Sujet: On se connaît? ▬ evan&victoire Jeu 1 Déc - 20:34
evan & victoire ▬ « On connaît tous la formule, ça fait partie des choses que l'on apprend au collège, en cours de biologie. S'adapter ou mourir. Mais s'adapter, ce n'est pas facile. Il faut se battre contre ses rivaux, repousser les attaques... Et parfois, on est obligés de tuer. On fait ce qu'il faut pour survivre. » •• Grey's Anatomy.
Il était dix heure lorsque la jeune corse quitta sa chambre alpha et se dirigea vers le centre ville. Les vacances de Noël approchaient à grand pas et la jeune blonde avait des tas et des tas de cadeau à faire. Elle savait que les magasins ouvraient plus tôt lors des périodes de fête et elle se dépêcha de monter dans le premier bus qui l'amènerait Lombard Street. Le noël qu'allait passer Victoire serait différent de celui qu'elle avait passé jusqu'à celui de l'année dernière. En effet, la jeune blonde avait découvert une bonne partie de sa famille biologique et aussi qu'elle avait une nièce et un neveu qui n'avaient plus leur maman. La jeune blonde c'était donc dit que de leur faire un petit cadeau ne serait pas une mauvaise idée pour les voir émerveiller devant quelque chose qui fera du bruit ou de la lumière, histoire de les stimuler. Apprendre qu'une de ses deux jumelles étaient décédées avait foutu un sacré choc à la jeune Cermolacce. Elle se sentait tellement mal de ne pas l'avoir connu plus tôt, de l'avoir connu quand sa vie était à l'apogée du bonheur avec un homme et ses deux enfants. Cela avait été difficile pour Victoire de ne pas tout lâcher et de rentrer auprès de ses parents, les seuls qui avaient toujours été là pour elle. Cependant, la blondinette avait réussi à rester la tête haute et elle avait appris à connaître son autre sœur : Savannah qui n'en savait pas plus sur Holly et leur famille biologique qu'elle. Les deux demoiselles avaient été fécondées in vitro et adopté par une famille de corse et une famille de New Yorkais dès leur venue au monde. Pourquoi avoir été abandonnés, Victoire n'en savait rien et elle ne savait même pas si elle voulait réellement le savoir. Où était le but d'apprendre pourquoi ses parents biologiques l'avaient laissés à des inconnus, de superbes inconnus c'était clair et net. La jeune Corse aurait très bien pu tomber sur des fous furieux, des tarés qui lui auraient fait plus de mal que de bien mais ce n'avait pas été le cas. Elle regardait rapidement son portable et sourit en voyant son fond d'écran : ses parents et elle. Ils étaient tout ce qu'elle chérissait le plus au monde. Un problème, elle les appelait, une panique, une peur, elle les appelait même s'ils vivaient outre atlantique et que ce n'était pas toujours facile de se joindre avec un si gros décalage horaire. Arrivant au centre ville, la jeune femme commença par faire deux trois magasins pour enfant et elle craquait devant tout ce qu'il y avait dans les rayons. Il y avait vraiment des choses loufoques en regardant bien mais cela avait le don de la faire rire. Les habilles de père et mère noël version bébé étaient vraiment mignons mais c'était un peu trop too much pour elle. Elle préférait tout ce qui était discret et ne se voyait pas vêtir son enfant comme ça. Bon, futur enfant puisqu'elle n'était pas enceinte et ne voulait absolument pas l'être pour le moment. Elle avait d'autres projets pour le moment et la case bébé n'était vraiment pas une option respectable pour elle. Elle n'avait pas de toit, elle vivait plus ou moins aux dépens de ses parents et elle ne saurait même pas même pas changer une couche. Elle n'avait jamais eu de bébés dans ses bras, à part Aylis -sa nièce- il y a quelques jours de cela. La jeune femme acheta quelques habits, quelque petites peluches et une magnifique peluche Hello Kitty pour sa nièce. Victoire adorait ce personnage même si elle n'avait plus franchement l'âge. Elle avait toujours été bien trop différente de tout le monde et cela se voyait toujours à vingt et un ans. Elle ne s'excusait jamais pour celle qu'elle était, elle ne s'excusait jamais pour être trop niaise, croire au prince charmant ou bien aimer tout ce qui était fête de fin d'année, cadeau et chocolat autour du sapin. N'ayant jamais connu une enfance toute belle, toute rose, elle se rattrapait maintenant qu'elle avait de nouveaux poumons et un nouveau cœur. Elle se rattrapait depuis trois ans pour tout dire. Finissant ses achats, la jeune femme regarda l'heure et se rendit compte qu'elle avait passé bien trop de temps au rayon enfant et qu'elle devrait revenir pour des cadeaux pour ses parents, elle devait aller en cours et se dépêcher pour ne pas arriver en retard, ce qui serait une première dans sa vie. Le retard était une chose que Victoire ne supportait pas et pourtant la grande retardataire aujourd'hui, c'était elle. Elyas allait lui rappeler cela pendant un bon bout de temps encore.
