Le centre commercial. Un endroit immense, bondé de gens, peu importe le moment de l’année. Mais il était vrai que c’était encore plus terrible lors du temps des fêtes et ce n’était guère étonnant. Après tout, les cadeaux, ça s’achetait au centre commercial, dans les boutiques. Et beaucoup étaient souvent en retard, alors ils se ramassaient tous le même jour au centre commercial et l’endroit était envahi à un tel point qu’on ne pouvait faire deux pas sans frôler ou foncer dans une personne. Mais Nathanaël était loin d’être dérangé par tout cela. Il aimait être discret, loin des regards et se fondre dans la foule. Dans une telle foule et vu son habillement tout à fait normal et décontracté, il savait bien que personne n’aurait l’envie de le regarder et jamais il n’aurait toute l’attention sur lui. À moins d’une gaffe. D’une terrible gaffe. Dans le genre, tomber dans un escalier roulant ou échapper tout ses sacs et que tout se renverse sur le sol. Mais le Slovaque n’était pas du genre maladroit, alors il était loin d’être inquiet à ce sujet. Ce fut à ce moment là qu’il s’arrêta devant une certaine boutique dont la baie vitrée projetait son reflet. Ses souliers, des Converses brunes, mais d’un beau brun. Le même que ses iris noisette. Un pantalon un peu serré, noir. Une chemise blanche sous une veste sans manche. Et ses cheveux en bataille, comme à son habitude. Son visage était frais et calme, il avait eut une bonne nuit et s’était bien reposé. Hier soir, ça l’avait bien été la première fois depuis des semaines qu’il n’avait pas ramené une quelconque conquête dans son lit. Ce repos temporaire était intéressant, et magique.

Le jeune Nahov continua son avancée entre les gens. Certains étaient pressés et couraient dans tous les sens, bousculant tout le monde et tout sur leur passage. D’autres étaient calme, semblant prendre une marche de santé. Et puis, il y avait ceux en compagnie de quelqu’un. Des couples, des amis, des groupes de personne. Des noirs, des blancs, des asiatiques. Le centre commercial était le meilleur endroit pour trouver de tout. Autant des couples vieillards que des jeunes enfants. Autant des groupes de personnes noirs que des couples pas de la même origine. Une femme blanche et un homme noir. Il n’était pas raciste, mais il n’arrivait pas à s’imaginer comment se serait être en couple avec une femme noir. De toute manière, il n’arrivait pas à s’imaginer être en couple tout seul. L’amour, ce n’était pas pour lui. Il méprisait ce sentiment que tous bénissaient. Il avait couché avec de nombreuses femmes et hommes de d’autres origines, mais être en couple… c’était quelque chose d’impossible pour lui. Par peur, par haine. Il ne savait plus trop comment il en était venu à renié l’amour et l’exclure du chemin de son avenir. Mais ses amis s’obstinaient à lui répéter la même phrase à chaque fois que le sujet était abordé : « Penses ce que tu veux San, un jour, l’amour te tombera dessus et tu ne l’auras même pas venu venir. » À cela, il répondait toujours d’un humour sarcastique qui exaspérait ses amis : « Évidemment que je ne le verrais pas venir, puisque l’amour, je l’ai renié de ma vie. »

Après plusieurs allées et plusieurs escalier, Nathanaël arriva enfin au banc où il avait donné rendez-vous avec Lubja. Ils se voyaient très souvent et aujourd’hui, ça l’avait été son tour de choisir l’endroit. Le centre commercial. C’était l’endroit parfait. Même s’ils s’embrassaient, même s’ils se touchaient, personne ne s’en formulerait. Le Slovaque balaya les alentours de son regard noisette et repéra six couples qui s’embrassaient passionnément sans que personne ne les regarde vraiment. Enfin, presque personne, puisque lui les avait observés. Assied sur le banc libre de toute personne, devant une certaine boutique, la préférée de la jeune femme, il plongea la main dans sa poche, en retirant son portable. Ils allaient se texter tout le long du chemin qu’elle ferait pour le rejoindre. C’était toujours comme cela. Ils ne pouvaient plus se passer de l’autre depuis leur première fois. Enfin, la sienne encore plus. Ça l’avait été la première fois qu’il avait couché avec elle, évidemment, mais pour elle… ça l’avait été sa première fois tout court. Coincée, timide, elle avait tout d’abord refusée ses avances. Et puis, c’était bien normal. Les premières fois qu’il l’avait demandé au club de strip-tease, il était défoncé. À chaque fois. Et puis, une fois, complètement envoûté par elle, San était venu sobre et complètement normal. Aucune drogue consommée et seulement le verre de vodka qu’il avait commandé au bar d’entamé. Ce soir là, ça l’avait été le bon soir. Il ne savait pas si elle s’était attendue à ce que sa première fois soit dans un film, mais cette première fois fut tout à fait particulière. Dans les toilettes, la porte verrouillée. Mais ça l’avait été divin, comme si c’était sa première fois à lui aussi. Incroyable. Aujourd’hui, ils avaient une relation plus que particulière. Amis. Une relation très physique. Toujours ce besoin de se toucher ou de s’embrasser. Ils n’étaient pas couple, loin de là. Et puis, ils couchaient régulièrement ensemble. Plongé dans ses pensées, Nathanaël en oublia le lieu, les gens, tout autour de lui. Le monde semblait vide comparé à ses pensées. Le regard rivé au sol, un vague sourire discret à ses lèvres, il se remémorait les premiers moments qu’il avait passé avec Lubja. Il avait été idiot au départ, mais ça l’avait valu la peine. Lubja était une jeune femme extraordinaire et il aurait raté quelque chose de ne pas avoir insisté pour coucher avec elle. Il n’avait jamais été la première fois de quelqu’un, puisque sa première fois avait été avec une fille qui avait déjà de l’expérience. Être la première fois de quelqu’un, c’était particulier…

“ Nathanaël S. Nahov

& Lubja T. Malhoa de Lima „

Mieux vaut être indifférent et digne que malheureux et pathétique.

