisamment de l’un pour contrebalancer l’autre. Mais malgré cela, Tyler s’obstina à vouloir me répondre, d’une réponse qu’elle seule devait pouvoir comprendre car je n’en compris pas un seul traître mot. Ou plutôt si, mais elle se contredisait tellement dans sa seule phrase que cela rendait tout son argumentaire inutile. « Tu réalises que ce que tu dis n’a aucun sens, n’est-ce pas ? Tu admets toi-même qu’il n’y aurait pas besoin de termes puisqu’il n’y aurait pas besoin de différencier les deux. S’il n’y a pas besoin de différencier les deux, comment peux-tu dire qu’il n’y a pas de gentil ? C’est un non sens, Tyler. Ton manque de discernement sur la question me laisse perplexe, je dois t’avouer. » La déception se faisait ressentir dans mon ton. A coup sûr elle allait s’excuser de sa bêtise, encore une fois. Moi qui pensais que le débat pourrait être un tant soit peu intéressant, elle venait de le réduire à néant avec sa réponse illogique. Mais enfin, la question ne se posait pas, il y avait des gentils, des méchants, moi j’étais du mauvais côté de la barrière, nul besoin de débattre à ce sujet, car il n’y avait aucune raison que cela change, j’étais parfait là où je me trouvais. Elle-même semblait capituler face à cet aveu évident. « Cela ne servirait à rien en effet. Si tu te complais dans la gentillesse, libre à toi, je ne vais pas chercher à faire de toi ce que tu ne veux pas être, j’attends que tu fasses de même me concernant. Et pourtant je suis sûr que tu as du potentiel. » Quelques furtives secondes et j’imaginais Tyler en grande méchante, et l’image m’amusa au point qu’un sourire moqueur se dessina sur mon visage. « Mais puisque tu préfères rester cette sainte Brightside, libre à toi. Tu sais ce que l’on dit, mieux vaut régner en Enfer que servir au paradis. » Nouveau sourire sarcastique avant que mes pas ne m’amènent à proximité d’elle. La tension, palpable, me réjouissait d’autant plus. Qu’il était facile de la perturber. C’était à se demander si elle ne demandait pas que ça. Je m’amusais, prenant le temps de la faire souffrir mentalement, tandis qu’elle devait réfléchir à toutes les possibilités que j’envisageais. Qu’allais-je faire, en me rapprochant autant d’elle ? La réponse la plus évidente était bien évidemment erronée. L’embrasser ? Oh, ce jeu-là viendrait plus tard, si l’envie me prenait. Mais pour l’heure, c’était menace caressante à l’oreille, prononcée de ma voix la plus mielleuse. Dire des atrocités d’un ton doux, une spécialité du maître Cecil dont je me délectais chaque fois que j’en faisais usage. Une remarque qui acheva de la décontenancée. Oh, mais oui, que voulais-je dire par là sinon exactement ce que je lui avais annoncé ? Mes doigts caressèrent quelques secondes son visage de porcelaine avant que je ne m’éloigne, un sourire sans chaleur sur les lèvres. Je plantai quelques instants mon regard dans le sien, savourant ce que je considérais comme une victoire, bien qu’elle ne m’ait demandé aucun effort. « Voyons, ne sois pas stupide. Pourquoi m’en prendrais-je à toi ? Pour ça il faudrait que tu aies un quelconque intérêt à mes yeux et je suis navré de t’annoncer que ce n’est pas le cas. Mais peut-être pourras-tu remédier à cela ». Remarque ponctuée d’un clin d’œil empli de malice. Tyler, nouveau souffre-douleur, à défaut de la trouver intéressante, je pouvais en moins en faire un nouveau jeu auquel j’aurai grand plaisir à jouer. Passer le temps, sortir de mon esprit une autre blonde dont le visage tendait à apparaître à l’occasion sans que je n’ai demandé quoi que ce soit, me rappelant à chaque fois le dernier sourire d’Eleanor auquel j’avais eu le droit, ce qui me rappela qu’il fallait d’ailleurs que je fasse quelque chose pour cesser de penser à elle sans raison. Et l’illumination se fit à ce moment précis. J’étais stupide d’avoir considéré Tyler comme indigne de mon intérêt, car si elle était effectivement inintéressante, je pouvais toujours la rendre un peu moins fade. On considérerait cela comme mon geste de bonté de l’année. Peut-être que sa cause n’était pas perdue après tout. « Parce que c’est bien moins intéressant » répondis-je, laconique. La preuve en était, quelle fille admettait ne pas fondre devant tous ces couples bidons de leurs séries à l’eau de rose ? La difficulté égalait à la passion, au désir, à l’envie, et donc automatiquement, toutes rêvaient à ce prince charmant mais pas trop, de ceux qui sauraient faire battre leurs pauvres cœurs de midinettes. Toutes, c’était ce qu’elles voulaient, même si certaines se refusaient à l’admettre et c’était sur ce créneau que j’intervenais. Le prince charmant, mais si difficile à conquérir, de telle sorte que toutes celles qui s’y étaient aventurées en étaient ressorties le cœur brisé, ce qui faisait ma plus grande fierté. Faites-les croire qu’elles vous possèdent et rappelez-leur que personne ne vous possédera jamais, le tour est joué, fin de l’histoire et on passe à la suivante. « Tu te plais à croire que tu es différente des autres, mais tu te mens