Autant dire que je fulminais. Et que je fulmine toujours d'ailleurs. Pourtant en me levant ce matin j'étais persuadée que ça allait être une bonne, pour ne pas dire merveilleuse, journée. Il y avait toujours les cours, mais je n'en avait que l'après midi. Tran-quille. Je sais pas, j'avais une sorte de pressentiment. Et puis je m'étais retrouvé coincée dans ce foutu ascenseur avec cette mamie bizarre qui ressemblait plus à maïtre yoda qu'autre chose. Une demi-heure d'attente avant qu'on ne daigne le faire rapartir. Une demi-heure à supporter les bavardages de la vieille femme. Au fond elle me faisait plus pitiée qu'autre chose, elle devait être vraiment seule. Sans blague, je connais tout de sa vie maintenant, l'âge de ses fils qui ne viennent jamais la voir, son prénom, sa vie tout entière. Ses fils sont de sacrés salaups d'ailleurs parce que leur mère, à part qu'elle parle beaucoup, elle m'a semblée être un monstre de gentillesse. Si un jour j'ai des enfants, j'éspère franchement qu'il viendront me voir, s'ils ne tiennent pas à être déshérités. Quand on est arrivé en haut, j'ai promis à Germaine que je viendrais la voir un jour puis je suis entrée chez l'amie que j'étais venue voir. Si j'avais su qu'elle avait fait récemment l'acquisition d'un chien je m'en serait bien passé. J'avais ma canada goose, je l'ai posé, et quand je suis retournée dans le hall je l'ai retrouvée par terre avec la fourrure et une manche en moins. Connard de clebs, connard connard connard. J'aime bien les chiens d'habitude, mais quand ils se mettent en tête de bouffer mes vêtements ça ne passe vraiment plus. C'était un cadeau en plus, et cette imbécile n'a rien trouvé de mieux à dire que « oh mais tu sais à cet âge là les chiens, c'est inconscient... ». Mais bordel qu'est ce que je m'en contre fichait moi, de la conscience de son chien. Il avait bouffé ma doudoune point, il n'y avait rien d'autre à ajouter. Donc je suis partie, en hurlant sur la fille, et je me suis dit que tant qu'à faire j'allais reprendre l'ascenceur. Haha, quelle blague. J'aurais franchement dut m'abstenir. En fait, j'aurais du m'abstenir de me lever ce matin. Parce que je me suis retrouvé coincé une deuxième fois dans ce putain d'ascenseur, et seule cette fois. Dix minutes, ça passe, quinze minutes, ça passe, vingt minutes, ça casse. Je me suis mise à paniquer, jusqu'à ce qu'on relance la machine. Je suis sortie dans la rue pour aller à l'universitée. Le bus était retardé gé-nial. Quitte à poirauter dans le froid j'ai préféré y aller à pied, ça m'aurai fait faire du sport. Tu parles. J'ai à peine marché dix minutes qu'une putain de voiture a roulé dans une flaque et m'a aspergé entierrement. Magnifique, merveilleux. J'avais pas l'air conne avec ma doudoune défoncée sous le bras et le reste de mon corps trempé. J'ai fini par arriver à berkeley, totalement gelée. J'étais morte de froid, je suis toujours morte de froid. Je mettrais ma main à bruler pour dire que demain je suis malade.