Le centre commercial. Un des endroits préférés de Lubja. Ce n’est pas compliqué à comprendre. Elle aime les vêtements, les accessoires, le maquillage, les sous-vêtements, acheter des cadeaux à ses proches. Elle aime surtout dépenser son argent, ou plutôt celui que ses deux familles lui envoient régulièrement. Elle aime cet endroit malgré tout le monde qu’il peut y avoir. Noël approchait, et on pouvait y croiser tous les retardataires, tous ceux qui s’y prenaient à la dernière minute. C’est bête, ils vont devoir payer plus cher leurs cadeaux. A cette période de l’année, les commerçants augmentent leurs prix, étant sur que les gens vont acheter. Pas bête, pas bête du tout même. Lubja, quant à elle, s’en fout un peu du prix. Elle achète quand elle veut, où elle veut, et pour qui elle veut. Il lui arrive de temps en temps d’arriver pour voir un ami, et lui donner un cadeau, comme ça, alors que ce n’est ni Noël, ni le nouvel An, encore moins son anniversaire, la St-Valentin ou autre fêtes. C’est tout simplement comme ça. Lorsqu’elle voit quelque chose dans un magasin et qu’elle pense directement à une personne, elle n’hésite pas à le prendre. La jeune fille est comme ça. On pourrait penser qu’elle ne donne pas énormément d’amour, mais c’est tout le contraire. Il faut tout simplement savoir comment être son ami, conquérir son amour, son amitié. C’est dur, certes, mais lorsqu’on y arrive, on en est bien content. Je vous l’assure. Alors qu’elle avait rendez-vous avec un ami, à une certaine heure dans le centre commercial, elle avait décidé d’y aller avant, pour trouver quelques petits cadeaux à certains amis. Mais surtout à lui. Elle ne le connaissait pas depuis longtemps, et pourtant c’était un véritable coup de cœur, ou plutôt un coup de sexe si ça se dit, bien que je ne le pense pas. Mais c’est ça entre eux. Une légère amitié avec énormément de sexe. Beaucoup d’affection, de câlins, et ils n’hésitent pas à s’embrasser devant du monde, bien qu’ils ne soient pas ensembles. Une assez étrange relation. Mais c’est ce qui rend ça encore plus intense. Lubja tient à lui, autant qu’elle tenait à sa virginité, et elle la lui a donnée. Décidemment, rien dans sa vie ne se passait comme elle l’imaginait. Elle n’aurait jamais imaginé faire sa première fois avec un inconnu et encore moins un mec venant au club, pour voir des meufs bouger leurs fesses. Tous ces mecs là, elle les déteste, malgré qu’ils puissent lui donner pas mal d’argent de temps en temps. Comme si Lubja pouvait s’acheter, aller vous faire voir. Pourtant, elle a bien fini une de ses soirées avec un des clients, et dans les toilettes du club. Sympathique, non ? Franchement, même maintenant elle ne sait pas ce qui lui a prit, mais elle ne le regrette pas. Elle l’a surement regretté une petite nuit, mais lorsqu’il était revenu vers elle, elle s’était sentie moins conne. Maintenant, elle ne se voit plus sans Sahan. C’est le prénom qu’il lui a donné. Elle sait qu’il s’appelle plutôt Nathanaël, mais elle n’y arrive pas. Pour elle, c’est Sahan ou plutôt San. Pour lui, elle est Tanina, ou Tan. Pour lui, elle avait annulé son voyage au Portugal pour voir son cousin qu’elle n’avait plus vu depuis des mois maintenant. Elle l’avait appelé et s’était excusée tout en lui racontant ce qui se passait dans sa vie en ce moment. Il comprenait, et lui avait souhaité tout le bonheur, et bien sur il lui avait tout de même dit de faire attention à ce jeune homme. Elle prenait en considération ce que son cousin pouvait lui dire, mais dès qu’elle était avec San, elle oubliait tout le reste. Elle l’avait rencontré un peu après que ça soit mal allé entre elle et son meilleur ami Amadeus. Même si lors de leur première rencontre il avait été complètement shooté à elle ne savait quoi, elle l’avait trouvé charmant. Il faisait ressortir quelque chose qui plaisait à la jeune femme. Pourtant elle l’avait envoyé balader lorsqu’il avait tenté d’aller plus loin avec elle. Juste après, elle s’en était un peu voulu. Peur de ne plus le revoir, et de ne plus en avoir l’occasion. Mais il était revenu, encore et encore, jusqu’à ce qu’elle lui cède. Elle s’était laissé aller, et à son plus grand bonheur, elle n’avait pas fait de crise lorsqu’ils avaient commencé à aller plus loin. Ce qui veut bien dire quelque chose. Elle avait toujours pensé que la personne qui arriverait à la mettre en confiance pour qu’elle ne puisse enfin le faire, serait une bonne personne. Une personne qu’elle ne quitterait plus par la suite. C’est bien pour ça qu’elle s’en était voulu par la suite. Comment avait-elle pu être aussi conne ? Etre aussi confiante avec un mec comme était ce San ? Elle se comprenait maintenant. On peut penser énormément de choses, mais il y a un petit truc entre eux. Il était comme ce mec qu’elle avait toujours attendu, ce mec caché en un qui normalement, elle ne peut supporter. C’est bien connu, Lubja a quelque chose contre les gammas. Pourtant, lui, était différent, à ses yeux. Parce qu’il n’était pas si différent que ça en fait, seulement, elle aimait passer du temps avec lui. Puis, petit à petit il la changeait. Après quelques soirées ensembles, elle goûta aux drogues qu’il prenait, depuis ils le font pas mal de fois. Une petite sorte de rituel entre eux. Lubie ne s’en rends pas forcément compte, mais elle délaisse pas mal de personnes autour d’elle pour ce jeune homme. Par exemple son meilleur ami qui avait pas mal de fois tenté de la voir des soirs, elle lui avait toujours dit non, lui répondant qu’elle avait déjà quelque chose d’autre de prévu. Et comme par hasard, ces soirs même on pouvait la voir avec ce San.