à toi-même Tyler, tu es comme toutes les autres, toutes celles qui rêvent que quelqu’un fasse battre leur cœur comme personne ne l’a fait avant. » déclarai-je sur le ton du professeur qui explique quelque chose d’évident à un élève médiocre. « Et si tu ne le crois pas, je saurai te le prouver. » ajoutai-je, première d’une longue série de mise en garde. A vouloir trop se soucier de moi, elle finirait par s’y brûler les ailes. Je l’observais, attentif au moindre de ses mouvements, guettant le moment où elle baisserait sa garde, tandis qu’en prédateur qui se respecte, je profiterais de ce moment pour… pour quelque chose que je n’avais pas encore décidé, à vrai dire. Imprévisible, même pour moi, c’était bien là que résidait le danger. Je pouvais choisir de blesser quelqu’un, de l’épargner, voire même de lui sauver la vie pour mieux la couler par la suite. C’était là que résidait toute la beauté du maître. Elle parvint à m’arracher un sourcil arqué face à une réaction à laquelle je ne m’attendais pas. Me taire ? Alors que je venais de toucher un point sensible ? Non, hors de question, je ne recevais d’ordre de personne, certainement pas de Tyler qui peinait déjà à ne pas s’excuser pour chaque remarque plus sévère que d’ordinaire. Preuve en était, elle ajoutait la politesse à son ordre, le transformant en une demande, ce qui m’arracha un nouveau soupir d’exaspération. « Il est encore trop tôt pour ça, Brightside. » Un sourire cruel se dessina sur mes lèvres, un sourire qui se ternit rapidement à l’annonce de sa claustrophobie. Ainsi donc elle ne mentait pas. Aurais-je vraiment du en être surpris, la si gentille et si douce Tyler ne pouvait décemment pas être capable de mentir, ça aurait été à l’encontre de tous ses principes. Allons bon, voilà qu’à présent elle menaçait de s’évanouir en plein dans un ascenseur à l’arrêt, pour ajouter à mon bonheur. Pitié, si elle voulait que je la sauve une nouvelle fois, elle n’avait qu’à demander. Je l’entendis plus que je ne la vis s’allonger sur le sol froid, en position fœtale. J’ai besoin de m’échapper à tout prix. L’espace de quelques secondes, je vins à penser que je faisais encore plus d’effet que je ne l’imaginais, avant de reprendre mon sérieux, sachant pertinemment que je n’étais pas la cause de son état, sinon l’un des catalyseurs. Je m’approchai d’elle, l’observant de toute ma hauteur avant de tapoter l’interphone. Maintenant que j’y pensais, ils semblaient effectivement prendre un malin plaisir à faire durer le calvaire. Un grésillement et une voix masculine, différente de la précédente, différent interlocuteur, donc. « J’ai une claustrophobe avec moi, elle ne se sent pas bien. Auriez-vous l’amabilité de vous dépêcher, donc, si vous voulez éviter que je ne porte plainte contre vous pour non-assistance à personne en danger ? » ordonnai-je d’un ton glacial très Cecilien. L’homme au micro bégaya, s’évertuant à me dire que quelqu’un s’occupait déjà de nous. « Vraiment ? Et il vous faut plus de vingt minutes pour faire remarcher un ascenseur ? C’est d’autant plus lamentable » renchéris-je, dans le but de le rendre plus mal à l’aise encore. Il bégaya à nouveau, d’autres excuses maladroites avant de raccrocher brusquement. « Tu ne pourras pas dire que je ne fais rien pour t’aider » déclarai-je à l’attention de Tyler, toujours recroquevillée sur le sol. Je m’assis à côté d’elle, ne sachant pas vraiment quoi faire. Moi-même je n’étais pas un grand amoureux des endroits clos, mais je n’avais jamais souffert de ce syndrome que je ne comprenais pas vraiment. Que craignait-elle, que les murs ne se rapprochent pour l’étouffer vivante ? Qu’elle finisse par manquer d’air au bout de quelques minutes ? Qu’arrivait-il à son esprit si rationnel ? « Tyler ? » interrogeai-je, juste pour m’assurer qu’elle était encore des nôtres. Elle murmura quelques mots qui me rassurèrent, si tant est que j’avais besoin d’être rassuré. Je n’avais pas envie de me retrouver avec un autre cadavre sur les bras, j’avais déjà eu mon quota pour toute une vie. « Redresse-toi. Inspire. Expire. Lentement, mais profondément. » conseillai-je, sur un ton professionnel, résultat de longues années d’études dans le domaine médical. Ce n’était probablement pas de ça dont elle avait besoin mais je m’en moquais éperdument, c’était le mieux que je puisse faire pour elle, aussi devrait-elle s’en contenter. « Tu voudrais bien me faire le plaisir de suivre mes conseils médicaux ? Je ne cherche pas à te tuer, Brightside. Après tout tu devrais me faire confiance moi plus que quiconque, ne suis-je pas à l’origine de ton sauvetage ? » Elle s’évertuait à rester confinée dans son coin, comme une pauvre malheureuse. C’était bien la peine de vouloir me montrer un peu plus sympathique, si elle refusait d’écouter les soins que je lui prodiguais. Cela m’apprendrait à vouloir aider mon prochain. Vous voyez, je suis fait pour être méchant, et chaque fois que je ne le suis pas, le bon dieu me punit. True story.
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