Le cours de chimie de la jeune femme était enfin fini et elle souffla rien qu'en pensant qu'elle allait devoir prendre tous ces paquets pour rentrer à la confrérie. Heureusement pour elle, la confréries des alphas n'était pas très loin de l'entrée de la faculté et elle pourrait être dans son lit pour se reposer un peu en moins de deux. Se dirigeant ver s son casier avec son meilleur ami, la jeune femme lui expliquait ce qu'elle avait acheté pour ses neveux et demanda par la même occasion ce qui avait acheté pour sa petite sœur : Shiloh. Le jeune espagnol était totalement perdu depuis que sa petite sœur était arrivée et cela faisait doucement sourire la jeune blonde. Il n'était franchement pas près pour cela mais la petite fille voulait absolument vivre avec son grand frère alors comme ça... Victoire n'avait pas ce problème puisqu'elle était fille unique, ce qui lui avait longtemps fait mal. Le jeune sampi quitta son amie et la jeune femme commença à attraper ses bouquins de révision lorsqu'elle entendit une jeune femme arriver rapidement vers elle et parler d'enfants, de bébés, comment c'était passé l'accouchement et tout ce qui allait avec. Arquant un sourcil, Victoire se tourna vers la jeune femme qui semblait heureuse de voir une tête connue. « Excusez moi mais... on se connait ? » il fallut quelques secondes à la jeune blonde pour comprendre ce qui était entrain de se passer ici. C'était digne d'un film mais cela lui fit mal au cœur en même temps. La jolie blonde qui semblait se rendre compte que quelque chose clochait allait être déçu : non ce n'était pas Holly qui était devant elle, Holly était morte depuis deux mois maintenant... Victoire posa tous ses paquets à terre parce qu'une légère explication allait devoir s'imposer et la jeune Corse se voyait déjà à consoler la belle blonde qui était en face d'elle. Le choc risquait d'être assez important pour la demoiselle mais la jeune alpha se posa une autre question : comment avait elle pu ne pas apprendre la mort de sa jumelle ? Ce n'était pas la dernière nouvelle du siècle mais d'après ce que savait Victoire, c'était quelqu'un de plutôt apprécié et la nouvelle aurait du lui arriver jusqu'aux oreilles. Déglutinant plutôt difficilement, la jeune Cermolacce se racla légèrement la gorge avant d'annoncer la nouvelle. « Je ne suis pas Holly... Je suis sa jumelle, enfin triplette, Victoire... Holly est... morte il y a deux mois de cela dans un accident de voiture » La nouvelle tomba rapidement et plutôt difficilement pour les deux blondes. C'était la deuxième fois qu'on la confondait avec sa sœur qu'elle n'avait jamais vu et c'était assez douloureux. La première fois avait été difficile puisque Swen, le père des jumeaux, avait cru que c'était Holly, qu'elle c'était caché pendant deux mois et revenait d'on ne sait où. Là c'était totalement différent mais tout aussi difficile... La joie et le bonheur qui était toujours présent sur le visage de la jeune blonde avait littéralement disparu et pour de bon.
