Berkeley, si un jour on avait dit à Pacey-Danyaël qu’il retrouverait là bas son cousin perdu de vue depuis des années, le jeune acteur réalisateur ne l’aurait jamais cru. Et pourtant… Lui qui était venu à la rencontre d’un père, il retrouva ce fameux cousin avec qui il s’entendait si bien adolescent. C’était fou de voir comment la vie avait été cruelle autant avec lui qu’avec l’autre. Alors que le plus âgé des deux fut envoyé dans différentes maisons d’accueil tout en vivant les pires atrocités dans ces foyers comme à l’école, le plus jeune fut abandonné par ses parents puis adopté par un couples d’hommes homosexuels. Oh mais ne vous méprenez pas ! Avoir été adopté par Steve et Nolan avait été ce qu’il s’était passé de mieux dans la vie de Turner. Ce qu’il bavait était ce qu’il se passait à l’école, les mauvaises plaisanteries et homophobies de ses camarades. Sans parler des sales gamins du quartier qui faisait tout pour le détruire. Enfin bref. A croire que le bonheur des uns faisait la vengeance des autres. Et le malheur des uns faisait le bonheur des cas.

Au fils des conversations que les deux cousins eurent ensemble pour se redécouvrir, ils décidèrent de faire un pari fou. Pourquoi ne pas créer un film ? Il n’y avait pas besoin d’avoir un énorme budget. Même zéro dollar suffisait avec l’accès au matériel minimum et un maximum de bonne volonté. Swen et Pacey n’avaient pas l’intention de créer un long métrage. Quoique si leur première œuvre fait succès, à la limite pourquoi pas. Mais ne voyons pas de suite trop grandes les choses !

Pacey : " – Tu as une idée sur le genre de projet va-t-on se lancer Swen ? Préférerais-tu un court métrage ou plutôt une sorte de petit reportage ? “

Pacey-Danyaël était acteur-réalisateur. Il avait donc l’habitude de ce style de projet. Cependant ici c’était plus pour le fun que le professionnel. Pacey souhaitait montrer à son petit cousin comment on réalisait un film de A à Z avec zéro pièce en poche et une équipe d’à peine quatre voir cinq volontaires grand maximum. Bon certes pour le casting, nos jeunes hommes verraient cela plus tard. Ils avaient encore largement le temps avant d’arriver au stade de recrutement. Quoique selon le court qu’ils réaliseraient, Pacey-Danyaël avait déjà une petite idée sur l’actrice principale qu’il souhaiterait avoir à ses côtés.

Pacey : " – Que suis-je bête quand je m’y mets ! Avant de décider cela, il faut avant tout se trouver un thème. Si on réalise un court métrage basé sur une minie histoire de tous les jours, je te suggère « l’amour interdit ». L’histoire d’un fils désespérément amoureux de sa belle mère. Ca pourrait le faire non ? “

Quoiqu’en voyant la tête du jeune Turner, Pacey se souvint que son cousin n’était pas aussi romantique et fleur bleue que lui. Dommage mais c’était ce que vivait Pacey en ce moment même. Ayant Swen pour écrire le scénario, l’acteur aurait bien aimé voir quelle fin l’histoire aurait eue. En effet le plus vieux était dans un dilemme. Brooke avait deviné ses sentiments pour elle. Mais il n’osait pas l’avouer de peur de ne pas être à la hauteur des espérances de la jeune professeure de mathématiques. Puis de toute façon c’était sans aucun doute trop tard maintenant. La dernière fois que Pacey vit Brooke, elle se préparait pour une soirée galante en charmante compagnie.

Pacey : " – Sinon on peut utiliser d’autres thèmes de société comme la pauvreté, les gangs de rue, les peoples… La vie au campus ? Enfin je ne sais pas. Dis moi ce que t’en pense toi… “

Pacey : " – Les courts métrages me paraissent la meilleure solution pour une première expérience professionnelle. Qu’en penses tu ? Cela fait moins… « scolaire » que de créer un reportage. Enfin après ce n’est que mon avis. Car créer un documentaire est aussi très intéressant et cultivant. Je me rappelle encore très bien de celui que j’avais créé lorsque j’étais encore étudiant à L’University Southern California. L’enseignant nous avait demandé de réaliser un reportage sur un sujet qui nous tenait à cœur. Bien évidemment avec le décès de Maman, j’ai choisi les pathologies graves. Pendant un semestre, le temps de réaliser ce projet, je m’étais rendu minimum trois fois par semaine à l’hôpital. Là bas je pouvais y passer des heures en compagnie des patients. A tel point que j’y allais tous les jours par la suite et même après le rendu du devoir. Enfin j’avais pris ce travail trop à cœur je crois… “