« Putain imbécile, tu peux pas regarder où tu vas ? » je m'écris en reculant d'un pas. Le pauvre type qui sort de l'Albatross m'a percuté de plein fouet juste quand j'essayais d'entrer dans la café. J'ai froid, j'ai plus de doudoune, et j'ai mal au front. Je me masse la tête en foudroyant le mec du regard. Puis seulement je le reconnais. Ciel, c'est Sky. Mais bordel qu'est ce qu'il fout ici. pourquoi c'est lui qui me rentre dedans, pourquoi pas un autre gars. Encore, si je l'aimait bien, ou que j'avais des affinités avec lui, ça passe. Mais lui, c'est rien d'autre qu'un pauvre type. Je me souvient encore de notre rencontre. C'était tellement appréciable comme instant, quand je lui ai demandé de l'aide pour un foutu devoir et qu'il m'a rembarré séchement. J'adore me faire limite insulter juste pour un devoir de rien du tout. C'est tellement agréable. Surtout qu'on ne se connaissait pas pas, qu'on ne s'était jamais rencontrés, qu'on ne s'était jamais parlé. Je l'ai revu ensuite, quelque fois, il ne m'a pas adressé la parole, il ne m'a même pas regardé, je sais même pas si il se souvient de moi. Je connais son nom parce qu'on a des amis en communs, point. « Oh Sky, quelle bonne surprise, j'adore rentrer dans des sale cons dès le midi. » Je m'avance vers lui avec un sourire froid. Il n'est pas grand comme mec, en plus j'ai des talons. On fait la même taille, bim. Au moins il ne peut pas me fixer de haut. « Maintenant t'es gentil tu me fais pas chier, tu te pousses et tu me laisse passer, sauf si tu décides de me payer un café ou un truc à bouffer. J'ai passé une matinée de merde, un sale clebs à foutu en l'air ma canada goose et j'ai passé au moins une heure dans un ascenceur en panne. Alors maintenant, tu te pousses. » Je suis plutôt quelqu'un de foncièrement gentil, sauf avec quelque exeptions. Ou quand je suis en colère. A l'heure qu'il est, je suis en colère. Et j'ai envie de passer mes nerfs sur quelqu'un, ou quelque chose, n'importe quoi du moment que je peut m'énerver un bon coup. Après, ça ira mieux. Je serait calmée, j'aurais mangé. Si ça ne tenait qu'à moi j'aurais explosé l'amie propriétaire du chien, mais c'était justement une amie. Je lui ai juste hurlé dessus sur le coup, je crois que je ne l'ai même pas insulté. Alors quitte à passer ma rage sur une personne que je n'aime pas, autant le faire. Il est lent à la détente, je sais pas ce qu'il attend. « Eh, mec, tu m'écoutes quand je parle ? je t'ai demandé de me laisser passer. Sauf si tu tient vraiment à m'offrir un café, bien que honnêtement venant de toi, j'en doute. Allez, soit gentil, pousse toi. »

Avoir faim. Rien que les mots vous déprime. Frigo vide, par contre, ça donne carrément envie de se pendre. Maintenant, vous combinez les deux, et ça vous donne un Sky de très très très mauvaise humeur. Surtout que le monsieur ne sait pas cuisiner. Bah oui, on ne sait pas tout faire dans la vie. On peut pas tous être un as des "moules marinées au caramel à la noix de saint Jacques sur son flanc d'asperges cuit dans le l'eau chaude et l'huile d'olive accompagnée de sa purée de noix aux amandes sur panachée de banane." Bah ouais quoi, on est fou ou on l'est pas, c'est tout. Surtout que, les chefs cuisiniers qui cuisinent ce genre de plats sont de vrais voleurs; le titre nous attire, on commande, et, paf, au moment du service, on a rien dans l'assiette. Merde quoi, ils faudrait qu'ils commencent à comprendre que quand on vient bouffer au resto, bah c'est justement pour bouuuuuuuuuffer ! Limite, Sky n'arrivera pas un jour avec un mannequin qu'il fera passer pour sa copine, qu'il la fera commander et qu'à la fin, il sautera sur son assiette à elle. Pauvre bout de caoutchouc, repose en paix, au pays des autre poupées en caoutchouc ! Mais c'était pour sauver une autre vie, alors on ne pouvait pas en vouloir à Sky. Il avait faim, il était au bord du coma et tout ce qu'il avait envie de faire, c'est de tuer son prof de biologie en ce moment même. Il ne pouvait pas terminer son cours un peu plus vite ce con ? Il le faisait exprès ? Attends viens un peu plus que je t'ampute d'un membre toi. Sky avait pas pu déjeuner, Sky avait été obligé d'aller en cours au lieu d'aller bouffer tranquillement, alors Sky était de très mauvaise humeur. Il allais l'intégrer oui ou merde ? Qu'il dégage avec sa colonne vertébrale, et qu'il se la foute là ou il pensait ! Non mais sérieux quoi, quand on a un trou noir dans l'estomac, on pense pas à la biologie. Même que ça a tendance à vous dégoûter de manger. Mais c'était des "tendances"; quand Sky avait faim, il pourrait tuer lui même un buffle. Manquait plus que la lance et il pouvait partir en chasse. Quoiqu'il ne ramasserait rien à l'université. Bon, d'accord, il y avait bien quelques éléphants par ci par là, mais il lui paraissait avariés et pleins de graisses; ça pourrait lui filer des boutons. Bouh. Le Delta laissa sa tête retomber sur sa table et fixa le prof du regard. Bon Dieu, si il avait des super pouvoirs, ce con ne serait déjà plus en vie, foie de Leroy. Pourquoi n'avait-il pas été doté de pouvoirs, genre des lasers à la place des yeux ? Mouha, il pourrait en tuer du monde avec cette technique ! Bon, demain, c'est promis, il arrive avec une tronçonneuse. Et une caméra. Si jamais ça peut le rendre célèbre et le faire se repérer par des grands producteurs qui le voudrait dans leurs prochains films à gros succès... On sait jamais. Ça pourrait lui rapporter de jolies filles à ses pieds. Mmh, il avait déjà hâte d'y être.