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Sujet: Re: On se connaît? ▬ evan&victoire Mer 7 Déc - 23:39
« Andrea, arrête de jouer avec ça ! ». Le bambin leva des yeux perplexes vers sa mère. Rien à faire, il aurait beau faire la pire bêtise du monde, son regard d’incompréhension la ferait toujours fondre. Ca devait faire partie du rôle de mère, on ne peut jamais vraiment en vouloir à son enfant. Avec un sourire, Evan lui reprit la boule de Noël des mains avant de l’accrocher à une branche du sapin plus en hauteur, de telle sorte qu’il n’y ait pas accès. L’effervescence de Noël. Depuis deux ans, la Sigma comprenait enfin pourquoi cette fête était la préférée de la plupart des gens. Voir ses proches ouvrir des yeux émerveillés en ouvrant des cadeaux, cela n’avait pas de prix. Et voir Andrea fêter son deuxième Noël était au moins aussi incroyable que de le voir fêter son premier. Cette période redonnait un peu de baume au cœur à la jeune femme, qui finissait par croire que tout espoir n’était pas perdu. Christmas miracle. Certes, sa situation ne s’était pas vraiment améliorée, la plupart de son entourage continuait à refuser de lui adresser la parole, quand ils ne se contentaient pas tout simplement de l’ignorer, mais elle sentait néanmoins un léger mieux, comme si au fond d’elle, elle croyait toujours à la possibilité que les choses reviennent à la normale. Dernier espoir d’une fille qui refusait d’abandonner, même quand tout aurait du la pousser à le faire. Elle savait qu’il faudrait plus que quelques semaines, quelques mois, pour que tout s’arrange, mais au moins elle commençait à retrouver ses marques dans ce monde impitoyable qu’était Berkeley. Parfois même, elle cédait à ses anciennes habitudes et s’accordait un détour pour se chercher un latte à la cafétéria, son péché mignon. Sa journée ne se résumait plus seulement à lever – nourrice – cours – nourrice – dîner – coucher, elle s’autorisait quelques extras. Généralement, elle pouvait compter sur Esméralda pour l’accompagner, l’une des rares avec Manon à ne pas lui avoir complètement tourné le dos. Une amie comme on en faisait plus. Elle fut sortie de ses pensées par le bruit sourd d’un objet qui tombe. Andrea l’observa d’un air penaud, attendant de voir sa réaction, savoir s’il allait se faire gronder. « T’es vraiment impossible ! » fit-elle avec un sourire, avant de prendre son fils dans ses bras pour l’amener plus loin, dans un endroit où il n’aurait aucun accès à aucune décoration de Noël. C’était le problème des enfants de cet âge-là, après avoir découvert la formidable étape qu’était celle de marcher, ils ne pouvaient s’empêcher de toucher à tout, de savoir quelles étaient les limites qu’on leur imposerait, et Evan commençait à regretter l’époque bénie où il restait calmement dans son parc à jouet, et où elle n’avait pas à sans arrêter s’assurer qu’il ne ferait pas de bêtises qui pourraient être dangereuses pour lui – la pire hantise d’une mère. Elle fut surprise par la sonnette retentissant dans son appartement, tandis qu’elle raccrochait la boule tombée au sol. Elle ouvrit la porte pour tomber sur l’une des nombreuses nourrices d’Andrea – il était tellement irrésistible que tout le monde se battait pour le garder, true story. Heureusement qu’il y en avait, d’ailleurs, car avec son emploi du temps d’étudiante de 5ème année, elle n’aurait jamais réussi à gérer autrement. Elle la fit entrer, jetant un bref coup d’œil à sa montre. Effectivement, elle était légèrement en retard. Embrassant son fils sur le front, elle partit chercher son sac avant de prendre la direction du bus qui fort heureusement ne se fit pas attendre bien longtemps, et l’emmena à Berkeley, pile à temps pour son premier cours, un cours nommé « culture générale » qui regroupait un tas d’informations plus inintéressantes les unes que les autres mais dont elle ne pouvait malheureusement se passer si elle comptait réussir son année et obtenir son diplôme de journalisme.
Une heure plus tard, c’est en somnolant à moitié que la jeune femme sortit de son cours, avant de saisir son Blackberry dans son sac et de vérifier si elle n’avait pas reçu le moindre message. C’était un réflexe dont elle n’arrivait pas à se débarrasser et une petite part au fond d’elle espérait toujours recevoir un message de William qui continuait à faire partie des personnes refusant complètement de lui adresser la parole. Elle ne cessait de répéter qu’il faudrait qu’elle aille chez lui, bientôt, parce qu’ils ne pourraient pas continuer à s’ignorer éternellement, surtout pas alors qu’ils avaient un fils d’un an et demi qui méritait d’avoir un père et une mère, même si ceux-ci n’étaient plus ensemble. En parlant de mère, une tête blonde se dressa un peu plus loin, près d’un casier. Avec un sourire, elle se dirigea spontanément vers elle. « Holly ! Ca fait une éternité que je ne t’ai pas vue ! Alors, comment s’est passé l’accouchement, comment vont les jumeaux, qu’est-ce que ça fait d’être mère ? » demanda-t-elle sans reprendre son souffle. Il ne lui fallut que quelques secondes pour comprendre que quelque chose clochait, quelques secondes, le temps que son interlocutrice lui lance un regard inquisiteur, ne sachant apparemment pas de quoi elle parlait. Evan voulait bien admettre qu’elle était partie un petit bout de temps de Berkeley, mais quand même, tout le monde l’avait-il oublié à ce point ? « Excusez moi mais... on