Elle devait trouver un cadeau pour ses amis : Dylan, Julie, Amadeus mais le plus important étant tout de même San, pour l’instant. C’est lui qu’elle voyait dans quelques … minutes ! Oh non, elle avait trop trainé. Puis, elle n’avait pas vu le temps passé, c’est toujours comme ça lorsqu’elle texte avec San. Oui. Même s’ils se voient dans quelques minutes, ils ne peuvent s’en empêcher. Vite, vite, elle devait lui trouver quelque chose. Ne le connaissant pas depuis très longtemps pour connaitre véritablement ses goûts c’était dur pour elle. Mais au dernier moment, elle trouva. Par contre, elle devait revenir dans dix minutes pour l’avoir. Ok. Elle allait donc retrouver son ami. Enfin sur place, elle remarqua qu’il lui avait donné rendez-vous juste en face de son magasin préféré. Avait-il fait exprès ? Elle n’était même pas sûre qu’il sache qu’il s’agisse de son magasin. Jusqu’à ce qu’elle se souvienne qu’elle l’avait sortit lors d’une de leur conversation. S’il l’avait fait exprès, elle trouvait ça adorable, et sinon, il s’agissait d’une bonne coïncidence. Lorsqu’elle vit son ami, assis, c’était à peine si elle courut vers lui. « Saaaaaaaaaan ! » Elle se jeta à son cou, pour lui déposé un léger baiser sur les lèvres. Elle plongea son regard dans le sien, et sourit. Elle l’embrassa enfin. Allez, encore deux qui s’embrassaient dans ce centre commercial. Ce qui était différent là, c’est qu’il ne s’agissait pas d’un couple. Une fois le baiser terminé, elle le prit par la main et l’entraina vers son magasin. « C’est mon préféré ! Tu le savais ? » Son anglais s’était beaucoup amélioré. Surtout depuis qu’elle était avec San. Elle n’hésitait jamais sur ce qu’elle disait, sur comment elle formulait ses phrases. Bien sur, il lui manquait encore pas mal de vocabulaire, mais elle allait apprendre. Elle regardait en même temps l’heure. Elle ne devait pas oublier le cadeau de son ami. Se connaissant avec San, elle savait qu’elle risquerait d’oublier, ce qui serait bête.

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Nathanaël sortit doucement de ses pensées, lorsqu’un vieux couple accrocha brièvement ses genoux. Ils s’excusèrent rapidement, alors que le jeune homme hochait vaguement la tête. Il détourna ensuite son regard vers la boutique qui se trouvait derrière lui. La boutique préférée de Tan. Des vêtements, des accessoires, des chaussures, des objets divers. La boutique où elle pouvait tout trouver pour elle et pour ceux qu’elle aimait. Elle était ce genre de jeune femme à offrir tout son amour aux gens qu’elle aimait. C’était adorable à observer. Il aimait beaucoup venir au centre commercial avec elle pour l’observer se démener pour trouver un cadeau à chacun de ses proches. Elle cherchait activement, à la recherche de l’objet parfait pour la personne, celui qui lui ferait immédiatement penser à cette personne. C’était quelque chose d’admirable. Il était un peu dans le même genre, mais plus discret que la jeune femme. Le Slovaque se promenait silencieusement dans les allées de plusieurs magasins, attendant que son regard accroche quelque chose en particulier qui lui rappellerait la personne visée. Il ne se souciait pas des prix, jamais. De un, parce qu’il était riche, très riche. De deux, parce que ça n’avait pas de prix de faire plaisir à un être aimé. Il n’avait pas beaucoup de personnes très proches de lui, mais il y en avait. Plus qu’il ne l’aurait pensé à son arrivée en Amérique. Il aurait bien plus pensé qu’on le fuirait, le détesterait. Qu’on le renierait pour ses différences. La préjugés, il y en avait partout. On ne pouvait jamais les prévois, mais on pouvait être prudent pour s’en protéger. Être sur la défensive, c’était sa protection. Mais parfois, sa défensive était un peu trop grande, un peu trop bien bâtie, ce qui lui coupait bien des occasions de se faire une vie sociale remplie. Dur, froid, différent, blessé par la vie et mystérieux. Qui voudrait bien de lui ? Et puis, il ne s’en souciait pas beaucoup, l’amour… ce n’était pas pour lui. Et l’amitié, tous ceux qui voulaient bien l’approcher étaient les bien venus, à leurs risques et périls. Certains étaient plus courageux que d’autres ou simplement plus curieux.