Ce fut à cette époque là que Pacey-Danyaël avait rencontré Charlotte Selma Flint, la jeune femme qui avait changé toute son existence. L’étudiant en cinéma avait eu le coup de foudre pour la patiente. Mais il ne lui en avait jamais touché un mot. Chuck était souffrante et condamnée, elle avait autre chose à penser qu’un garçon beaucoup plus âgé qu’elle. Mais cela jamais l’acteur n’en avait parlé à son jeune cousin. Au niveau de sa vie sentimentale, Pacey était très discret. Il ne se dévoilait pas facilement. La seule fois que Swen était venu chez lui, le professeur en herbe avait caché le cadre où résidait la photo de Chuck sur sa table de chevet. Comme la demoiselle était étudiante dans la même université que Turner ici à Berkeley, Pacey ne voulait pas risquer que Swen lui demande pourquoi il possédait une photo de Charlotte. Car connaissant son petit cousin, il ne serait pas étonnant que Swen ait gardé la même popularité qu’il avait déjà étant enfant. Ce gamin était très social pour avoir toujours été un moulin à paroles et donc il était possible qu'il la connaisse de son vivant.

Pacey : " – Oui tu as raison. Evitons tout ce qui se rapproche à l’amour. De toute façon ce ne sont que des bêtises pour faire rêver les petites filles… “

Un grand silence s’installa. C’était fou de voir comment Pacey pouvait passer du coq à l’âne lorsqu’il s’agissait de cœur. Il fallait dire aussi que vu comment Brooke l’avait rejeté sachant pertinemment les sentiments de son collègue à son égard n’arrangea pas les choses. L’acteur souffrait d’un amour non réciproque. Et il devait faire avec il n’avait pas le choix. Et puis sans parler de l’histoire personnelle de Swen. Pacey en connaissait brièvement quelques brides et savait très bien que Turner n’avait pas été gâté non plus dernièrement. Il avait couché et aimé une femme qui lui donna deux beaux enfants. Mais cette dernière l’avait lâché pour un autre homme bien avant l’accouchement. Sans parler que depuis quelques semaines, Swen avait le moral dans les chaussettes car il avait trois décès à surmonter en très peu de temps. La femme qu’il aimait probablement toujours sans parler de deux de ses plus proches amis d’enfance.

Pacey : " – Oui si tu veux pourquoi pas. Mais le problème de ce style de court métrage documentaire n’intéressera que les étudiants. On ne touchera pas toute la population… Et pourquoi pas s’intéresser à la violence ? Hier j’ai vu aux informations une petite fille de trois ans qui a été tabassée par deux gamins de dix ans. Mais où va le monde ? Franchement je ne sais pas pour toi mais moi ça me choque quoi… “

Pacey : " – On dit que les sujets qui nous touchent personnellement, même si cela fait du mal au coeur, ça fait du bien pour le moral d’en parler. Enfin en parler… La communication dans ces cas n’est pas obligée d’être faite que de paroles. Cela peut très bien être du mime ou je ne sais quoi encore. Regarde les psychothérapeutes par exemple. Ils utilisent généralement d’autres formes de communication : le dessin, les poupées, des peluches… “

Pacey-Danyaël quant à lui avait décidé de rendre hommage à sa maman par le biais d’un reportage.

Pacey : " – Oui tu as peut être raison. Si l’amour n’est fait pour tous, alors autant l’oublier et passer à autre chose. Enfin c’est toujours plus facile à dire qu’à faire… “

Brooke hantait continuellement les esprits de l’acteur. Au fond de lui, même s’il prétendait le contraire, Pacey gardait encore un soupçon d’esprit que sa collègue vienne un jour à lui. Le garçon était si amoureux d’elle, qu’il accourait à coup sûr aux pieds de la demoiselle. Pacey était comme un petit chien perdu qui n’avait d’yeux que pour une personne qu’il avait choisi pour maitre mais qui ne voulait pas de lui. C’était pathétique à dire mais c’était la stricte vérité.

Les deux cousins avancèrent sur leur projet jusqu’au moment les jumeaux se mirent à pleurer. Swen s’éclipsa le temps d’aller les chercher. Il donna son fils à Pacey le temps de s’occuper de la sœur.