se connait ? » Apparemment pas fut la réponse que la Sigma s’apprêtait à lui donner. Elle se ravisa, cherchant à comprendre ce qui se passait. « Et bien… je connais Holly, oui, certes pas très bien, mais suffisamment pour qu’elle me reconnaisse dans les couloirs… » Peut-être qu’elle était devenue amnésique, ou alors qu’elle se trouvait face à sa jumelle diabolique. Elle ne croyait pas si bien dire. « Je ne suis pas Holly... Je suis sa jumelle, enfin triplette, Victoire... Holly est... morte il y a deux mois de cela dans un accident de voiture » Le visage d’Evan se renferma brusquement. Encore une nouvelle qui lui avait échappée durant son exil en France, comme pour lui rappeler qu’elle ne faisait toujours pas partie de ce monde universitaire, plus partie, et qu’elle serait toujours en retard sur les événements qui s’y passaient. « Oh mon dieu, toutes mes condoléances, je suis navrée, je ne savais pas… » Le regard de Victoire semblait clairement laisser sous-entendre qu’elle ne devait pas la connaître si bien que cela pour ne pas être courant. Evan ressentit un besoin indescriptible de se justifier, d’expliquer à une inconnue pourquoi elle n’en avait jamais entendu parler. « J’ai quitté Berkeley pendant plusieurs mois et… tellement de choses ont changé depuis mon retour, j’essaie de m’y habituer mais il me manque encore certains éléments. Je ne savais même pas qu’elle avait une jumelle, encore moins une troisième sœur… » Ou comment s’enfoncer plus encore. De cette façon, elle montrait plus encore qu’en réalité, elle ne connaissait pas vraiment Holly. Ce qui ne l’empêcha pas d’avoir du mal à accuser le coup. Les deux avaient partagé pas mal de choses ensemble, peu avant son départ, et elle avait pensé pouvoir reprendre les choses où elle les avait laissées, surtout maintenant qu’Holly était censée avoir accoucher, elles ne pouvaient que se rapprocher l’une de l’autre, vivant une situation semblable. Death is everywhere. En l’espace de quelques mois, c’était le troisième décès qu’elle ‘vivait’. D’abord Catahleen, puis sa mère, maintenant Holly. Elle avait l’impression d’être devenue une espèce de croque-mort, annonciatrice de malheur, à croire que toutes les personnes qui la cotoyaient connaîtraient une vie brève. Mais là c’était son côté mélodramatique qui s’exprimait, elle avait surtout beaucoup de mal à croire qu’une fille dans la fleur de l’âge comme la Thêta soit décédée. Poussée par une curiosité morbide, elle ne put s’empêcher de poser la question. « De quoi est-elle morte ? » Avant de se rendre compte de sa grossièreté. « Désolée ce n’est pas le genre de question qu’on pose comme ça. J’en oublie même de me présenter. Je suis Evan. J’étais une…connaissance, copine d’Holly. »
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Sujet: Re: On se connaît? ▬ evan&victoire Mar 20 Déc - 3:09
evan & victoire ▬ « On connaît tous la formule, ça fait partie des choses que l'on apprend au collège, en cours de biologie. S'adapter ou mourir. Mais s'adapter, ce n'est pas facile. Il faut se battre contre ses rivaux, repousser les attaques... Et parfois, on est obligés de tuer. On fait ce qu'il faut pour survivre. » •• Grey's Anatomy.
Depuis quelques temps, la vie de la jeune blonde avait changé et pas qu'un peu. Elle était perturbée par tout ce qui gravitait autour d'elle et elle commençait à regretter amèrement sa vie pénarde à Paris avec ses parents. Ces derniers n'étaient pas venus vivre avec elle à San Francisco il y a deux ans de cela et elle commençait à ressentir leur absence, surtout à l'approche des fêtes de noël. En temps normal, elle devait retourner à Ajaccio pour fêter les fêtes de fin d'année mais là elle n'en avait pas très envie. Depuis qu'elle avait retrouvé une partie de sa famille biologique, elle avait envie de rester avec eux. Était ce une bonne idée de vouloir plus ou moins s'incruster au détriment de sa famille adoptive ? Elle n'en était pas trois fois sûre mais c'était ainsi. La jeune blonde avait décidé de faire un truc plus entre amis qu'avec la famille même si elle avait, bien entendu, inviter ses parents à se joindre à elle, avec Swen, les jumeaux et peut être une ou deux personnes de plus. Noël était un état d'esprit plus qu'une fête commerciale aux yeux de la jeune blonde. Dès son plus jeune âge, la jeune femme avait été habituée à avoir des cadeaux, certes, mais toujours dans la mesure et surtout dans l'utilité puisque ses parents préféraient lui apprendre les valeurs de la vie. C'est d'ailleurs pour cela que la jeune femme donnait pas mal de choses aux associations lors des fêtes de noël -et le reste de l'année à vrai dire- puisqu'elle voulait que tout le monde profite de cette fête qui remémorait la naissance de Jesus plus qu'autre chose. L'éducation très catholique de Victoire pouvait être très mal vu mais elle aimait vivre comme cela et savait déjà qu'elle devrait aller se confesser pour avoir pêcher en embrassant un homme il y a peu. Rien que d'y penser, elle était mal à l'aise et pourtant un baiser n'était rien comparé à ce qu'il aurait très bien pu avoir. Finissant ses courses de noël, la jeune femme se disait qu'elle ferait mieux de se dépêcher pour être à l'heure en cours et pour ne pas passer pour la jeune femme qui préférait aller se balader en ville plutôt que de respecter l'enseignant qui était en face d'elle. Un jour ou l'autre, ses bonnes manières finiraient par la perdre.