Alors que ses pensées s’enfonçaient de minute en minute, il perdit contact avec le monde extérieur. Jusqu’à ce qu’une odeur particulière approche de lui. Son parfum. Il le reconnaîtrait parmi milles. Il avait les sens toujours très en alerte et ils étaient bien développés. Le touché, l’ouïe, le goût, la vue… et l’odorat. Lorsqu’il releva son regard noisette devant lui, Tan s’avançait en courant vers lui, criant son nom sans se gêner des autres personnes aux alentours. L’étudiant n’eut pas le temps de se sentir mal à l’aise et déstabilisé qu’il réceptionnait la jeune femme enjouée dans ses bras. Il l’a serra contre elle jusqu’à ce qu’il l’a sente se décoller pour poser ses lèvres sur les siennes. Légèrement, pas assez longtemps à son goût. Il grogna de mécontentement et il l’a sentie l’embrasser à nouveau. La sensation était intense, comme à son habitude. Nathanaël posa ses mains sur ses hanches, la rapprochant de lui. « Bonjour. » Lorsqu’ils se décollèrent, San lui offrit un léger sourire heureux, doux, son regard noisette plongé dans le sien. Puis, elle l’entraîna brusquement vers la boutique qui se tenait derrière lui. Sa préférée. Il passa son bras autour de ses épaules, ce qui força un peu la jeune femme à passer le sien autour de sa taille. Collés. Toujours. Il ne pouvait s’empêcher de la toucher. Tout le temps, sans jamais s’arrêter. C’était peut-être une obsession ou simplement une attirance physique bien trop forte pour qu’il puisse la contrôler. Il avait été la première fois de la jeune femme. Il n’en revenait toujours pas. Comment une si belle jeune femme avait put être encore vierge au moment où ils couchèrent ensemble dans cette salle de bain ? Secouant la tête, il hocha doucement la tête aux paroles de Tanina, un sourire accrochés aux lèvres. Tanina. Ce prénom était si beau. Il savait bien qu’elle se nommait tout d’abord Lubja, mais pour lui, elle était Tanina et même Tan. Se penchant vers elle, il répondit enfin à ses paroles. « Bien sûr que je le savais. » Il déposa un baiser sur sa tempe.

Ils entrèrent alors dans la boutique, se séparant pour ne foncer dans personne. San glissa doucement sa main dans la sienne alors qu’elle marchait devant lui et qu’il était sur ses talons. Il enlaça ses doigts aux siens, se laissant guider à travers les allées. Le Slovaque savait parfaitement qu’elle savait où elle allait. Et puis, ce fut à ce moment là qu’il remarqua qu’elle avait parfaitement bien parlé anglais. Elle s’était réellement améliorée depuis son arrivée. Pour sa part, il avait rapidement apprit, ayant déjà des bases en Tchécoslovaquie. Son regard noisette se porta doucement sur le derrière de la tête de la jeune femme, tout en observant ensuite les alentours, curieux de savoir dans qu’elle allée elle souhait aller en premier. La connaissant, Tan avait certainement beaucoup de choses qu’elle voulait acheter dans cette boutique. C’était toujours le cas… et il adorait ça.

“ Nathanaël S. Nahov

& Lubja T. Malhoa de Lima „

Mieux vaut être indifférent et digne que malheureux et pathétique.