"Vous pouvez sortir, j'ai fini." Oh. Oh. Mon. Dieu. Vraiment ? Ouais ? Sérieux ? Il blague pas le vieux ? Non parce que si c'est le cas, il va s'en prendre une belle. Le Delta vit alors tous les étudiants présents dans la salle se lever, après avoir rangés leurs affaires. Allelujah ! Sky se leva alors, une seule idée en tête; manger. Et pour ça, il fallait se rendre à la cafétéria. Vite vite, poussez vous bande de chiens, Sky a faim. Mais non, pleure pas toi, je t'ai juste renversé. Pas de quoi fouetter un chat. Oh, toi, la grosse, pousse toi, t'as de quoi tenir une année avec ta graisse ! Sky n'est pas gros, Sky n'a pas de graisses, Sky doit manger ! Pousse toiiiiiiiiiiiiii ! Allez, hop, une de moins, à qui la suivante ? Sky se retourna alors et rigola à la vue de la grosse par terre. Il aurait mieux fait de ne pas se retourner. Car, quand on marche à l'envers, on ne voit pas ce qu'il y a derrière nous. Et quand on ne voit pas ce qu'il y a derrière nous, on percute pleins de gens et on tombe. Là, Sky ne tomba pas, il percuta juste de plein fouet quelqu'un. Qui, lui ne tomba pas non plus mais poussa un juron. Charmant pour une damoiselle. L'étudiant se retourna alors de nouveau, un sourire sadique accroché aux lèvres. Sourire qui s'agrandit encore plus lorsqu'il se rendit compte que la personne qu'il venait de percuter n'était autre que Némésis. Ah, Némésis. Pauvre petit bout de chou. Enfin, bout de chou.. Quand elle s'énervait, elle s'énervait, c'était bien le moins que l'on pouvait dire ! Et, là, de ce qu'il pouvait voir, elle avait l'air énervée. Même très énervée. Mais ça c'était pas son problème, qu'elle aille brouter ailleurs, il ne voulait pas la voir. Il n'arrivait même pas à poser ses yeux dans les siens. Elle lui rappelait Lou. Elle était la réplique parfaite de Lou. Et Sky était encore trop sensible sur ce sujet pour qu'il lui passe par dessus la tête. Il n'y pouvait rien, si Némésis ressemblait à l'ex copine qu'il avait mis en cloque, puis qu'il avait obliger à se faire avorter pour qu'ils finissent par ne plus jamais se parler. Il n'y pouvait rien, si il ne pouvait pas se contenir quand elle se trouvait avec lui, même si il s'agissait de Némésis, et pas de Lou. Même si Némésis n'était jamais sorti avec lui.. Alors il était froid avec elle. Il était même méchant. Comme l'autre jour, où elle venue lui demander de l'aide pour un devoir et qu'il l'avait rembarré. Elle avait été surprise, surtout qu'ils ne se connaissaient pas. Juste Sky, qui la zieutait parfois, à la fois intrigué et angoissé. Et quand Sky est angoissé, il s'énerve. Et il s'énerve aussi quand on lui parle mal, ce qui était le cas avec Némésis. Pétage de plomb bonjour !