Devant son casier, la jeune femme était prête à retourner chez elle, du moins dans sa petite chambre de confrérie pour réviser. La jeune femme n'aimait pas trop passer du temps à la bibliothèque parce qu'elle finissait toujours par croiser quelqu'un qu'elle ne voulait pas voir, comme Sarabi, et elle était bien mieux chez elle, au lit, en pyjama pour faire son dossier sur la mucoviscidose, les tests récemment fait aux États Unis et tout ce qui allait avec. Le fait qu'elle ait cette fichue maladie n'était un secret pour personne mais elle n'aimait pas lorsque tout le monde la voyait travailler sur ce sujet, comme s'il n'y avait que cela dans sa vie. Victoire était bien plus qu'une jeune femme malade, elle était une jeune femme avec un cœur qui tentait de remonter la pente avec tout ce qui lui tombait dessus. Même si elle acceptait totalement le fait d'avoir deux magnifiques neveux de quatre mois, il en était autre chose du fait d'accepter que de fille unique, elle se retrouvait avec deux autres sœurs : Savannah et Holly dont l'une d'entre elle était morte. C'était dure pour elle d'apprendre un décès, le second dans sa vie, certes, mais à chaque fois quelqu'un d'important -ou qui aurait du l'être- dans sa vie. James était mort dans un accident de voiture, Holly aussi, cela faisait beaucoup pour la jeune femme, elle qui n'aimait guère monter en voiture, ses peurs étaient confirmées de plus en plus... Entendant une voix, elle sortit de ses songes et ne comprenait pas trop ce que lui voulait la jeune blonde qui était à quelque centimètres d'elle. Et voilà que ce qu'elle avait toujours redouté arriva : quelqu'un la confondait avec sa défunte sœur et ce serait à elle d'expliquer à cette jeune inconnue ce qui était arrivée à celle qu'elle aurait tellement voulu connaître. Victoire était toujours mal à l'aise face à toutes ces personnes qui avaient connu sa sœur alors qu'elle ne l'avait jamais vu, absolument jamais. Peut être au détour d'un couloir et encore, elle l'aurait reconnu vu les doubles parfaits qu'elles étaient. Même si c'était difficile pour la jeune blonde d'annoncer que sa jumelle était décédée, elle se demandait bien comment la personne en face devait être, c'était tout aussi difficile, voire pire... « Ce n'est pas grave... Ne vous inquiétez pas.. » Même si le regard de la jeune Corse semblait foudroyer la blonde en face d'elle, ce n'était pas le but premier de la manœuvre. La jeune Cermolacce était juste fatiguée de devoir faire face à autant de peine alors qu'à chaque fois, elle avait l'impression de se voir en apprenant la mort de son cher et tendre. Elle voyait le visage des gens se décomposaient devant elle et tout était si semblable, un brouahah de fond, des condoléances mais rien qui ne servait réellement. La douleur était là et n'était pas prête de partir. Victoire écouta la jeune femme ne face d'elle et comprenait mieux pourquoi cette dernière n'était pas au courant pour l'ex thêta. Un léger sourire aux lèvres, la jeune alpha dit « Je ne savais même pas que j'avais une sœur avant qu'elle décède. Un décès et voilà que je me retrouvais avec une famille. Je ne pense pas qu'elle le savait, du moins j'espère qu'elle ne le savait pas... mais par contre, je peux vous dire que les jumeaux vont bien. Ils sont nés en aout et depuis, tout va bien. Ils vivent chez leur père en ce moment dans l'appartement d'Holly si jamais vous avez envie de les voir.. » La jeune Alpha ne connaissait absolument pas la relation de l'inconnue qu'elle avait en face d'elle et celle de sa sœur mais bon, elle se devait de faire le minimum syndical, d'expliquer ce qu'elle savait sans trop en dire non plus. Elle savait que les jumeaux allaient bien, comment ils s'appelaient, mais tout le reste, elle n'en savait rien, elle ne pouvait même pas dire si sa sœur avait un homme dans sa vie avant de décéder, c'est pour dire... C'est à ce moment même que la jeune femme se rendit compte qu'elle aurait du faire des recherches sur sa famille bien avant plutôt que de ménager ses parents toujours tristes dès qu'elle invoquait l'optique de chercher ses parents biologiques, décédés eux aussi. Il semblerait qu'elle soit tombée dans une famille maudite puisque sur cinq personnes, il n'en restait plus que deux, voire une et demi puisqu'elle avait failli mourir il y a trois ans