Elle avait l’impression de plutôt bien connaitre San. Malgré le peu de temps qu’ils se connaissaient. Seulement, entre eux, ce n’était pas qu’une simple relation basée sur le sexe. Le sexe était le petit bonus, ou plutôt le gros bonus, l’énorme bonus. Il y avait cette attirance. Ils sont comme deux aimants. Ils le savent, et ne font rien contre. Au contraire, ils contribuent à cette relation des plus étranges. On pourrait penser qu’ils sont différents, ils le sont. Alors pourquoi s’entendent-ils aussi bien ? Peut-être tout simplement parce que les contraires s’attirent, non ? Lubie ne se serait jamais vue avec un mec comme lui. Mais tout arrive dans la vie. Ils ont partagé un merveilleux moment ensemble, dans les toilettes, certes, l’endroit n’est pas le meilleur, mais ils en ont fait un petit paradis rien qu’à eux. Ils n’auront pas le même regard que les autres pour ce lieu très particulier. S’ils souhaitent fêter quelque chose, comme par exemple leur première fois, ça serait là. Plutôt marrant, à vrai dire. Imaginez deux personnes fêtant quelque chose dans des toilettes dans un club de strip-tease. Super ! Non, mais de toute façon, personne ne peut les comprendre. Depuis que leurs regards se sont croisés, il n’y a qu’eux deux pour pouvoir se comprendre. Bien qu’ils ne parlent pas par le regard, mais plutôt par le tactile. Dès qu’ils sont ensembles, vous pouvez être assurés qu’ils auront au moins un léger contact physique entre eux : qu’ils soient dans les bras l’un de l’autre, ou bien qu’un des deux aient un des doigts de l’autre dans sa main. C’est comme s’ils étaient obligés de sentir le contact de l’autre pour être rassurer. Rassurer de quoi ? Surement de ne jamais se perdre, ne jamais s’éloigner. En quelque sorte, ainsi, ils se disent qu’ils seront pour toujours ensembles, pour le meilleur, le pire, et encore le meilleur. Car entre eux, il n’y a que du mieux. Si l’un des deux a passé une mauvaise journée, il lui suffit d’appeler l’autre pour le voir, et le sourire revient. Bien sur les texto pourraient suffire, mais ils en veulent toujours plus. Ils veulent d’abord se voir, un petit câlin, un baiser, et très souvent ça se finit en train de faire l’amour. Bien que pour eux, il s’agit d’un peu plus que faire l’amour, mais c’est moins que « baiser ». Ils ont leur propre façon de faire. Lubja en est bien vite devenue accroc : aux baisers de San, à son corps, à ses lèvres, à son odeur, à son contact. A tout. Une relation purement sexuelle n’imposerait pas les deux personnes à se voir le plus souvent possible, à se raconter leurs vies respectives, à se rassurer, à rire ensemble. San et Tan, c’est bien plus qu’une simplement relation sexuelle, mais c’est aussi bien plus qu’une simple amitié. Ils pourraient essayer de vous expliquer, mais personne ne comprendrait, et ça serait bien trop long. Il y aurait toujours quelque chose en plus à dire. San était bien vite devenu un ami, au moins. Alors lorsqu’elle fit sa liste de personnes à qui elle devait offrir un cadeau, il fut le premier inscrit. Son esprit n’était qu’à lui depuis quelques temps. A coté de certains prénoms, elle avait déjà écrit quelques petites idées de cadeau, mais devant Sahan, c’était blanc. Aucune idée. Elle voulait tout de même lui acheter quelque chose, mais elle savait qu’elle trouverait en faisant les boutiques. Puis, il lui avait donné rendez-vous au centre commercial, donc au pire, elle ferait les boutiques avec lui, et elle verrait bien ce qui l’attire le plus. Enfin de compte, elle avait trouvé sans lui. Ce n’était pas fabuleux. C’était même plutôt marrant comme cadeau. Ce genre de cadeau bien personnel, que personne ne pourrait lui offrir. En espérant que ça lui aille pour leur premier noël. Elle lui aurait bien ramené quelque chose du Portugal, si elle s’y serait rendue, mais elle avait annulé, pour être avec lui. Elle allait déjà devoir l’abandonner pour le Nouvel An, car elle faisait un cadeau à Dylan : leur voyage en Suède. Il lui aurait bien proposé de venir avec elles, mais en fin de compte non. C’était censé être un voyage entre filles, deux strip-teaseuses. Entre l’ange et sa protégée. Elle partirait une autre fois avec son ami. D’ailleurs, elle avait toujours voulu faire tous les pays de l’Europe de l’Est, lui qui vient de Tchécoslovaquie. Non, non. S’il souhaitait lui faire visiter son pays, ce devait être lui qui lui proposerait. Par contre, elle pouvait lui proposer de venir au Portugal ou en Russie avec elle. Affaire à suivre. En parlant de pays, elle savait déjà où elle emmener son ami, où plutôt quel rayon dans le magasin. Mais d’abord, elle laissait place aux salutations. Elle aimait jouer avec lui, et c’est bien pour ça qu’au début elle ne lui avait déposé qu’un simple petit kiss. Lorsqu’elle vit sa réaction, elle en rigola presque, mais pour éviter ça, elle l’embrassa tout de suite. Elle ne voulait pas l’énerver, elle évitait donc le plus souvent de le mettre vraiment en rogne. Elle en avait eu assez avec son meilleur ami qui était bien trop compliqué pour elle. Elle faisait maintenant gaffe. Elle ne souhaitait pas que ça aille mal entre eux. Elle voulait savoir, alors elle lui demanda s’il savait, s’il avait donc fait exprès de venir ici. Il s’avérait qu’il avait pensé à tout. Qu’est ce qu’il pouvait être extraordinaire comme garçon. Devant la vitrine, elle le vit et sentit, mettre son bras autour d’elle, en retour elle passa son bras à elle autour de sa taille. Ca va, il n’était pas trop gros pour. Elle posa sa tête contre lui. Enfin ils entrèrent, desserrant le lien entre eux, mais Lubie ne quitta pas le contact pour autant. Ils étaient maintenant main dans la main, comme un vrai couple. Qu’est ce que ça peut être mignon, c’est San et Tan, quoi. Elle l’emmena dans un de ses rayons préférés de son magasin préféré. Autant dire qu’elle le ramenait sur son petit nuage, tout droit au paradis. Il en avait une de ses chances. Ils se retrouvaient donc dans le rayon où se trouvait tout pleins d’accessoires différents, à l’image de différents endroits sur Terre : Paris, New York, Barcelone, Macchu Picchu. Enfin tout. Lubja adorant voyager, et avoir plein de souvenirs, allez comprendre pourquoi il s’agit d’un de ses rayons préférés. Il n’y avait cependant pas que des accessoires, mais aussi des tableaux, ainsi que des vêtements. Ils allaient faire un petit tour du monde ensemble en quelques minutes. Durant une petite seconde elle lâcha la main de son ami, et chercha quelque chose en particulier. Elle se mit à la recherche d’un souvenir de Tchécoslovaquie pour son ami. Elle trouva enfin. Il s’agissait d’un petit cadre photo, en forme de cœur, où sur les bords il y avait écrit « We’ll never forget… » Ainsi qu’un petit truc dans la langue de San. Avec un grand sourire, elle revint vers son ami, et le lui donna. « Pour toi. » Tiens, si elle était venue ici plus tôt, elle aurait pu lui offrir ça. Elle verrait bien sa réaction, et elle avisera. Elle le prendra peut-être à la fin. Ils iraient dans un photomaton, prendraient des photos pour les mettre dedans. Bonne idée. Elle repassa sans main dans la sienne. Là au loin, elle aperçut un string plus un caleçon qui s’assemblait. Et de ce que Tanina comprit, les deux ensembles voulaient dire « Amour Eternel ». Voilà pourquoi elle aimait ce magasin, on trouvait vraiment de tout. Elle regarda son ami qui ne semblait pas l’avoir vu. De sa main non occupée, elle lui tourna la tête vers cette combinaison de dessous pour qu’il regarde. « Regarde ! C’est pour toi et ta future petite copine. » Ils en avaient déjà parlé, du moins la jeune fille en avait déjà parlé vite fait. De comment ça se finirait entre eux si l’un des deux trouvaient l’amour. La conversation s’était bien vite égarée, pourquoi parler de ça alors que leur relation venait tout juste de débuter ? A savoir. Mais Lubja remettait apparemment ça sur le tapis.