La jeune femme s'avança alors vers lui, après l'avoir salué à sa manière. Merde, avec des talons, elle était aussi grand que lui. Le Delta lui coupa alors la parole, trop heureux de pouvoir passer ses nerfs sur quelqu'un. - Attends, ferme la trente secondes, je reviens, je vais chercher des talons, comme ça, je ferais aussi garce que toi. Paf. Mais ça n'avait apparemment pas suffit pour qu'elle se taise. Alors elle lui déballe sa vie. Entre deux, Sky lâcha un: - Cool ta vie. Et moi, hier, j'ai mangé une pomme. Bien que monsieur n'aimait pas plus que ça les pommes. - Oh ? Un chien tu dis ? Mais.. Ce genre de mammifère ne traîne pas à côté des poubelles plutôt ? Ah, oui, pardon, t'es une poubelle ambulante. Tout s'explique. Le cri de guerre de l'estomac. Sky est méchant. Oui, Sky aime faire chier. Et c'est d'ailleurs pour ça que Sky ne bougea pas quand Némésis lui demanda de s'écarter. Hors. De. Question. - Un café ? Pour que tu te rattrapes les dents jaunes ? Bof, comme tu veux. Enfin, en fait.. Non. Pour qu'il bouge, il faudrait qu'elle le pousse. Et vu le poids du jeune homme et le fait qu'il soit bien plus musclé qu'elle, elle n'y arrivera pas. - Parce que tu sais quoi ? Je te laisserais pas bouffer en paix. Et puis, au fait, tu ferais mieux d'aller te changer hein, parce que la terre dans les cheveux, le blouson déchiré et l'odeur de cadavre.. Moyen quoi. M'enfin je dis ça, je dis rien ! Conclua-t-il, sourire au lèvres, mine de rien. Et puis il se retourna, n'accordant plus aucune attention à Némésis.

Il y a certaines personnes dans la vie, qui ont cette étrange faculté de vous insupporter quoi qu’ils fassent, quoi qu’ils disent, ou même dans leur attitude naturelle. Chacun d’entre nous doit, si parfait soit-il, doit insupporter au moins une personne en ce monde. Même moi. En fait, je dois en faire chier plus d’un et sans doute pas qu’un peu. Combien de fois me l’a-t-on dit « Oh merde Némésis tu soule là. », combien de fois m’a-t-on jeté un regard exaspéré, l’air de dire « la ferme, la ferme, la ferme. » Mais comme je suis d’une nature incroyablement persistante et incroyablement bavarde, j’ai continué de parler à chaque fois ; ou presque. De même que, lorsque l’on me cherche, je ne reste pas là, pantoise, à fixer le pauvre type avec des yeux d’imbécile finie sans rien dire, choquée. Je contre attaque, je fonce dans le tas, je butte. De la même façon que j’allais butter Sky. Je ne sais pas si c’est ma tête, ou quoi que soit d’autre, qui ne lui revient pas, mais ce mec ne m’aime pas. C’est plutôt, à proprement parler, qu’il donne l’impression d’éprouver une profonde haine envers moi, haine inexpliquée autant qu’elle est inexplicable puisque je ne lui ai jamais rien fait. Si ce n’est lui demander de l’aide, une malheureuse fois dans ma vie. Et pourtant il ne m’aime pas, alors soit, je ne l’aime pas non plus. Quoi qu’il est plus froid qu’autre chose. Quand il me percuta devant le bar universitaire, avant de se retourner avec ce genre de sourire narquois qui me donne envie de ravaler la façade de son propriétaire à coup de pelle, j’ai brusquement été prise d’une envie brutale de lui coller une baffe. Non pas qu’il ai dit quelque chose, mais rien que son sourire – par-dessus mes mésaventures matinales – me donnait envie de gerber. Je me suis approchée de lui, cherchant en vain son regard. Ce mec ne me regarde jamais droit dans les yeux. « Attends, ferme la trente secondes, je reviens, je vais chercher des talons, comme ça, je ferais aussi garce que toi. » Je plisse les yeux d’un air mauvais. « Te fatigue mec, tes talons tu vas en avoir dans deux secondes, et droit sur ta gueule. » Je sais pas trop à quoi il s’attendais en me disant ça, peut-être à ce que je fonde en larme et que je parte en courant, ou un truc du genre. Sauf que je ne suis pas une soumise, merci pour moi. « Cool ta vie. Et moi, hier, j'ai mangé une pomme. » me coupa t-il. J’esquisse un sourire moqueur. « Oh tu vois, moi au moins je m’explique avant de m’exciter sur quelqu’un. Je fais pas ça sans raison, pauvre