de cela. Tout arrivait comme ça, la vie ne tenait qu'à un fil et Victoire le savait bien mieux que tout le monde. Elle avait affronté la mort, fait un arrêt cardiaque sur la table et était revenue à elle grâce à une greffe cardio-pulmonaire. Elle avait eu de la chance ce jour, chance que n'avait ni eu James, ni Holly tous les deux décédés sur la table d'opération. « Accident de voiture. Elle venait de déposer les enfants chez son ex, un con a grillé et un feu et voilà. Elle est morte sur la table d'opération, ils n'ont pas réussi à la sauver... » Lorsqu'elle disait ça, les larmes montaient petit à petit et avait fortement envie, voire besoin, de voir celui à qui elle pensait depuis qu'elle l'avait embrassé : Estevan. Seulement, ce n'était pas le moment et ni le lieu. Elle était une alpha, lui un delta et les bruits de couloir étaient plutôt rapide. Souriant à Evan, elle dit « Ne vous inquiétez pas pour ça. Vous devez sûrement mieux la connaître que moi donc ce n'est pas un problème pour moi... Par contre, pour le reste je ne suis pas trois fois sûre de pouvoir vous renseigner, je ne la connais qu'à travers Swen, Arizona, Savannah et ce qu'ils en ont pu m'en dire... » Ne pas connaître quelqu'un qui aurait du être plus qu'important dans une vie est une chose plutôt difficile pour tout être humain. La jeune blonde était mal à l'aise devant cette jeune Evan et se demandait bien comment elle avait pu connaître sa sœur, si elle pouvait lui apprendre quelques petites choses sur elle ou si elle avait juste était une amie avec qui elle discutait dix minutes par ci, cinq minutes par là et qui n'en savait pas beaucoup sur l'ex thêta. « Je suis désolée mais... vous l'avez connu comment ? Vous étiez dans la même promo qu'elle ? » Sa curiosité commençait énormément à lui faire défaut et elle n'aimait pas cela, absolument pas seulement c'était plus fort qu'elle. « Je suis désolée je suis plutôt curieuse et ce n'est pas toujours bien vu » Ça c'était peu dire mais là, la curiosité était légitime et réciproque donc la jeune blonde espérait que ça ne gênerait pas son interlocutrice.
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Sujet: Re: On se connaît? ▬ evan&victoire Dim 25 Déc - 20:03
Très tôt, un peu trop à son goût, Evan avait du faire preuve d’une grande maturité. A vingt et un an, les seules envies sont de profiter, passer du temps avec ses amis, faire la fête, rencontrer de nouvelles personnes, tomber amoureuse, encore et encore, réfléchir à son avenir. La Sigma voyait déjà le sien tout tracé, études de journalisme, et elle finirait reporter à partir en vadrouille aux quatre coins du monde. Un projet qui la laissait rêveuse, car bien que dangereux, elle le jugeait fascinant, et se voyait déjà couvrir l’actualité brûlante dans les points les plus chauds du globe. Moyen-Orient, Amérique Latine, pays en voie de développement, tout y passerait. Ce n’était pas une vocation, c’était simplement devenu un intérêt puis une passion au fur et à mesure des années, plus elle progressait dans ses études et plus elle avait envie de faire partie de ces grands reporters, célèbres, respectés, estimés par tous les confrères journalistiques. Et puis elle était tombée enceinte. Elle détestait dire que c’était une grossesse non-désirée, même si c’était le cas, car elle aimait bien trop son fils pour dire qu’elle ne le désirait pas. Disons que c’était une grossesse survenue de façon inattendue, et bien trop tôt. Des enfants, elle voulait en avoir, dès qu’elle aurait trouvé la bonne personne, qu’elle aurait une situation plus ou moins stable, financièrement et professionnellement, bref, hors de question pour elle de s’engager à la légère dans un rôle de mère auquel elle n’était pas préparée. Contre toute attente, elle avait fini par garder Andrea. Après avoir senti la chair de sa chair grandir pendant neuf mois en soi, elle n’aurait jamais pu se remettre de l’abandonner. Elle s’était retrouvée seule, bien qu’aidée par son entourage, mais ni ses parents, ni sa famille, ni quelqu’un avec une expérience similaire, ne lui avaient prodigué des conseils. Aucun mode d’emploi sur la meilleure manière d’être mère, d’être mère célibataire qui plus est, elle s’était débrouillée par elle-même, du début à la fin. En un an, elle avait l’impression d’avoir vieilli de dix ans, de