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Main dans la main, l’un derrière l’autre, Nathanaël et Lubja pénétrèrent dans la boutique préférée de cette dernière. Des vêtements et des accessoires à volontés. Des objets divers à n’en plus finir. Il comprenait parfaitement pourquoi c’était la boutique préférée de la jeune femme, la connaissant. Elle devait certainement trouver tous ses cadeaux ici. Mais le jeune homme ne cacherait qu’il était venu plusieurs fois ici pour trouver des cadeaux aussi, après tout, c’était l’endroit parfait. Et ils n’étaient pas les seuls à apprécier cet endroit, puisqu’il y avait foule dans la vaste boutique. Des couples, des amis et des personnes seules. Alors qu’il ne regardait plus droit devant lui, San ne remarqua pas dans quelle allée Tan l’avait entraîné. Jusqu’à ce qu’elle s’arrête brusquement, devant un objet en particulier. Il haussa doucement les sourcils, surpris de trouver ce genre d’objet ici. Pas l’objet en tant que tel, non, un cadre, ce n’était pas un objet inusité ici. Mais les quelques mots dans sa langue gravés sur le cadre le surprenait grandement. Ces mots signifiaient : « À toi, à moi, à Nous. Parce que notre amour nous appartient. » Hochant doucement la tête, Nathanaël empoigna doucement le cadre lorsque Tan lui tendit, lui murmurant deux mots. Pour lui. C’était un joli cadeau, original. Ça le touchait en plein cœur. Il n’était pas habitué à ressentir de telles émotions. Touché. C’était bien rare qu’il se sente comme cela. Mais il n’eut pas le temps d’y penser plus profondément, la jeune femme l’entraînait déjà plus loin. Dans une allée plus large. Dans sa main droite, il tenait le cadre et il glissa alors sa main gauche sur la taille de la jeune femme, l’attirant vers lui. Et encore une fois, ses paroles brisèrent le silence. Nathanaël fut donc forcé de détourner son regard noisette d’elle pour repérer le string et le boxer qu’elle désignait. Il secoua la tête, rigolant doucement. Il se pencha vers elle, approchant ses lèvres de son oreille pour lui murmurer ces quelques mots « C’est à toi que je vais l’offrir. » Sur ces paroles, le Slovaque se détacha de la jeune femme pour récupérer le boxer et le string avant de s’avancer vers elle et répéter les mêmes paroles qu’elle avait prononcées, quelques minutes plutôt « Pour toi. » Il lui déposa le string dans la main avant de poser voluptueusement ses lèvres sur les siennes.

Lorsque l’étudiant se détacha enfin d’elle, il reprit sa place initiale, à ses côtés, une main sur sa taille. Tan et lui avait toujours eut une relation particulière. Entre l’amitié et le sexe, ils entretenaient une relation passionnée qui ne s’éteignait jamais. Lorsqu’il l’avait rencontré dans son club de strip-tease, même défoncé, il l’avait trouvé séduisante, envoûtante. Il en avait été chaviré. Et puis, les fois d’après, cette sensation ne s’était jamais éteinte. Aujourd’hui encore, il l’a trouvait sublime. Il aimait son corps autant qu’elle aimait le sien et c’était pour cela que leur relation ne s’éteignait jamais, ils ne se lassaient jamais de l’autre, de sa présence. Autant de sa présence de tous les jours que de sa présence dans le lit. Il adorait ce lien qu’il avait tissé avec la jeune femme. Et puis, il avait été sa première fois, ce qui était aussi quelque chose qu’il l’avait charmé. Malgré l’endroit inusité où ils avaient couché ensemble pour la première fois, Nathanaël avait été étonnamment très doux avec la jeune femme, prenant le temps de découvrir son corps. Aujourd’hui, ils ne baisaient plus, ils faisaient l’amour. Comme un couple. Doucement, passionnément. Ils prenaient le temps de se faire plaisir chacun leur tour, cherchant à satisfaire l’autre. Ils prenaient le temps de toujours redécouvrir le corps de leur partenaire. Et le jour, ils ne pouvaient se séparer. Tout comme un couple, encore, ils s’embrassaient, se tenait la main et se promenaient dans des endroits romantiques, parfois. Définitivement, leur relation était particulière. Mais le Slovaque adorait cela.