Pacey : " – Oh ! Mais… Euh… J’ai… J’ai peur de le casser Swen. Tu ne devrais pas. Je… Je n’ai jamais pris de bébé dans mes bras… Oh qu’il est mignon… “

Swen guida son cousin sur comment bien prendre le petit. C’était quelque chose de tout nouveau pour Pacey. Lui qui avait toujours rêvé d’avoir sa propre famille, tenir un bébé dans ses bras le faisait encore plus rêvasser. Le jeune enseignant faisait très attention à Lewis. Il était en admiration devant l’enfant. Encore une fois, l’homme ne cessa de penser à Brooke. Il avait encore plus mal au cœur. Elle lui manquait horriblement. Pacey ne savait pas s’il serait capable de n’être que l’ami de sa collègue. Mais il se rendit compte qu’il devait peut être essayer. Être son ami était mieux que rien du tout au final.

Swen appela son cousin pour le faire sortir de ses tristes songes. Lewis s’était mis à pleurer. Il avait faim. Turner tendit à Pacey le biberon qu’il prit. Là encore l’ex Thêta expliquait comment faire. Pacey ne devait pas y aller trop vite pour ne pas étouffer l’enfant de lait.

Pacey : " – Plusieurs points de vues optiques sur la violence ? Je n’ai pas tout suivi là… Oh ! Bah bébé pourquoi pleures tu ? Tu… T’as peur de cousin Pacey c’est ça ? “

Pacey était grandement désolé. Il n’avait pas la côte auprès du bébé. Mais en fait l’acteur se faisait des films. Lewis avait tout simplement besoin d’être changé.

Pacey : " – Swen qu’est ce qu’il faut faire pour qu’il arrête de pleurer ton fils ? Elles sont où les piles pour le mettre sur silencieux ? “

Swen savait que son cousin ne disait pas cela par méchanceté bien au contraire. Pacey n’avait aucune expérience avec les mômes et cela se voyait comme le nez au milieux de la figure. ^^

Pacey : " – Oh là tu me déçois cher cousin. Tu ne connais pas les storyboards. Pendant la réalisation des scénarios, cette technique est très efficace pour avoir un aperçu de ce que le projet peut rendre avant de la réalisation. Les storyboards sont comme des sortes de bandes dessinées. Je pensais que tu connaissais. Quel professeur as-tu eu l’année ? Normalement il aurait dû t’enseigner ça. C’est dans le programme universitaire il me semble… Enfin faudrait que je vérifie. Après c’était peut être un cours optionnel que tu n’as pas assisté. “

Pacey espérait qu’il n’avait pas peiné Swen en lui disant cela. Ce n’était pas son attention. Le plus grand avait juste été très étonné de la remarquer du plus jeune sur les dessins et les méthodes de travail pour créer un début de projet de film.

Puis les bébés se mirent à pleurer. Pacey qui n’avait absolument pas l’habitude avec les gosses n’hésitait pas à parler de ses angoisses. Il refusait de faire du mal, même si involontairement soit il, surtout à un bébé. Swen lui montra comment bien prendre l’enfant dans ses bras. En fait ça ne semblait pas si difficile que cela. Il faisait juste à Pacey un peu de pratique et après tout roulera comme sur des roulettes.

Pacey : " – Tu aimes bien me poser des colles toi. “

Swen venait que lui demander si son fils lui ressemblait. Avec son début de réponse, l’acteur souriait. Mais bien vite il se rendit compte que son cousin aurait aimé de rappeler de certaines choses de son passé.

Pacey se reprit plus sérieusement : " – Si je me rappelle bien de toi à cette époque là, et crois moi comme ce n’était pas hier… Enfin bref… Je dirais oui. Si mes souvenirs sont bons Lewis à la même forme du visage ainsi le même regard que toi. Et ta fille, elle a plutôt ton nez et ta bouche. “

Pacey-Danyaël rigolait à coeur joie. C’était la première fois qu’il voyait son couson dans le rôle de père et cela lui allait plutôt très bien.

Pacey : " – On ne t’a jamais dit que t’es complètement gaga avec tes gosses ? “

L’acteur eut un fou rire.

Pacey : " – Excuse moi mais là c’est nerveux ! “

Les cousins reprirent leurs sérieux – bah oui de temps à autre ça leur arrive *Roll* - ils donnèrent les biberons aux nourrissons tout en reprenant leur travail sur le court métrage. Du moins ils essayaient quand malgré que Lewis ait mangé comme un gros glouton, il se remit à chialer comme pas deux. Pacey était désespéré par la situation. EN même temps si son couillon de cousin ne lui disait pas comment faire pour faire roter le gosse, le gamin pouvait chialer encore longtemps.

Pacey : " – Ta fille a l’air de m’aimer elle au moins ! Ce n’est pas comme ton fils. SI seulement j’avais la même côte auprès des femmes, ça me changerait…“

L’acteur soupirait tristement en pensant à Brooke.

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