n’être plus cette femme tout juste sortie de l’adolescence mais une mère, avec des responsabilités, qui se devait de faire des choix, et de toujours faire passer son enfant avant elle. Etre mère, c’était le plus beau des cadeaux, mais aussi le plus dur des sacrifices. Accepter de n’être plus qu’en arrière-plan, de se priver de choses que l’on aurait faites autrement, tout ça pour élever un enfant qu’elle n’aurait jamais du avoir si jeune. Mais Evan ne regrettait pas, loin de là. Andrea l’émerveillait chaque jour, elle assistait à ses premières fois, le voyait grandir et malgré les sacrifices que cela lui avait coûté, elle était récompensée par la joie d’avoir un enfant. Cela lui avait aussi fait réaliser que le comportement de ses propres parents n’était pas tolérable. Si elle avait beaucoup de défauts, jamais elle n’aurait privilégié un de ses enfants, elle les aurait aimé tous les deux différemment mais avec autant d’intensité. Et là encore, si elle avait beaucoup de défauts, elle pouvait au moins se targuer d’être une bonne mère. Lorsqu’elle avait rencontré Holly, elle avait eu l’impression de se revoir quelques mois plus tôt, elle-même enceinte jusqu’aux yeux, avec un William parti dieu seul savait où, même pas au courant de la grossesse de son ex petite amie. Etre étudiante et enceinte, c’était difficile, alors recevoir de l’aide de la part de quelqu’un qui était passé par là lui avait semblé naturel. Elle n’avait jamais voulu se montrer trop invasive, et de toute façon elle n’en aurait pas eu le temps, mais elle gardait toujours un œil sur la Thêta, n’hésitant pas à la renseigner, la conseiller, l’écouter lorsqu’elle en éprouvait le besoin. Et puis elle était partie de Berkeley sans le dire à quiconque, laissant par la même occasion Holly, à quelques semaines de l’accouchement. Egoïstement, elle devait bien admettre qu’elle n’y avait même pas pensé. Elle était beaucoup trop occupée avec ses propres histoires, déjà suffisamment compliquées, mais en rentrant, et surtout en la voyant, ou en pensant la voir, tout du moins, la grossesse de la jeune femme se rappela à son bon souvenir. Et a priori vu le temps qui s’était écoulé entre son départ et son retour, ses jumeaux devaient être âgés de quelques mois déjà et dieu seul savait que les premiers mois n’étaient pas les plus faciles, loin s’en fallait. Certes, elle n’avait pas été d’un grand soutien lorsqu’elle aurait du l’être, mais une grossesse achevée ne voulait pas nécessairement dire qu’Holly n’avait plus besoin d’aide à présent.
Elle ne la connaissait pas tant que ça, mais apprendre son décès de la bouche d’une fille qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau, c’était franchement plus que perturbant. De toute façon, à peu près toute sa vie était remplie de perturbations alors… « Je ne savais même pas que j'avais une sœur avant qu'elle décède. Un décès et voilà que je me retrouvais avec une famille. Je ne pense pas qu'elle le savait, du moins j'espère qu'elle ne le savait pas... mais par contre, je peux vous dire que les jumeaux vont bien. Ils sont nés en aout et depuis, tout va bien. Ils vivent chez leur père en ce moment dans l'appartement d'Holly si jamais vous avez envie de les voir.. » Au moins, c’était une…pas une bonne nouvelle, mais c’était déjà ça, si les jumeaux étaient en bonne santé. Evan haussa un sourcil circonspect face à Victoire. Si elle se plaignait de sa vie remplie de bouleversements, qu’est-ce qu’elle pouvait dire de la vie de la jeune blonde en face d’elle. Même si elle et sa sœur se détestaient cordialement et cela, depuis des années, au moins elle savait qu’elle avait une sœur, tout comme elle savait qu’elle n’en avait pas d’autres, et tout comme elle savait qu’elle n’allait pas découvrir une famille du jour au lendemain, à moins de la construire elle-même. Tu parles d’un choc. Ta jumelle meurt et tu te retrouves avec des neveux, une autre sœur, une famille qui n’avait probablement aucune connaissance de toi, et tu devais faire avec. Comme quoi, il n’y avait pas que chez la Callaway que la vie était compliquée. « Woh, ça doit faire…un choc. Je ne pense pas qu’elle ait été au courant. Je ne la connaissais pas très bien, mais j’imagine qu’elle ne devait pas le savoir. Je suis contente de savoir que ses jumeaux vont bien. Oh non, non, merci, je