Revenant les deux pieds sur terre, San remarqua qu’ils n’avaient pas bougé d’où ils étaient. Il pencha doucement sa tête vers celle de Lubja, qui était de profil. Il attendit quelques instants, remarquant qu’elle réfléchissait. Certainement au prochain endroit où elle allait l’amener dans la boutique. Le jeune homme prit alors les devants « Et où allons nous maintenant ? »

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Mieux vaut être indifférent et digne que malheureux et pathétique.

En prenant le cadre photo de Slovaquie, peu importe si elle ne comprenait pas ce qu’il y avait écrit dans la langue de son ami. Elle comprenait déjà ce qu’il y avait inscrit en anglais, et ça lui suffisait. Même si très probablement elle aurait su ce qu’il y avait écrit, elle aurait encore plus aimé, elle ne posa même pas la question à San. Le cadre était en forme de cœur, il y avait écrit « we’ll never forget », alors elle pouvait en déduire que ce qu’il y avait écrit en slovaque était dans le même genre. Ah la tête de San, elle put comprendre que les mots en slovaque étaient encore bien plus beau que ceux en anglais. Elle avait vu juste. Elle sentit qu’elle avait trouvé l’objet. The objet. Du coup, sur le coup, elle se demanda vite fait si elle devait lui offrir l’autre cadeau auquel elle avait pensé, et qu’elle avait commandé. Par rapport à ce qui arriva par la suite, elle se dit qu’elle devait le lui offrir. Voilà qu’il lui offrait ce qu’elle venait de lui montrer, tout en précisant que ça devait être pour sa future petite copine, et non pour elle. Elle avait voulu l’emmerder, mais ça n’avait pas marché. D’ailleurs, ça la perturba légèrement. D’un coup, elle eut peur. Leur relation n’allait pas jusque là. Du moins, c’est ce qu’elle pensait jusqu’à cet instant là. Jusqu’à ce qu’il lui dise qu’il lui offrait ce que pour elle devait être un cadeau pour son amoureuse. Il ne devait pas s’en être rendu compte. Ou alors elle s’était mal exprimé, foutu anglais. Pourtant, elle se refit la phrase qu’elle avait prononcée, dans la tête. Elle ne voyait aucune erreur. Elle était, presque, sûre de s’être bien exprimée. Elle ne pouvait pas être sûre à 100% en ce qui concerne son anglais, pourtant là, ça devait être à 99%. Ou bien encore, elle avait mal comprit ce qu’il lui avait dit. Pourtant, le « pour toi », ça se comprend bien. Même très bien. Son esprit se perdit, tout comme ses lèvres se perdirent sur les siennes. Elle passa sa main sur la joue de Nath, et prolongea le baiser. Sa langue se mélangeant à la sienne. Dansant avec celle-ci. Alors que son esprit se perdait, elle laissait sa langue se perdre aussi dans la bouche de son ami. Au bout d’un certains temps, ils eurent quand même besoin d’air pur, et se détachèrent donc l’un de l’autre. Alors qu’il passait son bras autour de sa taille, elle laissa son regard se poser sur le string, et le boxer qui était dans la main de son ami ainsi que le cadre. Elle avait l’impression de perdre le contrôle de leur relation. En même temps c’est si beau, si parfait, si … conte de fées –pour adultes- qu’il y a de quoi avoir peur que ça change. De perdre toute cette magie. Lubja faisait gaffe, et ne perdait aucunes miettes de ce qui pouvait arriver entre eux. Elle essayait de comprendre. Non, elle ne réfléchissait pas à la suite, mais au présent, et à ce qui s’était passé il y a quelques minutes. Lorsqu’il lui demanda où ils allaient maintenant, elle vit l’opportunité de s’enfuir un court instant, pour mieux réfléchir, seule, mais aussi pour lui prendre le cadeau commandé auparavant. « Attends-moi ici ! Je reviens dans moins de 20 minutes. » Normalement il ne lui faudrait même pas dix minutes, mais elle préférait laisser une petite marge, au cas où il y aurait du monde dans la boutique. Elle laissa le string à Nath, et partie, comme une voleuse. Même pas un simple baiser, ou un petit à tout à l’heure. Rien. Juste un « ordre », reste ici, et attends-moi. C’est à peine si elle partit en courant. Pas totalement, sinon on penserait qu’elle a volé quelque chose. Cette attitude parce que pour une fois elle avait envie de s’éloigner de San. Ce n’était pas son genre d’envie, elle n’en avait jamais eu envie depuis leur première fois. Mais il y avait une première fois à tout, surtout entre eux deux. Elle entendit son portable sonner, un texto. Elle s’en fichait. Quoique, étant quand même accroc, elle regarda. Ayant un blackberry, elle avait cette application de couleur. Elle avait attribué la couleur rouge à San, et là le petit point apparaissait rouge, ce qui signifiait donc que c’était San l’expéditeur du message. Elle ne le lut même pas, et éteignit complètement son portable. Arrivée dans la boutique, elle vit