tâche. » Il me fixait encore du même air faussement supérieur et narquois que tout à l’heure. A croire que tout en lui était programmé pour me faire sortir de mes gongs, de son attitude à son physique. Non pas qu’il soit laid, juste pas mon type. « Oh ? Un chien tu dis ? Mais.. Ce genre de mammifère ne traîne pas à côté des poubelles plutôt ? Ah, oui, pardon, t'es une poubelle ambulante. Tout s'explique. » continua t-il, lorsque j’eu fini ma tirade. Sans me départir de mon calme apparent, j’ai de nouveau souris, les mâchoires serrées. « Ah bon ? Parce que tu vois c’est pas trop mon truc les poubelles, donc je sais pas. Mais apparemment ça à l’air d’être le tient, puisque t’as l’air d’en savoir, des choses dessus. Tu dois y passer du temps mon pauvre, je parie que t’es tellement fauché que tu dois les fouiller pour trouver à manger. » dis-je. Lorsqu’il ne bougea pas à ma demande, j’eu de nouveau cette envie de lui refaire le portrait. Oh, pas très délicat pour une fille. Oh merde hein, on a le droit d’être de sexe féminin et d’avoir des pensées violentes. Les deux ne sont pas obligatoirement dissociables. « Un café ? Pour que tu te rattrapes les dents jaunes ? Bof, comme tu veux. Enfin, en fait.. Non. » rétorque Sky à une ultime provocation. Notre joute verbale risque de durer, s’il continue sur cette voie là. Parce que ce n’est pas moi qui céderait la première. « Quoi, t’es jaloux parce que moi, elles ne sont pas jaunes mes dents ? Oh, attend, je vais t’apprendre un mot ! Den-ti-frice. Ça va ? T’imprime ? Parce qu’entre nous, c’est vraiment pas avec la couleur de tes dents que les filles vont venir vers toi. Ah ! Et ça se dit séducteur en plus. Tu m’explique deux secondes ce que tu fais chez les deltas ? » Deux solutions s’offrent à moi à ce stade ; je le pousse ou… je le pousse. Certes, Sky est plus lourd que moi et il n’y a pas à dire, bien que de mon point de vue sa musculature se rapproche plus de celle d’un adolescent pré pubère que de celle d’un mec de plus de vingt ans, il n’en demeure pas moins plus carré que moi. Je suis sure pourtant, d’arriver à l’écarter si je le veux, quand je veux, où je veux. Un bon coup de pied dans les parties, ça vous ouvre toutes les portes. « Parce que tu sais quoi ? Je te laisserais pas bouffer en paix. Et puis, au fait, tu ferais mieux d'aller te changer hein, parce que la terre dans les cheveux, le blouson déchiré et l'odeur de cadavre.. Moyen quoi. M'enfin je dis ça, je dis rien ! » J’ai souris une énième fois. Je commençais à crever littéralement de place. Ça serait drôle, de me retrouver, demain à la même place, et complètement gelée. Je ne sais pas combien de temps on peut survire, dans la glace. Même si je n’ai pas vraiment dans l’idée de tenter l’aventure. « Pardon ? Une odeur de cadaver ? Attend, oh mais t’as raison dis, je crois meme qu’elle vient de… toi. » dis-je en posant mes mains sur mes hanches. Entre temps, le garçon s’était désintéressé de moi. Ou plutôt il feignait de ne plus me voir, comme font les enfants qui se font la tête. Dommage qu’il ait été si exécrable la première fois, je suis sure qu’on aurait put s’entendre. Je le contourne avant de poser mon doigt sur son torse. « On ne t’as jamais appris la politesse Sky ? On ne tourne pas le dos à une femme. » Juste histoire de le faire un peu plus chier, juste un tout petit peu plus. Je me suis encore rapprochée de lui. « Allons, tu ne refuserais quand même pas de payer à manger à une pauvre demoiselle en détresse, super-connard ? Ou sinon tu peux aussi me filer l’argent. » J’ai tapoté la poche de son veston, faisant cogner le portefeuille contre sa hanche. Il était tard, je n’avais pas mangée et j’aurais mis ma main à brûler que lui non plus. Il devait crever de faim autant que j’étais morte de froid. Et de faim. Mon ventre émis un gargouillis sonore, auquel se joignit celui du garçon. J’ai de nouveau souris, narquoise. « Ton ventre proteste chéri, et je te jure que tu peux toujours rêver pour entrer tant que t’auras pas abdiqué. Fais gaffe, je suis du genre tenace. »