ne veux surtout pas m’imposer, je n’étais vraiment pas assez proche d’elle pour me permettre de débarquer à l’improviste chez le père » répondit-elle avec gêne. C’était difficile d’expliquer qu’elle la connaissait, mais pas suffisamment. On lui avait toujours dit que la curiosité était un vilain défaut mais la Sigma n’en avait que faire. Il était très malvenu de demander de quoi les gens étaient morts mais dans ce cas précis, la curiosité, quoique mal placée, lui semblait légitime. On ne mourait pas dans la fleur de l’âge par hasard, et elle n’avait jamais entendu parler d’une quelconque maladie dont aurait été victime la jeune femme. « Accident de voiture. Elle venait de déposer les enfants chez son ex, un con a grillé et un feu et voilà. Elle est morte sur la table d'opération, ils n'ont pas réussi à la sauver... » Evan hocha la tête, tandis que ses pensées vagabondaient, la replongeant en avril dernier. Ses souvenirs de cette journée-là restaient toujours aussi flous, mais elle n’avait pas oublié la voiture lancée à toute vitesse contre la sienne, à un carrefour dans San Francisco. Au moins, elle avait été chanceuse, avec « seulement » deux jours de coma, qui avaient fait paniquer tous ses proches, pour ensuite restée paralysée plusieurs mois, obligée de vivre dans un fauteuil roulant. Ces moments avaient probablement été les plus durs à vivre pour elle. Elle était une danseuse, une personne active, indépendante, qui ne supportait pas de voir sa liberté entravée à cause d’un stupide fauteuil roulant, la laissant complètement impuissante, contrainte de demander de l’aide sans arrêt, telle une pauvre gosse sans défense. Et encore, elle avait eu Plastic pour s’occuper d’elle, prendre soin d’elle, et elle l’avait remercié de la pire des façons, en le quittant à peine quelques jours après avoir retrouvé l’usage de ses jambes. Cette période avait été compliquée et douloureuse et elle en gardait toujours quelques stigmates. Mais au moins, elle était en vie, et malgré plusieurs semaines en fauteuil roulant, elle avait fini par retrouver l’usage de ses jambes, après de nombreuses séances de rééducation. Holly, elle, n’avait pas eu cette chance. « Oh, je suis désolée… J’ai vécu la même chose, mais par miracle j’étais en vie, blessée mais en vie. Décidément… » Décidément, les deux jeunes mères avaient bien plus en commun qu’elle n’aurait pu le penser, encore que ça n’ait pas été source de réjouissance. Enceintes et victimes d’un accident, il pourrait y avoir des points communs un peu plus gais que ceux-là. Evan eut un sourire en entendant la jeune blonde dire qu’elle la connaissait probablement mieux qu’elle. Non, probablement pas non, mais ça elle ne pouvait pas vraiment le deviner étant donné le peu d’informations que la Sigma avait donné. Lorsque finalement elle lui posa la question, la jeune mère n’eut aucun problème à répondre, ni même à raconter un bout de sa vie à une parfaite inconnue. « Non, il n’y a pas de mal, moi aussi je suis très curieuse alors je comprends. En fait, on n’était pas vraiment dans la même promo, mais je suis aussi une jeune maman, j’ai un enfant d’un an et demi, et du coup, disons que j’ai essayé d’aider du mieux que je pouvais Holly, parce que tomber enceinte quand on est étudiante, c’est tout sauf simple, et pour être passée par là, j’avais suffisamment d’expérience pour l’aider. Mais au final, je ne la connaissais vraiment pas plus que ça, nous n’étions pas vraiment amies, juste mère et future mère, partageant un bon nombre de points communs et traversant la même chose. » Elle se tut, attendant de voir la réaction de son interlocutrice. Evan s’amusait toujours à voir la tête des gens lorsqu’elle disait qu’elle était mère. Avec ses traits fatigués, ce n’était pourtant pas trop difficile à imaginer, mais personne ne s’attendait vraiment à entendre parler d’un enfant d’un an et demi, surtout pas lorsque la mère n’avait que 23 ans. « Je suis vraiment désolée, je ne veux pas déranger plus longtemps. Holly avait l’air d’une fille géniale et c’est dommage que vous – tu…ça ne te dérange pas que je te tutoie ? J’ai l’impression de prendre 20 ans d’un coup sinon ! – ne l’aies pas connue. Mais je suis vraiment contente de savoir que ses enfants sont en bonne santé. »
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