qu’il n’y avait personne, merde. Elle prit le cadeau, paya, et ressortit. Aucune envie de retrouver son ami. Elle se posa sur un banc, et cacha sa tête dans ses mains, pour ensuite repenser à ce qu’elle allait lui offrir, et à ce qu’il lui avait offert. Bizarrement ça se ressemblait pas mal. Il allait donc surement apprécier. Pourtant, elle avait l’impression qu’il était un peu trop tôt pour lui offrir un tel cadeau. Elle souffla, et alluma de nouveau son portable, pour voir un nouveau message de son ami. Pas la force de les lire. Elle se leva et traina la patte pour rejoindre son amant. Sur le coup, oh oui, elle se détestait. Elle se détestait de faire ça à son ami, qui est bien plus qu’un ami par ailleurs, mais après tout il ne s’agit que d’un petit détail. Enfin de compte, elle arriva au bout de quinze minutes. Il n’avait pas bougé d’un poil, bien qu’il soit en train de regarder les autres petits objets de décoration. En prenant un second souffle, elle arriva par derrière, et lui cacha les yeux, tout en demandant « Qui c’est ? » Ouais c’est un petit jeu de petits enfants, mais c’est ce qu’elle devient quand elle est avec lui. Une petite enfant jouant à des jeux de son âge tout comme des jeux d’adultes, tels que les jeux sexuels par exemple, ou prendre de la drogue. Ou bien encore, lui cacher les yeux tout en l’embrassant dans le cou. Il ne lui suffisait que d’une petite bouffée de son parfum pour lui faire oublier tous les petits tracas auxquels elle avait pensé il y a quelques minutes. Elle ne savait pas encore comment il avait prit tout ceci, alors lorsqu’il répondit, elle retira ses mains, pour l’embrasser langoureusement. Un baiser d’excuse. Un baiser délivrant toute son envie pour lui. Un baiser qui en disait long. Ce fut à peine si elle ne l’avait pas plaqué contre la rangée d’objet, mais le jeune homme fit gaffe. Si ça serait arrivé, ils auraient surement tout fait tombé. Après tout, qu’est ce qu’ils peuvent s’en foutre, à eux deux, ils ont surement tout l’argent qu’un petit pays du monde peut avoir. Un baiser, deux. Et comme on le dit « jamais deux sans trois », alors un troisième. Les mains de la jeune femme terminèrent dans les poches de derrière du jean de son ami. Ils se stoppèrent, lorsqu’ils entendirent une petite fille dire à ses parents « maman, papa, regardez y a deux zamoureuuuuux qui se font un bisouuuuuu ! C’est marrant, on dirait La belle et la bête. Le garçon l’est pas beau alors que la fille… » Lubja rigola. La petite fille ne put terminer sa phrase car ses parents l’interrompirent tout en s’excusant auprès des deux, mais surtout auprès de Nathanaël. Lubja voulut embêter son ami, et rajouta tout de suite après « J’avoue que t’as un petit air de famille avec La Bête… », En voyant la tête de San, elle rajouta « Eh oh ! La vérité sort toujours de la bouche des enfants. J’y peux rien moi. » Il devait savoir qu’elle rigolait, ou plutôt le taquinait. Elle adorait ça. Elle ne pensait pas tout ça. A ses yeux, il était le plus beau. C’était son San. Par contre, elle était bien d’accord sur le fait qu’elle soit La Belle, mais ça on l’aura deviné. Elle passa sa main dans celle du jeune homme, et plongea son regard dans le sien, avant de dire « J’ai un truc pour toi. Désolée si tu trouves ça nul, con, pas beau. » Elle lui donna le sac d’où était son cadeau. En l’ouvrant, et en déchirant le papier cadeau, il pourrait ainsi voir un boxer blanc. Un boxer blanc. Wow. Mais pas un simple boxer blanc comme on peut le trouver n’importe où. Celui-ci était personnalisé. Lubie avait demandé à ce que le vendeur y mette un cœur sur la fesse droite, plus un « San » et « Tan », le s et le t étant au même endroit. Tout simplement pour montrer que leurs deux surnoms n’en formaient qu’un seul. Enfin c’est plutôt un cadeau difficile à décrire. Il y avait aussi des « je t’aime » dans toutes les langues que Lubie connaissait : anglais, russe, portugais, français, italien, slovaque (merci San), turque. Ca faisait déjà beaucoup. Et enfin, un petit « pour toujours » au niveau du sexe de celui-ci. Elle ne voulait pas croiser son regard lorsqu’il découvrirait ce cadeau, alors elle lâcha sa main, et alla légèrement se cacher dans un autre rayon. Elle se sentait déjà conne de lui avoir offert un tel cadeau. Mais qu’est ce qui avait bien pu lui passer par la tête. Elle profita de ce petit moment pour lire les deux messages que son ami lui avait envoyé pendant son absence, et à leur lecture, elle sourit. Ce mec la faisait totalement craquer. Plus le temps passait, et plus elle découvrait un San merveilleux. Elle était en train de devenir la femme la plus joyeuse au monde. C’est pour dire.

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